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HISTOIRE DES CIVILISATIONS EUROPÉENNES

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CARTHAGE LA 2ÈME GUERRE PUNIQUE


1ÈRE GUERRE PUNIQUE
L'AVENEMENT D'HANNIBAL
2ÈME GUERRE PUNIQUE
Hamilcar Barca, écarté du pouvoir depuis sa capitulation en Sicile, tenait à prendre sa revanche. Mais il devait d'abord résoudre des difficultés internes. Le
3ÈME GUERRE PUNIQUE
manque de ressources nécessitait l'exploitation de nouveaux territoires, c'est ainsi que Carthage se tourna vers l'Espagne.
L'HELLADE
A la fin de la guerre de Sicile, les mercenaires de retour à Carthage virent leurs rémunérations brutalement diminuées, car le gouvernement n'avait plus de
L'HISPANIE ressources. Lorsque leur mécontentement se transforma en conflit, Hannon fut contraint de lever une nouvelle armée avec l'approbation tacite de Rome.
Toutefois, son incapacité à mater la rébellion fit revenir Hamilcar sur le devant de la scène, et les deux hommes s'unirent pour assurer la sécurité du
JUGURTHA territoire carthaginois. Mais Hamilcar prit le commandement général en 238 av. J.-C. Son antipathie à l'égard de Rome était bien connue et le Sénat se vit
CIMBRES ET TEUTONS
menacé et changea complètement sa politique de clémence vis-à-vis de Carthage.

NARBONNAISE Par précaution, Rome s'empara de la Sardaigne au cours de cette même année et renforça sa mainmise sur la Corse. Avec la Sicile, la Sardaigne et la Corse,
l'attention des Romains se tourna vers l'Espagne, dont les côtes étaient déjà, en partie, occupées par les Carthaginois. En 237, Hamilcar, son gendre
LES GUERRES SERVILES
Hasdrubal et son fils Hannibal, âgé alors de neuf ans, gagnèrent l'Espagne et établirent leurs quartiers dans la ville punique de Gades (Cadix). De là, ils
LA GUERRE SOCIALE soumirent les tribus celtibères du Sud et de l'Est. Ils s'emparèrent ainsi des ressources importantes de la région, argent et cuivre, qui vinrent renflouer les
caisses de Carthage.
MITHRIDATE

SERTORIUS Si on l'interrogeait sur ses actes, Hamilcar avait une excuse à offrir aux Romains : il permettait à Carthage de quitter de l'indemnité imposée après la Guerre
punique. De plus, Rome était trop occupée ailleurs (conflits avec le celtes de la plaine du Pô et avec l'Illyrie).
LES PIRATES

CONQUÊTE DE L'ORIENT L'attention de Rome fut détournée des événements d'Espagne par deux autres conflits: le premier avec les Celtes de la Gaule sur les rives de Parno et le
second en mer Adriatique avec les pirates d'Illyrie. Les soulèvements en Gaule furent déclenchés par la distribution des terres de Vager Gallicus aux citoyens
CATILINA romains en 232 av. J.-C, entraînant la spoliation des anciens propriétaires. En 225, une armée gauloise fut battue à Telamon et les Romains, avançant dans
CHRONOLOGIE la plaine du Pô, s'emparèrent de Mediolanum (Milan) en 222. Ils établirent des colonies à Plaisance et Crémone en 218, juste avant que ne commençât la
Deuxième Guerre punique. Au cours de la Première Guerre punique, un chef illyrien pirate nommé Argon s'était taillé un empire important le long de la côte
adriatique, de la Dalmatie jusqu'au golfe de Corinthe. Tant qu'Argon attaquait des bateaux grecs, Rome ne se sentait pas concernée. Mais quand les
Illyriens s'en prirent au sud de l'Italie, Rome leur déclara la guerre en 299 avec une flotte et vingt-deux mille hommes. L'issue était inévitable, et Plllyrie se
rendit l'année suivante. Mais l'attention de Rome se porta alors sur les provinces grecques.

En 228, alors qu'il renonçait au siège d'Illici (Elche), Hamilcar fut renversé et ses troupes choisirent Hasdrubal pour lui succéder, choix ratifié plus tard par
Carthage. Hasdrubal continua la conquête de l'Espagne, mais s'entendit avec Rome en 226 pour ne pas dépasser l'Èbre. Cinq ans plus tard, il était
assassiné par un Celte mécontent et son fils Hannibal (247-vers 183 av. J.-C), âgé de 25 ans, prenait sa place.

L'APPEL À LA VENGEANCE

Selon Polybe, Hamilcar avait obtenu du jeune homme le serment d'une haine éternelle contre Rome. Cette constante animosité marqua et gâcha sa
remarquable carrière. Hannibal fit également d'importantes conquêtes au Nord avant d'assiéger la ville de Sagonte en 220. Située au sud de l'Èbre, elle était
sous la protection de Rome. Lorsqu'Hannibal s'en empara en 219, après un siège de huit mois, Rome lui déclara la guerre.

Avec sa maîtrise des mers, Rome espérait choisir le lieu où se déroulerait la Deuxième Guerre punique : l'Espagne et l'Afrique. Mais Hannibal avait d'autres
vues, car il avait compris que Rome ne serait atteinte que s'il détruisait la confédération italienne. Il décida donc de se battre en Italie. Selon Polybe, un plan
ambitieux fut établi pour lancer quatre-vingt-dix mille fantassins, douze mille cavaliers et de nombreux éléphants au nord de l'Èbre, à travers les Pyrénées,
puis dans la vallée du Rhône avant de gagner l'Italie par les cols alpins. La difficulté était de parvenir à effectuer ce mouvement avant que l'automne ne
bloque les cols et ne condamne ses troupes à mourir de froid.

Dans un premier temps, la chance lui sourit. Deux légions romaines sous le commandement du consul Scipion qui avaient été envoyées vers l'Espagne et qui
auraient dû le rencontrer sur le Rhône, furent retardées par un soulèvement celte dans les provinces de Plaisance et Crémone. Scipion leva deux légions
supplémentaires et atteignit le Rhône en août, mais il manqua Hannibal de quelques jours seulement. Considérant comme une folie la marche d'Hannibal
dans les Alpes, Scipion envoya ses légions en Espagne sous l'autorité de son frère Gnaeus et retourna en Italie pour réunir deux autres légions et attendre
Hannibal au sud des Alpes.

Alors que les colonnes puniques avançaient vers les lointains sommets alpins, elles se heurtèrent aux attaques de tribus hostiles et durent faire face aux
intempéries. Un nombre incalculable d'hommes et d'animaux périt. Une des routes probablement suivie par Hannibal et ses hommes atteignait jusqu'à trois
mille mètres d'altitude.

Malgré les pertes et ces conditions extrêmes, Hannibal atteignit la péninsule italienne en quinze jours, mais avec seulement vingt-six mille hommes. Malgré
les périls du voyage, il n'y eut aucune insurrection parmi ses troupes disparates, signe révélateur du charisme d'Hannibal et de sa capacité à commander.
Toutefois, son ennemi avait été aussi rapide que lui. Lorsqu'il prit la ville de Torino (Turin), il s'aperçut que les légions du nord de l'Italie étaient commandées
par Scipion, qui avait parcouru près de mille six cents kilomètres en un mois.
Hannibal franchissant les Alpes

VICTOIRE EN ITALIE

Pour Hannibal, les difficultés ne faisaient que commencer. Bien qu'il fût doté d'un sens aigu des affaires militaires, son armée se trouvait loin de ses bases et
était en infériorité numérique. Pourtant, la manière dont Hannibal avança en Italie allait marquer la psychologie des Romains pendant de longues années.

L'arrivée d'Hannibal en Italie provoqua une fonde de choc dans une Rome qui ne se sentait pas menacée par une invasion. Mais quelles étaient ses
intentions ? Hannibal avait peu de chances de coloniser Rome et la péninsule italienne : il souffrait d'une infériorité numérique très pénalisante, loin de ses
renforts et de ses approvisionnements. Le Sénat, lui, attendait une conclusion rapide.

Scipion traversa le Pô à Plaisance et longea la rive nord vers le Tessin, espérant bloquer Hannibal avant que son armée n'ait pu se remettre de la dure
traversée des Alpes. Il se heurta à l'avant-garde d'Hannibal en octobre 218, fut battu et même blessé. Il fut sauvé par son fils qui causa plus tard la perte
d'Hannibal. Scipion se retira vers la Trébie, au sud de Plaisance, pour attendre le consul T. Sempronius Longus qui arrivait de Sicile avec une plus petite
division.

Lorsque leurs forces se rejoignirent fin novembre, l'enthousiasme de Sempronius l'emporta sur la prudence de Scipion et ils montèrent une opération contre
Hannibal en Trébie. Les forces carthaginoises, dissimulées, surgirent pour faucher le flanc et l'arrière de l'armée romaine. Environ trente mille Romains
moururent pendant cette attaque mal préparée. Cette victoire renforça la position d'Hannibal parmi les tribus hésitantes de la région.

Scipion ne fut pas blâmé pour son échec et put conserver son commandement. Mais lors des élections suivantes, les plébéiens manifestèrent leur
mécontentement causé par la guerre en élisant comme consul le chef populaire Caius Flaminius, qui gagna le Nord au printemps 217 et rencontra Hannibal
au lac Trasimène. Avec une intelligence militaire extraordinaire, Hannibal fit tomber les forces romaines dans une embuscade parfaitement préparée. Les
légionnaires se retrouvèrent bloqués entre les Carthaginois et le lac. Une fois encore, l'armée romaine subit des pertes importantes -dont celle de Flaminius -
pour un résultat minime, voir nul.

Copyright : Stéphane Jeanneteau


Carte originale est réalisée à partir d'une carte d' euratlas.net et avec leur autorisation

LES TACTIQUES DE FABIUS

Les trésors de Rome étaient maintenant à la portée d'Hannibal. Il choisit cependant de ne pas s'en prendre immédiatement à la capitale qu'il jugeait trop
difficile à investir. Il rechercha le soutien des Etats italiens du Sud de la confédération, mais il trouva peu de volontaires pour lui prêter main forte, et ce
malgré les défaites romaines.

A Rome, c'était la panique. Après la mort d'un consul, les Comitia tributa élirent Maximus Fabius comme dictateur, le premier depuis trente ans. Au lieu
d'affronter directement Hannibal, Maximus pratiqua une stratégie prudente en poursuivant les Carthaginois hors de l'Italie. Cette tactique irrita certains
Romains qui traitèrent Maximus de "laquais d'Hannibal". C'est pourtant cette prudence qui sauva Rome de la conquête des Carthaginois. Lorsque Hannibal
réussit à traverser les Apennins, Maximus fut remplacé par les consuls Lucius Aemilius Paullus et Terentius Varro. Ceux-ci ne tardèrent pas à faire tomber
leurs légions dans un autre piège carthaginois, à Cannes en 216, où l'armée romaine fut anéantie.

Polybe souligne l'importance des succès d'Hannibal : " Mais je dois annoncer clairement à partir des faits eux-mêmes l'ampleur des ressources d'Hannibal qui
osa attaquer, et la grandeur du pouvoir qu'il avait audacieusement affronté. Malgré ceci, il réussit presque son ambition : infliger de grands désastres aux
Romains. "

Hannibal marchait maintenant sur Rome. Mais à la surprise générale, il s'arrêta à quelques kilomètres des remparts et repartit vers le sud. La victoire de
Cannes avait apporté un autre avantage : les Etats jusque-là hésitants, mais toujours fidèles à Rome, changèrent de camp et firent cause commune avec
les Carthaginois. Tite-Live cite ainsi les Atellanes, les Apuliens, les Calatini, les Hirpins, tous les Samnites (à l'exception des Pentri), les Brutiens, les
Lucaniens, les Uzentini, presque tous les Grecs des colonies côtières et tous les Gaulois du côté italien des Alpes. La plus grande concentration de ses alliés
se trouvant dans le talon de l'Italie, il est possible qu'Hannibal se soit senti plus protégé en allant vers le sud où il pourrait recruter de nouvelles forces. Cela
expliquerait pourquoi il abandonna la capitale. La position de Rome paraissait maintenant précaire, car non seulement elle avait perdu un grand nombre de
légions, mais le Sénat ne pouvait plus recruter dans les colonies du Sud et de nombreux "alliés" avaient disparu.

Hannibal sur la route de Rome, gravure d'Henri Motte, 1878.

SCIPION L'AFRICAIN

Les soldats de Rome et de Carthage se battaient avec courage, mais la faiblesse de Rome résidait dans l'incompétence de ses chefs militaires. Lorsqu'un
général de génie apparut, Rome et Carthage se retrouvèrent sur un pied d'égalité.

A la fin de l'été 218, Cneius Scipio débarqua avec deux légions en Espagne où la guerre avait commencé. Son frère Publius avait compris qu'il était essentiel
de priver de ressources matérielles et humaines Hannibal en Italie, et Hasdrubal, fils de Giscon, en Espagne. Avec des forces limitées, Scipion avança vers le
sud d'Emporion (Ampurias) jusqu'à l'Èbre où sa petite flotte détruisit une puissante force navale punique en 217. Cette même année, Publius Scipio reçut
des renforts qui lui permirent de vaincre les Carthaginois.

Grâce aux armées commandées par les frères d'Hannibal, Magon et Hasdrubal, Carthage se renforça en Espagne. Avec trois armées en campagne, les
légions romaines, plus petites, furent finalement acculées et les forces des deux Scipions furent défaites en 211. La défaite romaine ne fut pas vaine, car
elle empêcha l'envoi des renforts qu'attendait Hannibal. Toutefois, les trois généraux carthaginois n'exploitèrent pas ensemble leurs victoires, préférant
tirer avantage de leur propre succès indépendamment.

En Italie, les nouvelles étaient inquiétantes. Rome apprit que deux autres légions avaient été anéanties en Gaule cisalpine, peu après le désastre de
Cannes. Il fallait maintenant garder autant de troupes que possible sur le champ de bataille pour harceler Hannibal et le vaincre à l'usure, plutôt que de
risquer une confrontation directe. Pour pouvoir engager une véritable bataille, il fallait à Rome un génie militaire. Sous peu, elle allait trouver l'homme qu'elle
recherchait.

Hannibal Scipion l'africain.

Qui pouvait mieux venger la mort des frères Scipions en Espagne que le fils de Publius ?Âgé de 25 ans, le jeune Publius Scipio arriva en Espagne en 209. Les
troupes carthaginoises s'étant temporairement retirées, Scipion se jeta sur Carthagène et s'empara de la ville après un assaut terrestre et naval. L'année
suivante, il engagea le combat dans l'arrière-pays et battit Hasdrubal Barca à Bétule en 208. En 206, Scipion avait chassé les Carthaginois d'Espagne.
Hasbrudal, après une retraite remarquée à Bétule, se dirigea vers les Pyrénées pour rejoindre Hannibal en Italie.

Au début, il décida de suivre l'exemple de son frère en passant par les cols alpins. Hasdrubal marcha à travers le massif sans rencontrer de résistance, mais
ses communications se rompirent lorsqu'il atteignit la péninsule italienne. Les Romains envoyèrent à sa rencontre quatre légions qui l'empêchèrent de se
mettre en contact avec Hannibal. À la bataille du Métaure, en 207, Hasdrubal trouva la mort et Hannibal se retrouva impuissant dans le talon de l'Italie,
irritant plus Rome qu'il ne la menaçait. Loin de ses bases et de leur soutien, ses appels à Carthage n'aboutirent pas - les anciens de la cité craignant que ses
ambitions ne les exposent aux pires représailles. Certains allèrent même jusqu'à dire que c'était la guerre d'Hannibal et non la leur.

De retour à Rome en 205, Publius Scipio fut nommé consul, mais sa grande ambition était d'aller se battre à Carthage. Tant qu'Hannibal sillonnait la
péninsule, le Sénat refusa de réduire les défenses intérieures, mais la situation changea en 203 lorsqu'il fut rappelé pour défendre Carthage. Découragé, il
rembarqua ses troupes et quitta l'Italie.

Scipion gagna l'Afrique du Nord en 204 avec un corps expéditionnaire. Avec l'aide de Masinissa, un Numide qui avait été un ancien allié de Carthage, il battit
les forces carthaginoises à plusieurs reprises. Hannibal affronta Scipion à la bataille de Zama en 202, espérant que ses éléphants feraient la différence. En
fait, ce furent les légionnaires et la cavalerie numide qui imposèrent leur loi. Hannibal, totalement débordé et cerné, demanda la paix. En 201, Carthage fut
lourdement pénalisée, dépouillée de ses défenses et autorisée à ne conserver que dix navires. Scipion fut loué pour ses exploits, et se vit décerner le titre
honorifique "d'Africain". Dans les coulisses, Philippe V de Macédoine attendait et observait. Le cours de la guerre aurait peut-être changé s'il s'était rallié
rapidement aux côtés des Carthaginois. Trois ans plus tard, Philippe V fut lui aussi battu par Rome.

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