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Voyage d'un Habitant de la Lune à Paris à la Fin du XVIIIe Siècle
Voyage d'un Habitant de la Lune à Paris à la Fin du XVIIIe Siècle
Voyage d'un Habitant de la Lune à Paris à la Fin du XVIIIe Siècle
Ebook123 pages1 hour

Voyage d'un Habitant de la Lune à Paris à la Fin du XVIIIe Siècle

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LanguageFrançais
Release dateNov 26, 2013
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    Voyage d'un Habitant de la Lune à Paris à la Fin du XVIIIe Siècle - Pierre Gallet

    The Project Gutenberg EBook of Voyage d'un Habitant de la Lune à Paris à la Fin du XVIIIe Siècle by Pierre Gallet

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    Title: Voyage d'un Habitant de la Lune à Paris à la Fin du XVIIIe Siècle

    Author: Pierre Gallet

    Release Date: July, 2005 [EBook #8520] [This file was first posted on July 19, 2003]

    Edition: 10

    Language: French

    Character set encoding: ISO Latin-1

    *** START OF THE PROJECT GUTENBERG EBOOK, VOYAGE D'UN HABITANT DE LA LUNE à PARIS à LA FIN DU XVIIIE SIèCLE ***

    Carlo Traverso, Anne Dreze, Marc D'Hooghe and the Online Distributed

    Proofreading Team

    VOYAGE D'UN HABITANT DE LA LUNE A PARIS A LA FIN DU XVIIIe. SIÈCLE

    PAR P. GALLET

    AU LECTEUR.

    Lecteur, d'autres s'abaissent devant vous et croyent acheter par la bassesse votre suffrage: moi, qui vous juge mieux, je pense que vous aimez à voir l'écrivain à la hauteur de son état. Ce desir noble doit être le vôtre: on aime la modestie; mais la noble hardiesse de la vérité ne déplaît point. En outre, l'écrivain a pour lui les principes qui lui servent d'abri, même contre vos caprices, qui vous portent quelquefois à blâmer dans l'un ce que vous applaudissez dans l'autre, et à vouloir la vraisemblance et l'invraisemblance à la fois; Je vais vous armer, en ma faveur, contre vous-même, et prendre votre opinion pour égide. Sans doute, si vous ressemblez à un juge qui s'est trompé ou laissé séduire, vous deviendrez, comme lui, moins sévère: la honte de se démentir retient; l'effet de la séduction amollit les ames, et tend à les rendre mobiles…. Je vais, en exposant mon sujet, et discutant un seul principe, vous opposer les exemples de votre indulgence.

    Mon lunian fait un tableau satirique de Paris. Le mot de satire ne doit pas vous effaroucher; elle tient plus directement à la morale qu'on ne croit. Sans elle, lecteur, vous ne verriez point la comédie, qui est une satire des moeurs comme la mienne l'est: vous ne liriez aucun roman moral, ni les poëmes héroïques et même sacrés. Elle se trouve dans tous: les attaques au vice, à la tyrannie, etc. sont autant de satires. Il est vrai que ce n'est point la satire comme on l'a long-tems envisagée, celle qui tient à la personalité, qui se permet de juger la moralité des individus; ce qui est un attentat contre la société: mais celle qui a pour but de montrer aux hommes le tableau de leurs vices ou de leurs ridicules, et de les ramener vers la nature et le bon sens. Pour la justifier, je n'aurais qu'à vous retracer que Socrate, ce sévère Socrate, qui fut l'ornement de la nature et le vrai modèle social, prit souvent en main l'arme de la satire lorsqu'il fallut frapper le vice. Qu'importe l'arme qu'on employe lorsqu'on sert la société?…. L'écrivain ne peut s'égarer en suivant un tel modèle. Lorsqu'il s'est circonscrit dans le cercle général, il a justifié son motif et sa moralité.

    Venons à mon sujet. Je fais descendre un homme de la Lune, et je lui donne pour monture des éléphans aîlés. Cela est fort, direz-vous? Sans m'arrêter à la possibilité du principe naturel, dont mon voyageur vous parlera, lecteur, je me porterai sur les tableaux de votre indulgence; et je prendrai les exemples où vous la portâtes à l'excès, envers les genres, même, qui ne semblaient pas la mériter. Rappelez-vous que vous passâtes à Milton, qui, plus pris de l'art, devait le respecter davantage; car on n'insulte pas Dieu au sein du sanctuaire; d'avoir présenté des substances immatérielles pourfendues, le néant doué d'un corps; d'avoir mis des canons dans le ciel; d'avoir jeté un pont dans l'abîme du vide, etc. Vous permîtes à l'Arioste de se servir de l'hyppogriffe, qui, n'en déplaise à l'auteur de Roland, ne vaut pas mes éléphans; parce qu'il n'a pas un caractère distinct, et qu'il ne l'a pas pris dans la Lune. «C'est le cheval d'un enchanteur! s'écriera-t-on peut-être: les enchanteurs ont droit de prendre par-tout, et de renverser l'ordre de la nature!» Eh bien, lecteur, supposez que mon lunian est un enchanteur; alors je me rétracte envers l'Arioste, et j'ai gagné ma cause auprès de vous?…. Rappelez-vous encore, que vous autorisâtes Voltaire à faire manger des montagnes par ses héros; que vous lui passâtes l'oiseau de Formosante, les licornes, le merle d'Amazan et les moutons à toison d'or de Candide. Lecteur, n'oubliez pas que le Pérou est encore sur votre globe, et qu'il est malheureusement trop connu.

    Me calquant sur cet écrivain, j'aurais pu vous faire parler mes éléphans sans vous révolter. Vous pensez, sans doute, qu'un éléphant à plus de droit à tous égards qu'un merle, de faire un récit ou de tenir un beau discours; passe encore pour le phénix! … Si tout cela ne vous déterminait point à supporter mes quadrupèdes aîlés, et si votre esprit, ayant pris une nouvelle direction, était devenu plus sévère, j'ajouterais que j'ai été soumis à la loi de la nécessité, comme le furent Homère, Fénélon, et tant d'autres, qui furent obligés de faire descendre leurs héros, moteurs, sur des aigles ou des nuages. Je ne pouvais pas faire arriver mon voyageur sur un rayon de soleil, formé en plan incliné, comme descendirent Uriel et St-Denis; les rayons du soleil ne partant pas de cette planete, et étant divergés seulement en courbe vers nous. Enfin il me fallait une monture pour mon héros; et il fallait que celui-ci eût vécu deux mille ans; car, sans cela, comment aurait-il pu vous parler de Socrate, de Platon et d'Aristote, que vous aimez comme mon voyageur…. D'ailleurs, pourquoi repousseriez-vous mes éléphans? Ils ne sont pas utiles au seul lunian, puisqu'ils peuvent offrir des leçons à l'humanité.

    Mais, direz-vous, vous montrez cet événement arrivé à paris, il y a seulement quelques années; et nul des habitans de cette ville n'a vu votre voyageur? Lecteur, voit-on toujours, et est-il dit qu'on puisse toujours voir? Vous auriez peut-être préféré que j'eusse choisi pour ma scène, Babylone, Cachemire, Ispahan ou Bassora: mais j'ai pensé que le nom de la scène ne faisait rien lorsqu'on ne pouvait déguiser entièrement l'action; ce qui m'a paru impossible, les moeurs des Babyloniens, Indiens, Persans, etc., s'opposant à un parallèle exact et vraisemblable.

    Lecteur, si ne vous arrêtant point sur les choses utiles que dit et fait mon voyageur, si vous fixant seulement sur les accessoires, et oubliant vos jugemens passés, vous balanciez à regarder mon livre d'un oeil favorable, je mettrais sous vos yeux, pour vous décider, trois observations plus déterminantes; et qui sont devenues des maximes de l'art et de la morale. Je vous dirais, avec le Tasse, qui l'a répété, d'après les anciens les plus habiles à transmettre les leçons utiles aux hommes; qu'il faut emmieller les bords du vase amer. Je vous dirais avec les peintres, qu'il faut quelquefois montrer des plantes agréables sur les rochers: enfin je vous observerais, que l'expérience, plus forte que les raisonnemens, prouve qu'il faut des hochets aux enfans; et qu'avec les hochets on peut encore les instruire.

    Malgré tout ce que je vous ai dit, lecteur, je crois entendre répéter autour de mon livre le mot niaiserie, si familier dans la bouche de certaines gens. Permettez qu'avant d'en venir à mon voyageur, nous discutions un peu sur ce mot, dont il me semble qu'on s'occupe trop lorsqu'il faut l'appliquer, et trop peu lorsqu'il faut l'analyser.

    Le mot de niaiserie est, sans-doute, dans l'acception qu'on lui donne depuis long-tems, synonime de sottise; et la sottise annonce dans l'objet auquel on l'applique, soit personne, soit écrit, l'absence du jugement et de la raison. Il ne peut pas être applicable à l'ignorance des usages du monde; car ce terme ne serait plus offensant, et ne porterait point atteinte à l'opinion d'un homme ni à son écrit. Le cercle de la raison, vous le pensez comme moi, n'est pas circonscrit dans le cercle du monde: on peut être éclairé, sage, et même grand, sans connaître ses préjugés, son ton, ses modes, sa politique sociale, ses manies, etc…. Eh! comment pouvoir faire l'application de ce mot au particulier, lorsque tout, sur la terre, est réputé niaiserie au général. Lecteur, veuillez-bien me suivre un instant; vous serez convaincu, lorsque vous aurez envisagé le tableau que je vais mettre sous vos yeux; et où vous, moi et tous nos pareils allons figurer; car tous les hommes de l'univers se traitent mutuellement de niais…. Commençons par nous, et voyons nos grands écrivains, prenant les couleurs des mains des voyageurs, ou autres personnages étrangers, comme Usbeck, Zadig, etc., y tracer les premiers traits.

    N'ont-ils pas appelé des niaiseries, nos bals masqués, nos félicitations du jour de l'an; nos visites d'étiquette, les discours de nos sociétés, les soins de nos petits maîtres et de nos petites maîtresses à ne pomponer et à s'admirer sans cesse, en disant que tout ce qui ne tient pas au coeur, qui contraint notre volonté, et contrarie le bon sens, est une niaiserie? N'ont-ils pas donné le même nom à notre amour désordonné pour la mode et le faste, en faisant entrevoir qu'on est

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