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Kinoko Legend II : les roses de Jouvence: Kinoko legend, #2
Kinoko Legend II : les roses de Jouvence: Kinoko legend, #2
Kinoko Legend II : les roses de Jouvence: Kinoko legend, #2
Ebook475 pages5 hours

Kinoko Legend II : les roses de Jouvence: Kinoko legend, #2

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About this ebook

Quinze années se sont écoulées depuis les tragiques événements qui avaient affaiblis le Kinoko. Aujourd'hui encore, la paix est de nouveau perturbée : un sorcier malfaisant a jeté un sortilège sur le village de Kimino, l'ami de Ciruela. Conséquence de cela, tous les elfes du village vieillissent à une vitesse anormale. Le seul moyen de leur venir en aide et de conjurer le sort serait de partir en quête dans le monde à la recherche des roses de Jouvence. 

C'est la descendance de nos héros, cette fois, qui se chargera de cette tâche. Agés de dix ans à peine, nos enfants partiront à la rencontre de peuples légendaires plus farfelus les uns que les autres dans le but d'enquêter sur l'emplacement des fleurs sacrées...

LanguageFrançais
Release dateFeb 22, 2017
ISBN9781478376996
Kinoko Legend II : les roses de Jouvence: Kinoko legend, #2
Author

Nanny Silvestre

Originaire de La Provence dans le sud de la France, Nanny Silvestre, née le 05 Mai 1979, a décidé de quitter amis et famille pour s'établir définitivement au Canada, dans la province de Québec, où elle trouve toute l'inspiration nécessaire pour sa carrière d'artiste.   Elle est aujourd'hui franco-canadienne. Dotée d'une imagination sans limite, elle continue de développer sa bibliographie au fil des ans. De caractère persévérante et fonceuse mais solitaire, elle écrit depuis l'âge de dix-sept ans  et s'est également mise en affaires dès sa sortie du lycée.  Après avoir effectué une réorientation de carrière et obtenu un nouveau diplôme en 2013, elle est aujourd'hui transcriptrice juridique et médicale de profession et travaille à partir de son domicile, ce qui lui procure tout le temps nécessaire pour poursuivre sa carrière d'artiste en parallèle. En 2016, elle crée la bannière Sylwest Production qui englobe à la fois tous ses romans et des applications ou jeux Smartphone. Nanny Silvestre, dotée de multiples talents, réalise tout elle-même : la programmation de ses jeux (à l'aide de logiciels pré-établis) les scénarios, le design, la publication ; et concernant ses romans, elle s'est également occupé de la mise en page, de l'histoire, de l'édition, des illustrations, des couvertures, etc). Et bien sûr, son site web au complet et le côté marketing, publicités, ventes, etc.  ​ Aujourd'hui en 2017, elle souhaiterait passer un peu le relai et recherche un agent ou un éditeur qui voudrait bien la prendre en charge, elle et toutes ses créations. 

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    Book preview

    Kinoko Legend II - Nanny Silvestre

    Remerciements

    ––––––––

    Je remercie mes parents, amis et toute ma famille pour leur soutien dans mon travail d’écriture depuis mes débuts.

    TABLE DES MATIERES

    Kinoko legend II : les roses de Jouvence

    1 . Une nouvelle génération

    2 . La famille de Kimino

    3 . Un message d’espoir

    4 . Escapade nocturne

    5 . Des parents inquiets

    6 . Un passager clandestin

    7 . Il faut retrouver Kinie

    8 . Le village perché

    9 . Un contretemps inattendu

    10 . Le peuple de la forêt

    11 . Un visiteur dangereux

    12 . La rose a été volée

    13 . Une bagarre épuisante

    14 . En route vers le territoire des Rapatacs

    15 . Des oiseaux peu accueillants

    16 . Une barrière trop bien gardée

    17 . Une stratégie malicieuse

    18 . Une contrée démesurée

    19 . Rencontre avec la famille du géant

    20 . A la recherche du roi

    21 . Le duel

    22 . Une nouvelle attaque

    23 . Une ville bien étrange

    24 . Sorcellerie

    25 . Malicieuse petite Kinie

    26 . Ce temps qui nous rattrape

    27 . Une situation renversante

    28 . Tristesse

    29 . Un silence pesant

    30 . En prison

    31 . Adieu Kidaran

    32 . Une fuite bruyante

    33 . Rencontre avec de vieux amis

    34 . D’humeur maussade

    35 . Une vieille légende

    36 . De curieux individus

    37 . Où est passée Niella ?

    38 . Discussion avec le souverain des lieux

    39 . Un test déloyal

    40 . Symbiose fraternelle

    41 . Les recherches se poursuivent

    42 . Chaleureuses retrouvailles

    43 . Des révélations encourageantes

    44 . Une récompense bien méritée

    45 . Dernières instructions

    46 . Le rendez-vous

    47 . D’autres nouvelles

    48 . A la rescousse des enfants

    49 . Rencontre avec le vrai Niel

    50 . Dernière confrontation

    51 . La statue sacrée

    52 . Le couronnement

    CARTE DU MONDE

    A propos de l’auteur

    Bibliographie

    1 . Une nouvelle génération

    ––––––––

    Les exploits de Ciruela[*] s’étaient répandus de parts et d’autre sur la planète Fidji. Les habitants lui étaient fort reconnaissants d’avoir sauvé le Kinoko, leur dieu protecteur, il y avait maintenant quinze ans de cela. Grâce à elle, tout le monde vivait en paix aujourd’hui. Elle-même était très heureuse en compagnie de Niel qu’elle avait fini par épouser. Le jeune couple avait bâti une jolie petite maison au bas de la colline, non loin de la cascade de Neptune. Ils avaient deux enfants, Niella et Cyrilus, qui étaient tous deux âgés de onze ans, puisqu’ils étaient jumeaux. Niella ressemblait beaucoup à sa mère, excepté le fait qu’elle était blonde et qu’elle avait les yeux bleus. Hormis ceci, elle était tout aussi douce et pure que Ciruela. Quant à Cyrilus, il avait seulement hérité des yeux verts de sa mère. Car en réalité, il était tout le portait de son père ; même s’il était beaucoup moins téméraire. Sans doute était-ce à cause de ce dernier point que sa sœur s’amusait souvent à le traiter de...

    – Froussard !

    – Quoi ? Répète un peu ?!

    – J’ai dit que tu étais un froussard ! Réitéra Niella. Tu as peur d’un tout petit insecte de rien du tout ! Il ne va pas te manger, que diable !

    – Ça suffit, les enfants ! Plutôt que de vous disputer, venez enfiler vos manteaux ! Nous allons partir...

    Et oui, vous l’avez tous reconnu : la femme qui venait de parler n’était autre que Ciruela. Elle avait bien mûri depuis ses dernières aventures. Elle avait aujourd’hui trente ans et ses enfants qui ne faisaient que se chamailler à longueur de temps lui avaient vite appris à devenir adulte. Bien sûr, elle restait aussi douce et généreuse qu’autrefois, mais elle savait aussi se montrer sévère.

    – Allez, dépêchez-vous ! Intervint Niel. Vos grands-parents nous attendent !

    Comme chaque fin de semaine, la petite famille rendait visite aux parents de Ciruela. En effet, dès leur retour à la civilisation, Lyomé et Arùna s’étaient installés dans la maison familiale : la maisonnette perchée au sommet de la colline. Ils vivaient en compagnie du grand-père et pouvaient ainsi l’assister dans toutes les tâches ménagères. D’autant plus que celui-ci ne se faisait plus tout jeune.

    Les deux maisons ne se trouvant qu’à quelques centaines de mètres l’une de l’autre, Niel et sa famille ne mettaient guère de temps pour atteindre le sommet de la colline à pied. Il leur arrivait également de s’y rendre à dos de cheval, les jours de mauvais temps. En effet, Niel et Ciruela avaient finalement adopté Fégor lorsque celui-ci était redevenu un cheval comme les autres. Ils s’en étaient ensuite procurés d’autres à la naissance de leurs enfants, afin de pouvoir partir en ballade en famille dans la forêt voisine. Mais aujourd’hui, le temps était si radieux en ces premiers jours d’été qu’ils préféraient marcher. Et au bout d’une demi-heure seulement, la maisonnette de la colline fut en vue.

    – Ciruela ! S’exclama alors une voix familière.

    (Lyomé lâcha la hache qu’il avait en main pour aller accueillir ses enfants.)

    – Grand-père ! S’écrièrent Niella et Cyrilus en accourant en sa direction.

    – Bonjour les enfants, bonjour, leur sourit Lyomé. Dites-moi, vous êtes en avance aujourd’hui !

    – Les enfants n’ont fait que courir durant tout le trajet, dit Ciruela essoufflée qui arrivait à peine.

    – C’est que nous ne sommes plus aussi athlétiques qu’avant ! Ajouta Niel en riant.

    – Allez donc vous reposer à l’intérieur, suggéra Lyomé. Arùna vous attend.

    – On peut rester avec papy Lyomé ? Demandèrent les enfants.

    – Oh, si vous voulez... Dit Ciruela lasse.

    – Youpi ! Crièrent Niella et Cyrilus.

    (Ciruela et Niel les regardèrent courir puis entrèrent dans la maisonnette.)

    – C’est nous ! Nous sommes arrivés ! Dit gaie-ment Ciruela tout en refermant la porte.

    – Oh, mon enfant, c’est toi ?... Lui répondit une voix âgée.

    L’homme qui venait de parler n’était autre que le grand-père de Ciruela. L’aïeul avait bien vieilli ; il n’était guère loin d’être centenaire, d’ailleurs. Il était assis dans son fauteuil à bascule habituel, devant la cheminée. Sa vue n’était plus aussi claire qu’autrefois et seule son ouïe pouvait encore lui permettre de reconnaître ses proches.

    – Entre mon enfant, dit-il d’une voix tremblante. Ton mari est avec toi ?

    – Oui, je suis là, grand-papa, confirma Niel. Nous sommes tous venus.

    – Comment ?! Vous dites que vous êtes nus ?! Fit le vieil homme surpris.

    – Mais non, voyons, ils ne sont pas nus, soupira Arùna qui venait de faire irruption dans la pièce. Son ouïe ne s’arrange pas non plus, dit-elle en plaisantant.

    (Niel et Ciruela ne surent que répondre.)

    Allez, ne soyez pas timide. Installez-vous, je vous en prie...

    Ciruela embrassa sa mère puis la suivit dans la cuisine. Niel resta seul dans le salon, en compagnie du grand-père. Embarrassé par le silence, il tenta d’entamer une conversation, mais il renonça très vite après que l’aïeul lui fit répéter ses dires plusieurs fois. Fort heureusement pour lui, Lyomé et les enfants finirent par le rejoindre. Le repas fut ensuite servi et toute la famille se réunit dans la salle à manger pour rire et discuter.

    – Tiens au fait, demanda soudain Lyomé. Vous n’avez pas emmené Kilou avec vous aujourd’hui... Il n’est pas malade, au moins ?

    – Oh non, ne t’inquiètes donc pas, le rassura Ciruela. Mais il s’est un peu empâté depuis ces derniers temps. Il passe toutes ses journées à dormir, niché dans son arbre !

    – Oh, tu es dure avec lui, dit Niel en souriant.

    – Non ! Pas du tout ! C’est la vérité ! Objecta Ciruela.

    Et ils éclatèrent tous de rire avant de reprendre le cours de leur repas.

    L’après-midi s’écoula rapidement. Les enfants étaient retournés jouer dehors tandis que les adultes étaient restés à l’intérieur pour converser. Mais la soirée approchait à grands pas, aussi était-il temps de rentrer pour la petite famille. Ciruela embrassa donc son grand-père ; elle dut d’ailleurs hausser la voix pour lui annoncer son départ. Elle demanda ensuite à ses parents de bien prendre soin de sa santé, puis reprit la route de son domicile en compagnie de sa famille.

    Le trajet de retour fut moins rapide qu’à l’aller. Car, épuisés par l’énergie qu’ils avaient dépensée à jouer durant toute l’après-midi, Niella et Cirylus traînaient le pas. Aussi, le soleil était en train de se coucher lorsqu’ils arrivèrent à destination. Mais alors que la petite famille s’apprêtait à franchir le pas de la porte, Niella interpella ses parents.

    – Regardez ! Fit-elle. On dirait qu’il y a quelqu’un, là-bas !

    – Où ça ? Je ne vois rien, réfuta Niel en plissant les yeux pour lutter contre la pénombre.

    – Si ! Regarde ! Insista-t-elle en tendant son doigt vers l’horizon.

    Toute la famille suivit la direction désignée par son index. Effectivement, il semblait y avoir une silhouette dissimulée dans les fourrés d’en face. Mais impossible pour l’instant de distinguer de quoi il s’agissait.

    Comprenant qu’il avait été percé à jour, le mystérieux individu avança de quelques pas. Cirylus, dont le courage n’était pas son point le plus fort, alla se réfugier derrière son père. La silhouette leva alors une main en l’air, comme pour saluer nos héros. Surpris, ces derniers n’eurent pas d’autres choix que de lui rendre son salut.

    – Il nous a dit bonjour, c’est qu’il ne doit pas être méchant, dit Ciruela pour rassurer ses enfants.

    La silhouette continuait de marcher en leur direction. Nos amis purent ainsi le distinguer plus nettement : il s’agissait d’un homme âgé d’une cinquantaine d’années environ. Il était de petite taille et était encapuchonné dans un manteau rouge. Il semblait épuisé et s’aidait d’une canne pour marcher.

    – Haaa... Mes amis... Dit-il péniblement lorsqu’il fut à hauteur de nos héros.

    – Je vous demande pardon ? Fit Ciruela surprise.

    – Voyons, tu ne me reconnais pas ? Fit l’individu surpris. Tu ne dois pourtant pas avoir beau-coup d’elfes comme amis...

    – Un elfe ? Tu es un elfe ? Demanda Niella émerveillée.

    (Ciruela passa un bras autour du cou de sa fille comme pour la protéger.)

    – Le seul ami elfe que je connaisse se prénomme Kimino, dit-elle suspicieuse. Je pense que vous devez nous confondre avec d’autres personnes. Aussi, je vous demanderai de bien vouloir quitter ces lieux.

    – Mhm..... Fit le vieil elfe. Peut-être qu’ainsi, tu me reconnaîtras...

    Il rabattit sa capuche en arrière pour révéler des cheveux de couleur rose. Et, comble de tout, deux superbes oreilles s’agitaient au dessus de sa tête.

    – Mais... Comment... ! S’exclama Ciruela stupéfaite.

    – Je croyais que Kimino était le seul à posséder de telles oreilles ! Renchérit Niel.

    – Oui, c’est exact, confirma l’elfe. C’est bien moi, Kimino !

    – Mais... c’est impossible, voyons ! Objecta Ciruela. Kimino ne devrait pas avoir plus de vingt-sept ans !

    – C’est effectivement l’âge que je devrais avoir, confirma l’elfe. Enfin, si le village n’avait pas subi cette triste malédiction...

    – Une malédiction ? Répéta naïvement Niella.

    – Oh, mais ce sont tes enfants ! Fit alors Kimino émerveillé. Je ne les avais pas reconnu ! La dernière fois que je les ai vu, ils n’étaient pas plus haut que des arbustes !

    (Les deux enfants éclatèrent de rire devant cette remarque.)

    – De quelle malédiction parles-tu ? Demanda Ciruela.

    – C’est une longue histoire, répondit Kimino en soupirant d’un air attristé.

    – Eh bien entre donc, invita Niel en ouvrant la porte. Tu vas nous raconter tout ça devant un bon repas.

    – Oh oui, avec joie !

    L’elfe entra dans la maison et fut aussitôt séduit par la décoration intérieure. En effet, Ciruela avait aménagé sa demeure de façon coquette : des bouquets de fleurs étaient entreposés dans des vases ça et là, des rideaux de dentelles décoraient les fenêtres et des nounours confectionnés de ses propres mains étaient assis sur quelques fauteuils. Et les dernières lueurs du jour qui filtraient à travers les carreaux rendaient l’atmosphère davantage chaleureuse.

    – Installe-toi, dit Ciruela tout en allant fermer les volets de ses fenêtres.

    Kimino s’avança timidement vers un fauteuil et s’y assit, après avoir pris dans ses bras le nounours qui s’y trouvait. Niel alluma trois bougies tandis que son épouse tirait les rideaux. Une fois chose faite, il vint prendre place aux côtés de Kimino.

    – Alors, dit-il d’un air sérieux. Dis-nous en plus au sujet de cette malédiction dont tu nous as parlé...

    – Les enfants, allez jouer dans votre chambre, suggéra Ciruela tout en venant s’asseoir aux côtés de son vieil ami.

    – Ohh... Bougonnèrent-ils. C’est toujours pareil... Dès qu’il va y avoir une discussion intéressante, on nous envoie jouer...

    (Ils firent mine d’obéir en montant l’escalier qui conduisait à leur chambre, mais restèrent en haut des marches pour écouter ce qui se tramait.)

    – Voilà, nous pouvons parler tranquillement, à présent, dit Ciruela. Vas-y, nous t’écoutons.

    – Eh bien, voilà, fit Kimino en s’éclaircissant la gorge. Il y a une quinzaine de jours, un sorcier est venu dans notre village solliciter l’aide de mon grand-père. Gravement malade, pour ne pas dire mourant, il a supplié Kidaran de le guérir car, selon lui, mon grand-père était seul à en être capable. Mais celui-ci a bien sûr refusé de l’aider, car il a tout de suite lu en lui et compris le mal que son cœur contenait.

    – Je vois... Fit Niel. Il ne voulait pas laisser une chance à ce sorcier de continuer ses méfaits...

    – C’est ce qu’il lui a répondu, en effet, confirma Kimino. Hélas...

    – Hélas ? Répéta Ciruela confuse. Pourquoi dis-tu hélas ?

    – Attends un peu et tu vas comprendre, répondit l’elfe. Le sorcier a insisté pour que mon grand-père le guérisse, mais il n’y eut rien à faire. Kidaran est resté formel sur ce point : pas question de sauver la vie d’un homme à l’âme si sombre. Alors le sorcier s’est fâché... Il a fait mine de renoncer, de quitter le village, mais il s’est soudain retourné et nous a jeté un sort : une malédiction...

    – Mon dieu... Mais c’est affreux ! Coupa instinctivement Ciruela.

    – Il a fait le souhait que tous les elfes se trouvant dans notre village se mettent à vieillir très vite afin qu’ils atteignent rapidement l’heure de leur trépas et qu’ils disparaissent à jamais...

    (Nos héros restèrent sans voix devant ce que venait de leur révéler Kimino.)

    Je ne fais que vous répéter mot pour mot ce que cet horrible sorcier a dit, ajouta ce dernier. Brrr ! Fris-sonna-t-il. Je ne cesse d’y penser depuis ; ses mots hantent mon esprit jour et nuit !

    – Et... En l’espace de quinze jours seulement, tu as vieilli de plus vingt ans ?! Demanda Niel.

    – De trente, pour être exact, rectifia Kimino. En fait, depuis que ce sorcier nous a jeté ce sort, je vieillis l’équivalent de deux ans en un jour seulement. J’ai eu cinquante sept ans aujourd’hui. Heureusement que nous autres, les elfes, vivons vieux ! Mais en ce qui concerne Kidaran, mon grand-père, il se trouve dans un état critique. J’ai peur que la malédiction du sorcier n’ait réussi à le....

    (Il ne termina pas sa phrase, et ferma les yeux, ému.)

    – Ne t’inquiètes pas ! Dit soudain Ciruela en se levant d’un bond. Ça n’arrivera pas ! Nous ferons ce qu’il faut pour que ça n’arrive pas !

    – Je te remercie, c’est gentil, dit Kimino en essuyant une larme. Je savais que je pouvais venir te trouver pour te demander de l’aide.

    – Et ce sorcier, demanda Niel, où est-il en ce moment ? Peut-être que si nous le trouvons, nous pourrons l’obliger à retirer sa...

    – C’est inutile, coupa Kimino. Il n’a apparemment pas survécu à sa maladie.

    (Niel l’interrogea du regard.)

    On l’a retrouvé, quelques jours après sa venue, gisant sur le sol, à quelques centaines de mètres de notre village.

    – Oh.... Fit Ciruela en se rasseyant machinalement.

    – Le seul à pouvoir nous sauver et à pouvoir effacer cette malédiction était ce sorcier ! Dit Kimino soudain rageur. A présent qu’il est mort, nous ne pouvons plus rien faire pour altérer ce terrible sort ! Mon grand-père a tout essayé ! Il a usé de toutes ses connaissances pour tenter de trouver un remède, mais rien n’y a fait ! Et aujourd’hui, il est dans un tel état qu’il ne peut même plus parler !

    (Il éclata en sanglots dans ses mains ; Ciruela se leva pour aller le consoler.)

    – Du calme, mon ami. Tu as frappé à la bonne porte. Nous allons trouver une solution à ton problème, ne t’en fais pas...

    – Oui, intervint Niel. Je vais me rendre dans le temple du Kinoko pour consulter mon grand-père. Il n’est plus tout jeune, mais il devrait pouvoir me conseiller.

    – Tu crois qu’il connaîtrait un moyen de remonter le temps ? Demanda Kimino. Si nous pouvions revenir en arrière, au moment précis où ce sorcier nous a jeté ce sort, on pourrait alors tout changer !

    – Je ne sais pas, répondit Niel. Je demanderai à parler à l’esprit du Kinoko s’il le faut, mais je te ramènerai une réponse. Je te le promets !

    – Je... je te remercie, balbutia Kimino entre deux sanglots.

    – Très bien, dit alors Ciruela. Demain, je te raccompagnerai dans ton village. Nous attendrons là-bas la réponse de Niel.

    – On vient nous aussi ! S’exclamèrent soudain Niella et Cyrilus qui avaient tout entendu.

    – Pas question ! Objecta furieusement Ciruela. Ceci n’est pas un jeu !

    – Nous le savons, rétorquèrent les enfants et nous promettons d’être sage. Mais Kimino est notre ami à nous aussi. Tu nous as tellement parlé de lui et de toutes les aventures que vous avez vécues ensemble... Nous voulons l’aider aussi !

    (Ciruela interrogea son mari du regard.)

    – Bah, dit Niel, aller jusqu’à ce village sera beaucoup moins dangereux que de m’accompagner. Et de toute manière, ils n’ont personne pour les garder. Tes parents ont déjà suffisamment à faire avec ton grand-père.

    – Très bien, vous m’avez tous convaincu, se résigna finalement Ciruela.

    – Merci, dit Kimino ému. Merci à tous.

    – Nous partirons tous dès demain, à l’aube, annonça Ciruela. Aussi, allons nous coucher. Nous aurons bien besoin de sommeil.

    Sur les conseils de celle-ci, tout le monde regagna sa chambre. Kimino se blottit dans son fauteuil et s’endormit. Les bougies dans la pièce s’éteignirent peu à peu, faisant sombrer la maison dans le silence et la pénombre.

    2 . La famille de Kimino

    ––––––––

    Ciruela avait tenu sa promesse. Car à peine l’aube s’était-elle levée qu’elle et ses enfants avaient pris la route du village des elfes pour y raccompagner Kimino. Niel, de son côté, était parti trouver son grand-père afin de lui demander son aide. La séparation avait été difficile pour le jeune couple. En effet, Niel et Ciruela ne s’étaient plus jamais quitté depuis qu’ils avaient ramené la paix dans le monde. Aussi, la jeune femme garda une mine maussade durant toute la durée du voyage. Et ce n’était pas Kimino qui risquait de lui rendre le sourire, car le pauvre petit elfe était encore plus triste qu’elle : il ne cessait de penser au malheur qui était tombé sur son village... Seuls les enfants trouvaient encore le moyen de rire, dans leur habituelle insouciance.

    Pour rejoindre le village de Kimino au plus vite, le petit groupe était parti en direction de la cascade de Neptune ; le départ de la rivière. Ils avaient ensuite traversé cette dernière puis avaient poursuivi leur route en direction du Sud. En fait, ils avaient emprunté le même chemin qu’avait suivi Kimino pour venir trouver Ciruela, mais en sens inverse. Sauf que cette fois, ils faisaient le voyage à cheval, ce qui signifiait qu’ils mettraient beaucoup moins de temps que leur jeune ami pour faire le trajet.

    Ciruela et son ami partageaient la même monture : Fégor, le cheval qui fut autrefois un hybride dragon. Kimino fut ravi de le retrouver. Quant aux enfants, ils chevauchaient chacun un poney ; celui que Niel leur avait offert pour leurs dix ans.

    Le petit groupe évoluait à présent dans une plaine qui remontait en pente douce. Kimino fit savoir au reste du groupe que le village des elfes se trouvait encore loin. C’est pourquoi tous prirent la décision de s’accorder une halte. Pour s’arrêter, ils attendirent de trouver un arbre suffisamment grand pour offrir assez d’ombre à tout le monde. Ce n’est qu’alors qu’ils descendirent de leur monture.

    – He ben... Soupira Kimino en se tenant les reins. Cela faisait longtemps que je n’étais plus monté sur un cheval. J’avais oublié à quel point c’était douloureux !

    – Bah, c’est juste parce que tu as vieilli, fit remarquer Ciruela. Ça ira beaucoup mieux lorsque tu auras retrouvé ta jeunesse d’antan !

    – Mouais.... Ben ça, c’est pas encore gagné, dit-il en s’asseyant en tailleur.

    Ciruela sourit : son ami n’avait pas changé en quinze ans. Il avait les mêmes mimiques qu’autrefois. Elle sortit de sa rêverie et ouvrit les sacoches qui étaient attachées à la selle de Fégor. Elle en sortit des provisions qu’elle avait préparé juste avant le départ, et les distribua à toute la bande. Une fois chose faite, tous s’installèrent en cercle et commencèrent à se rassasier. Tout en mangeant, ils observèrent les alentours. Mais à vrai dire, il n’y avait rien d’extraordinaire à contempler. Seuls quelques arbres égayaient de temps à autre l’étendue d’herbe qui s’étalait jusqu’à perte de vue.

    – Il y a des maisons, par là ? Demanda soudain Niella.

    – Je ne crois pas, ma chérie, lui répondit Ciruela. Il ne semble pas y avoir grand monde dans le coin. Qu’en penses-tu Kimino ?

    – Bah, des maisons, je ne sais pas, mais beaucoup de fermiers sont venus s’installer avec leur famille pour y cultiver la terre. Elle est de bonne qualité, par ici.

    – Ah, fit simplement Ciruela. Mais au fait, pourquoi demandes-tu ça, ma chérie ?

    – C’est à cause de cette charrette, là-bas, dit-elle en tendant son index vers l’horizon.

    Surpris, Kimino et Ciruela tournèrent la tête. Ils aperçurent une carriole de paille conduite par un homme, au loin. Amusés, ils restèrent à l’observer, tout en mangeant. Mais alors que la charrette allait disparaître de leur champ de vision, ils crurent soudain apercevoir quelque chose sauter du ballot de paille. Intriguée, Ciruela se releva et mit une main en visière au dessus de ses yeux. Quelque chose de petit mais de bien vivant avait sauté de la charrette et accourait à présent vers eux. L’on aurait dit un animal, de couleur grise visiblement.

    – Non ! Fit-elle. Ce n’est tout de même pas...

    Et oui, c’était bien lui ! C’était Kilou qui accourait dans leur direction pour les rejoindre !

    – Kilou ! Mais... Enfin ! Fit Ciruela ne sachant que dire.

    Tous se relevèrent, surpris. Le koala n’arrêta sa course qu’après avoir sauté dans les bras de Ciruela.

    – Kilou ! S’exclama Kimino ravi. Comme je suis content de te voir !

    – Ha Ha ! Kilou ! Rirent les enfants.

    – Mais enfin ! Dit Ciruela en le posant à terre. Que fais-tu ici ? Et puis d’abord, comment nous as-tu retrouvé ?

    Kilou se redressa, regarda fixement ses amis dans les yeux, puis commença à mimer une multitude de gestes incompréhensibles.

    – Rah ! Je ne comprends rien ! Tu vas trop vite ! Protesta Ciruela.

    Le koala recommença, plus lentement cette fois. Il fit mine de se réveiller ; puis de regarder tout autour de lui mais de ne voir personne. Il mima ensuite l’affolement puis courut subitement en tous sens et à vive allure. Il mit ensuite une patte au dessus de sa tête, fit semblant d’observer l’horizon, puis repartit en courant de plus belle. Là, il sauta sur un véhicule imaginaire, puis s’allongea sur le dos tout en repliant ses pattes derrière sa tête pour mimer une sieste. Enfin, il écarquilla grand les yeux, sauta sur place, puis courut encore sur quelques mètres. Et il termina son récit en écartant grand les bras et en souriant.

    – Ha, là, je crois qu’il a dit Tadaaammm ! traduisit Kimino en riant.

    – Je n’ai pas tout compris, dit Ciruela, mais bon. C’était stupide et dangereux de venir nous retrouver ici !

    – Moi j’ai compris en tous cas, intervint fière-ment Cyrilus. Heureusement que tu as croisé la route de cette carriole, car sans elle, tu ne nous aurais jamais rattrapé !

    (Touché par la fraternité de Cyrilus, Kilou sauta dans ses bras, puis fit mine d’être fâché avec Ciruela.)

    – Ça va, soupira cette dernière. Tu as gagné. Puisque tu t’es donné tant de mal pour venir nous rejoindre, continuons la route ensemble.

    (Kilou sourit, et acquiesça d’un signe de tête, satisfait.)

    – Ha Ha ! Ria Kimino. Il n’a pas perdu de ses mimiques humaines, en tous cas !

    Ciruela soupira puis grimpa sur le dos de Fégor. Kimino monta devant elle, tandis que les deux enfants chevauchaient leur poney : Ploum et Plim. Niella insista pour que Kilou vienne sur sa monture avec elle. Le petit koala ne se fit pas prier et tous reprirent leur route.

    Ils n’atteignirent la lisière de la forêt qui abritait le village des elfes qu’en fin d’après-midi. Le soleil était descendu bien bas derrière les montagnes ; nos héros avaient hâte d’arriver. Une seule journée s’était écoulée mais Kimino sentait bien qu’il avait gagné deux années supplémentaires. Ses nouveaux rhumatismes étaient là pour le lui rappeler. Aussi, il espérait de tout cœur que Ciruela trouve une solution à son affligeant problème.

    Au détour de quelques arbres, le village des elfes apparut enfin. Ciruela s’attendait à être accueilli aussi chaleureusement que les fois précédentes ; qu’une multitude d’elfes, l’air jovial, viendraient à sa rencontre. Mais il n’en fut rien : le village paraissait désert, abandonné...

    Kimino invita le reste du groupe à le suivre. Les trois montures avancèrent au milieu des maisons. Nos héros se laissèrent guider tout en restant silencieux. Il y avait de la lumière dans quasiment toutes les chaumières, mais les ruelles et les jardins extérieurs ne semblaient plus avoir été entretenus depuis des jours. En effet, l’herbe avait poussé sous les fenêtres et des déchets circulaient librement dans le village, ballottés par le vent.

    – Je suis désolé, dit soudain Kimino à l’intention des enfants. Mon village est beaucoup plus animé que ça, d’habitude. Je suis désolé que vous ayez à le voir ainsi, pour la première fois.

    Les enfants acquiescèrent timidement. Ils semblaient très affectés par l’ambiance morose qui se dégageait du village et n’osait ouvrir la bouche pour parler. Même Kilou ne cessait de hausser les sourcils d’un air impressionné, tout en secouant sa patte de haut en bas.

    – On arrive devant ma hutte, annonça Kimino. Ne soyez pas surpris, mais...

    – Ne t’en fais pas, l’interrompit Ciruela en posant une main sur l’épaule de son ami. Nous n’émettrons aucun jugement sur l’aspect de ta femme, si c’est ce que tu veux nous dire.

    En guise de remerciement, Kimino se contenta de sourire.

    Tous descendirent de cheval. Kimino prit Fégor par la bride et demanda aux enfants de faire de même avec leur poney respectif. Il emmena chacune des montures dans un enclos, derrière sa maison.

    – Voilà, dit-il tout en refermant la barrière. Ici, ils seront bien pour passer la nuit.

    Il revint ensuite devant l’entrée de sa hutte et invita tout le groupe à y entrer.

    – Kilena ! Je suis rentré ! Cria-t-il aussitôt après avoir franchi le seuil.

    L’intérieur était modeste. Dans la pièce principale, il y avait tout juste de quoi se sustenter ; c’est-à-dire une table de bois et quatre chaises. Un rideau traversait ensuite la pièce sur toute sa largeur, sans doute pour y dissimuler une chambre. Une main âgée apparut d’ailleurs derrière le tissu pour l’écarter. Une elfe de taille guère plus grande que Kimino fit son apparition. Elle avait de longs cheveux verts qui devenaient grisonnants sur le sommet de sa tête. Certes, elle était ridée, faute de son âge inopportun, mais elle restait belle. Car elle avait des yeux gris-bleus magnifiques et chacun de ses déplacements restait gracieux.

    – Soyez les bienvenus, dit-elle d’une voix fatiguée. Entrez, je vous en prie...

    (Ciruela s’avança d’un pas décidée et la prit dans ses bras.)

    – Kilena... Dit-elle émue. Je suis contente de te revoir.

    – Oh... Mais ce sont tes enfants ? Demanda Kilena en les apercevant. Qu’ils sont magnifiques...

    – B... Bonjour... Firent les concernés intimidés.

    – Et ici, ce bon vieux Kilou !

    (Le koala fit un geste amical de la patte, en guise de salut.)

    Cela fait bien trop d’années que nous ne nous sommes vus, ajouta l’elfe tout en allant s’asseoir dans une chaise.

    – Ne restez pas debout, dit Kimino après avoir embrassé sa femme. Venez prendre place.

    Toute la famille vint s’asseoir autour de la table ; Ciruela prenant sa fille sur ses genoux et Cyrilus partageant sa chaise avec Kilou. La conversation continua de porter sur la vie de nos héros. A savoir, comment se portait Niel et qu’avait fait Ciruela durant ces dernières années. Mais elle devint ensuite plus sérieuse et le problème du village revint vite sur le sujet.

    – Kimino a dû tout vous raconter au sujet du sorcier qui nous a jeté ce terrible maléfice.

    – Oui, c’est exact, confirma Ciruela. Cela m’a beaucoup attristé d’apprendre ce qui vous était arrivé, à tous. Car je n’oublie pas les services que les habitants de ce village m’ont rendus, autrefois.

    – Hélas, aujourd’hui, ils ne sont plus en état de faire quoique ce soit, dit tristement Kilena. Chacun préfère reste chez soi, de crainte que leur état ne s’aggrave. C’est la raison pour laquelle le village n’est plus entretenu. Même les enfants n’osent plus sortir, perturbés par ce qui leur arrive.

    (Ciruela l’interrogea du regard.)

    Eh bien oui, poursuivit Kilena. Les plus jeunes qui avaient tout juste cinq ans se sont retrouvés en train de grandir à une vitesse fulgurante du jour au lendemain ! Aujourd’hui, ils ont tous plus de trente ans ! Ça a de quoi être perturbant 

    – Oui, je comprends... Fit Ciruela attristée.

    – Et au sujet de... Commença Kimino avec hésitation. Comment va-t-il ?...

    – Ne t’en fais donc pas, le rassura-t-elle aussitôt. Ton grand-père est toujours vivant. Il ne parle presque plus mais il est vivant.

    – Je suis rassuré, dit Kimino en essuyant une larme. J’avais peur de te poser la question.

    – Ne vous inquiétez pas, ou plutôt, ne vous inquiétez plus, dit Ciruela. Niel est parti consulter son aïeul auprès du Kinoko. Il trouvera le moyen de vous guérir de ce mal et vous le ramènera au plus vite ! Je vous le promets !

    – Oui ! Acquiescèrent les enfants. Notre papa tient toujours ses promesses !

    – Merci, les amis, merci, firent les deux elfes touchés.

    (C’est alors qu’une petite voix interpella Kimino, derrière le rideau.)

    – Ha ! C’est ma fille ! Dit ce dernier en se levant brusquement. Nous entendre parler a dû la réveiller !

    – Ta fille ?! S’exclama Ciruela interloquée. Tu ne nous

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