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Corinne
Corinne
Corinne
Ebook153 pages2 hours

Corinne

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About this ebook

Tu aimes les témoignages? Tu adoreras ce livre! C’est un roman basé sur une histoire vraie.

Voir ainsi la tête de sa mère si fragile et sans protection fut déstabilisant pour Corinne. Sans ses cheveux, elle ne ressemblait plus à sa mère. Elle avait maintenant l’air d’une patiente atteinte de cancer. Impossible à présent de cacher la vérité à qui que ce soit.
Sa mère la regardait encore dans le miroir et Corinne s’efforça de sourire. Elle caressa la peau du crâne de sa mère du bout des doigts. Elle était à la fois bosselée et douce.
— Tu sais, tu as vraiment un beau crâne, maman, lui dit-elle.
— Ne me raconte pas d’histoire, Corinne, dit sa mère d’un ton hésitant.
— Je ne te raconte pas d’histoire. C’est vrai. Regarde comme tes oreilles sont jolies et bien collées au crâne. Et l’angle de ton front. Tu as une très belle tête.

Psst! L’auteure de ce livre s’appelle Sandra. Elle adore par-dessus tout voir sa fille grandir et devenir une personne qui explore le monde, essaie de nouvelles choses et vit chaque jour intensément. Elle déteste les romans mal écrits. Gerri, la co-auteure de ce livre, est une de ses BFF depuis 44 ans. Oui, oui, 44 ans! L’histoire de la guérison du cancer de Gerri a inspiré ce roman.
LanguageFrançais
Release dateSep 21, 2016
ISBN9782897581923
Corinne
Author

Sandra Diersch

Sandra Diersch a écrit plusieurs romans jeunesse très appréciés par les jeunes et dont plusieurs figurent en tête des choix des enseignants. Elle donne des ateliers d’écriture aux étudiants en Colombie-Britannique ainsi qu’aux écrivains en herbe de tous les âges.

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    Corinne - Sandra Diersch

    1

    Chapitre 1

    8 mai

    Je suis allée voir la Dre Samuels pour mon examen annuel aujourd’hui. Elle m’envoie passer d’autres tests. Des examens de «routine» affirme-t-elle. Cependant, quelque chose dans son regard alors qu’elle me disait cela me fait douter…

    La foule était rassemblée autour d’une table de pique-nique dans l’aire juste à l’extérieur du terrain de l’école qu’on appelait «la carrière». On entendait des rires et l’humeur était au beau fixe. Les sourires étaient larges sous le ciel de mai. Comme à l’habitude, Jessica Deninsky subjuguait tout le monde par sa beauté divine et la perfection de son sourire. Elle était assise sur la table verte abîmée, une longue jambe croisée sur l’autre, tenant négligemment une cigarette à la main droite, ses boucles blondes flottant autour d’elle. À côté d’elle se trouvait Jacob Harding; tout aussi parfait, tout aussi beau. Corinne aurait pu le regarder toute la journée.

    Corinne prit une grande inspiration et expira lentement. Elle mit la main dans sa poche pour attraper le paquet de cigarettes. Commencer à fumer représentait la première étape de cette nouvelle image qu’elle et sa meilleure amie, Romy Singh, cherchaient à projeter. Fumer leur donnait une bonne raison d’aller dans la carrière, que fréquentaient les gars populaires à l’heure du lunch et à la récréation. Ainsi, Romy se rapprocherait de Simon Sidhu, pour qui elle avait le béguin depuis toujours, et Corinne, elle, de Jacob.

    Décochant un sourire nerveux à sa meilleure amie, Corinne se faufila à travers l’étroite ouverture dans la clôture et se dirigea vers une table. Aussi nonchalamment que possible, elle tendit une cigarette à Romy et en prit une pour elle-même. Elles en étaient capables.

    Les doigts tremblants, elle alluma les deux cigarettes en espérant que Romy ne s’étoufferait pas et ne blêmirait pas comme la dernière fois.

    — Je ne crois vraiment pas que ça va nous aider, murmura Romy contre l’épaule gauche de Corinne. Simon n’est même pas là.

    — Ça ne fonctionnera pas si nous ne prenons même pas la peine d’essayer, Romy, siffla Corinne en guise de réponse.

    — À ton avis, quel produit Jessica utilise-t-elle pour que ses cheveux aient cette apparence? demanda Corinne une seconde plus tard.

    Peu importe le temps qu’elle passait à tenter de discipliner ses propres cheveux épais et foncés et d’adoucir sa peau couverte de taches, elle ne serait jamais aussi désirable que Jessica.

    — Comment le saurais-je? répondit Romy d’un ton cassant.

    Corinne jeta un regard à la longue tresse foncée de son amie.

    Au cours des huit années de leur amitié, Romy n’avait jamais coupé ses cheveux. Ils lui tombaient dans le dos, noués en un gros nœud lisse.

    — Devrions-nous leur parler? demanda Romy.

    En levant les yeux, Corinne remarqua que Jessica l’observait, ses yeux bleus parfaitement maquillés, sa peau impeccable. Corinne lui sourit, en tentant de ne pas songer aux deux nouveaux boutons qui étaient apparus la veille sur son menton, et à son corps qu’elle jugeait imparfait. Elle doutait que Jessica se soit déjà préoccupée de son poids.

    Jessica lui fit un petit signe et pencha la tête pour contempler le garçon assis à ses côtés. Corinne regarda, impuissante, Jessica flirter avec un Jacob hâlé et musclé. Il était dans la classe d’anglais de Corinne et, comme elle, il n’était pas très studieux.

    — Tu la fumes, dit Corinne en jetant un regard à la cigarette que Romy tenait maladroitement, ou tu la laisses brûler toute seule?

    Corinne prit une autre bouffée de sa cigarette. Dieu que ces trucs avaient mauvais goût. Comment pouvait-on s’y habituer? Lorsque la fumée se retrouva dans ses poumons, elle se mit à tousser de façon incontrôlable. Ses yeux s’emplirent d’eau. Sa gorge se referma et la fumée lui brûla le nez. Romy lui donna inutilement des tapes dans le dos. À travers le bruit rythmique des tapes, Corinne pouvait entendre les gloussements et ricanements de l’entourage de Jessica. Son visage s’empourpra.

    Repoussant la main de Romy, elle aperçut le petit sourire narquois de Jessica qui prit une autre bouffée de sa cigarette avant de souffler doucement la fumée dans les airs.

    — Ça va? lui cria Jessica, d’une voix mielleuse et faussement sympathique. Tu es un peu… verte.

    Son commentaire relança son entourage. Moquetoi, dit intérieurement Corinne, ris avec eux. Cependant, sa langue semblait collée à son palais.

    — Qu’as-tu fait? éructa une autre voix. Tu les as volées dans le sac à main de ta mère?

    Corinne redressa les épaules et se leva. Elle jeta le mégot au sol et l’écrasa du talon de son espadrille.

    — Prête, Romy? demanda-t-elle.

    — Où allez-vous? Ne partez pas…, se moqua de nouveau la voix alors que les deux filles se dirigeaient vers la clôture.

    Jessica et les autres éclatèrent de rire, tandis que Corinne tressaillait.

    — Bon, ça va, laissez-les tranquilles, dit une voix masculine.

    Corinne releva la tête et vit que Jacob la regardait, un sourire sympathique aux lèvres. Elle le lui rendit avec hésitation en partant avec Romy.

    Elles avaient à peine franchi la clôture que Romy attrapa le coude de Corinne pour le serrer très fort.

    — C’était… pire que pire, commença-t-elle.

    — Je sais, l’interrompit Corinne, libérant son bras. Je sais, et j’en suis désolée.

    Elle lança le paquet de cigarettes dans une poubelle en passant.

    — C’était tellement gênant, reprit Romy.

    Elle arrêta de marcher si brusquement que Corinne faillit la percuter. Levant les yeux, Corinne vit que Simon Sidhu se dirigeait directement vers elles.

    — Hé, ça va? demanda-t-il en s’approchant.

    — Bien, merci, réussit à dire Romy, les yeux écarquillés.

    — Tu es Romy, n’est-ce pas?

    Muette, Romy hocha la tête. Corinne donna un coup de coude à son amie.

    — Ouais.

    Romy braqua le regard sur Corinne.

    — Bon, à bientôt, Romy, dit Simon avec un large sourire avant de s’éloigner.

    Romy le regarda fixement battre en retraite. Corinne gloussa et tira son amie pour franchir les portes de l’école. Elles se dirigèrent vers les casiers, sans prêter attention au bruit et à la confusion autour d’elles.

    — Je ne savais pas qu’il connaissait mon nom, Cori, dit enfin Romy. Il a dû le demander à quelqu’un.

    — C’est génial, Rom, dit Corinne, refermant sa case avec fracas et entraînant son amie dans le couloir en direction de leur prochain cours.

    — Je ne savais pas qu’il m’avait remarquée. Je veux dire, nous avons un cours d’histoire ensemble chaque jour, mais il est de l’autre côté de la classe et il ne m’a jamais regardée…

    — Je te verrai plus tard, Rom, dit Corinne quand la cloche retentit.

    Elle poussa doucement son amie dans la classe avant de se diriger dans le couloir vers son cours d’anglais.

    En arrivant en classe, elle se laissa choir sur sa chaise dans le coin au fond et regarda fixement la porte. D’autres élèves entrèrent et s’installèrent à leur place respective. La deuxième cloche retentit. Toujours pas de Jacob. Elle venait tout juste de le voir. Il n’allait sûrement pas manquer le cours?

    — Sors tes livres, Corinne, lui dit l’enseignante devant la classe, et au boulot.

    Corinne extirpa son roman de son sac à dos et le lança sur son pupitre. Elle était censée avoir lu les douze premiers chapitres avant aujourd’hui, mais en avait à peine lu six. Ce devait être le roman le plus ennuyant jamais écrit.

    La porte s’ouvrit et Jacob se glissa dans la classe, se laissant tomber sur sa chaise en décochant un sourire coupable à l’enseignante. Corinne relâcha doucement le souffle qu’elle ignorait avoir retenu.

    Elle regarda fixement de l’autre côté de la classe en direction de Jacob, examinant comment ses larges épaules remplissaient son tee-shirt, la façon dont ses boucles noires reflétaient la lumière. Il n’avait jamais fait attention à Corinne auparavant. Pourquoi l’avait-il défendue à la carrière? Remarquant le regard mauvais et lourd d’avertissements de l’enseignante, Corinne pencha la tête, pour faire semblant de travailler. Peut-être avait-elle tort. Peut-être avait-elle une chance.

    >>>

    Romy était déjà près des casiers lorsque Corinne arriva après le dernier cours. Corinne glissa la petite clé argentée dans le cadenas et ouvrit la porte d’un seul coup. Elle lança son sac à dos à l’intérieur et prit son manteau.

    — Je ne fumerai absolument plus jamais, Cori, dit Romy.

    Corinne claqua la porte de sa case et secoua légèrement le cadenas.

    — Non, c’est bien certain. Je crois que nous devrions plutôt nous concentrer sur notre métamorphose, décida-t-elle. Pourquoi attendre les vacances d’été?

    Elles sortirent de l’école. Après un hiver froid et enneigé, il faisait enfin bon à Vancouver. Les arbres étaient en fleurs; les tulipes pointaient la tête et Corinne pouvait sentir la liberté – il ne restait que cinq semaines d’école. C’est alors qu’elles pourraient vraiment mettre à exécution leur projet de métamorphose. Nouvelle coupe de cheveux, nouveaux vêtements, nouveau maquillage…, un nouveau look. Elles allaient entrer en quatrième secondaire, n’est-ce pas?

    — Peut-être ce week-end? suggéra Romy.

    — Je dois d’abord trouver de l’argent, dit Corinne alors qu’elles parvenaient chez elle, mais j’y arriverai.

    Saluant Romy de la main, elle entra à l’intérieur. Elle entendit la voix de sa mère au téléphone dans la cuisine tout en gravissant l’escalier pour se rendre à sa chambre. Corinne laissa tomber ses livres sur son bureau et fouilla dans une pile de vêtements sur le plancher de sa chambre jusqu’à dénicher l’album souvenir de l’école. S’écroulant sur son lit défait, elle feuilleta rapidement l’ouvrage pour trouver la page où s’étalait la photo de Jacob. Il est si parfait, songea-t-elle, caressant la petite photographie du bout des doigts, et de toute évidence gentil, plus gentil que ses amis, de toute façon. Était-ce possible qu’il s’intéresse à elle?

    Corinne se glissa hors du lit et se tint debout devant son grand miroir. Elle plissa les yeux, tentant d’imaginer ce dont elle aurait l’air une fois la métamorphose terminée. Des cheveux plus courts? Elle releva l’ourlet de son chandail. Assurément de nouveaux vêtements. Elles pourraient aller au comptoir des cosmétiques au centre commercial pour une démonstration…

    — Corinne, il faut qu’on se parle.

    Corinne fit

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