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Le Double Discours : Tariq Ramadan le jour, Tariq Ramadan la nuit...
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Ebook563 pages8 hours

Le Double Discours : Tariq Ramadan le jour, Tariq Ramadan la nuit...

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About this ebook

Tariq Ramadan est-il un islamiste qui se fait passer pour un modéré, ou un sataniste qui se fait passer pour un musulman ?

En s’appuyant sur une analyse stylistique de son œuvre, des témoignages directs, mais aussi le Coran et la Sounna, Lucia Canovi démolit l’image de marque de l’islamologue suisse et rétablit la vérité sur l’Islam… et sur lui. Le Double discours restera dans les annales comme une enquête passionnante ainsi qu’une œuvre salubre et démystificatrice.

LanguageFrançais
Release dateOct 14, 2017
ISBN9781386139140
Le Double Discours : Tariq Ramadan le jour, Tariq Ramadan la nuit...
Author

Lucia Canovi

Lucia Canovi est née en 1973. Elle gagne six prix littéraires entre 1987 et 1994. Agrégée de lettres modernes, elle abandonne l'enseignement pour se consacrer à l'écriture. Elle est l'auteur de plusieurs blogs, d'un recueil de citations et de proverbes, et d'un livre-phare : "Marre de la vie ? Tuez la dépression avant qu'elle ne vous tue !" (à paraître sur smashwords) Mariée au meilleur mari de l'univers, Lucia Canovi est la mère d'une petite fille ayant beaucoup de charisme, l'air scrutateur, et pour l'instant quatre dents.

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    Le Double Discours - Lucia Canovi

    Première Partie

    Oups...

    Chapitre I

    Le « meilleur des savants » ?

    Selon Tariq Ramadan, le fait de commettre des bourdes à répétition n'est pas du tout un problème :

    « ...le meilleur des savants n'est pas celui qui fait le moins de fautes, mais celui qui tout en faisant des fautes, reconnaît qu'il a fauté. »⁴²

    Le meilleur modèle, dit encore Ramadan, est celui qui est imparfait :

    « le modèle n’est modèle que parce qu’il est imparfait, faillible, humain. »⁴³

    « le meilleur modèle, ce n'est pas celui qui est parfait, le meilleur modèle, c'est celui qui gère ses imperfections. »⁴⁴

    Sachant que gérer ne signifie pas « corriger, supprimer » mais uniquement « administrer, diriger, gouverner, manier », il est clair que le meilleur modèle, le meilleur savant, est bourré de défauts et commet une foule d'erreurs dont il tire le meilleur parti possible, comme un entrepreneur exploitant au maximum ses employés dociles.

    Toujours dans le même ordre d’idée, Tariq Ramadan affirme :

    « Ainsi le Prophète est-il un modèle pour les musulmans, non seulement par l’excellence de son comportement, mais aussi par les faiblesses de son humanité... »⁴⁵

    Apparemment, nous devrions donc chercher à imiter le Prophète dans ses défauts (lesquels ?) et pas seulement dans ses qualités… Ainsi tout colle, tout se recoupe et se confirme : l’idéal, c’est de faire des erreurs, d’avoir imperfections et des faiblesses !

    Dans les pages suivantes, nous allons voir que l'islamologue suisse pourrait bien être, selon sa conception très personnelle des choses, le meilleur des savants et le meilleur des modèles.

    Syllogisme ou sophisme ?

    Tariq Ramadan est à la fois islamologue et professeur de philosophie : à ces deux titres, il devrait connaître et maîtriser la logique, car l’islamologie est définie comme l’étude rationnelle – et donc logique – de l’Islam, tandis que la logique est généralement considérée comme l’une des branches de la philosophie.

    Mais est-ce bien le cas ?

    Dans L’autre en nous, Tariq Ramadan nous donne ce qui est, d’après lui, un exemple de syllogisme aristotélicien :

    « Le syllogisme aristotélicien est imparable : si vivre est souffrir et vivre est aimer alors aimer est souffrir. »⁴⁶

    En d’autres termes, si A est B, et si A est C, alors C est B. Vérifions tout de suite la validité de ce raisonnement en le transposant à un autre domaine : si le cheval (A) est un mammifère (B), et que le cheval (A) est un animal qui a quatre pattes (C), alors un animal qui a quatre pattes (C) est un mammifère (B)… Et les lézards alors ?

    Voici un autre exemple, à l’absurdité peut-être plus apparente, de pseudo syllogisme ramadanesque :

    Si sauter en parachute (A) est dangereusement stupide (B), et sauter en parachute (A) est faire du sport (C), alors faire du sport (C) est dangereusement stupide (B).

    Conclusion beaucoup trop générale, car on peut très bien faire du vélo d’appartement ou de l’aquagym : c’est du sport aussi.

    Il y a indubitablement quelque chose qui cloche dans le raisonnement que Tariq Ramadan présente comme un exemple de syllogisme, puisque sa conclusion peut être fausse quand bien même ses prémisses sont vraies… Ce que le professeur à Oxford présente comme un syllogisme imparable n’est en réalité qu’un sophisme de troisième zone, un pseudo-raisonnement dénué de toute valeur intellectuelle.

    Voici l’exemple le plus canonique du véritable syllogisme aristotélicien, qui n’a rien à voir avec ce que raconte Tariq Ramadan :

    Tous les hommes sont mortels,

    Socrate est un homme,

    Donc Socrate est mortel.

    Autrement dit, si A est B, et C est A, alors C est B.

    De bon ou de mauvais gré, il faut donc bien admettre que le brillant théologien a de sérieuses carences en logique. À l’instar d’un étudiant de première année particulièrement médiocre, Tariq Ramadan confond logique aristotélicienne (si a est b et c est a, alors c est b) et arithmétique (a = b et a = c, donc b = c).

    Mais bien sûr, cette bévue de débutant n’empêche pas l’islamologue d’être génial, puisque, nous le savons maintenant, la compétence d’un savant est mise en lumière par le nombre et la gravité des erreurs qu’il commet…

    Sept récipients ?

    Autre bévue :

    « ...les sept récipients de Jésus et les sept sacrements.... »⁴⁷

    Oui, il y a bien sept sacrements dans l’église catholique, mais d’où Tariq Ramadan sort-il ces « sept récipients de Jésus » ? Depuis quand Jésus a-t-il des récipients ? Depuis quand en a-t-il sept ?

    Si Tariq Ramadan a des informations à ce sujet, il serait bon qu’il les communique au Pape, car ni lui ni la Bible ne sont au courant de l’existence de ces sept récipients. Et par la même occasion, Tariq pourrait aussi nous dire ce que ces sept mystérieux récipients contiennent…

    Un roman ?

    Une autre erreur tout aussi surprenante se trouve dans L’autre en nous :

    « Dans son roman historique La Sorcière, l'écrivain français Michelet décrit les étapes de l'ascension de la femme-sorcière au cœur de la nuit, « à la lumière de la lune », avec les messes noires, le contre-pouvoir, le vrai pouvoir. »⁴⁸

    Jules Michelet n’est pas un romancier, c’est un historien ; La sorcière n’est pas un roman historique, c’est un essai historique… oups ! Et Tariq Ramadan ne se contente pas de baptiser cet essai roman, il va plus loin, beaucoup plus loin même, puisqu’il « résume » ce roman qui n’a jamais existé !

    Dans l’essai historique de Michelet, il n’est absolument pas question de « l'ascension de la femme-sorcière au cœur de la nuit » – ou uniquement de son ascension sous forme de fumée, après qu’elle ait brûlé sur un bûcher. Chez Michelet, la sorcière ne triomphe pas, elle n’accède pas au « vrai pouvoir » ; Michelet dépeint au contraire en détail la terrible répression dont les sorcières ont fait l’objet. Mis à part le thème de la sorcière, ce que raconte Tariq Ramadan n’a donc rien à voir avec l’essai historique de Michelet.

    Difficile, dans ces conditions, de considérer son inexactitude comme une erreur involontaire : le théologien suisse fait tout simplement fi de la réalité. Il fabule en toute liberté, sans se soucier le moins du monde des faits. S’il y a un roman, c’est Tariq Ramadan qui en est l’auteur, pas Jules Michelet !

    Et quand l’islamologue parle de l’Islam, ça ne s’arrange pas, loin de là...

    Chapitre II

    Des erreurs sur l'Islam

    L'Islam n'est pas une religion mystérieuse et ésotérique qui supporterait également bien une multitude d'interprétations contradictoires mais légitimes : on ne peut pas dire n'importe quoi sur l'Islam.

    Et cependant, de nos jours, les prédicateurs les mieux médiatisés ne s'en privent pas. Ils s’en donnent même à cœur joie. Cela va d'Ousemane Timera affirmant tranquillement que l'Islam « n'est pas une religion de monothéistes » et ajoutant avec tout autant de naturel qu’en fin de compte l’Islam n’est même pas « une religion », à Hassan Iquioussen expliquant qu'un musulman peut en tuer un autre, ce n'est pas un problème, tous deux s'ébaudiront ensemble au paradis⁴⁹.

    Les erreurs volontaires ou involontaires commises par Tariq Ramadan ne sont donc pas, hélas, des fausses notes isolées ; elles s'intègrent au contraire dans une cacophonie quasi-générale. Elles n'en valent pas moins la peine d'être relevées et analysées, puisque les musulmans qui font confiance à l’islamologue suisse sont encore fort nombreux.

    Pour laisser à Tariq Ramadan le bénéfice du « bon soupçon » qui est dû à toute personne prononçant l'attestation de foi, nous supposerons aussi longtemps que possible que lorsqu’il s'égare, il le fait en toute innocence, sans la moindre arrière-pensée, tel le chaperon rouge se dirigeant vers le Grand Méchant Loup en s'imaginant rendre visite à sa grand-mère.

    L'attestation de foi défigurée

    Dans Le génie de l'Islam, Chapitre 2, Tariq Ramadan déclare :

    « L'homme ayant témoigné, par le pacte originel, que Dieu est bien son Seigneur, l'entrée consciente en Islam s'effectue par un nouveau témoignage, une attestation qui fait écho audit pacte : j'atteste qu'il n'y a de dieu que Dieu.»⁵⁰

    L'attestation de foi en Islam ce n'est pas « J'atteste qu'il n'y a de dieu que Dieu » comme le dit ici Ramadan, mais bien « J'atteste qu'il n'y a de dieu que Dieu et que Muhammad est Son serviteur et Son messager ». La deuxième partie de l'attestation est tout aussi cruciale que la première, car « il n'y a de dieu que Dieu » peut être revendiqué par n'importe quel déiste. Voltaire, par exemple, croyait à l'unicité de Dieu sans être musulman – il était même islamophobe.

    En attestant que Muhammad ﷺ est le messager de Dieu, le musulman exprime sa foi dans le Coran. Au travers de cette simple phrase, c'est son adhésion à tout le Coran, message divin descendu sur Muhammad ﷺ, que le musulman revendique. Cette seconde partie de l'attestation de foi en rassemble et résume ainsi une multitude d'autres. Par exemple, en attestant que Muhammad ﷺ est le messager de Dieu, le musulman atteste implicitement que Jésus ﷺ est le messager de Dieu, que le Jour du Jugement aura lieu, que le Paradis et l'Enfer sont des vérités, que la théorie de l'évolution est un mensonge, que Dieu est Juste et Miséricordieux, et bien d’autres choses encore.

    Pourquoi Tariq Ramadan ampute-t-il ainsi l'attestation de foi ?

    Sans doute était-il très fatigué le jour où il a écrit le chapitre 2 ; sans doute aussi n'a-t-il jamais relu ledit chapitre ; sans doute encore n'a-t-il fait relire son livre par aucun(e) musulman(e) avant de l'envoyer à son éditeur. C'est du moins toutes les suppositions que l'on doit faire pour lui trouver une excuse.

    Sans transition, passons à une autre erreur flagrante.

    Les six piliers de la foi

    En Islam, les six piliers de la foi sont :

    (1) croire en Dieu ;

    (2) croire en Ses anges ;

    (3) croire en Ses livres ;

    (4) croire en Ses messagers ;

    (5) croire au jour du Jugement ;

    (6) croire au destin, qu'il soit bon ou mauvais.

    Comme vous pouvez le constater, il n'y a aucune espèce d'ambiguïté sur les six piliers, qui sont signalés dans des hadiths mais aussi et surtout dans le Coran (enfin, cinq sont signalés) :

    « Quiconque ne croit pas en Dieu, en Ses anges, en Ses Livres, en Ses messagers et au Jour dernier, s'égare, loin dans l'égarement. »⁵¹

    Et bien, malgré cette clarté limpide, Tariq Ramadan s'emmêle les pinceaux :

    « Le credo musulman ('aqīdah) affirme – c'est l'un des six piliers de la foi – que Muhammad est le dernier Messager et Prophète envoyé aux Hommes. »⁵²

    Tariq Ramadan cafouille : certes, croire que Muhammad ﷺ est le dernier Messager de Dieu fait partie de la foi, mais cette conviction ne constitue pas en elle-même l'un des six piliers de la foi… Gardons à l’esprit que, selon Ramadan, le meilleur des savants n'est pas celui qui fait le moins de fautes, mais celui qui les gère le mieux – or Tariq Ramadan les gère avec un admirable doigté, puisque ses bévues, couacs et bavures passaient, jusqu’à ce jour, à peu près inaperçus.

    Passons à une troisième erreur, qui celle-là paraît complètement volontaire.

    Le sens du mot « Islam »

    Le nom Islam signifie « la soumission [exclusive au Dieu unique] ». Ce n'est pas un scoop, ce n'est pas un secret, et tout le monde est d'accord sur ce point.

    Tout le monde ?

    Non, pas tout à fait. Tariq Ramadan nie ce sens de « soumission », en commençant par défigurer la définition du mot

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