Rouge Baleine
By Perez Serge
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Thierry Guichard, Le Matricule des Anges (extrait)
Un auteur qui dérange
...Il arrive ainsi, que, dans certaines bibliothèques, les livres de cet ancien libraire aient du mal à trouver leur place, entre littérature jeunesse et littérature adulte (sauf Dommage pour moi, premier roman “adulte” paru chez Actes Sud). L’univers, plus douloureux que noir, de cet écrivain en effraie plus d’un. Pourtant, il suffit de lire ses romans, pour constater l’incroyable densité de l’amour qui s’y trouve. La Pluie comme elle tombe, fait d’ailleurs du sentiment amoureux le cœur du livre. Un garçon, réservé, désabusé, arrive en colonie pour débarrasser le plancher de ses parents en proie à de sérieuses difficultés financières. Une jeune fille, handicapée d’un léger strabisme et d’un sale caractère, arrive dans les mêmes lieux avec le même manque d’enthousiasme. Évidemment, elle va tomber amoureuse du garçon, si différent des autres. Mais, plutôt que de nous servir une histoire à la guimauve, où les soubresauts du cœur sont si charmants, Serge Perez choisit de rendre le garçon tout à fait imperméable au monde qui l’entoure. Pire, une des scènes inaugurales du livre, montre la noyade d’un compagnon du garçon, sous le yeux de celui-ci, indifférent, pour ne pas dire soulagé de voir disparaître un ami encombrant et stupide. On l’a compris : Serge Perez ne vise pas à l’éducation de ses lecteurs. Il cherche seulement à rendre compte d’une réalité inaudible, impartageable, interdite et pourtant presque quotidiennement vécue par les jeunes...
Perez Serge
Serge Perez est un auteur de littérature française, ces livres sont traduits en plusieurs langues. Il a publié à l'École des loisirs et chez Actes-Sud.
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Rouge Baleine - Perez Serge
Rouge Baleine
Serge Perez
Table des matières
Du même auteur
Note de l’auteur
1
2
3
4
5
Chapitre 1
7
8
9
10
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Chapitre 3
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54
Du même auteur
À l’École des loisirs
Dans la collection Médium
Comme des adieux (épuisé)
J’aime pas mourir (épuisé)
Les oreilles en pointe (épuisé)
La pluie comme elle tombe (épuisé)
Love
Dans la collection Neuf
Deux étoiles bleues
https://www.ecoledesloisirs.fr/
Chez Actes Sud
Dommage pour moi
https://www.actes-sud.fr/
Prochainement, nouvelle édition en format numérique de tous les ouvrages épuisés.
Pour la première édition
© 2000, l’École des loisirs, Paris
Dépôt légal : novembre 2001
https://www.ecoledesloisirs.fr
Pour la deuxième édition
© Perez Serge, novembre 2017
serge.perez@me.com
Note de l’auteur
Une première édition de cet ouvrage est paru en 2000 à l’Ecole des Loisirs. Cette deuxième édition y apporte quelques corrections.
1
Un jour sur terre, il y a longtemps, très longtemps…
2
Et depuis le premier pas sur la Lune, c’était la plus belle des missions, la plus belle et de loin la plus enivrante, la première de l’homme en dehors du système solaire. Ainsi nous allions voir plus loin encore, jeter un œil sur ce qu’ailleurs nous proposait, rencontrer, sentir les promesses de l’Univers, tous les possibles, tous les espoirs, tous les rêves, tous les soulagements. Nous allions, de ce nouveau pas, sonder le ventre de la Voie lactée, fouiller ce ventre et ses milliards d’étoiles, et ses milliards d’enfants.
Car vivre sur Terre était pénible, pénible et bientôt impossible.
Terre épuisée, exténuée, Terre à bout de souffle, trop lasse maintenant pour contenir tes meurtrières colères, tes fleuves en crue et tes vents violents, tes avalanches et tes brasiers, Terre qui frémit, Terre qui tremble, Terre qui au hasard de tes peurs et parmi d’innommables douleurs avale tes enfants, tes propres enfants, Terre qui les brûle, les charrie, les noie, les broie… bientôt nul ne pourra se cacher, nul n’échappera.
Alors te fuir, s’enfuir, être loin, bien loin, ou n’être plus.
Depuis le premier pas sur la Lune, c’était la plus belle des missions, la plus belle et la plus enivrante. Bien que privée, financée par une tentaculaire et obscure corporation, tous les regards de tous les peuples regardaient fixement et d’un œil inquiet, dans chaque chambre, chaque salon, chaque lieu public, partout en fin de compte où voir était possible, l’écran d’un téléviseur diffusant ce jour-là le départ de cette ultime conquête. Tous les regards de tous les peuples ont vu d’un cœur unique et lourd s’élancer Verne I, fièrement, à travers un ciel limpide. Des milliards de mains applaudissaient, des milliards de larmes coulaient, des milliards de cris résonnaient tandis qu’on annonçait la réussite du lancement. La Terre allait fêter l’événement, et de longs jours, et de longues semaines encore. Pourtant, peu après Pluton, on n’eut jamais plus de nouvelles de ces trois hommes et trois femmes partis pour nulle part. Perdus corps et âme.
3
Cent cinquante ans ont passé...
4
Et seize autres missions vaines. Pourtant il fallut partir, partir et pour de bon. Les trois gigantesques cargos stationnaient en orbite, ils attendaient des missions Verne quelques nouvelles rassurantes sur leur destination, ils attendaient un signe, un signal, la route à suivre. Les matières les plus grises des sciences les plus prestigieuses patientaient à leur bord, les plus grands chimistes, les plus grands mathématiciens, astrophysiciens, biologistes, les plus grands botanistes… les plus grands, tous les plus grands se trouvaient là et attendaient. En d’autres temps, en des temps plus doux, il aurait fallu de bien colossales fortunes pour rassembler tant de savoir, seulement en ces temps-là, en ces temps amers, il avait fallu dépouiller et disséquer bien des suppliques et refuser bon nombre de candidats au voyage.
La corporation voulait une nouvelle Arche, sauver la vie que la Terre menaçait, et outre ces éminents scientifiques capables de vous refaire en un tour de bras ce que l’homme avait mis tant de siècles à concevoir, les fourmis, les blattes, les rats, les chevaux, les éléphants, les fleurs et les arbres… toute vie était aussi du voyage. Mais Verne tardait à trouver le chemin, et les exclus, chassés sans cesse aux portes des cargos, devenaient bien plus menaçants que la Terre. Bientôt on ne pourrait plus refouler ces flots de petits vaisseaux toujours plus nombreux, toujours plus hargneux qui désiraient corps et âme se rallier au voyage.
Si Bien qu’il fallut partir, partir et pour de bon, partir sans savoir la direction, sans savoir où aller, sans rien savoir sinon que ce voyage serait long, très long et que ceux qui étaient partis ne seraient de toute façon pas de ceux qui arriveraient enfin.
Laissant derrière eux une Terre bleue mais moribonde, laissant derrière eux des milliards de vies condamnées, les trois cargos, lourds et lents, s’engouffrèrent en silence dans la nuit céleste.
5
Et des milliers d'années plus tard...
Chapitre 1
C’était au matin, un vent glacial balayait le sol de cette vieille et triste planète, çà et là s’élevaient très haut vers le ciel quelques tourbillons de poussière ocre. La lumière vive déjà mais rouge encore donnait l’impression d’un paysage tout en feu. L’air, enfin, avait comme un léger goût de cuivre .
Tom et Laura, emmitouflés dans de lourds manteaux de peau, se tenaient par la main. Ils sautillaient de temps en temps à pieds joints pour lutter contre le froid saisissant. Ainsi que chaque jour à cette heure, ils attendaient sous ce petit abri de vieilles tôles rouillées l’astrobus qui les mènerait vers les TIE, Terres des initiations et des enseignements. Les TIE sont constituées de trois petites planètes où vont et viennent des milliers de couples de toute la Voie lactée. Là-bas, chacun y apprend la vie de telle sorte que, l’enseignement terminé, chacun est prêt à servir un intérêt bien particulier de l’Univers. Tom et Laura y suivaient leur second cycle, ignorant toutefois quel serait leur métier, car ces statuts ne sont révélés qu’après la majorité, voilà des choses qui pour le moment ne les concernaient pas.
De la main, Laura montrait le ciel encombré, elle s’inquiétait d’y voir passer tant de Baleines Rouges. La saison des grandes migrations commençait ainsi que le ballet incessant de ces énormes cétacés. Lentement, elles traversaient cette galaxie pour se rendre nul n’a d’ailleurs jamais su où, car elles détiennent un secret, un secret bien jalousé et tant convoité par les hommes. Lorsqu’elles quittent cet espace, elles s’élancent bien plus vite que la plus vive des lumières.
Nul ne sait d’où elles viennent et nul ne sait où elles vont, nul n’explique leur présence dans cet univers. La légende veut qu’en des temps très reculés, elles se soient égarées lors d’un orage magnétique. Elles errent depuis en quête d’un signal, d’un passage et leurs chants ressemblent à de longues plaintes, des pleurs lancinants, leurs chants ressemblent à des appels éperdus. On raconte que depuis des milliers d’années les Baleines Rouges espèrent être entendues pour enfin retrouver les leurs, l’univers qu’elles auraient quitté, leur vie à jamais perdue.
Souvent, Tom et Laura rêvaient de les sauver de cet éternel naufrage, ils rêvaient secrètement de leur ouvrir enfin les portes de cette prison, de les libérer de cette tristesse qui pèse sur chacun de leurs souffles.
C’était un vœu, une mission qu’ils gardaient bien pour eux, bien cachée tout au fond de leur âme, en un endroit où aucun lecteur de pensée ne peut accéder. Car si par malheur leur rêve avait été découvert lors d’une des nombreuses séances d’évaluation, même si ces rêves étaient bien plus le fruit de leur naïveté que d’une quelconque