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Au Nom de Jésus Fils de l'Homme et de Christ Fils des Dieux
Au Nom de Jésus Fils de l'Homme et de Christ Fils des Dieux
Au Nom de Jésus Fils de l'Homme et de Christ Fils des Dieux
Ebook651 pages16 hours

Au Nom de Jésus Fils de l'Homme et de Christ Fils des Dieux

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About this ebook

L’histoire de Jésus serait-elle la plus énorme supercherie qu’a connu l’Humanité ? La plus grande mystification planétaire. créée par une poignée de mystificateurs ou de dissidents juifs ?
Il y a maintenant plus de 2000 ans que le mystère demeure.
Bien qu’il n’existe aucun document historique fiable et irréfutable prouvant son existence, j’ai la conviction que Jésus a existé. Il semble parfaitement improbable qu’une telle imposture ait pu durer plus de deux millénaires sans être démasquée ; mais personnellement le Jésus auquel je pense n’est certes pas celui décrit dans les Évangiles du Canon de l’Église.
De nombreux textes nous apprennent que Christ s’était fait homme ; en somme cela signifie que Christ avait pris une apparence humaine ou s’était incorporé dans un humain. Ce fait est confirmé dans de nombreux textes autres que ceux du Canon qui précisent que Christ a pris possession d’un corps humain ; mais de qui ? Pour de nombreux gnostiques, Christ s’était incorporé dans le corps d’un homme nommé Jésus.
LanguageFrançais
Release dateJan 22, 2015
ISBN9782322007578
Au Nom de Jésus Fils de l'Homme et de Christ Fils des Dieux
Author

Jean-Paul Kurtz

Jean-Paul Kurtz est né en 1945 à Sarrebourg (Moselle). Il a fait carrière à la SNCF à Paris. Il est l'auteur de nobreux ouvrages dont un est édité aux Etats-Unis.

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    Au Nom de Jésus Fils de l'Homme et de Christ Fils des Dieux - Jean-Paul Kurtz

    1 - L'enseignement chrétien est fondé sur des erreurs. Ainsi, l'idée que tous les hommes sont issus d'un même père et d'une même mère, Adam et Eve, est fausse. Les races humaines n'ont rien à voir entre elles. Elles ont des origines différentes.

    2 - La religion chrétienne est mauvaise dès le départ. En effet, elle prolonge la religion juive, qui est celle d'une nation odieuse et ennemie du genre humain. La religion chrétienne a hérité des tares du judaïsme.

    VOLTAIRE

    AUTRES PUBLICATIONS DE L’AUTEUR

    Ouvrages de l’Auteur

    - DICTIONNAIRE DU GỂNIE CIVIL – Conseil International de la Langue Française (CILF) – Paris - 1997

    - DICTIONARY OF CIVIL ENGINEERING – Kluwer Academic Publisher puis Springer – New-York – 2004

    - DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE DES ANGLICISMES ET DES AMÉRICANISMES (3 volumes) – Books On Demand (BOD) – 2013

    - NOUVEAU RECUEIL DE CITATIONS ET DE PENSỂES - Books On Demand (BOD) – 2013

    LES OUVRAGES DE GỂNIE CIVIL - Books On Demand (BOD) – Décembre 2013

    Rééditions de livres par les soins de M, KURTZ

    - LA BRETAGNE VIVANTE (Réédition) – Books On Demand (BOD) – 2012

    - FÊTES ET COUTUMES POPULAIRES (Réédition) – Books On Demand (BOD) – 2012

    - LES BRETONS - (Réédition) – Books On Demand (BOD) – 2012

    - LA VIE EN CHEMIN DE FER - (Réédition) – Books On Demand (BOD) – 2013

    - LES BÊTISES SACRÉES - (Réédition) – Books On Demand (BOD) – 2013

    - L’ART DE PAYER SES DETTES ET DE SATISFAIRE SES CRÉANCIERS SANS DÉBOURSER UN SOU, ENSEIGNÉ EN 10 LEÇONS

    - (Réédition) – Books On Demand (BOD) – 2013

    - GUIDE PRATIQUE DES TRAVAUX MANUELS - (Réédition) – Books On Demand (BOD) – 2013

    - DICTIONNAIRE CRITIQUE DES RELIQUES ET DES IMAGES MIRACULEUSES (3 volumes) - (Réédition) – Books On Demand (BOD) – 2013

    - HISTOIRE DE LA LORRAINE - (Réédition) – Books On Demand (BOD) – 2014

    TABLE DES MATIÈRES

    TOME I

    - INTRODUCTION AU CHRISTIANISME

    • La Trinité

    • La divinité de Marie, mère de Jésus

    • La divinité du Christ

    • Les Martyrs

    • Les Saints

    - JÉSUS ET LE CATHOLICISME

    • Galilée

    • Giordano Bruno

    - UN PEU D’HISTOIRE DU CHRISTIANISME ET DU CATHOLICISME EN PARTICULIER

    • La chute originelle

    • Origine du christianisme

    • Le Christianisme primitif

    • L’Enfer des chrétiens

    • Le Purgatoire

    • Les Limbes

    • Le cas Jésus

    • Origine des Évangiles

    • Quelques contradictions relevées au hasard de la lecture des Évangiles

    • Quelques incohérences sur la mort et résurrection de Jésus

    • À qui s’adresse le christianisme? Ses méfaits, ses bienfaits et ses conséquences

    • L’Excommunication

    • L’Inquisition

    • La puissance de la papauté, la confession auriculaire, etc.

    • L’existence de Jésus

    • Personnages célèbres présentant des similitudes avec le Christ

    • Les Reliques et les Images

    • La Messe

    • Les Moines et Anachorètes

    • Une hérésie : le célibat des prêtres

    • Les Disputes

    • Le christianisme a-t-il été le prélude à l’avènement du communisme?

    TOME II

    CHAPITRE 1

    Naissance de Jésus

    – L’ANNONCIATION

    a) - À Élisabeth

    b) - À Marie

    1°) - Création d’une nouvelle race par mutation

    2°) - Simple expérience biologique

    3°) - Tentative d'hybridation

    4°) - Tentative de colonisation de la Terre

    5°) - Expérience de clonage

    6°) - Retour sur Terre d’une mission terrienne

    7°) - Des « Robinson Crusoé » de l’espace

    LA VISITATION

    LA NATIVITE

    L'ÉTOILE DES ROIS MAGES

    LA FUITE ET LE RETOUR D'ÉGYPTE

    CHAPITRE 2

    Vie publique de Jésus

    - L’ENFANCE

    - LE BAPTÊME DE JÉSUS

    - LA TENTATION DE SATAN

    - JÉSUS ET SES COMPAGNONS : LES APÔTRES

    - LES MIRACLES

    - MISSION DES APÔTRES

    - LE CARACTÈRE DE JÉSUS

    - LA TRANSFIGURATION

    - LA FIN DU MONDE

    - LE FILS DE DIEU

    - ASPECT PHYSIQUE DE JÉSUS

    - JÉSUS ET LES FEMMES

    CHAPITRE 3

    Fin de la Vie Terrestre de Christ

    - LA PASSION

    - MORT DE JÉSUS

    - RÉSURRECTION

    a) - Jésus était bien mort

    b) - Jésus n'était pas mort

    c) - Jésus était une entité extra-terrestre ayant pris dès la conception dans le sein de sa mère, possession d’un corps humain

    - L’ASCENSION

    CHAPITRE 4

    Post-Scriptum

    - LA PENTECÔTE

    ANNEXE 1 - MAIS D'OÙ VENAIENT DONC LES DIEUX?

    a) - Atlantes de retour sur notre Terre après leur exode

    b) - Survivants de la planète qui aurait disparue entre Mars et Jupiter

    c) - Terriens partis en mission extra-planétaire en dehors de notre galaxie et de retour 20 ou 30 mille ans plus tard

    d) - Êtres en provenance d’un monde parallèle

    e) - Entités extra-terrestres en perdition dans notre système solaire

    f) - Entités extra-terrestres à la recherche d'une « terre d'asile », - Entités extra-terrestres en quête de nouvelles colonies, de nouvelles richesses, des Christophe Colomb du cosmos en quelque sorte

    ANNEXE II – MISE EN HABITABILITÉ DE LA PLANÈTE MARS

    CHAPITRE 5

    Chronologie du Christianisme

    - ANECDOTES ET RÉFLEXIONS SUR LES SUCCESSEURS DE SAINT-PIERRE

    - L’infaillibilité papale

    - Le Pouvoir temporel des Papes

    - GLOSSAIRE

    - BIBLIOGRAPHIE

    INTRODUCTION AU CHRISTIANISME

    «C'est probablement une exigence de l'esprit humain d'avoir une représentation du monde qui soit unifiée et cohérente. Faute de quoi apparaissent anxiété et schizophrénie. Et il faut bien reconnaître qu'en matière d'unité et de cohérence, l'explication mythique l'emporte de loin sur la scientifique. Car la science ne vise pas d'emblée à une explication complète et définitive de l'univers. Elle n'opère que localement. Elle procède par une expérimentation détaillée sur des phénomènes qu'elle parvient à circonscrire et définir. Elle se contente de réponses partielles et provisoires. Qu'ils soient magiques, mythiques ou religieux, au contraire, les autres systèmes d'explication englobent tout. Ils s'appliquent à tous les domaines. Ils répondent à toutes les questions. Ils rendent compte de l'origine, du présent et même du devenir de l'Univers. On peut refuser le type d'explication offert par les mythes ou la magie. Mais on ne peut leur dénier unité et cohérence car, sans la moindre hésitation, ils répondent à toute question et résolvent toute difficulté par un simple et unique argument a priori.»

    François JACOB

    Pour débuter cet ouvrage je citerai Albert de Pury qui, dans son ouvrage « Le Pentateuque » (Édition du Cerf – Paris 1992) écrit notamment : « On sait depuis longtemps que l'Histoire ne se produit pas toute seule, qu'elle n'existe pas en elle-même. L'Histoire est toujours construite par ceux qui la racontent, et la construction de l'Histoire oblige ses artisans à opérer un choix entre les traditions disponibles et à sélectionner les témoignages non seulement dignes, à leurs yeux, d'être retenus, mais avant tout utiles pour la communauté à laquelle ils s'adressent. On sait également que la sélection porte non seulement sur le choix des traditions mais aussi sur leur interprétation. »

    **********

    En préambule, je voudrais simplement signaler que j’ai présenté ce manuscrit à trois éditeurs. Les trois m’ont contacté pour m’informer que le manuscrit était intéressant et qu’ils désiraient le publier à condition que je m’autocensure sur de nombreux passages qui à leurs dires pourraient heurter non seulement la sensibilité de la hiérarchie catholique¹ mais également les pratiquants. Il paraît que la publication de mon manuscrit pourrait nuire à la réputation de leur maison d’édition et leur faire perdre une partie de leur clientèle. Toute vérité n’est pas toujours bonne à dire, surtout quand il y a une raison pécuniaire à la clef. Je reconnais que la religion est un sujet sensible. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé de m’autoéditer. La France est un pays où, soi-disant, l’on bénéficie de la liberté d’expression, mais j’en doute, car cette liberté me paraît très bien encadrée et limitée; enfin bref… évitons de polémiquer.

    **********

    L’histoire de Jésus serait-elle la plus énorme supercherie qu’a connu l’Humanité? La plus grande mystification planétaire. créée par une poignée de mystificateurs ou de dissidents juifs?

    Il y a maintenant plus de 2000 ans que le mystère demeure.

    Bien qu’il n’existe aucun document historique fiable et irréfutable prouvant son existence, j’ai la conviction que Jésus a existé. Il semble parfaitement improbable qu’une telle imposture ait pu durer plus de deux millénaires sans être démasquée ; mais personnellement le Jésus auquel je pense n’est certes pas celui décrit dans les Évangiles du Canon de l’Église.

    De nombreux textes nous apprennent que Christ s’était fait homme ; en somme cela signifie que Christ avait pris une apparence humaine ou s’était incorporé dans un humain. Ce fait est confirmé dans de nombreux textes autres que ceux du Canon qui précisent que Christ a pris possession d’un corps humain ; mais de qui? Pour de nombreux gnostiques, Christ s’était incorporé dans le corps d’un homme nommé Jésus. Cette incorporation aurait eu lieu lorsque Jésus avait atteint la trentaine ; c’est ce que l’Évangélion de Marcion et l’Évangile selon saint Marc nous rapportent. Si l’on s’en tient à ces deux personnages : l’Annonciation, la Nativité, la fuite en Égypte, les Rois Mages, etc., enfin tout ce qui précède son baptême, ne seraient que fables. Alors, qu’en est-il exactement?

    De plus, il est bon de préciser d’emblée que Jésus (s’il a existé) n’a pas créé de religion, n’a pas créé de lieu de culte puisque Dieu² est partout, il n’a jamais demandé à être adoré.

    **********

    Il faut reconnaître que Jésus est un vaste sujet, mais surtout un vaste sujet de discordes et de controverses que ce soit entre théologiens, scientifiques, théologiens et scientifiques mais également entre simples croyants ou entre croyants et athées. Jésus a mobilisé et mobilisera encore pendant de nombreuses décennies les neurones des chercheurs, exégètes et autres théologiens. Le débat sur l’historicité de l’existence de Jésus est souvent passionné, voire violent. Il y a de l’excès des deux côtés. Par exemple L. Cl. Fillion dans un livre intitulé « L’existence historique de Jésus et le rationalisme contemporain » paru en 1909 débute ainsi (p. 3). « On l’a dit avec beaucoup de justesse, pour la plupart des chrétiens de notre époque – qu’ils soient catholiques, anglicans, protestants, schismatiques, peu importe – c’est une monstruosité d’apprendre qu’en Allemagne, en Angleterre et en Amérique, il s’est trouvé des hommes qui, dans des ouvrages imprimés, ont refusé à Jésus tout caractère historique, et se sont contentés de l’envisager comme une figure normale de la religion chrétienne; figure qui n’aurait été regardée que plus tard, et par erreur, comme une personne ayant vécu dans les temps passés. » …… « Est-ce que l’existence historique et personnelle de Notre-Seigneur Jésus-Christ n’est pas un fait aussi évident que l’existence du soleil? »….. « Disons-le bien haut, notre vraie et principale preuve, notre preuve irréfutable de l’existence historique du Sauveur, consiste dans les écrits du Nouveau Testament³, …. »

    « Les Évangiles! Ils sont en fin de compte, nos vrais témoins pour démontrer l’existence et pour raconter la vie de Jésus » et en parlant des évangélistes il ajoute : « Comment ne pas croire des témoins qui tiennent un pareil langage, lorsque leur bonne foi, leur honnêteté, leur compétence, leur crédibilité sont démontrées de cent manières? »

    Monsieur Fillion est décidément un personnage qui avait la foi et comme l’on dit vulgairement : il ne manquait pas d’air, ni d’aplomb!

    En effet, à son avis, pour prouver l’existence de Jésus on peut se dispenser des témoignages des écrivains païens, les documents évangéliques et « inspirés » suffisent amplement.

    Dans l’opposition, il y a eu des négationnistes acharnés, parmi eux on peut citer MM. Dupuis, Bauer et Kalthoff. Les deux premiers rédigèrent leurs ouvrages dans la seconde moitié du XIXème siècle et Kalthoff au tout début du XXème siècle.

    Je commencerai par citer M. Dupuis qui prétend que Christ est l’un des multiples noms du soleil. « Le héros des légendes connues sous le nom d’évangiles est le même héros qui a été chanté avec beaucoup plus de génie dans les poèmes sur Bacchus, sur Osiris, sur Hercule, sur Adonis, etc. » et il poursuit : « …., je viens à la grande question de savoir si Christ a existé oui ou non. Si dans cette question on entend demander si le Christ, objet du culte des chrétiens, est un être réel ou idéal, évidemment il est un être réel, puisque nous avons fait voir qu’il est le soleil. Rien sans doute, de plus réel que l’astre qui éclaire tout homme venant au monde. Il a existé, il existe encore et il existera longtemps. Si l’on demande s’il a existé un homme charlatan ou philosophe, qui se dit être Christ, et qui ait établi sous ce nom les antiques mystères de Mithra, d’Adonis, etc., peu importe à notre travail qu’il ait existé ou non. Néanmoins nous croyons que non »⁴.

    Bruno Bauer lui ne mâche pas ses mots envers les chrétiens car il n’hésite pas à traiter le christianisme de « vampire qui suce la sève et la force, le sang et la vie de l’humanité ».

    Bauer est un négationniste forcené; il suggère que saint Marc a tout simplement inventé son évangile ainsi que le personnage de Jésus, les autres supposés évangélistes n’auraient fait que copier son évangile en y apportant quelques variantes pour crédibiliser le récit.

    Je voudrais quand même signaler qu’une harmonisation des Évangiles canoniques a été réalisée au IIème siècle.

    « En effet, vers 170, un dénommé Tatien s'était livré à une « harmonisation » des évangiles en fusionnant ceux-ci. Le résultat de cette fusion fut appelé le Diatessaron (c'est-à-dire « quatre en un »). Elle fondait en un récit unique les quatre évangiles canoniques. Cette harmonisation n'a pas été retenue par l'Église pour d’obscures raisons qui m’échappent. La raison est peut-être toute simple : quatre récits peuvent paraître plus crédibles qu’un seul. Le Diatessaron a aujourd'hui disparu, et l'on n'en connaît, outre diverses citations et attestations, que quelques fragments en langue syriaque »⁵.

    À propos de Tatien je voudrais préciser que ce personnage est un contemporain d’Irénée, évêque de Lyon ayant vécu vers 177. Or, saint Irénée est le premier auteur chrétien à citer l’existence des quatre Évangiles qui furent reconnus plus tard comme les seuls d’inspiration divine. La question qui se pose alors est la suivante : quelle est la date réelle de leur rédaction et qui en est (ou sont) le(s) véritable(s) auteur(s)? Serait-ce saint Irénée qui en serait l’auteur ou l’initiateur?

    Pour Kalthoff, les évangiles ne sont pas authentiques et il pense que leur composition remonterait à l’époque du règne de Trajan (88-117 après J.-C.). Selon ses théories, les Évangiles ne sont pas l’histoire d’un individu isolé, mais d’un mouvement social qui donna naissance au christianisme. Pour lui, saint Pierre n’a jamais existé. Il va même plus loin en prétendant que les Évangiles décrivent un état social qui ne saurait convenir à la Palestine, mais qui « ne peut s’appliquer qu’aux mouvements agraires de l’Italie, au temps des empereurs romains ».

    Ernest Renan dans sa « Vie de Jésus » arrivait à cette conclusion : « Je l’ai dit et je le répète : si l’on s’astreignait, en écrivant la vie de Jésus, à n’avancer que des choses certaines, il faudrait se borner à quelques lignes! ». Quant à moi je dirais : une page blanche!

    Un fait est indéniable: Jésus est un personnage fascinant, que l’on soit croyant ou non. Ce qui en fait paradoxalement sa force est la négation de son existence. Je pense que les premiers Pères de l’Église y avaient songé. Ils ont su exploiter la crédulité et la superstition de pauvres hères dépourvus de toute instruction pour imposer une certaine vision de la vie de Jésus. Et si la persuasion verbale ne suffisait pas, « Ils » n’hésitaient à passer au stade supérieur, c’est-à-dire la violence.

    Johannes Greber un théologien catholique qui s'est écarté de l'Autorité de Rome dans son ouvrage « Le Livre Mystérieux de l'au-delà » l’explique très bien (Extrait de la revue « Les grands mystères de l’Histoire » n° 22 de décembre 2005 pages 19 et 20).

    « Certains hommes décidèrent de se substituer à Dieu et à ses messagers. L’élaboration et la diffusion des préceptes religieux devinrent même un métier. On apprit la religion par l’enseignement humain comme n’importe quelle autre discipline de ce monde. Les guides spirituels du peuple devinrent des décideurs en matière de foi, ce qui leur permit d’accroître en même temps leur pouvoir temporel. L’ancienne liberté que Dieu accorda à chacun de ses enfants se transforma en servitude religieuse.

    Durant des siècles, quiconque résistait et prétendait vivre selon ses convictions personnelles rencontrait les tourmenteurs et le bourreau. Le sang de millions d’hommes et de femmes a coulé au nom de dogmes⁶ théologiques inventés par quelques hommes. Au fil du temps, les textes bibliques évoluèrent à cause de nombreuses traductions et adaptations. Tous les rédacteurs appartenant sans exception à des ordres religieux, il leur importait avant tout de donner aux textes bibliques une tournure qui favoriserait les institutions qu’ils représentaient ». Et d’ajouter cette remarque pertinente : « Les écrits antiques furent ainsi arrangés au profit des opinions religieuses en vogue à l’époque de leur copie. Tout cela se passait à l’insu du peuple analphabète à 90 % qui devait accepter aveuglément et sans aucun contrôle les prétendues vérités et leurs commentaires rédigés par le clergé. Ainsi, la tradition religieuse devint un héritage obligatoire transmis à chacun, sans aucune possibilité de formuler un avis sur son contenu. »

    Jésus et sa famille ont été et seront encore pour longtemps les pourvoyeurs de fonds de nombreux commerces dans le monde entier, et surtout de l’Église. Des villes comme Lourdes, Lisieux, Rome par exemple doivent leur notoriété à Jésus et à sa mère Marie. Il est indéniable que Jésus est un cas unique dans l’Histoire de l’Humanité car même un État a vu le jour grâce à lui et à …. Mussolini! Ce n’est quand même pas banal! Aucun personnage à ce jour n’aura suscité autant d’intérêt, même Dieu est loin d’atteindre sa notoriété; de quoi le rendre jaloux de son « Fils ». Des flots d’encre et des tonnes de papier ont été consommés depuis 2000 ans pour justifier, nier ou mettre en doute son existence.

    La vie de Jésus nous est rapportée principalement par les quatre Évangiles⁷ canoniques et quelques apocryphes⁸. Tous les peuples qui coexistent sur notre planète ont entendu parler au moins une fois dans leur vie des Évangiles canoniques (ceux rédigés officiellement par Marc, Matthieu, Jean et Luc), mais parmi toute cette multitude combien les ont lus? Combien connaissent leur nombre? J’ai personnellement interrogé des catholiques à ce sujet : le résultat est désolant : 1 sur 5 ne sait pas qu’il y a quatre Évangiles canoniques, quant aux nombres d’Évangiles apocryphes, c’est Waterloo!

    J’ai la quasi-certitude que la majorité des chrétiens⁹, notamment de confession catholique, ne les ont jamais lus entièrement; feuilletés tout au plus. Il faut reconnaître que ces ouvrages ont été rédigés dans un tel désordre que cela peut dérouter et décourager les plus perspicaces. J’en suis même arrivé à me demander si ce « style » rédactionnel n’avait pas été appliqué volontairement afin que le lecteur y perde son latin, et je n’évoque même pas les contradictions qui existent entre les différents récits. À leur lecture on a l’impression que ces ouvrages ne s’adressent qu’à des gens stupides, ignares, sans instruction, les seuls à qui l’on puisse faire avaler n’importe quelle couleuvre.

    Quoi qu’il en soit, l’Église nous assure que ces ouvrages sont d’inspiration divine et par conséquent il n’y a pas lieu de discuter de leur contenu; il est même vivement conseillé de suivre aveuglément tout ce que le Vatican nous dicte à leur propos. C’est au Concile de Trente¹⁰ en 1545 (l’un des plus importants de l’Église catholique après celui de Nicée en 325) que les représentants de l’Église ont décidé de la façon la plus formelle (et arbitraire) « que c’est à l’Église seule qu’il appartient de juger du véritable sens des Écritures et d’en donner l’interprétation ». Il faut dire que ceci était vrai il y a quelques siècles, mais avec la généralisation de l’instruction, beaucoup de croyants ont commencé à s’interroger, à douter, et à remettre en cause tout ce que la classe dirigeante de l’Église nous imposait et tente toujours de nous imposer. En France, la séparation de l’Église et de l’État depuis la loi de 1905 a largement contribué à cette contestation.

    Mais attention, celui qui s’aventurerait à contester, même simplement à discuter de l’authenticité des Écritures, risque la damnation éternelle. Maintenant, il s’agit d’une punition toute symbolique qui n’a aucune incidence sur votre intégrité physique alors qu’il y a quelques siècles elle pouvait mettre en péril votre vie selon la gravité de la faute. Contester pouvait vous mener droit au bûcher.

    L’Église est par exemple intransigeante sur le dogme de la Trinité, qui est en fait tirée d’une croyance hindoue qui était l’expression d’un symbole.


    1 Emprunté au latin chrétien catholicus (empr. au gr. κ α θ ο λ ι κ ο ́ ς « général, universel », η ̔ κ α θ ο λ ι κ η ̀ ε ̓ κ κ λ η σ ι ́ α Clément d'Alexandrie dans BAILLY), « universel », Tertullien dans BLAISE, « universel (en parlant de l'Église) ». (Source : CNRTL)

    2 Étymologiquement Dieu signifie « ce qui brille » ou « ceux qui brillent » ou « celui qui brille ».

    3 Si le Nouveau Testament est une preuve, moi je me fais pape!

    4 Patrick Dupuis - L’Énigme de Jésus-Christ - http://enigmej.free.fr

    5 Alain de Benoist – Les Jeudis du Cercle n° 54 – Jésus sous l’œil critique des historiens – p. 6

    6 Voir Glossaire.

    7 « La Sainte Mère Église a tenu et tient fermement et avec la plus grande constance que les quatre évangiles mentionnés, dont elle affirme sans hésiter l'historicité, transmettent fidèlement ce que Jésus, le fils de Dieu, du temps de sa vie parmi les hommes, a réellement fait et enseigné pour leur Salut éternel » [Les Conciles Œcuméniques - Op. cit. Page 1985 (Le Nouveau Testament)].

    8 Voir Glossaire.

    9 Voir Glossaire.

    10 On trouve à Trente le saint crucifix qui présida au fameux concile de cette ville, et qui baissa la tête pour témoigner l'approbation qu'il donnait aux décrets de l'assemblée. On disait autrefois qu'il était d'une matière inconnue et qu'il n'avait pas été fait de main d'hommes. Il opérait beaucoup de miracles (Misson, T 1, p. 150).

    La Trinité

    Nulle part dans la Bible, il n'est question d'une trinité égalitaire de prétendues personnes de la Divinité. L'Esprit Saint, le Saint-Esprit, l'Esprit de Dieu sont de simples attributs du Dieu-Un :

    « L'Esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux » (Genèse I, 2).

    « L'Esprit de Dieu saisit Saül et le fit prophète ». (Samuel I. X. 10).

    « L’Esprit de l'Éternel qui parle par Samuel ». (Samuel II. XXIII. 2).

    « L'Esprit de l'Éternel fut sur Jephté ». (Juges XI. 29).

    « L'Esprit de Dieu saisit Samson ». (Juges XIV, 6-19).

    C'est ainsi que nous retrouvons au sud, à l'ouest et au nord, les mêmes traditions, les mêmes croyances : la Trinité égyptienne et la Trinité scandinave, Osiris-Isis-Horus et Unko-Lionatar-Waisnasuoinen, toutes deux issues de Brahma-Vishnou-Siva (la Trimurti indienne) qui représentent chez les hindous les trois facultés : la créatrice, la conservatrice et la transformatrice; la genèse des hiérophantes de Thèbes et de Memphis, et la genèse de Kalevala, issues toutes deux de la genèse de Manou qui a donné naissance à la Trinité chrétienne.

    Le dogme de la personnalité du Saint-Esprit, qui n'avait été pour les chrétiens des premiers siècles qu'un mot abstrait, n'exprimant aucune idée formelle, fut ajouté au dogme de la divinité du Christ, mais longtemps après.

    Vers la fin du IIème siècle, saint Théophile, signale les hérésies calquées sur certains systèmes brahmaniques.

    Sabellius, évêque de Ptolémaïs et Paul de Samosate s'élèvent passionnément, de l'an 250 à 260, contre la doctrine de la Trinité, soutenant avec la Bible, que le Saint-Esprit était un simple attribut de Dieu, et que le Christ n'était qu'un homme doué d'une sagesse extraordinaire.

    Lactance ne mentionne jamais le Saint-Esprit comme une personne distincte : il ne le considère que comme une expression propre à marquer la sainteté du Père et du Fils auxquels il la rapporte successivement. (Ste Hiaronym, Epist. ad Pammach et Océan, T. IV, part. I).

    Le concile tenu à Rome, l'an 370, sous la présidence de l'évêque Damase, et auquel assistent seulement 92 évêques de l'Italie et des Gaules, est le premier qui proclame la consubstantialité du Saint-Esprit avec les deux autres personnes déjà admises dans la divinité. (Dans la trinité indienne, Siva, l'esprit qui éclaire et qui veille).

    À l'appui de sa thèse, le Concile invoque ces paroles de l'Évangile : « Les baptisant au nom du Père, du Fils et de l'Esprit saint » (Matth. XXVIII, 19).

    Quel sens saint Matthieu attache-t-il à l'expression Esprit saint?

    Il appelle Esprit saint, l'Esprit de Dieu (Matth, III, 16, XII, 28). Or, l'Esprit de Dieu n’est pas autre chose que Dieu considéré en tant que spirituel, et n'est pas plus une personne distincte que sa sainteté, sa justice, sa bonté ou quelque autre que ce soit de ses attributs. Dans l'Évangile selon saint Luc, l'Esprit saint est associé à la puissance du Très Haut (Luc I, 33).

    Dans les Actes des Apôtres il est associé à la sagesse et à la foi, et il est dit de Jésus que Dieu l'oignit d'esprit saint et de puissance (Actes des apôtres. VI, 3 et 5, X, 38).

    Or, le rapprochement seul de ces expressions : esprit saint, puissance, sagesse, foi, ne prouve-t-il pas que, par la première, on entend parler de don, de vertu, de grâce, tout aussi bien que par les autres? Si l'on fait de l'esprit saint une personne divine, pourquoi n'en ferait-on pas aussi de la puissance, de la sagesse, de la foi, et si l'on ne veut pas personnifier et diviniser ces dernières, pourquoi personnifierait-on et diviniserait-on l'esprit saint? Et d'ailleurs, si l'esprit saint est une personne divine, le texte du chapitre X des Actes, reviendrait à ceci : la première personne de la Trinité oignit la seconde avec la troisième. Or, conçoit-on rien de plus inepte que cette onction? Les versets 6 et 7 du chapitre VI de la seconde Épître de saint Paul aux Corinthiens où l'esprit saint est intercalé entre la chasteté, la science, la patience, la douceur, la charité, la parole de vérité et la puissance de Dieu, donne lieu à des réflexions de même nature.

    Non seulement les Évangiles n'ont rien qui autorise à admettre l'abstraction de l'esprit saint comme une personne distincte et réelle, mais ils offrent plusieurs textes qui autorisent à nier cette réalité. Par exemple, dans saint Matthieu, Jésus dit que personne ne connaît le Fils, si ce n'est le Père, et que personne ne connaît le Père, si ce n'est le Fils et celui à qui le Fils aura voulu le révéler (Matth. XI, 27). Il est impossible de nier plus expressément l'existence d'une troisième personne divine, qui devant avoir l'omniscience tout aussi bien que les deux autres, ne connaîtrait absolument pas la seconde, et ne connaîtrait la première qu'au cas où la seconde voudrait bien la lui faire connaître.

    Après l'introduction dans le Christianisme du dogme de la Trinité, on modifia plusieurs passages du nouveau Testament, afin de leur faire exprimer les nouvelles doctrines. « Nous avons vu, dit Leblois, à la Bibliothèque nationale, à celle de Sainte-Geneviève, à celle du monastère de Saint-Gall, des manuscrits où le dogme de la Trinité n'est qu'ajouté en marge. Plus tard, on l'intercala dans le texte où il se trouve encore ». (Leblois, pasteur à Strasbourg, Les Bibles et les Initiateurs religieux de l’Humanité).

    Le pasteur protestant, Albert Réville, a écrit sur le même sujet les lignes suivantes : « Les dogmes de la Trinité et de l’lncarnation formés par le catholicisme, modifiés par la Réforme, dissous par la critique socinienne, inacceptables par la raison, démentis par l'histoire, ont fait leur temps, et les éléments de vérité qu'ils renferment doivent revêtir d'autres formes et rentrer dans une autre conception de choses. Au Dieu de la Trinité doit se substituer le Dieu Unique, supérieur et antérieur au monde, qui épanche dans l'immensité du temps et de l'espace les inépuisables richesses de sa puissance, dont le Verbe éternel est l'Univers, révélation de sa pensée, expression de sa sagesse, gravitation perpétuelle de l'esprit créé vers l'Esprit créateur dont il procède, qui l'aime puisqu'il l'attire, et vers lequel les créatures s'élèvent par une ascension mystérieuse ». (A. Réville. Histoire du dogme de la divinité de Jésus-Christ).

    Pour l'Église, Dieu le Père n'est plus aujourd'hui qu'une divinité honoraire; elle ne le cultive plus; elle ne lui élève même plus de chapelle. Elle a écarté Dieu le Fils en douceur et n'a conservé de lui qu'un viscère qu'elle adore sous le nom de Sacré-Cœur. Cette ridicule dévotion est due à Marie Alacoque¹¹ et à son confesseur le jésuite La Colombière¹². Quant à Dieu le Saint-Esprit, lui, qui doit représenter l'amour divin, on ne le connaît pas, on ne l'aime pas, on ne s'en occupe pas. Le culte de la Vierge a tout absorbé dans le monde catholique.

    « Dieu, dit Eugène Pelletan, a changé de sexe. Il était homme, le voici femme. La fête du Christ ne dure qu'un jour, la fête de Marie dure un mois, et quel mois? Le mois fleuri, le mois embaumé de l'aubépine et de la fauvette; il y a dans ce culte de la déesse une science approfondie du genre humain. » (Eugène Pelletan. Dieu est-il mort?).

    Voici, sur le culte de Marie, quelques citations tirées des Gloires de Marie, d'Alphonse de Liguori; c'est un ouvrage à la fois très populaire, pleinement, approuvé par l'Église et formellement recommandé aux fidèles :

    « Marie est notre seul refuge, notre seul secours, notre seul asile.

    « En Judée, dans les temps anciens, il y avait des villes de refuge, et les criminels qui y cherchaient protection, étaient exempts des châtiments qu'ils méritaient. Aujourd'hui ces refuges ne sont pas si nombreux; il n'y en a qu'un, et c'est Marie.

    « Avant la naissance de Marie, Dieu se plaignait par la bouche du prophète Ezéchiel qu'il n'y eût personne qui l'empêchât de punir les pêcheurs; mais s'il ne trouvait personne, c'est que cet office était réservé à la Sainte Vierge, qui retient son bras, jusqu'à ce qu'il soit apaisé.

    « Nous serons souvent entendus plus promptement et conséquemment sauvés, si nous avons recours à Marie, et si nous l'invoquons, que nous l'aurions été en invoquant le nom de Jésus, notre sauveur.

    « On demande à Dieu bien des choses, sans les obtenir; on les demande à Marie et on les obtient.

    « Au commandement de la Vierge, toutes choses obéissent, Dieu lui-même. (Imperio Virginis, omnia famulantur, eliam Deus).

    « Le salut des hommes dépend de la faveur et de la protection de Marie; celui qui est protégé par Marie sera sauvé; celui qui ne l'est pas, sera perdu.

    « Marie n'a qu'à parler et son fils exécute tout. »

    Le Père Eusèbe Nieremberg écrit à son tour : « Si Marie n'est pas la fille naturelle de Dieu, on peut toutefois l'appeler sa fille adoptive. La Trinité aime la Mère de Dieu, non seulement parce que le Père Éternel la regarde comme sa fille, le Fils, comme sa mère, le Saint-Esprit comme sa fiancée, mais parce qu'ils tiennent Marie par le lien commun des trois personnes divines dans le Paradis où ils se rafraîchissent et s'amusent.

    « Enfin Marie, au dire du Révérend Père, approche Jésus de si près qu'elle le masque en quelque sorte; quand on lève les yeux au Ciel, ce n'est plus lui qu'on voit, c'est elle ».

    Le journal catholique le Rosaire de Marie a pour épigraphe : « Tout, dans le monde, se fait par Marie ». Alors que reste-t-il à Dieu?

    Sur 433 églises et chapelles publiques de Rome, cinq sont dédiées à la Trinité, quinze au Christ, quatre au Crucifix et deux au Saint-Sacrement; en tout vingtsix. Il y en a deux dédiées au Saint-Esprit et quatre cent cinq à la Vierge, c'est-à-dire plus de quatorze fois le nombre de toutes les autres ensemble.

    Le rosaire est fait de 166 grains dont un correspondant au symbole, quinze au Pater, et cent-cinquante à l’Ave Maria, de telle façon que dix fois autant d'adoration est donnée à la Vierge qu'à Dieu.

    L’Angélus est récité trois fois par jour avec trois Ave à chaque récitation, de sorte que la Vierge est invoquée neuf fois par jour, tandis qu'aucune dévotion semblable n'est recommandée ni à Dieu ni au Christ.

    Dans les Psaumes de Saint Bonaventure (réimprimés au début du XXème siècle à Rome avec l'autorité du Pape), on trouve le Te Deum et plusieurs Psaumes parodiés par la substitution du nom de la Vierge à celui de Dieu. Et pour conclure ce sous-chapitre on peut dire que les fondateurs du christianisme eussent épargné sans doute, à leurs ouailles futures, bien des schismes, bien des hérésies et autant d'affreux massacres, s'ils eussent suivi l'exemple de Moïse n'ayant pour toute idole et toute relique que les Tables de la Loi; mais, croyant devoir faire cette fâcheuse concession aux habitudes des races païennes, pourquoi ont-ils donné un démenti à la règle d'analogie, en supprimant le féminin de la Sainte Trinité?

    M. de Gayta nous le révèle. — « Les pères de l'église chrétienne, assure-t-il, ont pris pour la seconde personne en Dieu le fils et non la mère, attendu que l'existence du fils suppose la mère comme condition. » Elle la suppose, je ne dis pas le contraire; mais on peut objecter que l'existence de la sagesse ne suppose pas moins la condition de l'intelligence, et alors que devient la seconde trinité juive, et par quoi remplacer Binah¹³?

    D'aucuns pensent qu'au fond de cet ostracisme, il y a quelque chose de moins spécieux que la raison donnée par M. de Gayta. « Le féminin, disent-ils, n'était pas en odeur de sainteté auprès des pères de l'Église et du grand-père saint Paul. On connaît, contre le sexe qui cueillit la pomme, les diatribes de celui-ci et de ceux-là. Jésus, lui-même, selon la légende de Mathieu, ne fut pas tendre pour sa mère, et la sainte Église catholique, dans les beaux jours de son histoire, alla jusqu'à refuser une âme aux filles de l'épouse d'Adam. Ces imprécations exotériques vis-à-vis du principe passif, évidemment inspirées par le louable désir de nous prémunir autant que possible contre les égarements de l'amour, n'ont-elles pas été le motif déterminant qui fit exclure la Reine de la trinité sainte? ».

    Je crois, pour ma part, que c'est la conception du Dieu devenu homme qui a entraîné l'élimination d'une divinité femelle dans les trinités théologiques. Védique ou chrétien, le mystère de l'incarnation exigeait le concours d'une vierge terrestre, Maya, Maria, recevant dans son sein le verbe fait chair, Krishna hindou, ou Christ chrétien. L'établissement du féminin dans la trinité eût embrouillé les choses, en donnant deux mères au même fils, l'une divine, l'autre humaine. Les pauvres troupeaux n'y eussent absolument rien compris, non plus que les bergers. On préféra donner ce croc en jambes à la logique du passé, dans l'intérêt de la pratique, et les foules chrétiennes adorèrent naïvement leur seul Dieu en trois personnes mâles, tandis que les doctes ergoteurs s'évertuaient à extraire le féminin de la trinité masculine, attribuant les fonctions du principe passif qui au Fils, qui au Saint-Esprit, et les autres se tirant d'embarras on faisant le père androgyne. Heureuse la faible humanité, si ces subtilités gnostiques et agnostiques, consubstantialistes et non consubstantialistes, n'eussent fait couler que des flots d'encre, et non pas des fleuves de sang!


    11 Religieuse connue par son mysticisme, morte en 1690.

    12 C'est un fait curieux que le jésuite La Colombière emprunta le culte du Sacré-Cœur à un livre qui lui tomba entre les mains pendant le séjour de deux ans qu'il fit en Angleterre; en voici le titre : « The Heart of Christ in Heaven towards Saints on Earth ». (Le Cœur du Christ dans les Cieux envers les saints sur la Terre). L'auteur en est Thomas Goodwin, pasteur indépendant, qui avait été chapelain de Cromwell.

    13 Binah est la puissance féminine archétype : « Au principe femelle sont attachés tous les êtres d’ici-bas. C’est de lui qu’ils tirent leur nourriture et leur savoir » (Le Zohar). En tant que puissance féminine, Binah est la Matrice de la Vie et en elle la Kabbale, et la théorie des Parzufim, distinguent deux aspects : AMA, la sombre Mère stérile et AIMA, la Mère fertile rayonnante.

    La divinité de Marie, mère de Jésus

    La divinité de Marie, organisée à l'instar de l’Isis égyptienne, la mère d'Horus, l'enfant divin, s'est substituée, en sourdine, à la divinité du Christ. Non seulement le culte d'Isis se trouve rétabli sous un nom nouveau, mais son image même, debout sur le croissant de la Lune, reparaît. La figure bien connue de cette divinité tenant entre ses bras son enfant, est arrivée jusqu'à nous dans les créations artistiques de la madona et du bambino.

    Dans les sanctuaires dédiés à Marie, on trouve la vierge coiffée, fardée, endimanchée, diadème en tête, couverte de bijoux et de dentelles. Pour cinquante centimes, on exhibe une garde-robe splendide, comme celle d'une Reine d'autrefois, et un trésor pour son entretien...

    Tout cela est trop beau pour une mère dont le mari était charpentier, et dont le fils, qui est sa seule gloire, né dans une étable (ou une grotte)¹⁴, marchait pieds nus, se reposait sur une pierre, mangeait du pain sec, buvait de l'eau, et... prêchait l'humilité.

    La divinité du Christ

    Il ne faudrait surtout pas croire que l’Église a tout de suite reconnu la divinité du Christ.

    En effet, la divinité du Christ fut rejetée par trois conciles, parmi lesquels le plus important fut celui d'Antioche (269), est proclamée en ces termes, en 325, par celui de Nicée:

    « L'Église de Dieu, catholique et apostolique, anathématise ceux qui disent qu'il y avait un temps où le Fils n'existait pas, ou qu'il n'existait pas avant d'avoir été engendré. »

    Cette déclaration est en contradiction formelle avec les vues des apôtres. Alors que tous croyaient le Fils créé par le Père, les évêques du quatrième siècle proclament le Fils égal au Père, « éternel comme lui, engendré et non créé », donnant ainsi un démenti au Christ lui-même, qui disait et répétait: « Mon Père est plus grand que moi. » Pour justifier cette affirmation, l'Église s'appuie sur certaines paroles du Christ qui, si elles sont exactes, ont été mal comprises, mal interprétées. Par exemple, dans l’évangile de Jean (X, 33), il est dit: «Nous te lapidons, parce qu'étant homme, tu te fais Dieu. » La réponse de Jésus détruit cette accusation et révèle sa pensée intime: « N'est-il pas écrit dans votre loi: J'ai dit: Vous êtes des dieux? » (Jean, X, 34).

    Constantin 1er

    « Si elle a appelé dieux ceux à qui la parole de Dieu est adressée... » (Jean, X, 35.)

    La croyance en la divinité du Christ commence à se former chez les Gnostiques, en vacillant longtemps dans les écrits des Pères apostoliques; elle s'affirme avec Justinien le Martyr¹⁵ et l'Évangile attribué à saint Jean, et elle ne triomphe contre la doctrine plus rationnelle d'Arius¹⁶, le 19 juin 325, au concile de Nicée, que par la pression purement politique de l'empereur Constantin¹⁷.

    Au commencement du IVème siècle, d'innombrables sectes divisent le christianisme. L'Empereur, ayant besoin d'une religion d'État pour affermir son autorité, pense arriver à ses fins en paganisant le christianisme. Il prend en conséquence la résolution de faire décréter l’homoousie, c'est-à-dire l'identité de nature entre le Père et le Fils, ainsi que la coexistence de la nature humaine et de la nature divine dans la personne du Christ.

    Et, à cet effet, il convoque et dirige le Concile; il a soin toutefois de se faire donner, au préalable, par les Pères, le titre d'Évêque extérieur, et IL N'ÉTAIT MÊME PAS CHRÉTIEN!!!

    Sur 2048 évêques assemblés à Nicée, il en trouve 318 qui souscrivent à ses volontés. Il force les autres à déguerpir (Encycl. Annal., T. 1) et, avec cette faible minorité ou majorité, aussi simple qu'ignorante et grossière (Théodore, Hist. ecclés., L. I, C. 17), ce prince proclame la divinité du Christ.

    Après quoi, il exile Arius et quatorze évêques en Illyrie, renvoie dans leurs diocèses ses complices chargés de riches présents et d'un rescrit impérial en vertu duquel tous les écrits hérétiques, ceux d'Arius, en particulier, doivent être brûlés, et dévolus au bourreau tous ceux qui en conserveraient des copies (Vita Constantinæ, Niceph., Calliste, Hist. eccles., L. VIII. Socrat. Hist. eccles.).

    Le catholicisme est fondé, sa règle capitale promulguée et sanctionnée : châtiments éternels dans l'autre monde; dans celui-ci, la torture, la mort!

    On le voit, Constantin a eu la gloire d'inaugurer la méthode d'après laquelle le bourreau est préposé au maintien des bonnes doctrines, méthode que l'Église s'empresse d'adopter et met tous ses soins à perfectionner.

    « Le catholicisme, dit le pasteur protestant Albert Réville, a marqué le premier pas vers le polythéisme; les autres en sont la conséquence : c'est le premier pas qui coûte. Du « dithéisme » avec le Christ du IVème siècle, nous passons au « trithéisme » avec le Saint-Esprit dans le symbole « Quicumque » du VIIIème siècle, et nous arrivons au « tétrathéisme » du Concile du Vatican avec Marie-Immaculée : c'est logique. Avec les papes infaillibles, ils augmenteront encore le catalogue, si on leur en laisse le temps. » (Albert Réville, Hist. du dogme de la divinité de Jésus-Christ).

    « Sans l'ordre de Constantin, dit Allan Kardec, le Concile de Nicée n'avait pas lieu; sans l'intimidation qu'il a exercée, il est plus que probable que l'arianisme l'emportait. Il a donc dépendu de l'autorité souveraine d'un homme qui n'appartenait pas à l'Église, qui a reconnu plus tard la faute qu'il avait faite politiquement, et qui a inutilement cherché à revenir sur ses pas en conciliant les partis, que nous ne soyons ariens au lieu d'être catholiques et que l'arianisme ne fût aujourd'hui l'orthodoxie et le catholicisme l'hérésie. » (Allan Kardec, Œuvres posthumes).

    Allan Kardec ne nous dit pas pourquoi Constantin reconnut plus tard la faute qu'il avait commise politiquement? C'est parce que la divinisation du Christ, loin de fonder l’unité religieuse et déterminer la lutte entre les diverses sectes chrétiennes, ainsi qu'il s'y était attendu, ne fit que la passionner, l'envenimer, la généraliser... La maladie du temps, la fièvre théologique, puisant de nouveaux éléments dans les décrets conciliaires, s'aggravait de jour en jour, tournant au délire.

    Aux nombreuses sectes déjà existantes venaient s'en ajouter de nouvelles « en se tenant par la queue », comme disait plus tard Innocent III : Originiens, Donatiens, Manichéens, Notatiens, Paulinistes, Cerdoniens, Millénaristes, Quartadeïmans, Macédoniens, Piscillianistes, Cataphyges, Lunonéens, Hydroparastes, Saccophores, Messaliens, etc., etc.

    Parmi une foule d'autres sectes qui surgirent à la suite des précédentes, deux méritent une mention toute spéciale, celle des Monothélistes et celle des Iconoclastes, la seconde surtout en raison des traces sanglantes qu'elle a laissées dans l'Histoire.

    Parmi les nouvelles questions que soulevait la divinisation du Christ, il en était plus d'une auxquelles l'orthodoxie ne trouvait que des réponses dilatoires. Ainsi, demandaient les opposants, était-il de nécessité à Dieu, pour laver les hommes de leurs péchés, qu'il vint revêtir un corps mortel, se faire outrager, persécuter, flageller et supplicier par ses propres créatures?

    « Ce qui devait être humain en Jésus, écrit Allan Kardec, c'était son corps, la partie matérielle; à ce point de vue, on comprend qu'il ait pu et même dû souffrir comme homme. Ce qui devait être divin en lui, c'était l'âme, l'esprit, la pensée, en un mot la partie spirituelle de l'Être. S'il sentait et souffrait comme homme, il devait penser et parler comme Dieu. Parlait-il comme homme ou comme Dieu? S'il parlait comme homme, ses paroles sont controversables; s'il parlait comme Dieu, elles sont indiscutables; il faut les accepter et s'y conformer, sous peine de désertion et d'hérésie; le plus orthodoxe sera celui qui s'en rapprochera le plus.

    « Dira-t-on que, dans son enveloppe corporelle, Jésus n'avait pas conscience, de sa nature divine? Mais, s'il en était ainsi, il n'aurait pas même pensé comme Dieu, sa nature divine aurait été à l'état latent, sa nature humaine, seule aurait présidé à sa mission, à ses actes moraux, comme à ses actes matériels. Il est donc impossible de faire abstraction de sa nature divine pendant sa vie, sans affaiblir son autorité.

    « Mais s'il a parlé comme Dieu, pourquoi cette incessante protestation contre sa nature divine que, dans ce cas, il ne pouvait ignorer? Il se serait donc trompé, ce qui serait peu divin, ou il aurait sciemment trompé le monde, ce qui le serait encore moins. Il nous paraît difficile de sortir de ce dilemme.

    « Si l'on admet qu'il a parlé tantôt comme homme, tantôt comme Dieu, la question se complique par l'impossibilité de distinguer ce qui venait de l'homme et ce qui venait de Dieu.

    « Au cas où il aurait eu des motifs pour dissimuler sa véritable nature pendant sa mission, le moyen le plus simple était de n'en pas parler, ou de s'exprimer comme il l'a fait, en d'autres circonstances, d'une manière vague et parabolique sur les points dont la connaissance était réservée à l'avenir; or, tel n'est pas ici le cas, puisque ses paroles n'ont aucune ambiguïté.

    « Enfin, si malgré toutes ces considérations, on paraît encore supposer que, de son vivant, il eût ignoré sa véritable nature, cette opinion n'est plus admissible après sa résurrection; car, lorsqu'il apparaît, à ses disciples, ce n'est plus l'homme qui parle, c'est l'Esprit dégagé de la matière, qui doit avoir recouvré la plénitude de ses facultés spirituelles et la conscience de son état moral, de son identification avec la divinité, et cependant alors il dit : Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu!

    « La subordination de Jésus est encore indiquée par sa qualité même de médiateur qui implique l'existence d'une personnalité distincte; c'est lui qui intercède auprès de son Père, qui s'offre en sacrifice pour racheter les pécheurs; or, s'il est Dieu lui-même, ou s'il lui est égal en toutes choses, il n'a pas besoin d'intercéder, car on n'intercède pas auprès de soi-même. » (Allan Kardec, Œuvres posthumes).

    Eusèbe, reconnaît que, de son temps, les adversaires de la divinité du Christ prétendaient tenir leur croyance des apôtres eux-mêmes et soutenaient que Jésus avait été simplement considéré comme un homme jusqu'au temps de Victor, 3ème évêque de Rome, sans que ce dogme eût soulevé aucune opposition.

    Le Père de l'Église Lactance, qui vivait en 315, dit: « Le Christ enseigne qu'il n'y a qu'un seul Dieu; qu'il ne faut adorer que lui. Jamais il ne s'appela Dieu lui-même, car c'eût été violer ce commandement du Seigneur. Si, envoyé sur la terre pour détruire le polythéisme, il avait d'abord annoncé un Dieu et qu'ensuite il en eût établi un autre, c'eût été non fonder la croyance en un seul Dieu, mais chercher à faire sa propre affaire aux dépens de celle du mandataire dont lui venait sa mission; c'eût été séparer son intérêt de la cause de celui qu'il devait faire adorer par l'Univers. » (Lactance. Divin. Justic. lib.

    II. Cap. IX, t. 1. lib. IV. Cap. VI et Cap. XIV).

    Ces passages, qui se trouvent dans les manuscrits et les éditions anciennes, ont été éliminés dans la plupart des éditions postérieures.

    Chacun sait que les anciens, Latins et Orientaux, appelaient dieux tous ceux qui, à un titre quelconque, s'élevaient au-dessus du commun des hommes. Le Christ, à cette qualification abusive, préférait celle de fils de Dieu pour désigner ceux qui recherchaient et observaient les enseignements divins. C'est ce qu'il explique dans le verset suivant:

    « Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu. » (Matth., V, 9).

    Le plus incroyable est que sa mère elle-même ne croyait pas à sa divinité, et pourtant qui eût été plus autorisé à l'admettre? N'avait-elle pas reçu la visite de l'ange lui annonçant la venue de l'Enfant, béni par le Très-Haut et conçu par sa grâce? Pourquoi, alors, cherche-t-elle à entraver son œuvre, en s'imaginant qu'il a perdu l'esprit? Il y a là une contradiction manifeste.

    De leur côté, les apôtres ne voyaient en Jésus qu'un missionnaire, un envoyé d'en haut, un esprit supérieur, sans doute, par ses lumières et ses vertus, mais un esprit humain. Leur attitude envers lui, leur langage, le prouvent clairement. S'ils l'avaient considéré comme un dieu, ne se seraient-ils pas prosternés devant lui, n'est-ce pas à genoux qu'ils lui eussent adressé la parole? Tandis que leur déférence et leur respect ne dépassaient pas ce que l'on doit à un maître, à un homme éminent. C'est d'ailleurs ce titre de maître (en hébreu rabbi), qu'ils lui décernaient habituellement. Les Évangiles en font foi. Quand ils l'appellent Christ, ils ne voient dans cette qualification que le synonyme d'envoyé de Dieu: « Pierre répondit: Tu es le Christ! » (Marc, VIII, 29.)

    La pensée des apôtres se trouve expliquée, éclairée, par certains passages des Actes (II, 22). Pierre s'adresse à la foule:

    « Hommes israélites, écoutez mes paroles. Jésus le Nazaréen a été un homme (vir), approuvé de Dieu parmi vous, par les effets de sa puissance, par les miracles qu'il a faits par lui au milieu de vous. »

    On trouve la même pensée exprimée en Luc (XXIV, 19) : « Jésus de Nazareth a été un prophète puissant en œuvres et en paroles devant Dieu et devant tout le peuple. » Les deux évangélistes parlent ainsi de Jésus, et non du Christ, ce qui peut signifier que les dieux ont choisi Jésus pour servir d’enveloppe charnelle à Christ.

    **********

    Au Concile de Nicée fut abordé un sujet qui peut sembler fut-ile mais qui pour l’Église est capital.

    Il s’agit simplement de savoir entre Dieu le Père et le Fils, lequel est le plus âgé ; normalement c’est le Père, et bien chez les chrétiens cette évidence n’est pas évidente.

    Arius¹⁸ soutenait que logiquement le Fils est plus jeune que le Père, mais pour l’Église et selon le principe de la Trinité, les trois entités doivent être « du même âge ». Pas facile à assimiler pour un esprit cartésien.

    Pour clore le débat, les Pères de l’Église décrétèrent que « la Sainte Église Catholique et Apostolique anathématise ceux qui disent qu’il fût un temps où le Fils de Dieu n’était pas et qu’avant d’être engendré, il n’existait pas, et qu’il a été tiré du néant ou d’une autre essence que celle de Dieu même, et qu’il est créé ou variable ou soumis aux altérations du temps »¹⁹.

    Encore une affaire réglée « à grands coups de sabre ».

    Par exemple, dans les premiers siècles de l’existence de l’Église, les papes²⁰ n’hésitaient pas à faire condamner à mort les chrétiens qui n’observaient pas scrupuleusement les directives édictées par les dirigeants de la chrétienté. Un cas exemplaire est celui de Damase (304-366), évêque de Rome, qui décréta que serait puni de mort tout chrétien qui célèbrerait Pâques²¹ le même jour que les juifs! Décret complètement stupide puisque la Pâque juive n’a absolument rien de commun avec la fête de Pâques des chrétiens. Il faut rappeler que Pâques chez les chrétiens célèbre la résurrection de Jésus-Christ et que chez les juifs la Pâque commémore la sortie d’Égypte. Les chrétiens ont repris le même nom car selon les Évangiles Jésus-Christ est ressuscité pendant cette fête juive. La langue anglaise évite cette confusion en ayant deux mots différents qui sont Easter pour la Pâques chrétienne et Passover pour la Pâque juive.

    L'Église, par la voix des conciles, crut bon de condamner les pratiques spirites lorsque, de démocratique et populaire qu'elle était à l'origine, elle devint despotique et autoritaire. Seule, elle voulut posséder le privilège des communications occultes et le droit de les interpréter. Tous les laïcs convaincus de rapport avec les défunts furent persécutés comme sorciers et brûlés.

    Toutefois, il faut bien admettre qu’une religion²², quelle qu’elle soit ne peut être que totalitaire par obligation sinon elle devra faire face à une multitude de schismes qui finiront

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