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Jeunesse africaine: jeunesse sacrifiée?
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Jeunesse africaine: jeunesse sacrifiée?
Ebook97 pages1 hour

Jeunesse africaine: jeunesse sacrifiée?

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Si la mer Méditerranée et le désert du Sahara pouvaient dévoiler le nombre de leurs victimes, la Jeunesse africaine réaliserait peut-être d´avantage l´ampleur de son sacrifice depuis des décennies. Ce sacrifice de la Jeunesse africaine est surtout la résultante du concubinage machiavélique entre la prédation géopolitique insatiable de certains états occidentaux et la mauvaise gouvernance de certains dirigeants africains. Ceci dit, il est urgent pour ces dirigeants africains d´actualiser leur logiciel de gouvernance au risque de voir cette brave jeunesse qu´ils marginalisent, se transformer en ouragan et balayer leur pouvoir que certains d´entre eux ont érigé en raison de vivre.
LanguageFrançais
Release dateJan 27, 2016
ISBN9782322021154
Jeunesse africaine: jeunesse sacrifiée?
Author

Patrick Kouangain

Patrick Kouangain est un africain né à Yaoundé au Cameroun. Il est titulaire d'un master en construction de machines et exerce depuis dix ans dans ce domaine. En tant qu'auteur et innovateur, il brille par des propositions pratiques et réalisables par tout Africain.

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    Book preview

    Jeunesse africaine - Patrick Kouangain

    Bibliographiques

    Introduction

    L’Afrique, continent détenteur du savoir scientifique, technique et social au tout début de l’histoire de l’humanité est à raison qualifiée de continent mère de l’humanité. Depuis la période du commerce triangulaire jusqu’à nos jours, en passant par la période coloniale, l’histoire de l’Afrique est immaculée de souffrances, de deuils et de sang versé par ses fils tant suite aux guerres fratricides que pour la libération de ce beau continent de l’emprise coloniale. La découverte de ce continent par les multiples explorateurs a marqué le début d’une prédation et d’une paupérisation intense des populations autochtones victimes de l’impérialisme colonial qui se perpétue de nos jours sous la forme de néocolonialisme. De l’esclavage, en passant par la colonisation jusqu’à nos jours, le vécu de la jeunesse africaine est la résultante d’un processus hybride de prédation qui, dans sa dynamique folle et effrénée, n’avait certainement pas prévu la renaissance de cette jeunesse, tel un phénix et les conséquences à effet boomerang qui s’en suivraient. Comme déclare un proverbe africain, «Celui qui est vêtu avec le bien d’autrui est en réalité nu»

    1 L’héritage des Années coloniales

    La période coloniale en Afrique fût marquée par l’accaparement par le colon de tous les leviers de l’administration et l’assujettissement des populations africaines au rôle d’observateurs ou d’exécutants. En effet, le complexe d’infériorité manifeste de plusieurs africains fût cyniquement utilisé par les colons afin d’établir la domination mentale d’une ethnie sur une autre, d’une région sur une autre, voire d’un pays sur un autre. Cette stratégie brutale et sanglante du «diviser pour mieux régner» connut un succès énorme, car il n’était pas rare de voir des valets africains au service du colon maltraiter leurs frères, juste pour prouver leur loyauté vis-à-vis des administrateurs coloniaux. Cet état des choses engendra à terme une crise de confiance et donc une méfiance accrue et haineuse entre africains autrefois liés par les liens familiaux et d’appartenance régionale. La carte ci-dessous est celle de l’Afrique d’Ortelius Abraham en 1584.

    Image: 1.Une carte de l’Afrique d’Ortelius Abraham. 1584.

    Pendant la seconde guerre mondiale, plusieurs colonies furent mobilisées afin d’aider leurs colonisateurs dans le processus d’effort de guerre, car suite aux patrouilles fréquentes des sous-marins allemands dans l’Océan Atlantique, le volume de matières premières transportées vers l’Europe fut durement réduit et poussa à la création d’industries locales en Afrique. Ces industries entraînèrent l’agrandissement et la création de nouvelles zones habitables. Suite à l’extension des zones urbaines et de l’industrie est venue celle des syndicats. La croissance des syndicats et de l’urbanisation a encouragé la lecture et l’écriture, favorisant ainsi la naissance de journaux pro-indépendance. Suite aux multiples luttes et résistances armées anticoloniales et à la pression des Etats-Unis, les puissances colonisatrices étaient contraintes d’accorder aux territoires jadis administrés, leur indépendance. Cette indépendance accordée fut sans crainte aucune de perdre la main mise sur l’Afrique, car leur stratégie chaotique de division étant en marche. Ceci fut par exemple le cas au Rwanda. Barayagwiza Jean Bosco, écrivain et diplomate rwandais, l’explique d’ailleurs dans son livre Rwanda, le sang hutu est-il rouge ? : « L’arrivée des colonisateurs blancs ne conduisit pas à l’émancipation des Hutus ni à l’allègement de leur peine. Au contraire, les colonisateurs allemands, puis belges, confirmèrent les Tutsis dans leur domination sur les Hutus. Ils firent appel à leur tour à une légende qui allait bouleverser l’histoire du Rwanda.

    En effet, les colons allemands créèrent le mythe hamite repris et renforcé par les belges. Selon ce mythe, les Tutsis ne seraient pas de véritables nègres comme les Hutus, mais les membres de peuplades ayant du sang européen dans leurs veines. Ainsi naquit au Rwanda la théorie de la race supérieure ».¹ C´est ainsi qu´une manipulation de plus du colon s´est enracinée dans la tête des Hutus et des Tutsis, brisant ainsi toute possibilité de cohabitation pacifique.

    Image: 2. Baptême d’un roi rwandais du nom de Rudahigwa, le 17 octobre 1943. Il a pour parrain Ryckmans Pierre, le gouverneur général du Rwanda.

    L’église catholique en tant que support de la colonisation appuya cette politique belge vis-à-vis de la majorité Hutu. Selon Jean Bosco Barayagwiza : «Mon seigneur Classe fut le grand défenseur de la «race» tutsi dite « race supérieure ». La triple domination et discrimination dont a été l’objet la majorité hutu devait fatalement aiguiser la haine de ces derniers contre les trois pôles du pouvoir dominant : la féodalité tutsi, l’administration coloniale et l’église ».²


    1 Cf. Barayagwiza, Jean Bosco, op.cit. p.38.

    ² Cf. Barayagwiza, Jean Bosco, op.cit.

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