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Le Christianisme En Haïti
Le Christianisme En Haïti
Le Christianisme En Haïti
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Le Christianisme En Haïti

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Le Christianisme en Hati de Dr Jeanty est devenu un classique pour tudier et comprendre l'histoire du christianisme au contact avec la culture et l'histoire d'Hati. Prpar l'intention des tudiants en thologie, le livre pourtant se lit comme un rcit de l'entre et du dveloppement du protestantisme en Hati, avec un survol des principales missions et leurs leaders. Il passe aussi en revue lEglise Catholique dHati et le culte vaudou. C'est ici la version rvise et augmente de l'ouvrage majeur de Dr Edner A. Jeanty, le fruit de ses recherches et de ses rflexions au cours de plus de 50 ans de ministre vanglique.

ENGLISH TRANSLATION
A History of Christianity in Haiti by Dr. Jeanty has become a classic for the study and understanding of the history of Christianity as it came in contact with the culture and history of Haiti. Prepared for theology students, yet the book reads like a narrative of the entry and development of the Protestant church in Haiti, with an overview of the main denominations and their leaders. It also examines the Catholic Church in Haiti and Voodoo. This is the revised and expanded version of the major work of Dr. Edner A. Jeanty, the fruit of his research and reflexion over more than 50 years of gospel ministry.
LanguageFrançais
PublisherAuthorHouse
Release dateMay 20, 2011
ISBN9781456721060
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    Le Christianisme En Haïti - Edner A. Jeanty

    Dédicace

    Je dédie ce livre à Mona, ma femme,

    l’aide que le Dieu éternel a préparée

    pour un serviteur à qui Il a fait

    une immense grâce.

    La Vérité ne dépend pas du nombre de ceux qui la connaissent,

    ni du nombre de ceux qui la refusent.

    La Parole de Dieu est la vérité.

    Rev. Edner A. Jeanty, B.A., M.A., D.D.

    Table des Matieres

    Dédicace

    Remerciements

    Avant-propos

    Introduction

    Un

    LE CHRISTIANISME DANS L’HISTOIRE ET DANS LA CULTURE

    Deux

    L’HOMME ET LA RELIGION

    Trois

    Quatre

    LE VAUDOU, LA RELIGION HATIENNE

    Cinq

    LE CHRISTIANISME PROTESTANT EN HAITI

    Six

    ARRIVÉE DE L’ÉGLISE BAPTISTE EN HAITI

    Sept

    LES MISSIONS LES PLUS CONNUES TRAVAILLANT EN HAITI

    Huit

    LES EGLISES INDEPENDANTES EN HAITI

    Neuf

    MISSION A L’HAÏTIENNE

    Dix

    LE CHRISTIANISME EN HAITI AUJOURD’HUI

    onze

    RÉFLEXIONS

    Appendice

    Bibliographie

    NOTES DE REFERENCE

    Remerciements

    *

    Ma gratitude va en tout premier lieu à Dieu, dispensateur de tout don, selon la richesse de ses grâces incommensurables.

    A Mona, ma femme, je dis un grand merci et pour ses conseils techniques et pour le temps qu’elle a mis sur ce travail.

    Au Dr Jean Claude Noël, ami de vieille date, frère de combat dans le ministère et bibliothèque vivante quant à l’histoire de l’Église d’Haïti. Je lui suis redevable en ce qui concerne beaucoup d’hommes et de faits cités dans LE CHRISTIANISME EN HAÏTI.

    Enfin, ce livre est dédié à tous mes étudiants du Séminaire de Théologie Évangélique de Port-au-Prince (STEP), qui m’ont toujours encouragé en salle de classe par leurs questions pertinentes dans le cours sur l’HISTOIRE DE L’ÉGLISE D’HAÏTI.

    Mes remerciements vont également à vous qui prenez le temps de lire ces pages. Je veux croire que vous y trouverez quelque chose d’utile.

    Edner A. Jeanty

    LES PROVERBES HAITIENS

    POINTS FORTS DE NOTRE CULTURE

    Voulez-vous gagner le cœur et l’âme d’un Haïtien natif natal? Citez-lui un proverbe, paròl granmoun, héritage de la sagesse populaire.

    En voici quelques-uns:

    1. Dan ak lang pa janm pa mode.

    2. Nanpwen chodyè pou bouyi move fanmi.

    3. Pitit se byen pòv malere.

    4. Chen gen kat pye, men li pa kouri nan kat chemen.

    5. Tout tan tèt pa koupe, li pa dezespere biye chapo.

    6. Sa ou pa konnen pi gran pase ou.

    7. Lè ou wè you zo nan lari, konnen li te gen chè sou li you lè.

    8. Kouto pa grate manch li.

    9. Kote ki gen granmoun, kay pa boule

    10. Pale, mwen-menm, m’ap travay.

    11. Tanbou-a fouye nan bwa se lakay li vin bat.

    12. Kreyòl pale, kreyòl konprann

    Avant-propos

    *

    Cher lecteur,

    Tout homme sage accepte qu’il existe un Être supérieur, intelligent, qu’il ne peut pas ignorer. Seul l’insensé, qu’il se dise philosophe ou scientifique, prétend que Dieu n’existe pas. Depuis le début, l’homme s’est rebellé contre son Créateur. Mais lorsque les temps marqués furent accomplis, le Dieu juste et éternel entra dans l’histoire des hommes via son Fils unique, Jésus-Christ, qui donna sa vie pour le salut de l’humanité tout entière. D’où l’histoire du Christianisme: Dieu s’est fait homme pour sauver les hommes.

    Le Christianisme a pris naissance en Asie, dans la culture du peuple choisi de Dieu. Il ne nous a cependant pas oubliés sur cette petite île des Antilles. Le Christianisme a traversé toute l’Europe pour entrer dans le Nouveau Monde où l’institutionnalisation de l’esclavage était à l’ordre du jour. Le 5 décembre 1492, Christophe Colomb a planté la croix, symbole du christianisme, au Môle Saint-Nicolas. Il nous a apporté un christianisme européen, au sein d’une tout autre culture. Ce christianisme catholique nous a donné une Église en Haïti. Mais il a fallu attendre le XIXe siècle pour que l’Évangile de Christ nous atteigne véritablement et nous donne l’Eglise d’Haïti.

    Depuis le 16 juillet 1816, et même avant, l’Évangile de vérité a fait son entrée en Haïti avec des missionnaires bénévoles. Au début du XXe siècle, la lumière de l’Évangile a comme éclaté parmi nous et depuis, n’a pas cessé de faire des progrès énormes. Aujourd’hui, l’Évangile est dans tous les coins et recoins de notre île – en particulier en Haïti. Il est même dit qu’Haïti est christianisée. Quand le pays serait bel et bien christianisé, les Kretyen vivan dans une culture vaudou comme la nôtre, auraient encore besoin de connaître le Dieu vivant et vrai via Jésus-Christ, celui qui, depuis toujours dans le sein du Père, est venu en chair pour nous le faire connaître.

    Le besoin urgent de l’enseignement de la Parole dans notre pays ne fait aucun doute – mais il doit se faire dans la culture pour que le message de la grâce de Dieu en Jésus-Christ puisse pénétrer jusqu’au plus profond du cœur de l’Haïtien, et faire tache d’huile en lui par le pouvoir du Saint-Esprit.

    Telle est la raison de ce livre: Le CHRISTIANISME EN HAÏTI. Il retrace certaines réalités du christianisme sur notre territoire, ses débuts et son développement jusqu’à nos jours. J’espère que LE CHRISTIANISME EN HAÏTI contribuera dans une certaine mesure, à vous inciter à bien comprendre l’impact de la culture haïtienne sur la proclamation de l’Evangile de vérité, en vue d’une meilleure structure de la prédication de l’Evangile, et d’une meilleure formation pour les croyants, qui, sous la direction du Saint-Esprit de Dieu, continueront à propager la Bonne Nouvelle pour une vraie libération des Haïtiens et du pays tout entier.

    Le christianisme nous est venu de l’Europe, qui le considère aujourd’hui comme une religion civile (personnelle). Cependant, il a rendu beaucoup de services à toute la communauté, tant au point de vue spirituel que social, surtout dans les domaines de la santé, de l’éducation, etc. Le Christianisme a rendu des services énormes à la communauté haïtienne. Pas de doute. Nous rendons gloire à Dieu et lui en sommes reconnaissants.

    Introduction

    *

    LE CHRISTIANISME SERAIT-IL EN HAÏTI UNE RELIGION IMPORTÉE?

    Le Christianisme ne connaît pas de frontières. Il prêche le salut pour tous en Jésus–Christ. Mais en Haïti tous les rapports entre l’Église et l’État passent par le biais du Ministère des Affaires Étrangères et des Cultes. On doit reconnaître que la liturgie actuelle et les principales institutions de l’Église contemporaine se sont développées sur le modèle de l’Occident. Jusque fort tard au XXe siècle, la messe dans les églises catholiques se chantait en latin, la langue de l’Empire Romain. Ce modèle n’avait rien à voir directement avec l’histoire et la culture d’Haïti. De plus, historiquement, ce sont des Européens qui ont introduit les bases de l’Église sur l’île.

    La perception que nous avons de l’Église chrétienne tient aussi du fait que la culture haïtienne a développé sa propre religion, le vaudou, qui a reçu son droit de cité par la Constitution de 1987, et surtout par le décret présidentiel du 4 avril 2003 publié dans Le Moniteur1, journal officiel de l’État. Les détracteurs du christianisme et les promoteurs de l’anthropologie culturelle haïtienne se confortent ainsi dans leur position en considérant le christianisme comme une entité étrangère. La religion chrétienne est décriée par certains radicaux comme la religion du Blanc ou une religion pèpè2. La conception de religion importée a donc une connotation péjorative.

    Il faut alors rappeler que le christianisme a débuté en Asie (Palestine) et non en Occident. L’Église a pris naissance le jour de la Pentecôte à Jérusalem. Elle s’est répandue en Asie mineure (la Turquie actuelle) avant de pénétrer en Europe par la Grèce3. Cependant bien avant, il y avait à Antioche ( Syrie) des responsables de l’Église, originaires de l’Afrique du Nord4. De grands hommes de l’histoire de l’Église tels: Athanase d’Alexandrie (Égypte), Augustin d’Hippone (Algérie actuelle) et Tertullien (né à Carthage) ont évolué en Afrique. Le théologien africain Byang Kato a démontré que le christianisme a été implanté en Afrique très tôt et que le contexte de la Bible est bien plus proche de la réalité africaine que de la culture occidentale. Le message du christianisme ne saurait donc être rejeté simplement sur la base de la contribution de l’Occident à son implantation chez nous. D’ailleurs la religion chrétienne est l’une des grandes religions du monde, qui a non seulement influencé la culture occidentale, mais s’est trouvée une place de choix en Afrique avec une présence continue sur le continent, bien avant la période coloniale.5 Ainsi donc, la valeur du christianisme, pour nous, devra dépendre de préférence de la vérité de son enseignement, de son adaptabilité à notre culture afro-latine et de sa contribution à notre histoire de peuple.

    Toute institution a une histoire. L’Eglise chrétienne, l’une des plus anciennes institutions dans le monde, a la sienne. La méthode historique est devenue une science. Toute science réclame des recherches, des formulations de théories, et enfin l’expérimentation. Mais aucune science ne peut se développer sans l’observation. Celui qui aurait assez vécu, qui aurait beaucoup vu et bien observé, qui aurait beaucoup retenu et aurait fait beaucoup de recherches, pourrait bien nous faire revivre le passé, nous permettant ainsi de mieux comprendre le présent, nous préparant à faire face à l’avenir.

    L’Eglise chrétienne, dont l’Église d’Haïti fait partie, a pris sa place dans le temps et dans l’espace. Du point de vue spirituel, elle est fondée comme un organisme de plusieurs membres articulés et croissant ensemble sous la direction du Christ qui en est la tête. Du point de vue historique, l’Église est une institution, une organisation. Par la dynamique de sa mission spirituelle et de ses réalités institutionnelles, elle n’est pas restée statique. Elle s’est étendue et est arrivée en Haïti avec la colonisation de notre pays par les Européens au XVe siècle. Depuis son implantation sur l’île, l’Église chrétienne a beaucoup bougé: elle a joué un rôle prépondérant dans le cours des choses, et a subi aussi l’influence du milieu haïtien. Le protestantisme est arrivé au XIXe siècle, bien après l’Église Catholique. Au cours de la deuxième moitié du XXe siècle, les églises protestantes de tendance évangélique ont connu un essor fulgurant. L’Eglise d’Haïti aujourd’hui, à l’aube du XXIe siècle, est loin d’être celle que j’ai connue il y a plus de 50 ans. Nous pouvons nous attendre à d’autres changements pour le meilleur, mais aussi pour le pire, si le Seigneur Jésus tarde à venir.

    Les mouvements dans l’histoire de l’Église sont provoqués par des hommes et des femmes qui ont agi. Le christianisme s’est développé chez nous grâce à l’apport de missionnaires, d’hommes et de femmes qui ont eu la conviction que Dieu les avait appelés en Haïti. Certains ont répondu à cet appel pour aller dans des endroits parmi les plus difficiles du pays, tel le Far West d’Haïti.6. Je ne peux que louer de tels hommes et de telles femmes, mariés ou célibataires, qui suivent l’exemple des William Carey, Hudson Taylor, Adoniram Judson, le comte Zinzendorf, et tant d’autres. Ils ont parfois été victimes de maladies tropicales ou ont fait le régal des cannibales dans les jungles de certaines communautés en Afrique ou en Amérique Latine. Selon la 6e édition de Operation World, en 2001, il y avait alors en Haïti, 449 missionnaires étrangers relevant de 76 sociétés missionnaires, originaires de 13 pays.7 Ces frères d’outre-mer viennent pour aider à faire avancer le royaume de Dieu sur la terre, et ils apportent de l’argent pour financer cet effort. Malheureusement, ils se font trop souvent la proie facile de certains énergumènes se présentant comme pasteurs ou leaders évangéliques. Et même dans les cas d’ouvriers sincères, l’argent du missionnaire crée trop souvent une dépendance financière de l’étranger. L’histoire montrera aussi qu’il se développe souvent des tensions entre missionnaires et leaders nationaux pour la gestion de l’entreprise chrétienne.

    Une histoire du christianisme en Haïti sera nécessairement une histoire des leaders haïtiens qui ont assumé des responsabilités dans l’Eglise. Pour la branche protestante on devra mentionner, en particulier, le rôle joué par les pasteurs. Le protestantisme a « démocratisé » la vocation de ministre religieux, au point que n’importe qui peut se proclamer pasteur et implanter son église ou sa mission. Ainsi l’Église évangélique est considérée par plus d’un comme une entreprise lucrative pour le pasteur. Ce dernier est considéré comme un homme qui se débrouille, qui mène des affaires. Le mouvement protestant a effectivement connu des hommes de tout poil qui veulent se faire passer pour pasteurs. Appelés ou non, préparés ou non. Mais des hommes qui n’ont jamais reçu la formation de pasteur commettent des gaffes - des gaffes irréparables parfois - ce qui fait dénigrer cette vocation excellente. Vous dites donc: « Et les apôtres, ces hommes du peuple, sans instruction? » Je répondrai qu’ils ont été à l’école du Seigneur pendant trois ans et demi, et ont eu la volonté d’ apprendre de lui.

    Cette tension entre responsables d’églises sans formation théologique ou biblique, et leaders formés dans des institutions sérieuses de préparation au ministère pastoral, n’est pas encore résolue. Mon opinion est que tout pasteur doit être quelqu’un d’ appelé et préparé pour s’engager dans le ministère évangélique. Et il y a toujours des gens appelés de Dieu pour faire honneur à la profession – cette vocation de pasteur. Dieu soit loué ! J’étais encore gosse quand j’ai senti l’appel de Dieu, et je voulais y répondre. Quand encore jeune homme à Jacmel, je confiai mon secret d’aller me préparer au séminaire à une de mes camarades de la classe de philosophie, elle s’écria: « Mezanmi! Gade kijan you jennonm pral gaspiye lavi-l,

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