ViergeaVendre.com

CHAPITRE UN

ALTHEA

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On pourrait se demander pourquoi une fille comme moi ferait une chose pareille – se donner volontairement à un parfait inconnu en lui promettant une soumission absolue. Non pas se donner : Se vendre. C’est dur pour moi de l’admettre, surtout quand ça me donne l’impression d’être une prostituée. Et pourtant c’est ce que je fais, je me vends à un riche déviant sexuel. L’équivalent de ces femmes sur catalogue qui attendent qu’un potentiel mari les choisisse, mais en bien, bien plus sombre.

Je lui appartiendrai à vie. Il fera ce qu’il veut de moi. J’espère simplement que ça sera tout ce dont j’ai toujours rêvé.

J’ai vu ma mère se tuer au travail pour rogner et épargner le moindre centime afin que l’on ait une vie décente. J’ai été témoin des nuits blanches et des larmes. Je me suis retrouvée seule pendant qu’elle prenait son deuxième service au restaurant. Il est hors de question que je travaille aussi dur pour joindre les deux bouts. Désormais, je n’en aurai plus besoin.

Ce sera une bénédiction pour nous deux. Je lui donnerai la moitié de l’argent et, dès que mon nouveau propriétaire viendra me récupérer, je déménagerai pour qu’elle n’ait plus à travailler si dur. Je sais qu’elle ne comprendra pas et, honnêtement, je ne suis pas sûre de vouloir lui expliquer. Avec du recul, c’est probablement partiellement sa faute.

Mon vrai père s’est fait la malle à la seconde où il a appris la grossesse de ma mère. Quand je pose des questions sur lui, elle me donne un nom différent à chaque fois, au point que je me demande même si elle se souvient de lui. Un visage sans nom parmi une poignée de donneurs de sperme potentiels. Ma mère n’a jamais essayé de cacher ou de mentir à propos de la vie de dépravée qu’elle a menée avant ma naissance. Elle a conservé sa beauté pendant toutes ces années, une qualité qu’elle ne m’a (malheureusement) pas légué, bien qu’elle n’ait jamais été douée pour se trouver un homme bien.

Quand je regarde ma mère, je réalise que je ne lui ressemble que très peu et cela m’attriste. Elle a des cheveux incroyables, lisses et auburn, alors que les miens sont couleur boue. Quand ils m’arrivent à mi-épaules ils se mettent à boucler de manière chaotique, ce qui m’oblige à les couper avant cette limite. Son visage a une forme en amande alors que le mien est rond. Son nez est long et fin alors que le mien est court et retroussé. Elle a une taille de mannequin avec des courbes généreuses et un bonnet D. Je n’ai pas de seins et je mesure un petit 1m57. Mises côte à côte, il est impossible de deviner un lien de parenté. La seule chose que j’ai héritée d’elle sont ses yeux bleu pâle, mais même à ce niveau-là je suis maudite. Alors qu’elle a une vue de 10/10, je porte des lunettes. J’ai toujours voulu des lentilles mais selon elle les lunettes durent plus longtemps pour le prix qu’elles coûtent. Peut-être que, maintenant que j’aurai de l’argent, je pourrai m’en acheter.

Parfois je me demande qui est mon vrai père, non pas que ça importe, selon moi, dans le grand ordre de l’univers. La seule impression de père avec laquelle j’ai grandi, mis à part mes oncles, a été le parfum du mois qui entrait et sortait de la vie de ma mère. Des hommes sont venus et l’ont quittée quasiment toute mon enfance, pas plus d’un à la fois cela dit. Le seul qui sortait du lot était un type du nom de Jason qui travaillait comme manager d’une station essence. J’avais dix ans quand ma mère a commencé à le fréquenter, et pendant un moment, j’ai vraiment pensé qu’ils finiraient par se marier puisqu’il était le seul à durer plus de quelques semaines. C’était le plus bel homme que j’aie jamais vu et j’étais bien décidée à l’épouser si elle ne le faisait pas. Gentil, toujours souriant, je ne jurais que par lui. Pourtant il disparut cinq mois après le début de leur relation. Ma mère m’a raconté plus tard qu’il aimait aussi les hommes et qu’elle ne l’avait pas supporté. Je ne l’ai jamais revu, impossible donc de connaitre la vérité. Cependant, je ne peux pas m’empêcher de penser que c’était un mensonge – qu’elle a tout fait foirer à un moment et que ça l’a effrayé. Je lui en ai voulu pour ça pendant un moment. C’était mon premier béguin et je me suis rapidement rendu compte, quand les garçons ont commencé à m’intéresser, que je voulais trouver quelqu’un exactement comme lui.

Rien de bien ambitieux. Trouver un manager de station essence plus âgé et beau avec qui faire ma vie. Mes ambitions ont été revues à la hausse avec le temps. Je préfère toujours les hommes plus âgés mais l’adolescence m’a permis de mieux comprendre le sens et le pouvoir de l’argent.

Le lycée n’a pas été une période facile pour moi. Ma mère ne voulait pas gâcher de l’argent pour des vêtements neufs ce qui fait que ma garde-robe provenait intégralement de friperies. Elle déterminait un prix limite par article, il était donc rare pour moi de porter quelque chose de tendance.  Avec mes lunettes rondes super soldées qui me faisaient ressembler à une chouette et mes t-shirts et jeans délavés, je n’étais pas franchement populaire. C’était facile d’en vouloir à ceux qui avaient plus d’argent que nous, d’être jalouse de tout ce qu’ils prenaient pour acquis. On dit que l’argent ne fait pas le bonheur mais de mon point de vue je pourrais vous dire carrément le contraire.

Ça explique peut-être encore une fois pourquoi je gravitais autour d’hommes plus âgés – pourquoi je ne prêtais pas attention aux garçons de mon âge. Les hommes plus âgés ont un travail. Les hommes plus âgés ont de l’argent. Cela fait sûrement de moi une femme vénale mais je m’en contrefiche. Je recherche la sécurité chez un homme. Si j’étais à moitié aussi jolie que ma mère, j’aurais pu avoir la chance de devenir la femme trophée de quelqu’un. Comme ce n’est pas le cas... j’ai choisi cette méthode à la place.

Lorsque j’ai vu l’annonce pour un site web fétichiste à la bibliothèque, je n’en revenais pas. Je l’ai lu petits bouts par petits bouts, en me retournant sans arrêt pour être sûre que personne ne lise par-dessus mon épaule. Les ordinateurs publics n’ont pas une vocation pornographique mais ayant écumé tous les livres BDSM de la section sexe, je me suis dit que s’il existait pour moi dans ce monde un homme beau, plus vieux, riche et dominant, je le trouverai sur internet.

Une recherche rapide sur Google m’a amené à DaddyDoms.com, un site qui met en relation des soumises consentantes à des hommes mûrs.  Les profils que j’ai consultés ne m’ont pas vraiment impressionné. La plupart des hommes étaient peu attirants ou avaient des pratiques qui sont pour moi de parfaits tue-l’amour, comme la scatophilie ou me faire porter des couches. Le peu de types que j’ai contacté soit se sont révélés être des arnaques, soit n’étaient pas intéressés. Et je n’étais pas du tout intéressée par les quelques hommes qui m’ont envoyé un message en premier.  J’ai commencé à me décourager assez vite.

C’est là que l’annonce est apparue à l’écran.

Sur n’importe quel site à caractère sexuel, il y a une tonne de publicités sur le côté. En général ciblant les hommes. Des images et des vidéos de femmes aux seins parfaits cachées par un texte qui clame à quel point elles sont prêtes et en chaleur. Cliquez juste ici, pour avoir de la chatte à profusion. Cette femme à la beauté irréelle n’attend que VOUS. Parfois, ils rajoutent même une localisation bidon pour que le type croie qu’elle n’est pas loin. Le but est de les sortir du site de rencontre sur lequel ils sont pour les attirer sur un autre. Je l’ai vu des quantités de fois. Je n’y fais presque même plus attention maintenant.

Mais ce n’est pas ce qui capte mon regard. Une barre marron apparait en bas de l’écran avec une phrase simple en blanc qui dit « Vierge à vendre. Une fois achetée. A vous à jamais ». Je clique dessus en sachant pertinemment que cette publicité s’adresse aux hommes.

L’écran qui s’affiche n’est pas de meilleur goût que les publicités du précédent site pourtant je me surprends à défiler tout en bas où des liens permettent de naviguer vers des parties moins racoleuses du site et cherchant plus spécifiquement un lien qui me permette de m’inscrire en tant que vierge. Je le trouve, clique dessus, et suis dirigée vers un écran noir rempli de texte et un autre lien en bas de page pour s’inscrire. Je le lis aussi vite que possible et le symbole dollar me saute aux yeux quand je réalise combien ma virginité pourrait me rapporter : jusqu’à 100 000$.

Les filles intéressées doivent envoyer plusieurs photos, aussi bien nues que tout habillées, une liste de leurs mesures, mensurations et pointure ainsi qu’une copie de leur pièce d’identité affichant clairement leur date de naissance. Elles doivent également remplir le formulaire de candidature dans son intégralité. Le personnel du site évaluera alors toutes ces informations et décidera d’un juste prix. Ils soumettront le montant à la fille qui accepte ou décline pour procéder à la suite. A ce stade, la fille n’a plus qu’à s’assoir et attendre qu’une offre se présente.

Je ne pouvais m’empêcher de penser qu’il s’agissait d’un leurre pour pousser les filles à envoyer des photos d’elles nues. Cependant, j’ai quand même imprimé le formulaire pour le ramener à la maison.

Et me voilà en train de le remplir...et de trouver ça drôle. Il y a une série de questions sur ce que j’accepte ou pas de faire et avec quel type d’homme j’aimerais être. Aussitôt une vision de Jason me traverse l’esprit avec ses grands yeux bleus et ses cheveux blonds et bouclés.

Lire la longue page sur les clauses légales est moins drôle. Des frissons me parcourent l’échine quand je vois ce qu’ils demandent une fois qu’on est vendue – des choses qui feraient fuir de ce site la plupart des filles. Je ne verrai mon acheteur qu’après avoir accepté le contrat et n’aurai aucune information