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Alerte à l'Elysée: Guerres sous-marines, tome 2
Alerte à l'Elysée: Guerres sous-marines, tome 2
Alerte à l'Elysée: Guerres sous-marines, tome 2
Ebook172 pages2 hours

Alerte à l'Elysée: Guerres sous-marines, tome 2

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About this ebook

"Alerte à l'Elysée", deuxième tome* de la saga "Guerres sous-marines", poursuit le récit entamé dans "Le piège de Noirmoutier". Après la bataille éponyme, la France fait l'objet d'une attaque croisée des super-puissances, qui ne peuvent tolérer sa suprématie technologique dans le domaine de l'armement. Nos quatre héros sont alors pris dans une tourmente internationale où la guerre et la mort semblent la seule issue. Ce recueil est suivi de dix tomes dont 3. La revanche de l'ombre 4. Le feu du ciel 5. Ravitailleurs 6. Pour l'amour d'Eva 7. Le destin de Léa (décalé) 8. La menace ultime tous disponibles en version numérique
Claude-Jean Siré est le pseudonyme d'un spécialiste de la défense. La série "Guerres sous-marines" est maintenant suivie de deux autres saga, qui abandonnent les sous-marins d'attaque et les lanceurs d'engins (SNLE) pour "La guerre pour l'espace" (4 tomes sous Kindle) : - Le regard de Kiren - La vengeance de Yiko - Le satellite fantôme - L'espace en feu. et "Guerre des drones",
Du même auteur, dans un autre genre : "La vague brisée".

LanguageFrançais
Release dateOct 18, 2015
ISBN9781311352620
Alerte à l'Elysée: Guerres sous-marines, tome 2
Author

Claude-Jean Siré

A specialist of modern warfare - Un spécialiste de la défense

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    Alerte à l'Elysée - Claude-Jean Siré

    Prologue

    15 JANVIER 2012

    19 h 00, Langley, siège de la CIA, USA. Une longue limousine se gara à l’arrière du bâtiment devant une porte dérobée. Un homme d’âge mûr, encadré par deux grands gaillards, en sortit rapidement et s’engouffra dans l’immeuble. Il fut conduit au dernier étage par un ascenseur privé donnant directement dans le bureau du Directeur Central des Opérations de la CIA. Le DCO était à la porte de l’ascenseur. Il serra vigoureusement la main de l’homme et l’invita à s’asseoir.

    – Merci de me recevoir.

    – Je vous en prie. Richard m’a dit que vous vouliez me parler en privé.

    – Oui. Il m’a assuré que l’on pouvait vous faire entièrement confiance.

    – Cela restera entre nous, affirma le DCO

    – Il a ajouté que nous partagions le même point de vue sur le Président.

    – C’est un agneau inconscient. Si on lui laisse les commandes, toute la puissance américaine que nous n’avons eue de cesse de construire avec votre aide va s’effriter en quelques mois et nous aurons bien du mal à reconstruire sur les décombres…

    – Quelles sont nos marges de manœuvre ? demanda l’industriel.

    – En tant que responsable des opérations, je suis tenu de faire un rapport de tous nos agissements au congrès, mais ce rapport est basé sur l’utilisation des ressources financières que nous donne le gouvernement.

    – Vous voulez dire que si des fonds venaient d’ailleurs, vous pourriez les utiliser sans devoir rapporter au congrès.

    – Oui, affirma le DCO, cela doit être possible, même si nous devons rester prudents sur l’utilisation de ces fonds.

    Le DCO réfléchissait. Il ajouta :

    – Il nous faudrait cerner les priorités, établir une liste d’actions très limitées, mais stratégiques pour les États-Unis.

    – Je pense que quelques coups portés avec parcimonie peuvent nous permettre de maintenir notre suprématie en attendant qu’un Président plus conciliant à notre cause reprenne le pouvoir…

    – C’est là où nos intérêts peuvent converger, glissa le DCO.

    – Si vos frappes touchent nos concurrents, réduisent leur capacité technologique, nous maintenons notre avance et nos profits. Si nos profits sont maintenus, nous pouvons financer vos opérations.

    – C’est l’idée de notre association. Si l’industrie de l’armement nous avance des fonds, nous pouvons continuer notre œuvre et si vous y trouvez votre compte, vous y trouvez également un profit.

    – Comment pouvez-vous agir dans le concret sans que cela soit visible ?

    – Ce que j’ai bâti au sein de la CIA, grâce à un important effort de cloisonnement, constitue un ensemble de cellules autonomes qui peuvent agir indépendamment sans se poser de questions, à condition que le plan général ne transparaisse pas de leurs interventions.

    – Cela peut-il aller jusqu’à utiliser des ressources de l’armée ?

    – Oui, affirma le DCO, à condition d’identifier les hommes, de cloisonner les informations, de noyer certains objectifs dans un plan plus large.

    – Je vois, dissimuler une aiguille dans une botte de foin…

    – C’est cela…

    – Nous appellerons cela le Comité de l’Ombre…

    BOSTON

    Plus au Nord, dans la banlieue nord de la mégapole, Éva venait de trouver un petit appartement coquet qui lui permettait d’atteindre directement le centre-ville par les transports en commun. Elle suivait à la lettre les consignes de Tchang, l’instructeur chinois du camp 112 qui lui avait appris les bases de l’infiltration en territoire ennemi. Ici elle était seule, sans la protection de Choo et Jinju. Son premier objectif restait de s’acclimater à la ville, trouver ses repères, habiter le lieu.

    Elle n’avait aucun contact avec l’extérieur, se contentant de passer de temps en temps devant une « boite aux lettres » où elle pourrait trouver, en temps utile, de nouvelles instructions. Depuis quinze jours, pourtant, ses passages discrets ne donnaient rien. La veille Ford était toujours garée dans la même direction, à l’angle d’une ruelle déserte ou quelques places plus loin. Ils la laissaient tranquille. Elle s’habilla d’une robe de soie verte et s’emmitoufla dans un manteau épais avant d’affronter le froid glacial qui précédait probablement un retour de la neige. Elle pensa aux pentes enneigées de sa Corée natale, l’hiver. Là-bas, le confort était plus rude et plus violent. L’Amérique chauffait en une journée ce que les Coréens dépensaient en chauffage pendant plusieurs semaines. Elle était dans un autre monde. Livrée à elle-même, sans la présence d’autres Coréens, elle ne ressentait pas les choses de la même manière. Était-elle en train de se laisser absorber par l’american way of life ? Ici, tout semblait plus simple, plus facile d’accès, à condition d’avoir les fameux billets verts, qu’elle tirait parcimonieusement au distributeur, toujours inquiète de laisser une trace informatique dans un monde de plus en plus surveillé. De temps en temps, elle « s’offrait » un restaurant coréen, ne dévoilant rien sur son identité, mais y goûtant la présence de personnes de sa race, même si les Coréens du sud avaient eux-mêmes absorbé les travers du monde dépravé qu’elle fréquentait.

    C’était pourtant devant un bol de riz et un peu de Kimchi qu’elle se trouvait en sécurité. Ce soir-là, il y avait foule dans le petit restaurant qu’elle avait choisi. Assise en fond de salle, la tête masquée dans un bonnet de laine qu’elle n’avait pas voulu enlever, elle prenait des forces pour la mission qui se préparait, impatiente d’en savoir plus…

    SAINT-JEAN-DE-LUZ

    En France, à la même heure, l’aube n’était pas levée sur le vieux port, mais la lune éclairait les bateaux d’une lueur argentée. Deux ombres se glissèrent sur le vieux ponton, non loin du bateau de Gilbert. Ils détachèrent les amarres d’une vieille barque en bois, y placèrent un large réservoir rouge et se laissèrent dériver, profitant du jusant. Ils parvinrent rapidement dans la nouvelle partie du port où quelques vedettes rapides, plus modernes, tanguaient en silence, au gré du léger clapot soulevé par la brise glaciale venue du Nord.

    Jinju retint la barque de ses deux mains pendant que Choo se hissa à bord. La jeune femme portait une veste bleu marine qui masquait ses formes élancées.

    À bord de la vedette, Choo fractura le petit cadenas qui protégeait l’accès au moteur. Puis, avec l’aide de Jinju, il siphonna du carburant de la barque vers la réserve du navire.

    Deux heures plus tard, il larguait les amarres qui maintenaient le bateau au ponton.

    Alors que Jinju profitait de l’inversion du courant pour rapporter la barque vers son emplacement initial, il alluma les deux moteurs et glissa silencieusement vers la passe. La première lumière du soleil se distinguait à peine derrière les Pyrénées. Au large, une brise plus soutenue soufflait sans relâche soulevant des lames de près de trois mètres. Un temps idéal pour se faufiler discrètement vers l’Espagne.

    Alors qu’il disparaissait vers le Sud, Jinju s’approcha du bateau de Gilbert. Elle n’eut pas de peine à vérifier qu’il s’agissait bien du chalutier repéré la veille. Même si ce dernier n’avait plus à bord les deux conteneurs qui l’avaient alertée quand elle les avait aperçus, à la télévision, lors de l’épisode de Noirmoutier, elle en repéra les traces sur le ponton. Elle fit lentement le tour du navire, observa la coque abîmée par le temps. Il n’y avait pas grand-chose à faire pour envoyer ce vieux thonier par le fond. Pourtant, depuis l’incident de Noirmoutier, sa rage avait pris une forme plus sournoise. Elle décida de différer sa vengeance. En dévoilant ses intentions maintenant, elle mettait en péril le départ de Choo et la suite des opérations. Elle se contenta de s’arrêter à la poupe et dévissa lentement deux vis sous la ligne de flottaison avec un sourire goguenard. Dans quelques jours, voire quelques mois, elles lâcheront et elle serait vengée. La tâche accomplie, elle regagna le rivage. Il ne faisait pas bon traîner dans le port après le départ de Choo. De plus, l’amiral lui avait déjà préparé un petit programme. Sa prochaine destination la conduisait bien loin du Pays basque : direction nord-est, en route vers les Alpes, se dit-elle en grimpant dans la voiture volée qu’elle avait laissée sur le quai…

    LILLE, FIN JANVIER 2012

    Les trois jeunes ingénieurs et Éléonore étaient revenus à l'ICAM. Pour Marc et Grégoire, le fait de retomber dans la routine des cours avec un côté surréaliste, par rapport à ce qu'ils avaient vécu pendant les congés d'hiver.

    Même si Éléonore était plus accessible, le retour à Lille et la présence d’autres élèves semblaient avoir mis une distance à leur relation. Marc prit conscience qu’il restait d’autres marches à franchir avant de conquérir la belle !

    Au début, la plupart des élèves ignoraient ce qui s'était passé pendant les vacances d’hiver. D'un commun accord, les quatre amis avaient décidé de ne pas évoquer le sujet. Mais un concours de circonstances avait propagé doucement la nouvelle. Cela avait commencé par Louis, qui après une soirée bien arrosée, s'était vanté d'avoir rencontré une espionne américaine. Le lendemain, en essayant de s'expliquer, il en avait dit un peu plus et, soudain harcelé de questions, avait tout renvoyé sur Mathieu. Un soir, alors que la plupart des élèves se trouvaient réunis dans la cour, un petit groupe s'était attroupé autour de ce dernier.

    – Explique-nous comment tu t'es fait cette belle cicatrice au front, avait lancé le premier.

    – Je vous l'ai dit, un accident de montagne.

    – Mais, Louis dit que tu as été enlevée par une espionne américaine.

    – Oui, enfin non. Je ne dois pas en parler.

    – Pourquoi, tu as peur qu'on en parle aux Russes ! dit un élève en riant.

    – Non ! De toute façon, ils sont au courant.

    – Comment ça !

    – Écoutez les gars, je ne peux pas vous en dire plus, c'est tout.

    Ce petit échange avait fait des dégâts. Deux jours après, le bouche-à-oreille avait fonctionné. Il prit de l'ampleur quand on aborda le thème des stages qui devaient les éloigner de l'école de mars à mai, avant la période d'examens qui précédait la remise de leur diplôme. C'était toujours une période charnière, où les étudiants étaient poussés à trouver une entreprise susceptible de les embaucher par la suite. Un professeur mit alors les pieds dans le plat en plein cours.

    – Grégoire et Marc, j'ai croisé M. Mercier qui vous avait pris en stage, à partir de mars. Il dit que vous avez obtenu un stage chez Thilem et que vous vous êtes désistés.

    – Oui, je voulais vous en parler, balbutia Grégoire.

    – Comment avez-vous obtenu ce stage ? Vous savez qu'en général ils ne prennent que des Polytechniciens chez Thilem !

    – C'est que... le DGA les a contactés, et leur a demandé de nous prendre.

    – Le Directeur Général de l'Armement a demandé à Thilem de vous prendre comme stagiaire ?!

    – Monsieur, interrompit Marc. Ce stage est classé Secret Défense.

    Un silence se fit dans l'auditoire. Une vingtaine de sourires s'étaient dessinés chez certains, alors que d'autres découvraient l'histoire. Le professeur, cherchant à changer de sujet, se tournait vers Éléonore.

    – Et vous, mademoiselle Truchard de la Baye, vous allez où ? Papa a fait des merveilles ?

    – Euh, oui, monsieur, je suis prise chez Vector, le fabricant de missiles.

    Le professeur s'assit, visiblement étonné. Il ne releva pas le fait qu'un stage chez Vector était aussi difficile à obtenir qu'un stage chez Thilem. Au fond de la classe, Samuel, le pitre de service se leva et fit mine de tirer sur son voisin avec un silencieux : « pschtt, pschtt »... Ce dernier s'effondra, comme foudroyé. La moitié de la salle hurla de rire.

    La sonnerie mit fin à l'incident, mais pas aux racontars. Ce jour-là, toute la promotion fut au courant de l'essentiel de l'histoire, même si les quatre amis s'étaient gardés d'expliquer que tout cela venait de la mise au point de leur système. Heureusement, les vacances de février arrivaient à grands pas, et avec elles, le départ des élèves.

    Mathieu avait réussi à garder caché le fait qu'il était aussi pris chez Thilem, dans son département cryptographie. Son plâtre venait d'être retiré et il pensait déjà à la course qu'il ferait en montagne.

    Le dernier soir, les quatre amis s'étaient donné rendez-vous chez Grégoire et Louis.

    – Alors, ça y est, on se sépare, dit Marc, en regardant Éléonore. On ne se verra qu'en juin, pour les derniers examens.

    – On va tous être à Paris, ou dans sa banlieue, dit la jeune femme. On devrait trouver moyen de se voir.

    – Tu vas être chez ton père ? demanda Grégoire.

    – Oui... dit-elle avec une légère ombre sur le visage. Mais ce n'est pas une prison. Malgré les apparences, il est assez ouvert. Et puis, il vous aime bien, dit-elle, en regardant Marc.

    Ce dernier esquissa un sourire. Même s'il ne se voyait pas sonner chez le contre-amiral pour inviter sa fille à boire un verre.

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