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Séminaire d'Audit

« PARTIE NORMES »

PREPARE ET ANIME PAR

AOURZ LAHCEN

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Chapitre 1 : Définitions, objectifs et formes de contrôle
 L'entreprise est un système téléologique et adaptatif
 N'étant pas déterminé par son environnement
Objectifs de moyens conditionnent le comportement.
 L'entreprise a la possibilité de transformer ses structures et de les
harmoniser pour s'adapter à l'environnement.
 Mais l'entreprise est également constituée d'individus- eux-mêmes des
systèmes finalisés, mais à comportements potentiellement plus riches…

 La mission des responsables de l'entreprise consiste donc à créer des structures


organisationnelles pour coordonner ces systèmes dans un environnement donné.

Les différentes formes de contrôle:


1) La notion de contrôle: capacité à maîtriser une situation et à
l'orienter dans le sens voulu

(+Mesure des résultats et comparaison avec des objectifs)


1.1/ Pour une entreprise le contrôle renvoie au respect d'une norme, c'est un
contrôle de régularité :
Information  Décision  Action  Contrôle
Il a un caractère dynamique  c'est un processus

1.2/ Le processus de contrôle : généralement en3 phases


Décision  Action  Résultat
(Avant) (Pendant) (Après)
Ces trois étapes renvoient à des tâches précises:
 Finalisation : quels objectifs ? Quelles ressources ?
Comment évaluer les résultats ?
 Pilotage : surveillance et correction de l'action en cours.
 Évaluation : Quelle mesure ? Quelle efficacité ? Quelle efficience ?
Ces trois étapes concernent les trois niveaux de décision (I.ANSOFF) : décision
stratégique, décision tactique, décision opérationnelle. Chaque niveau ayant son
processus de contrôle.

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2) Décisions de gestion et niveaux de contrôle
Long terme : stratégie, planification C. Stratégique
 
Moyen terme : interface C. de gestion
 
Court terme : Gestion quotidienne C. Opérationnel
C. d'exécution
3) Définition originelle: (ANTHONY)
Le contrôle de gestion est le processus par lequel les dirigeants s'assurent que les
ressources sont obtenues et utilisées avec efficacité (par rapport aux objectifs) et
efficience (par rapport aux moyens employés) pour réaliser les objectifs de
l'organisation

Approche considérée comme limitant le CG à des procédures mécaniques de


rétroaction (connaissance des coûts).

L'association Nationale (française) des directeurs financiers et contrôleurs de


gestion définit les objectifs des services de C.G. ainsi :
 Concevoir le système d'information
 Contribuer à la conception de la structure de l'entreprise sur la base d'une
décentralisation efficace de l'autorité,
 Faire fonctionner correctement le système d'information
 Effectuer les études économiques et les coordonner.
Cette définition est trop générale car la mission d'un service de C.G. dépend de
plusieurs facteurs subjectifs et objectifs, et le contrôle de gestion doit s'interroger,
périodiquement sur :
 Les changements dans les structures de l'entreprise
 Les modifications dans l'allocation des ressources
 L'évaluation des comportements des acteurs
 Les conséquences des choix stratégiques.
Le besoin d'organiser et de piloter la performance  élargissement du besoin de
contrôle de nombreuses formes de contrôle sont apparues.

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4) le contrôle organisationnel
Le C.O doit assurer, en temps réel, le suivi et la qualité de l'organisation
 Surveiller la fiabilité et la qualité du fonctionnement de l'organisation;
 Il cherche à améliorer les règles et les procédures qui structurent les
décisions.
 Son domaine est très vaste et englobe les systèmes décisionnels et
informationnels.
Le C.O est concerné parles trois types d'outils qui sont :
 La planification
 La fixation des règles et des procédures
 L'évaluation des résultats et de la performance

5) Le contrôle Interne
Le C.I concerne la fixation des règles, des procédures et le respect de celles-ci en
vue :
 D'assurer la protection, la sauvegarde du patrimoine de l'entreprise et la
qualité de l'information, etc.…
 D'appliquer les instructions de la direction et de favoriser l'amélioration
des performances.
6) Audit interne, audit financier, audit opérationnel
L'Audit vise à :
 Mesurer et améliorer la fiabilité des systèmes d'informations comptables
et financiers.
 Mettre en place des systèmes efficaces de contrôle de tous les domaines
de l'entreprise.

L'audit interne : le contrôle appartient au personnel de l'entreprise


L'audit financier : révision comptable, analyse des comptes

L'audit opérationnel: cherche à améliorer toutes les dimensions de l'entreprise


D’où une certaine confusion entre les missions d'audit
(ponctuelle) et le contrôle de gestion (fonctionnant de
manière permanente).

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7) En conclusion: le C.G
 Doit permettre de gérer au mieux des décisions et des actions de moyen terme,
en général un an.

 Il permet d'articuler stratégie et actions au quotidien et assurer la cohérence


entre les deux niveaux.

 En tant que processus de contrôle il renvoie à la triple tâche de finalisation,


pilotage et évaluation d'où la définition de H. Bouquin.

"le C.G est formé des processus et des systèmes qui permettrent aux dirigeants
d'avoir l'assurance que les choix stratégiques et les actions courantes seront, sont
et ont été cohérents, notamment grâce au contrôle d'exécution".

8) Place du contrôleur de gestion dans l'organigramme


A l'instar de toue structure de l'entreprise, le C.G suppose un minimum
d'organisation, sa structuration doit, donc être :
 Adaptée aux besoins de l'entreprise
 Contrôlable
 Formalisée
 Construite sur une séparation convenable des fonctions

Le service de C.G doit respecter, au même titre que les autres services de
l'entreprise, un certain nombre de règles qui garantissent la fiabilité des
informations :
 Respect du principe de généralité du contrôle interne
 Les procédures d'auto- contrôle :
 Recoupements
 Contrôles réciproques
 Procédés techniques (traitements informatiques)
Le système de C.G. doit être adapté à la dimension de l'entreprise, à la nature de
son activité et à l'importance des missions qui lui sont confiées. Pour ce faire on
doit respecter les principes suivants :

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 Connaître les besoins exprimés par les utilisateurs et être capable de
concrétiser des besoins latents,

 Maîtriser le fonctionnement technique, commercial, financier et


comptable de l'entreprise,

 Eviter les redondances et n'intervenir qu'avec pertinence dans le


processus normal de fonctionnement pour garantir la crédibilité de ses
interventions,
 Maintenir une étroite concertation avec les responsables des services,

 Limiter l'activité du service à un rôle d'assistance et de conseil, dans le


cadre de la mission fonctionnelle qui lui est confiée.

Enfin notons que :


L'efficacité d'un C.G s'apprécie moins par le nombre des tâches qu'il assure que par
l'adaptation étroite de son activité aux besoins réels et permanents de ses
utilisateurs potentiels dans l'entreprise.

Quant aux critères d'évaluation de l'efficacité d'un bon système de C.G, on peut les
résumer ainsi : un système de contrôle de gestion doit permettre de : savoir,
prévoir, comprendre rapidement, précisément et au moindre coût.
Plus généralement, le CG doit aider les dirigeants à s’assurer que les ressources
sont obtenues et utilisées avec efficacité et efficience pour réaliser les objectifs de
l'organisation.

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Chapitre 2:
Le contrôle de gestion et les domaines de gestion
Le C.G, en tant que système d'information de l'organisation, doit tenir compte des
évolutions des domaines qu'il "subit" : la stratégie, les fonctions, la structure.

1. L'influence de la stratégie sur le C.G


1.1/ Les tendances du contexte stratégique
 Un système d'objectifs diversifiés et contradictoires (productivité,
flexibilité, qualité, coût, délai)
 Un fort degré de concurrence ;
 Un raccourcissement du temps de réaction.
Pour répondre à ces contraintes, les entreprises doivent procéder à des diagnostics
(internes et externes) pour bien orienter leurs choix stratégiques et les actions qui
en découlent.
L'analyse stratégique comprend 3 volets :
 L'analyse de la concurrence et du marché dans lequel l'entreprise évolue
 L'analyse du potentiel technologique, des tendances et des opportunités.
 L'analyse des compétences de l'organisation, de la structure, des acteurs.
Le C.G en tant qu'aide au pilotage stratégique et à la gestion des acteurs constitue
un système d'information efficace.

1.2/ stratégie et C.G


1.2.1- Le CG et le diagnostic :
Le CG voit ses objectifs et son champ d'analyse s'élargir. Les outils du C.G servant
d'aide au diagnostic des facteurs clés de succès (FCS).

1.2.2- Le C.G et le pilotage


Vu sous l'angle des procédures, le C.G aide au pilotage permanent, donnant en tant
réel des indications de performance pour orienter les décisions stratégiques.

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1.2.3- la place du contrôle de gestion dans le processus stratégique
Le CG doit être en interaction avec les objectifs et les stratégies de l’entreprise.
Pour ce faire, le C.G intervient avant, pendant et après l'action.

2. L'influence des fonctions sur le C.G


On note une extension du C.G à l'ensemble des fonctions de l'entreprise.

2.1- Les fonctions premières du C.G (début de XX siècles)


2.1.1- le premier champ d’action du CG se limitait à la gestion de la
production dans un objectif de productivité et de rationalisation, dans une
organisation taylorienne et une approche quantitative de la résolution des
problèmes.
2.1.2- Le C.G comme outil de suivie opérationnel (le calcul du coût est au centre de
ce processus).

2.2- Evolution de la prédominance des fonctions de l'entreprise


A partir de la décennie 60, la fonction commercial : la saturation"  les exigences
de marché se traduisant par une diversité et une qualité accrue des produits
(diversification – raccourcissement du cycle de vie des produits).

 Nécessité d'une certaine flexibilité


 A partir des années 70, une 3ème phase va concerner la fonction "ressource
humaines" choix stratégiques et résultats des activités dépendant de la
gestion des acteurs.
 Les années 80 : années Finance
 Les années 90 : l'approche systémique mettant en évidence les
influences réciproques, de toutes les dimensions de la gestion.

Face à cette interdépendance des fonctions et des activités, les outils de suivi et de
contrôle de la production sont étendus et adaptés aux autres fonctions.

Le C.G doit servir au suivi opérationnel de court terme de toues les fonctions et
activités de l'entreprise.

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 Une nouvelle problématique de la production sous l'angle aussi bien des
objectifs, des stratégies, de l'organisation que des outils de gestion, va alors
s'imposer :
2.3- La nouvelle approche de la production
2.3.1- Evolution de la stratégie de production :
a) De nouveaux objectifs :
 Augmentation de la qualité.
 Augmentation de l'adaptabilité des produits.
 Diminution des délais.
 Diminution des coûts.
Que la fonction de production doit chercher à atteindre, en rendant compatible
flexibilité et productivité grâce aux possibilités technologiques des machines.

b) De nouveaux moyens :
Les technologies flexibles et les nouvelles organisations de la production
permettent de faire de petites séries rentables.

Les équipements électroniques et les machines à commande numérique apportent


une souplesse considérable.

c) de nouvelles stratégies, qui permettrent de répondre à ce contexte :


 Elaborer des produits qui représentent de la valeur pour la demande (utilité,
service, qualité).
 Etre flexible dans la production, l'organisation et les hommes pour s'adapter à
toutes les évolutions rapides des marchés;
 Obtenir simultanément une réduction des coûts et une amélioration de la
qualité.

Pour réaliser ces objectifs les entreprises sont de plus en plus amenées à travailler
avec des partenaires extérieurs. D'où le développement des outils de gestion
(analyse de la valeur, contrat d'assurance qualité…) et l'extension du C.G à toutes
les étapes du processus de production.

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Pour comprendre cette évolution il est nécessaire d'insister sur deux
caractéristiques actuelles de la gestion des produits :

 L'association des cycles au sein d'une organisation


Dans l'optique d'une meilleure réactivité, d'une gestion du temps et d'une
recherche de plus de valeur pour le produit, les gestionnaires essaient de réduire le
temps, les coûts en rapprochant, voire superposant les 3 étapes successives pour
proposer un produit :
Conception  fabrication  distribution

Cette intégration nécessaire pour la réussite des stratégies induit des remises en
cause profondes de la structure de l'organisation et des outils de gestion (gestion
par projet ou ingénierie simultanée) et en conséquence le C.G.

 L'engagement des dépenses pour un produit durant son cycle de vie


Les choix d'investissements qui sont faits pour apporter la valeur aux produits sont
décidés dés les premières phases de conception (80% des dépenses futures sont
décidées même si les dépenses effectives se répartiront sur l'ensemble de la vie du
produit). Ce qui implique une nécessaire adaptation du calcul des coûts au sein du
C.G.
2.3.2- Evolution de l'organisation de la production
L'organisation industrielle traditionnelle était fondée sur des lignes de production
rigides, une régulation assurée par des stocks de produits intermédiaires et finis,
une planification de la production en amont à partir des prévisions de vente
(TAYLOR).

 Dans le contexte actuel, pour mieux atteindre les objectifs (qualité délais, coût,
flexibilité) les entreprises mettent en place de nouvelles structures tant à l'intérieur
qu'à l'extérieur de l'organisation.

 Dans le domaine de l'organisation de la production, on cherche à gérer des flux


(et non des stocks qui coûtent cher) c'est-à-dire une suite d'opérations qui
s'enchaînent sans attente (flux tendus) et à déclencher ces flux en fonction de la
demande en aval (flux tirés).

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Dans le cadre des trois cycles "conception fabrication- distribution" on cherche à
intégrer toutes les étapes dans une approche transversale, décloisonnée, de
processus.

 En intégrant les relations de la production avec les partenaires extérieurs et en


tenant compte de la sous-traitance, l'organisation englobe une partie de son
environnement et devient un réseau (lecture complémentaire).

2.3.3- La logistique : elle regroupe la gestion :


 Des stocks
 Des transports à l'intérieur et à l'extérieur de l'entreprise
 Des entrepôts et de l'espace des ateliers
 Des emplacements des machines (org. Modulaire)
 De l'après vente et de la maintenance.
 Mathé et Tixier analysent la logistique selon trois types d'opération :
Physique, administrative et de planification ("la logistique "PUF 1991).

2.3.4- La maintenance : en vue de réduire le temps d'inactivité des


machines
3. L'influence de la structure et de l'organisation sur le C.G
3.1- Importance de l'organisation
L'organisation est "un ensemble de moyens structurés constituant une unité de
coordination ayant des frontières identifiables, fonctionnant en continue en vue
d'atteindre un ensemble d'objectifs partagés par les membres participants"
(division des tâches et coordination)
(S.P Robins. Théorie des org. P.H. 1987)

Dans une perspective dynamique, (dépassement de l'organigramme) l'organisation


correspond,
 A la structure choisie pour répartir le travail, tant à l'intérieur qu'à
l'extérieur dans l'entreprise.
 A la délimitation du pouvoir et des processus de prise de décision
 Aux systèmes d'information mis en place
 A l'animation des acteurs.
Notons par ailleurs que :

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 Choix stratégiques et caractéristiques structurelles d'une organisation
sont nécessairement corrélés.
 En conséquence, le C.G considéré comme un système d'information pour
la stratégie et l'opérationnel, se construit à partir de la représentation
organisationnelle de l'entreprise.

3.2- Les tendances organisationnelles


3.2.1- Les différentes structures
La théorie de la contingence a bien déterminé les facteurs qui conditionnent
chaque organisation dans son contexte :
Technologie, type de pouvoir, environnement, taille et âge de l'entreprise.
Les formes possibles (et susceptibles d'être combinées).

 Structure hiérarchique: un service est relié à un seul chef. Le pouvoir


hiérarchique descendant est fort. Le contrôle est plutôt du type vérification
à posteriori et sanction.

 Structure fonctionnelle : l'autorité est découpée comme la structure


selon des fonctions nécessaires à l'activité. Cette spécialisation conduit à
une multiplicité de chefs pour chaque service. Cela peut donc poser des
problèmes de coordination, de communication et de contrôle.
Structure hiérarchico- fonctionnelle: solution hybride des deux
précédentes, elle associe des services hiérarchiques qui peuvent contrôler et
des services fonctionnels qui conseillent sans autorité.

 Structure matricielle : structure souple en deux dimensions, évoluant


selon les besoins, chaque salarié est rattaché à un chef de produit et à un
responsable fonctionnel. Cette structure permet la décentralisation des
pouvoirs et le regroupement des compétences dispersées dans les services,
mais requiert une coordination précise.

3.2.2- Les influences de la structure sur le C.G


Pour mesurer les performances de l'activité il est nécessaire de décomposer
l'organisation. C'est pourquoi la structure- composante du système de décision, de
communication et de coordination- est importante et influence le C.G.
3.2.3- Les évolutions nécessaires des structures :

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 Un contexte différent :
 Un environnement turbulent
 Une démarche productive orientée vers le client
 Une plus grande implication des acteurs.
 La structure devient un paramètre essentiel de la performance- une variable à
gérer (apprentissage organisationnel au service de la Flexibilité).

 La reconfiguration (reengineering ou BPR Business Process reengineering)

Pour passer d'une organisation classique verticale, hiérarchique et cloisonnée, à


une structure plus "aplatie" avec une approche plus transversale des processus, il
est parfois nécessaire d’étudier l’ensemble des processus de production et de
repenser l’organisation des activités de production, en vue d’une redéfinition des
activités en terme de processus opérationnels plus performantes d’où les nouvelles
orientations :

3.2.4- Recherche de nouvelles formes structurelles


Des structures plus aplaties réduisent le nombre de niveaux hiérarchiques.
Une organisation par processus

Un processus : « toutes les actions qui concourent à la réalisation d’un


produit ou d’un service interne » (A.D Little 1993).
Les processus : servent des clients » internes ou externes (en aval) traversent les
structures verticales formelles.
C’est une organisation permanente

Une organisation par projet


Elle consiste à mobiliser, de manière temporaire, pour un objectif bien précis, des
individus rattachés d’ordinaires à des services, en fonction de leurs compétences
(chef- projet : responsable- succès)

Les caractéristiques d’un projet :


 Demande plus ou moins précise non assurée de résultats
 Non répétitivité

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 Organisation souple temporaire
 Interdisciplinarité
 Importance du chef du Projet
 Pas de référence ou de standard existant (mesure)
 Innovations importantes dans les procédures de gestion et dans les
réalisations.

L’organisation en réseau
Un maillage de firmes qui s’associent pour proposer ensemble des activités et des
services.
C’est un système souple de coopérations qui fait éclater les frontières de
l’entreprise. Il permet une flexibilité dans le temps et l’espace, et peut être aussi un
moyen de réduire les coûts.

3.3- Organisation et C.G.


Les systèmes classiques du calcul de coût se fondent sur les divisions
traditionnelles des organisations (structure fonctionnelle divisionnelle).
L’approche transversale de l’organisation, l’exigence de suivre les activités tout au
long du processus de transformation, le décloisonnement et la mise à plat des
fonctions sont donc en contradiction avec le découpage proposé par la
comptabilité analytique.
Si l’on veut que le C.G soit un système d’information qui aide au pilotage, un
indicateur de création de valeur et de satisfaction du client, il faut modifier et
adapter les principes de calcul, la décomposition du prix des produits, intégrer de
nouvelles variables qualitatives, organisationnelles et humaines.

4. Délimitation actuelle du C.G.


4.1- Les demandes actuelles
Résumons :
Les attentes vis-à-vis du C.G
Attentes Initiales Extension des besoins
Analyse, suivi de la production Analyse suivie de toutes les fonctions, de
toutes les activités
Vision interne Interne et externe, réseau, partenariat
Organisation verticale cloisonnée Structure transversale aplatie
Données quantitatives et financières Quantitatives et qualitatives, financières et

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physiques
Analyse statistique, ponctuelle Analyse dynamique avec amélioration
permanente
Analyse du passé Analyse rétrospective et anticipatrice
Analyse opérationnelle Analyse stratégique, tactique,
opérationnelle
Homme- exécutant Acteur décideur responsable
Concept lié : productivité Concept lié : valeur

Ces attentes se développent dans un cadre organisationnel différent :


Auparavant Actuellement
- Pour la production - Pour toutes les activités.
- Pour une structure verticale - Pour une structure dynamique
cloisonnée transversale.
- Pour le court terme - Pour le court, le moyen et le long
terme.
- Pour des exécutants dans une entité - Pour des acteurs responsables dans
des réseaux.

De ces nouvelles attentes découle un élargissement du champ d’action du contrôle


de Gestion pour les besoins des pilotages de performances et du
changement.

4.2- Les rôles assignés au C.G. : Performance et Changement


4.2.1- Le C.G. en vue du Pilotage de la Performance
Le contrôle de gestion doit remplir un double rôle
 Aider à piloter l’efficacité : c'est-à-dire à gérer les facteurs clés de
compétitivité par un ensemble de décisions et d’actions stratégiques.
 Aider à piloter l’efficience, c'est-à-dire à gérer les moyens opérationnels
pour atteindre les objectifs fixés, donc maîtriser les facteurs clés de
l’équilibre financier.
Pour H. Bouquin le rôle du C.G dans le pilotage de la performance renvoie à la
triple exigence de :
 Modéliser la complexité
 Organiser la division du travail du management
 Réguler les comportements.

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4.2.2- Le C.G comme outil de pilotage du changement :
 Aide à la réactivité stratégique par la mesure permanente du couple
valeur- coût.
 Aide à l’amélioration opérationnelle
 Aide au changement organisationnel (réguler les comportements).

En résumé : le C.G doit traiter et intégrer quatre variables :


Coût + Qualité + Temps + Organisation
Production indicateurs Temps réel implication des acteurs
Conception Amélioration délai réduit changement de structure
Distribution permanente
Externalisation
La gestion de la performance par le C.G passe par l’intégration de trois familles
d’outils :
 La comptabilité de gestion, l’analyse des coûts
 Les budgets
 Des indicateurs variés (tableaux de bord ou autres)

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Chapitre 3 :
Les outils du C.G
Rappel :
Avant d’évoquer les outils du C.G, il faut souligner qu’en tant que système
d’information d’aide à la décision, le C.G, et à l’instar des autres domaines de la
gestion, utilise une variété d’outils empruntés aussi bien aux sciences exactes
(Math, Statistique etc.) qu’aux sciences humaines (sociologie, psychologie etc.) en
plus des outils propre à la gestion.

Le tableau 1 ci-dessous donne un aperçu de quelques techniques classées par


fonction ou domaine d’utilisation.

1. Représentation de l’organisation et construction des outils


Les deux principes de base
La construction d’outils de gestion se fait à partir de la représentation
faite de l’organisation. La vision plu ou moins réelle de la structure, de la
hiérarchie, des processus décisionnels, des zones de pouvoirs, va
conditionner l’élaboration et l’utilisation des outils de gestion.

Aucune construction d’outils n’est statique. Elle évolue en fonction de


l’environnement. Dans cette perspective, il est possible de repérer plusieurs
sources de construction de nouveaux outils de contrôle de gestion. A titre
d’exemple le commissariat général du plan (« l’entreprise est performance
globale. Economica 1997) propose les distinctions suivantes :
Des outils liés à une vision de la réalité économique fondée sur un concept pour
mesurer la performance :
 Le concept de productivité globale (compte de surplus)

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 Le concept de valeur ajoutée directe (en tant qu’alternative à la
détermination des prix par le coût de revient) VAD.
Des outils construits pour des problèmes spécifiques, sur mesure :
Dans le cas de contexte très contingent d’entreprise, dans lequel les outils
« classiques » ne peuvent s’appliquer, les gestionnaires conçoivent des techniques
spéciales correspondant à une seule situation d’entreprises :
 Un modèle mathématico logique pour un choix d’investissement, par
exemple, des compagnies pétrolières en avenir incertain
 Un modèle de planification et de contrôle décentralisé pour une société
de transport urbain (Metro)
 Un outil de classification des malades hospitalisés

2. la diversité des outils et de leur utilisation


Trois grands types d’outils :
 Le calcul des coûts
 Le calcul budgétaire
 Les indicateurs de performance
Qui répondent à plusieurs objectifs évolutifs et plusieurs niveaux de
décision de la stratégie, de la structure, du suivi des fonctions, comme il
ressort du tableau ci-dessous :
Tableau 1
Outils Coûts Budget Indicateurs
Champ d’utilisation
Stratégie X X
Suivi opérationnel des X X X
fonctions
Structure organisationnelle X X

3. Les outils du calcul des coûts (renvoi au cours


détaillé)
3.1- Il est possible de présenter tous les types de coûts selon leur
utilisation
Niveau d’utilisation Type de coûts
Stratégie Coût complet des produits
Coût par activité des produits, des

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clientèles
Tactique Imputation rationnelle
Coût préétabli, coût standard, écarts
Exécution Coûts partiels (variables ou directs)

3.2- Sous l’angle des besoins, il est possible d’identifier aujourd’hui les
attentes suivantes :
Besoins de prévision et de contrôle : coût de fabrication ? de distribution
d’un produit ? coût total d’une activité ? le gestionnaire a besoin de prévoir,
d’anticiper des résultats pour décider…et de vérifier calcul d’écarts (besoins
originels).
Besoins d’une nouvelle approche du coût des produits :
Réduction des coûts des produits, vision dynamique de la structure du coût (pour
agir sur certaines composantes…)
Avec l’intégration de la variable qualité, l’importance du délai de réaction, la
nécessité de la flexibilité…le gestionnaire a besoin d’informations plus
nombreuses, plus qualitatives… (coût d’opportunité, le coût de la qualité et de la
non- qualité, le coût de conception…).

4. Les outils de la gestion budgétaire (voir détail dans le


cours)
4.1- Le champ d’application : le suivie opérationnel et la structure
4.2- Les besoins :
 Besoins de prévisions et de contrôle
 Besoin d’animation de la structure, responsabilité des acteurs.
(Avec adaptation des méthodes budgétaires au suivi des activités et
des processus).

5- De nouveaux indicateurs pour piloter la performance


5.1- Champ d’action : pilotage stratégique, suivi opérationnel, structure.
5.2- Les besoins : aider au pilotage de la qualité, du temps, des processus de
l’amélioration du management, de l’ensemble de l’organisation.
 Besoins d’amélioration du management par les budgets (direction par
objectif, budget base zéro (BBZ), budget fondé sur l’activité (ABB) et budget
fondé sur le processus (PBB)).

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 Besoin d’une vision globale de l’organisation, à partir d’une étude
économique de l’entreprise fondée sur le concept de productivité (pilotage
globale de l’organisation et des partenaires internes et externes de
l’organisation) c’est le cas du « surplus de productivité globale » et de la
« valeur ajoutée directe ».

 Besoin de gérer la qualité (plusieurs outils : statistique, technique, cercle


de qualité, analyse de la valeur…).

 Besoin de gérer le temps et la réactivité : les tableaux de bords (élaborés


de manière souple, en fonction des besoins des utilisateurs et de situation
différenciées).

 Besoin d’amélioration des processus (y compris le processus de


fonctionnement de l’organisation).
 Méthode du coût cible.
 Management fondé sur l’activité (ABM).

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Chapitre 4 :
Nature, Rôle et frontières d’audit
1.1- Audit et Information
L’audit financier externe doit être clairement associé à l’information
financière externe dont il est l’une des composantes essentielles.

1.1.1- Schéma général du processus d’information


T1

Normes

Langage

Faits Emetteur Message Récepteur Image des


Faits

Ce schéma relativement simple permet de mettre en lumière les conditions d’un


bon processus d’information et en particulier :

 C’est l’émetteur qui a la perception des faits à propos desquels l’information est
donnée.
 Le message doit être établi dans un langage connu à la fois de l’émetteur et du
récepteur. Ce constat nous amène à justifier la notion de « normes » du langage ;
ces normes constituent en effet un élément essentiel du processus de
communication.

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L’application de ce schéma général à l’information financière externe se présente
ainsi :

T2

Langage Connaissances
Formation en comptabilité
Principes Comptables

Faites Emetteurs : Message Utilisateurs Images des faits


Economiques, Dirigeants Les comptes Actionnaires Economiques
financiers Comptables annuels Fisc Banquiers et Financiers

Expérience Expérience
mémoire mémoire

P" : Perception

Le second schéma permet de faire apparaître clairement toute la complexité du


processus qui conduit de la perception des faits économiques et financiers par les
émetteurs des comptes annuels, à la perception de l’image de ces même faites par
les utilisateurs à travers les comptes annuels considérés comme un « message »
dans le processus de communication.

1.1.2- Place de l’audit dans le processus d’information


Outre la nécessité d’un langage commun, compris des émetteurs et des récepteurs,
apparaît un second élément essentiel : est-il raisonnable de laisser au seul
émetteur, à partir de sa perception des faits, la maîtrise totale et non contrôlée du
message, c'est-à-dire la traduction des faits dans le langage convenu ? la réponse

22
des sociétés modernes à cette question est claire : un « contre pouvoir » doit être
instauré et c’est là que se positionne la fonction de l’auditeur, indépendant de
l’émetteur et du récepteur, connaissant parfaitement les normes du langage
convenu entre eux.

Le schéma complet devient alors le suivant :


T3 : Processus Général Information / Audit

Normes

Langage

Faites Emetteur Message Récepteur Image des


Faites

Audit

Normes

Ce troisième schéma nous permet de bien visualiser également la place des normes
d’audit que doit nécessairement s’imposer l’auditeur puisqu’il ne saurait être
question non plus de lui laisser toute liberté pour exprimer son opinion sur la
fiabilité avec laquelle le message reflète bien les faits qu’il est censé représenter
conformément aux normes du langage convenu.
L’application du raisonnement à l’information financière peut être représentée par
le schéma suivant :

T4: Processus Information Externe / Audit Financier Externe

Langage Connaissances
Principes Comptables en comptabilité
Formation

Faites Emetteurs : Message Utilisateurs Images des faits


Economiques, Dirigeants Les comptes Actionnaires Economiques
financiers Comptables annuels Fisc Banquiers et Financiers
23Contrôle
Expérience Indépendant des Expérience
mémoire Auditeurs Externes mémoire
P" : Perception

Devant les tendances contradictoires entre des utilisateurs qui souhaitent savoir
"de plus en plus" et des émetteurs d'information qui souhaitent présenter une
image flatteuse de leur entité à des coûts limités, on conçoit que l'intervention de
l'auditeur indépendant contribuera très fortement à tempérer des exigences
contradictoires et à assurer aux utilisateurs que les émetteurs leur donnent une
"image fidèle" conforme aux règles du jeu connues de tous. On peut ainsi percevoir
le "rôle social" qui est de plus en plus fréquemment attribué aux auditeurs. De
cette présentation, on comprendra que l'activité de tout auditeur, quelle que soit sa
position (interne ou externe) sera commandée par deux ensembles de
connaissances :
Les normes du langage ;
Les normes de l'audit.
Il nous a semblé essentiel, tout en restant dans les limites imparties à ce cours, de
mieux caractériser ces deux ensembles. Nous voudrions également souligne ici
l'importance de la relation entre le concept d'audit et le concept d'information au
plan de la méthode d'approche de l'auditeur. En effet d'une manière générale
l'approche moderne de l'audit, pour juger la qualité des informations fournies,
tend à prendre très largement en considération le système qui produit les
informations.
Ceci donne un certain caractère d'universalité à la démarche de l'audit.

1.1.3- Les normes du langage


1.1.3.1- Utilisation générale

La réalisation de toute mission d'audit, quels qu'en soient les objectifs implique
l'existence au préalable de règles précises, formalisées, connues et acceptées des
émetteurs et des récepteurs de l'information soumise à l'audit. Il est des domaines
où ces règles sont définies à un niveau général (national ou international par
exemple) et le problème essentiel est alors de s'assurer que ces "normes"sont

24
connues par les personnes concernées et que les interprétations éventuelles sont
sans ambiguïté.

Par contre, il est des domaines plus spécifiques où il devient essentiel de faire
préciser- avant même de développer la mission d'audit- quels sont les critères de
référence qui seront pris en considération. Ce sera souvent le cas lorsque l'audit
portera sur des éléments qualitatifs pour lesquels les normes ne sont pas faciles à
préciser et où la subjectivité n'est pas totalement absente. Ce sera également le cas
lorsque l'on ouvrira le champ d'application de l'audit à des domaines d'information
nouveaux.

1.1.3.2- Les normes de l'information financière : les principes


comptables
L'information financière a été la première à être soumise à l'audit et ceci dans le
cadre plus large d'un processus d'information externe ayant connu un assez grand
degré de généralisation dans les principaux pays industrialisés. Cela explique que
ce soit dans ce domaine que l'on constate les efforts les plus considérables en vue
d'une harmonisation du langage utilisé. En effet, depuis des décennies, des moyens
importants ont été mis en œuvre tant dans certains pays qu'au plan international
pour contribuer à cette harmonisation. Diverses initiatives sont venues, au cours
des dernières années, donner une nouvelle dimension aux débats sur les objectifs,
l'utilité et le contenu de l'information financière externe.

Dès 1970, aux Etat- Unis, l'AICPA émet une recommandation sur les concepts et
principes de base sous-jacents aux comptes annuels publiés par les entreprises.
Cette même organisation suscite en 1971 la création d'un comité chargé d'étudier
les objectifs de l'information par les comptes annuels. Ce comité, connu sous le
nom de son président R.- M. TRUEBLOOD publia son rapport en 1973. C’est
également en 1973 qu'est crée le FASB (Financial Accounting Standards Board) qui
sera désormais chargé de formaliser les normes comptables appliquées aux USA.
Plus récemment a été mis en place, en collaboration avec le FASB un organisme
chargé de formaliser les normes comptables applicables dans le secteur public : le
GASB (Government Accounting Standards Board).

25
Au Royaume Uni, le comité chargé d'étudier les normes comptables (Accounting
Standards Setting Committee) décide en 1974 de réexaminer la portée et les
objectifs des rapports financiers publiés, à la lumière de l'évolution des besoins et
des conditions nouvelles financiers de l'économie. Le groupe mandaté pour
réaliser ce travail publia en 1975 un document de discussion intitulé "The
Corporate Report". De nouvelles réflexions se sont développées à la suite de cette
publication et ont notamment contribué à préciser les conditions dans lesquelles
doivent être établies les normes comptables). Au Canada, le comité de recherche
comptable de l'ICCA publie dans son "Manuel" des recommandations relatives à la
comptabilité, applicables aux comptes annuels émis au Canada. En 1973 R, -M.
SKINNER publia, sous les auspices de l'ICCA, une étude effectuée à la demande du
comité de recherche comptable intitulée "Les Principes Comptable"". Plus
récemment, l'ICCA a mandaté un groupe de travail dirigé par le Professeur
STMAP afin d'étudier la présentation de l'information financière par les sociétés et
ses perspectives d'avenir.

Au plan international, la création en 1973 de l'IASC (International Accounting


Standards Comittee) est venue concrétiser les efforts entrepris pour donner à
l'harmonisation comptable une dimension véritablement internationale. La CNCC
et l'OECCA représentent la France dans cette organisation internationale et
coordonnent leur action dans le cadre du CPRI (Comité Paritaire des Relations
Internationales).

Au plan européen, des efforts ont été développés en vue de réaliser une certaine
harmonisation comptable ; ces efforts ont donné lieu à la publication de la 4ème
directive relative aux comptes annuels des sociétés et de la 7ème directive relative
aux comptes de groupe.

La France n’a pas échappé à ce récent courant de rénovation de la réflexion sur les
principes comptables et outre la publication en 1982 de la révision du Plan
comptable général, on citera la loi sur la mise en harmonisation des obligations
comptables des commerçants et de certaines sociétés avec la IV « directive
européenne », ainsi que l’effort permanent réalisé par le CNC (Consul National de
la Comptabilité).

26
A elle seules, les diverses normes comptables et leurs modalités d’appréciation
justifieraient un cours a part, tant par leur nombre que par la diversité de leurs
thèmes et les débats qu’elles suscitent. Il n’était pas question, dans le cadre du
présent cours de présenter, même de façon sommaire un panorama des principes
comptables par référence auxquels l’auditeur est amené à exprimer son opinion
sur les comptes annuels d’une entité.

1.1.4- Les normes de l’audit


Nous nous bornerons ici à une courte présentation des normes d’audit en général,
renvoyant au chapitre suivant l’étude plus exhaustive des normes applicables en
matière d’audit financier.

Il faut en effet rappeler que le fait pour l’auditeur de s’imposer des normes dans
l’exécution de ses travaux est l’un des éléments essentiels de son
« professionnalisme » et de la crédibilité de son intervention. Cette notion n’est
pas toujours évidente, tant chez les auditeurs internes qui peuvent être tentés de
privilégier les règles propres de l’entité dans laquelle ils exercent leurs activités,
que chez les auditeurs autres que financiers dont l’activité professionnelle est
encore récente.

Le développement de l’audit dans un contexte autre que celui de l’audit financier


impliquera très vraisemblablement que ceux qui conduiront ce développement
soient attentifs à la mise en place rapide de normes d’audit applicables à leur
secteur spécifique.

1.2- Les concepts de base de l’audit


1.2.1- Référence à une définition générale
Il est possible de fournir une définition très générale de l’audit qui en reprenne les
principaux concepts permettant de mieux positionner ensuite l’audit financier qui
est, aujourd’hui encor, le type d’audit le plus répandu. Une telle démarche
permettra de montrer également les extensions éventuelles de l’audit.

La définition retenue et qui sera commentée par la suite est la suivante : « l’audit
est l’examen professionnel d’une information, en vue d’exprimer sur cette

27
information une opinion responsable et indépendante, par référence à un critère
de qualité ; cette opinion doit accroître l’utilité de l’information ».

1.2.2- L’audit est un examen professionnel


Le caractère professionnel de l’examen se manifeste par :
 Une méthode : la démarche générale pour conduire l’examen,
 Des techniques et des outils à utiliser dans le cadre de la méthode.
L’auditeur est un professionnel compétent à double titre :
 Il a une connaissance suffisante des activités et informations qui font
l’objet de son examen,
 Il connaît les méthodes et les techniques de l’audit.
Ce caractère véritablement professionnel de l’audit n’est pas toujours clairement
perçu et l’on peut parfois constater des incompréhensions et des malentendus sur
les objectifs et les conditions de réalisation de l’audit qui tiennent à ce défaut de
perception.
On ajoutera que le professionnalisme implique très généralement l’existence
d’organisations professionnelles capables d’imposer à leurs membres des normes
acceptées par tous et l’application effective de ces normes dûment constatée par
un contrôle de qualité.

1.2.3- L’audit porte sur des informations


La notion d’information est ici conçue de façon très extensive : l’audit porte
rarement sur le fait lui-même, mais sur sa traduction dans un langage convenu.
Les différentes sortes d’information sur lesquelles peut porter l’audit sont :
 Informations analytiques ou synthétiques,
 Informations historiques ou prévisionnelles,
 Informations internes ou externes à l’entité émettrice,
 Informations quantitatives ou qualitatives,
 Informations formalisées ou informelles.
La très grande variété des informations qui peuvent être soumises à l’audit montre
la très large ouverture de son champ d’application.

1.2.4- L’expression d’une opinion responsable et indépendante


L’opinion formulée par l’auditeur est une opinion responsable car elle l’engage de
façon personnelle.

28
Elle est également indépendante, tant à l’égard de l’émetteur de l’information qu’à
l’égard des récepteurs.

Ces concepts de responsabilité et d’indépendance trouveront leur application, avec


les adaptations nécessaires dans le statut et l’organisation des auditeurs externes et
des auditeurs internes.

L’opinion de l’auditeur peut se traduire, soit par un simple jugement sur


l’information ayant fait l’objet de l’examen, soit encore être complétée par la
formulation d’un certain nombre de recommandations.

1.2.5- La référence à un critère de qualité


L’expression d’une opinion implique toujours la référence à un critère de qualité
connu et accepté de l’émetteur, des récepteurs et de l’auditeur de l’information.
Parmi les critères de qualité les plus fréquemment utilisées, on trouvera :
 La régularité, qui est la conformité à une règle qui peut être interne ou
externe à l’entité émettrice de l’information (on parle aussi d’audit de
conformité).
 La sincérité (ou fidélité) avec laquelle les faits sont traduits dans
l’information, conformément aux règles admises. On prend ici conscience
que même s’il s’agit d’une sincérité « objective » (celle des informations et
non pas celle de l’émetteur de l’information), elle présente un caractère
« relative » puisqu’elle est appréciée par référence à un certain langage, à
certaines règles.
 L’efficacité : il s’agit là d’un ensemble de critères qui sont eux-mêmes
susceptibles de se combiner avec les critères de régularité et de sincérité. Ils
sont généralement décomposés en trois éléments essentiels (parfois
désignés sous l’expression « les trois E->) :
 L’économie : dans l’acquisition des ressources humaines et
matérielles mises en œuvre dans un projet.
 Efficience : rapport entre les biens ou services produits d’une part
et les ressources utilisées pour les produire d’autre part.
 Efficacité : mesure dans laquelle les buts visés ou les effets
recherchés ont été atteints.

29
1.2.6- L’accroissement de l’utilité de l’information
L’audit doit contribuer à accroître l’utilité de l’information sur laquelle il porte ; le
principal apport de l’audit concerne la crédibilité et la sécurité que l’on peut
attacher à l’information. Ces éléments peuvent être appréciés tant par les
utilisateurs internes de l’information que par les utilisateurs externes.

L’auditeur aura constamment présent à l’esprit cette préoccupation et devra


apprécier le rapport coût/efficacité de son examen, tout en tenant compte des
obligations légales, réglementaires ou contractuelles qui peuvent être mises à sa
charge.

1.3- L’audit Financier


1.3.1- Définition général
A – Une telle définition peut être tirée des publications des diverses organisations
professionnelles, ainsi :
En France, dans les normes de révision comptable de l’OECCA :
 «examen auquel procède un professionnel compétent et indépendant en
vue d’exprimer une opinion motivée sur la régularité et la sincérité du bilan
et des comptes de résultat d’une entreprise. »

 Au plan européen, dans les normes de l’UEC :


« l’objet de l’audit des comptes annuels est d’exprimer une opinion sur le fait de
savoir si ceux- ci traduisent fidèlement la situation de la société à la date du bilan
et de ses résultats pour l’exercice examiné, en tenant compte du droit et des usages
du pays où l’entreprise a son siège »

 Au plan international, dans les normes de l’IFAC :


« contrôle de l’information financière émanant d’une entité juridique (le but
lucratif ou non lucratif de l’organisation, sa taille et sa forme juridique n’entrent
pas en ligne de compte), effectué en vue d’exprimer une opinion sur cette
information »…

B- La définition synthétique suivante sera retenue : « l’audit financier est


l’examen auquel procède un professionnel compétent et indépendant, en vue
d’exprimer une opinion motivée sur la fidélité avec laquelle les comptes annuels

30
d’une entité traduisent sa situation à la date de clôture et ses résultats pour
l’exercice considéré, en tenant compte du droit et des usages du pays où
l’entreprise à son siège ».

1.3.2- Audit financier externe


Il s’agit de l’examen pratiqué par un professionnel externe à l’entité sur les
comptes de laquelle l’opinion est exprimée.

Dans le contexte Marocain, l’audit financier externe se concrétise dans deux


situations distinctes :
 L’audit financier externe contractuel, réalisé à la demande d’une entité
ou d’un individu, pour des fins qui sont définies dans la convention avec
l’auditeur.
 Le commissariat aux comptes (parfois dénommé audit financier légal),
prescrit par les lois sur les sociétés, qui est constitué de deux éléments
distincts :
 Une mission d’audit financier externe
 Un ensemble d’obligations spécifiques mises à la charge du
commissaire aux comptes par des dispositions légales et
réglementaires.

1.3.3- Audit financier externe et commissariat aux comptes


En France la CNCC dans ses « Recommandations relatives à l’exercice des
missions » a souligné le caractère complexe et original de la mission du
commissaire aux comptes dans les termes suivants :
« L’objectif essentiel de la mission, tel qu’il est défini par la loi du 24 juillet 1966
dans son article 228, est de certifier la régularité et la sincérité des comptes
annuels ».

Le commissaire aux comptes vérifie également la sincérité des informations sur la


situation financière de la société qui sont adressées aux actionnaires. Il veille au
respect de l’égalité entre les actionnaires.

Il a en outre, à intervenir, de manière particulière, lorsque certains événements ou


situations précisées par la loi, se produisent dans le cours de l’activité de la société.
Ces diverses missions s’ordonnent autour de trois obligations générales :

31
 Celle de vérifier des comptes ou révision,
 Celle de s’assurer du respect de dispositions législatives ou
réglementaires régissant le fonctionnement de la société, ou contrôle de la
légalité.
 Celle de faire connaître ses opinions ou constatations aux organes de la
société- dirigeants sociaux, assemblée générale-, et, dans certains cas, au
Procureur de la République et au comité d’entreprise.
Ces trois composantes, largement indissociables, de la mission globale du
commissaire aux comptes, donnent à celle-ci son caractère complexe et d’intérêt
général qui fait son originalité ».

On peut reconnaître clairement dans l’objectif principal de la mission du


commissaire aux comptes, le même objectif que celui défini pour l’audit financier
sur la base des publications des organisations professionnelles françaises et
étrangères.

1.3.4- Audit financier interne


L’audit financier tel qu’il a été défini au point 1.3.1 ci-dessus peut parfaitement
être réalisé par un professionnel interne à l’entité sur l’information financière de
laquelle l’opinion est exprimée.

La limite d’utilisation de l’audit financier interne résulte naturellement de la


position de l’auditeur interne dans l’organigramme de l’entité, position qui est l’un
des éléments garantissant son indépendance.

Dans certaines organisations, on a tenté de développer très largement l’utilisation


d’un véritable « certificat interne » délivré par le service d’audit interne sur les
informations financières de l’organisation.

Dans d’autres entités, les objectifs assignés à l’audit interne sont à la fois plus
restrictifs et plus extensifs.

Ils sont plus restrictifs, dans la mesure où il ne lui est pas demandé un jugement
sur l’intégralité des informations financières.

Ils sont plus extensifs, dans la mesure où il lui est souvent demandé de dépasser le
seul domaine de l’information financière et de mener ses investigations sur la base

32
de critère d’efficacité (travaux souvent désignés sous le terme générique « audit
opérationnel »).

1.3.5- Audit financier interne et audit financier externe


Les diverses recommandations professionnelles prévoient une coordination entre
les travaux réalisés par les auditeurs internes et les auditeurs externes.
Cette organisation doit être aménagée :
 D’une part pour éviter la duplication des travaux ;
 D’autre part pour sauvegarder l’indispensable indépendance des
auditeurs externes.

1.4- Les extensions de l’audit


1.4.1- La problématique générale
Bien que le thème central du présent séminaire soit l’audit financier, il nous est
apparu indispensable de montrer comment cet aspect de l’audit est susceptible de
s’insérer dans un cadre plus vaste et généralisé.

Il est vrai qu’historiquement, s’est d’abord développé la pratique de l’audit


financier externe dans le secteur privé. On a en effet coutume de faire remonter
l’origine de l’audit (dans son acception moderne) au XIXe siècle, au moment où
s’est instaurée la distinction entre les détenteurs de capitaux et les gestionnaires de
ces capitaux. L’auditeur était alors le garant des détendeurs de capitaux contre les
éventuels abus des gestionnaires.

Progressivement s’est ensuite dégagée l’utilisation pour les activités d’audit, de


professionnels internes à l’entité concernée (mais rattachés à un niveau élevé de la
hiérarchie de cette entité).

Il est également apparu que l’audit, portant à l’origine essentiellement sur


l’information financière pouvait être effectivement appliqué à d’autres types
d’informations, voire même à toute information.

On a aussi pu constater que progressivement les critères de qualité servant de base


à l’audit sortaient du cadre traditionnel de la conformité aux règles et de la
sincérité pour s’élargir et se combiner avec des critères d’efficacité.

33
Enfin, alors que les racines les plus profondes de l’audit pouvaient être trouvées
dans le secteur public, mais que son développement systématique s’est réalisé dans
le secteur privé, on peut relever que les normes, méthodes et techniques de l’audit
tendent aujourd’hui à gagner très largement le secteur public.
D’une manière plus générale, il faut bien constater que le terme « audit » a connu
une assez grande fortune et que l’on a eu tendance à l’utiliser de façon abusive
dans divers domaines.

Il ne nous paraît pas anormal d’envisager ce type de généralisation à condition de


bien s’assurer que les éléments constitutifs de l’audit (qui ont été analysés ci-
dessus au point 1.1) se trouvent bien effectivement réunis.

On arrive ainsi aujourd’hui à un concept d’«audit à objectif étendu » qui tend à


s’adapter aux besoins et à être beaucoup moins stéréotypé que l’audit financier
externe, mais également beaucoup plus difficile à mettre en œuvre.

1.4.2- Les extensions par le type d’information faisant l’objet de


l’audit
On conçoit ici la très grande variété possible d’audits, qui n’a finalement pour
limites que celles de l’imagination ; en effet, tout phénomène, disons plus
précisément toute information relative à un phénomène, peut être définie comme
un objet d’audit ! Nous ne prétendrons donc pas à l’exhaustivité dans ce premier
recensement.

Il n’est d’ailleurs pas évident de déterminer une véritable « typologie » de ces


variétés d’audits. La plupart d’entre eux peuvent ressortir de la définition très
générale de l’audit opérationnel que nous donnerons ci-après.

D’autres par contre, ont une vocation plus générale d’information externe (ex.
audit médical, audit de l’éducation, audit social) ; il n’est- cependant pas toujours
aisé d’opposer l’audit à usage interne à l’entité et l’audit à usage externe.

1.4.2-1 Audit opérationnel


Il peut être défini comme l’examen professionnel des informations relatives à la
gestion de chaque fonction d’une entité quelconque en vue d’exprimer sur ces
informations une opinion responsable et indépendante, par référence aux critères
de régularité, de fiabilité et d’efficacité. Cette opinion doit accroître l’utilité de

34
l’information, en particulier en vue de la prise de décision. On trouvera alors
autant d’audit (opérationnel) que de fonction dans l’entité, ainsi :

1. Audit des assurances : ce sont les assurances de l’entité qui sont objet
d’audit sur la base des critères régularité, fiabilité, efficacité. A ne pas
confondre avec le nécessaire contrôle des assurances, effectué par un
auditeur financier en vue de collecter les éléments lui permettant de se
prononcer sur les comptes annuels de l’entité.
2. Audit énergie : c’est tout le système énergique de l’entité qui est objet
d’audit.
3. Audit finances : à ne pas confondre avec l’audit financier, puisqu’il
s’agit là de procéder à un audit de la gestion financière de l’entité. On
pourra trouver dans l’audit trésorerie une variété particulière de l’audit
des finances.
4. Audit fiscal : consiste à se prononcer sur l’ensemble des structures
fiscales d’une entité et leur fonctionnement. C’est la fiscalité dans
l’entité, sous toutes ses formes (TVA, Impôts directs, douanes,
enregistrement, etc.) qui est l’objet d’audit.

A ne pas confondre avec la nécessaire prise en considération des problèmes


fiscaux par un auditeur financier qui doit se prononcer sur les comptes
annuels de l’entité.

L’audit fiscal peut être demandé par la direction de l’entité ; il peut


également être demandé par un tiers intéressé (fréquent avant rachat,
regroupements, en raison de l’importance de la situation fiscale latente et
des hypothèques éventuelles en la matière !).
5. Audit informatique : c’est ici la fonction informatique elle-même qui
est objet d’audit. On ne doit pas confondre l’audit informatique avec l’audit
dans un cadre informatisé. Par un abus de langage on désigne parfois
l’audit financier dans un cadre informatisé (avec pour objectif de se
prononcer sur les comptes annuels) par l’expression audit informatique
(avec pour objectif de se prononcer sur l’informatique, sa sécurité, son
efficacité). Il ne s’agit pas là seulement d’un abus de langage, c’est aussi un
risque pour l’utilisateur qui pourrait penser avoir un véritable audit
informatique alors qu’il a seulement un audit financier, conduit en prenant

35
en considération les systèmes informatisés concernés par la production des
informations financières.
6. Audit juridique : consiste à se prononcer sur l’ensemble des structures
juridiques d’une entité et leur fonctionnement. C’est le droit dans l’entité
sous toutes ses formes qui est l’objet d’audit. Ne pas confondre avec la
nécessaire prise en comptes des problèmes juridiques par un auditeur
financier qui doit se prononcer sur les comptes annuels de l’entité. Comme
l’audit fiscal, il peut être demandé par un tiers. Une variété à souligner dans
certaines entreprises : l’audit- brevets.
7. Audit marketing : les divers aspects de la politique marketing d’une
entreprise sont objet d’audit.
8. Audit production : ce sont les activités productives qui sont objet
d’audit. A rapprocher de l’audit technique.
9. Audit qualité : examen méthodique d’une situation relative à un
produit, processus, organisation en matière de qualité, réalisé en
coopération avec les intéressés, en vue de vérifier la conformité de cette
situation aux dispositions préétablies et l’adéquation de ces dernières à
l’objectif recherché.
L’audit qualité peut être considéré dans un double contexte :
Interne : au profit de la direction de l’entreprise afin de vérifier la mise en
œuvre effective des dispositions de gestion de la qualité et leur efficacité.
Externe : dans la relation client-fournisseur soit en vue d’un contrat
déterminé, soit dans le cadre de relations contractuelles pour vérifier les
dispositions d’assurance de la qualité.
Les diverses exigences de l’audit – que nous avons déjà soulignées ci-dessus ont
conduit la commission AFNOR à élaborer une norme « Audit qualité dans les
relations clients- fournisseurs ». cette norme concernant l’audit est elle-même
reliée à trois autres normes : gestion de la qualité – vocabulaire, recommandations
pour un système de gestion de la qualité à l’usage des entreprises ; guide pour la
sélection des dispositions pour l’assurance de la qualité dans les relations client-
fournisseur.
10. Audit social : MM. R. VATIER et A. MEIGNANT ont défini l’audit
social comme « un moyen de pilotage de l’entreprise, par une démarche
d’observation des faits, des pratiques et des structures liées à l’emploi et au
travail humain dans l’entreprise ».

36
Ces auteurs ont dégagé dans ce cadre trois niveaux d’investigation
 L’analyse de conformité
 L’analyse d’efficacité
 L’analyse de pertinence
On trouve ici encore un certain nombre d’éléments que nous avons relevés au
point 1.2 ci-dessus. Les auteurs ont également présenté de façon plus détaillée une
démarche pour l’audit de la formation, en particulier au niveau de l’analyse de
conformité et de l’analyse d’efficacité.

Cette acception de l’audit social doit être distinguée :


 De l’examen des divers aspects de la gestion du personnel
(rémunérations, régimes sociaux, congés etc.…) qu’un auditeur financier peut
développer dans le cadre de sa mission d’audit des comptes annuels de l’entité.

 De l’audit social qui consiste à examiner l’ensemble des relations entre


une entité et son environnement (ex : contributions fiscales, recherche, relations
avec l’Université, lutte contre la pollution etc.…).

11. Audit sécurité : c’est la sécurité dans une organisation, sous toutes ses
formes qui ests objet d’audit.

1.4.3- Extension par le type de critères de références


Le critère le plus répandu, sans doute parce qu’il est le plus facilement identifiable
est celui de la conformité à la règle. On relève d’ailleurs assez fréquemment
l’utilisation de l’expression « audit de conformité ». Il s’agit là de s’assurer que les
faits ou les opérations soumises à l’audit sont bien en conformité avec les règles
(internes et externes) que doit respecter l’entité. Le critère de la sincérité (ou de la
fidélité) est également largement répandu, en général, en association avec le
premier critère.

Comme nous l’avons déjà souligné (point 1.2 – 5) il peut être tentant de
considérer que le strict respect des règles (du langage commun) est un garant
suffisant de la fidélité de l’image donnée par l’information. On rappellera qu’il ne
peut y avoir fidélité « in abstracto » et que l’auditeur devra l’apprécier par

37
références aux conventions, au langage généralement admis dans l’environnement
où il intervient.

Le critère de l’efficacité, pris en considération dans les développements les plus


récents de l’audit est un critère composite. C’est sans doute par le développement
de l’utilisation de ce critère et de ses composantes (Les 3 E) que les extensions les
plus larges de l’audit peuvent être envisagées. Il faut souligner que ce sont surtout
les auditeurs internes et les auditeurs exerçant dans le secteur public qui ont le
plus largement exploré les perspectives ouvertes par l’utilisation du critère de
l’efficacité.

C’est ainsi que L’IIA, dans ses « Normes pour la pratique professionnelle de l’audit
interne » a intégré dans la définition du domaine, des travaux de l’audit interne
outre la conformité et la fiabilité, l’utilisation économique et efficace des
ressources ainsi que la réalisation des objectifs fixés aux activités opérationnelles
et aux programmes.

Le Bureau du Vérificateur Général du Canada a également entrepris un effort


important pour promouvoir le concept de « vérification intégrée » assez voisin du
concept d’audit à objectif étendu. Une Fondation Canadienne pour la vérification
Intégrée a même été créée en vue d’assumer la recherche et la formation dans ces
nouveaux domaines.

1.4.4- Extension de l’audit vers les auditeurs internes


Un double phénomène peut impliquer le développement de l’utilisation des
auditeurs internes dans les entités :
 En premier lieu, confrontées aux coûts des interventions des auditeurs
financiers externes, les entités ont tenté de développer des services internes
capables de réaliser, dans des conditions meilleures de coût/efficacité une
partie plus au moins importante des travaux d’audit financier. Ce thème est
parfois un sujet de controverse et une des plus importantes multinationales
eurpéennes (PHILIPS), disposant d’uns service d’audit interne souvent cité
comme un modèle du genre, a été conduite à reconsidérer radicalement
l’existence même de ce service en 1983.

38
 En second lieu, les directions générales des entités ont pris conscience des
apports possibles d’un « audit à objectif étendue ». L’organisation
internationale des auditeurs internes (IIA) dans ses « normes pour la
pratique professionnelle de l’audit interne » a rendu compte de cette
évolution en précisant que l’audit interne est une fonction indépendante
d’appréciation exercée dans une entité par un de ses services, pour
examiner et évaluer ses activités ; l’objectif de l’audit interne est d’aider les
membres de l’entité à exercer efficacement leurs responsabilités.

1.4.5- Extension de l’audit du secteur privé vers le secteur


public
Dans la plupart des pays, même ceux qui sont qualifiés de libéraux, les
sommes consacrées à des programmes du secteur public se sont accrues de
façon considérable.

Cette tendance a engendré une demande accrue de l’obligation de rendre


compte de la part des responsables de ces programmes.

Le contrôleur Général des Etat- Unis a souligné que depuis quelques années
l’on constate l’existence d’un intérêt sans précédent pour l’audit dans le
secteur public. Les fonctionnaires, les parlementaires, les citoyens veulent et
ont besoin de savoir non seulement si les fonds publics sont gérés
convenablement et conformément aux lois et aux règlements, mais aussi si
les organisations du secteur public atteignent les buts pour lesquels les
programmes ont été autorisés et les ressources accordées et si elles le font
économiquement et avec efficience.

Outre les efforts développés aux Etats- Unis par le GAO et au Canada par le
BVG, il faut souligner les travaux récents réalisés par la Cour des Comptes
de la CEE pour se doter d’une doctrine de contrôle.

Nous rappellerons par ailleurs qu’une organisation internationale des


auditeurs du secteur public a été créée depuis plusieurs années (INTOSAI)
qu’elle diffuse une publication périodique sur les problèmes de l’application
de l’audit dans le secteur public (déclaration de lima- Vienne).

39
Au plan Français, la Cour des Comptes réalise depuis fort longtemps, dans
le cadre des missions qui lui sont confiées par les textes, des interventions
de contrôle dans le secteur public.

Chapitre 5:

Les normes de l'Audit financier

2.1- La notion de normes en audit financier


2.2- Les normes générales
2.3- Les normes de travail
2.4- Les normes de rapport

2.1- La notion de normes en audit financier


2.1.1- Généralités
2.1.1/1- L'existence de normes et le contrôle de leur application

A- Le principe
Dans le contexte général de l'information financière externe, la notion de norme
d'audit est vraisemblablement l'une de celles qui est la plus mal perçue :

 Par les professionnels qui jaloux de leur appartenance à la profession


libérale- ont tendance à vouloir substituer le "devoir" impliqué par la norme
au "pouvoir" que l'on semble parfois déceler dans l'utilisation du terme
"recommandation".!

Précisions dans ce débat que c'est par la définition et la mise en application


effective (vérifiée par le contrôle de qualité) que la profession d'auditeur externe a
acquis sa véritable "stature" et sa crédibilité dans les pays anglo-saxons.

40
Par les utilisateurs, et en particulier par les entités soumises à l'audit, qui
ne perçoivent souvent des normes que l'aspect le plus contraignant: le montant des
honoraires de l'auditeur entraîné par l'application effective de normes d'audit de
niveau élevé.

Après avoir rappelé de façon précise les contours de la notion de normes en audit
financier, nous aborderons successivement dans ce chapitre, selon une structure
reconnue internationalement :
 Les normes générales
 Les normes de travail
 Les normes de rapport

Nous avons déjà souligné dans le chapitre précédent (point 1.1) l'importance
présentée par la notion de normes pour l'exercice de l'activité d'audit. Malgré le
caractère parfois général de la formulation de ces normes, il faut souligner leur
caractère pratique et opérationnel. En effet, l'utilisation d'une méthode, de
techniques et d'outils en matière d'audit ne peut être réellement efficace et adaptée
aux objectifs de l'audit que si l'auditeur a une idée claire des normes qu'il doit
appliquer. Les normes constituent donc à la fois une aide à la mise en œuvre des
méthodes et techniques et un recours en cas de difficultés dans le déroulement de
la mission.

B- Comment naissant les normes d'audit


Par définition, la notion de norme implique l'existence d'une autorité extérieure à
celui qui est amené à la respecter. Cette autorité définit le contenu et le domaine
d'application des normes qu'elle édicte.
Il n'y a malheureusement pas aujourd'hui, unicité de normalisation et l'auditeur
dans son activité quotidienne- se trouve fréquemment confronté à une
superposition pas toujours cohérente, de dispositions normatives nationales et
internationales.

Cette pluralité de "normes externes" conduit souvent les cabinets d'audit à définir,
à leur niveau, pour leur associés et collaborateurs un certains nombre de "normes
internes, venant expliciter et renforcer les "normes externes". Ceci résulte de leur
préoccupation de pouvoir dire qu'ils appliquent "les normes les plus élevées".

41
Deux niveaux complémentaires de normes sont donc effectivement mis en
application au plan opérationnel par les auditeurs ;
 Les normes externes ;
 Les normes internes ;
Bien entendu, il ne suffit pas que les normes existent et soient connues, encore
faut-il qu'elles soient effectivement appliquées. C'est ainsi que l'activité des
auditeurs est elle-même soumise à une sorte d'audit que la pratique
professionnelle a désigné sous l'expression générale de "contrôle de qualité". Tout
cabinet d'audit devrait donc établir une politique et des procédures de contrôle de
qualité que nous désignerons sous l'expression "contrôle de qualité interne". Ce
contrôle de qualité interne devrait fournir à la direction du cabinet une assurance
raisonnable que les missions accomplies par le cabinet, le sont en conformité avec
les normes d'audit (externes et internes) adoptées.

Il faut d'ailleurs bien comprendre que les normes d'audit concernent une mission
déterminée alors que le contrôle de qualité concerne l'ensemble des activités du
cabinet.
Naturellement, les deux aspects sont liés et un véritable contrôle de qualité doit
intégrer ces deux aspects.

Suivant les pays, un système de contrôle de qualité externe a été mis en place, soit
à l'initiative des cabinets eux-mêmes, qui ont suscité des interventions de contrôle
de qualité de la part d'autres cabinets, soit à l'initiative des organisations
professionnelles qui ont organisé des interventions de contrôle de qualité réalisées
soit par des services permanents, soit par des cabinets ayant reçu une mission
spéciale des organisations professionnelles. De tels contrôles ont également été
réalisés à l'initiative des organes de contrôle des marchés financiers ou de tout
autre organe ayant autorité sur les auditeurs.

2.1-1/2 Processus d'élaboration et autorité des normes


Les modalités selon lesquelles les organisations professionnelles présentent leurs
normes varient de façon significative suivant les pays et l'antériorité de la pratique
professionnelle de l'audit dans ces pays. Suivant les cas, les normes traduisent un
état actuel des pratiques de l'audit ou bien définissent un objectif que doivent
atteindre tous les professionnels membres de l'organisation dans un délai
déterminé. Par ailleurs, il est parfois difficile de distinguer, dans les

42
recommandations émises, ce qui constitue la norme, à expression nécessairement
générale, et les procédures associées à cette norme et qui sont souvent
indispensables à la compréhension et à la mise en application effective de la
norme.

Nous nous efforcerons, dans les paragraphes qui suivent, de bien expliciter la
structuration et la portée des sources de normes que nous présentons.

Néanmoins, d'une façon générale, le processus de normalisation en matière d'audit


est assez voisin dans les divers pays :
 Au niveau le plus élevé, il y a souvent un texte légale ou réglementaire
instituant une organisation professionnelle disposant d'un pouvoir
disciplinaire sur les membres de l'organisation.

 On trouve ensuite un "Code d'Ethique Professionnelle" qui stipule


l'obligation pour les membres de l'organisation d'appliquer les normes dans
leurs missions et qui prévoit la création d'un organisme chargé de
l'élaboration de ces normes.

 L'organisme chargé de l'élaboration des normes réalise ou coordonne les


travaux de recherche et les consultations nécessaires, présente une version
finale des recommandations qui est généralement approuvée par
l'organisation professionnelle disposant du pouvoir de contrôle et de
sanction sur ses membres.

Les normes, ainsi élaborées et publiées, sont alors effectivement applicables et


l'organisation professionnelle met en place les éléments d'information et de
formation permettant aux professionnels de réaliser leurs missions conformément
à ces normes. Le dernier volet du processus de normalisation réside dans
l'organisation du contrôle de qualité dont les grandes lignes ont été évoquées au
point précédent.

2.1.2- Les normes d'audit financier en France (CNCC)


2.1.1/1 Compagnie Nationale des Commissaires aux Comtes
Le code des devoirs et intérêts professionnels de la CNCC, dans son article 50
stipule que "dans l'exercice de sa mission, le commissaire aux comptes doit se

43
conformer aux recommandations relatives aux diligences édictées par le Conseil
National".

En Octobre 1980, la CNCC a publié un recueil intitulé "Recommandations relatives


à l'exercice des missions" qui peut être considéré comme constituant les normes
s'appliquant au commissaire aux comptes dans la réalisation de ses missions. Elles
répondent en effet à une double exigence :
"Service de guide aux commissaires aux comptes dans leurs activités, c'est-à-dire
être suffisamment générales pour laisser à chaque commissaire aux comptes la
liberté de choix dans l'application inhérente à une profession libérale, les
modalités d'exercice des missions, qui lui ont été dévolues. Il tient compte
nécessairement, dans son choix, des particularités de l'entreprise et notamment
des ses dimensions."

"Service de système de référence pour l'appréciation de leurs responsabilités, c'est-


à-dire être suffisamment explicites pour que les organes juridictionnels,
disciplinaires et autres qui ont à connaître de l'activité des commissaires aux
comptes y trouvent des critères d'appréciation dont ils ont besoin, sans avoir à se
référer à des opinions qui n'émaneraient pas de Profession elle-même".

2.1-2/2 Ordre des Experts Comptables et Comptables agréés


(OECCA)
L'expert comptable doit exécuter avec diligence, conformément aux données
acquises de la science comptable et aux normes professionnelles, tous les travaux
nécessaires et utiles à son client. Dès 1996 l'OECCA a publié ses "Normes de
révision comptable" qui peuvent être considérées comme s'appliquant à l'expert
comptable réalisant une mission d'audit contractuel. Ces normes renvoient
d'ailleurs à deux ouvrages publiés par le Conseil Supérieur de l'OECCA à l'occasion
des ses congrès annuels, ainsi qu'aux recommandations ultérieurs destinées à
préciser l'application pratique des procédures de contrôle et leur adaptation aux
objectifs des diverses phases de la mission d'audit.

2.1.3- Les normes internationales d'audit financier IFAC ; UEC;


IIA

44
Il s'agit de normes publiées par des organisations internationales dont l'autorité
varie assez fortement suivant les pays, compte tenu en particulier de l'autorité ou
de la volonté des organisations professionnelles nationales pour demander à leurs
membres l'application effectives de ces normes.

2.1-3/1 IFAC (International Fédération of Accountants)


Cette organisation, créée en 1977 a pour objectif "d'œuvrer pour le développement
et l'avancement d'une profession comptable mondiale et pour l'harmonisation de
ses recommandations". Elle a établi un comité spécialisé (International Auditing
Practice Comminee) qui a la responsabilité expresse et le pouvoir spécifique de
publier au nom du conseil de l'IFAC des exposés-sondages et des
recommandations en matière d'audit financier.

L'autorité des recommandations de l'IFAC dans un pays où il existe une


organisation professionnelle membre s'exprime ainsi :

 Si les normes d'audit locales coïncident avec les normes de l'IFAC, le


respect des normes locales assure automatiquement la conformité aux
normes de l'IFAC.

 Si, sur un sujet particulier, il y a des différences ou des contradictions


entre la réglementation locale et une norme internationale, l'organisation
professionnelle nationale devra promouvoir la mise en application aussi
rapide et complète que possible de la norme internationale.

2.1-3/2 UEC (Union Européenne des Experts Comptables Economiques


et Financiers)
Cette organisation européenne a crée un Comité sur les normes d'audit, dans le
contexte de ses objectifs généraux qui sont l'élévation du niveau de l'audit et son
harmonisation en Europe.
Les organisations membres de l'UEC se sont engagées à promouvoir dans leurs
pays respectifs les recommandations publiées par l'UEC parles moyens suivants :
 Information de leurs membres sur les projets de recommandations:
 Soit en informant leurs membres sur le contenu des recommandations
définitives.

45
 Soit en incorporant dans leurs normes nationales d'audit les principes sur
lesquels sont basés les recommandations définitives de l'UEC.
 Actions pour faire adapter la législation des pays où les procédures d'audit
sont régies par la loi.
 Actions pour informer les instances chargées de surveiller l'application des
normes professionnelles sur le contenu des recommandations de l'UEC.

2.1-3/3 Institute of International Auditors (IIA)


C'est en 1978 que L'IAA a adopté des normes professionnelles considérées comme
un nouveau pas dans le développement de l'audit interne.

Ce terme de "normes" utilisé par l'IIA concerne les critères suivant lesquels les
activités d'un service d'audit interne peuvent être appréciées et mesurées.
L'objectif de ces normes est de permettre de situer la pratique de l'audit interne,
telle qu'elle devrait être et telle que le Conseil d'Administration de l'Institut l'a
adoptée.
La particularité de ces normes est qu'elles traitent à la fois :
 du service d'audit interne ;
 de l'auditeur interne.

Elles constituent donc un critère de jugement:


 Pour le responsable du service d'audit interne sur l'activité de son propre
service;
 Pour les supérieurs hiérarchiques de l'audit interne dans l'organisation ;
 Pour les auditeurs externes qui sont amenés à utiliser les résultats des
auditeurs internes pour leurs propres travaux, lorsque ceux-ci ont fait la
preuve de leur indépendance et de la qualité réellement professionnelle de
leurs travaux.

2.1-4- Les normes d'audit financier hors de France


2.1-3/4 CANADA (CNV) ASC
Lorsqu'il procède à l'audit des comptes annuels d'une entité, l'auditeur externe doit
se conformer aux normes d'audit généralement reconnues. Ces normes sont
élaborées par le "Comité des Normes de Vérification" (Auditing Standards

46
Committee) de l'Institut Canadien des comptables agréés. Elles sont reproduites
dans le "Manuel de L'ICCA" selon les modalités suivantes:
 Les normes proprement dites, qui ont trait aux qualités requises de
l'auditeur, à l'exécution de son travail d'audit et à la préparation du rapport,
sont imprimées en italique et sont exprimées de façon assez résumée.

 Les commentaires et suggestions que le Comité des Normes de


Vérification souhaite voir appliquer et qui explicitent les normes
proprement dites.
Ces compléments sont imprimés en caractères normaux et fournissent de
très utiles enseignements sur les procédures d'audit qui peuvent être
utilisées par un auditeur dans sa mission afin d'atteindre ses objectifs.

 Les notes d'orientation en audit qui ont pour objectif d'aider les auditeurs
à appliquer les normes sur certains aspects spécifiques. Les notes
d'orientation sont regroupées dans une section spéciale du manuel de
l'ICCA.

2.1.3/5- Royaume Uni


Les normes d'audit financier applicables au Royaume- Uni et en Irlande sont
élaborées par un Comité Spécial (Auditing Practice Committee) créé au sein du
Conseil de Coordination des Organisations professionnelles (Council of the
accountancy bodies). Elles sont reproduites en particulier dans le manuel de
l'ICAEW.

Les normes d'audit (auditing standards) sont exprimées de façon succincte et


définissent les principes et pratiques de base que doivent suivre les membres de la
profession lorsqu'ils réalisent une mission d'audit. Elles sont explicitées et
complétées par des notes explicatives (explanatony notes) et par des notes
d'orientation d'audit (auditing guidelines). Ces notes d'orientation fournissent en
particulier des données relatives aux procédures et à certaines techniques d'audit.

2.1-3/6 U.S.A
Les normes d'audit financier aux U.S.A, sont dictées par l'AICPA (American
Instituts of Certified Public Accountants).

47
Elles sont publiées chronologiquement, mais elles sont périodiquement codifiées.
Les règles du Code d'Ethique professionnelle de l'AICPA prescrivent (règle n°202)
que les professionnels doivent appliquer les normes d'audit formalisées dans les
"S.A.S" (Statements on Auditing Standards) et qu'ils doivent être capables de
justifier les cas dans lesquels ils n'ont pas appliqué ces normes.

Les S.A.S, explicitent de façon très nette (section 150) la différence existant entre
les normes d'audit (ce que nous avons appelé le "QUOI") qui ont pour objet de
mesurer la qualité des travaux accomplis par les auditeurs et de préciser les buts à
atteindre par ces travaux et les procédures d'audit qui concernent les travaux qui
doivent être accomplis (ce que nous avons appelé le "COMMENT").

L'autorité reconnue aux normes d'audit financier émises par l'AICPA se concrétise
en particulier par le fait que le G.A.O. (Général Accounting Office), dans sa
définition des normes d'audit dans le secteur public a purement et simplement-
pour la partie relative à l'audit financier- renvoyé aux normes de l'AICPA. Ceci
contribue à créer aux Etats- Unis, pour l'audit financier, tant interne qu'externe,
dans le secteur privé comme dans le secteur public une véritable "communauté de
normes".

2.2- Les normes Générales


Les normes générales sont personnelles par nature, elles concernent la compétence
de l'auditeur, son indépendance et la qualité de son travail.

Le plus souvent, les normes générales sont sensées retraduire des règles figurant
au niveau du Code d'Ethique des organisations professionnelles et s'appliquent
donc aux professionnels, tans dans leurs missions d'audit financier que dans leurs
autres missions. Cette extension n'est cependant pas toujours évidente et implique
parfois que des modalités d'application soient définies. Pour notre propos, nous
nous en tiendrons aux règles effectivement applicables dans le contexte de la
mission d'audit financier.
Quelles que soient les modalités de présentation, on retrouvera dans la plupart des
recommandations nationales ou internationales les quatre normes générales
suivantes :
 L'indépendance,
 La compétence,

48
 La qualité du travail (ou conscience professionnelle),
 Le secret professionnel.
Il faut également préciser que ces normes générales s'appliqueront, avec les
adaptations nécessaires à l'auditeur en tant que personne physique et à
l'organisation dans le cadre de laquelle il exerce son activité (cabinet d'audit
interne, service d'audit interne).

En France, la CNCC présente sous une rubrique "recommandations à caractère


générale" ce que l'on peut assimiler aux "normes générales" de façon précise, la
CNCC indique que "l'impossibilité de pouvoir respecter l’une quelconque de ces
recommandations devrait conduire le commissaire aux comptes à refuser la
mission ou le mandat ou à démissionner si cette impossibilité survient encours de
mandat".

Au plan international, l'IFAC dans sa recommandation n° 3 souligne les exigences


d'intégrité, d'objectivité, d'indépendance, de secret professionnel et de compétence
et relie ces exigences à la recommandation d'éthique professionnelle.

En ce qui concerne les auditeurs internes, l'IIA stipule qu'ils doivent respecter les
règles de conduites de la profession et outre l'application des "normes pour la
pratique professionnelle de l'audit interne", ils doivent respecter les dispositions
du code déontologie de l'IIA. Ce code impose des exigences de haut niveau en
matière d'honnêteté, d'objectivité, de diligence et de loyauté.

2.2-1 Indépendance
2.2-1/1 En France
 CNCC
La CNCC a instauré l'indépendance comme première norme générale et l'a
exprimée dans les termes suivants :
"Indépendance"
La loi, les règlements et la déontologie font une obligation au commissaire aux
comptes d'être à la fois indépendant et perçu comme tel par les tiers. Il doit non
seulement conserver une attitude d'esprit indépendante lui permettant d'effectuer
sa mission avec intégrité et objectivité, mais aussi- être- libre de tout lien qui
pourrait être interprété comme constituant une entrave à cette intégrité et
objectivité".

49
Il doit également s'assurer que les experts ou collaborateurs auxquels il confie les
travaux respectent les règles d'indépendance.

La CNCC a d'ailleurs jugé nécessaire d'émettre une recommandation distincte


(recommandation relative à l'indépendance). Cette recommandation qui présente
les divers risques d'atteinte à l'indépendance (dépendance économique,
dépendance intellectuelle) comporte un ensemble de dispositions concrètes
d'applications :
 Charte d'indépendance à établir dans chaque cabinet pour fixer les
procédures internes d'application des règles générales.

 Déclaration d'indépendance à souscrire par les associés et collaborateurs


techniques.

 Organisation d'un contrôle de qualité interne pour l'application des règles


d'indépendance.

 OECCA
L'indépendance de l'auditeur est citée dans les "normes de révision comptable" de
l'OECCA au niveau de la définition même de l'audit. Le Code des devoirs et intérêts
professionnels stipule également que l'expert comptable doit être indépendant et
impartial dans ses rapports avec ses clients (code des devoirs professionnels n°16).

2.2-1/2 Au plan international


 IFAC
Cette organisation, dans sa recommandation n°3 (paragraphe5) développe la règle
d'indépendance en précisant que l'auditeur doit faire preuve d'honnêteté et de
sincérité dans l'exécution de son travail d'audit; il doit être juste et il ne doit pas
laisser des préjugés ou des jugements préconçus entacher son objectivité ; il doit
maintenir une attitude d'impartialité et il doit à la fois être libre et perçu comme
étant libre de tout intérêt qui pourrait être considéré, peu importe les faits, comme
étant incompatible avec les principes d'intégrité et d'objectivité.

2.2-2 Compétence
2.2-2/1 En France

50
 CNCC
La CNCC a instauré la compétence comme seconde norme générale dans les
termes suivants:
"Compétence, les capacités requises, pour exercer, sont définies par les
textes".
En outre, le commissaire aux comptes doit régulièrement compléter et mettre à
jour ses connaissances. Il doit également s'assurer que les experts ou
collaborateurs auxquels il confie des travaux ont une compétence appropriée à la
nature et la complexité de ceux-ci".

Ce texte renvoie par ailleurs à une annexe reproduisant les conditions de capacités
requises pour l'exercice de la profession ainsi qu'à une recommandation extraite
du code des devoirs et Intérêts professionnels sur la formation professionnelle.
Cette recommandation institue la formation permanente comme un devoir
pour le commissaire aux comptes et ses collaborateurs ; l'organisation
professionnelle a effectivement le pouvoir de contrôler, à l'occasion de ses examens
d'activités, le respect de ce devoir.

 OECCA
La compétence de l'auditeur est citée dans "les normes de révision comptable" de
l'OECCA au niveau de la définition de l'audit. Le Code des devoirs professionnels
stipule également que l'expert comptable doit réaliser ses travaux "avec savoir"
(CDP n° 16)

2.2-2/2 Au plan international


 IFAC
La recommandation n° 3 de l'IFAC aborde le thème de la compétence sous le titre
"formation technique et compétence" et comporte les dispositions suivantes :
♦ Le travail d'audit et la rédaction du rapport doivent être effectués, avec le soin
nécessaire par des personnes ayant une formation technique, une expérience et
une compétence suffisantes en audit.

♦ L'auditeur doit acquérir la compétence et les connaissances spécialisées dont il


a besoin dans le cadre de programmes de formation générale et de formation
technique (études personnelles et programmes de cours structurés suivis d'un
examen d'admission), et aussi en travaillant sous la direction de supérieurs

51
compétents. En outre, l'auditeur doit se tenir continuellement au courant de
l'évolution de la profession, notamment en ce qui concerne les prises de
position officielles en comptabilités et en audit tant au niveau international que
nationale, la réglementation pertinente et les exigences de la loi.

Cette recommandation renvoie également sur le thème de la compétence à la


recommandation générale sur l'éthique professionnelle déjà citée. Elle doit en
outre être rapprochée de la recommandation spécifique du comité d'éthique n° 2
sur la compétence professionnelle; dans ce texte, deux aspects sont soulignés:
 La formation de base nécessaire pour accéder à la profession (ce qui est
exprimé dans la recommandation de la CNCC par le terme "capacités").

 Le maintien de la compétence professionnelle pendant toute la durée de


l'activité professionnelle.

A cet égard, l'IFAC propose deux dispositions :


♦ La participation à des programmes d'information et de formation
permanente pour être constamment au fait des développements des
normes, méthodes et techniques nécessaires en audit et comptabilité.

♦ L'adoption d'un programme permettant d'assurer un contrôle de qualité


du travail professionnel en accord avec les dispositions de la
recommandation n° 7 de l'IFAC sur le contrôle de qualité du travail
d'audit.

Pour être complet sur le sujet, on précisera que les deux aspects soulignés par la
recommandation du Comité d'Ethique de l'IFAC ont en outre été repris dans deux
recommandations du Comité Formation de la même organisation.

♦ La première aborde en détail les exigences relatives à la formation de


base des professionnels comptables en général et des auditeurs en
particulier.
♦ La seconde présente les exigences concernant la formation permanente,
recommandant en particulier comme norme pour tous les

52
professionnels comptables un volume minimum de 30 heures par an à
consacrer à la formation permanente.

2.2-3 Qualité du travail et contrôle de qualité


2.2-3/1 En France
 CNCC
La CNCC a abordé le thème de la qualité du travail dans le contexte de la
conscience professionnelle et d'une intervention personnelle suffisante du
commissaire aux comptes lui-même. Cette troisième norme générale est exprimée
ainsi :
"Qualité du travail et exercice personnel"
Le commissaire aux comptes doit exercer ses fonctions avec conscience
professionnelle et avec la diligence permettant à ses travaux d'atteindre un degré
de qualité suffisant compatible avec son éthique et ses responsabilités.
Le commissaire aux comptes doit avoir personnellement la connaissance des
éléments fondamentaux de sa mission, ce qui implique certaines tâches qui ne
peuvent faire l'objet d'une délégation.

Lorsque la délégation est possible, le commissaire aux comptes doit s'assurer que
ses collaborateurs respectent les mêmes critères de qualité dans l'exécution des
travaux qui leur sont délégués".

Les recommandations renvoient pour les précisions relatives à la qualité du travail


aux articles appropriés du Code des Devoirs et Intérêts Professionnels ainsi qu'à
une recommandation spécifique sur "l'exercice personnel du mandat" qui a
également des conséquences sur les normes de travail.

La CNCC a relié de façon très implicite les normes d'audit (les recommandations
relatives à l'exercice des missions), la conscience professionnelle et la qualité du
travail et le contrôle de qualité de l'organisation professionnelle (Inspection prévue
par l'article 65 du décret du 12.8.1969). Néanmoins, la CNCC n'a pas explicité,
comme le font les normes internationales, les règles relatives au contrôle de qualité
interne que devraient instaurer les professionnels eux-mêmes.

 OECCA

53
La notion de qualité du travail, tout en étant sous-jacente, n'est pas expressément
formulée dans les "normes de révision comptable" de l'OECCA, mais il faut
rappeler que le mot "conscience" constitue avec "indépendance" et "science" la
devise de l'OECCA. On retrouvera également le thème dans les articles 1 et 2 du
code des devoirs Professionnels.

2.2-3/2 Au plan international


 IFAC
La recommandation n°3 de l'IFAC précise que le travail d'audit et la rédaction du
rapport doivent être effectués avec "le soin nécessaire". Ce thème est en fait abordé
en même temps que celui de la compétence, en particulier dans le cadre de la
recommandation d'éthique n° 2 déjà citée; cette recommandation renvoie elle-
même à la recommandation n° 7 sur le contrôle de qualité.

Aux termes de la recommandation n°7, la politique de contrôle de qualité (objectifs


et moyens) doit concerner :
 Les qualités éthiques du personnel, en relation avec les normes générales
d'audit;
 La compétence du personnel et l'attribution des missions à un personnel
compétent;
 La direction et la supervision ;
 L'acceptation et la conservation des clients ;
 La vérification du fonctionnement des procédures de contrôle de qualité.

2.2-4 Secret professionnel


2.2-4/1 En France
 CNCC
La CNCC a érigé le secret professionnel au niveau d'une norme générale dans les
termes suivants:
"Secret professionnel"
Conformément à la loi, le commissaire aux comptes doit veiller à la protection des
informations de caractère confidentiel qu'il recueille tout au long de ses missions.
Il doit également s'assurer que ses collaborateurs sont conscients des règles
concernant le secret professionnel et les respectent".

54
Les recommandations renvoient pour les précisions relatives au secret
professionnel aux dispositions appropriées du Code des devoirs et intérêts
professionnels ainsi qu'à une étude juridique spéciale consacrée à ce sujet.

 OECCA
En vertu des dispositions de l'ordonnance du 19.9.1945, l'expert comptable est
tenu "au secret professionnel dans les conditions et sous les peines prévues à
l'article 378 du Code Pénal".

2.2.4/2 Au plan international


 IFAC
La recommandation n° 3 de l'IFAC présente l'obligation au secret professionnel en
précisant que l'auditeur doit respecter le caractère confidentiel des informations
recueillies à l'occasion de son travail et il ne doit divulguer aucune de ces
informations à un tiers sans y être expressément autorisé ou à moins qu'il n'ait une
obligation légale ou professionnelle de le faire.

Il s'agit là de la reprise des dispositions figurant sur le même thème dans la


recommandation générale sur l'éthique professionnelle, recommandation qui
explicite d'ailleurs l'obligation au secret professionnel en l'étendant au personnel
utilisée par l'auditeur et aux spécialistes auxquels il peut avoir recours.

2.3-Les Normes de travail


2.3.1- Généralités
Les normes de travail en matière d'audit financier définissent à la fois ce que doit
être le travail d'audit et comment il doit être organisé. En France, la CNCC a
reconnu cette distinction et a structuré ses "recommandations relatives au contrôle
et à la certification" en deux rubriques distinctes:
 La nature des travaux ;
 L'organisation des travaux.
Dans les autres pays, comme au plan international, les normes de travail en
matière d'audit sont généralement publiées sans procéder à ce type de distinction
qui a cependant le mérite de clarifier la présentation des normes de travail.

De la même manière que nous avons précisé ci-dessus la portée des normes
générales, il est essentiel de rappeler également la portée des normes de travail ;

55
nous reprendrons à cet égard la position prise par la CNCC : "le commissaire aux
comptes" qui serait mis dans l'impossibilité de respecter ces recommandations,
notamment par suite des obstacles mis à l'accomplissement de sa mission par les
dirigeants, par exemple le refus d'accorder les honoraires impliqués par la mise en
œuvre des diligences nécessaires, peut être amené à exprimer des réserves dans
son rapport ou à refuser de certifier".

2.3-2 Normes relatives à la nature des travaux


2.3-2/1 Présentation
Ces normes précisent quels sont les travaux que doit en principe réaliser l'auditeur
afin d'atteindre son objectif : exprimer une opinion sur les comptes annuels de
l'entité concernée. Naturellement l'auditeur, dans la réalisation de ses travaux
choisira et adaptera ses techniques de contrôle en fonction des caractéristiques et
particularités de l'entité : taille, activité, circonstances, degré de risque, importance
relative des opérations et des comptes.

Elles seront présentées dans un ordre qui est sensiblement chronologique, mais
qui prend également en considération la démarche générale la plus souvent
utilisée par l'auditeur dans le déroulement de sa mission.

2.3-2/2 Prise de connaissance générale de l'entité auditée


A/ En France
 CNCC
La prise de connaissance générale de l'entreprise est présentée, dans les
recommandations de la CNCC, comme la première composante des normes de
travail. Elle est formulée ainsi :
"le commissaire aux comptes doit acquérir une connaissance générale de
l'entreprise, de ses particularités et de son environnement économique et social,
afin de :
 Mieux comprendre les circonstances et événements pouvant avoir une
incidence sur les comptes annuels faisant l'objet de sa vérification ;

 Tenir compte de ces éléments pour planifier sa mission, identifier les


secteurs qui nécessiteront une attention particulière et choisir en
conséquence les techniques de vérification les lus appropriées pour
atteindre son objectif".

56
Cette formulation générale est complétée par un certain nombre d'orientations
concrètes destinées à guider le commissaire aux comptes au cours de cette phase
dont il est clairement dit qu'elle doit se prolonger et se compléter tout au long de
l'exécution de la mission annuelle.

B- Au plan International
 IFAC
Dans sa recommandation n°3, l'IFAC stipule que l'auditeur doit baser la
planification de ses travaux sur la base de sa "connaissance des affaires du client".

Ce thème est abordé de façon plus détaillée dans la recommandation n° 4 de l'IFAC


sur la planification. Aux termes de cette recommandation, l'auditeur doit posséder,
à l'égard des affaires et du secteur d'activité de l'entité auditée, un degré de
connaissance suffisant pour lui permettre de comprendre les faits, les opérations et
les pratiques, qui, selon lui- pourraient influer de façon sensible sur l'information.
La recommandation précise ensuite diverses modalités de réalisation de cette
phase essentielle de la mission. Enfin la recommandation souligne que cette phase
n'est pas seulement importante pour la mise au point du plan directeur de la
mission, mais encore qu'elle peut aider l'auditeur à repérer les domaines critiques
au plan de l'audit, à apprécier le caractère raisonnable des estimations comptables
et des points avancés par la direction de l'entité, enfin à porter des jugements sur
le caractère adéquat des principes comptables utilisés et des renseignements
fournis aux utilisateurs des comptes annuels.

2.3-2/3 Appréciation du contrôle interne approche générale


A- En France
 CNCC
La CNCC a résolument opté pour une approche de l'audit par les systèmes qui se
traduit au niveau de ses recommandations par la formulation suivante:

"Le commissaire aux comptes doit effectuer une analyse du système de contrôle
interne de l'entreprise afin d'en apprécier les points forts et les points faibles, et de
déterminer l'étendue et le calendrier de ses travaux".
La recommandation de la CNCC s'efforce ensuite de préciser brièvement les
caractéristiques du contrôle interne et ses deux aspects essentiels :

57
 Le contrôle interne ayant une incidence directe sur les comptes annuels.
 Le contrôle interne sans incidence directe sur les comptes annuels et ayant
pour objectifs l'application des instructions de la direction et l'amélioration
des performances.

Enfin, la recommandation de la CNCC précise les conditions dans lesquelles le


commissaire aux comptes peut utiliser l'appréciation du contrôle interne pour
atteindre son objectif de certification des comptes annuels. Elle souligne
également les conditions d'utilisation du contrôle interne dans l'exercice de la
mission auprès des petites et moyennes entreprises.

 OECCA
Les "normes de révision comptable" de l'OECCA stipulent que le programme de
travail de l'auditeur doit tenir compte de la qualité du contrôle interne existant
dans l'entreprise.

B- Au Plan International
 IFAC
La recommandation n° 3 de l'IFAC prévoit que l'auditeur doit réaliser les travaux
suivants :
a) Une étude du système et des conventions comptables ainsi que des
procédures de contrôle interne en usage.
b) Une appréciation du degré de confiance à accorder au contrôle interne.
C'est à la direction de l'entreprise qu'il incombe de veiller à ce que la comptabilité
corresponde à la nature et à l'importance de l'activité et de prévoir les contrôles
internes nécessaires. L'auditeur doit vérifier le bon fonctionnement de la
comptabilité, il doit s'assurer que toutes les écritures comptables sont
effectivement passées. Le contrôle interne contribue généralement à cette
certitude.

58
L'auditeur doit comprendre le système comptable et les contrôles internes
sur lesquels il désire se fonder pour déterminer la nature, l'importance et le
calendrier des procédures d'audit.

Si l'auditeur arrive à la conclusion qu'il peut s'appuyer sur un certain


nombre de contrôle internes, le nombre de procédures de corroboration doit
normalement être moins important que dans les autres cas, et elles doivent différer
également en ce qui concerne :
 Leur nature et le calendrier d'exécution.
L'IFAC a par ailleurs publié une recommandation sur "l'étude et l'évaluation du
système comptable et des contrôles internes connexes dans le cadre de l'audit".
Cette recommandation vient expliciter l'exposé général de la recommandation n°3.

♦ USA
La seconde norme de travail d'audit de l'AICPA stipule que l'auditeur doit effectuer
une étude et une appréciation du contrôle interne de l'entité auditée afin de
déterminer la confiance qu'on peut lui accorder et l'étendue des contrôles à réaliser
dans le cadre de la mission.

La section des "Statements ou auditing standards" consacrée à l'étude et à


l'appréciation du contrôle interne par l'auditeur (à la section 320) précise
successivement :
 Les objectifs de l'étude et de l'appréciation du contrôle interne par
l'auditeur;

 Les définitions et concepts de base du contrôle interne ;

 Le contenu de l'étude du système de contrôle interne par l'auditeur


comportant : la définition des objectifs de l'étude, l'examen du système et
l'appréciation de sa conception, les vérification du fonctionnement du
système (étendue et programmation, utilisation éventuelle des sondages) ;

 L'évaluation finale du système et la détermination des autres procédés


d'audit (en particulier procédures de corroboration) à développer afin de
disposer des bases suffisantes pour exprimer une opinion sur les comptes
annuels.

59
Les normes de l'AICPA précisent en particulier que dès lors les concepts de base
du contrôle interne comptable sont exprimés en termes d'objectifs, ils sont
indépendants du système de traitement de l'information utilisé et en conséquence
ils s'appliquent aussi bien aux systèmes manuels qu'aux systèmes électroniques de
traitement de l'information.

2.3-2/4 Appréciation du contrôle interne dans un cadre informatique


A- En France
CNCC
Dès 1976 la CNCC publia une première recommandation sur l'exercice de la
mission des commissaires aux comptes dans un cadre informatique. Elle édita par
ailleurs une série de trois ouvrages dans le cadre de l'Encyclopédie de la CNCC,
Lors de la publication initiale de ses nouvelles recommandations. Une nouvelle
recommandations consacrée au contrôle des entreprises automatisées, remplaçant
celle de 1976 a été approuvée par le Conseil National en Juillet 1983 et figurera
dans le recueil des recommandations relatives à l'exercice des missions.

 OECCA
En 1975, l'OECCA a publié une recommandation (n°7) sur le thème "la révision des
comptabilités traitées par des moyens informatiques. Cette recommandation
rappelle que la recommandation générale sur les normes de révision présente un
caractère permanent et que les dispositions qu'elle contient sont maintenues dans
un contexte informatique. La recommandation n° 7 souligne l'importance accrue
du contrôle interne dans ce contexte et demande que soient particulièrement
examinées les conditions de sécurité et de régularité des informations comptables
issues de l'informatique. La recommandation n° 7 évoque également l'utilisation
éventuelle de l’ordinateur pour les travaux matériels d’audit ainsi que les exigences
de compétence de l’auditeur en matière d’informatique.

B- Au plan International
 IFAC
L’IFAC. Dans sa recommandation n° 3 déjà citée précise que la conformité aux
principes de basse de l’audit exige une adaptation des procédures d’audit aux
circonstances. D’autres recommandations ultérieures sont venues préciser les

60
directives sur l’utilisation de l’ordinateur pour réaliser certains travaux d’audit : il
s’agit en particulier des logiciels d’audit et des données d’essai. Les
recommandations mettent également l’accent sur les particularités liées à
l’utilisation de P.C.

2.3-2/5 Contrôle des comptes


A- En France
 CNCC
La CNCC relie le contrôle des comptes à l’appréciation du contrôle interne dans les
termes suivantes : « En fonction des conclusions qu’il aura tirées de l’appréciation
finales du contrôle interne, le commissaire aux comptes précédera, sur la base d’un
programme de contrôle qu’il aura établi, aux investigations directes lui permettant
de fonder son jugement sur l’ensemble des informations comptables synthétisées
dans les comptes annuels ».

La CNCC n’a pas développé de normes spécifiques pour le contrôle des divers
comptes ou groupes de comptes. Elle préconise que le commissaire aux comptes,
dans l’élaboration de son programme de contrôle des comptes, se reporte à
l’Encyclopédie des contrôles, il sélectionnera dans cette Encyclopédie, par ailleurs
en cours de refonte, ceux des contrôles « qui lui paraissent adaptées à ses objectifs,
aux caractéristiques de la société et à ses objectifs, et à la qualité de son contrôle
interne ».

La CNCC s’est donc bornée à préciser les règles fondamentales à appliquer au


contrôle des comptes :
 Vérification des dispositions légales et réglementaires et en particulier les
règles de présentation et d’évaluation.
 Vérification que les actifs existent et qu’ils appartiennent à la société.
 Vérification que les passifs, les produits et les charges concernent bien la
société.
Pour la réalisation des contrôles, le commissaire aux comptes utilisera les
techniques de collecte des éléments probants.

 L’OECCA

61
Les « normes de révision comptable » de l’OECCA déjà citées, stipulent que le
programme de travail doit porter « sur tous les postes de bilan et des comptes
d’exploitation y compris les stocks)… ».
L’OECCA a été amené à publier par la suite, des recommandations spécifiques sur
le contrôle de certains comptes, ou groupes de comptes. On citera :
 Contrôle des stocks et travaux en cours
 Contrôle des titres de participation et de placement
Contrôle des biens entrés dans le patrimoine d’une société à la suite
d’opérations d’apport, de fusion ou de scission
 La révision des comptes de f rais généraux
 Les comptes consolidés.
 Etc.…

B- Au plan international
 IFAC
L’IFAC, dans sa recommandation n° 3 déjà citée précise que l’auteur doit avoir la
preuve que les données provenant du système comptable sont complètes, exactes
et valables. Le contrôle par sondage des opérations et des soldes est l’un des
éléments permettant d’obtenir cette preuve.

C’est la recommandation relative à l’information probante qui précise certains


éléments liés au contrôle des comptes et en particulier existence, droits de
propriété et obligations, réalité des opérations, intégralité, valeur, mesure,
présentation.
Nous nous en tiendrons dans le cadre de ce module à un simple recensement des
diverses techniques de collecte des éléments probants telles qu’elles ont été
dégagées dans les recommandations de la CNCC :
♦ Sondages
♦ Observation physique
♦ Confirmation directe
♦ Utilisation des travaux des autres réviseurs : co-commissaires, auditeurs
internes, experts comptables ou réviseurs externes, commissaires aux comptes
de sociétés liées.
♦ Examen des documents reçus par l’entreprise et/ou créés par l’entreprise ;

62
♦ Contrôle arithmétiques ;
♦ Analyses, estimations, rapprochements, recoupements ;
♦ Comparaisons (dans le temps, dans l’espace) ;
♦ Informations verbales obtenues des dirigeants et salariés de l’entreprise ;

 OECCA
Les « normes de révision comptable » de l’OECCA déjà citées précisent que « la
substance même du programme de travail varie en fonction des objectifs
particuliers qui découlent de la nature des éléments contrôlés, ainsi que du
contrôle interne en vigueur dans l’entreprise. Dans la conception de ce
programme, il est largement fait appel à la technique des sondages, aux
vérifications matérielles et aux recoupements externes ».
D’autres recommandations de l’OECCA fournissent des apports complémentaires
sur la collecte des éléments probants ;
 La présence à l’inventaire physique (considérée seulement dans le
contexte du contrôle des stocks) ;
 La procédure de confirmation directe ainsi que son application
particulière aux banques.
 Etc.…

B- Au plan International
 IFAC
a) La recommandation n° 8 de l’IFAC met l’accent sur les modalités d’obtention de
l’information probante, tant au niveau des sondages de conformité (destinés à
vérifier le fonctionnement du contrôle interne) qu’au niveau des procédés de
corroboration (recueillir les preuves que les données issues du système comptable
sont complètes, exactes et valables)
Nous ne reviendrons pas sur la partie de cette recommandation ; évoquée au
niveau des contrôles des comptes ; mais présenterons seulement les divers modes
d’obtention de l’information probante retenus par la recommandation n° 8.

 L’inspection ;
 L’observation ;
 L’enquête et l’obtention de confirmations ;

63
 Le calcul ;
 L’examen analytique (examen des tendances et ratios importants)
b) On rattachera, au thème de la collecte des éléments probants, d’autres
recommandations ou projets de recommandation de l’IFAC qui viennent
compléter ou expliciter la recommandation n° 8 :
 L’utilisation du travail d’un autre auditeur externe ;
 L’utilisation du travail de l’auditeur interne ;
c) Nous attirerons particulièrement l’attention sur la recommandation relative à
l’examen analytique. Elle recouvre en effet un ensemble de technique qui sont
susceptibles d’être appliquées à divers stades de déroulement de la mission
d’audit : lors de la planification, en cours d’audit, à la fin ou vers la fin des travaux
d’audit (examen des comptes annuels en particuliers).
Les principales composantes de l’examen analytique retenues par l’IFAC sont les
suivantes :
 Comparaison de l’information financière de l’exercice avec celle d’un ou
plusieurs exercices précédents ;

 Comparaison de l’information financière avec les résultats escomptés,


chiffres du budget ou prévisions par exemple ;

Comparaison de l’information financière avec les statistiques relatives au


secteur d’activité (comparaison des ratios) ;

 Etude des relations entre les éléments d’information financière qui sont
censés suivre un comportement que l’on peut prévoir en se fondant sur des
données empiriques de l’entreprise (par exemple étude des pourcentages
de marges) ;

 Etude de la relation entre l’information financière et l’information non


financière pertinente (par exemple masse salariale par rapport à l’effectif du
personnel).
Le projet de recommandation de l’IFAC donne des éléments précis sur
l’appréciation du degré de fiabilité que l’on peut attribuer aux résultats des
procédures d’examen analytique. Cette appréciation résulte d’une évaluation du
risque que ces procédures fassent apparaître les relations conformes aux

64
prévisions alors qu’en fait, il y a une présentation erronée de faits significatifs. Les
facteurs qui peuvent entrer dans l’évaluation du risque sont les suivants :
 Objectif de la procédure d’examen analytique mise en œuvre ;
 Importance et nature des éléments en cause par rapport à l’ensemble de
l’information financière ;
 Autres procédures d’audit ayant les mêmes objectifs et permettant de
procéder à des recoupements des informations recueillies par l’examen
analytique ;
 Précision avec laquelle on peut prévoir les résultats des procédures
d’examen analytique ;
 Evaluation des contrôles internes

d) Fraudes et erreurs
A l’occasion de la recherche des éléments probants, l’auditeur peut déceler des
indices l’amenant à envisager l’existence de fraudes ou d’erreurs ; il peut
également, ayant approfondi les points sur lesquels il a des doutes, constater
l’existence de fraudes ou d’erreurs. La recommandation n° 11 de l’IFAC présente la
responsabilité de l’auditeur dans la détection des erreurs et fraudes importantes et
fournit des directives sur les procédures à appliquer dans ce domaine.

2.3-2/7 Examen des comptes annuels


A- En France
 CNCC
Les recommandations relatives à l’exercice des missions prévoient que « le
commissaire aux comptes doit procéder à un examen analytique des comptes
annuels, en vue d’acquérir la conviction qu’ils traduisent de façon sincère et
régulière la situation de l’entreprise et le résultat de son activité, compte tenu de la
connaissance qu’il a pu acquérir lors de l’application de ses autres procédés et
techniques de signification ».

La recommandation citée positionne assez clairement la place exacte de l’examen


des comptes annuels dans le processus général d’audit : après avoir développé un
ensemble de procédures sur le contrôle interne comptable et les comptes qui en
résultent, il s’agit ici de considérer les « comptes annuels » qui, aux termes de

65
l’article 8 du code de commerce comprennent le bilan, le compte de résultat et une
annexe, formant un tout indissociable.

L’examen des comptes annuels a notamment pour objet de vérifier :


 Que les comptes annuels sont cohérents, compte tenu de la connaissance
générale de l’entreprise, de son secteur d’activité et du contexte
économique.
 Que les comptes annuels concordent avec les données de la comptabilité.
 Que les comptes annuels sont présentés en conformité avec les principes
comptables et la réglementation en vigueur. On précisera que c’est à ce
niveau que devra être confirmée que l’application du principe de continuité
de l’exploitation est bien justifiée et correctement motivée.
 Que les comptes annuels prennent bien en considération les événements
postérieurs au bilan.
 Que toute l’information nécessaire est présentée, de sorte que l’utilisateur
des comptes annuels soit correctement informé.
Pour la réalisation des travaux d’examen des comptes annuels, le commissaire aux
comptes utilisera les techniques de collecte des éléments probants et en particulier
celles qui ont été présentées sous la dénomination « examen analytique »

B- Au Plan International
 IFAC
a) La recommandation n°3 de l’IFAC stipule que pour formuler une opinion
sur les comptes annuels, l’auditeur doit procéder à un examen et une
appréciation des conclusions qu’il a pu tirer des informations probantes
qu’il a recueillies.
Il doit formuler une conclusion globale sur les points suivants :
 Les comptes annuels ont-ils été préparé sur la base des principes
comptables acceptables et en conformité avec les dispositions
réglementaire ?

 La situation reflétée par les comptes annuels correspond-elle à la


connaissance qu’a l’auditeur des activités de l’entité ?

 Tous les éléments importants nécessaires à une bonne présentation de


l’information financière sont-ils inclus dans les comptes annuels ?

66
b) Parmi les techniques susceptibles d’être mises en œuvre pour l’examen
des comptes annuels, ou renverra à la recommandation n° 8 sur la collecte
des éléments probants et à la recommandation n°13 sur l’examen
analytique. Cette dernière recommandation met en particulier en évidence
l’utilisation des procédés d’examen analytique pour conclure globalement
que les comptes annuels dans leur ensemble concordent avec la
connaissance qu’a l’auditeur des affaires de l’entité.
c) Dans le plan d’examen des comptes annuels, l’auditeur pourra également
prendre en considération d’autres travaux de l’IFAC.

La recommandation n° 16, relative aux événements postérieurs au bilan. Ce texte


traite des événements postérieurs au bilan au plan des principes comptables et qui
donne la définition suivante : « événements favorables ou défavorables qui se
produisent entre la date du bilan et la date à laquelle la direction de l’entreprise
approuve la diffusion des comptes annuels ». La recommandation de l’IFAC se
propose de donner à l’auditeur des directives sur les travaux à accomplir et sur sa
responsabilité à l’égard des événements postérieurs à la date du bilan.

2.3-3 Normes relatives à l’organisation des travaux


2.3-3/1 Présentation
Les normes précisent les conditions dans lesquelles l’auditeur doit organiser ses
travaux.
Dans la mesure où il n’existe pas à proprement parler une présentation
« généralement admise » de ces normes, nous nous proposons de les présenter
dans la logique suivante :
a) La responsabilité de la mission d’audit incombe à un professionnel dont
la personnalité ne saurait être « gommée » quelle que soit l’organisation
dans laquelle il exerce son activité. Il est donc important de rappeler
l’implication personnelle du professionnel dans la mission d’audit.
Néanmoins, dans la plupart des cas, la taille et la complexité des missions
impliquent une intervention d’équipe ; c’est pourquoi nous avons jugé
indispensable de lier la notion d’exercice personnel à la notion de travail en équipe.
Enfin, dès lors que l’on envisage un travail en équipe et une délégation, il est

67
essentiel de considérer la supervision qui constitue en quelque sorte le lien entre
l’exercice personnel et le travail en équipe.
Nous aborderons donc dans une première section « Exercice personnel, travail en
équipe et supervision ».
b) La mission d’audit, comme toute activité humaine complexe implique un
processus de planification qui est à la fois la décision d’entreprendre
certaines activités dans une certaine logique et la prévision du déroulement
de ces activités dans le temps et leur répartition entre un certain nombre
d’acteurs.

Nous présenterons donc dans une seconde section les normes de planification en
audit.

c) Le travail d’audit, à la fois pour des raisons d’organisation interne et de


preuve à l’égard des utilisateurs de l’audit ou de leurs représentants,
implique que l’on en conserve une trace.

Nous nous proposons donc de développer dans une troisième section « la


documentation » de la mission d’audit.

2.3-3/2 Exercice personnel, travail en équipe et supervision


A- En France
CNCC
a) L’exercice personnel du mandat a été présenté dans les recommandations
relatives à l’exercice des missions dans les termes suivants :
« L’acte de certifier constitue un engagement personnel du commissaire aux
comptes. Il ne doit pas accepter un nombre de missions dont il ne serait pas en
mesure d’assurer la responsabilité directe, compte tenu d’une part, de leur
importance, d’autre part, de l’organisation et des moyens de son cabinet. Il peut se
faire assister ou représenter par des collaborateurs salariés ou par des experts
indépendants. Il ne peut leur déléguer tous ses pouvoirs ni leur transférer
l’essentiel de sa mission dont il conserve toujours l’entière responsabilité ».

b) La supervision vient compléter les dispositions relatives à l’exercice personnel


et au travail en équipe dans les termes suivants :

68
« Le commissaire aux compte pour les travaux qu’il peut déléguer à ses
collaborateurs ou à des experts indépendants doit exercer son contrôle approprié
de ces travaux, de façon à s’assurer qu’ils ont été effectués selon le programme
prévu et que les objectifs fixés ont été atteints ».

c) La combinaison des textes et des commentaires de ces deux dispositions permet


de bien situer le sens des nécessaires compromis entre :
 La responsabilité directe et entière du commissaire aux comptes sur le
contenu de son rapport et sur les principales opérations de la mission
conduisant à pouvoir formuler ce rapport.

 La nécessaire délégation par le commissaire aux comptes, en raison de la


taille et de la complexité des entités, du volume des travaux nécessaires
pour étayer l’opinion, des délais à respecter, de la complexité des problèmes
à résoudre.

 L’indispensable processus de communication et d’information à établir


entre les membres de l’équipe participant à la mission qui doit permettre à
la fois une claire délégation et une supervision efficace.

OECCA
Les «normes de révision comptable » de l’OECCA précisent à la fois que l’auditeur
en titre assume en dernier ressort la responsabilité des conclusions émises dans
son rapport et que l’audit étant le plus souvent un travail d’équipe, l’auditeur doit
exercer sur ses collaborateurs une surveillance lui permettant d’assumer en
connaissance de cause, la responsabilité de l’ensemble des opérations d’audit.

B- Au Plan International
 IFAC
Dans sa recommandation, n° 3 déjà citée, l’IFAC précise que l’auditeur reste
personnellement responsable de l’élaboration et de l’expression de l’opinion sur les
comptes annuels, même s’il est amené à déléguer certaines tâches à des assistants
ou s’il a recours à des travaux effectués par d’autres auditeurs ou experts.

69
Cette recommandation dispose également que l’auditeur doit diriger, superviser et
examiner avec soin les travaux qui peuvent être délégués à des assistants.
L’auditeur doit arriver à la conviction raisonnable que les travaux effectués par
d’autres auditeurs ou experts correspondent aux objectifs qu’il a définis.

2.3.-3/3 Planification
A- En France
 CNCC
Les recommandations relatives à l’exercice des missions prévoient que : « Le
commissaire aux comptes doit organiser l’exécution de sa mission, afin d’atteindre
son objectif de la façon la plus rationnelle possible et avec le maximum d’efficacité,
tout en respectant les délais prescrits par la loi et les autres recommandations. A
cet effet, l’organisation de la mission doit principalement reposer sur un
programme de travail ». La recommandation précise ensuite les modalités du
processus de planification et en particulier les divers facteurs qui doivent être pris
en considération. Elle évoque les outils qui peuvent être utilisés dans le processus
de planification et la nécessité de pouvoir en retrouver les traces dans les dossiers
du commissaire aux comptes.
 OECCA
Les « normes de révision comptable » de l’OECCA soulignent la nécessité pour
l’auditeur d’élaborer un programme de travail, programme qui est susceptible
d’être précisé ou modifié au cours de la mission pour tenir compte des
constatations faites au fur et à mesure de l’avancement des travaux.

B- Au Plan International
IFAC
Dans sa recommandation n°3, l’IFAC précise que : l’auditeur doit planifier son
travail de façon à pouvoir effectuer, avec efficience et dans les délais requis, un
audit efficace. La planification de l’audit doit être basée sur la connaissance des
affaires du client. La planification de l’audit doit comporter, entre autre, les étapes
suivantes :
A. une étude du système et des conventions comptables ainsi que des
procédés de contrôle interne en usage ;
B. une appréciation du degré de confiance à accorder au contrôle interne ;

70
C. la définition de la nature, du calendrier et de l’étendue des procédures
d’audit à appliquer ;
D. la coordination du travail à exécuter.

Tout au long de l’audit, la stratégie de l’auditeur doit être précisée et révisée au


besoin. Dans sa recommandation n° 4, l’IFAC donne plus de précisions sur
l’application du principe fondamental de planification. Cette recommandation est
située dans le contexte de l’audit d’une entité déjà connue de l’auditeur ; la
planification dans le contexte du premier audit d’une entité par l’auditeur
impliquerait des éléments complémentaires. La recommandation n° 4 prévoit en
particulier, l’élaboration :
 d’un plan directeur de l’audit qui en définit l’étendue et l’exécution ;
 d’un programme d’audit précisant la nature, l’étendue et le calendrier des
travaux d’audit.

Le plan directeur, comme le programme d’audit doivent être révisés au fur et à


mesure de l’avancement de la mission. Cette révision sera basée sur l’examen du
contrôle interne, son évaluation préliminaire ainsi que sur les résultats des
sondages sur le fonctionnement du contrôle interne et des sondages de
corroboration.

On rattachera, à ces divers textes de l’IFAC strictement consacrés à la planification


une autre recommandation n° 2 (concernant la lettre de mission adressée par
l’auditeur à son client). Une telle lettre contribue en particulier à une meilleure
planification dans la mesure où elle consigne et confirme l’acceptation par
l’auditeur de sa nomination, l’objectif de sa mission et la matière sur laquelle elle
portera ; elle aborde également les accords qui ont pu être pris au niveau des délais
et des travaux qui doivent être réalisés par les services de l’entité auditée.

2.3-3/4 Documentation
A- En France
 CNCC
Les recommandations relatives à l’exercice des missions prévoient que « le
commissaire aux compte doit tenir des dossiers de travail qui lui permettront de
réunir les informations nécessaires, afin de mieux organiser et contrôler sa

71
mission, de documenter les travaux de vérification effectués, de justifier ses
conclusions et d’apporter les preuves de sa diligence ».
Le commissaire aux comptes a, en vertu des dispositions légales, l’obligation de
constituer des dossiers de travail, mais la CNCC rappelle que c’est également la
condition d’une bonne organisation du travail.

Les recommandations de la CNCC précisent que les dossiers comportent à la fois


les feuilles de travail établies par le commissaire aux comptes et ses collaborateurs
et des documents ou copies de documents recueillis. Elles énumèrent également
quels sont les principaux éléments susceptibles de figurer tant dans le dossier
permanent que dans le dossier de l’exercice.

 OECCA
Les « normes de révisions comptable » de l’OECCA soulignent la nécessité pour
l’auditeur de constituer et de conserver un dossier d’audit alimenté par la
documentation rassemblée au cours de l’exécution de sa mission. Cette
documentation doit être suffisamment fournie en qualité et en volume pour
justifier le contenu du rapport d’audit.

B- Au Plan International
 IFAC
Dans sa recommandation n° 3, l’IFAC précise que l’auditeur doit consigner dans
des dossiers tous les renseignements pertinents attestant que l’audit a été effectué
conformément aux principes de base.

Dans sa recommandation n° 9, relative à la documentation l’IFAC donne des


précisions sur la forme et le contenu des dossiers de l’auditeur, ainsi que sur la
propriété et la conservation de ces dossiers. Pour l’IFAC, les feuilles de travail des
auditeurs constituent des dossiers qui :
 Aident à la planification et à l’exécution des travaux
 Aident à la supervision et au contrôle des travaux
 Témoignent des travaux sur lesquels s’appuie l’opinion de l’auditeur.
La recommandation n° 9, après avoir présenté une liste indicative des
informations qui se trouvent normalement dans les dossiers d’audit, indique
également la possibilité d’organiser les dossiers en dossier permanent et dossier de
l’exercice.

72
2.4- Les Normes de rapport
2.4.1- Généralités :
Nous avons déjà insisté, au niveau du chapitre précédent sur les relations existant
entre audit et information et sur le rôle joué par l’expression de l’opinion d’un
auditeur indépendant sur l’information soumise à l’audit.

Dans l’ensemble que constituent les normes d’audit, la partie relative aux rapports
est par définition, celle qui sera perçue le plus directement par les utilisateurs de
l’informations financière externe.

Nous entendons circonscrire notre présentation des normes de rapport en audit


financier à deux domaines très précis :
♦ Les normes applicables aux rapports contenant l’expression de l’opinion de
l’auditeur sur les comptes annuels.
♦ Les normes applicables aux autres rapports susceptibles d’être émis par
l’auditeur dans le cadre de sa mission d’audit des comptes annuels.
Le problème du rapport dans le cadre de l’audit interne présente des
caractéristiques très spécifiques, et nous n’avons abordés dans les développements
qui suivent que la seule position de l’auditeur externe. Nous rappellerons
simplement que les normes de l’IIA comportent une section consacrée à la
« communication des résultats » et stipulent que l’auditeur interne doit faire
rapport des résultats de son travail d’audit, un rapport écrit et dûment signé doit
être émis à la fin de la mission. Il doit exposer le but, l’étendue, les résultats de
l’audit et le cas échéant l’opinion de l’auditeur, les rapports peuvent formuler des
recommandations en vue d’améliorations possibles et faire état des performances
satisfaisantes et des mesures correctives adoptées.
2.4.2- Normes applicables aux rapports contenant
l’expression de l’opinion de l’auditeur externe sur les
comptes annuels

2.4.2/1 En France :
 Le rapport général du commissaire aux comptes
Les recommandations relatives à l’exercice des missions disposent
que :

73
« Le commissaire aux comptes doit certifier la régularité et la sincérité des
comptes annuels faisant l’objet de son examen.
Il doit préciser dans son rapport qu’il a mis en œuvre les recommandations en
usage dans la profession.

Lorsqu’il ne peut certifier ou lorsqu’il émet des réserves, le commissaire aux


comptes doit clairement exposer les raisons qui l’ont conduit à prendre cette
position et, s’il y a lieu, chiffrer l’incidence des irrégularités constatées ».

Le premier paragraphe de cette recommandation est pris en application des


exigences légales et doit maintenant être lu dans le contexte de la loi : « les
commissaires aux comptes vérifient que les comptes annuels sont réguliers et
sincères et donnent une image fidèle du résultat des opérations de l’exercice écoulé
ainsi que de la situation financière et du patrimoine de la société à la fin de cet
exercice »
On retiendra parmi les autres dispositions relatives au rapport général :
 La nécessaire appréciation du degré de signification des anomalies
constatées ;
 L’obligation de fournir un rapport écrit, daté et signé et d’annexer au
rapport les comptes annuels faisant l’objet de la certification ;
 La nécessité de distinguer dans le rapport deux parties distinctes :
 Le compte rendu du contrôle sur les vérifications effectués et la
décision sur la certification ;
 Les informations que le commissaire a l’obligation de donner à
l’assemblée.

Dans la première partie du rapport général qui est en définitive la seule qui
concerne spécifiquement l’opinion sur les comptes annuels, on doit distinguer :
 Les observations et relations d’inexactitudes et irrégularités relatives à
des obligations spécifiques et qui ne concernent pas directement la
certification.
 Le contenu de la décision sur la certification qui ne peut comporter que
trois modalités :
 Certification sans réserve ;
 Certification avec réserves ;

74
 Refus de certifier.

Les formules du rapport général


Nous nous contenterons de reproduire un des modèles de rapport auxquels la
CNCC demande aux commissaires aux comptes de se référer et dont l’application
devrait permettre de simplifier la tâche des commissaires aux comptes tout en
améliorant la lisibilité des rapports et leur utilité pour les tiers.
Cas de certification sans réserves :
En exécution de la mission qui m’a été confiée par votre assemblée générale du …
J’ai l’honneur de vous présenter mon rapport sur les comptes annuels de l’exercice
couvrant la période du… au …

1. Compte rendu de contrôle et certification


a) j’ai vérifié les comptes annuels de votre société pour cet exercice
«Observations et relations d’inexactitudes et irrégularités éventuelles ne
s’opposant pas à la certification».
b) J’ai vérifié la sincérité des informations relatives à la situation
financières et aux comptes, données dans les documents adressés aux actionnaires
ou mis à leur disposition à l’occasion de l’assemblée générale.
«Observations et compléments d’informations éventuels».
c) Compte tenu des diligences que j’ai accomplis selon les
recommandations de la profession, j’estime être en mesure de certifier que
l’inventaire, ainsi que le compte d’exploitation général, le compte de pertes et
profits et le bilan tels qu’ils sont présentés (annexes) aux pages… du présent
rapport sont réguliers et sincères.

2. Informations :
En conformité avec la loi, je porte à votre connaissance les faits suivants :
Fait à…………………
Le …………………….
Signature …………

La formule de certification figurant au point C du « compte rendu de contrôle et


certification » sera modifiée par la CNCC pour être en harmonie avec la loi du
30.04.1983 sans anticiper sur les décisions qui seront prises par l’organisation
professionnelle. La formule pourrait se présenter ainsi… « J’estime être en mesure

75
de certifier que les comptes annuels tels qu’ils sont présentés (annexes) aux
pages… du présent rapport sont réguliers et sincères et donnent une image fidèle
du résultat des opérations de l’exercice ainsi que de la situation financière et du
patrimoine de la société à la fin de l’exercice ».

C. Importance relative des constations et décisions du commissaire


aux comptes au niveau du rapport

Nous avons extrait de la note d’information n° 1 de la CNCC deux schémas


permettant d’illustrer la prise en considération de l’importance relative des
constatations effectuées dans la préparation du rapport général.

Le schéma 1 : « approche possible pour l’appréciation de l’importance relative » ne


doit pas être interprété comme une démarche mécanique, il s’agit de lignes
générales de réflexion dégagées progressivement par la doctrine comptable
auxquelles le commissaire aux comptes peut utilement se référer.

S1 : Approche possible pour l’appréciation de l’importance relative

Oui Non
L’élément considéré a-t-il Existe-t-il des circonstances
une incidence sur l’actif particulières pour rendre
net de 5% à 10% ou plus ? l’élément moins important

Non
Ou N/A Oui

L’élément considéré a-t-il Oui


une incidence sur le Existe-il des circonstances
bénéfice net après impôt particulières pour rendre Non
de 5% à 10% ou plus ? l’élément moins important

Non
Ou N/A Oui

Oui
L’élément considéré a-t-il Existe-il des circonstances
une incidence sur le particulières pour rendre Non
bénéfice net après impôt l’élément moins important
de 5% à 10% ou plus ?
Existe-t-il d’autres 76
considérations
Il n’Non pour rendre
y a pas d’importance Oui
Il y a importance relative
Non plus important ?
l’élément
relative Oui
Le schéma n° 2 permet, à partir de l’analyse faite précédemment sur l’importance
relative des constatations faites, de déterminer les conséquences sur le rapport de
ces constatations significatives en fonction de leurs caractéristiques.

S2 : Résumé des décisions du commissaire aux comptes

Inexactitude Constatation
Irrégularité Faite entrant dans le cadre
Infraction de la mission
Observation
Limitation

Oui Non
Est-elle
significati
ve

Oui a-t-elle un Non


impact sur
la

Oui Non Oui Non


Conduit- Concerne t-
elle elle
à un refus La sincérité
Rapport sans Rapport sans
réserve(s) avec des réserve(s) avec
observations et observations Pas de
77
relation sur la sincérité mention
Rapport avec Rapport avec d’inexactitudes
des au
refus réserves et irrégularités rapport
informations
Modèles 4.18 et 4.19 Modèles 4.16 Modèles 4.16 avec a (1) Modèles 4.16 b (1)
MODELES CNCC DE RAPPORT GENERAL

Rapport d’audit contractuel


On peut déduire des « normes de révision comptable » de l’OECCA des principales
dispositions suivantes en ce qui concerne le rapport d’audit :
 L’auditeur rend compte de l’exécution de sa mission dans un rapport
d’audit qui doit comporter :
 L’identification des comptes annuels sur lesquels aura porté
l’audit ;
 La description succincte de la nature des travaux effectués ;
 L’indication que les comptes annuels ont été établis conformément
aux principes comptables généralement reconnus, ou dans le cas
contraire mentionner la nature et l’effet des différences constatées ;
 L’opinion de l’auditeur sur les comptes annuels en précisant et
chiffrant l’incident des réserves éventuellement formulées ou le cas
échéant imposer les raisons pour lesquelles une telle opinion ne peut
être exprimée.

B- Formule de rapport :
L’OECCA n’a pas proposé de modèle de texte « standards » pour l’audit
contractuel. Nous présentons ci-après- à titre d’information- le modèle de rapport
d’audit contractuel utilisé par certains cabinets.

Cas d’opinion sans réserves

78
«Nous avons examiné les comptes annuels (consolidés) de la société.. ; (et de ses
filiales) pour l’exercice clos le …Notre examen a été effectué selon les normes
d’audit généralement admises.
A notre avis, ces comptes annuels (consolidés) annexés aux pages… à…ci après,
donnent conformément aux principes comptables généralement admis, une image
fidèle de la situation financière (consolidée), de la société (et de ses filiales) au…,
de ses résultats (consolidés) et de la variation de sa situation financière
(consolidés) pour l’exercice clos à cette date ».

C- le seuil de signification et le rapport d’audit


La recommandation de révision comptable n° 8 de l’OECCA apporte de très utile
prescriptions sur la définition des « constatations significatives » faites par
l’auditeur dans la réalisation de sa mission et sur les conséquences qu’il doit tirer
de ces constatations, en particulier au niveau du rapport d’audit. Ainsi, lorsque
l’auditeur estime que les constatations qu’il a faites sont significatives, il doit, selon
la gravité des faits relevés :
 Soit formuler des réserves, qui devront être précisées quant à leur objet et
si possible quantifiées quant à leur incidence sur les comptes annuels ;
 Soit refuser de certifier
 Soit constater qu’il lui est impossible de formuler un avis, s’il juge que
l’entité auditée ne lui a pas fourni sur tout ou partie des comptes annuels
soumis à son contrôle, des éléments suffisants.
2.4.2/2 Au plan international
 IFAC
La recommandation internationale n° 3 stipule que l’auditeur doit formuler
clairement, par écrit son opinion sur les comptes annuels. L’auditeur peut formuer
une opinion sans réserves. Il peut aussi nuancer son opinion par une réserve ou
exprimer une opinion défavorable ou se récuse, dans ces situations, il doit exposer
dans son rapport de façon claire et précise les raisons qui justifient sa position.
Nous reproduisons ci-après un exemple de rapport sans réserve :
« j’ai vérifié les comptes annuels… Conformément aux recommandations
internationales d’audit.
A mon avis les comptes annuels donnent une image fidèle de la situation financière
de …au… Et de ses résultats d’exploitation pour l’exercice terminé à cette date
conformément au normes comptables internationales ».

79
2.4-3 Normes applicables aux autres rapports susceptibles d’être émis
par l’auditeur externe dans le cadre de sa mission d’audit des comptes
annuels.
N.B : nous somme ici dans un domaine relativement spécifique à chaque pays et à
chaque législation.

2.4.3/1 En France
 Commissariat aux comptes
L’essentiel de la mission du commissaire aux comptes est de se prononcer sur les
comptes annuels soumis par les dirigeants sociaux à l’approbation de l’assemblée
générale. Mais l’article 231 de la loi du 24-07-66 précise que le commissaire aux
comptes est convoqué à la réunion du conseil d’administration qui arrête les
comptes et l’article 230 « qu’il lui fait connaître les irrégularités qu’il aurait
découvertes et les modifications qui lui paraissent devoir être apportées au bilan et
autre document comptables ».

« Indépendamment de ses communications à l’assemblée générale, le commissaire


aux comptes a donc la possibilité, sinon le devoir, de présenter des observations
aux dirigeants sociaux ».

Ces principes généraux trouvent en particulier leur application lors de


l’appréciation du contrôle interne : « le commissaire aux comptes signale aux
dirigeants les observations qu’appelle de sa part le contrôle interne. Cette
communication peut prendre une forme appropriée, orale ou écrite, en fonction de
l’importance relative des observations ».
Les communications du commissaire aux comtes avec les dirigeants ont par
ailleurs fait l’objet d’une recommandation spécifique qui vient expliciter les
dispositions de l’article 230 et leur portée.

Nous avons considéré ici que les obligations du rapport par le commissaire aux
comptes sur les conventions réglementées ne relèvent par directement de la
mission de vérification des comptes, mais d’obligations spécifiques mises à la
charges des commissaires aux comptes par la loi.

Dans le même esprit nous n’avons pas abordé les diverses situations dans
lesquelles le commissaire aux comptes doit faire rapport et qui sont traitées par la
CNCC dans ses recommandations relatives aux obligations spécifiques.

80
Audit contractuel
Dans le cadre d’une mission d’audit contractuel, il est toujours possible que soit
fourni aux dirigeants un rapport, fréquemment désigné sous le titre « rapport sur
le contrôle interne », contenant les constatations et recommandations faites par
l’auditeur et qui par leur nature ou leur importance relative n’ont pas à figurer
dans le rapport d’audit contenant l’expression de l’opinion.

2.4-3/2 Au plan international


 IFAC
Dans sa recommandation relative à la lettre de mission, l’IFAC prévoit qu’outre le
rapport d’audit, d’autres types de communication des résultats de la mission
peuvent être prévus, il est ainsi possible qu’une lettre, distincte du rapport d’audit
sur les comptes annuels, mentionne les lacunes importantes des systèmes de
contrôle interne que l’auditeur a pu relever.

Dans sa recommandation sur l’étude et l’appréciation du contrôle interne, l’IFAC


précise les conditions dans lesquelles l’auditeur doit, dans l’intérêt de l’entité,
informer sans délai les responsables des lacunes importantes que l’audit a permis
de déceler. Ceci se fait souvent par écrit et il est important de mentionner dans le
rapport que l’auditeur se borne à indiquer les lacunes qu’il a relevées, sa mission
n’ayant pas consisté à étudier si le contrôle interne correspond bien aux besoins de
la direction.

81
Chapitre 6 :
3.1/ L’APPROCHE DE L’AUDIT FINANCIER
3.1 - 1 Généralités

Les comptes annuels d’une entreprise sont le résultat du processus général de


traitement de l’information. Ce processus, traite des données de natures
différentes :

1- Les données répétitives, c’est-à-dire celles qui résultent des opérations de


routine (facture d’achat, de vente, salaires, etc. ) et qui sont générées régulièrement
par le système;

82
2- Les données ponctuelles, c'est-à-dire celles qui sont complémentaires des
données répétitives ; mais qui sont saisies ponctuellement (inventaire physique de
fin d’exercice par exemple) ;

3- Les données exceptionnelles qui ne résultent pas de l’exploitation normale de


l’entreprise (décision de réévaluation, de fusion, etc. )

Chacun de ces types de données est, de façon plus ou moins sensible, susceptible
d’être influence par les jugements de la direction.

L’approche de l’auditeur est influencée d’une part par la nature des données et
d’autre part, par la notion de risque.

3.1 - 2 L’audit par les systèmes (données répétitives et ponctuelles)


L’approche par les systèmes consiste à analyse et évaluer les circuits de création et
d’enregistrement des informations financières pour déterminer si les contrôles mis
en place par l’entreprise, sont suffisants pour assurer la fiabilité du traitement de
ces informations. Cette approche passe par l’analyse du contrôle interne.

Si l’auditeur est satisfait des systèmes mis en place par l’entreprise c’est - à dire s’il
considère qu’ils sont fiables dans leur conception et dans leur fonctionnement,
qu’ils permettent d’éviter ou d’identifier et de corriger les anomalies, il procède à
des contrôles limités sur la validité des comptes annuels. Autrement dit, pour un
même degré de confiance, il procède à des sondages plus limités sur les comptes
que s’il n’avait aucune connaissance ou confiance dans le système.

Si, par contre les systèmes sont défaillants, l’auditeur accroît ses sondages sur les
comptes afin de déterminer si ces défaillances ont eu ou non une incidence
significative sur les comptes annuels.

Lorsque l’on compare cette méthode avec l’approche traditionnelles qui consistait
à partir des comptes annuels, à remontrer aux pièces justificatives et
éventuellement aux système, on constate que :

1- Le raisonnement suivi est complètement inverse ;

83
2- L’approche par les systèmes nécessite un investissement de départ (description
des systèmes) qui peut être important ;

3- Les sondages sur les comptes peuvent être considérablement réduits pour un
même degré de confiance. Dans le cas où ils ne sont pas réduits (système
défaillant) ; ils peuvent être mieux orientés vers les risques réels encours ;

4- Contrairement à l’approche traditionnelle, l’approche par les systèmes permet


non seulement de vérifier ce qui existe dans les comptes, mais aussi d’identifier ce
qui devrait s’y trouver ;

5- Enfin, l’approche par les systèmes permet de mieux étaler dans le temps les
travaux d’audit et d’identifier à l’avance la majeure partie des problèmes.
L’auditeur peut ainsi, avec une bonne planification, examiner avec l’entreprise les
moyens de remédier à ces problèmes avant la clôture des comptes et permettre
ainsi que soient levés les obstacles à la régularité et la sincérité des comptes
annuels.

3-1-3 L’audit des données exceptionnelles et des jugements


Les données exceptionnelles, basées essentiellement sur des jugements de
l’entreprise bien que d’un nombre beaucoup plus limité que les données
précédentes, peuvent avoir une incidence très significative sur les comptes.
L’auditeur, qui ne peut dans ce cas, s’appuyer sur les systèmes de l’entreprise, doit
les identifier le plutôt possible en demandant à être informé des décisions
importantes avant qu’elles aient produit leurs effets, de façon à :

 Pouvoir évaluer leur incidence


 Formuler ses commentaires et apporter si nécessaire, ses
recommandations avant la décision de mise en œuvre.
 Préparer un programme de contrôle spécifique.

3.1-4 L’incidence des risques sur l’approche de l’audit


L’objectif de l’auditeur étant de certifier régulier et sincère les comptes annuels
d’une entreprise, il va, tout au long de sa mission rechercher les éléments qui
pourraient soit être à l’origine d’erreurs, soit empêcher les erreurs éventuelles

84
d’être décelées. Ces éléments sont très variables d’une entreprise à l’autre et
l’auditeur doit adapter l’orientation et le volume de ses travaux en fonction des
risques qu’il identifie.

Ces risques se situent à différents niveaux :


1- Le risque dû au secteur d’activité de l’entreprise : Ce risque est surtout dû aux
spécificité techniques, aux caractéristiques de la technologie employée par
l’entreprise.

EXMPLE :
L’audit des stock s d’une entreprise de travaux publics est complexe que celui des
stocks d’une entreprise d’acaht-revente.

2- Le risque propre de l’entreprise, c’est - à - dire celui qui est dû à son


organisation et à sa situation financière.

Exemple :
- Le personnel et la direction sont plus ou moins conscients de l’importance du
contrôle ;
- La dissémination géographique des centres opérationnels pose plus de problèmes
qu’une unité centralisée ;
- Les difficultés financières d’une entreprise peuvent conduire à une présentation
ou à une évaluation des comptes non conformes aux principes comptables.

C'est par une bonne connaissance générale de l’entreprise que l’auditeur pourra
identifier ces éléments et adapter son programme de contrôle.

3- Le risque dû à la nature des opérations. Par définition, les risques d’erreurs sont
plus grands dans les opérations exceptionnelles que dans les opérations répétitives
parce que le personnel a moins d’expérience et qu’une erreur (volontaire ou non) a
moins de chances d’être détectée (absence d’éléments comparatifs par exemple).
L’auditeur accorde donc une plus grande attention à ce type de donnés qui par leur
nature sont plus porteuses de risques que les autres.
4- Le risque dû à la valeur des opérations ; il s’agit ici de la valeur cumulée des
opérations d’un même type (chiffre d’affaires par exemple) ou de leur valeur
individuelle.

85
L’auditeur oriente ses travaux vers les opérations significatives.

Exemple :
Dans une entreprise dont le chiffre d’affaires se repartit ainsi :
60% ventes locales ;
39% ventes a l’étranger ;
1 % ventes au personnel ;

Il est vrai semblable que l’auditeur ne consacrera que peu de temps au contrôle des
ventes au personnel.

Cette notion de risque est particulièrement importante, lors du choix de l’approche


d’audit et lors de la validation des comptes.

5- Le risque inhérent à un système, c’est - à- dire le risque que dans sa conception,


un système de traitement de données répétitives soit insuffisant pour empêcher ou
identifier les erreurs.

6- Le risque dû au fonctionnement d’un système c’est -à- dire le risque qu’un


contrôle prévu par la procédure ne soit pas (ou soit mal) exécuté par le personnel
de l’entreprise.

Ces deux types de risques sont identifiés a travers l’appréciation du contrôle


interne que fait l’auditeur.

7- Le risque propre à l’auditeur, c’est -à- dire le risque de commettre une erreur
dans ses conclusions.

Ce risque, s’il ne peut être totalement supprimé, est limité :

 d’une part, par la confrontation des conclusions de l’auditeur avec celles


du personnel ou de la direction de l’entreprise ;
 d’autre part, la compétence de l’auditeur, et la mise en œuvre de
techniques et méthodes adaptées à chaque cas particulier.

SCHEMA GENERAL DE LA DEMARCHE PROPOSEE

Phase préliminaire

86
Appréciation du contrôle Analyse préalable des
Interne données exceptionnelles

CONTRÔLE DES COMPTES

Examen des comptes


Annuels

Travaux de fin de mission


et rédaction du rapport
d’audit

1-5 Le schéma général de la démarche proposée

La démarche générale proposée (voir schéma ci-dessous) tient compte des données
fondamentales suivantes :
1- La phase préliminaire permet à l’auditeur de comprendre le contexte
général de l’entreprise, d’identifier les données significatives sur lesquelles il
va porter son attention et de décider comment il va procéder à leur
contrôle.

2- pour les données répétitives et ponctuelles, l’appréciation du contrôle


interne lui permet de comprendre et d’évaluer les systèmes (conception et
fonctionnement).

87
3- pour les données exceptionnelles et les jugements, l’analyse préalable lui
permet d’anticiper les problèmes et d’adapter son programme.

4- La phase de contrôle des comptes dont l’ampleur et les modalités sont


fonction de la confiance acquise dans les systèmes et des particularités
décelées précédemment.

5- L’examen des comptes annuels permet de vérifier la cohérence et la


présentation de l’ensemble des informations produites.

6- Enfin, les travaux de fin de mission permettent à l’auditeur de synthétiser


ses conclusions et d’étayer définitivement son opinion.

LA PHASE PRELIMINAIRE

LE DIAGNOSTIC

PRISE DE CONNAISSANCE
GENERALE DE L’ENTREPRISE

NOTE D’ORIENTATION
GENERALE

88
BUDGET DETAILLE

LETTRE DE MISSION

PLANIFICATION

3.2 LA PHASE PRELIMINAIRE

Si la démarche de l’audit financier est toujours la même, chaque mission comporte


des particularités que l’auditeur doit identifier afin d’orienter ses travaux de
contrôle. Cette phase préliminaire est particulièrement importante dans le cas
d’une première mission, mais elle devra faire l’objet d’une révision annuelle afin de
prendre en considération l’évolution de l’entreprise.

3.2 - 1 Le diagnostic d’audit


3.2 1-1 objectifs

Lorsqu’un auditeur est sollicité pour soumettre une proposition d’intervention à


un client potentiel, il est nécessaire qu’il recueille des informations de base et qu’il
procède à une évaluation préliminaire de l’entreprise (particularités, forces et
faiblesses apparentes du contrôle interne, etc.). L’objectif de cette étape est
d’apprécier si la mission demandée est possible, dans quels délais, et à quel coût.

Il est en effet essentiel qu’avant d’accepter une nouvelle mission, l’auditeur évalue
les risques inhérents à l’entreprise et les moyens qui lui seront nécessaires pour
pouvoir émettre une opinion sur les comptes annuels.

3.2-1.2 Informations recherchées

La nature des informations recherchées a ce stade (Questionnaire de diagnostic


d’Audit) est très proche de celles nécessaires à la prise de connaissance générale de
l’entreprise (voir ci - après).

89
Ces informations doivent être suffisantes pour lui permettre d’identifier les risques
d’erreurs les plus importants dans les comptes annuels et les difficultés majeurs
qu’il pourra rencontrer dans l’exécution de la mission qui peut lui être confiée.

3.2- 1.3 Techniques utilisées

A ce stade l’auditeur cherche, avant tout, à collecter le maximum d’informations


utiles en un minimum de temps : il procède donc essentiellement par entretien
avec les responsables de l’entreprise et, si l’activité est complexe, par examen de
certains documents internes. Il développe sa connaissance du secteur particulier
de l’entreprise par consultation d’une documentation spécialisée, notamment par
l’interrogation des banques de données spécialisées dans ce secteur.

En règle générale cette phase de diagnostic doit être confiée à un auditeur


expérimenté ; l’expérience professionnelle est en effet la meilleure garantie pour
l’efficacité de cette étape.

3.2-1-4 Lettre de proposition

A la fin de cette phase, l’auditeur établit une lettre de proposition dans laquelle il
synthétise ses conclusions (zones de risques, difficultés envisagées, etc.) ; il expose
les modalités principales de son intervention, et il propose un budget.

Quelle que soit l’étendue des travaux effectués, l’auditeur a toujours, à ce stade, un
risque de n’avoir identifié qu’une partie des problèmes. Il est donc très important,
dans la lettre de proposition, de préciser les hypothèses sur lesquelles a été bâtie la
proposition et que ces hypothèses sont le résultat d’informations obtenues lors des
entretiens, informations qui n’ont pas fait l’objet de vérification.

3.2-2 La prise de connaissance générale de l’entreprise

Elle est intimement liée à la phase de diagnostic dont elle ne sera généralement
qu’un prolongement, surtout dans le cadre d’un premier audit.
Pour les missions suivantes, ces informations doivent être complétées et
actualisées.

90
Avant d’examiner le type d’informations à recueillir dans cette phase, il est
nécessaire d’en préciser les objectifs.

3.2-21 Objectifs

L’objectifs premier de la prise de connaissance générale de l’entreprise est de


permettre à l’auditeur d’avoir une vue et une compréhension d’ensemble suffisante
pour orienter sa mission en fonction des particularités de l’entreprise : approche
par les systèmes ou approche spécifique, concentration des efforts sur un domaine
ou sur un autre, etc.

Réalisée par un auditeur expérimenté, cette analyse préliminaire permet par la


suite à tous les membres de l’équipe intervenante de comprendre les particularités
de la mission, de procéder aux travaux de révision en fonction du contexte et non
pas de façon mécanique.

La prise de connaissance aboutit à la rédaction de la note d’orientation générale de


la mission.

3.2-2.2 Informations recherchées


Les informations recherchées au cours de cette étape concernent principalement :
 Le secteur d’activité de l’entreprise : type d’activité, environnement
économique, concurrence, place sur le marché, etc.
 La structure générale de l’entreprise : organisation, système commercial,
système comptable (informatisé ou non), système budgétaire, existence et
capacité d’un service d’audit interne, etc.

 Les flux d’informations financières : identification des flux qui ont une
incidence significative sur les comptes ; identification de leur nature.

A ce stade l’auditeur doit être en mesure de sérier les informations financières


significatives en fonction de leur origine :
 données répétitives ;
 données ponctuelles ;
 données exceptionnelles.

3.2-2.3 Techniques utilisées

91
Pour recueillir ces informations, l’auditeur peut utiliser diverses techniques :
- Les entretiens : la technique de l’entretien a été développée dans de nombreux
ouvrages et ne nécessite pas d’être détaillée ici. Toutefois il est important de
préciser que le niveau hiérarchique des personnes auxquelles doit s’adresser
l’auditeur varie selon les entreprises ; c’est à l’auditeur de juger jusqu’à quel niveau
de la hiérarchie il doit descendre pour obtenir une bonne compréhension générale
de l’entreprise.
- L’exploitation de la documentation interne de l’entreprise (manuel de
procédures, par exemple) et de documents externes (statistiques, ouvrages
professionnels, etc.).
- L’analyse des derniers comptes annuels de l’entreprise, en particulier pour
identifier des flux financiers significatifs. Les données financières utilisées étant,
soit celles de l’année précédente, soit des données intermédiaires non auditées,
elles peuvent être modifiées par des évènements propres à l’exercice en cours.
L’auditeur devra donc s’assurer, pendant le déroulement de sa mission, qu’aucun
évènement majeur n’a échappé à son analyse préliminaire.

- Une visite des locaux de l’entreprise (lieux de production, de stockage, bureaux,


etc.) apprend beaucoup à un auditeur expérimenté sur le système comptable du
client et ses contrôles. La qualité de systématisation et la discipline sont visibles
dans l’arrangement physique et l’ordre. Ce tour d’usine permet de sentir les
problèmes de contrôle et de mieux comprendre la société et ses opérations.
3.2 - 3 La synthèse de la phase préliminaire
3.2-3.1 Note d’orientation générale

Toutes les informations recueillies sont classées dans le dossier permanent et sont
synthétisées dans la note d’orientation générale de la mission.
La documentation précise de cette première étape facilite.
- La préparation du budget, de la lettre de mission et du planning ;
- La miser à jour ultérieur de des informations de base (cette mise à jour est
indispensable si l’on veut que l’approche de la mission soit toujours adaptée au
client) ;
- La transmission de l’information aux autres membres de l’équipe ou au nouveaux
arrivants dans l’équipe, les années suivantes. La connaissance générale de
l’entreprise doit en effet être commune à tous les membres de l’équipe afin de leur
permettre de réaliser leurs travaux avec un maximum d’efficacité.

92
Un exemple de contenu de note d’orientation générale est présenté en fin de la
présente section.

3.2 - 3.2 Le budget détaille


La connaissance générale de l’entreprise va permettre à l’auditeur d’établir un
budget détaillé.
Ce budget doit comprendre :
 Une évaluation du temps nécessaire pour effectuer les contrôles ; cette
évaluation distingue chaque grande rubrique du contrôle ;

 Une répartition de ce temps par niveau de collaborateur, selon la


complexité du travail à exécuter et la structure du cabinet ;

 Une valorisation de ces temps par niveau de collaborateur en fonction des


taux horaires pratiqués par le cabinet.

La formalisation de ce budget facilite :


 La discussion avec le client qui est plus à même de comprendre le
pourquoi des honoraires demandés ;
 L’adéquation des moyens du cabinet à ses engagements ;
 Le suivi du temps consacré par chaque collaborateur et l’analyse des
écarts éventuels entre budget et réel.
L’expérience acquise d’année en année permettra d’affiner le budget.
Des feuilles de travail spécialisées «Relevé des temps réels» et « Suivi des coûts par
dossier » sont utilisées pour cette étape.

3.2-3.3 La lettre de mission

Après avoir pris connaissance de l’entreprise, établi la note d’orientation générale


de la mission et évalué les coûts de l’intervention, il est souhaitable que l’auditeur
confirme par écrit, à l’entreprise, les éléments relatifs à la mission.

Cette confirmation, qui peut prendre la forme d’une lettre de mission ou d’un
compte rendu d’entretien ( dans le cadre d’une mission légale), présente l’avantage
d’éviter les malentendus ou incompréhensions réciproques pouvant résulter d’un
échange oral sur des problèmes techniques.

93
La lettre de mission ou le compte rendu rappelle :
- L’objet de la mission ;
- La période d’intervention ;
- Les délais à respecter ;
- Les responsabilités de l’entreprise ;
- Les conditions financières ;
- Les intervenants (au moins au niveau des responsables du dossier) ;
- etc.

L’accord du client sur les termes de cette lettres est matérialisé par :
- Soit la contre signature de la lettre,
- Soit une lettre d’acceptation qui y fait référence.
Ces documents sont conservés dans le dossier permanent.

3.2 - 3.4 - La planification


La planification des travaux doit se faire à deux niveaux :
 le dossier ;
 le cabinet.

1- Le dossier
Les travaux prévus par le plan d’approche s’étalent dans le temps en fonction de
chaque mission : en effet les délais d’établissement des comptes de l’entreprise, les
dates d’inventaire, etc. varient. Il est donc nécessaire de fixer pour chaque dossier
les dates d’intervention. Ces dates sont soit impératives (inventaire par exemple)
soit possibles à modifier (appréciation du contrôle interne par exemple).

2- Le cabinet
Après une première planification par dossier, il est indispensable d’établir un
planning pour l’ensemble du cabinet afin d’éviter les chevauchements et/ou les
périodes creuses, au niveau global ou pour certains collaborateurs.

L’identification Claire des dates fixes et des dates modifiables par dossier permet
de garder la souplesse nécessaire au bon fonctionnement du planning général.

Cette planification générale doit intervenir le plus tôt possible dans la saison de
façon à pouvoir :

94
 Résoudre les chevauchements ;
 Informer les clients des dates d’interventions souhaitées, suffisamment
tôt pour qu’ils prennent leurs dispositions ;
 Connaître les disponibilités de chacun (en cas de nouvelle mission par
exemple).
 Contrôler que tous les engagements pris (qu’il soient légaux ou
contractuels) pourront être tenus dans les délais prévus ou, engager à temps
les actions nécessaires, telles que recrutement d e collaborateurs.

EXEMPLE DE CONTENU DE LA NOTE D’ORIENTATION GENERALE

1. PRESENTATION DU CLIENT
- Dénomination
- Structure
- Historique
- Activité
- Localisations
- Noms à connaître
- etc.

2. CHIFFRES SIGNIFICATIFS
- Comparaison avec les concurrents
- Budgets
- Réalisations
- Seuil de signification
- etc.

3. INFORMATION COMPTABLES
- Particularités du système
- Principes comptables suivis.

4- DEFINITION DE LA MISSION
- Légale ou contractuelle
- Autres réviseurs
- Répartition des travaux avec les autres réviseurs

95
5 - POINTS FORTS ET POINTS FAIBLES
6- ORIENTATIONS DU PROGRAMME DE TRAVAIL
- Appréciation du contrôle interne : quelle fonctions
- Travaux particuliers
- Confirmations directes
- Inventaires physique
- Assistance de spécialistes (informatique, fiscale, etc.)

7- EQUIPE DE REVISION ET BUDGET


8. PLANIFICATION
- Dates d’intervention par étape
- Liste des documents à émettre avec leurs dates limites.

3.3 APPRECIATION DU CONTROLE INTERNE


3.3 -1 Principe
L’appréciation du contrôle interne est une norme établie par les instances
professionnelles. Elle est aussi une nécessite pour l’audit. Le nombre important
d’opérations répétitives traitées par les entreprises rend en effet impossible la
seule vérification de tous les éléments constitutifs des comptes annuels.

L’auditeur doit donc rechercher, dans les systèmes mis en place dans l’entreprise,
les contrôle effectifs sur lesquels il pourra s’appuyer pour limiter ses travaux de
contrôle des comptes.
L’objectif principal de l’auditeur, dans cette étape, est de s’assurer que, pour les
flux d’informations financières significatifs, le contrôle interne de l’entreprise est
suffisant pour que :
- Toutes les opérations soient enregistrées ;
- Chaque opération enregistrée soit :
 Réelle ;
 Correctement évaluée ;
 Enregistrée dans la bonne période ;
 Correctement imputée.
- Toutes les opérations enregistrées soient :
 Correctement totalisées ;
 Correctement centralisées.

96
3.3 - Modalités
L’enchaînement des étapes de l’appréciation du contrôle interne est schématisé
par le diagramme ci-dessous. Nous reprendrons successivement chacune de ces
étapes pour les détailler.

97
Appréciation du contrôle interne
Schéma général
ETAPES
SUPPORTS
Choix des fonctions Note d’orientation générale

Description des Diagramme et note


systèmes

Vérification de Test de vérification de


l’existence du système l’existence

Evaluation préliminaire Questionnaire de contrôle


du contrôle interne interne

FIABL
E

Vérification du
fonctionnement Programme de
du système vérification +sondages
OUI

FIABL
E
NON Evaluation de Feuille d’évaluation
l’impact du système

Construction du programme de contrôle des Rapport sur le


comptes contrôle interne

3.3-2.1. Choix des fonctions


Lors de l’analyse préliminaire de l’entreprise, l’auditeur a sélectionné, en fonction
de la valeur relative des éléments traités et des risques potentiels, les flux
d’informations financières significatifs pour sa mission en distinguant ceux qui
résultent du traitement de données répétitives et ceux qui résultent de procédures
ponctuelles ou exceptionnelles basées essentiellement sur des jugements de
l’entreprise.

98
L’appréciation du contrôle interne porte sur les données répétitives, mais aussi sur
les données qui génèrent les informations de base utilisées pour les opérations
ponctuelles et exceptionnelles.

3.3- 2.2- Description du système


Avant de pouvoir juger d’un système de contrôle interne, il est indispensable que
l’auditeur ait compris son fonctionnement. Pour comprendre le système, l’auditeur
peut utiliser :
 Les procédures écrites du client ;
 Les entretiens avec le personnel concerné ;
 Les dossiers des auditeurs précédents ; etc.

Cette description du système doit pouvoir être réutilisée tout au long de la mission
et pour les années ultérieures. Elle nécessite, en effet, un investissement en temps
qu’il faut éviter autant que possible, de répéter chaque année.
Pour matérialiser cette description, l’auditeur peut avoir recours :

Aux notes descriptives : cette technique présente l’inconvénient majeur du


style personnel de celui qui rédige, style qui n’est pas nécessairement
compréhensible par chacun (abréviation, raccourcis involontaires, etc.) ; elle doit
donc être limitée.

Aux diagrammes de circulation : il existe de nombreuses normes de


diagrammes qui présentent chacune des avantages et des inconvénients. Ce qui est
important à ce stade, c’est que les mêmes normes soient utilisées par le personnel
d’un cabinet donné pour permettre une compréhension mutuelle.

Le recours au diagramme présente les avantages :


 d’un langage commun ;
 d’une meilleure visualisation des opérations ;
 d’une plus grande précision : (exemple : tout document entré doit, à un
moment ou à un autre, sortir du circuit par classement ou expédition et non
pas rester inutilisé).

Par contre, l’auditeur inexpérimenté risque de se perdre dans des détails sans
intérêts pour la révision et, par conséquent, de préparer des diagrammes trop
touffus pour être exploitables.

99
Quelques conseils pratiques
A- Dans sa description des systèmes, l’auditeur ne doit pas se limiter aux
opérations strictement comptables ; il doit également rechercher les opérations
extra- comptables qui pourraient lui être utiles.

Exemple
Dans une procédure de ventes, outre l’enregistrement comptable des expéditions
et des facturations, l’entreprise peut avoir développé un système de statistiques de
gestion extra- comptables permettant de suivre l’évolution des marges par produit
que l’auditeur ne devra pas négliger, notamment pour sa vérification de la valeur
nette de réalisation des stocks.

B- La préparation de diagrammes de circulation n’est pas nécessaire dans les cas


suivants :
 Quand l’entreprise a ses propres diagrammes de circulation ou manuel
de procédures et que ces derniers correspondent aux besoins de l’auditeur.
 Les procédures de l’entreprise sont encours de modification ; il est alors
préférable d’attendre les nouvelles procédures ;
 L’entreprise est trop petite : il n’y a pas de procédures formelles ou les
procédures sont virtuellement inexistantes et des « Notes sur les
procédures » sont plus appropriées dans ce cas que des diagrammes de
circulation.
 La nature même des opérations décrites se prête mieux aux notes : si la
saisie des mouvements physiques de stock se prête bien au diagramme, la
méthode de valorisation est plus souvent décrite par voie narrative.

3.3- 2.3- La vérification de l’existence du système


A- Principe
Lors d’un premier audit, l’auditeur court le risque, lors de la matérialisation de sa
compréhension des systèmes, de déformer la réalité. Pour éviter de mettre en
œuvre les autres étapes de son travail sur des bases erronées, il doit s’assurer que
sa description correspond à la réalité.

100
Pour les audits suivants, l’auditeur doit s’assurer rapidement que les systèmes
n’ont pas changé et que les conclusions tirées l’année précédente sont toujours
valables.
Dans les deux cas, l’auditeur procède à un test de vérification du système.

B- Modalités
Pour faire cette vérification, l’auditeur sélectionne une transaction typique du
circuit décrit (ou plusieurs, si différents types de transactions passent par le même
circuit : ventes locales et ventes export par exemple) et la suit tout au long de son
diagramme en vérifiant que les opérations décrites sont conformes à la réalité.

Il convient, lors de la sélection de la transaction, de ne pas choisir une opération


trop récente (bon de commande client reçu le jour de l’intervention par exemple)
car elle risque de ne pas avoir été traitée.

C- Conclusion
Si, lors de cette vérification de l’existence du système, l’auditeur constate une
anomalie, il doit s’assurer, par consultation d’autres documents au même stade de
traitement, qu’il ne s’agit que d’une déviation ponctuelle du système et non pas
d’une mauvaise description. Si le deuxième cas se présente, l’auditeur doit corriger
sa description.

Lors des missions des années suivantes, l’auditeur peut, grâce à la vérification de la
description du système, faire la mise à jour des diagrammes antérieurement
établis.

3.3- 2.4- Evaluation préliminaire du contrôle interne


A- Généralité
Après avoir décrit le système, l’auditeur doit s’interroger sur l’aptitude de ce
système à répondre aux objectifs fondamentaux du contrôle interne en matière
d’informations financières.

Pour porter son jugement, l’auditeur peut, à chaque mission et pour chaque
fonction, définir les contrôles nécessaires au respect des objectifs et déterminer si
ces contrôles existent ou non dans le système. Cette façon de procéder nécessite
une grande expérience et demande un temps important.

101
L’utilisation de questionnaire de contrôle interne (Q.C.I) préétablis présente
l’avantage de faire gagner du temps et de servir de guide et d’étalon à l’auditeur, en
listant les contrôles les plus habituels pour satisfaire à un objectif de contrôle. Ces
questionnaires doivent servir de guide exigeant une adaptation à chaque entreprise
et non de programme standard figé et de ce fait inadaptés.

B- La structure des Q.C.I


Les Q.C.I sont structurés de la façon suivante :
 Division en sections : ces sections correspondent aux principaux flux
d’informations financière ou systèmes d’une entreprise (Achats, ventes,
etc.) ;
 Pour chaque section, définition des objectifs de contrôle interne ;
 Ces objectifs sont suivis de questions permettant de juger si les objectifs
sont remplis.
Toutes les questions sont formulées de façon à ce que la réponse « Oui » indique
une situation favorable et que la réponse « Non » indique une situation
défavorable.

C- Utilisation du Q.C.I
Un Q.C.I préétabli est proposé en annexe, il prévoit des sections correspondant aux
principaux flux d’une entreprise.
Mais un tel Q.C.I peut être inapplicable :
 Dans une petite entreprise peu structurée ;
 Dans les entreprises très informatisées ou ayant des activités
particulières (assurances, banques, etc.) : les réviseurs sont alors amenés à
élaborer des Q.C.I sur mesure, adaptés à la nature de l’entreprise.

Selon les besoins spécifiques, l’auditeur complète le Q.C.I préétabli avec des
objectifs ou des questions complémentaires.

Il peut arriver qu’il y ait plusieurs réponses apparentes à une seule question. Dans
ce cas, il faut répondre au Q.C.I en se référent à l’objectif principal et choisir le
point de contrôle le plus efficace. Si les réponses varient selon le genre de
transaction (différents types d’achats par exemple) ou l’implantation (usines), il
faut le préciser dans l’espace laissé libre après chaque question.

102
D- Les réponses au Q.C.I
Le Q.C.I est en principe rempli par celui qui a décrit le système, mais doit être revu
par le responsable de la mission, de préférence avant que les étapes suivantes
soient engagées.

S’il est correctement rempli, le Q.C.I servira plusieurs années : seules les
modifications de procédures identifiées lors du test de vérification de l’existence du
système, nécessitent une mise à jour du Q.C.I.

Il est donc très important à ce stade, avant de répondre oui à une question, que
l’auditeur se demande :
 Si le contrôle qu’il a identifié répond effectivement à l’objectif qu’il a
défini ;
 Si le contrôle est suffisamment matérialisé (signature, visa, tampon, etc.),
pour pouvoir être vérifiable.
Lorsque le Q.C.I est rempli, l’auditeur est confronté à deux situations :
 Les contrôles nécessaires n’existent apparemment pas : pour éviter de tirer
des conclusions erronées, l’auditeur doit s’interroger (en particulier en exposant
ces faiblesses aux responsables concernés) sur l’existence éventuelle de contrôles
alternatifs compensatoires (c'est-à-dire des contrôles différents, mais qui
remplissent le même rôle). S’ils n’existent pas, nous examinerons ultérieurement
les actions à entreprendre par l’auditeur.

 Les contrôles (y compris les contrôles alternatifs compensatoires) sont prévus


par la procédure ; l’auditeur va devoir s’assurer que, dans la pratique, ces contrôles
fonctionnent réellement.

3.3 – 2.5- Définition des grandes lignes des programmes de contrôle


Après avoir identifié les contrôles qui existent et qui sont vérifiables, l’auditeur
établit les grandes lignes des programmes tant pour la vérification du
fonctionnement des procédures que pour le contrôle des comptes.

En particulier, l’auditeur décide quelles sont les procédures sur lesquelles il veut
s’appuyer pour limiter ses contrôles sur les comptes et quelles sont, par contre, les
fonctions pour lesquelles le contrôle interne est apparemment insuffisant.
Autrement dit, il fixe l’importance qu’il va accorder au contrôle interne.

103
Cette étape est essentielle dans la mesure où elle permet dès ce stade ;
 De programmer les contrôles sur le fonctionnement des procédures ;
 De prévoir en fonction de ce qui est attendu des contrôles sur les
procédures, les grandes lignes des contrôles sur les comptes qui doivent
suivre ;
 De décider que certains contrôles ne pourront se faire que sur les
comptes

L’audit assure à cette étape le lien entre l’appréciation du contrôle interne et les
contrôles qui doivent en découler.

3.3 – 2.6 Vérification du fonctionnement du système


A- Principe
Après avoir rempli le Q.C.I., l’auditeur a identifié les forces du système de contrôle
interne sur lesquelles il souhaite s’appuyer pour limiter ses contrôles.

Exemple
La société tient un registre de rapprochement entre les bordereaux d’expédition et
les factures émises qui permet de contrôler l’intégralité des facturations.

Mais, à ce stade, l’auditeur n’a qu’une présomption du fonctionnement de ce


contrôle. Avant de s’appuyer réellement dessus pour limiter ses travaux de
contrôle de comptes, l’auditeur doit s’assurer que, dans la pratique, le contrôle
fonctionne correctement.

Dans notre exemple, l’auditeur doit s’assurer que :


 Tous les bordereaux d’expédition sont reportés sur le registre ;
 Les références de factures portées en face de chaque bordereau
d’expédition sont correctes ;
 Les bordereaux d’expédition non facturés font l’objet d’un suivi régulier.

B- Programme de vérification (Sondages de conformité)


L’auditeur rédige un programme de vérification des procédures (P.V.P) pour
obtenir la confirmation que les contrôles prévus dans la procédure sont réellement
appliqués à l’ensemble des transactions de l’exercice.

Lors de la rédaction de ce programme, l’auditeur doit :

104
 Suivre l’ordre du Q.C.I. : cette précaution permet à l’auditeur de
s’assurer qu’il n’oublie pas de contrôle significatif. Si certaines questions du
Q.C.I. ne nécessitent pas de contrôle, il convient de le préciser pour éviter
les recherches ultérieures.

Prendre le soin de formuler clairement les contrôles à


effectuer : il sera ainsi possible de déléguer l’exécution des sondages à un
assistant et de réutiliser le programme les exercice suivants si le système du
client n’a pas changé.

Chaque année, l’auditeur met à jour le P.V.P. pour tenir compte des changements
intervenus dans les systèmes du client et procède à l’exécution des sondages. La
bonne application des contrôles est en effet la meilleure garantie, pour l’auditeur,
de la fiabilité des informations financières figurant en particulier au compte de
résultats. Il est donc fondamental que l’auditeur s’assure, d’année en année, que le
système continue à fonctionner et que ses conclusions sont toujours fondées.

C- Nature des Sondages


Nous n’aborderons pas à ce stade le problème de la taille des échantillons à
contrôler, mais celui de la nature des sondages en fonction des objectifs
recherchés.

Les contrôles qui existent dans une entreprise peuvent être classés en deux
catégories:
Les contrôles de prévention : ceux qui sont exécutés au jour le jour
sur les transactions individuelles (ex. contrôle des calculs des factures
fournisseurs).

Les contrôles de supervision ou de détection : mis en place pour


déceler les anomalies qui auraient échappé aux contrôles précédents
(rapprochement, contrôles globaux, etc.).

Le deuxième type de contrôles est plus probant pour l’auditeur car il couvre un
plus grand nombre d’opérations, mais le premier type ne doit pas être négligé car
son bon fonctionnement garantit la qualité des contrôles globaux.

105
Quelle que soit la nature du contrôle, le degré de confiance recherché, et l’étendue
des sondages sont fonction de l’importance accordée au contrôle par l’auditeur.

Par ses sondages l’auditeur va chercher à démontrer que ces contrôles sont :
 Réellement faits ;
 Correctement effectués ;
 Réalisés par des personnes habilitées.
Trois techniques sont à sa disposition :
a) Examen de l’évidence des contrôles : contrôle de l’existence des
signatures et visas apposés par les personnes ayant réalisé les contrôles.
Très rapide à exécuter, cette technique permet de couvrir des échantillons
importants, mais n’est pas suffisamment probante pour être utilisée seule.

b) Répétition des contrôles : l’auditeur refait le travail de contrôle opéré


par le personnel de la société (par exemple : il rapproche les factures d’achat
avec les bons de réception et contrôle la concordance des quantités, ou il
refait les calculs des factures d’achats ou de ventes). Le temps nécessaire à
ce type de Sondage étant nécessairement long, on ne pourra l’appliquer qu’a
un échantillon plus restreint.

Toutefois, il lest nécessaire de procéder à ces sondages pour s’assurer que les
contrôles sont correctement effectués et confirmer les conclusions des sondages
précédents.

Ces deux types de contrôle seront généralement effectués parallèlement.

c) L’observation physique : certains sondages ne peuvent être faits ni


par « évidences » ni par « répétition des contrôles » (par exemple : compter
les marchandises réceptionnées, ou s’assurer que les stocks sont
convenablement protégés). Pour ces cas particuliers, l’auditeur ne peut faire
que des sondages par observation physique.

Le détail des sondages réellement effectués est documenté sur des feuilles de
travail.

106
D- Conclusions
Si le résultat des sondages est satisfaisant, l’auditeur peut conclure que les
contrôles identifiés fonctionnent réellement et peuvent être utilisés pour limiter
son travail de contrôle des comptes.

Si le résultat des sondages n’est pas satisfaisant, l’auditeur se trouve confronté à la


même situation que lorsqu’il a répondu non a certaines questions du Q.C.I. : un
contrôle non appliqué équivaut à une absence de contrôle. Toutefois, avant de tirer
sa conclusion, l’auditeur doit déterminer si les anomalies constatées sont isolées, et
par conséquent sans incidence significative sur la suite des travaux, ou répétitives
auquel cas il conviendra de modifier le diagramme et le Q.C.I.

3.3 - 2.7- Evaluation de l’impact des faiblesses


Au cours des phrases précédentes, l’auditeur a identifié les faiblesses inhérentes au
système (Q.C.I) et les faiblesses d’application du système.

Il doit à ce stade évaluer si ces faiblesses :


 Peuvent avoir une incidence significative sur les comptes annuels ; elles sont
reportées sur la feuille d’évaluation du système. Cette feuille est la clef de voûte
de la méthode car c’est sur ce document que seront déterminés les travaux
nécessaires à l’évaluation de l’incidence réelle des faiblesses sur les comptes de
l’exercice.

 Ne peuvent pas avoir d’incidence significative sur les comptes annuels mais
méritent néanmoins d’être portées à la connaissance du client pour lui
permettre d’améliorer les performances de son système. Ce type de faiblesse
sera repris sur la feuille de travail spécialisée intitulée « Améliorer et simplifier
le système existant » (A.S.S.E).

Il est fondamental que ces documents soient clairement rédigés car, outre leur
utilisation pour la préparation du programme de contrôle des comptes, ils
serviront de base pour la discussion avec le client et la préparation du rapport sur
le contrôle interne, si nécessaire. Dans les deux cas il est vraisemblable que ce n’est
pas la personne qui a exécuté les travaux et préparé les documents qui les utilisera.

A la fin de cette étape d’appréciation du contrôle interne, l’auditeur peut décider de


la confiance qu’il va réellement accorder au contrôle interne.

107
3.3 – 2.8 Le rapport sur le contrôle
La meilleure façon de rapporter les résultats de ses contrôles à l'entreprise, est
d'instituer une discussion coopérative et constructive et qui a pour but d'envisager
les actions possibles pour pallier les faiblesses apparentes dans les systèmes.

Normalement ces discussions avec l'entreprise seront confirmées dans un rapport


appelé "rapport sur le contrôle interne".

Le rapport doit permettre à l'entreprise d'engager les actions correctives


conduisant soit dans l'exercice concerné soit dans les exercices à venir d'améliorer
les procédures incriminées et par là même de permettre d'améliorer la fiabilité des
comptes.
Un tel rapport est également l'expression du "service rendu" à l'entreprise du fait
de sa contribution constructive à l'amélioration des procédures de la société.

De préférence, le rapport sur le contrôle interne sera envoyé suffisamment tôt


avant la fin de l'année pour permettre à l'entreprise d'engager une action corrective
sur les points faibles et qui pourra changer le travail de l'auditeur au moment de
l'audit final des comptes. Certaines circonstances amènent parfois l'auditeur à
envoyer un rapport sur le contrôle interne après l'audit des comptes. L'objectif du
rapport sur le contrôle interne reste le même mais l'auditeur ne pourra escompter
intervenir sur les points faibles que pour le prochain exercice. Par contre
l'auditeur pourra compléter ses constatations préliminaires par les incidences
réelles des faiblesses sur les comptes de l'exercice, et éventuellement y ajouter les
problèmes nouveaux décelés lors du contrôle final des comptes.

3.4-Le contrôle des comptes


3.4-1 Principe
En fonction de sa connaissance de l'entreprise, des forces et faiblesses du contrôle
interne et de l'origine des informations financières significatives, le chef de
mission prépare un programme adapté de contrôle des comptes.

La démarche générale suivie est schématisée ci-dessous.

Opérations
Appréciation du
exceptionnelles
108 et
contrôle interne
FIABL jugements
E
Non Oui Analyse
préalable

Programme du contrôle des comptes

Contrôle limités contrôle étendus contrôle spécifiques

Réalisation des contrôles

Examen des
comptes annuels

Rédaction du rapport
de certification

3.1-2 Modalité
3.4 – 2.1 Les outils
Comme le programme de vérification des procédures, le programme de
vérification des comptes est rédigé sur une feuille de travail spécialisée.
Pour rédiger son programme de travail l'auditeur dispose :
 du questionnaire de contrôle des comptes ;
 de la "Feuille d'Evaluation des systèmes";
 des informations obtenues lors de l'analyse préalable des principes
suivis lors de la mise en oeuvre des opérations exceptionnelles ou des
jugements.
3.4 -2.2 Le contenu du programme

109
a) Si le système de contrôle interne fonctionne, l'auditeur limite l'étendue de ses
travaux de contrôle des comptes en utilisant les résultats des contrôles effectués
par l'entreprise elle-même pour étayer ses conclusions.

b) Si le système de contrôle interne ne fonctionne pas trois cas peuvent se


présenter :
 la faiblesse et ses conséquences peuvent être corrigées par l'entreprise avant la
fin de l'exercice (exemple : les fiches de stock tenues par l'entreprise qui
devaient être utilisées pour déterminer les quantités à évaluer en fin d'exercice
ne sont pas fiables).
L'auditeur doit convaincre le client de prendre les mesures qui s'imposent (dans
notre exemple, inventaire physique de fin d'exercice) et s'assurer de l'efficacité de
ces mesures (assistance à l'inventaire).
Cet exemple montre l'importance, pour l'auditeur, de procéder à l'évaluation du
contrôle interne avant la date de clôture pour que les mesures qui doivent être
prises le soient dans de bonnes conditions et portent leurs fruits.

 La faiblesse et ses conséquences ne peuvent pas être corrigées par l'entreprise,


mais leur incidence peut être cernée par un travail plus étendu de l'auditeur
(exemple: la société saisit mal ses litiges avec les clients).

 La faiblesse et ses conséquences ne peuvent pas être corrigées avant la fin de


l’exercice (exemple : l’absence totale de saisie des bordereaux d’expédition ne
permet pas de s’assurer que toutes les ventes sont facturées). L’auditeur peut
savoir à l’avance qu’il ne sera pas en mesure de certifier les comptes sans
réserve et que tout travail sur les ventes (et les postes qui s’y rattachent :
clients, trésorerie, etc.) est inutile ; il peut en aviser le client.

c) En ce qui concerne les opérations exceptionnelles et les jugements, l'auditeur


aura pris soin, lors de sa phrase d'analyse :
- d'examiner avec son client les principes que celui-ci compte suivre :

Exemple :

110
Pour calculer sa provision pour clients douteux, le client envisage d'appliquer
Certains pourcentages en fonction du degré d'avancement du contentieux engagé.
- et de vérifier que ces principes sont acceptables. Lors de la préparation du
programme de contrôle, l'auditeur prévoit de vérifier que le principe
précédemment défini a été correctement appliqué à la fin de l'exercice.

3.4 – 2.3 Quelques conseils pratiques


En rédigeant le programme de contrôle des comptes, le chef de mission doit plus
particulièrement veiller à :
- Classer les contrôles dans un ordre logique et les rédiger clairement : la
délégation et la formation sur le tas des assistants en seront facilitées.
- Regrouper les contrôles, non pas dans l'ordre du plan comptable, mais en
fonction des inter-relations qui existent entre les comptes.

Exemple:
Le programme de vérification des emprunts doit couvrir en même temps le long
terme, le court terme, les intérêts passés en charges, payés d'avance et restant à
payer.
- Prévoir, avant tout contrôle de détail, une analyse critique des chiffres
pour s'assurer qu'aucun élément n'est intervenu pouvant remettre en cause les
conclusions des phases précédentes de la mission.
La réalisation des contrôles est matérialisée sur des feuilles de travail classées dans
le dossier de l'exercice.

3.5 L'EXAMEN DES COMPTES ANNUELS


Le contrôle compte par compte, même après l'évaluation du contrôle interne, n'est
pas suffisant pour exprimer une opinion sur les comptes annuels dans leur
ensemble.
L'auditeur " doit procéder à un examen analytique des comptes annuels, en vue
d'acquérir la conviction qu'ils traduisent de façon sincère et régulière la situation
de l'entreprise et le résultat de son activité, compte tenu de la connaissance qu'il a
pu acquérir lors de l'application de ses autres procédés et techniques de
vérification.

L'examen d'ensemble des comptes annuels a pour objet de vérifier :

111
- que les comptes annuels :
• Sont cohérents, compte tenu de la connaissance générale de
l'entreprise, de son secteur d'activité et du contexte économique.
• Concordent avec les données de la comptabilité ;
• Sont présentés selon les principes comptables et la réglementation
en vigueur;
• Tiennent compte des évènements postérieurs à la date de clôture;
- que toute l'information nécessaire est présentée de façon à ce que
l'utilisateur des comptes annuels soit correctement informé.
En fait, une partie des travaux nécessaires à cet examen est faite au fur et à mesure
des autres étapes du travail (contrôle indiciaire, identifications des informations
complémentaires à faire figurer en annexe, etc.). Toutefois, ces travaux sont
souvent faits sur documents provisoires ou avant ajustement des comptes.
L'auditeur doit donc procéder à un nouvel examen global des comptes annuels
soumis à son approbation en fonction de l'ensemble des travaux réalisés et vérifier
leur cohérence.

3.6 LES TRAVAUX DE FIN DE MISSION

Avant d'émettre son rapport définitif, l'auditeur doit procéder à certains travaux
spécifiques de fin de mission qui lui permettent de s'assurer qu'il n'a omis aucune
étape importante dans ses travaux, et que le client lui a bien fournis tous les
éléments nécessaires à son contrôle.
Il procède ensuite à la synthèse de ses conclusions et décide enfin de la nature de
l'opinion à émettre sur les comptes annuels dans leur ensemble.

3.6-1 Les événement postérieurs au bilan.

La partie finale de la mission de révision se déroule dans les mois qui suivent la
date de clôture des comptes. Pendant cette période, et jusqu'à la date d'émission
effective du rapport, des événements peuvent se produire qui ont une incidence
significative sur la situation financière et / ou les résultats présentés dans les
comptes annuels.
Selon les cas, ces événements doivent faire l'objet d'un ajustement des comptes ou
d'une révélation dans les notes, ou annexes aux comptes annuels.

112
Il incombe à l'auditeur de rechercher les événements de ce type en mettant en
œuvre les procédures suivantes:
a- Examen des comptes internes de gestion (comptes de résultat périodiques)
pour la « période postérieure» en attachant une attention particulière :

- a la comparaison des ventes (quantités et prix), de la marge brute, des


stocks, des créances et dettes et des principales charges d'exploitation
- aux modifications du fonds de roulement.
- aux éléments inhabituels ou exceptionnels.
- à la comparaison avec le budget des prévisions d'exploitation.

b- Vérification de la base de préparation des comptes internes de gestion. S'assurer


que toute modification par rapport aux bases utilisées pour la préparation des états
financiers faisant l'objet de la certification est prise en considération.
c- Lecture des rapports des organes de direction et des procès-verbaux des
assemblées d'actionnaires et conseils d'administration de la « période postérieure»
(s'il y a lieu).
d- Information auprès des organes de direction et des cadres financiers et
comptables sur les événements importants affectant les opérations futures de la
société, les changements importants dans la répartition du capital ou la politique
d'exploitation, les méthodes de financement à long terme, et tous autres
événements inhabituels intervenus dans la « période postérieure».
Pour procéder à cette recherche, l'auditeur peut s'aider du Questionnaire des
événements postérieurs au bilan. La recherche des événements postérieurs au
bilan doit couvrir la période allant de la date de clôture des comptes à la date de
signature du rapport.

3.6 – 2 La lettre d'affirmation


Si l'auditeur a mis en œuvre tous les contrôles jugés nécessaires pour respecter les
normes et être en mesure d'exprimer son opinion sur les comptes annuels, il en
court toujours le risque que certains éléments aient été volontairement soustraits
à son contrôle par la Direction de l'entreprise
Il est donc souhaitable qu'il obtienne un engagement formel de cette dernière que
les comptes qui lui ont été soumis sont considérés par elle comme réguliers et
sincères.

113
Selon les circonstances et selon les relations avec le client, l'associé responsable
dispose de deux démarches différentes pour obtenir du client les « affirmations»
sur les états financiers :
a- Obtenir une lettre (cf exemple ci-dessous) signée par le président du
conseil d'administration et, éventuellement par le Directeur financier. Cette
lettre doit être datée du dernier jour ou le travail a été effectué chez le
client, et éventuellement complétée par les événements postérieurs au bilan,
si le rapport n'est pas émis immédiatement.
b- Faire insérer ce texte dans le procès-verbal du conseil d'administration
qui arrête les comptes. Dans ce cas le P.D.G devra également adresser une
lettre à l'auditeur exposant les événements intervenus entre la date du
conseil et la date de signature du rapport.

3.6 – 3 Le questionnaire de fin de mission


Pour s'assurer que tous les éléments nécessaires à l'expression de l'opinion ont été
réunis et que les diligences et les normes ont été respectées, le chargé de mission
remplit le questionnaire de fin de mission et le soumet à l'associé responsable.
Ce questionnaire est accompagné de la note de synthèse.

3.6 – 4 La Synthèse
Les événements importants de la mission et les problèmes rencontrés au cours des
travaux sont récapitulés sur une feuille de synthèse. La récapitulation doit indiquer
clairement l'importance des problèmes mentionnés et les éléments nécessaires à la
prise de décision finale de l'associé (par exemple, les arguments du client pour ne
pas accepter certains ajustements). La feuille de synthèse récapitule également
l'ensemble des ajustements proposés en distinguant ceux qui ont déjà été acceptés
par les clients et ceux qui ne le sont pas.
Cette note permet à l'associé de se faire une opinion définitive sur les comptes
annuels qui lui sont soumis et de discuter avec le client des éléments sur lesquels il
n'est pas d'accord. Après cette discussion, l'associé mentionne sur la feuille les
décisions prises et l'incidence sur son rapport des problèmes non résolus.

114
Exemple de lettre d'affirmation adressée par le client au cabinet

Messieurs,
Dans le cadre de votre examen des comptes annuels de…. (Nom de la société) pour
l'exercice couvrant la période du …. au …. Nous vous confirmons que ces comptes
annuels présentent sincèrement et régulièrement la situation de la société. En
particulier, nous vous confirmons que:
- tous les éléments d'actif et toutes les dettes de la société au ………. Connus à ce
jour ont été comptabilisés dans les comptes annuels, selon les principes
comptables généralement admis.
- des provisions suffisantes ont été constituées pour couvrir les pertes éventuelles
sur:
• le recouvrement des créances clients et des effets à recevoir.
• la réalisation des stocks et des travaux en cours.
• la réalisation d'autres éléments d'actif.
• les litiges en cours.
- Les actifs ne font pas l'objet de nantissement, hypothèques ou gages, à l'exception
de ceux qui ont été signalés dans les engagements hors bilan.
- la société n'a pas engagé sa responsabilité en faveur des tiers (endossements,
avals, caution, etc.…) autres que ceux mentionnés en engagements hors bilan.
- tous les éléments d’actif sont utilisés pour l’objet social de la société. Aucun
élément n’a été utilisé en dehors de l’objet social de la société pendant l’exercice
considéré.
- aucun événement pouvant mettre en cause la sincérité et la régularité des états
financiers n'est intervenue depuis le…… (date de clôture de l'exercice).

Veuillez agréer. Messieurs,….

3.7 LA RÉDACTION DU RAPPORT


Les règles de rédaction et de présentation des rapports d'audit financier sont
définies par les normes.
L'opinion exprimée dans le rapport doit être le juste reflet des conclusions de la
mission et être compréhensible par tout lecteur, même non avisé.

115
Compte tenu de l'évolution rapide de la vie des entreprises, le rapport d'audit doit
être daté immédiatement après que les travaux d'audit ont été terminés et que
toutes les informations essentielles ont été reçues.
Dans le cas ou un délai excessif s'est écoulé entre la fin de l'audit et l'émission du
rapport, il faut envisager d'effectuer un nouvel examen pour identifier les
événements postérieurs au bilan en ce qui concerne cette période. Tant que cet
examen n'est pas achevé, on considérera que toutes les informations essentielles
n'ont pas été reçues et que le rapport du réviseur doit donc être mis à jour en
conséquence.

3.8 LE CONTRÖLE DE LA QUALITÉ EN AUDIT


3.8-1 Définition et fondement du contrôle de la qualité

Est dénommé contrôle de la qualité, le contrôle exercé sur la qualité des travaux du
cabinet après leur exécution, c'est -à- dire après l'envoi au client du rapport
exprimant l'opinion.
Ce contrôle de la qualité a posteriori est différent du « contrôle de la qualité a
priori» qui intervient avant la fin des missions et qui fait partie des exigences du
travail en équipe (supervision, revue indépendante, consultation technique).
Le contrôle de la qualité doit être:
- une assurance de qualité pour les clients et les tiers.
- un facteur de renommée et d'image de marque du cabinet.
- une garantie d'homogénéité à l'intérieur du cabinet.
- une sécurité pour l'ensemble des associés.
- un instrument au profit de la formation des collaborateurs.

3.8-2 Objectifs du contrôle de la qualité


Le contrôle de la qualité en audit a pour objectif de s'assurer que le cabinet a mis
en place toutes les mesures nécessaires pour garantir que les missions d'audit
(audit contractuel et commissariat aux comptes) satisfont aux critères de qualité
comptables avec ce type de mission et que l'opinion émise ou la certification des
comptes annuels est dûment fondée et clairement exprimée.

116
3.8-3 Nature du contrôle de la qualité
3.8-3.1 Contrôle horizontal
Ce contrôle recouvre les normes, méthodes et techniques et les autres procédures
mises en place dans le cabinet, aux fins de dresser un bilan d'application.

3.8-3.2 Contrôle vertical


Ce contrôle recouvre les normes, méthodes et techniques appliquées à une mission
donnée afin de déterminer si l'opinion émise était suffisamment fondée.

3.8-4 Domaine et dossiers couverts par le contrôle de la


qualité

3.8-4.1 Domaines du contrôle de la qualité horizontal

A- NORMES GENERALES
- Procédures mises en place pour le respect des nomes générales:
• Compétence : recrutement, formation et promotion des collaborateurs,
consultations techniques, appel aux spécialistes, réunions techniques.
• Quantité de travail : travail en équipe, revue indépendante.
• Indépendance : attestations d'indépendance, mise à jour et diffusion des
listes clients, domaines spécifiques aux mission de commissariat aux comptes,
acceptation et maintien des clients.
 Secret professionnel.

B- NORME DE TRAVAIL
- Niveau d'application des normes de travail
• Planification des travaux et programmes de travail.
• Appréciation du contrôle interne.
• Délégation, supervision et travail en équipe.
• Collecte d’éléments probants : confirmations, observation physique pour
chaque dossier, le contrôle qualité s’efforce de déterminer s’il existe un écart entre
ce qui était nécessaire pour certifier et ce qui a été effectivement réalisé.
- Respect des diligences relatives aux obligations spécifiques du commissaire aux
comptes.

117
C - normes de rapport
- Respect des normes de rapport (rapport d’audit contractuel et rapport général
du commissaire aux comptes).
- Clarté des réserves et opinions émises.
- Respect du contenu et de la qualité de la présentation des états financiers y
compris les notes annexes.
- Suivi des normes relatives au rapport spécial et éventuellement aux rapports
particuliers du commissaire aux comptes.

D- METHODES ET TECHNIQUES
- Organisation des dossiers de travail.
- Utilisation des feuilles de travail spécialisées et des questionnaires.
- Documentation du travail effectué.
- Conclusions.

3.8 - 4.2 Dossiers couverts par le contrôle vertical


Les dossiers examinés en contrôle vertical sont choisis selon les critères suivants :
- Taille des entreprises et place sur le marché financier.
- Entreprises en difficultés.
- Certifications difficiles.
- Problèmes techniques particuliers.
- Utilisation de spécialistes.
- Missions concernant les différents responsables de dossiers.

3.8.5- Méthodes de travail du contrôle de la qualité


3.8.5.1- Méthodes de collecte des informations

a) CONTROLE HORIZONTAL
- Questionnaire écrit aux responsables de dossier couvrant certains points ci-
dessus.
- Entretien avec les associés responsables ou responsables de dossiers et couvrant
les points décrits ci - dessus.

- Examen de dossiers ou parties de dossiers, examen des rapports.

118
Pour réaliser ce contrôle, le contrôleur dispose d’un « guide de contrôle qualité
horizontal » qui liste les principaux domaines à couvrir.

b) CONTROLE VERTICAL
- Choix préliminaire des dossiers par le contrôleur après concertation avec le ou les
dirigeants du cabinet

- Examen approfondi des dossiers choisis.

- Entretien avec le responsable du dossier contrôlé et avec les collaborateurs de


l’équipe. Pour réaliser ce contrôle, le contrôleur dispose d’un « guide de contrôle
qualité vertical » qui liste les principales vérifications à faire.

3.8 - 5-2 Diffusion des conclusions.

Comptes rendu fait aux associés et dirigeants du cabinet et définition d’un


programme d’action pour remédier dans l’exercice à venir aux faiblesses et
insuffisances éventuelles constatées.

119
Chapitre 7 :
Les supports et les techniques de l’audit Financier
4.1- Les techniques d’appréciation du contrôle interne : le
diagramme

La mise en œuvre de l’appréciation du contrôle interne exige dans sa phrase


préliminaire une description des procédures à évaluer. Une telle description a pour
objet de prendre connaissance du contrôle interne existant, d’identifier les
procédures jugées nécessaires à l’audit et de préparer la phase d’appréciation
préliminaire de ces procédures. De la qualité de cette étape dépendront :
 La qualité de la suite de l’évaluation du contrôle interne;
 L’efficacité des travaux de l’auditeur pendant cette étape.
Selon l’importance de l’entreprise et la complexité des systèmes à d’écrire,
l’auditeur dispose de diverses techniques :
 La description narrative qui trouve ses limites très rapidement même
dans le cas de systèmes relativement simples ;

 La description graphique par diagramme de circulation ;

 La description conjuguant les techniques et permettant d’obtenir des


commentaires illustrant et approfondissant certaines parties des
diagrammes de circulation.
La technique des diagrammes permet, notamment :

 Une clarification de la description grâce à la visualisation rapide qu’elle


offre ;

 Une normalisation permettant une relecture facilitée par le rédacteur ou


par les autres personnes de l’équipe pendant l’exercice ou au cours de
l’exercice suivant ;

 Une représentation sur une surface limitée.

Afin de permettre une utilisation efficace, quelles que soient l’importance et la


complexité de la procédure, l’auditeur établit un diagramme de circulation.
Dans tous les cas, il faut éviter un double écueil :

120
 Décrire sans orientation préalable suffisante ayant permis de décider
quelles sont les procédures utiles à l’audit et quels sont les risques potentiels
à attendre ;

 Décrire des opérations ou systèmes utiles à l’audit, mais avec un degré de


détail non nécessaire pour appréhender les faiblesses et les risques.

Le diagramme doit permettre une description détaillée des procédures les plus
complexes et les plus longues, il faut cependant que le degré de détail reste
toujours adapté aux objectifs de l’audit. Malgré la description détaillée, le
diagramme doit permettre une visualisation d’ensemble de la fonction ou de
l’opération suffisante pour la compréhension et l’évaluation.

4.1-1 Principe
Chaque système à examiner est subdivisé en opérations principales. Ainsi à titre
d’exemple :
- Un système d’achat peut se décomposer en :
 Passation des commandes ;
 Réception des marchandises ;
 Enregistrement des factures.

- Un système de gestion des stocks peut se décomposer en autant d’opérations qu’il


y a de types de mouvements (réception des matières premières, transferts de
matières vers la production, stockage des produits finis, etc.) et de circuit de
valorisation.

Chaque système est ainsi subdivisé en sous- système homogènes et permet de


simplifier la description.
4.1.2. Trace
A. Chaque opération principale (ou sous-système) sera décrite dans un
tracé distinct pouvant comporter un ou plusieurs folios ; les tracés sont
reliés entre eux pour permettre le suivi complet du flux de l’information.

B. Les services (ou personnes) intervenant dans les procédures sont


matérialisés par des colonnes ; la construction du diagramme peut être
facilitée si tous les services intervenant dans la procédure sont visualisés

121
même dans les phases ou opérations auxquelles ils ne participent pas (par
exemple sur la fonction achat ci-après).

La dernière colonne de droite sera réservée aux commentaires nécessaires pour


expliquer certaines étapes ; par exemple, sur la fonction achats ci-après).

La dernière colonne de droite sera réservée aux commentaires nécessaires pour


expliquer certaines étapes ; par exemple, lorsque le symbole « contrôle » est
utilisé, il peut être souhaitable d’expliquer la nature réelle du contrôle et la façon
dont il est matérialisé sur les documents.

C. La circulation des documents est matérialisée par des flèches.


D. Support à utiliser : feuille de travail standard soit simple soit double
selon le nombre de services (ou personnes).

1.1.3 Symboles
Les symboles retenus ici sont ceux qui ont été publiés par la Compagnie Nationale
des Commissaires aux Comptes.

A- Les symboles de base


Création d’un document

 Facture, bulletin de paye, pièce de caisse, etc.


 Le chiffre dans le cadre à gauche indique le nombre d’exemplaires crées.
Document en cours de circulation
Le chiffre à droite indique le numéro de l’exemplaire
Concerné (ont peut éventuellement préciser la couleur

Traitement ou opération administrative : faire une


description brève dans la colonne commentaire ou dans le
cadre si c’est suffisant

Contrôle : ce symbole ne doit être utilisé que si la


matérialisation du contrôle est réelle (signature,
tampon…)

122
Classement une lettre dans le

Définitif triangle définit


Le mode de
Classement classement

Provisoire

A = alphabétique
N = numérique
C = chronologique
Registre ou fichier : grand livre,
tarif, livre d’inventaire, etc.

B- Les symboles de liaison

Point de DEPART d’un circuit placé au dessus du document initial.

A Renvoi à une autre page à un symbole identique portant la même


lettre.

ALTERNATIVE ou décision ou embranchement

CIRCULATION physique d’un document

CIRCULATION d’informations

SORTIE du circuit : envoi aux clients et fournisseurs ou


Destruction

1 RENVOI en bas de page

4.1-4 Conseils pratique


Lors de la réalisation d’un diagramme il convient de veiller à :
 Respecter l’ordre chronologique : le respect de la chronologie des
opérations, permettra à l’auditeur de déceler immédiatement que si le
contrôle est prévu, il n’a aucune efficacité (ex : cas de la solvabilité des
clients).

123
 Aérer la présentation
Exemple :
Les flèches de circulation des documents ne doivent pas se superposer
 Ne représenter que ce qui est utile à l’auditeur
Exemple :
Si certains exemplaires d’une liasse de documents ne sont pas utiles, compte tenu
des objectifs de l’audit, il vaut mieux ne pas les visualiser et n’indiquer leur
existence que dans la colonne « commentaires ».
 Ne pas laisser de documents en suspens, c'est-à-dire sans destination.
 Utiliser les termes précis en vigueur dans l’entreprise.
Exemple :
Certains exemplaires de documents sont connus par leur couleur et non par
un numéro d’ordre.

11.1-5 Annexes au diagramme


Pour mieux concrétiser la description du système, des exemplaires des documents
du client peuvent être joints au diagramme. Ces exemplaires peuvent être :
 Vierges : dans ce cas, prendre une liasse complète
 Servis : on peut alors visualiser les mentions qui y figurent, la
matérialisation des contrôles pratiqués. Dans les deux cas il convient de
référencer ces annexes au diagramme et réciproquement.

1.1-6 Exemple de diagramme détaillé


L’exemple retenu est celui d’une fonction ACHATS subdivisée en trois opérations
principales :
 Passation des commandes
 Réception des marchandises
 Contrôle des factures et comptabilisation.
Sont reproduits dans les pages à la fin de ce module des représentations en
réduction des feuilles de travail établies.

124
4.2- L’observation physique
1.2- 1 Principe
L’observation physique est une technique, à haut niveau de force probante, qui est
utilisée pour confirmer l’existence d’un actif. Cette technique peut s’appliquer,
principalement.
 Aux stocks,
 Aux immobilisations corporelles,
 Aux titres de participation et de placement,
 Aux effets,
 Aux espèces en caisse, etc.

On développera, dans ce chapitre, la démarche de l’auditeur pour l’observation


physique des stocks, opération souvent la plus complexe, mais dont les principes
sont applicables à l’observation physique de tout autre élément d’actif.

On rappellera ici que l’organisation et la réalisation de l’inventaire physique étant


de la responsabilité de l’entreprise, l’objectif de l’auditeur est de s’assurer
que la prise d’inventaire est faite correctement et que les quantités
inventoriées à la date donnée le sont de manière sincère.

4.2-2 Démarche générale pour l’observation des stocks


Le schéma ci-après résume les diverses étapes de la démarche de l’auditeur.

4.2-3 Modalités
Les différentes étapes de l’intervention de l’auditeur se situent avant, pendant et
après la prise d’inventaire.

4.2.3.1- Avant la prise d’inventaire


Lors de l’analyse préliminaire de l’entreprise, l’auditeur recueille les informations
relatives à :
 La valeur et la nature des différentes catégories de stocks ;
 La localisation ;
 La saisie des quantités (date et modalité) ;
 Les méthodes de valorisation ;

125
A. Planning d’Intervention
En fonction de ces informations générales, il est établi un planning fixant les
grandes étapes et les moments des interventions de l’auditeur. Si certains stocks de
l’entreprise sont détenus par des tiers, il convient de prévoir également l’envoi des
demandes de confirmations directes.

126
Les étapes de l’observation physique
Supports et outils
Etapes

Planning d’intervention

Planning d’intervention

A NON OUI
V
A Ecrites
N ?
T

Diagrammes et narratifs
Description des procédures

Description des procédures


Questionnaire d’inventaire
physique
NON OUI
FIABLE
S

Recommandations a l’entreprise

Assistance a l’inventaire
Pendant
- Contrôle de l’application des procédures
- Tests de comptages
- Recensement des informations nécessaires
au contrôle de la séparation des exercices.

Après Exploitation des résultats de


Rapport sur le contrôle interne
l’inventaire

127
En complément de ces informations, l’auditeur doit visiter les lieux de stockage
afin de s’assurer qu’ils se prêtent à une saisie correcte des quantités (rangement,
accès, etc.) et identifier les particularités qui devront être prises en considération
dans la préparation des instructions.

Exemple :
Si un même produit est stocké à des endroits différents, il est nécessaire de prévoir
une procédure particulière de centralisation des comptages.

B- Description et évaluation des procédures


Avant l’inventaire, l’auditeur obtient une description des procédures (écrites
ou orales) appliquées dans le passé et prévues pour l’exercice en cours.

Si les instructions ne sont pas écrites, il est nécessaire de rechercher la pratique


existante, d’en faire une description écrite suffisante. L’absence de procédure écrite
est en soi une faiblesse, car le plus simple décompte nécessite un minimum
d’instructions pour que chaque personne connaisse bien ses responsabilités.

En fonction de sa connaissance de l’entreprise et en s’aidant du questionnaire


d’inventaire physique l’auditeur évalue la fiabilité des procédures prévues, afin de
s’assurer qu’elles sont suffisantes pour la saisie des quantités soit faite avec toute la
sécurité voulue.

Si l’auditeur constate des défaillances dans les procédures qui risqueraient de


remettre en cause la qualité de l’inventaire, il doit en aviser l’entreprise (par écrit
ou oralement) afin que des mesures soient prises rapidement. Si ces mesures
n’étaient par prises en temps voulu, les quantités relevées à l’inventaire pourraient
ne pas être acceptées.
Il est donc important que l’appréciation des procédures intervienne quelque temps
avant la prise d’inventaire (il est souhaitable que l’auditeur puisse en disposer au
moins 3 ou 4 semaines avant).

128
C- Programme d’assistance à l’inventaire physique
A ce stade des travaux le chef de mission peut :
 Affiner son planning d’intervention et en aviser l’entreprise ;
 Rédiger le programme d’assistance à partir du questionnaire d’inventaire
Physique

Ce programme devra être le plus clair et complet possible car le chef de mission ne
sera pas obligatoirement présent le jour de l’inventaire. L’effectif du personnel
d’audit à utiliser dépendra de la dispersion et du volume des stocks à inventorier.
Dans de nombreux cas, l’inventaire pourra être couvert par un chef de mission aidé
de un ou deux assistants.

4.2-3.2- Pendant la prise d’inventaire


L’auditeur doit assister à la prise d’inventaire pour s’assurer que les procédures
sont correctement appliquées. Si l’inventaire se déroule sur plusieurs jours et si
l’auditeur ne peut assister à l’intégralité des opérations, il sera présent, au
minimum :
 Au début : pour contrôler que les instructions sont bien comprises par le
personnel, que celui-ci est bien présent, etc. la découverte en cours
d’exécution de problèmes généraux d’organisation de l’inventaire risque de
remettre en cause le travail déjà fait et par la même risque d’altérer les
relations de l’auditeur avec l’entreprise.
 A la fin : l’auditeur pourra ainsi procéder à des sondages sur les
quantités déjà comptées et relever les informations nécessaires au contrôle
final. Pendant l’inventaire, l’auditeur est présent en observateur, même s’il
procède à des tests de comptage, et non pas en exécutant. Son travail
consiste principalement à :

 Observer les équipes de comptage pour s’assurer q’elles effectuent


correctement le travail qui leur est affecté ;

 Effectuer certains sondages (de préférence sur des éléments ayant


une forte valeur) pour s’assurer que les feuilles de comptage reflètent
bien la réalité (référence, quantité, état, etc.) ;

129
 Vérifier que tous les stocks sont comptés et ne le sont qu’une fois ;

 Contrôler la procédure de centralisation des fiches de comptages.


Si celle-ci n’a pas lieu immédiatement, l’auditeur relève les références
des fiches utilisées, et en prend une copie (au moins par sondage si le
volume est trop important). Cette mesure lui permettra de s’assurer
que l’état final d’inventaire inclut bien la totalité des stocks comptés
et seulement ceux- là.

 Relever toutes les informations nécessaires au contrôle de la


séparation des exercices (référence de tous les derniers bons de
mouvements de l’exercice : entrées, sorties, transferts, etc.).

Le dossier de l’auditeur comporte à ce stade :


 Les procédures de saisie de la société ;
 Les feuilles de l’auditeur (et éventuellement les demandes de
confirmation des stocks) ;
 Le questionnaire d’inventaire physique complété pour la partie « avant »
et la partie « pendant » ;
 Les copies des fiches ou tickets de comptage ;
 La feuille de synthèse qui comporte :
 Les éléments des recommandations au client ;
 Les premières conclusions de l’auditeur sur l’inventaire physique.

4.2-3.3- Après la prise d’inventaire


Après l’inventaire, l’auditeur doit s’assurer que les résultats du comptage ont été
correctement utilisés pour établir l’état des stocks servant de base à la valorisation.
Ce contrôle s’effectue ainsi :

 Vérification de la centralisation des fiches de comptage (séquences


numériques par exemple) ;

 Rapprochement des sondages effectués avec l’état des stocks ;

 Sondages croisés entre l’état des stocks, et les autres fiches de comptage ;

130
 Vérification du respect de la séparation des exercices à partir des
éléments relevés lors des l’inventaire ;

 Si nécessaire, vérification de la dépréciation des stocks endommagés ou


anciens relevés lors de l’inventaire et contrôle des confirmations directes
des stocks détenus par des tiers, etc.

Tout écart ou anomalie significatif décelé lors de ces travaux doit faire l’objet
d’analyses plus approfondies et éventuellement de corrections. Si ces travaux ont
démontré la fiabilité des quantités en stock, l’auditeur peut procéder au contrôle de
la valorisation.

4.2-3.4- Particularité de certains inventaires


Certaines entreprises, au lieu de procéder à un inventaire complet de fin d’exercice,
ont recours aux inventaires tournants ou à un inventaire à une date antérieure à la
clôture. Pour l’auditeur, ces procédures sont acceptables si :

1. Le système de saisi permanent des mouvements de stocks est fiable ;


2. Les procédures de comptage sont organisées selon les mêmes critères que
ceux qui ont été examinés précédemment ;
3. Tous les stocks sont comptés au moins une fois dans l’année en cas
d’inventaires tournants.
Si l’inventaire à lieu à une date antérieure à la clôture, l’auditeur doit non
seulement y assister, mais procéder à un contrôle des mouvements entre la date
d’inventaire et que ceux-ci ne sont pas dus à une mauvaise séparation des
périodes. Enfin, la séparation des exercices devra également être vérifiée à la fin de
l’exercice.

Dans le cas d’inventaires tournants, l’auditeur se fait communiquer le programme


des comptages et doit programmer son assistance aux inventaires les plus
importants. Il doit par ailleurs s’assurer que le programme est respecté et que les
écarts décelés sont correctement ajustés au fur et à mesure ; si ces écarts sont
significatifs l’auditeur doit en obtenir l’explication.

4.3. La confirmation directe


4.3.1- Principale

131
On classe d’ordinaire les preuves en matière d’audit en deux catégories : les
preuves externes et les preuves internes. Les preuves externes proviennent d’une
source extérieure au système de l’entreprise : les avis de versement et les
reconnaissances de dettes par écrit fournies par les débiteurs. Au contraire, les
preuves internes proviennent du système même de l’entreprise : les factures de
vente et les notes de crédit émises.
Il est généralement admis en audit que les preuves internes ne sont pas aussi sûres
que les preuves externes. Tout d’abord, les employés qui donnent les
renseignements ou qui rédigent les documents sont sous contrôle direct de la
direction et, par conséquent, les preuves ne sont pas absolument probantes,
lorsqu’on s’efforce d’appuyer les déclarations de la direction. En second lieu, si un
détournement s’est produit, les employés peuvent très bien falsifier les
renseignements ou les documents qu’ils ont préparés dans le but de dissimuler
certaines manœuvres frauduleuses.

Tout document d’origine extérieure peut également faire l’objet de manœuvre ou


même être intercepté dès qu’il fait partie du système. Cependant, ces manœuvres
sont moins faciles et elles ont plus de chance d’être découvertes dans ce cas que
dans le cas des documents internes.

La confirmation directe fournit à l’auditeur des preuves externes, d’une grande


fiabilité dans la mesure où il est en relation directe avec les tiers.

De plus la confirmation des soldes auprès des tiers permet à l’auditeur de


confirmer ou modifier l’évaluation qu’il aura déjà faite du système dans son
ensemble, y compris dans l’exemple des clients, les ventes, les comptes clients et
effets à recevoir et les recettes en trésorerie.

4.3-2 Domaine d’application


Il serait vain de vouloir dresser une liste exhaustive de tous les cas dans lesquels la
procédure de confirmation est à envisager. Les exemples typiques qui suivent
illustreront la portée générale de cette technique.
 Immeubles
 Situation hypothécaire
 Extrait de matrice cadastrale

Fonds de commerce et matériel

132
 Nantissements
 Contrats de crédit-bail

Valeurs d’exploitation
 Stocks détenus à l’extérieur de l’entreprise.
 Stocks détenus par l’entreprise pour le compte de tiers.

Créances et dettes
 Soldes en comptes courants (clients, fournisseurs, débiteurs et créditeurs
divers).
 Prêts et emprunts (principal, taux d’intérêt, garanties reçues ou données).
Courtiers et compagnies d’assurance.

Banques
 Situation à l’égard des banques (soldes en comptes courants, emprunts,
effets escomptés, garanties). Relevés de comptes.
 Comptes chèques postaux.
 Avocats et conseils Procès et litiges en cours. Honoraires dus.

4.3-3- Modalités de réalisation


Le schéma général de la procédure de confirmation directe ci-après résume les
principales étapes.

4.3-3.1- Choix des éléments à confirmer et des dates


La connaissance acquise de l’entreprise au cours de l’analyse préliminaire et de
l’évaluation du contrôle interne permet à l’auditeur de sélectionner les catégories
de tiers pour lesquelles il est souhaitable d’appliquer la procédure de confirmation
directe. Lorsque l’auditeur a fait son choix il expose à l’entreprise les motifs du
recours à cette procédure et ses modalités. Il est en effet indispensable d’obtenir
l’accord de l’entreprise sur le principe même pour :
 Permettre à la procédure de se dérouler ;
 Eviter les problèmes relationnels ;
 Bénéficier de la coopération du personnel pour tous les travaux matériels
qu’entraîne cette procédure.

133
Schéma général de la procédure de confirmation directe
Choix des éléments à confirmer et des dates de
confirmation

Choix spécifique des tiers à confirmer Balances du client

Préparation des demandes Balances du client

Accord du client

PARTIEL TOTAL

Examen du Envoi des


problème soulevé demandes
par le client

OUI NON OUI

Répons
Réso ? es
? lu
NON

Procédures alternatives Dépouillement des Feuille de


((1 réponses dépouillement

Feuille
Conclusion récapitulative

(1) avec incidence éventuelle sur l’opinion d’audit.

Exemple :
Une demande de confirmation de banque pour une situation au 31 décembre ne
doit pas être envoyée au moins d’avril suivant, lors de l’intervention finale, car la
réponse a toutes les chances d’arriver trop tard pour être utile. De plus une
demande tardive demande des recherches importantes pour la banque risquant
d’entraîner un faible taux de réponses.

134
4.3-3.2- Choix spécifique des tiers à confirmer
Sauf cas exceptionnel, il n’est pas envisageable de demander une confirmation
directe à tous les tiers de chaque catégorie. L’auditeur doit donc procéder par
sondage.

L’étendue du sondage dépend de la confiance de l’auditeur dans le système de


contrôle interne de la société, de la nature des informations demandées,…
l’échantillon choisi doit être représentatif de la population choisie. Dans le choix
des tiers, l’auditeur tient compte :
 Des soldes des comptes (valeur relative importante) ;
 Du volume des transactions traitées (exemple : chiffre d’affaires
important, mais solde nul) ;
 Des anomalies apparentes (soldes clients créditeurs, éléments anciens,
etc.).
Il complète enfin son échantillon par des soldes choisis au hasard.

4.3-3.3- Préparation des demandes


Il existe trois types de demandes de confirmation :
 La confirmation positive : l’entreprise soumet le solde dans ses livres
à la confirmation du tiers. Pour être efficace, cette formule doit être
accompagnée d’un détail justificatif du solde, sinon le tiers ne pourra pas
expliquer les raisons de son désaccord.
 La confirmation négative : établie selon le même principe que la
précédente, cette formule présente la particularité de préciser au tiers que
sa réponse n’est souhaitée qu’en cas de désaccord. Ce type de confirmation
est rarement utilisé seul, mais peut l’être en complément de la confirmation
positive.

 La confirmation aveugle : l’entreprise demande aux tiers de fournir


une situation de leurs comptes dans leurs livres. Cette formule, plus souvent
utilisée pour les créanciers, présente l’avantage de pouvoir être utilisée sans
attendre la sortie des balances. Par contre elle peut poser des problèmes lors
du rapprochement des soldes.

135
Exemple :
Si l’entreprise enregistre ses provisions pour factures à recevoir par usine et par
produit, le rapprochement des comptes avec le relevé du fournisseur sera difficile.
La préparation matérielle des lettres et des relevés nécessite du temps : pour éviter
d’obérer son budget, l’auditeur délègue ce travail au personnel de l’entreprise en
lui fournissant :
 La liste des tiers sélectionnés ;
 Le modèle de lettre à utiliser.
Des modèles de lettre pour les principaux tiers sont fournis, en annexe à titre
indicatif.

Il est donc essentiel que les demandes :


 Soient faites par la société, au nom de l’auditeur ;
 Précisent que les réponses soient faites directement à l’auditeur ;
 Contiennent clairement tous les éléments que l’auditeur veut voir
confirmer. Les demandes doivent être établies en double exemplaires pour
permettre à l’auditeur de garder la trace du travail effectué et
éventuellement procéder à des relances si le taux de réponses est trop faible.
Si la demande comporte une formule réponse détachable il est
indispensable quelle reprenne :
 Le nom de l’entreprisse qui demande la confirmation
Les références du tiers qui répond. Ceci pour permettre un tri et une
exploitation des réponses au sein du cabinet.
Lorsque les demandes sont prêtes, l’auditeur doit en contrôler l’exactitude et les
soumettre à la signature d’un responsable de l’entreprise.

1.3-3.4- Accord du client


Il est essentiel d'obtenir l'accord et la signature d'un responsable de l'entreprise
car:
 La demande émane de la société ;
 L'auditeur, dans sa sélection, peut avoir inclus des tiers qui mettraient
l'entreprise en difficulté s'ils recevaient la demande de confirmation en l'état
(exemple : l'entreprise est en litige avec un client et a déjà reconnu la perte
de la créance dans ses comptes alors qu'elle continue, par principe, à la

136
réclamer). Si la société refuse que certains tiers fassent l'objet d'une
demande de confirmation, il appartient au chef de mission :
 De juger du bien- fondé des arguments avancés ;
 De mettre en œuvre les procédures alternatives de contrôle ;
 D'obtenir de la direction une confirmation écrite de sa demande et
des raisons qui la justifient.

Si ces travaux ne suffisent pas à convaincre l'auditeur du bien- fondé des éléments
figurant dans les comptes, il devra tirer les conclusions de l'impact de la limitation
mise à l'exécution de sa mission et éventuellement émettre les réserves qu'il juge
nécessaire dans son rapport.

4.3- 3.5- Envoi des demandes


L'envoi des demandes doit être fait par l'auditeur (c'est la condition lui permettant
de s'assurer que toutes les lettres sont expédiées).

La lettre de confirmation (avec la formule de réponse) accompagnée du relevé


détaillé doit être mise dans une enveloppe à en- tète du cabinet. Si les enveloppes
du client sont utilisées, l'auditeur peut ne pas être avisé de l'existence de tiers
"n'habitant pas à l'adresse indiquée".

Il convient également de joindre une enveloppe timbrée à l'adresse du cabinet pour


la réponse.

L'auditeur établit un état des demandes de confirmation envoyées afin d'en assurer
le suivi et, en particulier, après un délai raisonnable, envoyer une deuxième
demande aux tiers n'ayant pas répondu.

4.3-3.6- Dépouillement des réponses


A la réception des réponses, l'auditeur les ventile en « conformes et non
conformes ». Pour les réponses non conformes, l'auditeur doit analyser les écarts
et identifier s'ils sont dus à :
 Des chevauchements normaux (exemple: règlements faits par la société
dans les derniers jours de l'exercice et reçus au début de l'autre par son
fournisseur) ;

Des erreurs du tiers (exemple : factures non comptabilisées par un client);

137
 Des erreurs de la société (erreur d'imputation comptable, par exemple).
Les recherches nécessaires à cette analyse peuvent être déléguées au
personnel de la société à condition que l'auditeur se mette d'accord avec lui
sur la méthode du rapprochement à faire et puisse superviser et contrôler
les résultats de son travail.
Dans ce cas il s'attachera plus particulièrement aux :
 Erreurs de la société : il peut s'agir d'erreurs d'imputation ou d'omission;
dans ce dernier cas il peut y avoir indication d'une déficience ou d'une
lacune dans le contrôle interne qui n'est pas apparue lors de la
vérification de procédure. Dans tous les cas, il faut faire procéder aux
redressements nécessaires.

 Erreurs du tiers : les auditeurs doivent se faire présenter les documents


comme les factures, bons d'expédition, etc. afin de vérifier la réalité ainsi que la
date de la transaction. La société doit informer le tiers de ses erreurs et lui
demander son accord en retour.

Toutes les anomalies révélées par la procédure de confirmation directe doivent être
signalées aux services intéressés et, si elles sont significatives, à la Direction de la
société.
Le résultat du dépouillement des réponses est reporté sur la feuille de travail
"Dépouillement des confirmations directes".

4.3-3.7- Procédures alternatives


Pour les tiers n'ayant pas répondu, l'auditeur devra procéder au contrôle du bien-
fondé de leurs comptes dans les livres au moyen d'autres procédures.

Exemple :
Pour les clients, le solde peut être justifié par des paiements effectués après la
clôture.

Dans certains cas comme les engagements hors bilan, ou l'état d'avancement des
litiges, l'auditeur se heurte à des difficultés pour mettre en oeuvre des procédures
alternatives.

138
Dans tous les cas ces procédures demandent du temps, d'où l'importance d'obtenir
un taux important de réponses, en demandant notamment à l'entreprise
d'intervenir auprès des tiers pour qu'ils répondent. Ces procédures sont
néanmoins fondamentales pour conserver son caractère probant à la procédure et
à l'échantillon choisi.

Conclusion
Lorsque les travaux de dépouillement sont terminés, il convient d'en synthétiser
les résultats afin de pouvoir tirer une conclusion.

4.3-4 Modèles de lettres de demandes de confirmations directe (client-


fournisseurs- banque)
A. Lettre-type de demande de confirmation de comptes "clients"
avec relevé joint
Papier en-tête de la société

Messieurs,
A la demande de nos auditeurs ou Commissaires aux comptes……
Nous vous adressons ci- joint le relevé de votre compte dans nos livres, arrêté au…
………………………………..A cette date, la position de votre compte était la suivante :
Solde en notre (votre) faveur…………………………………
Effets acceptés à notre ordre et non échus,……………..
Total
Nous vous serions reconnaissants de bien vouloir leur retourner directement, à
l'aide de l'enveloppe timbrée ci-jointe, la présente lettre après y avoir apposé votre
cachet commercial et votre signature pour accord ou, éventuellement, après l'avoir
assortie de vos observations.

Nous vous prions de noter que cette position ne tient pas compte des règlements ni
de toutes opérations que vous avez pu effectuer depuis la date de l'arrêté, et que la
présente requête n'est pas une demande de règlement mais uniquement une
vérification d'ordre comptable.

Avec nos remerciements anticipés, nous vous prions d'agréer, Messieurs,


l'expression de nos sentiments distingués.
La direction

139
PJ : Relevé de compte
Enveloppe timbré

Société auditée :
Client :
N° de demande :
1° Nous sommes d'accord sur la position de notre compte :
2° Observations éventuelles :
Date :
Cachet commercial et signature

B- Lettre- Type de demande de confirmation de comptes


"Fournisseurs"
Papier en- tête de la société

Messieurs,

A la demande de nos auditeurs ou commissaires aux comptes………………..nous


vous serions reconnaissants de bien vouloir leur adresser directement, à l'aide de
l'enveloppe timbrée ci-jointe, le relevé du compte de notre société dans vos livres à
la date du ………………………………………ainsi qu'un relevé des effets acceptés par
notre société et non échus à cette date.

Nous vous serions également obligés de bien vouloir leur donner tous
renseignements concernant d'autres dettes ou obligations contractées par notre
société envers la vôtre et restant en vigueur à cette date.

Dans votre réponse veuillez rappeler les références suivantes :


Nom de la Société auditée
Fournisseur
N° de demande.

Avec nos remerciements anticipés, nous vous prions d'agréer. Messieurs,


l'expression de nos sentiments distingués.

PJ : Enveloppe timbrée.

140
C. Lettre- Type de demande de confirmation adressée aux
Banques
Papier en-tête de la Société

Banque
Agence

Messieurs,
Dans le cadre de la révision de nos comptes annuels effectuée par nos auditeurs
(commissaires aux comptes)………………………….nous vous prions de bien vouloir
leur adresser directement la situation dans vos livres des opérations de notre
Société, en cours à la date du……………………………….
1. Le solde des divers comptes, de dépôt ou autres, ouverts à notre nom dans
votre établissement, indiquant les restrictions éventuelles prévues pour leur
fonctionnement.
2. Le montant des intérêts, commissions et frais à cette date qui n'avaient pas
encore été pris en considération pour déterminer le solde de ces comptes.
3. La limite des découverts et les plafonds d'escompte autorisés.
4. Le nom des personnes habilitées, seules ou conjointement, à signer pour le
fonctionnement de ces comptes.
5. Le détail des emprunts, ou des avances (taux, échéance, montant, etc.) qui
auraient pu nous être consentis et qui n'auraient pas été remboursés à la
date précitée.
6. Le détail par bordereau des effets détenus chez vous, et :
a. remis à l'escompte et non échus
b. remis à l'encaissement
7. Le détail des titres détenus chez vous et non encore encaissés à la date ci-
dessus.
8. Les coupons remis à l'encaissement et non encore encaissés à la date ci-
dessus.
9. Engagement de notre Société au titre des opérations à terme non dénouée
(achats ou ventes à terme sur devises ou sur titres).
10. Engagements par signature souscrits par votre banque au profit de notre
Société :

141
 obligations cautionnées : obligations en circulation, engagements
délivrés ;
 avals fournisseurs ;
 crédits documentaires ;
 autres cautions, avals et acceptations
11. Nature, montant et objet des garanties constituées en faveur de votre
banque par notre Société :
 nantissements et hypothèques constitués en garantie de crédits
consentis à notre Société ;
 cautions données par notre Société au titre de crédits consentis à
des tiers

4.4- Les sondages


Pour réaliser ses contrôles, l'auditeur a nécessairement recours au sondage ; en
effet, le contrôle exhaustif de l'ensemble des opérations et comptes de l'entreprise
est impossible en raison des volumes généralement rencontrés; l'audit est de par sa
nature même un contrôle par sondage.

Avant d'examiner la démarche suivie et les techniques utilisées par l'auditeur pour
procéder à des sondages, il est nécessaire de bien situer le schéma des décisions
préliminaires qu'il doit prendre et la place des sondages dans l'ensemble de la
mission.

142
Schéma des décisions préliminaires a un contrôle

Définition de l'objectif du contrôle


Non

L'auditeur peut-il prendre un risque


d'échantillonnage
Oui

La population contient-elle des éléments CLEFS

NON OUI
Sélectionner les éléments
CLEFS

La vérification de ces
éléments est-elle
suffisante
Contrôle a
100% de la NON OUI
population
Contrôle a
Contrôle a
Sondages sur 100%
100% des
l'ensemble de éléments
éléments
la population CLEFS
CLEFS
Sondages sur
le reste de la
population

4.4- 1- La place des sondages dans la mission


Le sondage est une sélection d'éléments que l'auditeur décide d'examiner afin de
tirer, en fonction des résultats obtenus, une conclusion sur les caractéristiques de
l'ensemble dont ils font partie. Cette technique s'oppose, par définition, au
contrôle exhaustif ou contrôle à 100% des éléments constitutifs de l'ensemble.

A. Le raisonnement suivi par l'auditeur pour choisir entre ces deux techniques est
schématisé ci- avant et appelle les commentaires suivants :
a) Le risque d'échantillonnage est le risque pris par l'auditeur, d'aboutir, par
un sondage, à une conclusion différente, de celle obtenue par un contrôle
exhaustif. Les résultats obtenus sont en effet directement fonction du degré

143
de confiance et du taux de précision choisis. La démarche et les méthodes
de sondages décrites dans la suite de ce chapitre sont des moyens de limiter
le risque d'échantillonnage. Néanmoins ce risque subsiste toujours ; c'est à
l'auditeur de juger si l'importance du contrôle effectué lui permet d'accepter
la probabilité d'un tel risque.

Exemple :
Dans une société holding où les titres représentent 90% de l'actif, l'auditeur,
intervenant pour la première fois, décide de vérifier intégralement et non pasr
sondage, l'existence physique des titres détenus.

b) Les éléments clefs sont les éléments d'une population qui par leur valeur,
ou par leur nature, doivent impérativement être contrôlés par l'auditeur.

Exemple :
 Les éléments qui excèdent une valeur prédéterminée : solde client
supérieur à x % du total de la balance clients ;
 Les éléments anormaux : compte sans intitulé, régularisation de fin
d'exercice, etc.
Ces éléments sont isolés et contrôlés à 100% car ils forment par eux-mêmes des
ensembles de données sur lesquels l'auditeur ne peut pas accepter de risque
d'échantillonnage. En fonction de ses objectifs, l'auditeur décide si le contrôle de
ces éléments clefs est suffisant ou non pour lui permettre de conclure sur
l'ensemble ; sinon, il procède par sondage sur les éléments restants (voir schéma).

B. Les sondages effectués par l'auditeur au cours de sa mission sont de deux


natures différentes :
a) Lors de l'appréciation du contrôle interne, l'auditeur chercher à vérifier
dans quelle mesure une procédure particulière est respectée (contrôle de
conformité de l'application des procédures). Les sondages effectués à ce
stade sont des sondages d'estimation de proportions.

b) Lors du contrôle des comptes, l'auditeur vérifie, à une date donnée,


l'exactitude de la valeur attribuée à une population (validation des
comptes). Les sondages sont alors des sondages d'estimation de valeurs.

4.4-2 La démarche générale de l'auditeur

144
Quelque soit l'objectif poursuivi, l'auditeur doit, lors de la réalisation de ses
sondages, respecter une démarche rigoureuse pour obtenir des résultats probants.
Le schéma ci-après illustre la démarche et permet de mettre en évidence les six
phrases de la méthode.

La démarche générale des sondages

Définition des objectifs recherchés et de la


population concernée

Choix de la Technique

Détermination de la taille de l'échantillon

Sélection de l’échantillon

Etude de l’échantillon et
Synthèse des résultats

Extrapolation des résultats de


L’échantillon et conclusions

4.4 – 2.1- Définition des objectifs recherchés est de la population


concernée
Lors de la préparation de ses programmes de travail, l'auditeur doit choisir avec
discernement les populations sur lesquelles il va travailler en fonction de ses
objectifs.

Exemple :

145
Pour vérifier que les comptes clients ne sont pas surévalués, l'auditeur procède à
des sondages sur les soldes de la balance clients, par contre pour vérifier que
toutes les ventes sont facturées, il sélectionne son échantillon à partir de la liste des
marchandises expédiées.

Ce choix de la population initiale est fondamental pour que les résultats des
sondages soient probants. Cette population initiale doit si nécessaire être analysée
en sous- populations homogènes par rapport aux objectifs recherchés.

Exemple :
Lors de l'appréciation du contrôle interne sur les ventes, l'auditeur s'assure avant
de procéder à des contrôles sur les factures que les ventes locales et à l'exportation
suivent bien le même circuit de traitement, sinon il décompose sa population (les
factures émises) en deux sous-populations homogènes qui feront l'objet de
sondage distincts.
La définition de la population doit également tenir compte de la période qui
doit être contrôlée ;

Exemple :
Si pour la vérification de la valeur d'un poste du bilan, le sondage porte sur les
éléments justificatifs de ce poste à une date donnée, pour la vérification du
fonctionnement d'un système l'auditeur doit s'assurer que sa population couvre
l'exercice dans son ensemble et ne pas concentrer son sondage sur une semaine, ou
un mois donné.

La population qui doit être soumise aux sondages étant correctement définie par
rapport aux objectifs recherchés, l'auditeur doit choisir la technique de sondage
appropriée.

4.4 – 2.2 Choix de la technique de sondage


L'auditeur dispose de deux types de techniques :
 Le sondage empirique : fondé uniquement sur l'expérience professionnelle
de l'auditeur. Cette technique, très souvent utilisée, présente un double
inconvénient :
 Etre fortement influencée par des éléments subjectifs propres à
l'auditeur ;

146
 Rendre difficile toute extrapolation scientifiquement fondée des
résultats à l'ensemble de la population sur d'autres bases que l'intime
conviction de l'auditeur.

 Le sondage statistique : Ce terme générique couvre de nombreuses méthodes


différentes qui font appel à des notions de statistiques plus ou moins développées.
Deux exemples de méthodes statistiques appliquées à l'audit sont donnés dans la
suite de ce chapitre. Le choix entre les deux méthodes (empirique et statistique)
dépend du jugement professionnel de l'auditeur et du degré de confiance qu'il veut
avoir dans ses conclusions générales.

4.4 – 2.3 Détermination de la taille de l'échantillon


La taille de l'échantillon à vérifier obéit à deux contraintes majeures:
 Disposer d'éléments suffisants pour pouvoir étendre les conclusions à
l'ensemble de la population concernée ;

 Ne pas déterminer un échantillon nécessitant un volume de travail


irréaliste.

Les techniques statistiques fournissent à l'auditeur les paramètres nécessaires au


calcul de la taille de l'échantillon.

Parmi ces paramètres on trouve:


 La taille de la population : à priori, plus celle-ci est grande, plus l'échantillon
devra être étendu, avec toutefois une limite qui tient au fait qu'à partir d'un certain
volume de sondages, le coût de réalisation devient disproportionné par rapport au
gain de précision.

 Le degré de confiance : souhaité dans la projection des résultats obtenus à


la population globale : pour les sondages empiriques, ce paramètre est difficile
à évaluer, mais plus le degré souhaité est élevé, plus la taille de l’échantillon est
grande.

 Le niveau de risque accepté par l'auditeur : dans la phase de validation


des comptes, ce critère est matérialisé par la définition d'un seuil de signification.

147
 La nature du contrôle faisant l'objet du sondage : dans son appréciation
du contrôle interne, l'auditeur cherche une plus grande précision dans les
contrôles de supervision que dans les contrôles de prévention. Cet élément rejoint
le problème du niveau de risque accepté.

La confiance du réviseur dans le contrôle interne de l'entreprise : ce


facteur est particulièrement important lors de la vérification des comptes annuels.

C'est en fait la combinaison de tous ces éléments qui permet à l'auditeur de fixer la
taille de son échantillon.

4.4- 2.4 Sélection de l'échantillon


En fonction de tous les éléments précédents, l'auditeur doit choisir la méthode
qu'il va utiliser pour sélectionner son échantillon. Les principales méthodes sont
les suivantes:
 La sélection purement aléatoire qui présente l'inconvénient de pouvoir être
fortement influencée par des éléments subjectifs ;

 Le tirage systématique : 1 facture toutes les cinquante par exemple ;

 Le tirage au hasard en utilisant une table des nombres au hasard.


Dans tous les cas, l'auditeur devra s'assurer que tous les éléments de la population
définie ont la même chance d'être sélectionnés pour que son échantillon ne soit pas
biaisé à la base.

4.4- 2.5 Etude de l'échantillon


Cette étape n'appelle pas de commentaires particuliers, si ce n'est que pour garder
son caractère probant, l'échantillon sélectionné doit être contrôlé intégralement.

4.4 – 2.6 Extrapolation des résultats


Après avoir réalisé les contrôles de l'échantillon, l'auditeur aborde une étape
essentielle qui est celle de l'extrapolation des résultats obtenus à l'ensemble de la
population concernée.

Cette extrapolation n'est possible avec un niveau de qualité suffisant que si la


détermination de la taille de l'échantillon ainsi que sa sélection ont été faites avec
la rigueur qu'apporte la démarche statistique.

148
Selon la nature et l'importance des erreurs ou anomalies extrapolées à l'ensemble
des éléments de la population contrôlée et appréciées ensuite par rapport aux
comptes annuels de l'entreprise, l'auditeur envisage les actions et décisions
qu'appelle son jugement ; le tableau ci-contre résume les principales situations
qu'il peut rencontrer et les actions qui peuvent en découler.

Caractéristiques des erreurs Actions à prendre


- non significatives (en principe ou en - signaler l'erreur à la société pour éviter
valeur) son renouvellement
- significatives et chiffrables - Evaluer l'incidence et proposer d'ajuster
les comptes ou envisager d'émettre une
réserve.
- significatives et non chiffrables - Demander la recherche des éléments
permettant le chiffrage, sinon envisager
une réserve dans le rapport.
- significatives, plus fraude ou - Mentionner le problème à l'échelon
irrégularité hiérarchique approprié en fournissant les
preuves.
- Respecter les obligations légales dans le
cadre d'un commissariat aux comptes.

4.4-3 Les techniques de sondages statistiques


De nombreux spécialistes, se sont penchés sur les problèmes posés par
l'application des statistiques dans l'audit: hétérogénéité des populations,
dispersion, temps limité, etc.

Il ressort de ces recherches que la méthode dite "du sondage par l'Unité
Monétaire", même si elle fait l'objet de nombreuses variantes, est actuellement
considérée par de nombreux professionnels comme étant la plus adaptée aux
besoins de l'audit.
Les deux méthodes exposées ci- après sont des variantes du sondage par l'unité
monétaire, appliqués :
 Aux sondages de validation des comptes : estimation de valeur ;
 Aux sondages de conformité du fonctionnement des procédures :
Estimation de proportion.
4.4 – 3.1- Le sondage par l'unité monétaire (estimation de
valeur)

149
L'originalité de la méthode du sondage par l'unité monétaire consiste à ne pas
analyser la population par rapport à un nombre de transactions (ex : des fraudes),
mais par rapport aux unités monétaires qui la composent (le dirham). Chaque DH
est considéré comme un élément de la population qui a autant de probabilités
d'être sélectionné que les autres.

A. Définition de la population et de seuil de signification à retenir


La taille de la population (V) est définie par la valeur cumulée des éléments qui
la composent (ex. Solde du compte collectif client). Cette population ne comprend
pas les valeurs négatives ou les soldes nuls qui doivent faire l'objet de contrôle
distincts. De même certains éléments de valeur importante peuvent ne pas être
compris dans la population parce que faisant l'objet de contrôles spécifiques.

Le seuil de Signification (S.S.) est le montant en dirhams de l'erreur acceptable


dans le compte soumis au sondage. Ce seuil est défini par rapport :
 Au seuil retenu pour l'ensemble des comptes annuels.
 A la valeur relative du compte soumis au sondage par rapport à l'ensemble
des comptes annuels et aux caractéristiques de compte (niveau de risque
plus ou moins grand).

Le seuil de signification retenu pour le sondage (ou seuil de travail, ST) sera
généralement inférieur au seuil théorique : en effet, si l’auditeur ne prenait aucune
marge de sécurité ; la moindre erreur trouvée l’amènerait à rejeter la population,
car l’extrapolation des résultats du sondage aboutirait obligatoirement à un
dépassement de l’erreur maximum acceptable.

B. Détermination de la taille de l'échantillon


La taille de l'échantillon est fonction :
 du facteur de fiabilité ;
 de l'intervalle d'échantillonnage.

Le facteur de fiabilité (FF) est la matérialisation chiffrée de la confiance que


l'auditeur a dans le contrôle interne de l'entreprise. La table (en fin de chapitre)
fournit les trois facteurs principaux 1,5 – 2 et 3 qui correspondent à une confiance
"grande", "moyenne" ou "très faible" équivalent à un niveau de confiance,
respectivement, de 95%, 85% et 75%.

150
A partir du facteur de fiabilité, il est possible de calculer :
 L'intervalle d'échantillonnage (I)
I = Seuil de travail = ST
Facteur de fiabilité FF

 La taille de l'échantillon (E)


E= Taille de la population = V
Intervalle d'échantillonnage I

C. Sélection de l'échantillon
Pour sélectionner l'échantillon, l'auditeur doit disposer d'un état des valeurs
individuelles cumulées (contraintes qui peut poser des problèmes si l'entreprise ne
dispose pas de cette information, mais qui peut aisément être résolue avec l'aide
de l'informatique).

Le premier élément de l'échantillon est sélectionné en prenant au hasard un chiffre


entre 1 et I. Les éléments suivants sont sélectionnés avec I comme intervalle
constant.

Exemple
Soit un poste clients d’une valeur totale de 40.000.000 Dhs (compte non tenu des
éléments clés examinés séparément).
Le seuil de signification sur ce poste a été fixé à 1.000.000 Dhs et le seuil de travail
retenu est de 800.000 Dhs. Le système de contrôle interne du client étant moyen,
on utilise le facteur de fiabilité FF = 2 (confiance « moyenne », équivalent à un
niveau de confiance de 85%).
L’intervalle d’échantillonnage I = ST/ FF = 800 000 /2 = 400 000
L’échantillon est de E = 40.000.000/400.000 = 100

Le tirage au hasard donne un point de départ de 150.000.

151
Sélection de l’échantillon correspondant à l’exemple ci-dessus (V = 40 000 000, I
= 400 000 E = 100)
Valeur unitaire Valeur cumulée Seuil de Echantillon
des soldes des soldes sélection retenu
92597 92597 150000 -
57401 149998 150000 -
298000 447998 150000 298000
454000 901998 550000 454000
29292 931290 950000 -
392000 1323290 950000 392000
75354 1398644 1350000 75354
165378 1564022 1750000 -
354000 1918022 17500000 354000
178408 2098430 2150000 -
225000 2521430 2150000 225000
795297 3316727 2550000 975297
- - 2950000 -
33203 3349930 3350000 -

Cet exemple montre que :


Chaque Dirham sélectionné draine avec lui les autres dirhams constitutifs du solde
qui le contient (ou de la facture si on raisonne par opération) ;

L’échantillon final (en nombre de soldes sélectionnés) sera inférieur à la taille


théorique de l’échantillon dans la mesure où les soldes importants sont
sélectionnés plusieurs fois ;
Plus les valeurs sont importantes plus elles ont de chances d’être sélectionnées.

D. Extrapolation des résultats à la population


Une fois l’échantillon sélectionné et les contrôles réalisés, il faut extrapoler les
résultats à l’ensemble de la population.
1) Si l’échantillon ne fait apparaître aucune anomalie (en Dirhams)
l’auditeur peut conclure, dans l’exemple ci-dessus, avec un degré de
confiance de 85% que le poste client ne contient pas d’erreur supérieure à
800.000 dhs.

2) Si des erreurs sont décelées, l’extrapolation se fait de la façon suivante :

152
 Les erreurs constatées sont séparées entre erreurs de sous
évaluation et de surévaluation, pour permettre une saisie distincte
des deux natures d’erreurs ;
 Chaque erreur, sauf celles qui sont supérieures, ou qui portent sur
des éléments dont la valeur est supérieure, à l’intervalle
d’échantillonnage est ramenée à sa « valeur estimée » par application
de la formule :
I
C B x
A
Dans laquelle : C = valeur estimée
B = montant de l’erreur
A = valeur de l’élément
I = intervalle d’échantillonnage

On considère en fait que chaque intervalle d’échantillonnage est sur ou sous–


évalué dans la même proportion que l’élément qui le représente.

 Les « valeurs estimées » sont classées par ordre décroissant et chacune est
multipliée par un « facteur d’ajustement de précision » (F) qui est donné par la
Table 1 en fonction du facteur de fiabilité choisi ;

 Les valeurs estimées, ajustées sont additionnées au seuil de signification pour


déterminer l’erreur sur la population.

L’exemple ci-après, illustre le processus d’extrapolation :

Exemple :

153
I = 400.000 V = 40.000.000 ST = 800.000
Valeur de Montant de Valeur Rang de Facteur Valeur
l’élément l’erreur (b) estimée (c) l’erreur d’ajustement estimée
(a) = B x I/A (f) ajustée C x f
I Surévaluations
454000 420000 - - 420000
392000 18500 18877 2 1.35 25483
225000 20300 36088 1 1.48 53410
Erreurs majorantes 498893
II Sous -évaluations
795297 < 19457> - - <19457>
298000 <143500> <192617> 1 1.48 <285073>
354000 <47390> <53548> 2 1.35 <72290>
Erreurs minorantes <376820>
Erreur nette 122073

L’auditeur peut dire, avec un degré de confiance de 85% que le poste client n’est
surévalué de plus de :
800 000 + 122 073 = 922 073

E. Commentaires
Cette méthode appelle les commentaires suivants :
1) Les erreurs supérieures à l’intervalle d’échantillonnage ne sont pas
extrapolées, car leur existence a faussé le choix de l’échantillon initial.
Les éléments qui comportent ces erreurs sont traités comme les
éléments clés.

2) L’extrapolation des erreurs portant sur des éléments dont la valeur est
supérieure à l’intervalle d’échantillonnage donnerait des résultats aberrants.
Si, dans notre exemple précédent, l’erreur de sous-évaluation portant sur
l’élément de 795.297 Dh était extrapolée on obtiendrait :

400.000/795.297 x 19.457 = 9.786 donc un montant qui même multiplié


par le facteur d’ajustement qui lui échoit (9786 x 1,29 = 12624) est inférieur
à l’erreur initiale.

3) L’extrapolation des erreurs de sous-évaluation est à manier avec


prudence. En effet :

154
- plus l’élément est sous-évalué, plus sa valeur est faible et moins il a
de probabilité d’être sélectionné ;
- les éléments qui auraient dû être inclus dans la population et qui ne
le sont pas, ne peuvent pas, par définition, être sélectionnés. Dans le
cas où l’erreur est une sous-évaluation, l’auditeur doit donc être
prudent dans son extrapolation et doit mettre en œuvre d’autres
contrôles pour pouvoir évaluer l’incidence de la sous-évaluation
(comparaisons de fichiers par exemple).

4) L’erreur ainsi calculée est l’erreur maximum possible, mais n’est pas
nécessairement la plus probable.

5) Si l’erreur maximum possible est proche de ou supérieure à SS (dans


notre exemple 1.000.000) l’auditeur doit se poser la question de savoir si le
facteur de fiabilité (FF) du contrôle interne qu’il avait retenu est justifié ou
si son seuil de signification est réaliste. Si l’un de ces deux paramètres est
modifié, la taille de l’échantillon varie et l’auditeur peut être amené à
prolonger son sondage, à moins qu’il n’accepte un degré de confiance
moindre dans ses résultats.

4.4 – 3.2- Le sondage numérique (estimation de proportion)


Le sondage numérique est une variante du sondage par l’unité monétaire qui
permet à l’auditeur de déterminer dans quelle proportion un contrôle prévu par la
procédure a effectivement fonctionné.

Les définitions des paramètres doivent donc être révisées en fonction de l’objectif.

La taille de la population (N) est égale au nombre de transactions devant subir le


contrôle.

Le seuil de signification est remplacé par un taux d’erreur acceptable (TEA),


c'est-à-dire le pourcentage de la population pour lequel l’auditeur accepte que le
contrôle prévu par la procédure ne soit pas exécuté.
Il est important à ce stade de se souvenir qu’une déviation de procédure ne signifie
pas nécessairement une erreur dans les comptes : par exemple, une facture dont
les calcules n’ont pas été vérifiés n’est pas nécessairement erronée.

155
Le facteur de fiabilité est d’autant plus élevé que le contrôle est jugé plus
important par l’auditeur pour la suite de sa mission.

Exemple :
Pour vérifier que le contrôle de rapprochement entre les bons d’expédition et les
factures émises, est correctement effectué, l’auditeur recueille ou détermine les
éléments suivants :
N = 150.000 expéditions par an.
TEA = 0,02 (l’auditeur veut s’assurer qu’il n’y a pas plus de 2% des documents qui
ne sont par contrôlés) ;
FF = 3 car ce contrôle est fondamental (niveau de confiance 95%).
Par application de la même formule que la méthode de sondage par l’unité
monétaire :
N x TEA
L’intervalle d’échantillonnage I = 1.000
FF

N 150000
La taille de l’échantillon E =   150
I 1000
Pour l’extrapolation des résultants, on utilise les facteurs d’ajustement de la table 2
de la façon suivante :

En admettant que l’on trouve deux cas pour lesquels la procédure n’est pas
appliquée :
On additionne les facteurs d’ajustements affectés au rang de chaque erreur soit :
 f  1.75  1.56  3.31
On révise le TEA initial selon la formule suivante :
(FF  f ) 1000(3  3,31)
  4, 21
N 150000

L’auditeur a alors l’assurance, avec un degré de confiance de 95%, qu’il n’y a pas
plus de 4,21% de bons d’expédition non rapprochés des factures. Comme pour le
sondage par l’unité monétaire, c’et à l’auditeur de décider si cette précision lui
suffit ou pas.
4.4 – 3.3 Conclusion
Les pages qui précèdent démontrent combien le jugement professionnel de
l’auditeur est important pour la réalisation des sondages et que les méthodes

156
statistiques, si elles fournissent des bases plus concrètes à ce jugement, exigent une
formalisation plus précise des éléments de ce jugement. Il convient, par ailleurs,
d’être conscient du fait que plus les populations à contrôler sont grandes, plus les
méthodes statistiques s’imposent, mais moins elles peuvent être utilisées sans
l’aide de l’informatique.

157
Table 1
Sondages par l’unité monétaire
Table des facteurs de fiabilités (FF) et d’ajustement de précision (f)
Confiance dans le Grande Moyenne Très faible
contrôle interne
FF 1.5 2 3
Niveau de confiance 95% 85% 75%
Rang de l’erreur Facteur d’ajustement de précision (f)
1 1.75 1.48 1.31
2 1.56 1.35 1.23
3 1.46 1.29 1.18
4 1.40 1.25 1.17
5 1.36 1.23 1.15
6 1.33 1.21 1.13
7 1.31 1.19 1.13
8 1.29 1.18 1.12
9 1.28 1.17 1.11
10 1.26 1.17 1.11
11 1.25 1.15 1.10
12 1.24 1.15 1.09
13 1.23 1.14 1.09
14 1.22 1.14 1.09

Table 2

158
Sondages numériques
Table des facteurs de fiabilités (FF) et d’ajustement de précision (f)
Importance
Contrôle fondamental Contrôle majeur Contrôle important
des contrôles
FF 3 2 1.5
Niveau de
95% 85% 75%
confiance
Rang de Facteur d’ajustement de précision (f)
Pour chaque Pour chaque Pour chaque
l’erreur En cumul En cumul En cumul
erreur erreur erreur
1 1.75 1.75 1.48 1.48 1.31 1.31
2 1.56 3.31 1.35 2.83 1.23 2.54
3 1.46 4.77 1.29 4.12 1.18 3.72
4 1.40 6.17 1.25 5.37 1.17 4.89
5 1.36 7.53 1.23 6.60 1.15 6.04
6 1.33 8.86 1.21 7.81 1.13 7.17
7 1.31 10.17 1.19 9.00 1.13 8.30
8 1.29 11.46 1.18 10.18 1.12 9.42
9 1.28 12.74 1.17 11.35 1.11 10.53
10 1.26 14 1.17 12.52 1.11 11.64
11 1.25 15.25 1.15 13.67 1.10 12.74
12 1.24 16.49 1.15 14.82 1.09 13.89
13 1.23 17.72 1.14 15.96 1.09 14.92
14 1.22 18.94 1.14 17.10 1.09 16.01

4.5- Les dossiers et les feuilles de travail


4.5.1- Principe
Nous avons vu, tout au long des développements précédents, que l’auditeur devait
documenter son travail. Cette documentation répond au double objectif :
 de permettre la supervision du travail et la transmission de l’information ;
 de justifier des conclusions tirées et d’apporter la preuve des diligences
effectuées.
Les feuilles de travail sont classées et conservées dans des dossiers.

Sont examinées ci-après les modalités pratiques de mise en œuvre de cette


documentation.

159
4.5-2 Les feuille de travail
4.5 – 2.1- Qualités requises
Chaque feuille de travail, que ce soit une copie des documents de l’entreprise ou
une analyse de l’auditeur, doit remplir certaines conditions de forme qui peuvent
se résumer ainsi :
 Identification
 Clarté
 Conclusion
 Référenciation
A. L’identification est facilitée par l’utilisation des feuilles de travail standard dont
la partie supérieure comporte un bandeau pré-imprimé. Les mentions nécessaires
à l’identification sont :
 Le nom du client (dans certaines entreprise à structure complexe il peut
être nécessaire également de préciser la Division) ;
 La date de clôture de l’exercice sous contrôle ;
 Les initiales (ou le nom) du (ou des) collaborateur (s) ayant rédigé la
feuille de travail (ou effectué la supervision) ;
 La date d’établissement de la feuille ;
 Le titre du document.

Si l’auditeur utilise les documents préparés par l’entreprise, il doit soit reproduire
les informations du bandeau soit agrafer ces documents sur les feuilles de travail
standard du cabinet.

B. la clarté des feuilles de travail est indispensable pour :


 L’auditeur lui-même, car elle lui évite de perdre du temps en recherchant les
travaux déjà réalisés ;

 La supervision, qui doit pouvoir se faire hors de la présence du collaboration


qui a exécuté le travail (gain de temps, disponibilité, etc.). Cette clarté suppose :

 Une définition précise de l’objectif du contrôle effectué (exemple :


contrôle de l’exhaustivité de l’enseignement des factures émises) ;
 L’identification des documents utilisés.

160
Exemple d’identification des feuilles de travail

Numération des
Raison social du Titre Référence pages portant la
client même référence

Client ABC sa Charges à payer CODE FF9

Folio : 1 de 4
: Exercice : Collaborateur Date 18.3.2003
31.12.2002 Frais Financiers GR

1 2 3 4 5 6

Date de clôture
de l’exercice Sous titre Nom ou initiales Jour de création
sous contrôle de l’auditeur de la feuille

 La description des travaux exécutés, qui sera généralement matérialisée


par l’utilisation de codes de pointages ;

 Une rédaction précise des conclusions tirées du travail effectué : le bon


enchaînement des conclusions ponctuelles permet de tirer la conclusion
finale sur un poste ou sur les comptes dans leur ensemble.

Les feuilles de travail, ainsi préparées, doivent pouvoir être consultées de façon
aisée. Elle font donc l’objet d’un classement logique et rigoureux dans les dossiers
et sont référencées entre elles selon le plan de classement adopté pour les dossiers.

4.5- 2.2- Code de pointage


L’auditeur a généralement recours, pour identifier la nature des travaux effectués,
à l’utilisation de signes de pointages. Il doit néanmoins prendre le soin d’expliquer
clairement la signification de chaque symbole utilisé sur chaque feuille de travail.

La gamme des symboles possibles est aussi vaste que les natures différentes de
contrôles. Ont peut néanmoins retenir certains codes préétablis, par exemple ;

161
Symbole / Signification

 Opération vérifiée
 Contrôle avec une pièce justificative (dont la nature doit être précisée).
 Pointage avec les comptes auxiliaires
 Pointage avec la balance générale.
Tous les autres signes de pointage doivent être explicités au bas de la feuille de
travail ou du document sur lequel ils sont utilisés.

4.5- 2.3- Différentes feuilles de travail


L’auditeur utilise généralement deux types de feuilles de travail :

 Les feuilles standards : d’utilisation très générale, elles sont généralement


réalisées en deux formats 21 x 29,7 et 42 x 29,7.

 Les feuilles spécialisées conçues et aménagées pour éviter aux auditeurs


d’avoir à concevoir eux-mêmes un cadre pour effectuer des travaux répétitifs. Dans
cette catégorie on peut distinguer :
 Les feuilles de regroupement : « liste des points en suspens », « pour le
prochain contrôle », « synthèse générale de la mission », etc.
 Les feuilles d’analyse et de contrôle : tableau des emprunts, tableau des
mouvements de situation nette, etc.

4.5-3 Les dossiers


Les feuilles de travail et documents utilisés par l’auditeur au cours de sa mission
sont de nature différente, on distingue :
 Les informations à caractère permanent, c'est-à-dire utilisables
sur plusieurs exercices, même si des mises à jour sont régulièrement
nécessaires (informations juridiques, description des systèmes, historiques
de ratios, etc.)

Ces informations seront classées dans un Dossier Permanent.

 Les feuilles de travail relatif au contrôle des comptes d’un exercice sont
classées dans le dossier de l’exercice.

162
Pour faciliter les recherches il est souhaitable de tenir également un dossier
chronologique des correspondances échangées avec le client.

Outre ces trois grandes divisions, la structure interne des dossiers varie selon la
taille des entreprises ; cependant le mode de classement des dossiers doit être
uniforme pour le cabinet. Cette homogénéité facilite les lectures successives.

4.5-4- Référenciation
Le plan du dossier permanent conditionne la référenciation des documents qui s’y
trouvent. Chaque document reçoit un code comportant la lettre de la section où il
est classé et un numéro d’ordre.

Compte tenu des particularités de chaque entreprise il est recommandé, au début


de chaque section, de tenir un sommaire détaillé des documents. La référenciation
du dossier de l’exercice doit servir à :
 S’assurer que tous les postes qui devaient l’être ont été vérifiés ;
 Refléter la logique de l’enchaînement des contrôles effectués ;
 Se raccorder avec les comptes annuels.

163
Client Fonction achat Code :
Folio ½
Exercice : 19 Passation des commandes Collaborateur Date : 25.10.19
Service demandeur Service Achats Reception Magasin Contrôle facture Comptabilit Fournisseurs commentaires
é
fournisseur ur bas
S
fou
edefichier
rnisseur, auc
utorisation
a
une

Liste des
Demande d’achat comman
D.A des
Numérotation des
commandes

Sur base de fichier


fournisseur, aucune
1 2 autorisation

Sur consultation
3 téléphonique
2

3 Sur appel
d’offre

Valorisation et
imputation

Bon de
commande B.C

4
Signature de
bon de
commande 4
 5000 fr
directeur de
production

B.C
1
achats
500 fr chef

N Traitement
2 < 500 fr
3

B.C BC 1
4
DA
A
Réception folio 1

164
Voir
folio 2
A
Client Fonction achat Code :
Folio ½
Exercice : 19 Passation des commandes Collaborateur Date : 25.10.19
Service demandeur Service Achats Reception Magasin Contrôle facture Comptabilit Fournisseurs commentaires
é
fournisseur
de folio
1

B.C BC

6 2 Le BC 2 sert d’accusé de
B.C 2 réception de commande

B.C.5

N A

165
Réception Réception
Folio 1 Folio 1
166
Client Fonction achat Code :
Folio ½
Exercice : 19 Passation des commandes Collaborateur Date : 25.10.19
Service demandeur Service Achats Reception Magasin Contrôle facture Comptabilit Fournisseurs commentaires
é
fournisseur

Contrôle visuel
Des marchandises

BL

Enregistrement

Commande
folio 1

Registre
des A
réceptio
ns
Indiqué le numéro
1 de commande
1 d’après les
BC indications portées
sur le BL
3
BL

Rapprochement
quantitié qualité

BC
2
OUI
3
BL conc
orda Sur le tampon
2
Commande arrivé acompte
folio 2 non
solde

Mise a jour B
BC
Repport
quantité sur BC
6

Commande BC
Distruction C folio 2
BC 3

Voir folio 2 167 Voir folio 2


Client Fonction achat Code :
Folio ½
Exercice : 19 Passation des commandes Collaborateur Date : 25.10.19
Service demandeur Service Achats Reception Magasin Contrôle facture Comptabilit Fournisseurs commentaires
é
fournisseur

De folio 1

BC
BL
3

De folio
1

BL
Report des
quantitiés sur BC (acompte)
6

BL
ou

168
BL
BC +

Contrôle
D facture folio En attente de
1 facture
3
3
169
Client Fonction achat Code :
Folio ½
Exercice : 19 Passation des commandes Collaborateur Date : 25.10.19
Service demandeur Service Achats Reception Magasin Contrôle facture Comptabilité Fournisseurs commentaires
fournisseur

D
Récepti
on folio
2
NON

BL
Approbation de la 2 Facture
facture Oui
3

Rapprochement
avec BL
Vérification 1
calculs
Ces contrôles sont
matérialisés par
apposition
d’indicateur dans
un tampon
Apposer un tampon

Mise a jour
Facture 2
N.B
Les doubles de
BL
facture ne portent
pas la mention
« duplicata »

Facture 1
Liste
des
command
e
Numérotation
F acture 3

enregistre
ment

BC A
6
BC
2

c Jour
omp nal
tes d es
indi acha
vidu ts
els

170
171

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