La physiologie féminine dans tous ses états: Manuel a l’usage des femmes …et des hommes
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- Rating: 2 out of 5 stars2/5LE LIVRE EST INTERESSANT CEPENDANT DE MON AVIS PAS TRES APPROFONDI
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La physiologie féminine dans tous ses états - Georgette Maria Delvaux
dix.»
1
Le syndrome pré-menstruel
«Les yogis pourraient être des exemples.
J’ai lutté durement et beaucoup de gens pourraient ressentir ce que j’ai ressenti.
Alors pourquoi ne pas tout leur dire, afin qu’ils
connaissent la vérité et qu’ils aient aussi du courage?»
B.K.S.Iyengar
En médecine, un syndrome est un ensemble de signes et de symptômes qui, regroupés, permet d’orienter le diagnostic. Le mot nous vient du grec sundromé et nous renvoie à l’idée d’un concours et d’une réunion tumultueuse. Quoi de plus vrai s’agissant du syndrome prémenstruel? Ne sommes-nous pas en plein tumulte, soumises à quantité de désagréments physiques et psychologiques?
La phase prémenstruelle du cycle féminin débute normalement à l’ovulation, deux semaines après le premier jour des règles. Elle s’annonce parfois par une légère douleur momentanée dans un ovaire; c’est le Mittelschmerz, un terme allemand qui signifie «douleur du milieu». Cette douleur accompagne la libération de l’ovocyte du follicule, qui est entrainé dans les trompes vers l’utérus. Certaines femmes ressentent cette petite douleur sans clairement l’identifier, car il s’agit d’une très légère sensation. D’autres la perçoivent plus nettement. Dans la phase post-ovulatoire, s’il y a un déséquilibre hormonal, il se produit une rétention bien visible de liquides qui s’accumulent petit à petit sous la peau: yeux bouffis le matin, gonflements au sein, au ventre et aux jambes, le soir surtout. Une constipation peut s’installer, car les liquides stagnent en périphérie et ne parviennent pas dans l’intestin. Sur le plan psychologique, également, se profilent des signes indicateurs de bouleversement, tels que sautes d’humeur, agitation, ou apathie. L’être aimé ne deviendrait-il pas distant? Cette vague impression, qui devient plus réelle au fur et à mesure des jours qui passent, fait partie des scénarios courants en phase post-ovulatoire, tout comme la vaisselle cassée accidentellement, ou encore, le fait de se trouver au volant arrêtée à un stop en train d’attendre calmement un feu vert hypothétique.
Puis arrive le moment des règles, annoncé à l’époque de nos grand-mères par une petite phrase chuchotée: «les Anglais ont débarqué», en allusion à la couleur de l’uniforme des soldats ennemis. Aussitôt, comme par magie, l’humeur s’éclaire, et grâce à de fréquentes mictions et à la reprise normale du transit intestinal, les gonflements disparaissent.
Alors que je me plaignais moi-même à mon sympathique homéopathe de l’extrême amplitude des symptômes que mon cycle me faisait subir, il me répondit: «c’est parce que vous êtes une femme». Et me voyant insister, il poursuivit: «c’est parce que vous êtes très femme»! Il me donna un remède, que mon manuel d’homéopathie indiquait pour pallier un manque de courage. N’avais-je pas sous les yeux une preuve de sa parfaite ignorance?
Pour les plus progressistes des naturopathes, ces journées où l’on se lève du pied gauche sont considérées comme des épisodes de «dysfonctionnement endocrinien». Dans ce cas, il s’agit, d’une part, d’un excès d’œstrogène, et d’autre part, d’une déficience de progestérone – ou plus exactement, d’un manque de progestérone au moment précis où l’œuf est libéré. Si rien n’est fait pour corriger ce déséquilibre, il persistera jusqu’à pouvoir provoquer des problèmes plus graves à l’approche de la ménopause. Or un déséquilibre hormonal préexistant rend la ménopause particulièrement difficile à vivre. Le risque porte sur la capacité de discernement et sur la santé en général, surtout si, du fait des douleurs et des difficultés qu’elles engendrent dans le quotidien, la femme se résout rapidement à prendre des hormones artificielles, ce que proposent encore couramment les médecins. Il faut savoir que les hormones artificielles, si elles font disparaître les symptômes très rapidement, fragilisent aussi les femmes en les exposant potentiellement à plus de risques.
Récemment, la presse spécialisée s’est faite l’écho d’un grand débat opposant les partisans et les adversaires du traitement hormonal substitutif, qui, jusqu’en 2002, était considéré comme une solution sûre et nécessaire pour toutes les femmes[1]. C’est la Nurses Health Study, une enquête américaine de grande envergure datant des années 70, et portant sur des infirmières, qui a initié cette controverse encore d’actualité. Depuis, d’autres études sur le traitement hormonal substitutif ont suivi[2]. Mais ce qu’ignore la plupart des gens, c’est que les hormones auxquelles se réfèrent ces études ne sont pas des hormones extraites de plantes et dites bio-identiques, soit biologiquement identiques aux nôtres. Elles sont artificielles, et provoquent de dangereux effets secondaires, précisément parce qu’elles sont artificielles, c’est-à-dire presque identiques aux nôtres, mais en partie synthétiques. A ce stade, signalons qu’on est encore loin d’un semblant de consensus entre médecins sur cette question de traitement hormonal substitutif, qu’il s’agisse, d’ailleurs, d’hormones artificielles ou naturelles.
Une théorie récemment acceptée mérite ici notre attention. Selon cette théorie, nous, les femmes, sommes victimes d’un excès d’œstrogène, parce que nous absorbons des xéno-œstrogènes (du grec xeno, signifiant «étranger»), qui ont une structure semblable à celle de nos propres œstrogènes, au point que notre corps est incapable de faire la distinction. Mais où trouve-t-on ces xéno-œstrogènes? Globalement, elles existent dans la plupart des polluants de notre environnement. Plus concrètement, les hormones artificielles sont présentes notamment dans la nourriture des animaux, dont nous mangeons la viande. D’autres xéno-œstrogènes sont présents dans les pesticides des fruits et légumes. D’autres polluants industriels et plastiques entrent dans notre chaîne alimentaire et dans nos corps par accident ou par négligence criminelle. Ajoutons que les xéno-œstrogènes sont aussi conçus pour avoir une structure plus stable, et une durée de vie bien plus longue que nos propres hormones. En effet, tandis que nos œstrogènes se désagrègent dès qu’elles ne sont plus nécessaires, les xéno-œstrogènes continuent de circuler dans notre corps pendant longtemps. C’est leur présence qui est rendue responsable des symptômes prémenstruels décrits ci-dessus – et de bien d’autres, pires encore.
Lorsque les taux d’œstrogènes dépassent un certain seuil, la situation peut être qualifiée de grave. Chez les hommes, l’excès d’œstrogènes provenant de la nourriture peut entraîner le gonflement des glandes mammaires. Chez les enfants, on peut voir apparaître un développement très prématuré des caractères sexuels. On relève même des cas de cancers de l’utérus et des ovaires chez des fillettes de huit ans, ayant déjà de la poitrine et des poils pubiens, aussi bien que des cancers des testicules chez des garçonnets aux organes sexuels complètement développés.
Dans le premier stade d’un déséquilibre hormonal, les femmes ont tendance à prendre du poids, sans même commettre d’excès alimentaire. En effet, ce n’est pas la graisse qui est en cause, mais la rétention d’eau. A titre de comparaison, on n’est pas si loin du veau aux hormones des années soixante-dix, dont les gens de ma génération se souviendront: une viande, a priori, très belle et bonne, mais qui pendant la cuisson allait perdre tout son moelleux pour arriver sèche et dure dans l’assiette.
Les agents conservateurs sont une autre catégorie de substances potentiellement dangereuses, car témoignant d’une activité analogue à celle des œstrogènes artificielles. On les trouve partout, dans la nourriture comme dans les cosmétiques[3]. A titre d’exemple parmi tant d’autres, considérons la catégorie des parabènes, dont on croit qu’ils s’attaquent surtout aux cellules du sein. Différents parabènes se trouvent dans les cosmétiques, notamment dans les déodorants, crèmes, lotions, savons liquides, shampoings, rouges à lèvres. Il suffit de lire les étiquettes : ethylparaben, méthylparaben, butylparaben, ou ethylbutylparaben. Ils sont aussi souvent frauduleusement indiqués comme simple «parfum». A noter que ces parabènes figurent aussi dans la composition de cosmétiques soi-disant complètement naturels.
J’ai, pour ma part, perdu mon calme dans le cas d’une crème de soin dont la publicité, particulièrement agressive, vantait les mérites d’une longue liste de médecins ayant œuvré à la fabrication de ce merveilleux produit, à haute teneur en vitamines et antioxydants. M’étant manifestée au sujet des parabènes que j’avais relevés sur la liste des ingrédients, je reçus d’un de ces médecins une réponse écrite selon laquelle aucune recherche n’avait pu démontrer que les parabènes endommageaient les tissus humains. L’argument est classique, puisqu’il n’y a effectivement aucune recherche prouvant ce point. Mais est-il satisfaisant pour autant? En effet, à quelles recherches se réfère-t-on? Ont-elles été faites sur des lapins ou sur des rats? Sur des tissus humains in vitro? En espérant prouver ce qu’il avançait, ce médecin eut l’outrecuidance de me signaler qu’il utilisait lui-même ces produits. Quel comble ! Il avait manifestement fait l’impasse sur le cycle menstruel des femmes et leur consommation forcément supérieure de cosmétiques. Il faut savoir que chez les hommes les effets indésirables dus aux parabènes existent bel et bien mais restent imperceptibles.
Les parabènes ne représentent qu’une toute petite partie d’une longue liste de composants chimiques utilisés dans la fabrication des cosmétiques, dont on sait maintenant qu’ils ont sur nous des effets indésirables, analogues à ceux des hormones. Pensez au nombre de cosmétiques que vous utilisez en une seule journée, sans doute plusieurs fois par jour et probablement depuis un certain nombre d’années. N’est-il pas logique de penser que les effets d’une substance, même très faiblement nocive, puissent s’accumuler peu à peu? Pour ma part, munie de ma loupe, je me suis rendue dans ma parfumerie préférée. J’y ai passé en revue de longues listes d’ingrédients chimiques, dans le but de trouver des produits sans parabènes. Même le responsable, dont j’avais attiré l’attention après quelques heures, s’est fait un devoir de m’aider. Au