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Une douce nuit d'été
Une douce nuit d'été
Une douce nuit d'été
Ebook235 pages2 hours

Une douce nuit d'été

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About this ebook

"Et si une simple rencontre pouvait tout changer ?"

L'amour peut-il tout surmonter ?

Rien ne les préparait à ce coup de foudre fulgurant.
Et pourtant...

Gabriel est un homme blessé et solitaire qui a renoncé à l'amour. Léa, une femme discrète, s'enlisant dans une vie monotone qui ne lui correspond plus.

Malgré leurs différences, malgré les obstacles que la vie dresse sur leur route, ils partageront un été magique, un huit clos en dehors du temps.
Mais parviendront-ils à surmonter les mensonges, oublier leur peurs et accepter de vivre... enfin ?
LanguageFrançais
Release dateDec 21, 2018
ISBN9782322110919
Une douce nuit d'été
Author

Angélique Fejean

En parallèle de son travail d'assureur, Angélique Féjean consacre son temps libre à ses deux passions depuis toujours : la lecture, mais surtout l'écriture. Elle signe avec Une douce nuit d'été son premier roman. Son prochain roman paraîtra bientôt aux Éditions Déliées. Et elle espère bien que cela ne s'arrêtera pas là.

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    Book preview

    Une douce nuit d'été - Angélique Fejean

    Epilogue

    Chapitre 1

    Par une douce soirée d’été, alors que le soleil est bas sur l’horizon, Gabriel se promène tranquillement sur la plage, son chien Eliott à ses côtés.

    Ici, tout n’est que quiétude. Face à l’immensité du bleu de l’océan, cette solitude, qui pèse parfois sur le jeune homme, lui semble plus supportable, et même apaisante.

    D’ici quelques jours, les premiers vacanciers prendront d’assaut les plages vendéennes, et celle-ci ne sera pas épargnée. Autant savourer pleinement les derniers instants de calme de ce début de saison.

    Brusquement, son berger allemand se fige, les oreilles dressées, la truffe en l’air et l’instinct en alerte. Avant que son maître ne comprenne ce qui lui arrive, il se rue en direction des rochers qui bordent la mer en aboyant.

    Gabriel s’élance alors à sa poursuite. Il le retrouve fièrement campé sur ses pattes arrière à quelques pas d’une jeune femme. Celle-ci est assise sur le sable fin, les bras autour de ses jambes qu’elle tient repliées contre la poitrine. Son visage, enfoui entre ses genoux, est dissimulé par une longue chevelure dorée.

    Le jeune homme félicite son chien d’une tape sur la tête et s’approche lentement lorsque son regard est attiré par une tache rouge pourpre sur le sable.

    — Vous êtes blessée ? demande-t-il, inquiet.

    L’inconnue sursaute. D’un mouvement de tête, elle fait retomber ses cheveux blonds en cascade dans son dos, dévoilant ainsi un visage à la blancheur semblable à celle du lys, inondé de larmes auxquelles vient se mêler un filet de sang.

    — Mais vous saignez !

    N’ayant rien d’autre sous la main, il ôte son tee-shirt et s’agenouille auprès de la blessée.

    Cette nudité subite fait tressaillir cette dernière. Lorsqu’elle lève vers lui de magnifiques yeux verts en amande pleins de détresse, le cœur de Gabriel manque un battement. À cet instant, un sentiment étrange l’envahit, un sentiment qu’il n’a pas ressenti depuis… des années.

    — N’ayez pas peur, je ne vous veux aucun mal. Lui, c’est Eliott et moi, Gabriel. Laissez-moi vous aider.

    Il joint le geste à la parole et se met à panser la blessure de l’inconnue au niveau de l’arcade sourcilière.

    La jeune femme ne saurait dire pourquoi, mais ce contact provoque instantanément quelque chose en elle… Une sorte de doux papillonnement dans son bas-ventre. Le regard bleu azur du bel inconnu y est sans doute pour quelque chose.

    Troublée, elle murmure :

    — Léa…

    — Pardon ?

    — Léa, je m’appelle Léa, reprend-elle avec un timide sourire, révélant deux adorables fossettes à la commissure de ses lèvres.

    — Enchanté, Léa. Que vous est-il arrivé ?

    — Je me promenais à cheval lorsque quelque chose l’a effrayé. Il s’est cabré, m’a désarçonnée et s’est enfui. En tombant, je me suis cogné la tête. Ma cheville me fait très mal. Et mon portable n’a plus de batterie.

    Le jeune homme fronce les sourcils.

    — Laissez-moi examiner votre cheville, je suis kiné.

    Lorsque Léa détend ses jambes, son visage se crispe aussitôt de douleur. Gabriel s’empare délicatement de la cheville endolorie qu’il se met à palper. La jeune femme ne peut réprimer une plainte, ce qui ne fait que confirmer les craintes du kinésithérapeute.

    — Eh bien, je pense qu’il y a une légère fracture. Mieux vaut que je vous emmène à l’hôpital. Ils pourront également suturer votre plaie au visage. Ma voiture n’est pas très loin, j’habite sur la plage. Je vais vous porter jusqu’au parking.

    — Non, ça va aller. Je peux marcher, bafouille-t-elle.

    Elle tente de se relever seule. Mais à peine s’est-elle redressée qu’elle vacille et, il la rattrape in extremis.

    — On ne vous a jamais dit qu’il fallait toujours écouter son médecin ? plaisante-t-il. Allez, laissez-moi faire. Vous me faites confiance ? demande-t-il en plongeant son regard dans le sien.

    — Oui…

    Elle ne sait comment l’expliquer, mais oui, elle lui fait confiance.

    Il glisse alors un bras sous les épaules de Léa, un autre sous ses genoux. Cette dernière n’est pas très grande et aussi légère qu’une plume, il n’éprouve donc aucune difficulté à la soulever du sol. Bien calée contre lui, elle noue deux mains timides autour du cou du jeune homme et se laisse envelopper par les effluves émanant de sa peau.

    Quelques minutes plus tard, le jeune kiné installe confortablement Léa sur la banquette arrière de sa voiture et réajuste son pansement de fortune. Il peut dire adieu à son tee-shirt blanc tout neuf, maintenant maculé de sang. Il fait ensuite grimper Eliott dans le véhicule. Avant de se mettre au volant et de démarrer, il enfile une veste oubliée sur le dossier du siège conducteur.

    Alors que le soleil a cédé la place à l’astre de la nuit, la Golf gris métallisé file à vive allure sur l’asphalte en direction du centre hospitalier le plus proche. Le chauffeur ne peut s’empêcher de jeter des coups d’œil furtifs dans le rétroviseur intérieur. Chaque fois qu’il croise un véhicule, le visage séraphique de sa passagère surgit dans le halo de lumière des phares, faisant accélérer son rythme cardiaque.

    Les mains moites, la jeune femme essaie tant bien que mal de contenir son trouble, que la proximité conférée par l’habitacle ne fait qu’accentuer. Le regard du jeune homme posé sur elle, qu’elle feint de ne pas remarquer, a sur sa peau l’effet d’une brûlure. L’intensité de celle-ci est plus forte encore que la douleur qui irradie sa cheville.

    Gênés, les deux jeunes gens gardent le silence jusqu’à leur arrivée à destination.

    Une fois à l’hôpital, Gabriel confie Léa au médecin urgentiste. Cependant, il ne peut se résigner à rentrer chez lui et décide de patienter.

    Une heure plus tard, le praticien le rejoint dans la salle d’attente.

    — Comment va-t-elle ? s’empresse de demander Gabriel.

    — Elle va bien. J’ai recousu son arcade sourcilière. Nous avons également fait une radio de sa cheville. La fracture est mineure, mais j’ai préféré lui poser un plâtre, c’est plus sûr. Elle devrait se remettre rapidement. Quelques séances de kiné seront tout de même nécessaires…

    Le médecin prend soudain un air soucieux qui inquiète Gabriel.

    — Il y a problème, Docteur ?

    — En fait, c’est surtout sa tête qui m’inquiète.

    — Comment ça ? Vous venez de me dire que vous l’avez recousue.

    — Oui, mais elle a vomi dans la salle d’examen. Il est donc plus sage de la garder en observation pour cette nuit. Elle pourrait faire un traumatisme crânien… J’ai demandé qu’on l’installe dans une chambre et qu’on lui administre des sédatifs pour l’aider à dormir.

    Gabriel hoche la tête en signe d’approbation.

    — Je peux la voir ?

    — Oui, bien sûr. Deuxième étage, chambre 21, au fond du couloir à droite en sortant de l’ascenseur.

    — Merci, Docteur.

    Le jeune homme serre la main de ce dernier et sort de la salle d’attente.

    — Dernière chose, Monsieur Varela, l’interpelle le médecin sur le seuil.

    Surpris, Gabriel fait volte-face.

    — Je ne…

    Le bipeur du Docteur les interrompt.

    — Une urgence… Je dois vous laisser. Je voulais juste vous rappeler de prendre rendez-vous dans trois semaines pour retirer le plâtre de votre femme. Bonne nuit, Monsieur Varela.

    De peur que le praticien refuse finalement de le laisser voir Léa en apprenant qu’ils ne sont pas mariés, Gabriel s’abstint de mentionner sa méprise et le remercie encore.

    Arrivé devant la chambre 21, il hésite un instant puis frappe à la porte. Pas de réponse. Il ouvre le battant sans faire de bruit et découvre Léa paisiblement endormie dans son lit. La pièce est plongée dans la pénombre, le store laissant à peine filtrer la lumière des lampadaires extérieurs, mais assez pour envelopper le corps de la jeune femme d’une chaude lumière orangée. Gabriel s’approche à pas feutrés. Elle est encore plus belle dans son sommeil, pense-t-il. Il reste quelques minutes debout à l’observer et réalise qu’il pourrait rester ainsi pendant des heures. Il a entendu un jour, sans savoir où ni quand, que l’on sait si l’on aime une personne à partir de l’instant où l’on est capable de passer la nuit entière à la regarder dormir, tout simplement. Cette pensée lui paraît soudain complètement absurde. Il décide donc de rentrer chez lui, jugeant sa mission terminée. Alors qu’il s’apprête à quitter la pièce, il rebrousse chemin et dépose sa carte de visite sur la table de chevet. Sait-on jamais ?

    Chapitre 2

    — Hey, tu m’écoutes ? Gabriel ? T’es à l’ouest ou quoi ?

    — Hein ?

    Gabriel regarde son ami, étendu sur la table de massage, comme s’il prenait seulement conscience de sa présence.

    — Désolé, Adam, j’suis pas dans mon assiette.

    Il attrape une serviette pour nettoyer l’huile de massage sur ses mains.

    — J’avais remarqué. Allez, laisse tomber pour aujourd’hui, cette foutue épaule n’en mourra pas, raille Adam en s’asseyant sur le rebord de la table pour enfiler son tee-shirt.

    Gabriel fronce les sourcils. Il n’aime pas lorsque son ami plaisante avec ça. Ce dernier a eu un grave accident de voiture, il y a un peu moins d’un an. Quand il lui avait montré les photos de l’épave, il avait constaté avec effroi que c’était un miracle que son meilleur ami soit encore en vie. Il s’en était en effet sorti simplement avec quelques contusions et plusieurs points de suture, mais surtout une épaule en vrac. Cet épisode avait bouleversé Gabriel, faisant ressurgir de vieux démons. C’est lui qui, depuis, se charge de la rééducation de l’épaule de son ami, même si les deux hommes sont conscients, l’un comme l’autre, qu’il ne s’agit là que d’un palliatif.

    — De toute façon, mon avion décolle dans trois heures, il faut que je file, déclare Adam en remettant de l’ordre dans ses cheveux blonds en bataille.

    — Ton avion ? s’étonne Gabriel.

    — T’es vraiment à côté de tes pompes ! Tu n’as rien écouté de tout ce que je t’ai raconté, en fait ?

    Le jeune kiné répond non de la tête d’un air ennuyé. Il s’accote à la desserte près de la table de massage sur laquelle son ami est toujours assis pour lui faire face.

    — Tu m’inquiètes, Gab. T’es malade ? demande ce dernier.

    — Non, je suis en pleine forme.

    — Eh bien, on ne dirait pas, tu as une tête de déterré. Qu’est-ce qui t’arrive ? Et ne me dis pas rien, s’il te plaît.

    — OK, puisque tu insistes. J’ai rencontré une fille et je ne la reverrai probablement jamais. Fin de l’histoire. Tu vois bien qu’il n’y a pas de quoi fouetter un chat.

    — Tu rigoles, c’est trop cool, ça ! s’exclame son ami en lui donnant une tape sur l’épaule. Vas-y, raconte.

    — Tu crois pas qu’on a passé l’âge de se raconter ce genre de trucs ?

    — Je te demande pas les détails, juste les grandes lignes. Allez, crache le morceau.

    — T’as pas un avion à prendre ?

    — Change pas de sujet. Mon avion peut bien attendre cinq minutes. Mon meilleur pote vient de rencontrer une nana, après des années d’abstinence, je veux en savoir plus.

    — Depuis quand ma vie sexuelle t’intéresse ? Et qu’est-ce que t’en sais si je suis abstinent ? De toute façon, il n’y a pas grand-chose à dire.

    — Pour que ça te mette dans cet état, j’dis pas comme toi. Allez, raconte.

    — Tu ne me lâcheras pas ?

    — Euh… non !

    — T’es pire qu’une gonzesse, j’te jure. Bon OK, capitule Gabriel en levant les yeux au ciel.

    Adam se frotte les mains et écoute attentivement son ami, un sourire en coin. Une fois son récit terminé, le jeune kiné se contente de conclure :

    — Voilà, tu sais tout. Alors, tu trouves toujours que c’est le scoop de l’année ?

    — Oh que oui ! Elle t’a carrément tapé dans l’œil, cette nana.

    — Arrête de dire des conneries ! maugrée Gabriel en s’asseyant à son bureau.

    — Je ne dis pas des conneries, réplique Adam. Tu souriais tellement en parlant d’elle que j’ai cru que tu allais m’annoncer que tu allais tourner une pub pour du dentifrice !

    — Qu’est-ce que tu peux être con, des fois ! rétorque-t-il en rigolant malgré lui de la blague débile de son ami. Bon, OK, je l’avoue, elle me plaît beaucoup. Et je te mentirais si je te disais que je ne pense pas à elle depuis cette soirée. Mais les faits sont là. Je lui ai laissé ma carte, ça fait trois semaines et elle ne m’a pas appelé.

    — C’est vrai que ça craint… T’as qu’à l’appeler toi, propose Adam après un temps de réflexion.

    Ce dernier se lève et vient s’appuyer contre le bureau en chêne. Gabriel, visiblement agacé, se passe la main dans les cheveux.

    — T’en as de bonnes, toi ! Et je fais comment ? Je lui envoie un pigeon voyageur ?

    — Et ça a bac +4, pff ! Tu prends ton petit téléphone et t’appelles l’hôpital, tout simplement. Il y a bien quelqu’un là-bas qui pourra te renseigner.

    — Parce que tu crois que c’est aussi simple ?

    — Si t’essaies pas, tu le sauras jamais. Bon allez, j’te laisse, c’est pas que je m’ennuie, mais mon avion ne va pas m’attendre cent sept ans non plus.

    Les deux hommes sortent de la salle de travail et se dirigent vers la porte d’entrée.

    — Mais au fait, tu ne m’as toujours pas dit où tu allais.

    — Si, mais tu ne m’as pas écouté. Je m’offre un petit voyage de quatre semaines à l’île Maurice.

    — On se refuse rien, à ce que je vois.

    — Faut-il que je te rappelle que je ne suis pas parti en vacances depuis deux ans avec l’ouverture de mon agence immobilière ? J’ai bien mérité un petit break, surtout après ce qui s’est passé l’année dernière... D’ailleurs en rentrant, je vais m’arrêter quelques jours chez mes parents à Lyon. Ça fait longtemps que je ne les ai pas vus.

    — Tu pars avec… ? Merde, j’ai oublié son nom.

    — Avec Miss je débite dix mille mots à la seconde ? Tu rigoles, je l’ai plaquée. Elle aurait été capable de faire la conversation pendant une heure à un sourd et muet si je l’avais laissée faire ! Je pars en solo et je compte bien en profiter.

    Gabriel éclate de rire. C’est vrai que son ami a tendance à collectionner les rencontres merdiques. Pourtant, il a tout pour lui : une bonne situation, beaucoup d’humour et un physique plus qu’appréciable, autant qu’il puisse en juger.

    — Bon allez, cette fois-ci, je file.

    Gabriel le raccompagne jusqu’à sa voiture.

    — Profite bien de tes vacances, dit-il avant qu’Adam ne monte dans son Audi.

    — J’y compte bien. Et toi, appelle l’hôpital. On n’a qu’une seule vie, mon pote.

    — OK, je vais y réfléchir.

    Avant de se séparer, les deux hommes se donnent une accolade amicale, puis le bolide noir démarre sur les chapeaux de roues.

    De retour à son bureau, Gabriel ne peut s’empêcher de repenser à la conversation qu’il vient d’avoir avec Adam.

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