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Négatif Zéro
Négatif Zéro
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Négatif Zéro

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About this ebook

Négatif Zéro, un chasseur expérimenté se révèle lors d'une quête interplanétaire dans le premier tome d'une histoire palpitante écrite par Jimm Grogan.

Tomek mène une vie en apparence calme en tant qu'ingénieur spatial pour l'Empire Azten interstellaire des Mondes Fédérés.

Toutefois, personne ne sait que durant ses fréquents congés, il travaille bénévolement pour les forces de l'ordre de sa planète. Ainsi, il traque des criminels reconnus et les livre à la justice. Réputé pour se pencher sur des affaires dont personne ne veut volontairement s'occuper, Tomek utilise le nom de code "Négatif Zéro" pour se protéger lui, et ceux qu'il aime.

Tomek se lance sur l'enquête de sa vie lorsqu'il poursuit les responsables de deux crimes majeurs : l'un concerne la mort de milliers d'agriculteurs, victimes d'une supposée peste, et l'autre, un tueur en série qui utilise une drogue mystérieuse pour obliger ses victimes à lui céder la possession de leurs biens avant de mourir.

À mesure que Tomek lève le voile sur le mystère qui règne derrière ces agissements, il est convaincu que justice sera rendue.

Mais la sombre organisation Trident nourrit d'autres projets lorsqu'ils découvrent qui est vraiment Négatif Zéro. Alors qu'ils resserrent leur étau sur lui, en utilisant des gardes impériaux corrompus comme hommes de main, Tomek doit se battre pour sa survie.

LanguageFrançais
PublisherBadPress
Release dateOct 28, 2018
ISBN9781507185872
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    Négatif Zéro - Jimm Grogan

    Table des Matières

    Table des Matières

    REMERCIEMENTS

    1 Tomek

    2 Zimvia

    3 Scod

    4 Lachie

    5 Jase

    6 Traggie

    7 Cane-Lua

    8 Dashe

    9 Col

    10 Nannie

    11 La Femme de Main

    12 Durk

    13 Badsu

    14 Claymore

    15 Maître

    16 Justicier

    17 Gat

    18 Alex

    19 Telsey

    20 Rayon Mortel

    21 Baktu

    Illustrations des races

    Humains

    Plajonis

    Zimviens

    Navinos

    Soosans

    Orwallins

    À PROPOS DE L'AUTEUR

    REMERCIEMENTS

    ––––––––

    Il s’agit de la seconde édition de mon premier livre publié. Il me faut remercier ma femme et les autres membres de ma famille pour leurs critiques et leurs encouragements.  Sans oublier plusieurs amis, des collaborateurs et des voisins qui ont fait monter l’adrénaline alors qu’ils trépignaient d’impatience de voir ce projet arriver à son terme.

    ––––––––

    Je veux adresser un grand merci en particulier à Anjanette Oborn, mon éditrice. Son influence a été considérable dans l’élaboration de ce récit et je n’oublierai pas ses précieux conseils.

    ––––––––

    Enfin, merci à Duncan Long pour les illustrations.

    1 Tomek

    ––––––––

    Tomek, avachi dans le fauteuil de sa chambre d'hôtel, tapotait négligemment sur ses accoudoirs. Il portait une combinaison isotherme recouvrant l'intégralité de son corps. Son visage était dissimulé derrière un casque.  À l'intérieur, il visualisait les retransmissions vidéos de l'accueil et du corridor grâce au système de surveillance privé de l'hôtel, qu'il venait de pirater quelques minutes auparavant.

    Il la repéra lorsqu'elle sortit de l'ascenseur et il cessa ses tapotements. Elle marchait dans sa direction, traînant avec elle une large caisse qui lévitait dans l'espace. Elle était humaine, comme lui, et portait visiblement des lunettes de soleil spéciales. Tomek se pencha en avant pour l'observer de plus près.

    — Casque, zoom sur le visage de la rouquine, ordonna-t-il.

    Son visage et ses cheveux roux bouclés emplirent son champ de vision.

    —  Casque, compare avec l'image la plus récente de Marta Fresden.

    Tomek ne s'était pas attendu à voir une rousse, mais cela n'était pas difficile de changer de couleur de cheveux. La photo d'une femme apparut : des cheveux bruns et lisses, des joues rebondies et un sourire radieux. La rousse avait le visage émacié en comparaison, et le sourire avait disparu. Pourtant, il pouvait néanmoins s'agir de la même personne.

    Elle soupira lorsqu’elle s’approcha de la porte. Tomek se pencha en arrière, croisa ses jambes puis ses bras. Le système d’écoute de sa chambre laissa échapper un bref son indiquant que quelqu’un attendait à l’extérieur. Il déplia ses bras et fronça les sourcils. Pourquoi ne déverrouillait-elle pas la porte afin d’entrer ? pensa-t-il. Elle avait réservé la chambre.

    Tomek cligna des yeux deux fois, et son masque bascula vers un mode de transparence à sens unique. Il se leva et se dirigea vers la porte, examinant la pièce autour de lui pour s'assurer que tout était à sa place. Après avoir attendu un instant raisonnable, il ouvrit.

    — Êtes-vous Freebon ? demanda-t-elle.

    Ainsi, elle souriait bien.

    — Oui, mentit Tomek, tout en faisant semblant d’inspecter le couloir. Qui êtes-vous ?

    Son sourire perdit en consistance.

    — Je suis la marchande d’animaux exotiques que vous avez contactée. Laissez-moi entrer.

    Tomek s’écarta et referma la porte derrière elle.

    — J’ai réservé cette chambre pour nous octroyer l’intimité la plus totale, déclara la marchande d’animaux exotiques, ainsi ne vous inquiétez pas pour les caméras ou les microphones présents dans la chambre.

    Elle s’assit sur le lit et jeta un coup d’oeil à la fenêtre artificielle située de l’autre côté de la chambre. Elle reflétait en silence le paysage urbain et le trafdesireic aérien actuel. Les rayons du soleil projetaient de l’ombre à l’intérieur de la chambre.

    — Un nouveau jour, une nouvelle facture, soupira-t-elle.

    Tomek demeura impassible, soutenant son regard pendant quelques secondes, puis il s’éclaircit la gorge.

    — Avez-vous emporté votre sélection dans votre bagage ?

    — Oui.

    Elle tourna la tête pour le dévisager.

    — Avez-vous vraiment besoin du masque ? demanda-t-elle, alors qu’elle essayait de voir à travers la surface noire de son bouclier facial, la chambre est sûre.

    — Vous me demandez si je vous fais confiance. Ce n'est pas le cas. Mais je possède de l’argent et je suis prêt à faire des affaires.

    Tomek croisa ses bras.

    — Pouvez-vous jouir de toutes les nuances de couleur avec votre masque ? lui demanda-t-elle. Mes oiseaux sont merveilleux lorsque vous pouvez admirer leur coloris naturel.

    Ensuite, elle repoussa la valise du passage et tapota à côté d’elle sur le lit.

    — Asseyez-vous et enlevez votre masque.

    Tomek s’assit à l’extrême opposée du lit mais conserva son masque.

    — Si ce sont les oiseaux que je désire, je saurais les reconnaître et je vous paierai. J’aurai tout le temps d’en profiter lorsque vous serez partie.

    La femme sourit.

    — Je ne propose pas mes oiseaux aussi souvent que par le passé, mais j’ai des bouches à nourrir et une famille à entretenir.

    Tomek se mordilla les lèvres en silence.

    — Masque, affiche le profil de Marta.

    Le document qui apparut lui confirma que Marta était célibataire et n’avait pas de famille. Tomek sourit en coin pour faire disparaître les résultats de sa vue.

    — Dans ce cas, je suppose que je devrais me sentir privilégié de les observer, dit-il à voix haute.

    La marchande d’animaux ouvrit sa caisse. Elle enfonça sa main à l’intérieur et ressortit trois oiseaux. Ignorant Tomek, ils s’envolèrent pour se poser sur trois différents perchoirs dans la pièce.  La femme fronça les sourcils.

    — Je ne reconnais pas ces oiseaux. De quelle espèce s’agit-il ? demanda Tomek.

    Grâce à son masque, il était déjà en train de faire défiler des photographies de l'espèce Dresed, originaire de la planète Bisbane.  Il trouva une correspondance pour les oiseaux présents dans la chambre.

    — Enlevez votre masque, essaya-t-elle de l’amadouer en posant la main sur son épaule.

    — Non. Pas tant que vous êtes là. Comment saurais-je si vous n’allez pas me faire subir un chantage parce que j'achète des animaux illégalement ?

    Elle leva ses sourcils et retira sa main.

    — Bien, en ce cas, votre véritable nom n’est probablement pas Freebon. Que diriez-vous si j’attirais les oiseaux dans la salle de bains et que vous retiriez votre masque dans cette pièce pour les observer ?  Pour profiter pleinement de leur beauté, vous devez impérativement les découvrir sans aucun filtre qui atténue leurs nuances de couleurs.

    Elle se leva et fit venir deux des oiseaux sur sa main gantée. Le troisième était moins coopératif, ainsi elle emmena les deux oiseaux dans la salle d’eau. Elle sortit, referma la porte et s’immobilisa.

    — Les miroirs ne vont pas s’activer, précisa-t-elle, cela devrait aller. Allez jeter un coup d’œil.

    Tomek déplia ses jambes et se rendit à la salle de bains, en prenant soin de fermer puis de verrouiller la porte derrière lui Tout en maintenant ses yeux fermés, il retira son masque et le posa sur le rebord du lavabo. Il parcourut le côté gauche de sa combinaison jusqu’à sentir sous ses doigts une poche. Calmement, il fit glisser la fermeture éclair. Puis, il passa sa main dans l’ouverture et en retira une paire de lunettes spéciales qu’il enfila aussitôt.

    Il ouvrit ses yeux et observa les deux oiseaux. Malgré leur taille moyenne, ils possédaient de grands yeux hypnotisants qui tourbillonnaient pour former des cercles de couleurs. Ils commencèrent à fredonner une mélodie envoûtante. Il pouvait ressentir leurs messages télépathiques : ils voulaient qu’il continue de se noyer dans leur regard. Tomek fit pivoter sa tête et fixa la porte pour s’assurer qu’il pouvait leur désobéir.

    Alors qu’il leur jetait de nouveau un coup d’œil, les oiseaux battirent des ailes pour demeurer dans son champ de vision. Il avait toujours le contrôle de sa propre personne. Les lunettes fonctionnaient, même si elles n’étaient pas aussi efficaces que le masque, grâce à elles, il avait un aperçu de ce qu’il était censé éprouver.

    Les oiseaux retournèrent au sommet du lavabo lorsqu’il retourna son regard dans leur direction. Les cercles tourbillonnants de leurs yeux semblaient changer de forme et de couleur en fonction du degré d’intensité ressenti par Tomek. Finalement, ils se stabilisèrent sur un modèle que Tomek trouvait tout simplement fascinant. Il pouvait le contempler toute la journée. Voir leur regard hypnotique constituait apparemment la partie la plus importante de l’équation.  Tomek était intrigué.

    Un oiseau se posa sur son casque, alors que l’autre se tenait sur le côté du rebord du lavabo, près de lui. Désormais, ils lui suggéraient de les nourrir. De chair.

    — Je pense que les oiseaux aimeraient manger, dit Tomek comme s’il se trouvait dans un rêve.

    — Freebon, ne remettez pas votre masque et déverrouillez la porte pour moi, lui demanda la femme.

    Tomek se retourna et ouvrit la porte, en maintenant soigneusement son regard sur les oiseaux afin qu’elle ne puisse pas voir ses lunettes. Il était maintenant convaincu qu’il s’agissait de la criminelle qu’il recherchait.

    La porte s’ouvrit avec un clic.

    — Bonjour, Freebon.

    Il sentit son toucher, typiquement féminin, lui caresser les cheveux puis le dos.

    — Bonjour, mes bébés. Maman va bientôt vous donner à manger.

    — Je peux leur donner mes doigts, proposa Tomek.

    Puis, il les déploya.

    — Oups, vous avez toujours votre gant, gloussa la trafiquante.

    Cela n’empêcha pas l’un des oiseaux de tenter de le mordre. Tomek s’efforça de ne pas reculer alors que l’oiseau penchait sa tête vers le bas et donnait des coups de becs sur le gant.  Il retira sa main et prétendit qu’il allait retirer le gant.

    — D’abord, dites-moi où se trouve votre argent, ordonna-t-elle d’une voix apaisante.

    — Dans le masque, répondit-il.

    Elle le frôla alors qu’elle s’avançait pour s’emparer du masque. Tomek détourna son regard, craignant qu’elle remarque ses lunettes. Les oiseaux s’envolèrent pour se poser sur les toilettes et se replacer ainsi dans son axe de vue. Mais le timing du déplacement de la femme les perturba.

    Tomek l’attrapa par les épaules, la plaqua contre le lavabo et lui plongea la tête dans l’évier. Il se pencha sur elle avec son avant-bras gauche et lui retira ses lunettes avec son autre main. Elle hurla et referma ses yeux.

    Tomek se mit à réciter le script fourni par la justice lors de l’arrestation d’un citoyen.

    — Martha...

    À l’évocation de son nom, Marta se mit immédiatement à se débattre.  Elle réussit presque à s’extraire de sa prise, mais Tomek la pressa, la ceinturant à hauteur de la poitrine avec ses bras.

    — Marta Fresden Calipra Regalia 2090 1, vous avez été inculpée et reconnue coupable par la cour suprême de...

    Marta tourna sa tête pour voir son visage et surtout ses lunettes.

    — Bâtard de tricheur ! hurla-t-elle.

    — ... de l’Empire Azten des Mondes Fédérés pour la perpétration de quatre meurtres.  Vous avez été condamnée à l’emprisonnement à perpétuité. La loi Azten incite les citoyens volontaires à s’affranchir de leur devoir, et m'autorise par conséquent à participer à l’exécution des lois et à saisir l'occasion de rendre service à la patrie. Ainsi, je suis ici pour vous interpeller.

    — Écoutez, je ne suis pas vraiment une meurtrière, se défendit Marta. À chaque fois, il s’agissait d’accidents.

    Tomek fouilla dans sa poche et s’empara d'attaches pour les poignets, prévues à cet effet Il lui ôta ses gants et remarqua une multitude de cicatrices sur ses poignets alors qu’il serrait les liens. 

    — Tenez compte du fait que je travaille seulement avec trois oiseaux maintenant, et non seize, ainsi j’ai un contrôle total sur eux. Même si je vous avais abandonné avec eux, cela leur aurait pris des jours avant de vous manger.

    Tomek la tira en arrière et la força à sortir de la salle de bain.

    — Cela semble très agréable.

    — Non, je n’aurais pas abandonné mes bébés avec vous, promit-elle. Ils sont les seuls qu’il me reste.

    Tomek l’allongea la tête la première sur le lit, l’enfourcha puis se pencha pour attacher ses chevilles cette fois-ci. Alors qu’il avait presque fini, elle se trémoussa et le repoussa violemment avec son derrière. Il essaya de s’accrocher au dessus-de-lit mais sa main ripa sur le coin du matelas. Elle roula pour se retourner et libéra ses jambes de son emprise au moment où sa tête heurta le sol recouvert d’un tapis.

    Elle s’éloigna du lit, lui adressant au passage un coup de pied dans l'œil. Alors qu’elle courait vers la porte, les yeux fermés, son corps se cognait et rebondissait contre les murs et les éléments du décor,Tomek s’aperçut que la lunette gauche de sa paire de lunettes avait été brisée et avait écorché son camouflage facial synthétique. Il porta la main à hauteur de ses yeux et sentit les fissures à l’endroit de l’impact. Il n'y avait pas une goutte de sang.

    Il releva son regard juste à temps pour voir Marta s’échapper pile au moment où l’un de ses oiseaux se déplaçait pour se placer dans son champ de vision. Il referma aussitôt ses yeux. Il sentit un besoin presque incontrôlable de regarder encore l’oiseau mais préféra obliquer vers la salle de bain.  Il jeta les débris de ses lunettes, s’empara du masque et l’enfila.

    Là. Il sortit et nota que les oiseaux volaient en direction de la porte. Tomek commença à leur courir après puis remarqua une faible lueur sur le sol alors qu’il dépassait le lit.  Il s’arrêta et l’étudia du regard.

    C’était son pendentif, un archaïque transmetteur radio AM aussi large que son pouce, incrusté dans un verre transparent, façonné tel une pierre précieuse.  Il se saisit du pendentif, le replaça dans sa poche de gauche et remonta la fermeture.

    Il sortit de la chambre et repéra Marta à l’autre bout du couloir qui s’enfonçait dans un ascenseur bondé de monde.  Sa grande silhouette était reconnaissable parmi le groupe de soosans qui s'étaient précipités à l'intérieur après elle. Elle devait avoir ouvert ses yeux pour arriver là-bas aussi rapidement. Quelques mètres plus loin, les oiseaux étaient en train de distraire deux touristes, murmurant à leurs oreilles leur symphonie hypnotisante.

    — Oh, ils sont magnifiques ! s’extasia la femme.

    — Je peux te dire qu’ils ont faim, lui répondit son mari, émerveillé.

    — Laisse-les prendre quelques bouchées de ton petit doigt.

    La femme prit la main de son mari et la leva.

    Tomek attrapa l’un des oiseaux pour le projeter au sol puis lui marcha dessus pour l'écraser devant le couple, horrifié. Les deux autres oiseaux s’envolèrent plus loin.

    — Appelez la sécurité ! cria le mari, tout en essayant d’empêcher Tomek d’avancer. 

    Tomek l’évita avec agilité, suivit les deux autres oiseaux et atteignit l’atrium, un espace ouvert doté d’un plafond translucide, haut de six étages.  Il se pencha par-dessus la rampe du troisième étage et épia les oiseaux qui s’envolaient dans les hauteurs du hall d’entrée.  Ils tournaient en rond, semblant chercher des passages et des perchoirs dans les trois niveaux supérieurs.  Ils esquivèrent un ascenseur volant et descendirent en direction de la foule tassée en-dessous.  Ensuite, ils se posèrent sur une sculpture représentant un arbre exotique et large puis inspectèrent l’afflux de la masse grouillante d’activité alors qu’un groupe de touristes marchait sans but particulier, admirant les différentes sculptures de pierres présentes à l’étage inférieur.

    Tomek repéra l’ascenseur de Marta, volant en contrebas. L’ascenseur fit une pause dans l’air, ses lumières crépitant à intervalles réguliers, invitant les piétons à se dépêcher de s’éloigner du repère marqué au sol de l’étage principal où il était supposé atterrir. Après quelques secondes, la porte s’ouvrit. Marta entendit les roucoulements de ses oiseaux et ferma les yeux alors qu’elle quittait l’ascenseur, se hâtant maladroitement vers les portes d'entrée de l'hôtel.

    — Masque, bloque les portes de devant de l’hôtel et envoie-moi un ascenseur, murmura Tomek.

    Puis, il cligna des yeux. Les ordres avaient été transmis grâce à sa connexion pirate avec le réseau interne de l’hôtel. Un étage en-dessous, quelques clients martelaient les portes de l’ascenseur qu’ils attendaient de voir s’ouvrir pour eux.

    Pendant  ce temps, les oiseaux avaient concentré leur attention sur une dame âgée à l’étage principal. Elle leur tendait ses mains fébriles. Ils descendirent de leur branche en pierre, s’agrippèrent à ses poignets et commencèrent à picorer ses doigts jusqu’à ce que des saignements apparaissent, encouragés par le sourire de la vieille dame. 

    Tomek ordonna à son masque de déclencher la sirène d'alarme dans le hall d'entrée de l'hôtel pour provoquer l'évacuation des lieux. Alors que la sirène résonna dans l'atrium, les oiseaux, surpris, cessèrent de manger, l'un deux brailla nerveusement lorsqu'ils élevèrent leurs ailes pour s'envoler.

    À ce moment-là, l'ascenseur qu'il avait appelé apparut juste devant lui, obstruant sa vue. La rambarde de la passerelle se rétracta dans le sol et les portes de l'ascenseur se décollèrent. Il se pressa d'entrer et se tourna pour apercevoir un groupe de créatures dotées d'une épaisse fourrure courir dans sa direction. Des petits soosans. Les membres de cette espèce ne possédaient que deux allures : soit ils se tenaient immobiles, soit ils couraient. Il appuya sur le bouton pour fermer les portes prématurément et, empreint à la culpabilité, observa la déception qui se dessina sur leurs petites bouilles lorsqu'elles se refermèrent. L'ascenseur descendit vers l'étage inférieur.

    Lorsque la porte s'ouvrit, il vit un vigile de la sécurité de l'hôtel courir devant lui afin de découvrir la raison de l'alarme.  Il rattrapa le garde et lui signala les oiseaux qui pépiaient et voltigeaient dans les environs.

    — Ce sont des oiseaux carnivores dotés de la faculté d'hypnotiser. Ils vont blesser les invités et quiconque croise leur regard.

    Le garde ne semblait pas disposé à l'écouter et disparut derrière une porte où l’on pouvait lire « Employés Uniquement. »

    L'alarme cessa, désactivée par la sécurité. Cela devait signifier que les portes avaient également été déverrouillées. Tomek se précipita vers les portes de devant, serpentant à travers la foule et les sculptures. Il était plutôt certain d'avoir distingué la chevelure pleine de vie de Marta au milieu de la nuée de personnes qui essayaient de déserter l'hôtel.

    Les portes sifflèrent au moment de s'ouvrir et Tomek perdit sa trace dans la confusion. Il courut vers le fond de la cohue qui s'en allait, tout en balayant du regard les environs. Il regardait en haut, en bas et dans la rue, mais il n'y avait aucun signe de ses cheveux roux et bouclés.

    Il se brancha à nouveau sur les caméras de sécurité de l'hôtel et s'arrêta près de l'arrêt de transport public, puis il scruta et analysa les récents enregistrements de la rue située devant l'hôtel. Pas de Marta. Elle n'était pas sortie. Ou alors elle était vraiment furtive. Il devrait la filer de nouveau plus tard car il était inquiet à cause des oiseaux.

    Tomek retourna en courant à l'intérieur de l'hôtel. Au milieu du hall d'entrée, se tenait Marta, les mains nues et ruisselantes de sang, tendues devant elle, les poignets toujours attachés, un oiseau perché sur chacune d'elle. Elle roucoulait à leur encontre avec amour. Plusieurs spectateurs, comprenant deux membres de l'équipe de sécurité de l'hôtel, se tenaient alentour et observaient la scène avec mystification.

    Tomek s'avança et rejoignit la foule. Il se fraya un chemin jusqu'à arriver à hauteur de Marta, ensuite il saisit les oiseaux de ses mains et les écrasa l'un contre l'autre par la force de son poignet. Il laissa leurs corps flasques tomber à terre.

    La foule manifesta son dégoût et Tomek sentit le pommeau d'une canne frapper le derrière de son masque. Tomek était sur le point de s'en aller lorsqu'un vigile lui infligea un coup de taser. Puis, il perdit conscience et s'effondra à terre. Sa combinaison interféra avec les pointes électriques et il parvint à se redresser. En bousculant les personnes sur son passage pour s'extraire de la foule, il réussit à creuser un écart avec eux. Personne ne le poursuivait. Tomek s'arrêta.

    — Que s'est-il passé ? demanda quelqu'un.

    — Pourquoi laissions-nous ces oiseaux nous manger les doigts ? demanda un autre.

    — Mes bébés !

    Marta hurla à la mort.

    — Ils sont morts.

    Elle récupéra les dépouilles et les blottit contre son visage.

    — Elle doit être en transe, commenta un zimvien avec préoccupation.

    Tomek retourna vers le groupe.

    — Marta Fresden et ses oiseaux mortels sont recherchés pour meurtre. Je suis ici pour l'inculper.

    — Mes bébés étaient innocents. Ils avaient juste besoin de se nourrir de temps en temps. Leurs proies ne souffrent pas, dit Marta tout en baissant ses yeux sur leurs corps morts dans ses mains. Ses yeux scintillèrent.

    Tomek plaça un bras autour

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