Discover millions of ebooks, audiobooks, and so much more with a free trial

Only $11.99/month after trial. Cancel anytime.

Où reposent les âmes ?
Où reposent les âmes ?
Où reposent les âmes ?
Ebook261 pages4 hours

Où reposent les âmes ?

Rating: 5 out of 5 stars

5/5

()

Read preview

About this ebook

Où reposent les âmes ?

UNE NOUVELLE AFFAIRE POUR ETHAN BUSH

UN ROMAN NOIR QUI REUNIT PLUS DE 900.000 LECTEURS

Le lieutenant Jim Worth a obtenu une promotion. Il travaille désormais dans le Département de la Police de Topeka. Désespéré, après cinq mois d’enquête sans résultats, il fait appel à son ami Ethan Bush, agent spécial de l’Unité d’Analyse Comportementale du FBI ; le meurtre épouvantable d’une jeune fille est devenu pour lui une affaire personnelle.
Ethan revient dans le Kansas pour collaborer avec Worth mais aussi pour affronter les fantômes du passé. Même s’il a mûri, le jeune agent du FBI continue à passer outre les convenances.
UN HOMICIDE QUI DEFIE LES APTITUDES DE BUSH
Une substance paralysante, Léonard de Vinci, la jalousie, l’envie, les secrets, et l’impossibilité d’obtenir la moindre preuve vont compliquer la tâche des enquêteurs. 
LE CINQUIEME ACTE D’UNE SAGA POLICIERE QUI REMPORTE UN VIF SUCCES A TRAVERS LE MONDE

UN ROMAN NOIR ADDICTIF QUE L’ON DEGUSTE DU DEBUT A LA FIN

LanguageFrançais
PublisherBadPress
Release dateDec 10, 2017
ISBN9781507192924
Où reposent les âmes ?

Read more from Enrique Laso

Related to Où reposent les âmes ?

Related ebooks

Police Procedural For You

View More

Related articles

Related categories

Reviews for Où reposent les âmes ?

Rating: 5 out of 5 stars
5/5

1 rating0 reviews

What did you think?

Tap to rate

Review must be at least 10 words

    Book preview

    Où reposent les âmes ? - Enrique Laso

    OÙ REPOSENT LES ÂMES ?

    Enrique Laso

    © Enrique Laso, 2016

    Tous droits réservés

    La reproduction totale ou partielle de cet ouvrage, sa sauvegarde sur un système informatique ou sa transmission par quelque moyen ou sous quelque forme que ce soit, par voie électronique, mécanique, par photocopie, photographie ou toute autre méthode, est absolument interdite sans l'accord écrit préalable de l’auteur. Toute contravention à ces principes est susceptible de constituer une violation du droit de propriété intellectuelle.

    Table des matières

    Table des matières

    Chapitre I

    Chapitre II

    Chapitre III

    Chapitre IV

    Chapitre V

    Chapitre VI

    Chapitre VII

    Chapitre VIII

    Chapitre IX

    Chapitre X

    Chapitre XI

    Chapitre XII

    Chapitre XIII

    Chapitre XIV

    Chapitre XV

    Chapitre XVI

    Chapitre XVII

    Chapitre XVIII

    Chapitre XIX

    Chapitre XX

    Chapitre XXI

    Chapitre XXII

    Chapitre XXIII

    Chapitre XXIV

    Chapitre XXV

    Chapitre XXVI

    ––––––––

    Lorsque quelqu’un qui nous est cher disparaît, lorsqu’il cesse d’être parmi nous, s’ouvre un abîme, un vide dans l'espace qui nous entoure et que rien ni personne ne pourra jamais combler.

    Mais lorsque, en plus, cette personne nous quitte d’une façon choquante, violente et injuste, ce vide est encore plus grand et la douleur inguérissable. Pris dans la démence que peut provoquer la souffrance, on imagine ce que serait devenu cet être cher si on ne nous l'avait pas enlevé.

    Et il n’est finalement pas anormal de penser que nous sommes plus qu’un corps, et que l’âme que notre peau et nos os sont censés abriter s’en aille quelque part. Nous voulons croire que la personne que nous aimions tant n’a pas cessé d’exister et que, d’une façon ou d’une autre, elle nous accompagne toujours.

    Chapitre I

    J’aurais pu dire non à n’importe qui d’autre, mais à Jim Worth, jamais. Le lieutenant du Kansas était, avec Tom, l’une des personnes les plus proches de moi à cette époque, ce que quelqu'un de normal appellerait un ami. Et on ne laisse pas tomber ses amis quand ils ont besoin de vous.

    Il est vrai que c’était un vrai foutoir dans ma tête, et que mon incertitude quant à la poursuite de mon travail au sein du FBI se mêlait au fait que je serais bientôt papa, un bouleversement auquel je n’étais absolument pas préparé. J’étais toujours un gamin immature, en bute aux émotions liées au traumatisme de la perte brutale de son père, et qui avait beaucoup de mal à entretenir des relations sociales normales. Mais, avec Jim, j’avais pu tisser un lien étroit. Qui plus est, Worth possédait bon nombre des qualités qui me faisaient défaut, l’honnêteté et une loyauté sans faille, entre autres. Des qualités que j’associais plus ou moins à mon père. Depuis son décès, je cherchais désespérément un remplaçant, quelqu’un avec qui je pourrais atteindre un degré de connivence au moins similaire. Ma première tentative s’était conclue par une profonde et terrible déception, mais je savais que Jim ne cachait aucun squelette au fond d’un placard, et que son regard clair était celui de quelqu’un qui dort en paix avec lui-même toutes les nuits.

    Le plus gros problème, comme il fallait s’y attendre, fut de convaincre mon boss, Peter Wharton. Il avait parfois une folle envie de me virer de l’Unité d’Analyse Comportementale pour se débarrasser à jamais de l'un des agents les plus stupides et les plus conflictuels qu'il eût rencontrés. Mais certains jours, il prenait d’infinies précautions avec moi, comme on protège une pierre précieuse qui risque de se fendiller à tout moment, pour éviter de perdre un élément irremplaçable du FBI.

    J’avais passé presque deux semaines à essayer de le persuader, et mes arguments furent rapidement appuyés par de nombreuses requêtes en provenance du Kansas, presque toutes formulées par Jim Worth ou sur son initiative.

    - Ethan, vous devenez un vrai agent de terrain, ce n’est pas banal dans notre Unité, déclara mon boss, juste après m’avoir appris que je pouvais me rendre à Topeka, où Jim venait de prendre de nouvelles fonctions.

    - L’affaire est complexe. Ils ont demandé officiellement notre aide.

    - C’est un homicide de plus, un parmi les milliers qui sont commis chaque année dans ce pays. Apparemment, ça ne concerne ni un tueur en série, ni un meurtre d’enfant, ni aucun autre délit fédéral. Théoriquement, vous ne devriez vous occuper que de ce genre de cas, répliqua sèchement Wharton.

    - Il y a des exceptions.

    - Oui, il y en a. Mais c’est la deuxième fois que je vous autorise à vous rendre dans le Kansas pour un motif exceptionnel.

    - La première fois, c’était presque une affaire personnelle, Peter, et vous le savez parfaitement.

    - Et cette fois-ci encore. Si ce lieutenant n’y était pas impliqué, vous ne bougeriez pas le petit doigt. Vous vous contenteriez de jeter un œil au dossier et de préconiser une enquête préliminaire, en attendant d’avoir plus d’infos.

    Bien que j’eusse atteint mon objectif, je ne voulais pas passer pour un gamin mal élevé dont il faut satisfaire immédiatement le moindre caprice.

    - Peter, vous avez vu les clichés de la scène de crime ? demandai-je, comme si je venais de décocher un direct du droit dans la mâchoire de mon supérieur.

    Wharton pencha légèrement la tête et la secoua d’un air sombre.

    - Bien sûr que je les ai vus.

    - Dans ce cas, il est inutile que je vous explique qu’il ne s’agit pas d’un homicide de plus et que ces gens ont besoin de notre aide.

    Mon boss s’assit et me congédia d’un signe de la main. Il ne voulait rien ajouter de plus. Quant à moi, mieux valait que je quitte les lieux avant qu’il change d’avis.

    Je parcourus lentement les immenses couloirs du bâtiment du FBI qui abritait l’Unité d’Analyse Comportementale. Je pensais à Jim, bien sûr, et j'étais ravi de pouvoir à nouveau travailler avec lui et de lui donner un coup de main, mais, surtout, je gardais à l'esprit les instantanés terrifiants et glaciaux d'Abigail Mitchell, une jeune femme d’à peine 24 ans qu’on avait sauvagement torturée et assassinée. Personne ne mérite de mourir d’une façon aussi cruelle, mais elle était sans doute de ceux qui le méritaient le moins.

    Rendre justice à Abigail était une autre bonne raison de remettre une nouvelle fois les pieds dans le Kansas.

    Chapitre II

    Après m’avoir imposé, à l’époque, de me débrouiller tout seul en Arizona, Wharton me fit un petit cadeau : Tom rejoindrait l’équipe dès que je le demanderais. Cette fois-ci, je ne pourrais pas compter sur un bureau du shérif aussi formidable et bien équipé que celui du comté de Maricopa, à Phoenix. Pour ne pas paraître aussi mesquin qu’à l’accoutumée, je décidais d’attendre quelques jours, tout au plus. J’espérais impatiemment collaborer avec mon collègue et j’estimais qu’il allait jouer un rôle essentiel dans l’enquête, compte tenu des circonstances et de l’environnement. Il savait mieux que personne se fondre dans la population de ces comtés de l’Amérique profonde et gagner la confiance des gens, comme s’il faisait partie de leur famille depuis toujours. Telle était la qualité principale de Tom, outre son bon sens. Moi, j’étais de l’autre côté de la balance. Qui plus est, il connaissait déjà Worth, ils s’entendraient bien dès le départ. Il n’y aurait ni querelle ni défaut à gommer. C’était un atout, surtout quand on arrive tout droit de Washington et qu’on n’est pas franchement le bienvenu. 

    En arrivant une nouvelle fois à l’Aéroport International de Kansas City, un léger frisson me parcourut. Il était inévitable que des centaines de souvenirs me reviennent en mémoire, et il était tout aussi normal que je pense, avec une certaine affliction, que Patrick Nichols purgeait sa peine à quelques kilomètres de là, dans la prison de moyenne sécurité de Leavenworth. Nous sommes des agents spéciaux du FBI, mais nous n'en restons pas moins des hommes, avec leurs sentiments, leurs erreurs et leur incapacité, parfois, à contrôler leurs émotions, même si notre formation vise précisément le contraire.

    Le large sourire du lieutenant Jim Worth vint me tirer des abîmes et me réconforta.

    - De retour à la maison, Ethan.

    - Si je peux dire que le Kansas est ma maison, c’est seulement parce que tu y habites, dis-je en étreignant Worth.

    - Merci d’être venu à ma rescousse. Je t’assure que je ne t’aurais pas dérangé si je n’étais pas aussi désabusé.

    - Tu ne me déranges jamais. En plus, j’allais choper des escarres à force de rester les fesses posées dans mon fauteuil à Quantico. Depuis l’affaire en Arizona, je n'ai pas quitté Washington. Tu me connais, ça ne me convient pas de rester trop longtemps en compagnie des bureaucrates.

    Jim éclata de rire, car, pour lui, c’était ce que j’étais, un foutu bureaucrate, à tel point que, parfois, je demandais l’autorisation de pouvoir prendre l’air et de partir loin du bureau donner un quelconque coup de main. Lui, en revanche, était un homme d’action qui n’hésitait pas à se mettre dans le pétrin jusqu’au cou. Quant à moi, la boue m’avait à peine éclaboussé les chaussures une fois ou deux. Nous vivions sur deux planètes totalement différentes.

    Le lieutenant me conduisit à Topeka à bord d’un magnifique SUV flambant neuf. J’étais ravi qu’il ait pris du galon, après autant d’années passées dans le minuscule bureau du shérif du comté de Jefferson.

    - Je constate qu’on te chouchoute, dis-je, en caressant le tableau de bord du véhicule.

    - Nous avons un peu plus de moyens, mais ne vas pas croire que ce soit comme à Phoenix. Là-bas, on leur graisse la patte. Leurs installations ont l’air tout droit venues du futur.

    - Tu les as visitées ?

    - Non, pas du tout. Quand j’ai su que tu t’y rendais, j’ai regardé sur Internet, par curiosité. Tu me manques beaucoup, Ethan. Tu me manques presque tous les jours.

    Les paroles de Jim m’emplirent d'émotion. Je tournai la tête et m’aperçus, avec une certaine tristesse, que, sur le ruban de l’Interstate 70, nous arrivions à hauteur de Lawrence, qui défilait sur notre gauche. Je repensai à Sharon Nichols et à tout ce que cela avait entraîné dans ma vie professionnelle et personnelle.

    - Tu me manques aussi, Jim. Les gars comme toi sont rares par ici. On peut les compter sur les doigts d’une main.

    Le lieutenant avait à peine écouté ce que je venais de lui dire. Il était futé, il avait bien vu comment j’avais réagi, de l’autre côté du fleuve Kansas, à la vue du panneau qui indiquait la sortie vers Lawrence.

    - Ne te retourne pas sur le passé, Ethan. Pense à ce bébé qui arrive, à Liz, à cette affaire... Concentre-toi sur l’avenir. Le passé ne sert à rien.

    - J'essaie, mon ami, j’essaie. Mais n’oublie pas que je suis psychologue, même s’il m’arrive parfois de l’oublier moi-même. Ce que tu es, ce que je suis, tout repose sur les tonnes de vécu qui font notre ciment. C’est comme ça pour tous les êtres humains, que nous le voulions ou non.

    - Mais certains se contentent de regarder par terre tandis que d’autres visent le sommet. J’aimerais que tu fasses partie de la deuxième catégorie, OK ?

    J’acquiesçai et je laissai le souffle de la climatisation me frapper en plein visage, comme s'il pouvait laver mon esprit de toutes ses saletés.

    - On arrive. J’espère que l’hôtel que je t’ai réservé te plaira. Il n’y a rien de mieux dans le coin, murmura Worth en changeant de sujet.

    - C’est à côté de ton bureau ?

    - Oui, plus ou moins. Je sais que c’est ce qui t’importe le plus. Mais, au moins, tu seras à ton aise.

    - Je vais en avoir besoin. Cette affaire est complexe.

    Mon collègue changea immédiatement d’expression. Disparus les sourires et les gestes prévenants. On aurait dit qu’il avait pris dix ans d’un coup.

    - Nous avons plusieurs affaires à traiter, Ethan, mais celle d’Abby, cette gamine, m’obsède complètement. Mais je ne vais pas t’assommer avec ça aujourd’hui, je veux que tu te reposes. Je sais parfaitement que dès que tu auras jeté un œil au dossier et que tu auras examiné les photos, tu ne manqueras pas de me donner ton point de vue. Je veux te voir en forme demain. J’ai besoin que tu sois au mieux de tes capacités, parce que, sans ton aide, jamais nous ne résoudrons cette affaire. Et si je ne peux pas la résoudre, je ne trouverai plus jamais le repos.

    Chapitre III

    Abigail Mitchell avait été vue en vie pour la dernière fois en début d’après-midi, par une belle journée de la mi-février. Elle avait quitté la maison de ses parents, dans les environs de Salina, et on supposait qu'elle s'était rendue à Wichita avec sa propre voiture, pour passer un bon moment avec des amis. Son cadavre avait été découvert par un groupe de bénévoles, supervisés par un agent de police du bureau du shérif de Salina, dix jours plus tard, dans une zone boisée proche du lac Kanopolis, à quelques kilomètres de son domicile.

    Deux des bénévoles avaient dû être pris en charge après une crise d'angoisse, tant la scène était terrifiante. Heureusement, moins d’une demi-heure plus tard, le périmètre avait été bouclé et seuls les médecins légistes à la recherche de preuves et d'indices étaient autorisés à franchir le cordon.

    Le cadavre d’Abby, comme la surnommait son entourage, se trouvait au centre d’un cercle formé de pierres de différentes tailles. La jeune femme était allongée sur le dos, dans une position qui rappelait vaguement L’Homme de Vitruve de Léonard de Vinci, ce qui ne manqua pas de faire naître des centaines d’hypothèses chez les enquêteurs. Le corps présentait des plaies peu profondes sur les membres et sur le ventre. Mais elle en portait une autre, béante, sur le côté gauche de sa poitrine, par laquelle, après lui avoir brisé et déplacé plusieurs côtes, on lui avait ôté le cœur. Le visage était intact, mais il avait été outrageusement maquillé. Les longs cheveux raides de la victime couraient le long de ses tempes pour reposer sur ses épaules. On lui avait posé un diadème de fleurs des champs sur le front. Si l’on s’en tenait à la photographie de ce visage, on pouvait voir une jeune et jolie hippie qui s’était endormie au beau milieu d’un festival de musique.

    Par chance, le bureau du shérif de Salina avait rapidement demandé la coopération de la police de Topeka, et l’affaire avait immédiatement été confiée à Jim Worth. Cela avait permis d’éviter les erreurs auxquelles j’avais été confronté lors de mon premier séjour dans le Kansas, pour traiter ce qu’on avait appelé Les crimes bleus.

    D’après ses amis, Abigail n’était jamais arrivée à Wichita. D’après les relevés des balises déclenchées par son téléphone portable, elle n’avait parcouru que quelques kilomètres sur l’Interstate 35 en direction du sud, après quoi elle avait pris la sortie 78 vers Lindsborg ; donc quelque chose, ou quelqu’un, l’avait fait changer d’avis ou un imprévu était survenu. Son portable avait ensuite cessé d’émettre le moindre signal, ce qui pouvait indiquer que sa batterie était à plat ou que son meurtrier présumé avait détruit l’appareil. On ne trouvait ce téléphone nulle part. En revanche, on retrouva la voiture de la jeune femme, bien avant son corps, ce qui laissait déjà présager une issue tragique. À peine 48 heures après sa disparition, un agriculteur la retrouva garée près de Winchester Road, au beau milieu d'un champ de céréales desséché, à peine masqué par une poignée d'arbres faméliques et quelques mauvaises herbes.

    Les légistes avaient conclu avec certitude que la victime avait subi un blocage neuromusculaire total et que son foie présentait des taux importants de rocuronium. Ce type de paralysie ôte à la victime toute capacité à se défendre, du fait de la perte de force musculaire, et permet à son agresseur d'agir à sa guise, dans le plus grand calme. L'idée est terrifiante, mais à aucun moment la victime ne perd conscience. Ce produit pharmaceutique est utilisé pour faciliter les interventions cliniques, surtout lorsque le patient doit être intubé, mais il s'accompagne généralement d'analgésiques et de sédatifs pour éviter la douleur. À l’évidence, le tueur lui avait administré la dose parfaite de rocuronium – trop faible, elle n'aurait eu que peu d'effet, trop forte, elle aurait provoqué la mort - pour pouvoir disposer d'elle comme bon lui semblait. C'était non seulement le signe d'une perversion démesurée, car les nerfs transmetteurs de la douleur étaient restés actifs en permanence, mais aussi de grandes connaissances médicales. Un anesthésiste, telle était l’hypothèse la plus plausible.

    La cause de la mort était un arrêt cardiaque. La jeune femme était restée en vie jusqu’à ce qu’on lui retire le cœur. Cinq mois plus tard, ces informations n’avaient toujours pas été rendues publiques et n’avaient pas été communiquées aux parents, afin de leur éviter de nouvelles souffrances inutiles.

    D’après l’autopsie, Abigail était morte environ neuf jours avant la découverte de son cadavre, mais il était difficile de déterminer l'heure précise de son décès. Dans cette région, février avait été froid et sec, et les légistes n’avaient que peu de matière sur laquelle s’appuyer pour donner une estimation. Le cadavre ne présentait presque pas de signes de décomposition ni d’autre activité causée par des insectes, ce qui n'aurait été observé que deux mois plus tard. Ainsi, tous étaient parvenus à la conclusion qu’elle

    Enjoying the preview?
    Page 1 of 1