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Elvis Presley, Histoires et Légendes
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Ebook262 pages2 hours

Elvis Presley, Histoires et Légendes

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About this ebook

Elvis Presley, histoires & légendes

En visite chez Elvis, le chanteur de hard rock Alice Cooper, a vécu un épisode pour le moins surprenant :
« Elvis m’a amené dans sa cuisine, il a ouvert un tiroir, a pris un pistolet chargé, et m’a demandé de le braquer sur sa tête.
Je ne savais pas quoi faire. Une petite voix dans mon oreille gauche me disait, ‘vas-y, tue-le, ce sera historique, tu seras le mec qui a tué Elvis’. Dans mon autre oreille, une autre voix me disait : ‘tu ne peux pas le tuer, c’est Elvis Presley, blesse-le juste un peu, tu n’en auras que pour quelques années !’
Une fraction de seconde plus tard, Elvis a balancé son pied sur l’arme que je tenais en main et puis il s’est jeté sur moi et m’a maintenu au sol. En me tenant par le cou, il m’a dit : ‘tu vois, c’est comme ça qu’on stoppe un mec avec un arme !’ »
Voilà le type d’anecdotes que l’on trouve dans ‘Elvis Presley, histoires & légendes’ de Daniel Ichbiah. Et oui... Elvis Presley était un chanteur hors du commun. Le chanteur Little Richard créateur de Tutti Frutti n’a-t-il pas dit à son propos :
« Elvis a été un don de Dieu, il n’y a pas d’autre explication. Tous les quelques milliers d’années, un Messie vient parmi nous. Cette fois, c’était Elvis. »
L’opinion de l’auteur :
Personne n’a jamais chanté le rock’n’roll comme Elvis !
Toutefois, ce livre met en lumière combien Elvis était aussi un personnage hors norme. Il était par exemple d’une générosité à peine imaginable !

Voila plus de 40 ans que le King nous a quitté. Or, sa popularité paraît intacte. Mieux encore, le mythe autour de sa personne n’a cessé de grandir.

Enormément d’histoires et de légendes ne cessent de circuler autour d’Elvis Presley. Attendez vous à maintes surprises car vous allez découvrir des épisodes surprenants. Des anecdotes peu connues, des témoignages inattendus de certains proches. Des théories douteuses et qui donnent l’impression de tenir la route car certains brandissent des « preuves » ou témoignages troublants.
Quelle est la part de légende ? Quelle est la part de vérité ? Quelle est la part d’affabulations ?

Au-delà du chanteur que des millions de gens adulent, nous découvrons d’incroyables anecdotes sur le personnage lui-même, et comment il était souvent aussi admirable dans le quotidien dans son rapport avec les gens de tous les jours que lorsqu’il chantait ‘Blue Suede Shoes’.

‘Elvis Presley histoires & légendes’ va vous donner plus d’un frisson...

Si vous aimez Elvis, ne ratez pas ce livre !

LanguageFrançais
Release dateMar 14, 2013
ISBN9791091410113
Elvis Presley, Histoires et Légendes
Author

Daniel Ichbiah

Ecrivain, auteur-compositeur et musicien, Daniel Ichbiah est l'auteur de plusieurs livres à succès.* Les 4 vies de Steve Jobs (plus de 20 000 exemplaires* La saga des jeux vidéo (5 éditions : 14 000 ex.)* Bill Gates et la saga de Microsoft (1995 - 200 000 ex.),* Solfège (2003 - environ 100 000 ex.). Très régulièrement dans le Top 100 de Amazon.* Dictionnaire des instruments de musique (2004 - environ 25 000 ex.),* Enigma (2005 - 10 000 ex.)* Des biographies de Madonna, les Beatles, Téléphone (Jean-Louis Aubert), les Rolling Stones, Coldplay, Georges Brassens...)En version ebook, mes best-sellers sont :. Rock Vibrations, la saga des hits du rock. Téléphone, au coeur de la vie. 50 ans de chansons française. Bill Gates et la saga de Microsoft. Elvis Presley, histoires & légendes. La musique des années hippiesJ'offre aussi gratuitement à tous un livre que j'ai écrit afin de répandre la bonne humeur : le Livre de la Bonne Humeur.

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    Elvis Presley, Histoires et Légendes - Daniel Ichbiah

    Elvis Presley

    Histoires et Légendes

    Daniel Ichbiah

    4ème édition

    © 2012, 2013, 2015, 2017

    Danicart Publ.

    Photo de couverture : dxc__yk2597758.jpg fournie par le service de presse de Sony Music France

    La photo de couverture d'Elvis à la Maison Blanche a été fournie à l'auteur par le service de presse Richard Nixon Presidential Library and Museum. Oliver F. Atkins. 12/21/1970

    J’aimerais adresser d’immenses remerciements à Marie Dominique Sabatier pour avoir effectué une relecture et correction méticuleuse de ce livre.

    Marie-Dominique, mille mercis. Tu es formidable!

    J’en profite au passage pour conseiller la lecture des livres que Marie-Dominique Sabatier a elle-même écrits et qui, sur un mode humoristique, apportent toutes sortes de conseil aux parents d’adolescents…

    Si vous-même découvrez la moindre erreur dans ce livre, merci de me la signaler à l’adresse daniel@ichbiah.com

    Pour vous remercier, je vous adresserais le livre mis à jour en version numérique et aussi, gratuitement, un livre numérique à choisir dans la page :

    http://ichbiah.com

    Rubrique : ebooks

    DanicArt Publishing

    Prologue

    Ce livre est issu à l’origine d’un magazine que j’ai intégralement réalisé autour d’Elvis Presley, une édition spéciale de STARfan consacrée au King (j’en avais écrit tous les articles).

    J’ai reproduit ici un grand nombre des articles de cette édition spéciale que j’ai fortement enrichie.

    Ce livre n’est pas une biographie à part entière. La partie intitulée ‘Une brève histoire d’Elvis’ se concentre avant tout sur les débuts du chanteur, notamment la fabuleuse année 1956, celle où il a ‘explosé’ sur le sol américain et marqué à jamais l’Histoire de la musique avec des titres comme ‘Heartbreak Hotel’, une chanson qui a changé l’existence de jeunes garçons comme John Lennon ou Keith Richards, excusez du peu. Si la période qui va de 1957 à 1969 est également contée dans le détail, celle des années 70 fait l’objet d’un récit plus succinct. Cette période m’est apparue moins intéressante au niveau créatif, pour ce qui est du King.

    Comme son nom l’indique, ce livre s’articule autour d’histoires et de légendes. Il s’attarde donc sur divers aspects de la carrière d’Elvis. J’y ai donc repris (et enrichi) plusieurs essais du n° spécial de STARfan évoqué plus haut et qui m’ont semblé dignes d’intérêts pour les fans d’Elvis :

    . Le Colonel Parker a-t-il brisé la carrière d’Elvis ?

    . La rencontre d’Elvis et Nixon en 1970.

    . Les records d’Elvis.

    . Pourquoi certains s’obstinent à croire qu’il n’aurait pas vraiment disparu en 1977.

    . D’incroyables anecdotes et hommages qui illustrent à quel point le personnage était particulier.

    Ce dernier essai pourrait prêter à sourire et lorsque j’ai moi-même effectué l’enquête pour le magazine STARfan, j’étais parti avec l’idée comme quoi ceux qui adhéraient à cette thèse étaient de doux rêveurs. Or, au fil de ce que j’ai déniché, je suis ressorti avec un certain doute. Il semble intéressant que les faits et arguments relatifs à cette thèse soient exposés, d’autant que la rencontre Elvis – Nixon permet d’en étayer certaines parties.

    Au fil des éditions, j’ai ajouté de nombreux chapitres dont un qui détaille la genèse des grandes chansons du King, une notion certes subjective.

    Les fans irréductibles d’Elvis pourront juger certains jugements excessifs à son égard car je n’apprécie pas l’intégralité de ce qu’il a fait et pour ma défense, j’ajouterais qu’Elvis lui-même abhorrait la plupart des rôles qu’on lui a fait tourner dans les années 60 et aussi les chansons qui allaient avec. Ayant écrit des biographies de très nombreux artistes, de Madonna aux Beatles, de George Brassens à Téléphone, de Michael Jackson aux Rolling Stones, je me sens avant tout comme un amoureux de la musique au sens large, et je ne connais pas un seul artiste qui ait commis un sans faute.

    Si je vous révèle quel est mon Top 10 personnel des chansons du King, vous aurez sans doute une indication de l’Elvis que j’adore, celui auquel je voue une admiration sans borne, pour mieux déplorer qu’il n’ait pas toujours maintenu ce niveau…

    Good Luck Charm (1961)

    Suspicious minds (1969)

    Don’t be cruel (1956)

    Jailhouse rock (1957)

    Heartbreak Hotel (1956)

    That’s allright Mama (1954)

    In the ghetto (1969)

    Big boss man (1967)

    All shook up (1957)

    Tutti Frutti (1956)

    Quoiqu’il arrive, nous aurons pour toujours ces incroyables morceaux à jamais avec nous. Ils appartiennent à l’Histoire de notre civilisation au même titre que les œuvres de Molière ou de Jane Austen. En réalité, l’Amérique n’a peut-être jamais eu une icône aussi magistrale durant son épopée. Pourtant, si l’on s’en tient au seul 20ème siècle, la liste des prétendants à la couronne est vaste : Charlie Chaplin, Thomas Edison, Franklin Roosevelt, Marilyn Monroe, Frank Sinatra, James Dean, John Kennedy, Bob Dylan, Jim Morrison... Plus récemment, Steve Jobs, Bill Gates ou Steven Spielberg sont venus rejoindre la liste. Pourtant, Elvis pourrait bien être celui qui a le plus marqué les esprits.

    Lorsque le magazine Time a établi sa liste des personnalités du 20ème siècle, le rédacteur en chef a écarté Elvis Presley sous prétexte qu’il n’avait pas écrit ses chansons. Pourtant, s’il avait voulu regarder un peu plus loin, il aurait perçu que ce chanteur a été à l’origine de la plus grande vague musicale de la fin du siècle – le rock’n’roll. Quand bien même, il ne l’a pas créé, il l’a transcendé et en a porté la flamme, l’énergie et la fulgurance au monde entier. Quand bien même Fats Domino, Bill Haley ou Little Richard l’ont précédé, Elvis a été le porte-parole de cette nouvelle musique et ce faisant, il a changé la face du monde.

    Un jour, ce garçon est arrivé. Et sa voix, à elle seule, avait l’effet d’une guitare électrique…

    Une brève histoire d’Elvis

    De Tupelo à Memphis

    Il est des villes qui demeureraient à jamais dans l’oubli si elles n’avaient accueilli un jour un personnage célèbre parmi leur population. Tupelo est l’une d’elles. C’est une petite ville pauvre de l’état sudiste du Mississipi qui compte une forte population noire.

    C’est dans ce lieu marqué par une forte misère qu’est né Elvis, le 8 janvier 1935 de Vernon et Gladys Presley. Il était le jumeau d’un dénommé Aaron qui est mort lors de l’accouchement et de ce fait, il a été prénommé Elvis Aaron Presley. La famille a longtemps vécu dans une petite maison de deux pièces.

    D’être né dans un milieu populaire va contribuer à rendre Elvis proche de son public par la suite. Dès lors qu’il ne sera pas sur une scène, il saura toujours se comporter comme une personne ordinaire, non affectée, naturelle.

    Fait étonnant, deux autres futures stars du rock sont également nées en 1935 : Gene Vincent et Jerry Lee Lewis. Plus étonnant encore est le fait que le réalisateur Woody Allen ait vu le jour durant cette même année et qu’il n’ait pour sa part connu le succès qu’en 1971, alors qu’Elvis a percé dès 1954 !…

    Tout au long de sa jeunesse dans cette ville du Tupelos, Elvis Aaron baigne dans un environnement musical qui mêle blues traditionnel, country music et gospel. Ainsi, c’est en 1927 qu’est apparue la chanson ‘Are you lonesome tonight’ que le trio Carter Family a repris en 1936, suivis par le très populaire chanteur blanc de blues Al Jolson en 1950. Elvis en fera un tube mondial dix ans plus tard et reprendra ainsi bien d’autres chansons appréciées durant son enfance.

    Les Presley ont du mal à joindre les deux bouts et tous deux travaillent dur : Vernon comme métayer, Gladys comme opératrice sur une machine. Le père d’Elvis est un individu sans envergure, qui ira jusqu’à passer 18 mois en prison à partir de 1938, pour contrefaçon d’un chèque.

    Elvis, pour sa part, développe une relation de très grande affection pour sa mère qui surprotège son fils unique – la disparition de son jumeau, Jesse Garon à la naissance, semble expliquer l’amour inconditionnel, quasi fusionnel qu’ils partageaient à tout moment. Il est arrivé que Gladys et Elvis partagent le même lit alors que le garçon avait déjà une dizaine d’années, ce qui semble avant tout dû à l’état de pauvreté de la famille. Leur lien avait quelque chose qui touchait à la télépathie : un jour, la voiture dans laquelle se trouvait Elvis a pris feu et il a manqué d’y laisser sa peau. A des milliers de kilomètres de là, Gladys s’est réveillée en sursaut et s’est mise à crier le nom de son fils.

    C’est à l’église Pentecôtiste qu’Elvis a découvert la musique gospel qu’il adorera toute sa vie durant. Comme l’a raconté sa mère Gladys :

    « Je me souviens du temps où Elvis n’était encore qu’un gamin. Il descendait des mes genoux, courait tout le long de l’allée pour gagner l’autel de l’église. Debout, il regardait le chœur et s’essayait à chanter avec eux. Il ne connaissait pas les paroles mais chantonnait la musique.»

    Durant sa prime enfance, Elvis adore le groupe de gospel Golden Gate Quartet, et des artistes plus ancrés dans la variété américaine comme Dean Martin et Bing Crosby, sans oublier le chanteur ténor lyrique, Mario Lanza, qui connaît le succès avec des chansons comme ‘O sole mio’ et ‘Torna a suriento’ qu’Elvis va par la suite reprendre sous les titres de ‘It’s now or never’ et ‘Surrender’. A domicile, son père Vernon chante volontiers des morceaux de gospel et de country music, qu’il entonne avec force, d’une voix de baryton. Le 3 octobre 1945, Elvis participe à un concours de chant au Mississipi Alabama Fair et termine 5ème, ce qui lui vaut de gagner 5 dollars, une coquette somme pour l’époque. Il a interprété une ballade country, ‘Old Shep’, qu’il gravera sur disque en 1956 et qui figurera dans son deuxième album.

    En janvier 1946, faute de pouvoir offrir à son fils la bicyclette qu’il désirait pour son anniversaire (certains prétendent qu’il avait demandé un fusil pour cadeau), Gladys lui achète une guitare. Dès lors, Elvis est mûr pour chanter du country, la musique que l’on entend localement. Ce sont ses oncles qui lui donnent ses premières leçons de guitare.

    En juillet de la même année, afin d’éviter de voir leur maison saisie, Vernon en transfère la propriété à un ami et récupère trois mille dollars, une fortune pour la famille.

    Le 6 novembre 1948, les Presley embarquent dans leur vieille Plymouth et partent s’installer à Memphis dans le Tennessee. C’est une chance pour le jeune Elvis qui se retrouve au cœur d’une ville bercée par la musique. La radio diffuse de nombreux chanteurs de rhythm’n’blues comme B.B. King, Fats Domino, Muddy Watters, Elmore James et il s’imprègne naturellement de ce courant musical. Il semble qu’à cette époque, il ait déjà décidé qu’il ferait carrière dans la musique. En revanche, sa petite amie d’alors, Dixie Locke a dit ne pas se souvenir de l’avoir jamais entendu chanter le moindre morceau de type rock’n’roll. Il interprétait essentiellement des titres lents et mélodieux. « Il n’y avait pas de rock’n’roll à l’époque » a expliqué Dixie Locke. Il semble toutefois que le jeune homme avait déjà un pouvoir de séduction particulier en tant qu’interprète : « dès qu’il se mettait à chanter, il s’abandonnait totalement dans la musique. »

    S’il est une boutique de Memphis qui impressionne Elvis, c’est celle des Lansky Brothers. C’est là que viennent s’habiller des stars du blues et du jazz comme B.B. King, Count Basie ou Duke Ellington. Par un jour de 1952, le gérant remarque un jeune homme qui ne cesse de faire les cents pas devant la vitrine. Curieux, il l’invite à entrer à l’intérieur. Elvis lui explique alors que, quand il sera devenu riche, il rachètera la boutique. Lansky lui répond alors, « Elvis, il ne faut m’acheter moi. Achète plutôt chez moi ! » Quatre ans plus star, lorsqu’il sera devenu une star, Presley se fournira chez Lansky Brothers pour une bonne partie de ses tenues de scène.

    Or, la vie du jeune homme prend un virage au cours de l’été 1953. En juillet, il entre dans un studio d’enregistrement géré par un dénommé Sam Philips, à Memphis…

    L’intuition de Sam Philips, de Sun Records

    En 1950, Sam Philips a fondé un label, Sun, qui a enregistré et sorti les disques d’un grand nombre d’artistes de rhythm and blues, notamment B.B. King et Howlin’ Wolf. L’un des singles enregistrés par Sun en 1951, ‘Rocket 88’, est considéré par certains comme le premier disque de rock’n’roll de l’histoire – et de fait, les ingrédients du genre y figurent. Le groupe qui interprétait ‘Rocket 88’ était mené par Ike Turner, futur mari de la chanteuse Tina Turner.

    Sun Records dispose d’un studio d’enregistrement public, n’importe qui peut passer la porte et demander à enregistrer un single pour la modique somme de 8,25 dollars.

    Par une journée de juillet 1953, Elvis est entré dans le studio. Une part de la légende voudrait qu’il soit venu avec l’idée d’enregistrer un single afin de l’offrir à sa mère Gladys. Il semblerait également qu’il ait cherché, au travers de cette séance, à se faire connaître de Sun Records.

    Elvis est reçu par Marion Keisker, la secrétaire de Sam Philips. Leur premier dialogue est bref :

    Vous êtes un chanteur de quel genre ?

    Je chante de tout, a répondu Elvis.

    Quand vous chantez, cela ressemble à quoi ? a-t-elle insisté.

    Vocalement, je ne ressemble à personne.

    Ce ne sera pas la dernière fois qu’Elvis insistera sur ce facteur : il ne cherche aucunement à s’inscrire dans le sillage d’un quelconque artiste.

    Ce jour là, Elvis n’interprète que deux ballades country, ‘My hapiness’ et ‘That’s when the heartache begins’, tout en s’accompagnant à la guitare. Marion Keisker trouve que ce garçon ne manque pas d’atouts. Pourtant, elle ne le recontacte pas. Après tout, des chanteurs prometteurs, il y en a à la pelle. Six mois s’écoulent durant lesquels rien de particulier ne se produit au niveau de sa potentielle carrière musicale.

    Le 4 janvier 1954, Elvis se rend à nouveau au studio d’enregistrement de Sun Records afin d’y graver un autre single. Cette fois, il a choisi deux chansons, ‘I’ll never stand in your way’ une ritournelle guillerette qui l’amène à chanter dans les aigus et ‘I wouldn’t be the same without you’ qu’il interprète de manière plaintive¹ . A première vue, là encore, il n’y aurait pas de quoi fouetter un chat. Pourtant, cette fois, Marion Keisker est remuée. Ce garçon a du potentiel. Elle insiste auprès de son patron pour qu’il écoute cela. Sam Philips est touché par ce gamin qui semble avoir quelque chose de particulier sans qu’il puisse définir quoi au juste.

    Le 26 juin 1954, Elvis reçoit un bref appel de Marion Keisker : « Pourriez-vous venir au studio à 3 heures de l’après-midi ? » Le chanteur dira plus tard qu’il est arrivé sur place avant qu’elle n’ait eu le temps de raccrocher !

    Il se trouve que Sam Philips dispose d’une chanson intitulée ‘Without you’ et qu’il est à la recherche de l’interprète adéquat. Marion juge que le jeune homme timide pourrait faire l’affaire.

    Pourtant, Elvis s’essaye à ‘Without you’ et curieusement, la mayonnaise ne prend pas. Sam Philips, loin de se décourager invite alors Elvis Presley à chanter d’autres morceaux qu’il affectionne, juste pour voir. La séance n’est pas particulièrement fructueuse mais elle laisse tout de même des traces

    « Si j’ai un don, » dira plus tard Sam Philips, « c’est celui de pouvoir regarder quelqu’un et de dire s’il a quelque chose à nous apporter. Et au cas où cela se produit, j’ai un deuxième don : celui de le laisser faire ce qu’il veut, sans la moindre restriction. »

    Or, Sam Philips n’arrive pas à sortir Elvis de son esprit. Pourquoi au juste, il ne saurait le dire.

    Elvis ne le sait pas encore mais il vient d’enclencher quelque chose qui le dépasse...

    That’s all right Mama

    Dix jours après la séance organisée chez Sun Records afin de

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