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A TRAVERS L'HISTOIRE DE LA COMMUNAUTE JUIVE DE TOULOUSE
A TRAVERS L'HISTOIRE DE LA COMMUNAUTE JUIVE DE TOULOUSE
A TRAVERS L'HISTOIRE DE LA COMMUNAUTE JUIVE DE TOULOUSE
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A TRAVERS L'HISTOIRE DE LA COMMUNAUTE JUIVE DE TOULOUSE

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About this ebook

Cette étude est une recherche sur l'existence de la Communauté Juive et des communautés juives à Toulouse et dans le Comté de Toulouse au Moyen Age qu'à l'expulsion définitive de 1394 et partir du XVIIe siècle. Elle regroupe un grand nombre de documents tirés de différentes archives : nationales ou municipales. Ainsi elle rappelle les avanies que subirent les fils d'Israël sous les différents seigneurs au Moyen Age ainsi que celles infligés aux Marranes (crypto-juifs) qui tentèrent de s'installer dans la cité rose après la révocation de l'Edit de Nantes. Sous la Révolution française différents groupes juifs s'installèrent à l'ombre des Capitouls et y firent souche mais l'histoire les a encore rattrapés : l'antisémitisme fut virulent durant toute l'Affaire Dreyfus. Pourtant dès 1870, les Juifs toulousains firent montre de leur patriotisme et combattirent auprès de leur aumônier militaire : Léon Oury, aïeul du cinéaste Gérard Oury. Ce travail démontre aussi que de nombreuses personnalités sont issues de cette communauté ou y eurent un rapport : Bernard Lazare, Ephraïm Michael, Catulle Mendés, les Pereire, Jean Cruppi, les Sorano, etc. On verra que la fonction publique et l'armée seront un moyen de promotion sociale, notamment pour Léon Cohn, Préfet ou le capitaine Lévy. Parmi les résistants de la Second Guerre Mondiale, il y aura cette figure de proue : Marcel Langer...
LanguageFrançais
Release dateJan 2, 2018
ISBN9782322149070
A TRAVERS L'HISTOIRE DE LA COMMUNAUTE JUIVE DE TOULOUSE
Author

Frederic Viey

Frédéric VIEY, 68 ans, cadre communautaire à la retraite, ancien secrétaire du CCJ 77, ancien membre de la Commission Française des Archives Juives, Guide-Conférencier : le Paris Juif, etc. Auteur de plusieurs livres et articles sur l'histoire du Peuple Juif en France et dans le Monde : Fontainebleau/Avon, Journal d'une communauté juive de la Révolution à nos jours, Histoire des Juifs de Seine et Marne, Le livre Mémorial des Juifs de Seine et Marne durant la Seconde Guerre Mondiale, Organisateur de voyages à thème juif : en Chine, en Ouzbékistan, au Portugal, en Israel. Participation sur l'histoire des Juifs de Toulouse sous la direction de Monique-Lise Cohen, d'Elie Szapiro et de Pierre Léoutre. En collaboration avec Franck D'Almeyda : ''Les Juifs du Nord et de Picardie''. Participation à la rédaction de biographies notamment de Marcel Proust, de Paul Louis Weiller. Participation aux ''Entretiens d'Auxerre'' autour de la figure de Léopold Javal ; député de l'Yonne, organisé par Léo Hamon, Participation au DVD : ''Les Juifs de France'' sous la direction de Mme Béatrice Philippe. Amateur éclairé sur l'histoire des Juifs de Chine et notamment de la communauté de Kaifeng. Membre de la Communauté Juive de Fontainebleau. Membre de Société d'histoire de Fontainebleau et sa région. Rédacteur dans la Revue ''Fontainebleau, la revue d'histoire de la ville et de sa région''. En préparation : ''Notices sur les toponymes juifs, les juiveries, les groupements et les Communautés Juives de France à travers les Âges''.

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    A TRAVERS L'HISTOIRE DE LA COMMUNAUTE JUIVE DE TOULOUSE - Frederic Viey

    Sommaire

    Introduction

    Le Languedoc au Moyen-Âge

    Grandes dates de l’histoire du Languedoc

    Population Juive à Toulouse à travers les âges.

    La colophisation

    La Croisade des Albigeois

    Louis IX et les Juifs

    L’expulsion des Juifs en 1306.

    Massacre de Verdun-sur-Garonne

    Être ou ne pas être régnicoles !

    Les Juifs et l’Argent

    Les savants Juifs en Languedoc

    DE LA RENAISSANCE À L’ÉMANCIPATION DÉFINITIVE

    Les Juifs ont-ils du cœur ?

    Les Juifs du Comtat Venaissin et les Marranes Grandes dates de l’histoire du Languedoc

    Des marchands juifs à Toulouse au XVIIIème siècle

    Le Commerce des Juifs avignonnais en Languedoc

    L’abbé Antoine Guénée, un philosémite des « Lumières ».

    Les Prodromes de la Révolution

    Les émissaires Juifs de la Terre Sainte

    Napoléon et les Juifs de Toulouse

    Population Juive en Haute-Garonne au XIXe siècle

    Un Comité de l’Alliance Israélite Universelle à Toulouse.

    Isaac Pereire, candidat malheureux à la députation dans l’Aude

    Les Pereire en Gare de Matabiau à Toulouse.

    Les réfugiés de l’Est à Toulouse

    L’Affaire Dreyfus à Toulouse

    Les émeutes antijuives à Toulouse

    Lexique

    Bibliographie

    Remerciements

    Introduction

    L'histoire médiévale du Languedoc et principalement du Midi-Pyrénées fait l'objet de recherches culturelles et scientifiques très importantes. Si aujourd'hui, les Cathares sont le pôle d'attraction des études religieuses de cette région, le Judaїsme et le Protestantisme y sont également à l'honneur. Les excuses publiques du Pape Jean-Paul II à l'encontre des Juifs et des Protestants notamment en ce qui concerne la St-Barthélémy, pendant les Journées Mondiales de la Jeunesse, ont fait l'effet d'une bombe salutaire dans le monde oecuménique et vont sans doute relancer l'engouement du Savoir sur ces trois courants religieux. Pourtant, il serait malheureux que les us et coutumes des Musulmans dans le Midi de la France au Moyen-Âge restent inconnus du public car elles s'intégrèrent dans l'élément civilisateur qui se développa des Pyrénées aux contreforts des Alpes. En ce qui concerne le Judaїsme, le milieu universitaire a beaucoup travaillé et a édité un certain nombre de publications importantes sur les Juifs à différentes périodes du Moyen-Âge. En commençant cette étude sur l'histoire des Communautés Juives de Toulouse, mon but était de proposer un manuscrit grand public, un livre 'populaire". Malgré tout, je ne voulais en aucune maniére extraire l'histoire des

    Communautés Juives de Toulouse du reste de l’histoire des Juifs du Languedoc et de Provence, bien au contraire, ces histoires s’insèrent du microcosme au macrocosme dans l’histoire générale des Juifs de France depuis la période romaine jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale. Si à l’époque médiévale, la situation matérielle et morale des Juifs vivant au sud de la Loire (Aquitaine, Languedoc et Provence) était supérieure à celle des Juifs du nord de la France, cette période heureuse ne dura qu’un temps très court. À travers cette étude, le lecteur pourra se rendre compte de l’amenuisement de cette supériorité découlant de la pénétration progressive de l’influence capétienne en Septimanie, entraînant ainsi la Croisade contre les Albigeois, le rattachement du Languedoc à la Couronne de France et la révolte des Pastoureaux. Or est-il déjà possible de différencier les groupes juifs de l’hexagone entre ‘’Tsarfatim’’ comme ont été appelés les Juifs du nord de la France ; en Anjou, au Poitou, en Bretagne, en Normandie, en Picardie, en Ile-de-France, en Orléanais, en Bourgogne et en Champagne, et les Juifs du Midi de la France ? Il ne fait aucun doute que les Juifs d’Occitanie, du Languedoc et de Provence, même s’ils ne sont pas originaires d’Espagne, furent fortement influencés par le ‘’Séfardisme’’ des Juifs espagnols. Ce début de schisme donna naissance aux courants ‘’Ashkénaze’’ et ‘’Séfarade’’. Compte tenu de ces constatations, l’histoire des ‘’Kéhilot’’ (Communautés Juives) du Nord et du Sud se rejoignit quand même dans le même désastre : l’expulsion définitive des Juifs de France en 1394. Ce désastre fit naître dans le Comtat Venaissin, ancienne possession des Comtes de Toulouse, une émergence très particulière : ‘’Les Juifs du Pape’’. Les histoires des Juifs de Toulouse, ce sont bien sûr celles des Juifs du Comté de Toulouse, de Lodève, d’Agen, du Gévaudan, d’Albi, de Moissac, de l’Isle-sur-Jourdain, de Verdun-sur-Garonne, de Verfeil et de Pamiers. Ces histoires ont eu immanquablement des incidents sur la vie des Communautés Juives de Narbonne, de Carcassonne, de Perpignan, de Béziers, de Montpellier, de Pézenas, de Nîmes, etc. Aussi pour écrire cette étude, j’ai voulu délibérément un style saccadé, haché, décousu et dépouillé car il me donnait la possibilité d’exprimer un rythme. Ce rythme trouve toute sa réalité dans les paroles de ‘’Nuit et Brouillard’’ de Jean Ferrat : ‘’Combien de tours de roues, d’arrêts et de départs qui ne finissent pas de distiller l’histoire… Ces quelques mots sont en effet à l’image du vécu et de la vie quotidienne des Communautés Juives en France au Moyen-Âge : les expulsions, les extorsions les prises d’otages, les colophisations, les confiscations de livres sacrés, les brûlements du Talmud, le port de la rouelle ou d’habits distinctifs, les accusations de meurtre rituel, de profanation d’hostie, les conversions forcées, et les procès pour relaps ; combien d’avanies que dût encore subir Israël dans le Languedoc de Wamba, roi des Wisigoths à Charles VI, roi d’un royaume revendiqué par les Plantagenet. Entre l’Arianisme et le Christianisme, le Judaïsme a eu du mal à trouver sa place sur cette terre de troubadours. L’expulsion de 1394 a-t-elle rapporté assez d’argent, spolié ou extorqué aux Juifs, pour financer la Guerre de Cent ans ? Est-ce une conception marxiste de l’antisémitisme au Moyen-Âge ? Au fil des pages le lecteur pourra se rendre compte que l’expulsion des Juifs du Languedoc en 1306 servit, entre autres, à régler les dettes engendrées par la guerre en Guyenne. À la fin de la ‘’Reconquista espagnole’’, un peu avant l’expulsion des Juifs d’Espagne décrétée par Ferdinand et Isabelle la Catholique et qui sera suivie par celle des Juifs Portugais, les marranes ont eu le tort de croire qu’ils pourraient se réimplanter à brève ou longue échéance chez les Capitouls. Toujours est-il que Toulouse fut une plate-forme dans la filière d’évasion vers Venise et Amsterdam pour les Juifs de la Péninsule Ibérique. Dans cette capitale du Sud-Ouest, l’impossibilité pour les Juifs d’y prendre pieds était double ; elle était d’ordre religieux et d’ordre économique. Il y avait en France des problèmes latents entre les Protestants et les Catholiques et l’influence des Protestants était très proéminente dans le Midi notamment dans les Cévennes et le Sud-Ouest. L’Église ne tenait pas à voir sur cette terre occitane un troisième parti qui puisse contester son autorité. En second lieu, jusqu’à la deuxième moitié du XVIIIe siècle, les marchands de Toulouse firent tout pour préserver leur chasse gardée et pour enrayer la présence de quelque concurrence que cela soit et particulièrement celle des Juifs. Cette concurrence se faisait au niveau de toutes les corporations et de toutes les guildes : vente d’étoffe et de soie, de mules et de chevaux, de bijoux et de bien d’autres… Il ne faut pas oublier que chaque métier était représenté par un ‘’Saint’’ et que cette ‘’confrérie’’ élisait chaque année son bâtonnier. Cette situation rendit difficile l’entrée des Juifs dans les corporations d’arts et métiers même après la Révolution. L’autodafé toulousain de 1685 était très significatif : il arrêtait le culte des crypto-juifs espagnols et portugais ainsi que leur commerce, ne se trouvait-il pas parmi les condamnés l’ancêtre de la célèbre famille Gradis ! Cette année fut aussi une date significative puisqu’elle fut celle de la Révocation de l’Édit de Nantes par celui de Fontainebleau ainsi que celle de la promulgation du ‘’Code Noir’’ interdisant aux Juifs de s’installer dans les colonies antillaises de la France et de pratiquer la traite des noirs. Si l’apparition des loges maçonniques se fit vers 1735 en Occitanie, il est impossible de penser qu’à Toulouse il y eut des Juifs dans ces loges. Jacob Katz a longuement dépeint les difficultés pour les enfants de Jacob de se faire admettre dans ces lieux d’initiés tant à Paris qu’à Berlin. Devant l’ostracisme de ces ‘’esprits éclairés’’, les premiers immigrants juifs allemands en Amérique fondèrent le ’Bn’ai Brit’’(Les Fils de l’Alliance) en 1843, organisation que l’on retrouva à Toulouse dans la seconde moitié du XXe siècle. Il est fort à penser que les francs-maçons et les révolutionnaires toulousains aidèrent les Juifs de cette ville à secouer le joug des idées reçues et permettre leur intégration dans les différents groupes sociaux. Quelques années avant la Révolution de 1789 et sous l’impulsion de certains philosémites des ‘’Lumières’, la situation des Juifs de Toulouse changea : Suppression du péage corporel et patente de tolérance. Par la suite, elle évolua comme celle des Juifs de France malgré quelques succès préliminaires : Émancipation en 1790 avec les Juifs de Bordeaux, Bayonne et du Comtat Venaissin et exception au Décret ’Infâme’’ du 17 mars 1808 dès 1810. Avec le Second Empire vinrent une certaine opulence mais aussi la montée d’une nouvelle forme de racisme : l’antisémitisme économique. Cet antisémitisme prit sa forme la plus virulente, en littérature, sous la plume de Drumont : ‘’La France Juive’’ suivi par la publication du journal ‘’La Libre Parole’’, et en politique, dans les émeutes antidreyfusardes de Toulouse. À ce sujet comment comprendre la virulence du combat contre Dreyfus dans cette région à tendance radicale ? Dans un pays où il n’y avait pratiquement pas de Juifs, comment peut-on passer de l’antisémitisme classique à l’antidreyfusisme et de l’anti-dreyfusisme à l’anticléricalisme ? Est-il possible d’imaginer que des personnalités ayant proféré des propos antisémites telles que Jean Jaurès, Georges Clémenceau ou Arthur Ranc, aient pu faire une conversion sincère ? Toulouse fut malgré tout un haut lieu de la Résistance Juive. Ce fut dans cette ville qu’un appel fut lancé à l’action militaire et que l’Armée Juive se forma. Sous l’occupation chaque famille toulousaine protégea son juif. Ici le souvenir reste impérissable pour celui qui fut l’admirable Cardinal Saliège. En effet nul n’a oublié l’attitude courageuse de certains membres du clergé, tels le Cardinal Saliège ou Mr Salonge, dont l’exemple aurait pu être suivi par toute la hiérarchie catholique. Sur ce sujet ne connaissant ni le terrain, ni la réalité, j’ai préféré laisser aux personnes compétentes le soin d’écrire cette histoire contemporaine ; je n’ai fait qu’une entorse à cette résolution, en disant quelques mots sur Marcel Langer.

    L’historien Jean Estèbe reprend l’expression de Jacques Godechot, qui fut professeur de Droit à l’Université Le Mirail : ‘’Toulouse est un gros village, semblable à des campagnards, les Toulousains ont l’habitude d’élever dans leurs maisons toutes sortes d’animaux, poules et dindons, lapins et même des chèvres, des moutons et des porcs’’. Dans cette métropole du Sud-Ouest intérieur, qui a une population de 150 000 âmes à la fin du XIXe siècle dont 3 à 400 Juifs, il n’y a plus de traces concrètes de l’ancien quartier juif près de l’emplacement de l’Église des Carmes et de celle de la Dalbade. De la ‘’Carriera Judéorum’’, il ne reste rien ; le périmètre n’est même pas souligné sur les cartes murales de Toulouse. Si la ‘’Rue Jouxt-Aigues’’ devait être celle de la synagogue, rien ne l’indique et ‘’La Rue du Juif Provençal’’ a disparu du cadastre et des mémoires. Quelques souvenirs des Communautés languedociennes sont répartis dans les différents musées toulousains : des Augustins, Bernuy, Paul Dupuy ou Georges Labit. Parmi toutes les églises que compte Toulouse, il n’y a aucune représentation de ‘’Synagoga’’, le seul élément pictural juif est ‘’L’Arbre de Jessé’’ dans l’Église du Taur près du Capitole. Par contre beaucoup de monuments à Toulouse obligent le passant à se rappeler les horribles exactions ou répressions : la Cathédrale St-Etienne, la Maison de St-Dominique ; siège de l’Inquisition, le Couvent des Jacobins, le Cloître des Chevaliers de St-Jean de Jérusalem, la Place St Georges, lieu des exécutions capitales ou la Place Montoulieu, lieu du dernier cimetière médiéval.

    Mis à part les excès sporadiques de fièvre de la populace, Toulouse fut quand même comparée à d’autres villes, une plaisante cité où il faisait bon vivre ; comme mes coreligionnaires, j’en fus le témoin. Durant mon court séjour à Toulouse, j’ai eu l’occasion de rencontrer des personnes épatantes et dévouées, juives ou non, qui ont tout fait pour m’aider dans le cadre de mes activités professionnelles et dans mes recherches sur la Communauté : qu’elles reçoivent ici l’expression de ma plus sincère reconnaissance et tous mes plus sincères remerciements.

    Frédéric VIEY

    Novembre 2017

    Le Languedoc au Moyen-Âge

    « Toulouse est plaisante cité

    on y fait rigoureuse justice »

    Scaliger.

    Grandes dates de l’histoire du Languedoc

    À l’époque romaine la prospérité de Toulouse s’explique par les conditions géographiques, qui en faisaient un relais commercial et fiscal de l’axe méditerranée-océan : le ‘’Pro-Fonteio’’ est un gros marché agricole. C’était une ville universitaire de grand renom : Martial, au Ier siècle après J.-C., la qualifie de ‘’Cité de Minerve’’ (Palladia Tolosa) consacrée au Culte des Belles Lettres, elle produisit notamment le célèbre rhéteur L. Status Ursullus qui enseigna au temps de Néron.

    Vers 600 avant JC; Fondation de Marseille par les Phocéens.

    218 avant JC ; Passage d’Hannibal en Languedoc.

    118 avant JC ; Fondation de Narbonne.

    Vers 250 ; Martyr de Saint-Saturnin à Toulouse, apostolat de St Paul-Serge à Narbonne.

    Selon Grégoire de Tours, au milieu du IIIe siècle, sept évêques furent envoyés à travers le pays. Parmi eux figuraient Saturnin de Toulouse et Paul de Narbonne. Saturnin fut persécuté et martyrisé par l’empereur Decius pour avoir refusé de sacrifier aux dieux du paganisme. Attaché à la queue d’un taureau, il fut mis en pièces sur les marches du Capitole et traîné jusqu’à l’emplacement où l’église du Taur perpétue la mémoire du Saint auquel la basilique Saint-Sernin devait être entre autre part consacrée.

    Après Saint-Saturnin, la pourpre fut donnée à Toulouse à Saint-Honorat et Saint-Hilaire. Rhodanius défendit ensuite l’Orthodoxie contre l’Arianisme, St-Sylve entreprit la construction de l’église St-Sernin et St-Exupère l’acheva et y fit transporter les reliques du martyr.

    406 ; Les Wisigoths adeptes de l’Arianisme dominaient le Languedoc et la Provence.

    465-511 ; Clovis tenta de reconquérir la Gaule. Il échoua contre le Royaume burgonde dont la capitale était Genève et Lyon. En revanche la victoire de Vouillée près de Poitiers qu’il remporta en 507 sur Alaric II, roi des Wisigoths d’Aquitaine lui ouvrit la route de la Gaule méridionale, lui permettant d’en occuper la capitale : Toulouse.

    Ve siècle ; Apogée du Royaume Wisigoth de Toulouse.

    Les Wisigoths tenant de l’Arianisme.

    Ve siècle ; Gondovald, qui se prétendait fils de Clotaire 1er, mena une campagne dans le sud de la Gaule et se fit proclamer roi en décembre 584 en s’emparant de Périgueux, d’Angoulême, de Toulouse et de Bordeaux. En 587, Gontrand, roi de Bourgogne, prit possession de ces territoires. Recared, roi des Wisigoths régnant sur une partie du Languedoc se convertit au Christianisme.

    Ve siècle ; Occupation franque en Languedoc.

    633 ; Dagobert ordonna que ceux qui ne professaient pas la religion catholique sortent de ses états.

    634 ; Dagobert récupéra Saintes, Périgueux, Cahors, Toulouse, Agen, et le Sud-Aquitaine qu’il avait donné à Caubert en apanage.

    Vers 719 ; Prise de Narbonne par les Musulmans.

    721 ; Défaite d’Al Samh sous les murs de Toulouse.

    759 ; Prise de Narbonne par Pépin le Bref.

    778 ; Défaite de l’armée de Charlemagne à Roncevaux, création du Royaume d’Aquitaine.

    793 ; Expédition de représailles d’Abd al Malik.

    844 et 864 ; Attaques normandes sur Toulouse.

    924 ; Incursion hongroise en Languedoc.

    949-1006 ; Fulcran évêque de Lodève.

    Vers 990 ; Concile du Puy (Paix de Dieu).

    Vers 1020 ; Dernier essai de débarquement sarrasin près de Narbonne.

    1096 ; Périple d’Urbain III en Languedoc, départ pour la 1recroisade.

    1119 ; Concile de Toulouse contre les hérétiques.

    1143 ; Défaite d’Alphonse Jourdain, Comte de Toulouse.

    1147 ; Prédication de St-Bernard à Toulouse et Albi.

    1154-55 ; Voyage de Louis VII en Languedoc.

    1159 ; Henri Plantagenet assiégea Toulouse.

    1200 ; Début de l’hérésie Cathare dans le Midi.

    1206 ; Déclenchement de la IIème croisade, sac de Béziers, prise de Carcassonne.

    1211 ; Premier siège de Toulouse par Simon de Montfort.

    1213 (12 septembre) ; Bataille de Muret.

    1215 ; Simon de Montfort, Comte de Toulouse. Pendant la Croisade des Albigeois, Guy de Lévy secourut Simon de Montfort à Castelnaudary.

    1218 (25 juin) ; Mort de Simon de Montfort sous les murs de Toulouse.

    1229 (12 avril) ; Traité de Meaux - Paris ; fondation de l’Université de Toulouse.

    1230 ; Traité de Melun : Raymond de Toulouse dut reconnaître également lors de ce traité que les juifs étaient possession royale.

    1233-34 ; Organisation de l’Inquisition.

    1244 ; Prise de Montségur.

    1249 ; Mort de Raymond VII, Alphonse de Poitiers, Comte de Toulouse. Alphonse, frère de Louis IX, est Comte de Poitiers et de Toulouse. C’est le mari de Jeanne Comtesse de Toulouse.

    1271 ; Réunion du Comté de Toulouse à la Couronne de France.

    1316-1322 ; Croisade des Pastoureaux, révolte des Lépreux.

    1348-49 ; Peste noire en Languedoc.

    1355 ; Le Prince Noir à Narbonne.

    1360 ; Traité de Calais - Paris : abandon du Limousin, Rouergue et Quercy.

    1374-75 ; Famine en Languedoc.

    1389 (Novembre); Voyage de Charles VI en Languedoc.

    1394 ; Expulsion des Juifs de France.

    1525-30 ; Début du Protestantisme dans les Cévennes.

    1562 (Mai) ; Massacre de Protestants à Toulouse.

    1572 (4 octobre) ; Massacre de Protestants à Toulouse.

    1632 ; Rébellion d’Henri de Montmorency, il fut exécuté à Toulouse.

    1666-1681; Creusement du Canal du Midi, l’architecte fut Paul Louis Riquet.

    1685 (18 octobre) ; Révocation de l’Édit de Nantes par Louis XIV.

    1735 ; Apparition des loges maçonniques à Toulouse.

    1787 (19 novembre) ; Édit en faveur des Protestants.

    1790 ; Début des Clubs patriotiques de Montpellier et de Toulouse.

    1814 ; Bataille de Toulouse

    1856 ; Inauguration de la gare Matabiau à Toulouse.

    1871; Les Prussiens rendirent hommage aux artilleurs toulousains lors de la capitulation de Metz.

    1896 ; Affaire Dreyfus à Toulouse.

    Rois de France depuis Philippe leBel

    Philippe le Bel mort en 1314

    Louis X le Hutin (1314-1316)

    Philippe V le Long (1316)

    Jean 1er le Posthume (1316)

    Philippe V 1316-1322

    Charles IV (1322-1328)

    Philippe VI de Valois

    Jean II le Bon (1350-1364)

    Charles V (régent 1356-1360 pendant la captivité de son père Jean 1364-1380)

    Charles VI (1380-1422)

    Les expulsions des Juifs de langue d’Oïl et d’Oc

    Massacres et expulsion des Juifs à Rouen en 1096,

    Massacre de Juifs en 1171 à Blois.

    Sous Philippe-Auguste en 1181, rappel vers 1198

    Sous Philippe-Auguste en 1192 : Brûlement des Juifs de Bray-sur-Seine.

    Sous Louis IX : En 1244 brûlements du Talmud, exode de 300 rabbins en Terre Sainte.

    Sous Saint-Louis en 1250-54, retour vers 1259 (non réalisé).

    Sous Philippe le Bel 1306 (10 ab, jour de la Madeleine, 22 juillet), retour en 1315.

    Sous Philippe V 1320-21 : Révolte des Pastoureau Massacres en 1380 et 1382 : Révolte des Maillotins, Charles VI, 1394 : expulsion définitive des Juifs de France.

    L’historien G.H. Depping constata les ravages économiques et culturels dus aux expulsions des Juifs en précisant : ’’Depuis le bannissement de 1181, les juifs disparurent de plusieurs villes de France’’. Chassés de France en 1181 les Juifs se réfugièrent dans les provinces du midi, l’Aquitaine et le Roussillon et le plus grand nombre d’entre eux en Lombardie. Dans le Midi de la France, les Juifs furent à l’abri grâce au régime tutélaire des seigneurs. Le Vicomte de Béziers et de Carcassonne s’engagea en 1193 à ne jamais imposer de taille aux juifs sans la laisser répartir sur ceux de Carcassonne, Limoux et Aleth.

    Sous le règne de Philippe III Le Hardi, le sénéchal anglais de Gascogne demanda à son roi ce qu’il devait faire en présence des prétentions des inquisiteurs de la foi qui voulaient le forcer à conduire à Toulouse des Juifs qu’ils accusaient d’être relaps.

    Philippe IV ordonna, après 1288, l’expulsion des Juifs qui étaient venus d’Angleterre et de Gascogne.

    Pour mieux comprendre la vie des Juifs à Toulouse et la certaine tolérance des maîtres du Languedoc, voici la généalogie des Comtes de Toulouse :

    Le titre de Comte de Toulouse fut par alternance non héréditaire et héréditaire, les premiers Comtes acquirent leurs blasons par les armes et ceux qui reçurent le titre de façon non héréditaire furent :

    778 : Chorson ou Torcin. Premier Comte de Toulouse établi par Charlemagne.

    789 : Guillaume 1er

    819 ; Bérenger.

    836 ; Egfriode.

    845 : Guillaume II, Duc de Septimanie, Fondateur de l’Abbaye de Cluny.

    848 : Fredelon.

    Les Comtes qui se virent attribuer le titre sous forme héréditaire :

    804 ; Raymond dit Rafinel, frère de Fredelon. Duc d’Aquitaine et de Toulouse, il semble avoir succédé à

    Guillaume vers 812, et c’est vers 818 que Bérenger lui succéda.

    860 ; Raymond 1er, Comte de Toulouse, meurt en 865. Vers 863, il fut chassé de Toulouse par Humfried, Marquis de Gothie, un des chefs de la révolte contre pouvoir.

    871, Bernard, Odo ou Othon.

    900 : Raymond II, Comte de Toulouse. Né en 860 et mort en 923 il était le fils d’Odo.

    925 : Raymond III, Comte de Toulouse, marquis de Gothie, Prince d’Aquitaine, marié à Berthe, fille de Boson, marquis de Toscane. Il est connu sous le nom de Raymond Pons et meurt vers 950. Il battit les Hongrois, qui avaient étendu leur invasion jusque dans le Toulousain (924).

    980 : Pons II.

    992 : Guillaume III dit Taillefer, Comte de Toulouse, de Forcalquier et de Venaissin,

    1030 : Pons III, Comte de Toulouse, Marquis de Provence, Palatin.

    1060 : Guillaume IV, Raymond IV, surnommé St-Gilles. Raymond St-Gilles refusa au

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