vocabulaire des tranchées
By Joël Meyniel
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Que de perplexité devant une telle phrase.
Dans les tranchées, on pouvait entendre ce langage composé de différents argots: argot parisien, militaire, colonial, tournures régionales, auquel venait s'ajouter le langage militaire.
Un siècle plus tard, ce vocabulaire, souvent pertinent, drôle ou incongru, n'est pas toujours transparent à nos oreilles.
Ce livre replace dans leur contexte, en les expliquant, les termes et les expressions des poilus.
Joël Meyniel
Après des études d'histoire et d'archéologie, l'auteur s'est dirigé vers le professorat d'histoire. A présent, il se consacre à l'écriture. Il a collaboré à plusieurs revues historiques et faits diverses conférences sur divers sujets médiévaux. Il a dèjà publié plusieurs romans policiers médiévaux. Avec Errance Légendaire, il nous conte des récits, à la fois issus de faits réels ou d'aventures imaginaires.
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vocabulaire des tranchées - Joël Meyniel
vocabulaire des tranchées
A
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A
LE LANGAGE DES TRANCHÉES
(1914-1918)
JOËL MEYNIEL
À mon grand-père,
AVANT-PROPOS
La langue est un moyen d’expression entre les hommes qui se compose de mots identifiés permettant, à tout à chacun, de communiquer de manière orale et écrite.
Il y a pourtant des cas où le langage oral semble nous dépasser. Nous parlons d’autre chose que ce que nous voulons dire où nous ne savons pas où plus comment le dire.
Plusieurs « générations d’oubli » ont suffi à les mettre irrémédiablement hors d’atteinte alors que les écrits peuvent toujours être consultés.
C’est la raison pour laquelle, ce glossaire. Il ne se prétend pas exhaustif, à chacun de le compléter au fil des lectures. Les collégiens, les lycéens, les enseignants, les passionnés pourront, ainsi, utiliser pendant cet événement dramatique qui a profondément marqué le monde en ce début du XXe siècle.
À près d’un siècle d’écart, le langage des soldats de la guerre de 1914-1918, témoin d’un immense brassage linguistique, dans un conflit qui a mobilisé autant d’individus, est loin de paraître transparent. Des mots sont apparus, d’autres ont disparu avec le conflit, certains ont changé de sens, sans oublier toute une terminologie militaire. Ce livre a été conçu pour se familiariser avec le vocabulaire.
Les mots que nous utilisons dans le langage de tous les jours reflètent souvent notre histoire. Ils soulignent la diversité de leurs origines, surtout quand il s’agit de mots concrets et de réalités que l’on a pu emprunter aux uns et aux autres. Si les guerres n’épargnent rien, ni personnes, il existe au moins un domaine de la vie sociale qui ne soit pas affecté par les guerres, c’est celui du langage, bien au contraire.
Des mots sont apparus et ont disparu avec le conflit, d’autres ont changé de sens, beaucoup sont incompréhensibles aux non-initiés à l’art de la guerre ou n’évoquent rien de bien précis pour un lecteur d’aujourd’hui.
Combien de lecteurs n’ont-ils pas été déroutés à la lecture de témoignages d’anciens combattants, par des mots comme un « V.B. », un « fusant » ou encore un « cabot ».
Les mots utilisés par les générations passées sont loin de nous être transparents.
Le langage militaire et celui des tranchées sont un mélange d’argot des casernes, d’argot parisien, d’argot colonial, de provincialismes, de parler régional couvrant l’ensemble du territoire métropolitain et colonial et d’apports nouveaux (troupes étrangères Alliées ou non) forgés au gré des circonstances de la vie quotidienne des soldats. Pour de nombreux poilus ce sont des mots nouveaux.
Ces mots seront véhiculés en partie par le brassage des combattants ou par les lettres envoyées dans leurs foyers. Si certains sont tombés dans l’oubli, d’autres sont passés dans la langue familière et survivent aujourd’hui encore.
Si les soldats ont un vocabulaire spécifique, les états-majors ont, eux aussi, leur vocabulaire, qui n’est pas, lui non plus, toujours aisé de comprendre.
Aujourd’hui, l’effacement progressif de ce vocabulaire décrit, lui, notre paresse ou notre manque de curiosité. Pourtant, que de richesse sont à notre disposition.
Bernard Pivot proposait en 2004, une opération de sauvegarde des mots oubliés. J’ai voulu relever le défi en créant cette sauvegarde de ce vocabulaire de la « Grande Guerre ». Certes, je n’ai pas la prétention d’être exhaustif, mais je pense en avoir regroupé les principaux.
J’espère que ce précis de vocabulaire permettra à tous ceux qui s’intéressent à cette période, collégiens, lycéens, enseignants, passionnés, de se familiariser avec le langage employé par les acteurs du conflit.
Il faut noter que si les termes argotiques et techniques occupent, ici, une place importante, ce n’est pas un dictionnaire complet de l’argot ou des armes utilisées. Pour des dictionnaires complets dans ces différents domaines, le lecteur pourra se reporter aux ouvrages cités en bibliographie.
Aasen
Obusier Aasen se compose d’un tube en acier se chargeant par la culasse, avec un simple volet mobile, se rabattant autour d’une charnière. Au-dessus du tube, un canon de fusil, débouchant dans le tube, est muni d’une culasse mobile cette dernière porte un taquet pour pouvoir verrouiller en même temps le canon de fusil et le tube. Dans le canon de fusil on peut introduire une cartouche de chasse du calibre 8 renfermant une charge de poudre noire.
Le projectile, la grenade Excelsior se compose d’une tête portant un système de percussion.
Abeille
Dans l’argot des combattants, ce mot désigne les balles, les petits éclats d’obus, sans doute en raison du sifflement qu’elles produisent.
Abri (cf. Défense accessoire, Cagna, Casemate Gourbi, Guitoune)
Lieu où l’on peut se mettre à l’abri du danger et /ou des intempéries. Il est généralement creusé en contrebas dans le flanc d’une tranchée. Il est souvent trop petit pour contenir tous les hommes d’une portion de tranchée, qui ne peuvent que s’y relayer. Les officiers et sous-officiers disposent d’un abri spécifique.
Accroche-cœur
Terme utilisé par les combattants pour désigner une décoration.
Active
L’armée d’active comprend avant la mobilisation les militaires professionnels et les conscrits effectuant leur service militaire, par opposition à l’armée de « réserve », constituée des hommes ayant déjà effectué leur service et de l’armée dite « territoriale » constituée des hommes de plus de trente-cinq ans à la date de la mobilisation.
Adrian
— Le casque Adrian, du nom du sous-lieutenant Adrian, adjoint au directeur d’intendance au ministère de la guerre qui l’a conçu. Ce casque, en tôle d’acier de couleur bleutée, est distribué dans les gares régulatrices aux détachements de fantassins français qui quittent les dépôts à partir de septembre 1915. Il existe en trois tailles.
― La baraque Adrian (même origine), est une construction provisoire en bois et métal longue de trente mètres et démontable, destinée au cantonnement des soldats, des blessés ou à servir d’entrepôt. Les baraques Adrian ont également été utilisées dans l’immédiat après-guerre pour pallier les destructions des régions du front.
Aero , Aéroplane ( cf. Taube, Zeppelin)
Nom donné aux avions civils et de guerre par les contemporains, à cette époque.
En France, le berceau de l’aviation et en Grande-Bretagne, les stratèges croient peu en l’usage militaire de l’avion. Le War Office voit dans l’aviation un « sport coûteux », défendu par quelques individus dont les idées n’ont aucun intérêt.
Pourtant l’avion est incontestablement l’arme la plus novatrice. En fait l’avion n’est pas, dans un premier temps, une arme, même si durant la guerre, les hommes en font un usage militaire. Tout au plus s’agit-il pour eux d’une plate-forme d’observation pour suivre les déplacements des troupes ennemies ou d’une aide pour régler le tir des artilleries. Dans les escadrilles, on innove au fil des jours. Dans un premier temps, les équipages s’arment de pistolets qu’ils utilisent lors de brèves rencontres avec des avions d’observation adverses. La première victoire aérienne est enregistrée en Octobre 1914, un avion français, un Voisin abattant un avion allemand, un Aviatik. Fin 1915, les Allemands mettent au point un système permettant le tir à travers l’hélice qui leur donne au-dessus du front la maîtrise du ciel que les Français reconquièrent en 1916 grâce à deux excellents avions, le Nieuport 3 et le Spad 3
La technique dite de la « chasse » va voir le jour fin 1915, avec des escadrilles où les meilleurs pilotes deviennent des as*
¹ après avoir atteint le score de cinq victoires. Les exploits guerriers des Guynemer, Mannock, Bishop, Fonck, Boelcke, von Richthofen sont utilisés par la propagande des différents pays pour soutenir le moral des troupes. Les performances des avions augmentent rapidement, passant de 120 à plus de 200 km /h, l’altitude atteinte grimpe de 3000 à 7 000 mètres. Les techniques de combat aérien sont mises au point, avec l’usage de mitrailleuses synchronisées tirant à travers le disque de l’hélice. Au même moment, des escadrilles de bombardement mènent des missions au-dessus du territoire ennemi. À l’arrière, une industrie se met en place dans de multiples usines avec une production en masse de cellules et de moteurs, sans oublier l’ouverture d’écoles militaires assurant la formation des pilotes. En 1914, la France compte 200 pilotes pour 120 appareils, en 1918 elle passe à 12 000 pilotes pour 4 400 appareils. C’est la guerre qui fera de l’aviation un secteur, en rapide développement, de l’industrie et des transports. En 1917, les industries aéronautiques produisent des appareils remarquables, le Sopwith Camel anglais, le Spad XIII et le Bréguet XIV français, l’Albatros ou le bombardier lourd Gotha* V pour les Allemands. Les tactiques évoluent également. En 1917, le temps des missions individuelles est bel et bien révolu. Les sorties se font par escadrille, voire par groupe de cinquante appareils échelonnés à diverses altitudes. Des patrouilles, relayées en permanence, surveillent les abords du front. Pour pallier leur infériorité numérique, les Allemands emploient le système des « cirques volants », des groupes aériens circulant le long du front, dirigés par un « as » réputé. Les alliés concentrent sur les lieux de grande offensive des escadrilles d’élite.
Nos aviateurs pour survoler les lignes ennemies sans crainte des balles des Mauser et des obus lancés par des canons spéciaux, doivent monter à une altitude de 2200 à 2800 mètres. Pour résister au froid très vif qui règne à ces hauteurs, ils sont obligés de revêtir des fourrures et de chausser des sabots bourrés de paille. Ils ont besoin d’un manteau en peau de chèvre, et quelquefois aussi d’un masque facial, car il fait très froid en haute altitude…
Aérostat
Appareil dont la sustentation dans l’air est dû à l’emploi d’un gaz plus léger que l’air.
Aérostier
-Observateur à bord d’un aérostat.
-Pilote d’un aérostat.
Agent de liaison
Soldat chargé de transmettre des ordres et des informations au sein de l’armée, en particulier lors d’une opération qui rend impossible l’usage du téléphone. Les agents de liaison interarmées (chargés de la communication entre la troupe et l’artillerie par exemple) ou inter unités (d’une compagnie à une autre par exemple) ne sont pas permanents et sont nommés, comme le montrent de nombreux témoignages, dans l’instant, quand la situation l’exige. Cependant, certains officiers choisissent de définir un ordre de roulement journalier ou hebdomadaire et dressent pour cela une liste d’hommes choisis parmi leurs subordonnés. Connaissant par avance leur tour, les hommes savent immédiatement qui doit partir avec l’ordre à transmettre en poche, d’où, peut-être, l’impression d’un rôle permanent. Il existe par ailleurs des officiers d’état-major dont la fonction principale est de transmettre ordres et rapports entre les différents échelons de commandement, ou entre un service de l’armée et un organisme civil (l’agent de liaison du ministère de la guerre au GQG, par exemple).
Agilité
L’agilité, vitale pour la survie, est la première arme du fantassin conscient et organisé. C’est pour cela qu’avant un assaut, le poilu expérimenté vérifie avec soin la résistance de ses bretelles, de ses lacets de souliers, les boutons de culotte, les ceintures. Tout ce qui sert à amarrer ses habits. En cas de retraite stratégique, aucun de ces éléments ne doit céder, laissant sinon, le soldat en très mauvaise posture.
Agréable (bien)
Bath, Maous
Alboche (cf. Boche, Bochie, Fritz, Schleuh)
En 1914, c’est un terme infamant. C’est la pire insulte que l’on puisse proférer. L’apparition de ce mot remonte à la seconde moitié du XIXème siècle (1860).
All-big-gun-ship (cf. Dreadnought)
Aller au jus
C’est se précipiter à l’assaut de la tranchée ennemie et affronter « les moulins à café* » adverses.
Alliance défensive
C’est une alliance qui fonctionne en cas d’attaque ennemie. Si un pays est attaqué, ses alliés entrent en guerre à ses côtés.
Allouf
C’est une déformation du mot arabe pour désigner le porc.
Ambulance
Le paquebot.
Ambulance (cf. Autochir, Brancardiers)
— Véhicule de transport des blessés (sens actuel du terme).
— Unité médico-chirurgicale, qui existe au niveau du corps d’armée. On parle de l’ambulance N° 2 /142 c’est-à-dire la n° 2 du régiment N° 142, par exemple.
Ami
Poteau, copain.
Amoché
Terme argotique pour désigner quelqu’un de blessé, touché, détruit.
Ampoule
Ampoule remplie, de gaz lacrymogène utilisée par les Allemands, pour débusquer des tranchées, les combattants ennemis…
Cette ampoule en verre, de 1,5 cm de diamètre et 3,5 cm de haut environ se terminant en cône, prend place dans une cartouche de lance-fusées. Elle est remplie d’ un produit lacrymogène qui provoque des brûlures des yeux, et sert à empêcher le port du masque à gaz.
Anastasie (cf. Censure)
Surnom donné à la censure des journaux, lié à la représentation graphique d’une vieille femme dotée de grands ciseaux.
Annonce aux familles
Lorsqu’un soldat tombe au combat, il faut prévenir la famille. Pour cela, il n’y a pas de règles générales. L’usage veut qu’un officier écrive à la famille, mais les camarades le font souvent. Les familles sont prévenues officiellement par le Maire de la commune à la campagne, par les gendarmes en ville. Mais avec le temps, les usages se sont banalisés et moins de formes ont été prises pour annoncer la mort d’un soldat. Les effets personnels sont normalement renvoyés aux familles, du moins ce qu’il en restait (argent, bijoux, papiers, photographies) par les officiers ou les camarades.
Anti-dérapant
Autre terme pour désigner le vin.
Antipyrine
Médicament à noyau benzénique, antipyrétique et analgésique destiné à combattre la fièvre et la douleur.
Antonios
Surnom donné aux soldats portugais.
Apache
Terme argotique pour désigner un voyou.
Appelé (cf. Conscrit)
Aramon
Terme utilisé pour désigner du vin rouge ordinaire. Nom d’un cépage dans le Midi.
Arbeit
Terme allemand pour désigner le travail.
A.R.C.H.
A merican R elief C learing H ouse, Comité central des secours américains qui est chargé de l’envoi et de la répartition des aides reçus pour les soldats.
Celles-ci prennent la forme de sommes d’argent, parfois énormes, de colis à destination des poilus nécessiteux, d’envois de vivres, de médicaments ou de vêtements.
Arditi
Ce sont les unités d’assaut italiennes créées en juillet 1917 par le lieutenant-colonel Giuseppe Bassi. Leur entraînement intensif tendait à former de nouveaux combattants sur les plans physiques, techniques mais également moraux. Après la guerre, les divisions d’Arditi furent peu à peu dissoutes, pour être supprimées en 1920, mais d’anciens Arditi ont participé à l’exploitation de Fiume d’Annunzio et aux Squadre fascistes.
ARF
Appareil respiratoire filtrant.
Argone
Bataille d’Argonne. La forêt d’Argonne est située entre Reims et Verdun. On ne peut la traverser que par une vallée centrale, la vallée de Biesme. Cet itinéraire est celui emprunté par tous les envahisseurs de notre histoire. C’est un des secteurs les plus disputés et les plus dangereux du front occidental de septembre 1914 à septembre 1915. La guerre s’y est faite dans des conditions les plus dures, en raison des particularités géographiques de cette région humide et au relief accidenté. La bataille d’Argonne est engagée peu après le repli stratégique, en août 1914, de la 3 ème armée française (Sarrail), venue s’appuyer sur la place de Verdun, en face de la 5 ème armée allemande (Kronprinz). Il est impossible aux historiens d’énumérer tous les combats presque journaliers, de ce front de l’Argonne.
ARI
Appareil respiratoire isolant.
Armée française
L’armée française en 1914 est organisée de la manière suivante :
L’infanterie est composée de plusieurs armées identifiées par un chiffre romain. Chacune est dirigée par un général d’armée, par exemple Dubail pour la I ère armée.
L’armée est composée de « corps d’armée », eux-mêmes subdivisés en « divisions » regroupant chacune plusieurs « brigades ». La brigade regroupe des « régiments » constitués de « bataillons » répartis en « compagnies » d’environ 250 hommes.
La compagnie est constituée de « sections » regroupant 4 « escouades » de 16 hommes aux ordres d’un caporal. Deux escouades constituent une « demi-section » sous la responsabilité d’un sergent-chef.
Le tableau ci-dessous récapitule la constitution moyenne d’une armée sachant que le nombre d’unités pouvait varier à n’importe quel échelon.
Les régiments d’infanterie sont soit d’« active * », hommes normalement sous les drapeaux ou de « réserve* », c’est-à-dire regroupant les mobilisables ayant accompli leur service militaire ainsi que ceux qui y avaient échappé pour diverses raisons : omission, sursis, réforme, exemption etc.
Au début de la Grande Guerre, la ventilation des hommes suivant leur année de naissance était la suivante :
Chaque régiment de réserve est rattaché à un régiment d’active dont il prend le numéro, plus 200, exemple, le régiment de réserve du 13 e R.I., était le 213 e R.I.
Les lieux de recrutement et de garnison sont les mêmes et souvent les réservistes de 1914 sont incorporés dans les réserves de leur régiment initial.
Toutefois, l’infanterie regroupe d’autres unités : Chasseurs, Unités coloniales, Légion étrangère, Fusiliers marins, etc. aussi, le tableau ci-dessous, établi par Philippe Constant est une aide précieuse pour s’y retrouver :
Armistice
C’est l’arrêt des combats, mais sans mettre fin à la guerre, dans l’attente de la négociation d’un traité de paix qui, lui, mettra fin à la guerre.
Principaux armistices de la guerre de 1914-1918 :
Armistice avec la Bulgarie : signature à Sofia le 29 septembre 1918
Armistice avec la Turquie : signature à Moudros le 30 octobre 1918
Armistice avec l’Autriche : signature à Villa Guisti le 3 novembre 1918
Armistice avec les Allemands : signature à Rethondes le 11 novembre 1918
Le lundi 11 novembre à Rethondes, à 2 h15, les quatre parlementaires allemands, Erzberger, Oberndorff, Winterfeld et Wanselow prennent place autour de la grande table rectangulaire du wagon-salon du maréchal Foch. En face d’eux sont assis, comme lors de la première séance plénière de la veille, l’amiral Wemyss, le contre-amiral Hope et le général Weygand, qui entourent le chef des armées alliées.
D’entrée, Foch prend la parole. Il annonce que le texte définitif de l’armistice va être arrêté et demande au général Weygand d’en donner lecture. Cette lecture est longue, très longue, d’autant plus que les interprètes doivent se relayer pour la donner à leur tour en version allemande.
À la demande de Foch, les deux délégations se mettent d’accord pour dater les déclarations à 5 heures.
CONDITIONS DE L’ARMISTICE CONCLU AVEC ALLEMAGNE
Cessation des hostilités, sur terre et dans les airs, six heures après la signature de l’armistice.
Évacuation immédiate des pays envahis : Belgique, France, Luxembourg et Alsace-Lorraine. Évacuation effectuée dans les quinze jours.
Rapatriement, dans le même délai, de tous les prisonniers de guerre, otages ou condamnés politiques.
Abandon par les armées allemandes de 5 000 canons, 25 000 mitrailleuses, 3 000 Minenwerfer* et 1 700 avions de chasse et de bombardement.
Évacuation des pays de la rive gauche du Rhin par les armées allemandes. Ces pays seront administrés par les autorités locales sous le contrôle des troupes d’occupation alliées.
Dans les pays occupés, les installations militaires seront livrées intactes.
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