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DES
NOMBRES
Par
PAPUS
(Dr Gérard Encausse)
__________________
ŒUVRE POSTHUME
orné d'un portrait
par
L. JOURNOT
PARIS
CHACORNAC FRÈRES
11, QUAI SAINT MICHEL, 11
______________
1934
DU MEME AUTEUR
__________
_______________
________________
TABLE DES MATIÈRES
Pages
Avertissement : Pu. ENCAUSSE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .V
INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1
Théorie.
Pratique.
Les textes.
Appendice.
CHAPI TRE XVI. -- Bibliographie :PAUL CHACORNAC . . . . . . . . . . . . . . .204
___________________________________________________________________
Concidence curieuse, c'est dans cet hôpital qu'étudiant en médecine, il avait fait son
premier stage.
Nul doute que si l'auteur de la Science des Nombres avait pu y mettre la dernière
main, son travail n'eut acquis une importance plus considèrable. Telle qu'elle est
cependant, cette oeuvre posthume atteindra le but que PAPUS s'était proposé :
Mettre de l'ordre dans l'étude assez obscure des Nombres.
Donner à plusieurs l'idée de s'initier à cette Science supérieure.
Aider enfin, comme il le dit lui-même, quelques rares disciples à pénétrer des secrets
initiatiques de la plus haute valeur s'ils savent en saisir le sens réel...
Ph. ENCAUSSE.
Nous tenons remercier ici Monsieur PAUL CHACORNAC dont l'érudition et le patient travail ont per-
mis d'offrir au lecteur de cette oeuvre posthume de PAPUS une bibliographie des plus remarquables.
Ph. E.
_____________________
(1) De même que pour le Traité méthodique de Magie pratique, nous nous sommes efforcé de notre
mieux, en nous servant de toutes les indications don-nes par l'Auteur, à présenter une oeuvre satisfai-
sante dans le seul but d'honorer la mémoire de celui qui fut, à la fois, un maître et un ami véritable.
PAUL CHACORNAC
LA SCIENCE DES NOMBRES
____________________________________________________
INTRODUCTION
___________
(1) "Le Sepher Jesirah" , cf. La Cabbale, par PAPUS. Anvers,, s. d. gr. in-8.
(2) H. CORNEILLE-AGRIPPA, La Philosopiiie Occulte ou la Magie. Paris, Cha-cornac, 1910-11, 2
vol. in-8.
(3) L. CL. DE ST-MARTIN, Les Nombres. Paris, Chacornac,. 1913, in-8.
(4) ECKARTSHAUSEN, La Magie Numérale, 1ère trad. française (en préparation).
(5) ST. DE G(JAITA, Au seuil du Mystère. Paris, Chamuel, 1891, in-8 (voirnote p. 112-1l3)
(6) ELIPHAS LEVI, Lettres au baron Spedalieri. Paris, Chacornac. 1932--1933, in-8, t. 1 et 2
(sur 10). Ces lettres en manuscrit ont été en possession du Dr Papus.
(7) PAPUS, Le Tarot des Bohèmiens. Paris, s. d. gr. in-8.
THÉORIE
_________________________________________________________________
CHAPITRE PREMIER
On ne doit pas confondre les Nombres qui sont des Idées-Forces, des
Intermédiaires entre le Plan visible et le Plan invisible, et Les Chiffres, qui sont les
Habits des nombres.
Le chiffre n'a pas d'importance, c'est la direction de la progression qui seule doit
être considérée.
Sexe des nombres - Les nombres sont masculins et actifs ce sont les nombres
Impairs, ou féminins et passifs : ce sont les nombres Pairs. Nombres actifs dans la
série des dix premiers 1, 3, 5, 7, 9. Nombres féminins ou Passifs : 2, 4, 6, 8, 10.
La vie des nombres. - Les relations des nombres entre eux et leurs réactions réci-
proques se manifestent par le calcul.
Le calcul comprend- deux opérations principales :
Nombres de plus d'un chiffre. - Les nombres à chiffres multiples sont l'objet de
remarques spéciales. Tout d'abord ils peuvent être ramenés par l'addition de leurs
éléments consti-tuants à un chiffre. C'est la Réduction théosophique de L. C. DE
SAINt-MARTIN, connue de toute l'antiquité.
Soit le nombre 427. Il est formé des trois chiffres, 4, 2, 7. En a additionnant 4 plus
2 plus 7, on obtient 13. En additionnant 1 plus 3, on obtient 4. Ce qui nous donne la
réduction théosophique de 427. Autrement dit 427 égale mystiquement 4.
Dans ce cas l'addition sert à remonter un nombre de la matière vers le plan spiri-
tuel.
Chefs de File. - Dans tout nombre de plus d'un chiffre, c'est le premier chiffre à
gauche qui indique le caractère et la famille spirituelle du nombre tout entier.
Ainsi dans 427, c'est le 4 qui est la clef familiale du nombre, tandis que dans le
nombre 724, qui est le même retourné, c'est le 7 qui est chef de file et marque de
famille.
Nombres symétriques. - Tout nombre composé de plusieurs chiffres possède son
nombre symétrique par le renversement des chiffres.
Ainsi 41 a Pour symétrique 14 ; le premier impair, le second pair. 32 a pour symé-
trique 23, le premier pair le second impair.
Les nombres composés de deux chiffres ou plusieurs identiques n'ont pour symé-
triques qu'eux-mêmes.
Ainsi 22-33-44-333-555-, etc.
On obtient des lumières spéciales par l'addition de deux nombres symétriques.
41 et 11 donnent 55
32 et 23 donnent aussi 55.
Soit le nombre 4
on écrit 1 3 Total 4
2 2 id.
3 1 id.
1 7
}
2 6
3 5
4 4 Total 7 pour toute la série
5 3
6 2
7 1
§1
Spirituel, Pur 1
Spirituel en Spirituel 6 2 3 5 7.
……………………………………………………………………………………
Astral du Spirituel
(carrés) 4
9
……………………………………………………………………………………
Matériel dans Spirituel
(cubes) 8
……………………………………………………………………………………
Nouvelle série 10
1. Puissance suprême.
2. Sagesse absolue.
3. Intelligence infinie.
4. Bonté.
5. Justice ou rigueur.
6. Beauté.
7. Victoire.
8. Eternité.
9. Fécondité.
10 Réalité.
Ce sont les premières idées que développe L. CL. de SAINT-MARTIN dans les pas-
sages suivants :
«Il y a une division du tableau universel reconnue de tous les observateurs dans
l'ordre de la vraie philosophie, c'est celle par laquelle on distingue la région divine,
la région spirituelle et la région naturelle. Il est reconnu également qu'il y a une cor-
respondance de la région divine aux deux régions spirituelle et naturelle, et que, par
conséquent, les nombres de l'ordre divin doivent avoir leurs représentants et leurs
images dans ces deux régions. Mais ceux qui n'ont pas la clef des nombres sont
exposés à une bien grande méprise quand ils veulent fixer ou contempler ces corres-
pondances.
La principale cause de leur erreur vient de ce qu'ils se dirigent dans ces spécula-
tions par les lumières de l'arithmétique reçue, où les nombres se font reconnaître par
leurs multiples ou par leurs parties analogues ou similaires, et non point par leurs pro-
priétés, puisque l'arihmétique ne reconnaît ces nombres d'autres propriétés que les
propriétés conventionnelles et dépendantes de la volonté de l'homme.
La seconde erreur est de vouloir renfermer les trois divisions ci-dessus dans trois
décades consécutives, de façon qu'après trente, nous n'aurions plus besoin des autres
nombres.
Enfin, la troisième erreur est de vouloir trouver dans la seconde et dans la troisiè-
me décade, la même série de principes que dans la première, parce qu'on y trouve, en
effet, le même ordre aux nombres et le même alignement arithmétique». (2)
§ II.
et une figure synthétique de Ch. Barlet sur les rappots des dix premiers nombres.
_____________________________
(1) ELIPHAS LÉVI. Les Eléments de la Kabbale, en dix leçons. Cf. Le Livre, des
Splendeurs. Paris, Chamuel, 189,1, p. 235.
(2) L. CL. de SAINt-MARTIN, Des Nombres. Paris, Chacornac, 1913, in-8, p. 20.
(3) Cf. L. Cl. DE SAINT-MARTIN, OUV- cit,, p. 78.
(4) Cf. PAPUS, Traité élémentaire de Science occulte. paris, Ollendorf, 1903, in-8, p. 51.
CHAPITRE III
ANALYSE DE LA DÉCADE
_________
Après avoir jeté un rapide coup d'oeil sur les divisions de l'étude qualitative des
nombres et considéré l'ensemble du premier Dénaire sous divers aspects, nous allons
maintenant aborder l'analyse de chacun des nombres qui constituent ce premier
Dénaire.
Fidèle à notre programme, nous nous garderons autant que possible d'aborder les
problèmes métaphysiques et mystiques qui se réfèrent à chaque nombre.
Nous laisserons aussi pour l'instant les détails qui se rapportent à la pratique
magique des Nombres, ces fameux Pouvoirs après lesquels courent les jeunes étu-
diants de l'occulte, et au sujet desquels il n'est pas permis d'écrire sans voiles.
Dans une section spéciale nous donnerons sur ce point des textes que le chercheur
devra s'efforcer d'expliquer après un travail personnel. Notre essai n'a pour but que
d'établir une Introduction à l'étude des nombres; il ne dispense pas de la lecture des
oeuvres classiques sur ce sujet.
Abordons donc l'analyse de chacun des dix premiers nombres.
Adaptalions diverses.
Ceux qui ont percé dans la carrière des nombres pourront admirer ici avec quelle
sagesse lumineuse la Providence étale devant nous ses trésors et nous montre com-
ment elle fait parvenir ses puissances dans les diverses régions. Ils reconnaîtront que
les nombres sont fixes eux-mêmes et finis dans leurs facultés radicales, quoi qu'ils
soient infinis dans le jeu de leur puissance et dans les émanations innombrables qui
peuvent sortir et sortiront éternellement de ces facultés radicales. Ils reconnaîtront
que l'unité est le seul nombre qui, non seulement ne sorte point de la décade divine
ni par son carré, ni par son cube, mais même qui ne sorte point de son propre secret
ou de son propre centre, et qui concentre en soi toutes ces opérations.- Ils reconnaî-
tront que quand cet être Un se transporte, soit dans la région divine, soit dans la
région spirituelle. soit dans la région naturelle, il s'y transporte par ses propres facul-
tés radicales, et par les émanations qui leur sont correspondantes ; mais que les plans
et les propriétés qu'il manifeste par là sont au-dessus des notions matrielles de l'arith-
métique, et n'en peuvent conserver le sens grossier et monotone. Ils reconnaîtront
que, par le moyen de ses facultés radicales et des émanations qui leur sont corres-
pondantes, cet être Un porte sa vie et son esprit dans les trois régions, et que, dès lors,
ils peuvent considérer spirituellement ces trois régions comme un grand arbre dont la
racine reste toujours cachée dans la région divine comme dans sa terre maternelle,
dont le tronc ou le corps se manifeste dans la région spirituelle par le carré, et dont
les branches, les fleurs et les fruits se manifestent dans la région naturelle par l'opé-
ration du cube. Ils reconnaîtront par là quel est le commerce et l'union active qui doit
règner entre ces trois régions ou entre ces trois mondes, puisqu'ils ont une racine
commune, et puisqu'il y a des carrés spirituels qui s'étendent jusque dans la région
naturelle, et des cubes naturels qui s'accomplissent dans la région spirituelle, tandis
que l'Unité divine, comme la sève qui produit tout et qui remplit tout, opère en même
temps, et de concert avec les régions spirituelles et naturelles, en ce qu'elle y influe
sans cesse invisiblement par sa propre racine, par son propre carré et par son propre
cube, pour y vivifier les cubes, les carrés et les racines de tous les autres nombres et
les y faire opérer, leur tour, chacun selon ses propriétés et ses vertus.
Ils reconnaîtront que, quoique l' être un ne se transporte pas lui- même dans toutes
ces régions, c'est cependant par l'influence de sa racine, de son carré et de son cube,
que tous ses ouvrages et toutes ses productions spirituelles et naturelles paraissent
complets et revêtus tous de ce caractère si expressif de l'unité, qui nous montre par-
tout notre Dieu, et partout le concours harmonique de toutes ses facultés et de toutes
ses puissances (1).
«L'Unité, dit Eckartshausen, est elle-même sa propre racine, son propre nombre
considéré comme unité. Aucun calcul n'a lieu à l'égard d'elle : seulement dans la
manifestation de ses forces, le premier quaternaire se fait par sa force trine (2).
...................................................................................................................................
I,'Unité de laquelle tout naît, qui est la source de toutes les choses, d'où vient tout,
qui conserve tout, qui se révèle dans toutes les choses visibles aux sens, sans être sen-
suelle elle-même, qui ne change jamais, qui remplit tout, qui est partout présente, et
se manifeste dans une force ternaire» (3).
_______________________
Sept parties sont constituées par deux ternaires, au milieu desquels se tient l'Unité.
Le duodénaire est constitué par des parties (ternaires) opposées trois amies, trois
ennemies, trois vivantes vivifient, trois tuent, et Dieu roi fidèle, les domine toutes du
seuil de sa sainteté.
L'unité domine sur le ternaire, le ternaire sur le septenaire, le septenaire sur le duo-
dénaire (1).
Le nombre 3 est le retour à l'unité, qui semblait brisée par le nombre 2. C'est en
unissant le Fils au Père que l'Esprit-Saint se réalise ; c'est pourquoi il peut être consi-
déré comme l'efflorescence de l'unité. Il émane d'elle directement, participe à sa
vertu, et exprime la paix et la béatitude. Sous un aspect, le nombre 3 renferme l'être
tout entier, et peut être considéré comme le premier développement de l'idée de l'être,
qui était une dans son principe. Ce nombre a de nombreux reflets dans la création,
dans les fluides, dans les couleurs et dans les formes (2).
______________________
(1) Cf. PAPUS, La Cabbale. Anvers. Ed. Lumen, 1929, p. 191, Trad. du Sepher Jesirah.@, Rem. gén.
(2) LACURIA (P. F. G.), Les Harmonies de l'Etre exprimées par les Nombres, Paris, Chacornac, 1899,
tome II, p. 300.
«La multiplication du nombre 4, dit Eckartshausen, l'extraction de sa racine, sa
multiplication par lui même, et la considération de la proportion de tous les nombres
racines avec leurs nombres racines est le plus grand secret de la doctrine des
nombres. C'est ce qu'on trouve dans tous les écrits secrets sous l'expression : la
connaissance du grand quaternaire» (1).
(1) 6, nombre des jours de la création, travail divin, est aussi le nombre des jours de la semaine, tra-
vail humain, 6 x 6 = 36, nombre du mot sépara-tion (distinction de la lumière avec les ténèbres). B D
L = 36, racine du nom de la pierre précieuse et même de l'arbre heureux du paradis terrestre Bdellium;
cet arbre est arrosé par les 4 fleuves de la partie orientale de l'Eden, ou 36 x 4 =. 144, la proposition
primitive, orientale, la révélation première. Si l'on multiplie 36 ou l'arbre de la pierre prcieuse, par 6,
c'est-à-dire par un nou-veau travail humain, en opposition à la bénédiction de la providence indi-quée
par le nombre des 4 fleuves, on a 216 ou le cube de 6, nombre du lion Arie, qui signifie la possession
personnelle, spirituellement l'amour de sa propre excellence. Cf. Thomas (Edme), Histoire de l'an-
tique cité d'Autun, Paris, 1846, in-4, p. XVII. Cette note est de l'abbé Devoucoux (L'Editeur).
(2) LACURIA (P. F. G.), Les Harmonies de l'Etre exprimées par les Nombres, Paris, Chacornac, 1899,
tome II, p. 300.
Il y a trois systèmes de septenaires
Le système du septenaire physique s'écrit par 6 + 1 et est figuré par deux triangles
enlacés contenant en leur centre l'unité. C'est le sceau de Salomon donnant la clef de
la circulation des forces divines dans la nature. C'est aussi le caducée d'Hermès
formé de deux serpents faisant chacun trois tours autour de la baguette sacrée. C'est
enfin l'étoile à sept pointes donnant la clef du monde des orbes.
Le système du septenaire astral s'écrit par 5 + 2. Il se rapporte surtout à l'homme
sur le plan terrestre. C'est le pentagramme avec sa double couleur blanche et noire
indiquant la polarisation positive et la polarisation ngative. C'est la main humaine et
sa double polarisation droite et gauche ; c'est l'étoile positive dominant le croissant
négatif.
Le système psychique s'écrit par 4 + 3. Il indique la victoire définitive de l'Esprit
sur la matière. C'est le triangle surplombant le carré (origine des Pyramides) ; c'est
le triangle surplombant le Tau égyptien ; c'est enfin le triangle venant confondre son
sommet avec l'extrémité de la ligne verticale et sa base avec la ligne horizontale de
la croix rédemptrice.
Lors donc qu'on aborde l'application du septenaire à un ordre quelconque de
connaissances, il faut bien savoir quel genre de septenaire on s'adresse et si c'est la
variété 6 + 1, la variété 5 + 2 ou la variété 4 + 3 qu'on va mettre en usage. Il faut de
plus savoir si l'on monte la spirale de l'évolution, auquel cas le nombre le plus fort
est toujours placé le premier (comme dans les exemples ci-dessus), ou si, au contrai-
re, l'on descend le long de la spirale de l'involution, auquel cas les séries deviennent
1 + 6, 2 + 5, et 3 + 4 (1).
(1) Le nombre 7 peut se rapporter à trois des attributs divins ; à l'idée de l'être dont
il est le plus grand développement, à la sainteté qui il est l'attribut septième et final,
à la liberté qui n'est que dans les êtres à sept facultés, et dont le principal champ d'ac-
tion est le double septenaire du bien et du mal.
LACURIA (P. F. G.). Les Harmonies de l'Etre exprimées par les Nombres, Paris,
Chacornac, 1899, tome II, p. 301.
Le nombre 9 remonte l'unité par le 3 ; il est le 3 développé et multiplié par lui-
même, et, comme le 3 était déjà l'être ramené à l'unité par l'amour, cela revenait à 1
x 1 qui reste toujours l'unité première. Ce nombre d'amour et de béatitude n'a de
reflet que dans le ciel dans les neuf choeurs des anges (1).
De même que l'Univers et l'Homme sont constitués par Trois Principes, les
Nombres ont, de même, un triple sens, avec des adaptations diverses aux divers plans.
Au point de vue de leur constitution, les Nombres ont : 1° une structure, correspon-
dant à l'Anatomie ; 2° une organisation, correspondant à la Physiologie et 3° une phi-
losophie, correspondant à la Psy-chologie. Nous allons donc envisager chacun de ces
trois aspects. En voici le premier.
§1.
ANATOMIE.
L'anatomie du nombre nous montre comment il est bâti, quels sont ses organes
constitutifs et quelle est sa place dans sa série, car à l'anatomie personnelle vient
s'ajouter l'anatomie comparée, qui détermine sa famille et sa race.
Un amateur des études sur les nombres, M. Boos, de Rome, a fait une remarque
intéressante. Si un nombre quelconque, on enlève par soustraction sa valeur numé-
rale, le reste est toujours 9 ou un multiple de 9.
Soit le nombre 127. En additionnant les trois chiffres qui constituent ce nombre,
1 + 2 + 7, on obtient le nombre, 10, Si l'on soustrait 10 de 127, on obtient 117, qui
donne 9 par addition des trois chiffres, 1 + 1 + 7.
Cette méthode peut conduire à la recherche des trois principes constituant un
nombre.
L'esprit du nombre est obtenu par l'addition de ses chiffres constituants : ainsi 127
a pour esprit 10, résultat de l'addition de : 1 + 2 + 7.
Le corps de ce nombre est 9 : car 3, 6, ou 9 sont les chiffres de la matière et on a
beau les combiner comme on veut on les retrouve toujours ; c'est ainsi que la matiè-
re change d'aspect, mais se retrouve toujours dans les corps vivants identique à elle-
même.
Il est facile de retrouver l'astral du nombre qui nous intresse. C'est ce qui reste
quand on a enlevé l'Esprit 10 et le corps 9 soit 127 moins 19 ou 108.
En résumé : l'esprit d'un nombre est donné par addition des chiffres constituants.
Pour 127 l'esprit est 10.
Le corps d'un nombre est donné par l'addition du nombre qui reste quand on a enle-
vé l'esprit du nombre.
Pour 127, si on enlve 10, il reste 117, dont l'addition des chiffres donne 9.
L'astral du nombre est ce qui reste quand on a enlevé l'esprit et le corps physique
ou la matière. Pour 127, c'est ce nombre moins l'esprit 10 et la matière 9 ou 108. On
remarque que l'astral est toujours plus grand numéralement que les autres éléments.
Soit le nombre 127. Nous avons :
Remarque spéciale.
Tous les nombres sans exception quand on a extrait la somme de leurs chiffres,
laissent comme résultat un nombre dont la somme des chiffres fait 9 ; nombre de la
matière et dernier terme de la série 3-6-9.
Le nombre que nous considérons comme l'astral du nombre fait aussi 9 par addi-
tion de ses chiffres. Comme cette question nous semble neuve, et à fait l'objet
d'études personnelles, nous donnons quelques exemples :
Les 10 premiers Nombres sont Esprit. Ils n'ont ni Corps physique, ni astral.
De 10 à 19, les nombres n’ont qu’un Esprit et un Corps; pas d’astral.
Esprit Corps
10 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1 9
11 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2 9
12 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .3 9
13 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .4 9
14 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .5 9
15 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .6 9
16 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .7 9
17 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .8 9
18 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .9 9
19 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .10 9
PHYSIOLOGIE.
1
Monde Matériel La Lumière, l'état gazeux.
Monde Moral ou Naturel L'Homme.
Monde Métaphysique ou Archétype: Dieu le père.
Il en est de même des mots : PASSIF que vous pouvez remplacer par 2 et
NEUTRE par 3.
Vous voyez que les calculs appliqués aux chiffres s'appliquent mathématique-
ment aux idées dans la science antique, ce qui rend ses méthodes si générales et par
là même si différentes des méthodes modernes.
Nous venons de donner là les éléments de l'explication de la ROTA (1) de
Guillaume Postel.
Il s'agit maintenant de montrer que ce nous avons dit jusqu'ici sur les nombres
était vraiment appliqué dans l'antiquité et n'est pas tiré totalement de notre imagina-
tion.
Nous retrouvons d'abord ces applications dans un livre hébraïque dont M. Franck
lui-même ne conteste pas l'antiquité (2), le Sepher Jésirah, dont nous avons fait la
premire traduction française (3). Mais comme ce livre est surtout cabbalistique, nous
préférons citer des philosophes anciens :
«L'essence divine étant inaccessible aux sens, employons pour la caractériser,
non le langage des sens, mais celui de l'esprit ; donnons à l'intelligence ou au princi-
pe actif de l'Univers le nom de monade ou d'unité, parce qu'il est toujours le même ;
à la matière ou au principe passif celui de dyade ou de multiplicité ; parce qu'il est
sujet à toutes sortes de changements au monde, enfin celui de triade, parce qu'il est
le résultat de l'intelligence et de la matière» (4).
«Qu'il me suffise de dire que comme Pythagore désignait Dieu par 1, la matière
par 2, il exprimait l'Univers par 12, qui résulte de la réunion des deux autres» (5).
On sait que la doctrine de Pythagore résume celles des Egyptiens, ses maîtres;
celles des Hébreux et des Indiens et par suite, celles de l'antiquité tout entière ; c'est
pourquoi nous citons ce philosophe de préférence chaque fois qu'il s'agit d'élucider
un point de la Science antique.
Nous connaissons le sens que les anciens donnaient aux nombres 1, 2 et 3 ;
voyons maintenant quelques-uns des autres nombres.
Le Quaternaire ramène dans l'unité les termes 1, 2, 3 dont nous venons de parler.
En voici un exemple
Le Père, la Mère et L'Enfant forment trois termes dans lesquels le Père est actif
et répond au nombre 1 ; la Mère est passive et répond au nombre 2. L'Enfant n'a pas
de sexe, est neutre, et répond à 1 plus 2, c'est-à-dire au nombre 3.
Quelle est l'Unité qui renferme en elle les trois termes ?
C'est la Famille.
Père
Mère
Enfant
}
Famille
Le premier principe qui apparaît dans la famille, c'est le Père, l'unité active . . . .1
Le deuxième principe, c'est la Mère, qui représente l'unité passive . . . . . . . . . . .2
L'action réciproque, l'opposition produit le troisième terme, l'Enfant . . . . . . . . .3
Enfin tout revient dans une unité active d'ordre supérieur, la Famille . . . . . . . . .4
(1) Voir pour l'explication de ce terme les oeuvres de Postel, de Christian et surtout d'Eliphas Lévi.
(2) FRANCK la Kabbale. Paris, Hachette, 1863.
(3) PAPUS, Traité méthodique de Science Occulte, Nouvelle édition. Paris, s. d.1928, 2 vol. gr. in-8.
(4) Doctrine des Pythagoriciens. Voyage d'Anarchasis, t. III, p. 181 (édition de 1809).
(5) FABRE D'OLIVET, les vers dorés de Pythagore. Nouvelle édition. Paris, s.d. (1928).
(6) R. P. ESPRIT SABATHIER, L'Ombre idéale de la sagesse universelle. Paris,1679 ; Nouvelle édi-
tion, Paris, Chamuel, 1897.
Cette famille va agir comme un père, un principe actif sur une autre famille, non
pas pour donner naissance à un enfant, mais pour donner naissance à la caste d'où se
formera la tribu, unité d'ordre supérieur.
La genèse des nombres se réduirait donc à ces quatre conditions, et comme,
d'après la méthode analogique, les nombres expriment exactement des idées, cette loi
est applicable aux idées.
Voici quels sont ces quatre termes :
Nous avons séparé la première série des autres pour montrer qu'elle est complète
en quatre termes, et que tous les termes suivants ne font que répéter dans une autre
octave la même loi.
Comme nous découvrirons dans cette loi une des meilleures clefs pour ouvrir les
mystères antiques, nous allons l'expliquer davantage en l'appliquant à un cas particu-
lier quelconque le développement social de l'homme par exemple :
Cette loi que nous avons donnée en chiffres, c'est-à-dire en formule générale, peut
s'appliquer à de nombreux cas particuliers.
Mais ne remarquons-nous pas quelque chose de particulier dans ces chiffres ?
Que signifient les signes placés à la fin de notre premier exemple ?
Pour le savoir, nous devons direquelques mots des opérations employées par les
anciens sur les chiffres.
Deux de ces opérations sont indispensables à connaître.
1° La Réduction théosophique;
2° L'Addition théosophique.
Ainsi : 10 = 1 + 0 = 1 11 = 1 + 1 = 2 12 = 1 + 2 = 3
Or ces quatre premiers chiffres ne sont que des états divers de l'Unité. Tous les
nombres, quels qu'ils soient, ne sont que des manifestations diverses de l'Unité.
2° Addition théosophique :
4 = 10
7 = 10
Donc 4 = 7
Ternaire = 3 Quaternaire = 4
3+4=7
1 2. 3.
4 5. 6.
7. 8. 9.
(1) (2) (3)
et faisons quelques remarques à son sujet en nous servant des calculs théoso-
phiques.
Nous remarquons d'abord que l'unité reparaît c'est-à-dire que le cycle recommen-
ce après trois progressions 10/1 11/2 ; 10, 11, 12, etc, réduits théosophiquement
donnent naissance de nou-veau à 1, 2, 3, etc... (1).
Ces trois progressions représentent LES TROIS MONDES dans lesquels tout est ren-
fermé.
Nous remarquons ensuite que la première ligne verticale 1, 4, 7, 10, que nous
avons considérée comme représentant l'Unité à diverses Octaves, la représente en
effet, car :
1=1
4 =1+2 + 3 + 4 = 10 = 1
7= 1 + 1 + 2 + 3 + 4 + 5 + 6 + 7 = 28 = 10 = 1
10= 1
13 = 4 = 10 = 1
16 =7 = 28 = 10 = 1
On peut ainsi continuer la progression jusqu'à l'infini et vérifier ces fameuses lois
mathématiques qu'on va traiter, nous n'en doutons pas, de mystiques, faute d'en com-
prendre la portée.
Nous conseillons ceux qui croiraient que ce sont là de nébuleuses rêveries la lec-
ture des ouvrages sur la physique et la chimie de Louis Lucas (2) où ils trouveront la
loi précédente désignée sous le nom de série et appliquée à des démonstrations expé-
rimentales de chimie et de biologie.
Nous leur conseillons encore, si la Chimie et la Physique ne leur paraissent pas
assez positives, de lire les ouvrages mathématiques de Wronski (3) sur lesquels
l'Institut fit un rapport très favorable, ouvrage dont les principes sont entièrement
tirés de la Science antique ou Science Occulte. Voici un tableau de la génération des
nombres qui peut parfaitement expliquer le système de Wronski :
Colonne principale 3 6 9
∞
colonne secondaire 8 (17) = 8 (26) = 8 (35) = 8
Colonne principale 2 -- 5 -- (14) = 5 -- (23) = 5 - (32) = 5
_________________________
(1) Voir, pour l'application de cette loi dans Moïse, FABRE D'OLIVET, la
Langue hébraïque restituée. Paris, s. d. (1928), 2 vol. in-4.
(2) Louis Lucas, La Chimie Nouvelle, Paris, 1854: La Médecine Nouvelle,
Paris, 1862, 2 vol.
(3) Hoëné, Wronski, OEuvres matéhmatiques. Nouvelle édition. Paris, s. d.,
4 vol., gr. in-8.
Un des points de vue de la physiologie des nombres c'est l'action d'un Etre-Nombre
sur un autre Etre-Nombre; action renfermée dans le calcul à tous les degrés et surtout
dans les quatre grandes opérations : sortie de l'unité vers la multiplicité en ligne ou
addition, sortie en carré (de Pythagore) ou multiplication simple, sortie en cube ou
multiplication cubique ; C'est par cette voie que l'Etre-Nombre passe d'un plan un
autre.
3 appartient au plan des Esprits ; 3 x 3 ou 32 appartient au plan des Forces astrales;
3 x 3 x 3 ou 33 appartient au plan de la Matière.
Car le premier travaille sur la ligne, le second (32) sur le plan et le troisième (33)
sur les solides.
La rentrée de la multiplicité en l'unité se fait : par la soustraction, la division et par
la racine carrée ou cubique, selon les plans.
Voilà donc la représentation positive et vivante de cette fameuse évolution et de
cette mystérieuse involution.
Après cette première classification des nombres par leurs composants chiffrés,
nous arrivons à constater la représentation des polarités ou des sexes. Cette repré-
sentation est effectuée par l'existence des nombres pairs ou féminins et des nombres
impairs ou masculins (1).
Exemples de nombres masculins : 1-3-5-7-9.
Exemples de nombres féminins : 2-4-6-8-10.
Remarquons de suite une propriété du chiffre 0, c'est de rendre pairs en les maté-
rialisant des nombres essentiellement impairs : ainsi 3 est impair ou masculin alors
que 30 devient pair et féminin.
Les nombres pairs ne sont pas changés de qualité par la matérialisation de 0 : 4,
nombre pair reste pair en devenant 40.
(1) Suivant LACURIA, masculin et féminin sont synonymes de positif et négatif Le positif est le pre-
mier, et le négatif ne survient que comme complément ; lorsque le féminin apparait, ils sont deux et
l'être est complet (Les Harmonies de 1'Etre, t. ll~ p. 302).
Deux nombres pairs unis entre eux déterminent un nombre pair : 2 et 2 donnent
22, 6 et 6 donnent 66, et tous ces nombres sont pairs.
Deux nombres impairs unis entre eux donnent également un nombre impair ; ainsi
3, nombre impair, et 7, nombre également impair, donnent 37 ou 73, nombres
impairs.
L'union (en juxtaposition et non en addition) d'un nombre pair avec un nombre
impair est déterminée par le dernier chiffre. Ainsi 3 impair et 2 pair donnent le
nombre pair 32 quand le 2 termine, et le nombre impair 23 quand c'est le 3 qui prend
la dernière place.
Une autre application concerne les nombres dits sympathiques ou pour parler en
images, les Ames-sœurs dans les nombres.
Pour obtenir le nombre sympathique d'un nombre quelconque de deux chiffres, il
suffit d'inverser l'ordre de chacun de ces chiffres.
Ainsi, le nombre impair 13 a pour nombre sympathique le nombre également
impair 31, obtenu par l'inversion des deux chiffres 1 à 3.
De même, le nombre pair 24 a pour nombre sympathique le nombre pair 42, obte-
nu de même.
Or, certains nombres formés de deux chiffres identiques ne se présentent que sous
un seul aspect ; ce sont les nombres dits égoïstes et ce sont eux qui représentent le
neutre dans la hiérarchie numérale.
Exemples de nombres égoïstes pairs et impairs . 11, 22, 33, 44, 55, etc.
Les nombres sont plus chargés de puissance lumineuse s'ils sont plus proches de
l'unité, ou possèdent moins de lumière s'ils sont plus éloignés de l'unité, autrement
dit un nombre est d'autant plus grand comme valeur effective qu'il est plus petit
comme valeur chiffrée, le nombre un étant le plus puissant de tous.
La représentation géométrique ou figurative d'un nombre peut seule nous donner
la clef des " champs de forces" mis en action et leur système d'équilibre pour chaque
nombre.
Ainsi, voici le nombre 3 qui a comme représentation chiffrée 3 et comme repré-
sentation géométrique le triangle. Or, le chiffre est toujours semblable à lui-même et
3 ne diffère en rien de 3, tandis que le triangle peut être équilatéral ou rectangle et
nous montrer par cela même des fonctions différentes dans les lignes de forces géné-
rées par le même nombre.
Abordons maintenant le troisième aspect de la constitution des Nombres.
§ III
PSYCHOLOGIE.
La psychologie des Nombres nous révèle leur action dans l'univers, le caractère et
l'origine de cette action ; connaissance qui peut conduire son possesseur au manie-
ment effectif de la Puissance peu connue renfermée dans les nombres. C'est là l'es-
sence de SCHEMAMPHORASH et de la clef vraiment pratique de la cabbale, c'est
le point qui doit rester à jamais fermé aux profanes et aux profanateurs. On peut, si
on connaît le nombre de chaque faculté humain, agir sur cette faculté à mesure qu'on
agit sur l'Etre-Nombre correspondant. Le Tarot et le Thème astrologique sont des
applications réelles de ces connaissances.
Pour cette étude, nous ne pouvons mieux faire que de reproduire un magistral tra-
vail de F. Ch. Barlet qui traite de la question du point de vue ontologique et purement
initiatique. Cette étude est intitulée : Les Nombres (1).
(1) Non seulement ce sont des conceptions possibles : mais il est très probable que ce sont des réali-
tés qui se succèdent par périodes alternatives, comme l'affirment toutes les traditions (pralaya, fin du
monde, etc…)
L'UN
On appelle Un tout être réel considéré en soi, dans son essence, dans ce qui le dis-
tingue de tout autre être, dans ce qui fait de lui une individualité, quelque chose que
l'intelligence ne peut plus analyser, même si ce quelque chose est revêtu d'une forme
multiple, ce qui est l'ordinaire.
L'Un peut avoir une infinité de variétés, qui le rapprochent plus ou moins, comme
on l'a dit tout à l'heure, de l'un ou l'autre pôle de l'Absolu, jusqu'au contact avec ces
pôles.
On aperçoit donc trois sortes dUn : les deux extrêmes, et tous les intermédiaires,
en nombre, infini.
Les deux extrêmes sont : d'une part, celui qui, sans cesser d'être réel, peut remplir
tout l'intervalle, toute la différence entre les deux pôles, et d'autre part, celui qui, au
contraire, est assez petit pour laisser vacant tout cet intervalle ; autrement dit, ce sont
le Tout et le Rien.
On les appelle encore, bien que par un abus de langage, du reste, sans inconvénient
une fois que la définition en est faite : I'Etre et le Néant (ou Non-Etre). En fait, ils
diffèrent des pôles de l'Absolu auxquels on a donné tout à l'heure les mêmes noms,
en ce que ces Un extrêmes peuvent engendrer le réel et lui appartiennent ; ils sont,
pour nous, comme l'endroit de ces pôles, dont l'envers est du côté de l'Absolu.
On les nomme aussi, plus correctement, l'Un absolu, et le zéro absolu (c'est-à-dire
qui atteignent les limites du réel).
Pythagore distinguait soigneusement cet Un absolu de l'Un réel, ou essence de tout
individu. Par définition même, il a deux pôles : l'un Infini, l'autre nul.
Le Pôle Tout-Puissant de l'Un absolu est l'Etre que nous nommons Dieu.
Le Pôle non-être de l'Un absolu est ce que nous nommons Rien, ou, souvent, le
Néant.
Tout être fini est une combinaison de ces deux pôles de l'Un absolu, et comme le
Bien est essentiellement incapable de donner l'être, c'est lui qui le reçoit pour former
l'Un individuel.
Il est donc vrai que Dieu a créé toutes choses de Rien, comme le dit la Bible ; elle
ne pouvait même pas donner d'autre définition de la naissance de la créature sans
tomber dans les systèmes contradictoires de ]'émanation, du Panthéisme ou du
Naturalisme.
Dans tout être fini, l'élément de nature infinie qui l'anime est, par rapport à nous,
ce que nous nommons l'Esprit; par rapport à Dieu, nous le nommons le Verbe, parce
qu'il est la pensée particulière que Dieu réalise par la création ; la forme est l'expres-
sion, l'extériorisation de cette pensée.
Tous les êtres sont donc faits par le Verbe, et sans lui, tout ce qui a été fait ne serait
pas (Saint-Jean, Evangile, ch. I).
Le premier acte de création est l'extension du Pôle Etre jusqu'au Pôle Non-Etre,
pour se combiner avec lui ; c'est la manifestation de l' Un Absolu. Cette combinai-
son, nous la nommons la Vierge Céleste, avec la Tradition de tous les temps : La
Vierge est, une Créature et la première des Créatures.
Le Verbe qui l'anime est, la Pensée divine totale puisqu'il remplit tout l'intervalle
entre les deux pôles. Cet esprit de la Vierge nous le nommons la Sagesse ; c'est cette
Sagesse absolue qui assista à toute la formation créatrice dès l'aurore du premier jour.
Elle régit la Vierge dans sa fonction informatrice, nourricière et protectrice des êtres
secondaires, fonction dans laquelle nous la nommons la Nature.
LE DEUX
«Pas d'Un sans Deux» est un adage bien connu. En effet l'Un individuel, quel qu'il
soit, produit de l'infini par zéro, est différent de l'un et de l'autre ; il ne remplit qu'une
portion de leur intervalle; son existence suppose donc un surplus de cette quantité ;
ce surplus est son Deux. Autrement dit, tout individu n'existe qu'à la condition de se
différencier de tout ce qui n'est pas lui.
Nous avons le plus ordinairement une autre notion du Nombre Deux ; nous le com-
prenons comme l'être composé par l'adjonction d'une Unité à une autre semblable
pour en faire un nouveau Tout.
En fait, cette notion est encore celle de l'Un, c'est-à-dire de, l'extension partielle de
l'un des deux pôles vers l'autre, seulement le mouvement en est décomposé en par-
ties égales, qui sont comme autant de pas distincts, le résultat est toujours un Un (on
pourrait le formuler 1 = 0 x ∞ + 0 x ∞). La notion acquise par cette distinction est
plutôt celle de complexité et de succession ; autrement, dit, celle de Mesure et de
Temps ; elle tombe dans le domaine de I'arithmétique tandis que nous sommes dans
celui de l’Arythmologie.
Cette remarque s'applique à toute espèce (le nombre autre que l'Unité, elle est le,
principe de toutes les opérations additives (addition, multiplication, puissance, etc.).
Cependant, cette considération arythmétique du Deux suppose et comprend une
autre définition arithmologique de ce Nombre :
Pour apercevoir deux ou plusieurs parties dans un nombres complexe, nous devons
commencer par le décomposer : c'est ce que nous faisons par l'opération arithmétique
de la soustraction, et de ses dérivés (soustraction, division, racine, etc.). Or cette
séparation se fait par la puissance du Nombre négatif (cette terreur de l'algrébriste
débutant), et avec ce Nombre nous rentrons dans l'Arithmologie : Le Nombre néga-
tif est celui qui, par nature, a la propriété soustractive; par exemple : une quantité de
glace ajoutée à l'eau chaude est une quantité négative; elle refroidit.
Plus nettement, on peut dire : Le Nombre négatif est celui qui, ajouté à une Unité
quelconque, y fait apparaître le Deux, ou augmente le Deux arithmologique défini
tout à l'heure.
On en doit conclure que l'Unité négative est un Deux et un Deux inverse de celui
défini plus haut (,On peut l'écrire 1 = ∞ x 0, au lieu de 1 = 0 x ∞), parce qu'il tend
vers le zéro au lieu de se diriger vers ∞.
D'autre part, le positif peut avoir deux variétés, selon qu'il est compté à partir de
l'un ou l'autre pôle ; on le dira masculin, s'il touche au pôle positif ; féminin, s'il se
rattache au négatif. Par exemple, l'Ange, ministre de Dieu, est envers Lui un Doux
masculin ; la Nature, par rapport à la Vierge Sagesse est féminine ; mais cette dis-
tinction est moins profonde que la précédente.
En résumé on peut définir le Deux comme le complément relatif de l'Un ; que cet
Un soit l'Un absolu ou une Unité individuelle.
LE TROIS
Pas d'Un sans Deux n'est pas l'adage complet, on ajoute Pas de Deux sans Trois.
Et ainsi énoncé, cet adage est la définition même du Trois
L'Un et le Deux n'ont été séparés dans la pensée divine, ainsi du reste que les deux
pôIes de l'Absolu, qu'afin de donner lieu à l'Amour, consenti et assenti qui les ras-
semble en nue Unité nouvelle où chacun devient la vie de l'autre. C'est ce qu'expri-
me le Christianisme en nous disant que Dieu a créé le Monde pour le faire participer
à sa propre Béatitude, à condition qu'il l'accepte et autant qu'il l'accepte.
Le Trois est le trait d' Union qui rétablit l'Unité entre l'Un et le Deux complémen-
taire, en les rassemblant en soi et les pénétrant l'un et l'autre de son Essence, qui est
l'indivisibilité invincible.
Il diffère de l'un et l'autre en ce qu'il n'a aucun complémentaire, aucun opposé pos-
sible ; il échappe à toute mesure, à toute variation, à toute extériorisation formelle :
il est pur Esprit ; il est l'essence même de l'Etre. Seulement l'individu, l'Un fini, peut
l'accepter ou le refuser dans des proportions diverses ; sa perception est, pour la créa-
ture une subjectivité variable, sinon l'amour deviendrait pour elle une tyrannie.
Là est la source du mal, à côté de celle de la Liberté ; la révolte contre l'Esprit saint
(qui est le trois) est la seule que, par définition, Dieu ne puisse pardonner, puisqu'el-
le est le refus libre de son amour.
En pénétrant l'Un et le Deux pour les unir, il s'identifie en quelque sorte avec cha-
cun d'eux pour les rassembler en soi ; aussi Pythagore le nomme-t-il une Unité her-
maphrodite.
Pour l'Un et le Deux absolus, l'union ainsi formée est une Triunité. Telle est celle
chrétienne: Père, Fils et Saint-Esprit, qui exprime que le Verbe dans sa descente créa-
trice et multiplicatrice est inséparable du Père.
Comme l'Un et le Deux sont susceptibles de quantité, leur union tri-unitaire l'est
aussi, mais, dans leur qualité absolue, cette union partielle est toujours une ; elle cor-
respond à l'état actuel de l'Union éternelle et progressive des deux pôles extrêmes ;
elle est toujours harmonieuse : telles sont la génération des puissances célestes (théo-
gonie, génération des dieux, des anges, etc.) et les formations de la Nature.
Mais quand il s'agit de créatures pourvues de volonté et d'initiative ou d'êtres pri-
mordiaux, qui ne sont accessibles que partiellement à l'Esprit d'Unité, ces êtres ne
peuvent rien produire de complet sans emprunter l'Unité à la Nature en décomposant
des individualités antérieures (ou les leurs propres, ou d'autres étrangères à eux-
mêmes), et leurs formations plus ou moins discordantes sont sujettes à la Mort. Alors
leur union est exprimée par une Trinité spéciale, celle génératrice parfaitement carac-
térisée par la Trinité populaire de l'Inde : Brahma, le créateur ; Shiva, le destructeur,
agent de la division et de la décomposition nécessaire à la formation nouvelle,
comme à la réduction de ses imperfections ; Vichnou qui préserve ce qu'elle, a d'har-
monie. Telle est aussi notre trinité : Père, Mère, Enfant.
Elle n'est jamais une Tri-Unité.
________________________
CHAPITRE V
On sait qu'un lien subtil mais réel unit la Science des Nombres aux mathématiques
officielles. Cette note, sur les résultats de l'inscription de la suite naturelle des
nombres en trois colonnes nous permettra de suivre l'enchaînement (1).
L'enseignement occultiste nous apprend que tous les nombres se réduisent aux
trois premiers. Le 4, qui ramène le ternaire à l'unité, renouvelle le 1 ; le nouveau ter-
naire, 4, 5, 6, renouvelle le premier, 1, 2, 3 et ainsi de suite. Si bien que la série indé-
finie des nombres peut s'écrire ainsi :
1 2 3
4 5 6
7 8 9
10 11 12
Or, en essayant des calculs de ce genre, nous avons été frappé, d'une irrégularité
dans les nombres du second type.
1 + 2 + 3 + 4 + 5 = 15,
(1) Cette note de M. X***, S. I, est extraite de la revue L'Initiation, no 9, juin 1898, p. 212 à 217.
Par contre, la réduction théosophique laisse toujours un nombre dans sa classe.
Ainsi :
14 = 1 + 4 = 5.
Comme nous réfléchissions à cette anomalie apparente, nous avons eu l'idée d'es-
sayer l'élévation an carré, et nous avons obtenu les résultats suivants :
2 x 2 = 4.
5 x 5 = 25 = 2 + 5 = 7.
On voit donc que l'élévation au carré fait passer un nombre du second type au pre-
mier. Voici l'ensemble des opérations sur un seul nombre. Nous prenons 11 comme
le plus petit nombre du type 2, ayant plus d'un chiffre (afin de montrer en même
temps la réduction théosophique).
Il semble donc que le nombre 11, montré égal à 2 par sa place dans les colonnes
et par la réduction théosophique, se polarise dans les deux autres opérations, passant
au premier type par l'élévation au carré et au troisième par J'addition théosophique.
*
* *
Nous rappellerons que l'addition théosophique sert précisément à trouver la racine
essentielle des nombres. C'est comme une ascension du nombre vers l'esprit, tandis
que la formation du carré est une descente dans la matière.
Mais nous devons laisser à plus instruit que nous le soin de découvrir les relations
d'un fait qui nous a frappe au passage. Nous notons seulement qu'il semble y avoir là
une nouvelle preuve que dans toute trinité le second terme est d'une essence double,
et peut, en se dédoublant, tendre à la fois vers les deux extrêmes qu'il unit. Nous
avons cru devoir signaler ce fait, probablement connu déjà, mais dont nous n'avons
nulle part trouvé mention.
*
* *
Pour éviter de longs calculs à ceux qui voudraient contrôler le pointque nous signa-
lons, nous donnerons la vérification mathématique.
On sait qu'en haute arithmétique, la somme d'une certaine quantité de nombres à
partir de l'unité, forme ce qu'on appelle un nombre triangulaire.
Le schéma ci-dessus est à la fois la somme des cinq premiers nombres, et le tri-
angle ayant pour côté 5.
Nous avons placé en regard le schéma du carré.
Or, la formule des nombres triangulaires est :
n x (n + 1)
2
celle des nombres carrés : nxn
n étant le côté soit du triangle, soit du carré. D'autre part, les nombres des trois
séries ont les formes générales :
Nombre triangulaire.
ler type
(3 m + 2) x (3 m + 2) - 9m2 + 9m + 2
2 2
- mult. de 3 + 1
2e type.
(3m - 1) x 3m = mult. de 3
2
3e type.
3m x (3m + 1) = mult. de 3
2
Nombre carré.
ler type.
(3 m + 1) x (3 m + 1) = 9 m2 + 6 m + 1
= mult. de 3 + 1
2e type.
(3 m - 1) x (3 m - 1) = 9 m2 - 6 m + 1
= mult. de 3 + 1
3e type.
3 m x 3 m = 9 m2 = mult. de 3
En terminant, nous notons qu'une autre opération, l'élévation cube, laisse dans leur
type les nombres de la seconde colonne :
2x2x2=8
5 x 5 x 5 = 125 = 8
et algébriquement :
(3 m- 1)3 = (3 m)3-3 (3 m)2 + 3 x 3 m - 1
= mult. de 3 - 1.
Nous pouvons dire qu'ici se termine la partie théorique de notre étude. Nous avons
examiné la constitution des nombres primordiaux, leur physiologie, leur rapport avec
les trois plans de l'univers, leur philosophie et leur symbolisme. Nous sommes donc
en mesure maintenant d'aborder la partie pratique de la science, et pour ce faire nous
devons examiner tout d'abord la représentation matérielle des nombres, c'est-à-dire
les chiffres.
CHAPITRE VI
LES CHIFFRES
_______________
Nous avons vu que le Nombre est un être réel; mais son corps, son habit matériel,
«le chiffre » le révèle dans notre inonde et, à ce titre, nous devons nous y arrêter un
instant.
Voici un extrait de la Grande Encyclopédie qui renseignera très suffisamment nos
lecteurs à ce sujet.
Les chiffres arabes sont la désignation technique des dix caractères 1, 2, 3, Ai, 5.
6, 7, 8, 9, 0, quand on les oppose aux signes numéraux appelés chiffres romains. Il
serait préférable de dire chiffres modernes, puisqu'au sens propre, les chiffres arabes
sont ceux qu'emploient les Arabes et dont la forme est sensiblement différente de
celle des nôtres. La figuration des chiffres, telle qu'elle est adoptée aujourd'hui par
tous les peuples civilisés à l'européenne, n'est au reste uniformément fixée que depuis
l'invention de l'imprimerie. Dans les manuscrits occidentaux du moyen âge, elle offre
suivant les temps et les pays, de nombreuses variétés qui n'ont pas encore été suffi-
samment déterminées et classées, et dont il subsiste encore une trace dans la forme
secondaire du 5 écrit. On ignore l'époque précise à laquelle les chiffres s'introduisi-
rent en Occident : les plus anciens manuscrits où on les rencontre ne paraissent pas
remonter au delà du XIe siècle. En tous cas, la forme la plus archaïque est connue
sous le terme : apices de Boèce, parce qu'elle se trouve dans la Géométrie attribuée
à cet auteur, mais qui est l'oeuvre d'un faussaire dont l'âge inconnu d'ailleurs, ne doit
pas remonter au delà du IXe siècle. D'après le récit de cet écrivain, les neuf chiffres
significatifs seraient une invention pythagoricienne, liée à celle de l'abaeus. Le pseu-
do-Boèce ne donne pas au reste les règles du calcul . on les trouve dans les Œuvres
de Gerbert (Liber abaci de son élève Bernelinus), mais il n'est nullement établi que
Gerbert ait jamais employé les chiffres dits de Boèce ; il paraît sêtre exclusivement
servi de jetons marqués à la romaine. On ignore également quelles sont en réalité les
origines de l'abacus du moyen âge, essentiellement différent des abaques de l'anti-
quité, et auquel on n'a, historiquement, trouvé rien d'analogue. Le système de numé-
ration écrite de position n'a été introduit dans l'Occident qu'à la suite de la traduction
en latin (probablement par Adelard de Bath., vers 1120) du traité de calcul de
Mahommed ben Mouça-Al-Khârismi, dont le nom (algorisimus, algorithme) passa à
l'ensemble des nouveaux procédés de calcul ainsi révélés. C'est donc au XIIe siècle
seulement que le zéro fut réellement connu en Europe sous le nom de chiffre (cyfre,
etc... transcription de sa désignation arabe qui signifie vide) : ce mot a ensuite été
abusivement étendu aux autres signes numéraux. Quoi qu'en ait dit le pseudo-Boèce,
il est très probable que ces signes, déjà connus depuis un ou deux siècles et employés
par les abacistes, avaient été empruntés aux Arabes de l'Occident, dont les chiffres
dits gobar, ont en effet avec les apices une ressemblance sensible, tandis que ceux des
Arabes Orientaux s'en écartent notablement. Les Grecs restèrent, plus longtemps que
les Latins, fidèles aux traditions antiques ; leur système de numération alphabétique
était du reste infiniment supérieur à celui des Romains. Cependant des chiffres sem-
blables à ceux des Arabes d'Orient apparaissent déjà dans des manuscrits grecs
mathématiques du XIIe siècle . mais le véritable rôle du zéro ne paraît pas encore
connu. D'après un scolie du moine Neophytos, chaque chiffre doit étre surmonté d'un
nombre de petits cercles égal à l'exposant de la puissance de 10 qui le multiplie. Ce
système se trouve effectivement employé dans des auteurs élémentaires arabes, pour
faciliter l'enseignement, et l'on a même cru longtemps qu'il y avait là un mode de
numération spécial, pour lequel servaient les chiffres gobar. Woepcke a démontré que
cette opinion était erronée.
Les Latins importèrent leurs chiffres à Constantinople au XIIIe siècle et ils restè-
rent à côté des formes arabes ou persanes (adoptées par Maxime Planude dans son
traité du Calcul hindou, écrit vers 1300). Ce dernier titre indique l'origine véritable
des chiffres, unanimement reconnue du reste par tous les auteurs orientaux. Après
avoir forgé tout d'abord, à l'imitation de celui des Grecs, un système alphabétique qui
s'est longtemps maintenu pour les calculs astronomiques, les Arabes apprirent à
connaître la numération hindoue vers la seconde moitié du VIIIe siècle. Au com-
mencement du IXe siècle, Aikhârismi marque l'époque de son adoption définitive.
Dans l'état actuel de la science, il est difficile de rechercher plus haut l'origine des
chiffres il y en a aujourd'hui dans l'Inde une douzaine de variétés qui toutes s'écartent
plus ou moins des formes adoptées par les Arabes d'Orient ou d'Occident. Mais si l'on
peut affirmer qu'à la fin du Ve siècle, le mathématicien indou Aryabhata connaissait
déjà la numération de position, on ignore les formes usitées à cette époque et la date
de leur invention. Les conjectures émises pour déduire les formes primitives de nos
chiffres d'initiales, de mots sanscrits manquent donc de fondement. Les recherches
épigraphiques n'ont d'un autre côté fourni jusqu'à présent que des documents qui ne
sont pas décisifs, tout en nous conduisant environ jusqu'au XIe siècle de notre ère. De
nombreux érudits (Woepcke, Th.-H. Martin, M. Cantor) ont soutenu la véracité du
récit de la Géométria de Boèce et essayé de le concilier, au moyen de diverses hypo-
thèses, avec les autres faits relatifs à la transmission des chiffres. Ceux-ci auraient été
en réalité connus des néo-pythagoriciens (sans le zéro pour le calcul sur l'abacus),
soit qu'ils les aient inventés en empruntant partiellement des signes numéraux à l'écri-
ture hiératique égyptienne, et que, d'Alexandrie, ces chiffres soient passés dans l'Inde
par le commerce : soit au contraire que les néo-pythagoriciens aient pris les signes
déjà en usage dans l'Inde. L'abacus et les chiffres serment passés à Rome ainsi que
dans l'Afrique romaine, où les Arabes les auraient trouvés lors de leurs conquêtes. De
là seraient venus d'une part, les apices de Boèce, de l'autre les chiffres de gobar, tan-
dis que les Arabes orientaux retrouvaient dans l'Inde les symboles analogues, mais
cette fois avec le zéro, qui en tous cas serait une invention hindoue... Si séduisantes
que soient ces hypothèses à divers égards, et bien qu'elles ne présentent, dans l'état
actuel de la science, aucune impossibilité absolue, elles reposent sur un fondement
beaucoup trop incertain pour pouvoir être accueillies comme valables.
Quant à l'origine des noms singuliers qui accompagnent les apices dans les manus-
crits, elle a donné lieu à de nombreuses dissertations, on a notamment voulu
(Vincent) y retrouver des mots grecs et appuyer ainsi la thèse de l'origine néo-pytha-
goricienne. Bien que plusieurs des étymologies proposées soient inacceptables, il est
certain que grâce à la riche synonymie mystique des pythagoriciens pour les nombres
de la décade, c'est ainsi qu'on peut encore le plus facilement expliquer la totalité de
tous ces noms, bien que d'eux d'entre eux au moins, pour 4 et 8, représentent immé-
diatement les racines sémitiques des noms de ces nombres. Mais de pareilles
recherches sont illusoires, comme toutes les tentatives étymologiques, quand on ne
possède pas les éléments suffisants ; ici, il serait essentiel de retrouver tout d'abord
les noms dont il s'agit sous la forme d'où ils ont été transcrits... Cette forme est cer-
tainement sémitique; elle peut d'ailleurs être arabe ou hébraïque, car il est assez pro-
bable que les Juifs ont été agents plus ou moins actifs dans la transmission des
chiffres. Il est d'ailleurs très possible que les noms en question ne se trouvent liés aux
chiffres que d'une façon accidentelle. Ils peuvent ne représenter que des désignations
conventionnelles d'un jargon secret soit de marchands, soit peut-être d'astrologues.
Nous ajouterons deux remarques indispensables : la filiation des diverses variétés de
chiffres peut souvent être masquée par des anomalies peu explicables ; il est certain
toutefois que chaque peuple a modifié les siens en les rapprochant des caractères de
son écriture. Ce fait est très visible chez les Arabes d'Orient, comme chez les Grecs
byzantins, et les apices de Boèce ont certainement subi des influences de ce genre.
L'invention des neuf premiers chiffres est scientifiquement un fait secondaire relati-
vement à celle du zéro. Or si l'application de ce dernier symbole à la numération
paraît bien due aux Indous, il ne faut pas oublier que dès le commencement du IIe
siècle av. J.-C., dès leur adoption de la numération sexagésimale pour la division du
cercle. les Grecs (d'Hypsiclès) ont employé le même signe dans les manuscrits pour
remplacer les ordres manquants. La division sexagésimale remonte d'ailleurs aux
Babyloniens et bien que dans les très anciens monuments (table de Senkerch) qui
nous l'ont révélée chez eux, aucune trace de zéro n'apparaisse, il paraît difficile qu'ils
aient pu s'en passer toujours.
Les chiffres que nous connaissons ne sont ni les chiffres indous ni les chiffres
arabes ; leurs formes sont dérivées des prototypes. Par quel mécanisme, à la suite de
quelle révolution ethnique ? C'est ce que nous ne sommes pas à même de dire. Dans
la collection des chiffres indous, le 2, le 3, le 6 et le 9 rappellent seuls nos formes
actuelles ; 10 9 semble avoir été retourné ; le 4 a la forme de notre 8 ; le 7 ressemble
à notre 6 ; le 5 et le Q n'ont aucun rapport avec nos chiffres ; enfin le 1 pourrait être
pris pour le schéma d'un phallus la pointe en bas, et seule la présence des testes dans
le chiffre indou empêche de l'assimiler à notre 1 (1).
Ajoutons à cet exposé le tableau suivant des chiffres, de l'« habit chinois » des
Nombres.
Les Chinois font surtout une grande différence entre les nombres pairs et impairs.
Un, nombre impair, indique la seule force divine créatrice de tout. Il indique aussi
Pomau-Ksu comme le premier homme qui fut sur la terre d'après l'écrit de Lo-pi dans
sa Lu-se.
Par ceci, nous voyons que un est le tétragramme divin et le têtragramme humain.
Deux indique les éléments qui peuvent donner naissance : le père la mère. L'actif-
passif. L'esprit-la matière, etc. Celui-ci est le principe dit binaire.
Trois, nombre vénéré qui représente la Trinité. L'Etre suprême en trois personnes.
Il représente aussi Tien-hoang, qui domine le ciel, la terre et l'homme.
Tien-Hoang représente
TIEN
TIE
GIEN
} HOANG
d'où il résulte :
TIEN + esprit
TIE + matière
GIEN + univers
(1) M. DECRESPE, Symbolisme des chiffres dits Arabes. Paris, L'Initiation, no 1, octobre 1895, p. 34.
(2) 1. T. ULIC, Y-King, Tao-see, Tao-Te-King et la numération. Paris, L'Initiation, no 3, décembre
1897, pp. 2 11-273.
V XV XXV XXXV XLV LV
VI XVI XXVI XXXVI XLVI LVI
VII XVII XXVII XXXVII XLVII LVII
VIII XVIII XXVIII XXXVIII XLVIII LVIII
IX XIX XXIX XXXIX XLIX LIX
X XX XXX XL L LX LXX
XI XXI XXXI XLI LI LXI LXXI
XII XXII XXXII XLII LII LXII LXXII
XIII XXIII XXXIII XLIII LIII LXIII LXXIII
Les anciens, comme on peut le lire dans Boèce, voyaient dans les 9 chiffres de la
numération décimale 9 unités qui entrent dans le complément de la génération d'une
existence parfaite et heureuse :
Notre intention n'étant pas ici de faire œuvre d'érudition, nous ne nous étendrons
pas davantage sur l'histoire des chiffres, et les indications qui précèdent sont large-
ment suffisantes pour fournir à l'étudiant les notions documentaires dont il pourra
avoir besoin. Il nous tarde d'aborder la partie véritablement initiatique de la Science
des Nombres qui est une des principales sciences rattachées à la tradition cabbalis-
tique.
(1) Nous avons pris l'opinion la plus reçue dans saint Eucher, Form. Spirit., cap. XI.
PRATIQUE
______________________________________________________________________________
CHAPITRE VII
La Cabbale, tradition ésotérique des Hébreux, dont la doctrine est la base réelle de
l'initiation occidentale, fait une large place à la Science des Nombres. On peut même
dire qu'étant donnés les liens très étroits existant, dans cette tradition, entre les
nombres et les lettres, la Science des Nombres est, en réalité, le fondement même de
la Cabbale littérale et de la Cabbale pratique. On sait, en effet, que chaque lettre de
l'alphabet hébreu correspond à une force spirituelle ou cosmogonique qui, elle-
même, est exprimée par un nombre et est en relation avec un nom divin. C'est là la
base de toute la théurgie et, de toute la magie des Hébreux. Nous verrons tout à l'heu-
re comment s'y rattache également l'astrologie. La formation de l'alphabet et la pro-
duction des nombres sont assimilées à la création du monde. En vertu de la loi d'ana-
logie et de la correspondance existant entre les différents plans de l'Univers, les
Cabbalistes ont été amenés à considérer la forme, le nombre et la valeur des lettres,
non plus comme des allégories, mais comme des forces réelles. Ceci est tout à fait
légitime, et il s'agit là d'une conception universellement répandue :
« Déjà vous avez remarqué tout ce que les anciens sages ont reconnu de puissan-
ce et de mystère dans la science des nombres, écrit au XVIe siècle Josse Clichtoue,
dans son livre de la signification mystique des nombres (1). Pythagore surtout, ce phi-
losophe si célèbre parmi ses contemporains et dans la postérité, vous a paru, aidé de
la science des nombres, dissertant avec d'étonnantes lumières sur les choses de la
nature, même sur les moeurs des hommes et sur les puissances surnaturelles. Il ne
vous a pas échappé que les nombres pairs sont appelés par lui les nombres de la jus-
tice, à cause de la division égale de leurs parties jusqu'à l'unité. Or, c'est dans l'égali-
té que se trouve la raison et le complément de toute justice. Il a signalé la décade
comme la limite, la borne, la somme de tous les nombres. Il a pensé que les nombres
supérieurs à dix ne sont qu'une répétition des dix premiers, et pour cela il a attribué
une grande dignité à la dizaine. Il a dit que les nombres impairs sont analogues aux
formes des choses naturelles et les nombres pairs à la matière, d'où il a conclu que
les nombres pairs conduisent à l'intelligence des substances sensibles et les nombres
impairs à l'intelligence des choses spirituelles. J'omets que le tétragone était pour
Pythagore le, nombre de la sainteté, qualification donnée avec raison par Aristote au
carré, à cause de ses admirables propriétés qui nous aident à connaître la nature des
substances supercélestes.
Si, dans la tradition philosophique des écoles humaines, les nombres présentent
une si grande énergie, est-il à croire que les saintes lettres dont Dieu est le premier
auteur, ces mêmes nombres soient sans mystères et ne contiennent pas de hautes véri-
tés ? Certainement autant l'Ecriture sainte l'emporte en dignité sur les sciences
humaines, autant la signification mystique des nombres qui s'y trouvent est plus
auguste et plus éminente ».
L'auteur cite ensuite Boèce et saint Augustin, cités également par Corneille-
Agrippa (2), dont voici le passage.
« 'l'out ce qui a été ordonné, par la nature première des choses, dit Boèce, paraît
avoir eu pour raison la puissance des nombres ; cette puissance est le type principal
que se proposa le Créateur. De là vient la multiplicité des éléments, la succession des
temps, le mouvement des astres, la rotation des cieux. La disposition de toutes choses
a pour principe nécessaire l'enchaînement des nombres. Donc les nombres renfer-
ment dans leur nature les vertus les plus étendues et les plus sublimes. Pour le phi-
losophe qui considère combien grandes et nombreuses sont les merveilles cachées
dans les choses naturelles, malgré les effets sensibles qui nous forcent à les soup-
çonner plutôt qu'à les voir, il n'est pas surprenant que les puissances attachées aux
nombres soient d'autant plus admirables, d'autant plus efficaces, que ces nombres
sont plus formels, plus parfaits, plus identiques aux choses célestes, plus mêlés aux
substances distinctes, plus empreints de ce caractère de grandeur et de simplicité qui
les rapproche des idées divines, desquelles dépendent les forces particulièrement
réelles qu'ils possèdent.
Tout ce qui existe, tout ce qui est fait subsiste d'après certains nombres et tire de là
sa puissance. Le temps a pour base le nombre, ainsi en est-il de tout mouvement de
toute action et de toutes les choses qui sont soumises au changement des lieux, à la
succession des instants. L'harmonie des instruments et des voix se complète par des
rapports numériques qui mesurent leurs proportions et leur force. Puis les proportions
qui naissent de la comparaison des nombres se traduisent en ligues et en points qui
donnent des caractères et des figures. Enfin, toutes les formes qui existent dans le
monde naturel ou surnaturel sont astreintes à certains nombres.
Pythagore méditant sur ces choses a dit que tout subsiste par le nombre et que le
nombre détermine les vertus propres et simples des diffërents êtres. Proclus affirme
que le nombre existe en tout, différent néanmoins, dans la voix, dans la proportion
sensible, dans l'âme et dans la raison, puis dans les choses divines. Themistius,
Boèce, Averroès de Babylone adoptant le sentiment de Platon, élèvent si haut les
nombres, qu'ils sont persuadés qu'il est impossible d'aborder sans leur secours les
questions philosophiques. Ils parlent, il est vrai, du nombre rationnel et formel, non
pas de ce nombre matériel, sensible, vocal, de ce calcul vulgaire dépourvu de toute
signification métaphysique, qui n'a aucun prix aux yeux des pythagoriciens, des aca-
démiciens et de saint Augustin ; mais du rapport spirituel, des quantités qu'ils appel-
lent nombre naturel, formel, rationnel, duquel émanent les grands mystères, tant dans
les choses naturelles que dans les choses divines et célestes, ce nombre ouvre la voie
à la connaissance de tout ce qui peut être su, examiné et compris. Par lui on arrive
d'une manière très prochaine à la prophétie naturelle ; les étonnantes prévisions de
l'abbé Joachim ne doivent pas être attribuées à d'autre cause qu'à l'emploi des
nombres formels.
Les plus illustres organes de la philosophie s'accordent donc pour établir qu'il y a
dans les nombres une vertu cachée dont l'efficacité est admirable, soit pour le bien,
soit pour le mal. Tel est aussi le sentiment des auteurs catholiques. Il suffit de citer
entre les autres saint Jérôme, saint Augustin, Origène, saint Ambroise, saint Grégoire
de Nazianze, saint Athanase, saint Basile, saint Hilaire, Raban Maur et Bède.
(1) Josse Clichtoue, né à Nieuport (Flandre), docteur en Sorbonne, mort théologal de Chartres en 1543.
Cf. De Mystica numerum significatione opusculum. Parisiis, Henr. Stephanus, 1513, in-4°, 44 pp.
(2) CORNEILLE-AGRIPPA (H). La philosophie occulte ou la Magie. Paris, Chacornac, 1910-1911,
tome 1er, p. 219.
Saint Hilaire affirme, dans son commentaire sur les Psaumes, quo les Septante ont
disposé le Psautier d'après le rapport efficace des nombres et des idées. Les pythago-
riciens avaient pronostiqué beaucoup de choses par les nombres des noms, et s'il n'y
avait en cela de grands mystères, saint Jean n'aurait pas dit, dans l'Apocalyse : Que
celui qui est intelligent compte le nombre du nom de la bête, c'est un nombre d'hom-
me. Cette manière de compter est en grand honneur chez les Hébreux et les
Kabbalistes. Il faut avant tout savoir que, les nombres simples indiquent les choses
divines, les dizaines les choses célestes, les centaines les choses terrestres, le mille
les choses du siècle à venir (1).
Exemple : schin est la 21e lettre ; sa valeur numérique est donc : 2 + 1 = 3 cen-
taines ou 300.
Enfin, cinq lettres, à la fin des mots changent de forme et de valeur numérique ; ce
sont :
(1) EdmE Thomas. Histoire de l'antique cité d'Autun. Autun-Paris, 1846. Extrait de l'Introduction par
l'abbé DEvoucoux, pp. XIII-XVI.
(2) Le nombre 22 qui est celui de la beauté, donne dans sa multiplication par son nombre simple 6, le
nombre 132, indiquant la Tradition QABBALE.
Cette correspondance des lettres et des nombres constitue l'instrument essentiel de
la gematrie procédé à l'aide duquel l'initié cabbaliste est en mesure de découvrir les
mystères du texte hébreu de la Thorah (1), et sa connaissance est indispensable à la
construction et au déchiffrement des carrés magiques.
Il nous est impossible, dans cet ouvrage consacré spécialement à la Science des
Nombres, de nous étendre sur les mystères de la Cabbale. Nous croyons cependant
indispensable de donner les correspondances des 22 premiers nombres avec les
lettres de l'alphabet hébreu, avec les noms divins et leur signification symbolique en
Cabbale.
1 - Aleph
Correspond au premier nom de Dieu, Elieieh que l'on interprète par essence divine.
Les cabbalistes l'appellent celui que l'oeil n'a point vu à cause de son élévation.
Il siège dans le monde appelé Ensoph qui signifie l'infini, son attribut se nomme
Kether interprété couronne ou diadème : il domine sur les anges appelés par les
Hébreux Haioth-Nakodisch c'est-à-dire les animaux de sainteté ; il forme les pre-
miers choeurs des anges que l'on appelle séraphins.
2 - Beth
3 - Ghimel
Nom : Gadol (magnus), désigne anges Aralym c'est-à-dire grands et forts, trônes
(par eux, Dieu Tetragrammaton Elohim entretient la forme de la matière).
Numération Binah, providence et intelligence.
4 - Daleth
Nom : Dagoul (insignes), anges Hashmalim Dominations. C'est par-eux que Dieu
El représente les effigies des corps et toutes les diverses formes de la matière.
Attribut (Hesed), clémence et bonté.
5 - Hé
6 - Vau
A formé Vezio (cum splendore), 6e, ordre d'anges Malakim, chœur des vertus (par leur
ministère Dieu Eloah produit les métaux et tout ce qui existe dans le règne minéral).
AttributTiphereth, Soleil, splendeur.
8 - Heth
Désigne Chased (misericors), anges de 8e ordre, Bene Elohim, fils des Dieux
(chœur des archanges) (Mercure) ; par leur ministère Dieu Elohim Sabahoth produit
les animaux et le règne animal.
Attribut Hod, louange.
9 - Teth
10 - lod
D'où vient Iah (Deus) Attribut : Malkuth, royaume, empire et temple de Dieu ou
influence par les héros. C'est par son ministère que les hommes reçoivent l'intelli-
gence, l'industrie et la connaissance des choses divines.
Ici finit le monde angélique.
_________________________________________________________________
11 - Caph
Nom (potens). Désigne ler ciel, ler mobile, correspondant au nom de Dieu, expri-
mé par une seule lettre, c'est-à-dire la 1re cause qui met tout ce qui est mobile en
mouvement. La première intelligence souveraine qui gouverne le premier mobile,
c'est-à-dire le premier ciel du monde astrologique attribué à la deuxième personne de
la Trinité, s'appelle Metatron.
Son attribut signifie prince des faces : sa mission est d'introduire tous ceux qui doi-
vent paraître devant la face du grand Dieu ; elle a sous elle le prince Orifiel avec une
infinité d'intelligences subalternes ; les cabbalistes disent que c'est par le ministère de
Metatron que Dieu a parlé à Moïse ; c'est aussi par lui (lue toutes les puissances infé-
rieures du monde sensible reçoivent les vertus de Dieu.
Caph, lettre finale, correspond aux deux grands noms de Dieu, composés chacun
de deux lettres hébraïques, El lah; ils dominent sur les intelligences du deuxième
ordre qui gouvernent le ciel des étoiles fixes, notamment les douze signes du
Zodiaque que les Hébreux appellent Galgol hamnazeloth; l'intelligence du deuxième
ciel est nommée Raziel. Son attribut signifie vision de Dieu et sourire de Dieu.
12 - Lamed
D'où vient Lumined (doctus), correspond au nom Sadaï, nom de Dieu en cinq
lettres, nommé emblème du Delta, et domine sur le troisième ciel et sur les intelli-
gences de 3e ordre qui gouvernent la sphère de Saturne.
13 - Mem
14 - Noun
15 - Samech
Nom Sameck (fulciens, firmans), Se nom de Dieu ; étoile Mercure; Ire intelligen-
ce de Mercure, Mikael.
16 - Haïn
17 - Phé
18e nom lui correspond : Phodé (redemptor) âme intellectuelle (Kircher, 11, 227).
Cette lettre désigne le Feu, l'élément où habitent les salamandres, Intelligence du
Feu, Séraphin et plusieurs sous-ordres. Domine en été sur le Sud ou Midi.
La finale 1 ainsi figurée désigne l'Air, où habitent les Sylphes. Intelligence de l'air,
Séraphin et plusieurs sous-ordres. Les intelligences de l'air dominent au printemps
sur l'Occident ou l'Ouest.
18 - Tsadé
Matière universelle (K). Nom Tsedek (justus). Désigne l'Eau où habitent les
nymphes. Intelligence, Tharsis. Domine en automne sur l'ouest ou l'occident.
19 - Coph
21 - Shin
Nom Schadaï (omnipotens) qui signifie Dieu tout puissant attribué au second prin-
cipe de Dieu (animaux), ce qui a vie (KIRCHER), qui donne le germe à toutes les
substances végétales.
22 - Thau
La première des Sephiroth, un, c'est l'Esprit du Dieu vivant, c'est le nom béni et
rebéni du Dieu éternellement vivant. La voix, l'esprit et la parole, c'est l'Esprit-Saint.
Deux c'est le souffle de l'Esprit, et avec lui sont gravées et sculptées les vingt-deux
lettres : les trois mères, les sept doubles, et les douze simples, et chacune d'elles est
esprit.
Trois, c'est l'Eau qui vient du souffle, et avec eux il sculpta et grava la matière pre-
mière inanimée et vide, il édifia TOHU, la ligne qui serpente autour du monde, et
BOHU, les pierres occultes enfouies dans l'abîme et desquelles sortent les Eaux.
Quatre, c'est le Feu qui vient de l'Eau, et avec eux il sculpta le trône d'honneur, les
Ophanim (roues célestes), les Séraphim, les Animaux saints et les Anges serviteurs,
et de leur domination il fit sa demeure comme dit le texte ; C'est lui qui fit ses anges
et ses esprits ministrant en agitant le feu.
Cinq, c'est le sceau duquel il scella la hauteur quand il la contempla au-dessus de
lui. Il la scella du nom IEV.
Six, c'est le sceau duquel il scella la profondeur quand il la contempla au-dessous
de lui. Il la scella du nom IVE.
Sept, c'est le sceau duquel il scella l'Orient quand il le contempla devant lui. Il le
scella du nom VIE.
Huit, c'est le sceau duquel il scella l'Occident quand il le contempla derrière lui. Il
le scella du nom VEI.
Neuf, c'est le sceau duquel il scella le Midi quand il le contempla à sa droite. Il le
scella du nom VIE.
Nous avons dit plus haut que la Science des Nombres telle qu'elle existe dans la
Cabbale se rattache également à l'Astrologie. En effet sur les 22 lettres de l'alphabet
hébreu, trois, les trois «mères» se rapportent uniquement au domaine des principes ;
sept, les sept « doubles» se rapportent aux sept planètes, astrologiques ; elles sont
appelés « doubles» et cela se conçoit aisément, puisque les influences planétaires
agissent à la fois en bien et en mal ; enfin 12 lettres, les douze «simples» correspon-
dent aux signes du Zodiaque. Nous avons vu que chaque lettre, est, dans un certain
plan, un nombre, il est donc évident que les nombres eux-mêmes participent de la
correspondance qui existe entre les lettres et les astres. C'est ce que fait ressortir le
tableau ci-dessous.
Pour étudier en détail cet aspect de la Science des Nombres, il nous faut encore
avoir recours au Sepher lesirah qui nous donne les correspondances astrologiques
ainsi que celles admises par la Cabbale entre les lettres (et par conséquent les
nombres) et les parties du corps humain.
« L'Unité, premier principe de tout être, tant spirituel que temporel appartenant au
Créateur divin.
Telle est, en fait d'aritmosophie, la doctrine de celui qui fut l'initiateur premier de
notre Vénérable Maitre Louis Claude de Saint-Martin.
Comme nous l'avons déjà dit plus haut, l'initiation martiniste utilise le langage
symbolique des nombres et son étude y tient une place importante : c'est ainsi qu'à
l'initié du premier degré, les luminaires et leur disposition enseignent la doctrine éso-
térique de l'UNITé, la loi du Ternaire et ses rapports. A l'initié du deuxième degré, le
symbolisme profond des deux colonnes donne la clef des oppositions dans la nature
tout entière : ces colonnes, de couleurs différentes quoique d'essence identique, oppo-
sées l'une à l'autre en apparence, viennent s'harmoniser dans l'unité du ternaire inter-
médiaire, la table d'initiation éclairée de son triple ternaire lumineux. C'est l'initiation
seule qui permet de trouver par la connaissance des lois de l'équilibre, le terme com-
mun qui relie tous les opposés. Enfin, à l'initié du troisième degré la signature dis-
tinctive de l'ordre S I indique à elle seule tous les développements du rituel
symbolique. Les points disposés en deux triangles opposés figurent la disposition des
luminaires et leur situation symbolisant le ternaire dans les trois mondes.
L'opposition des deux lettres S et 1, et l'opposition des deux triangles montrent à
tout oeil perspicace les deux colonnes dans leur position active (lettre) et passive
(points), opposition verticale et opposition horizontale.
(1) Le texte du Traité de la Réintégration des Etres porte bien " opposé », mais il est probable qu'il
s'agit là d'une coquille et qu'il faut lire " apposé ». (N. de l'Ed.).
CHAPITRE VIII
L'étude des Nombres joue un rôle considérable dans les ouvrages mystiques et
nous allons aborder un des deux problèmes intéressants posés par cette étude.
Le premier problème qui nous occupe est celui concernant la Chance, mot
magique qui émeut les esprits les plus sceptiques.
Il y a des gens qui ne croient ni à Dieu ni à Diable mais qui croient fermement à
la Chance, à la veine et, aussi à la guigne et à la déveine.
Or, la Chance existe parfaitement, on peut même la fixer si elle fuit, l'appeler si
elle s'éloigne et la constater quand elle approche.
Mais comment ?
Il y a trois facteurs qui président à la fixation ou retour de la Chance : la Volonté
humaine, la Providence et la Fatalité. La Chance est donc un problème véritable,
capable d'intéresser toute âme avide des choses mystérieuses comme tout esprit posi-
tif et désirant se rendre compte de l'origine des forces terrestres.
Chaque être humain possède un nombre caractéristique qui donne la clef de sa for-
mule de Chance, ou les raisons de certaines Malchances. Ainsi plusieurs personnes
ont remarqué qu'un certain nombre accompagnait toujours les actes les plus impor-
tants de leur vie, et ce nombre est celui qui caractérise justement ces personnes. Mais
il en est d'autres, ennemis par principe de toute superstition ou trop occupés d'autre
part, qui n'ont pas eu à faire des remarques de ce genre.
Comment dans ce cas, trouver son nombre caractéristique ?
C'est ce que nous allons nous efforcer de montrer.
Tout d'abord, il faut noter soigneusement la date de naissance, surtout la date du
mois. Ainsi, dans beaucoup de cas, une personne née un treize aura ce nombre
comme signe de Chance dans sa vie.
Ensuite, il faut noter les événements vraiment importants de la vie et comparer les
dates avec la date de naissance.
Enfin si ces moyens n'étaient pas nets comme résultats, il suffirait de prendre l'al-
phabet avec ses rapports numéraux et de remplacer chaque lettre du nom de famille
et de chaque prénom par son chiffre, puis de faire l'addition totale et la division du
,total obtenu par 9.
Le chiffre restant représente le nombre cabbalistique.
D'autre part, les jours de la semaine présidant aux naissances sont un guide assez
utile pour la détermination de la planète dominante.
En retenant bien le jour qui a présidé à votre naissance, vous aurez des indications
précieuses pour fixer le nombre de la Chance (1).
(1) En ce qui concerne les loteries, nous renvoyons le lecteur au chapitre § IV du Traité méthodique
de Magie pratique par PAPUS, chapitre intitulé : La Magie des Nombres et les loteries.
CHAPITRE IX
1871
17
1888
On continue de même:
1888 = 25
25
1913
14
1927
1871 7 et 1 = 8
8
1879
1879
16
1895
14
1909
9
1918
Les dates que nous venons d'étudier sont celles de la fondation de l'Empire
d'Allemagne et des dérivées.
D'après ces méthodes, examinons maintenant la vie de l'Empereur Guillaume Il.
1859
14
1873 puis : 1883-1894-1907-1914-1919-1929-1940.
L'addition du dernier nombre seul nous donne :
1859-1868-1876-1882-1884-11888-1896-1902-1904-1908-19161922-1924-1928-
1936-1942.
.Ce qui est intéressant à étudier ce sont les chiffres qui reviennent pareils ou très
rapprochés dans différentes séries.
De nouvelles études permettraient de savoir comment déterminer dans ces années
d'une existence lesquelles sont favorables et lesquelles sont défavorables. Les
nombres pairs ou Impairs et l'astrologie joueraient ici un grand rôle mais cette étude
sortirait du cadre du présent travail. Que chacun se mette à l'œuvre et fasse an moyen
des nombres son horoscope personnel. Nous allons en donner un exemple en prenant
notrepropre date de naissance, soit 1865.
Révolution zodiacale de l'horoscope : Dernier chiffre.
(1) Papus est mort physiquement en 1916. Il est curieux de constater que les Nombres indiquaient
cette période comme une date importante pour lui (Ph. E.)
CHAPITRE X
La langue des Nombres est presque inconnue des chercheurs de notre époque. On
commence seulement à en balbutier l'alphabet. Pourtant ce langage mystérieux est
une clef active (les prophéties concernant les individus, les familles et les Etats.
Beaucoup de recherches ont été accomplies à ce sujet. Nous signalerons seulement à
la sagacité des lecteurs deux ouvrages importants :
Le premier de ces deux ouvrages est intitulé : Recherches sur les fonctions provi-
dentielles des Dates et des noms dans les annales de tous les Peuples. Publiée ano-
nymement, cette oeuvre remarquable a été écrite par François Jean-Baptiste
MOUESAN comte de LA VILLIROUET (1). Le sujet exposé dans ce remarquable traité
est entièrement neuf ainsi que sa méthode qui est exposée très clairement et avec une
simplicité parfaite. L'ouvrage devint rare dès son apparition, et cela parce qu'il dévoi-
le entièrement le sens providentiel de la Science des Nombres, et que ce n'est pas -
une étude purement théorique mais un merveilleux système scientifique dégagé des
milliers de faits apportés par l'histoire universelle.
En voici les principaux extraits ainsi qu'une partie de la conclusion.
1° Il existe un rapport constant entre le nombre effectif des chefs d'un Etat quel-
conque, ou des princes d'une dynastie, et la somme des chiffres soit de la première
ou de la dernière date, soit de ces deux dates réunies.
1. FRANCE.
A. MÉROVINGIENS... 13.
1. Avènement du 1er mérovingien, CLODION (2), en 427, année dont les trois
chiffres, 4, 2, 7, étant additionnés, font .... Treize.
2. Avènement de CLOVIS, vrai fondateur de la monarchie, en 481 ;
somme des chiffres 4, 8, 1, comme ci-dessus Treize.
3. Avènement de CHILDÉRIC II, dernier des rois non fainéants, année 670 (3) ;
encore Treize
(1) Paris, Dumoulin, 1852, in-8, VI-294 pages. L'auteur est né à Lamballe le 24 juin 1789. Signalons
aux érudits qu'il existe une, suite aux Recherches sous le titre de: Le roi Jésus monarque universel et
divin-soleil de l'Humanité, ou l'Histoire considérée à un. point de vue nouveau. Rennes, 1873, in-8.
De La Villirouet est encore l'auteur de : Les chiffres du règne de Napoléon, ou l'histoire d'hier et d'au-
jourd'hui. Rennes, 1870. (Note de l'édit.)
Sommes
1. ClODION 427 13
2. MÉROVÉE 448 16
3. CHILDÉRIC 1 458 17
4. CLOVIS 481 13
5. CHILDEBERT 511 7
6. CLOTAIRE 1 558 18
7. CARIBERT 561 12
8. CHILPÉRIC 1 567 18
9. CLOTAIRE II 584 17
10. DAGOBERT 1 628 16
11. CLOVIS II 638 17
12. CLOTAIRE III 655 16
13. CHILDERIC II 670 6, plus 7 égale ...........13
Treize rois.
OBSERVATION. Pour l'application de la règle posée, une seule des dates extrêmes
suffirait; et en voici trois et même quatre, en y comprenant l'année 742 de Childéric
111, qui reproduisent exactement le nombre Treize : quadruple résultat d'autant plus
frappant que chacune des dix époques intermédiaires donne une somme différente.
___________
Rapport combiné des Lettres, des Nomset des Chiffres des années,
au nombre des Souverains.
Les éléments alphabétiques des noms du premier et dit dernier pri ince d'un empi-
re ou d'une dynastie, sont comptés séparément, soit combinés avec la somme des
chiffres des époques extrêmes, correspondent touiours à la suite entière des souve-
rains de cet empire, et de cette dynastie. Voici des preuves multipliées de ce nouveau
rapport
1. FRANCE.
1. HISTOIRE ANCIENNE.
A. HISTOIRE SAINTE
JUDA, un des douze fils de Jacob, vend son frère JOSEPH, nom qui signifie
SAUVEUR
JUDA,, un des douze fils spirituels, ou disciples du vrai Jacob, vend son frère et son
maître Jésus, dont le nom présente le même sens que celui de Joseph.
2. JACOB, JOSEPH. - JACOB.... JOSEPH
Dans l'ordre généalogique, comme Joseph succède à son père Jacob, ainsi Jacob,
aïeul de Notre-Seigneur, se trouve suivi (de Marie et) de Joseph.
3. JOSUÉ. --- JÉSUS.
Josué (anagramme, Jésu) ou Jésus, mettant les Hébreux en possession de Chanaan,
correspond à Jésus, introducteur du peuple choisi des élus, dans la véritable Terre
promise.
Les signes numériques d'une époque extrème, pris selon leur valeur absolue et
dans leur ordre de position respectif, ont chacun un sens prophétique qui leur est
propre.
En d'autres termes, chaque chiffre est, en particulier, un écho vrai, un moniteur
fidèle de l'avenir, qui annonce les règnes les plus importantes, ainsi que les événe-
ments les plus caractéristiques d'une nation ou d'une famille souveraine.
Cette quatrième loi soutiendrait encore, avec avantage, l'épreuve d'une vérification
générale et approfondie. Afin de ne pas fatiguer l'attention, nous n'en donnerons que
quelques exemples, qui suffiront pour mettre sur la voie ceux des lecteurs qui vou-
draient l'examiner plus en détail.
La date certaine du premier partage qui divisa les provinces romaines en deux
empires distincts, est l'ANNÉE 364, où l'Occident échut à Valentinien 1. Nous disons
que chacun des trois signes 3, 6, 4, de cette date, étant étudié dans le rang qu'il occu-
pe, nous paraît désigner expressément une époque, un règne ou un fait d'une impor-
tance spéciale.
Donnons d'abord, pour être clair, la succession nominale des empereurs
d'Occident.
Trois... Le premier chiffre, 3, indique qu'il faut compter trois empereurs, pour arri-
ver à une époque culminante, au règne du grand THÉODOSE.
Six... Le deuxième chiffre, 6, annonce : 1° Qu'on doit compter six
empereurs,depuis Théodose : ce qui conduit à une époque INVERSE, au règne du
méprisable Olybrius, dont l'apparition de quelques mois, suivie d'un dernier inter-
règne, fut le signe avant-coureur de la chute définitive ; 2° que le sixième, depuis le
premier compris, est Valentinien Il Mont le règne de 20 ans et les exploits du célèbre
Aétius jetèrent un dernier éclat sur l'agonie de l'empire Romain.
Quatre... Avertit de passer, en premier lieu, au quatrième successeur d'Olybrius
inclusivement, c'est-à-dire, à Romulus Augustule, qui fut le dernier des Césars
d'Occident ; 2° au quatrième successeur du premier des Valentinien, à l'empereur
Honorius, qui régna 28 ans, et sous lequel Rome fut prise et saccagée deux fois par
Alaric. En effet, après Théodose, VALENTINIEN III et Honorius sont les seuls chefs
de l'empire dont le règne soit pour l'histoire de quelque intérêt ; de même qu'Olybrius
et Augustule accomplissent la fin humiliante des destinées de la Ville éternelle.
____________
I. CLOVIS.
ANNÉES RADICALES
COINCIDENCES
1° A . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .465
Ajoutez sa somme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .15
Vous avez la première année du règne . . . . . . . . . . . . . . . . . . .480 81
2° Ajoutez la sous-somme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .6
486
Victoire de Clovis à Soissons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .486
Avènement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .481
Somme radicale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .15
3° Victoire de Tolbiac, conversion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .496
Somme radicale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .15
4° Mort de Clovis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .511
481
Sous-somme de 15 multipliée par 2 = 6 ...12 . . . . . . . . . . . . . . .12
5° Mariage de Clovis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .493
Somme radicale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .15
6° Victoire de Vouillé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .508 507
__________________
SIXIÈME CLASSE DE PHÉNOMÈNES (1)
1. HISTOIRE ANCIENNE.
1. JUIFS.
Voyons maintenant le résultat de l'inversion des deux années extrêmes 1491, 588.
Quand la suite entiére des souverains d'un État ou des chefs d'une société quel-
conque, présente une nomenclature considérable qui dépasse les bornes ordinaires,
afin d'en déterminer le chiffre vrai, il faut, en premier lieu, prendre le nom du fonda-
teur fondateur ou, à son défaut, le nom final, et en, compter toutes les lettres ;
2° additionner entre elles autant de dates, en commençant par l'année radicale,
qu'il y a, d'éléments alphabétiques dans le nom primitif. Cette opération complexe
reproduira exactement le nombre même des chefs qui se sont succédés depuis le com-
mencement jusqu'à la fin.
Cette combinaison nouvelle des noms propres avec les années, est un fait des plus
inattendus : mais, avant d'en déduire, les preuves, nous devons d'abord faire observer
que, pour arriver à un résultat rigoureux, il est indispensable que la succession soit
certaine. Or, cette certitude positive est un élément qu'on chercherait en vain dans les
annales antérieures à l'ère chrétienne, et qui n'existe pas, même dans la plupart des
nomenclatures des histoires modernes. Nous dirons, en second lieu, que la règle n'est
pas applicable, quand la succession chronologique est peu nombreuse ; car on doit
comprendre que la somme des dates atteindrait, en pareil cas, un nombre trop élevé.
Troisièmement, c'est encore ici le lieu de rappeler que l'orthographe des noms
propres est une difficulté embarrassante, puisqu'il conviendrait que chaque nom fût
écrit dans la langue à laquelle il appartient. Il s'ensuit que cette dernière loi ne doit
régir qu'un nombre de séries assez limité Mais, d'un autre côté, comme elle est plus
compliquée que les précédentes, plus les anneaux de la chaîne sont multipliés, plus
la précision des rapports doit surprendre ; précision inouïe, comme on va le recon-
naître dans les divers rapprochements qui suivent.
Essayons une première application aux 81 grands prêtres dont les noms se trouvent
consignés dans les annales juives. Il s'agit donc de prendre le nom du premier de tous,
qui est AARON, composé de CINQ LETTRES, de compter les CINQ PREMIÈRES DATES ou
les années des CINQ PREMIERS pontifes hébreux, et de vérifier si la somme de ces dates
reproduira 81. Mais, ici, on se trouve arrêté tout court par une difficulté insurmon-
table. Les années des quatrième et cinquième pon tifes, ABIZUÉ et BOCCI, qui exercè-
rent sous les Juges, sont absolument inconnues. L'absence de ces éléments néces-
saires oblige par conséquent d'opérer sur l'autre point extrême de la nomenclature,
fermée par PHANIAS ou PANASUS, 81e et dernier grand prêtre, dont les deux noms
contiennent chacun huit lettres
PHANNIAS PHANASUS
8 8
La règle ci-dessus demande donc que nous comptions aussi huit dates, en partant
de celle de Phannias, pour remonter jusqu'à la huitième.
Années
de
l'avènement
____ Sommes
____
______________
« Si toutes les lettres d'un nom, si tous les signes numériques d'une époque, sont
invisiblement pénétrés d'un principe de vie, c'est-à-dire, d'un germe et d'une pensée
d'avenir ; si leur signification et leur valeur propre récèlent un élément prophétique,
à plus forte raison, les faits eux-mêmes, les personnages auxquels se rapportent ces
noms et ces dates, doivent-ils participer du même caractère. Car c'est la puissance
figurative, c'est l'esprit de divination, qui, assimilé et incorporé aux choses et aux per-
sonnages historiques, par l'union la plus intime, doit descendre jusqu'aux simples
signes de ces choses, de ces personnages, et non pas venir d'abord de ces signes, pour
se communiquer aux faits qu'ils expriment et dont ils dépendent. Tel est l'ordre natu-
rel et nécessaire de cette génération. Or, s'il en était véritablement ainsi, l'histoire tout
entière serait une réflexion Continue de l'avenir dans le passé, un miroir figuratif des
temps futurs, un système universel de types et de prédictions, un ensemble harmo-
nieux d' allusions et de rapports dont le rayonnement infini graviterait surtout vers
certaines époques qui domineraient toutes les autres. Voilà où conduisent les fils de
l'induction et les règles de l'analogie. Tel est aussi le résultat général et définitif de
nos recherches sur les fonctions des nombres» (2).
Le second ouvrage dont nous publions un long passage à pour auteur le major
ROBERT BRUCK, et pour titre : Manifeste du Magnétisme du Globe et de l'Humanité (1).
Robert Bruck fut un génie méconnu de sa génération et actuellement bien oublié ;
et cependant toute son oeuvre est là (2) pour montrer l'exactitude presque absolue de
la loi historique et physique posée par lui. En voici l'exposé :
Il démontre de façon positive et irréfutable que la Terre est parcourue par des cou-
rants magnétiques suivant la direction approximative des méridiens. Les influences
météorologiques et astronomiques modifient la vitesse de ces courants, qui par suite
diffèrent sur tous les points de la surface du Globe. Il se trouve donc qu'il existe un
méridien magnétique où la vitesse est maxima. Ce courant maxima se déplace de
l'Orient vers lOccident en subissant des fluctuations hebdomadaires, mensuelles,
quadriennales, seizennales, quinquaséculaires, etc.
Ces courants ont une action très marquée sur l'intensité de la vie végétatives ani-
male, intellectuelle ; cette influence est rendue évidente par des observations en
nombre presque infini, et l'histoire démontre que là où passe le courant magnétique
à vitesse maxima, la civilisalion et la puissance des peuples dont il active le sol attei-
gnent aussi leur plus grand développement.
Chaque 520 ans. environ, la domination passe chez les blancs, d'un peuple à l'autre,
en suivant les lois de remplacement par lesquelles a passé la race tout entière.
Une nation qui parcourt le cycle complet de ses destinées met 520 ans à atteindre
sa période la plus haute d'élévation et 520 ans à redescendre progressivement.
Chaque période de 520 ans comprend 32 périodes de 16 ans, plus 2 périodes de 4
ans, une au commencement, l'autre à la fin du cycle.
Ces périodes de 16 ans correspondent aussi à des changements dans la distribution
des dominateurs de l'humanité blanche, et, par suite, à des luttes meurtrières plus ou
moins intenses entre eux.
Mais n'anticipons pas et laissons parler le major Bruck.
(1) Ou résumé succinct du magnétisme terrestre et de son influence sur les destinées humaines.
Bruxelles. Guyot, 1866, pp. 141 à 180.
(2) Robert Bruck, major du génie belge, né à Dirkirch (Luxembourg), est mort à Ixelles, le 21 février
1870. Il est l'auteur de : Electricité ou Magnélisme du Globe terrestre. Bruxelles, Delevingue et
Callewart, 3 vol. gr. in-8 ; L'Origine des Eloiles filantes. Bruxelles, Guyot, 1868, gr. in-8 ; Etude sur
la physique du globe. Bruxelles, Macquardt, 1869, gr. in-8 ; L'Humanilé, son développement, sa
durée. Bruxelles, 1864, 2 vol. gr. in-8. (Note de l'éd.)
Le corps de l'homme n'est, à proprement parler, qu'une machine Ou un instrument
entretenu par la circulation du sang et par celle du fluide nerveux. Quel est le pro-
pulseur du sang et de la circulation nerveuse ? Ce propulseur, dit le Magnétisme, doit
être indépendant de la volonté, de l'homme, puisque celui-ci vit matériellement
quand il dort.
Le propulseur du sang, c'est le cœur agissant comme pompe aspirante et foulante,
dit la Physiologie. Je le voudrais bien, mais il me semble d'abord que cette petite
pompe aspirante et foulante possède un pouvoir d'injection si puissant, qu'il serait
difficile de ne pas y soupçonner quelque chose de vital. Ensuite, admettant la pompe,
je demanderai où est le pompier ? La respiration, dites-vous, fait fonctionner la
pompe alors, qu'est-ce qui fait respirer ? La pompe ! c'est un cercle vicieux. Si la
pompe fait respirer, la respiration ne fait pas pomper. S'il y a action réciproque, va et
vient, oscillation ou mouvement de balancier. il faut un agent moteur ou propulseur
pour entretenir le mouvement.
C'est le système nerveux qui fait fonctionner la machine humaine; le magnétisme
terrestre est le propulseur. Voilà ce qu'établit scientifiquement le Magnétisme du
globe et ce que prouvera historiquement l'Humanité.
Cette dernière établira, jusqu'à l'évidence, que l'humanité s'est développée par
périodes quinquaséculaire, et que ces périodes sont précisément celles de la révolu-
tion du système magnétique séculaire.
Depuis les temps historiques, il y eut toujours un peuple au premier plan de l'hu-
manité, un peuple Initiateur ou civilisateur, exerçant pendant une période d'environ
cinq siècles une action prépondérante et dominante, physique et morale, sur tous ses
voisins.
Ce peuple et ses voisins forment le noyau de l'humanité; sa capitale en est le centre
d'action principale, celui de la civilisation de la période.
Les peuples qui occupèrent ainsi successivement la première place comme
conducteurs ou chefs furent : 1° les Babyloniens ; 2° les Egyptiens ; 3° les Juifs-
Phéniciens , 4° les Grecs ; 5° les Romains ; 6° les Franks ; 7° les Catholiques-
Monacaux (1) ; 8° les Français ou Gallicans.
Ces peuples débutèrent vers -2284 et terminèrent leurs huit périodes en 1830.
Divisez 2284 + 1830 par huit, et vous obtiendrez cinq cent quinze ans pour la durée
de chaque période de civilisation, c'est-à-dire à un an près, la durée de la période
magnétique quinquaséculaire de 516 ans.
Le chiffre 2284 étant historiquement peu sûr, prenez -750 pour la fondation de
Rome, ajoutez-y 1830, fin de la période française; divisez 750 + 1830 = 2580 par
cinq, et vous aurez cette fois très exactement la période séculaire magnétique de cinq
cent seize ans.
Examinez attentivement l'histoire, et vous verrez que la période a été de même
durée pour tous les peuples-chefs. Cela devait être ainsi !
Je vous donnerai tous les éclaircissements désirables sur ce point, si vous voulez
bien me suivre un instant.
(1) Papauté.
LES APOGÉES DES PÉRIODES HUMANITAIRES.
Le centre du règne de Salomon est en avance de douze ans sur le passage du pôle
sur Jérusalem et correspond au passage du pôle sur le centre des possessions juives
plutôt qu'à son passage sur leur centre d'action, qui en occupe la limite occidentale.
Le puissant apogée romain, plus occidental qu'oriental, s'allongeant, est un peu en
retard.
Le règne énormément et anormalement allongé de Louis XIV (72 ans), dépasse de
32 ans la durée ordinaire des apogées qui est de 40 ans.
Louis XIV commence exactement avec l'époque de l'apogée, en 1643, mais cette
époque ne s'étend que jusqu'à 1683, année de la révocation de l'Edit de Nantes.
Voilà les seules irrégularités insignifiantes qu'offre la marche parallèle des apogées
des civilisations et des passages des pôles, irrégularités que ces passages expliquent
d'ailleurs immédiatement.
La moyenne durée 520 ans qui sépare les apogées, comprend la période de 516
ans, plus le déplacement du centre d'action d'une période à la suivante.
Le centre moyen des règnes d'apogée correspond exactement au passage moyen du
pôle magnétique sur les centres de civilisations.
Voilà pour les apogées politiques.
(I) La participation de la France à l'apogée européen ou l'apogée gallicanoeuropéen.
(2) L'apogée français pur.
(3) En étudiant ce tableau, on remarque d'abord que le centre de civilisation se déplace en suivant la
marche du Soleil par rapport à la Terre, c'està-dire d'Orient vers l'Occident, ensuite que l'apogée de la civi-
lisation et de la puissance, pour un peuple, correspond à l'arrivée du pôle magnétique sur sa capitale.
En poursuivant ce tableau, établi sur la période de 520 ans, on voit que le prochain très grand chan-
gement de capitale de civilisation arrivera vers l'an 2140 ou 2147, environ.
Voici maintenant comment se présentent les apogées philosophiques :
En supposant que A représente le centre du règne ou le milieu de la vie du chef
philosophe de la période, B, la date correspondante, et C, le passage du pôle séculai-
re magnétique, on formera le tableau suivant :
Le Christ avait trente ans, l'année exacte, 30 (1578), du passage du pôle sur l'axe
de la vallée europo -asiatique, où il prêchait.
Thucydide et Socrate avaient chacun trente ans, en - 441 (1623) l'année centrale du
passage du pôle sur Athènes.
Tacite avait trente ans en 83 (1631) l'année centrale du passage du pôle sur Rome.
Suger avait trente ans en 1115, l'année centrale de l'apogée catholico-monacal.
Bossuet avait trente ans en 1657, année du passage du pôle sur Paris, si l'on fait
abstraction du déplacement par périodes seizennales.
Quatre des cinq chefs-historiens des cinq dernières périodes humanitaires avaient
trente ans l'année du passage du pôle sur le centre de la civilisation dont ils étaient
les représentants. Le cinquième appartient à la période perturbée ou anormale des
Franks, qui est elle-même une exception, c'est-à-dire une civilisation teutonique éga-
rée au milieu des civilisations celtiques, comme on le verra plus loin.
Si c'est là du hasard, il faut convenir que le hasard est parfois bien étrange.
Les chiffres cités plus haut, leur correspondance avec les apogées, la coïncidence
de ceux-ci avec les passages du pôle magnétique, établissent irrécusablernent la liai-
son intime et la dépendance des mouvements magnétiques et des mouvements huma-
nitaires.
L'Humanité développe et détaille cette liaison, et en tire des conclusions. Elle éta-
blit toutes les phases et toutes les époques marquantes de la période séculaire, avec
leurs tempéraments et les conséquences de ces tempéraments : les esprits, les carac-
tères, les aptitudes, les allures et les tendances qui se reproduisent identiquement et
invariablement de période en période.
Les régions terrestres placées sous le passage du pôle magnétique séculaire, sont
momentanément sous l'influence de la circulation magnétique la plus énergique ;
c'est-à-dire de celle qui est à la fois la plus dense et la plus active ; c'est donc l'éner-
gie ou la puissance magnétique qui fournit au peuple et à l'humanité l'énergie, la puis-
sance physique et morale.
C'est là un premier fait incontestable.
Un second fait, aussi peu sinon moins contestable, est la durée de la durée de la
période de civilisation.
Troisièmement, un peuple-chef ne gouverne et ne dirige l'humanité que durant une
période de civilisation quinquaséculaire. Quand cette période est finie, le rôle initia-
teur de ce peuple-chef cesse, et il doit céder la place à un autre, quoi qu'il fasse, car
nulle puissance humaine ne peut s'opposer aux forces et aux lois physiques, non plus
qu'aux forces et aux lois morales du monde.
L'accord des mouvements magnétiques qui dominent toutes les forces physiques
de la terre avec les mouvements moraux, historiques, politiques et religioso-philo-
sophiques, prouve jusqu'à l'évidence que les forces physiques sont à la disposition de
l'esprit du monde.
La coïncidence des situations morales et politiques, bien déterminées avec les posi-
tions magnétiques importantes, dont je viens de montrer les deux principales, se sou-
tiennent à travers toute la période séculaire de civilisation, dans laquelle il existe
d'autres époques bien marquées, en dehors de celles de la rénovation et (le l'apogée...
Les modifications sont seizennales et quadriennales.
Les situations morales et politiques se règlent si bien sur le mouvement magné-
tique seizennal, que celui-ci fait généralement disparaître et remplacer les chefs poli-
tiques tels que les empereurs, les papes, les rois ou princes régnants quelconques.
Comme le vrai est quelquefois invraisemblable, et que ce qui précède peut paraître
extraordinaire ou paradoxal, je dois m'expliquer catégoriquement.
Les derniers mouvements magnétiques seizennaux 1831, 1847 et 1863 nous sont
les mieux connus par les faits et seront les premiers. reconnus exacts.
En partant du centre 1847 vers l'avenir et en remontant vers le passé on établit le
mouvement seizennal général suivant :
1847; 1863; 1895; (1379); 1395; 1411; 1427; 1443; 1459; 1475; 1491; 1507; 1523.
1847; 1831; 1815; 1799; 1783; 1767; 1751; 1735; 1719; 1703;1687; 1671; 1655 ;
1639; 1623; 1607; 1591; 1575; 1559; 1543; 1527; 1511; 1495.
En montant et en descendant avec le mouvement seizennal,à partir de 1847 vers la
position initiale, on arrive à 1507 et à 1511, parce que la période quinquaséculaire de
516 ans contient trente-deux périodes seizennales, plus une période quadriennale qui
doit se perdre. Elle se perd en avant de la position initiale de 1491 à 1495, ou de 1507
à 1511. Pour cette raison, ces deux périodes quadriennales d'ouverture de la Période
quinquaséculaire et d'entrée dans la rénovation et dans la grande phase d'action
humanitaire, sont fortement perturbées.
Cela étant, voici le mouvement politique de la dernière période humanitaire galli-
cane, dirigé et dessiné par les règnes des rois du Peuple-chef ou de la France :
A, représente le début réel du règne, B, la correspondance quinquaséculaire, C, les
mouvements magnétiques quadriennal, biquadriennal ou seizennal, soulignés par un,
deux ou trois traits. A
___ B
___ C
___
Ce tableau renseigne tous les traités de paix de la dernière période séculaire depuis
le centre de la rénovation jusqu'à celui de la transformation. Or nul ne contestera que
les traités de paix exercent une influence sur les allures politiques des peuples et
qu'assez généralement ce sont des actes qui ont pour objet, soit d’ouvrir, soit de fer-
mer une période d'action.
Six traités sur seize changent les allures politiques du peuple-chef de la dernière
période séculaire durant les mouvements magnétiques seizennaux-généraux, tandis
que les trois seizièmes des probabilités n'exigent que trois coïncidences. Le rapport
des coïncidences réelles à celles probables est aussi fort pour les traités de paix que
pour les changements de règnes.
Trois des seize traités ci-dessus appartiennent aux trois dates absolument fonda-
mentales 1525, 1631 et 1783. Le traité de Troyes en 1420 complète la coïncidence
pour les quatre dates fondamentales ou initiales, comme suit :
(1) En poursuivant la liste de ces dates données par la période de 16 ans, nous obtenons : 1783-1799-
1815-1831-1847-1863-1879-1895-1911-1927-1943.
Chacune de ces périodes de 16 ans étant composée de quatre périodes de 4 ans, nous obtiendrons, en
partant de 1863, les dates suivantes : 1863-1867-1871-1875-1879-1883-1887-1891-1895-1899-1903-
1907-1911 -1915-1919-1923-1927-1931-1935-1939.
Les grands changements dans l'équilibre des humanités composant la race blanche se produisent à
l'une de ces époques.
Les pestes sont des accompagnements constants des grands mouvements magné-
tiques et politiques, et elles ont pour compagnons inséparables les famines, les
guerres, les convulsions politiques et les perturbations physiques, les tremblements
de terre, les éruptions volcaniques, etc. Les époques les plus puissantes et les plus
splendides sont celles des plus grandes convulsions et des plus grandes perturbations;
ce sont les apogées. Aucun apogée ne le prouve mieux que le dernier, celui de 1631.
Cependant les apogées grec, romain, frank, et catholique ne furent pas sous le rap-
port volcanique moins remarquables que le dernier apogée français. Celui-ci com-
mença en 1610 avec une colossale éruption de l'Etna, prolongée sans interruption
pendant dix ans. Son année centrale, 1631, fut signalée par le principal fait volca-
nique européen connu, par la réouverture quinquaséculaire du Vésuve, resté muet
pendant toute la période catholique et qui reprit ses fonctions l'année même de l'arri-
vée du pôle dans la position initiale méridienne d'Europe dont le Vésuve et l'Etna font
partie, après cinq siècles de silence et après six mois de secousses violentes.
L'Etna, qui avait ouvert l'apogée européen en 1610, le ferma en 1643, après avoir
signalé le passage central par une éruption quadriennale en 1634. Ces éruptions de
l'Etna sont toutes signalées comme colossales.
En 1138 (1654), le mouvement seizennal de clôture de l'apogée catholique fut
signalé par une éruption du Vésuve également renseignée comme colossale.
Dans l'année 1631, déjà citée, le peuple-chef et la tête momentanée septentrionale
de l'humanité, sunissent à Bernwald, pour accomplir la mission de la période, l'af-
franchissement définitif de l'idée chrétienne au premier, deuxième et troisième degré,
la suprématie du gallicanisme, l'indépendance de l'anglicanisme et la tolérance du
teutonisme, trois conquêtes arrachées par les armes au catholicisme, qui reçut un
coup mortel et recula de cinq siècles en même temps que l'empire d'Allemagne,
deuxième terme teutonique qui devait finir avec la période, fut tué. Cette mission fut
accomplie la même année centrale dans les plaines fatidiques du teutonisme, à
Leipzig, par celui qui était alors le chef moral et militaire de l'Europe, par Gustave-
Adolphe, au milieu de la plus épouvantable. peste européenne que l'histoire ait enre-
gistrée.
C'est vers cette même année que Descartes débuta (Traité du monde, 1633) et que
Galilée produisit son œuvre capitale: les quatre dialogues sur les systèmes du monde
de Ptolémée et de Copernic.
Les apogées catholique et frank nous sont moins connus : il est probable cependant
que l'on trouverait des faits analogues si on compulsait les chroniques vers 1115 et
599.
Quant aux accompagnements obligés des apogées dans les périodes grecque et
romaine, on les trouve parmi les faits principaux enregistrés par l'histoire, et qui sont :
La destruction d'Herculanum et de Pompéi et la mort de Pline, l'un des deux chefs
moraux de l'apogée romain (1) ouvrant avec Titus la période quadriennale centrale
79-83 (1627-1631) de cet apogée, au milieu d'une peste effrayante.
La peste qui enleva Périclès, en - 429 (1635), clôtura la période quadriennale cen-
trale de 425-429 (1631 à 1635), la deuxième année de la guerre du Péloponèse au
centre des splendeurs morales et de la toute-puissance grecque.
Ainsi :
(1) Les deux chefs moraux romains en dehors du mouvement chrétien sont Pline et Tacite.
marquent le mouvement quadriennal du passage du pôle magnétique sur l'axe du faîte
méridien central européen et des apogées européens depuis vingt-cinq siècles, depuis
la période grecque jusqu'à nos jours.
(1) On voit que Bruck a pu annoncer, dès 1866, les victoires certaines de la Prusse.
Le numéro quatre, provocateur comme le numéro un, ne rêvant que guerre et car-
nage, reçoit tous les coups et sort mutilé de toutes les bagarres de la période, à la fin
de laquelle il disparaît.
C'est le numéro deux régnant qui tue le numéro quatre. Il est secondé dans sa tâche
par les numéros un et trois.
Un nouveau numéro un se prépare durant la période, pour être prêt à prendre la
place du numéro quatre, au moment de la sortie de ce dernier du mouvement poli-
tique universel.
Les peuples un et deux en premier terme gagnent, et les trois et quatre en deuxiè-
me terme perdent forcément dans toutes les comotions (sic) politiques ou dans les
luttes à main armée. Ces luttes développent et fortifient les peuples un et deux, en
premier ternie; elles épuisent et détruisent les peuples trois et quatre, en deuxième
terme.
Les peuples jeunes et vigoureux cherchent querelle aux vieux, par tempérament.
Ils ont le sentiment de leurs destinées ; ce sentiment leur donne une grande confian-
ce dans l'avenir. Ils semblent pressentir que les résultats définitifs leur seront favo-
rables.
Modérer le besoin d'action du numéro un et l'orgueil du numéro deux ; maintenir
intactes le plus longtemps possible les forces physiques et morales du numéro trois;
adoucir la chute du numéro quatre, en amortissant les effets de cette chute : tels sont
les principes essentiels de la politique rationnelle.
Les quatre peuples qui ont successivement formé le noyau de l'humanité sont :
Dans la période:
1 2 3 4
Grecque. Rome. Grèce. Juifs. Egyptiens.
Romaine. Franks. Rome. Grèce. Juif S.
Franke. Catholiques. Franks. Rome. Grèce.
Catholique. France. Catholiques. Allemands. Gréco-Romains.
Allemands.
Française. Angleterre. France. Catholiques. (Autriche)
Anglaise. Prusse. Angleterre. France (1848). Catholiques (1).
(1) Le peuple russe est appelé à entrer en ligne et à occuper dans le tableau des évolutions la place
chiffrée par le nombre 1.
Cet événement se produira quand la papauté sera sur le point de disparaître, quand l'Angleterre aura
été vaincue par l'Allemagne, alliée soit à la France, soit plutôt à la Russie.
L'écrasement de l'Angleterre marquera l'entrée de la Russie en pleine activité.
Il faut donc ajouterles deux lignes suivantes au tableau ci-dessus
Dans la période:
1 2 3 4
Prussienne Russie Prusse Angleterre France
Russe France et Union Russie Prusse Angleterre
latine
D'après les prophéties, en effet, la France, unifiée par l'Union latine, doit refaire encore un nouveau et
très brillant cycle. Cf. PAPUS : Le conflit Russo-Japonais et les nombres magnétiques, 1904.
La Grèce effaça les derniers vestiges égyptiens.
Rome dispersa les derniers débris juifs.
Les Franks commencèrent la destruction de la Rome païenne hellénisée.
La catholicité détruisit l'empire d'Orient.
La France détruisit le deuxième terme teutonique allemand.
L'Angleterre détruira la catholicité politique.
Voilà les grands traits de l'histoire.
La marche régulière de l'humanité exige l'accord des numéros deux et trois, c'est-
à-dire de ses principales forces physiques et morales.
L'univers entier ne peut rien contre le peuple deux. Il ne pourra donc rien, à plus
forte raison, contre deux et trois ligués ensemble.
Les chocs des numéros deux ou trois produisent les effets les plus terribles et les
époques les plus troublées et les plus violentes. Ces époques se sont représentées
avec la même périodicité que les rénovations et les apogées ; elles s'étendent de 1543
à 1610 et les dates correspondantes antérieures. Leurs années centrales, 1575 ou
1578, milieux des grandes phases humanitaires, comptent parmi les années les plus
perturbées, physiquement et physiologiquement de la période.
La grande phase juive fut celle de David ; elle eut pour centre la date de la peste
de - 1005 (1575).
La phase grecque fut celle de Miltiade, Thémistocle, etc., ou la lutte des Grecs
contre les Perses.
La phase romaine fut celle des Tibère, Caligula, Claude, Néron; des Agrippine et
des Messaline, et des persécutions des chrétiens.
La phase franke se termina par la lutte entre Frédégonde et Brunehaut.
La phase catholique fut remplie par Grégoire VII, Henri IV d'Allemagne, la com-
tesse Mathilde, les Guelfes et les Gibelins.
Dans la dernière phase, la lutte entre le gallicanisme et le catholicisme fut plus
accentuée que la précédente entre le catholicisme et les Allemands.
Charles IX, Henri III et Henri IV d'un côté, Philippe II, Médicis, Marie Tudor, les
Guises et le due d'Albe furent des chefs d'action qui ne reculèrent pas devant l'emploi
de la force.
C'est la phase de l'action, mais de l'action violente, préparant la puissance, la gran-
deur et la splendeur de l'apogée.
La période humanitaire est ascendante jusqu'à l'apogée et descendante de l'apogée
à la fin. La demi-période ascendante est spiritualiste ; son spiritualisme grandit avec
son intelligence et développe ses forces physiques aussi bien que ses forces morales
jusqu'à l'apogée.
Est-ce encore par hasard que Lamoignon appartient à 1647 et Maupéou à 1743,
que Rocroi, Fribourg, Condé et Turenne appartiennent à 1643 et Soubise et Rossbach
à 1757 ; que Colbert est de 1642 et Terray de 1747 ?
Est-ce le hasard qui a amené Luther, L'Hospital, Copernic, et Michel-Ange en
1525 ; Bacon, Képler, Galilée, Descartes, Richelieu, Molé, Poussin, Lesueur,
Rubens, Vélasquez, etc., en 1631
(1) A, apogée : B, phase de la dissolution et de la subversion.
N'en croyez rien, cher Lecteur. Ces mêmes hommes, ou au moins leurs esprits,
avaient paru à toutes les époques exactement correspondantes des périodes humani-
taires antérieures : ils reparaîtront à toutes les époques correspondantes futures, pour
créer, développer et proclamer les principes, les idées et tous les produits des civili-
sations successives. Ces hommes, il y a vingt-deux siècles, s'appelaient Pythagore, -
539 (1525), Socrate, Thucydide, Zeuxis, Phidias, etc., en - 433 (1631).
Ces mêmes hommes furent toujours suivis à un siècle de distance, par des démo-
lisseurs et des destructeurs, nécessaires pour achever les periodes courantes, et ame-
ner leur disparition et leur remplacement. C'est, en effet, dans la phase de la dissolu-
tion que se prépare le mouvement rétrograde des quatre peuples actifs : que le numé-
ro quatre reçoit le coup de grâce (1) ; que le numéro trois recule (2) ; que l'organis-
me du numéro deux est détruit et préparé par le deuxième terme, et que le numéro un
se fortifie et se prépare définitivement pour sa mission, comme numéro deux.
En même temps que le numéro quatre reçoit le coup de grâce, le numéro futur se
dessine. Dans la dernière période, le futur numéro un s'est préparé dans la guerre de
sept ans, laquelle se fit aux dépens du numéro quatre.
Le mouvement rétrograde de la dernière période de civilisation est aussi simple
que complet.
Tous les systèmes et organismes politiques dissous dans la phase, de la démoli-
tion sont transformés, et le mouvement rétrograde est effectué, immédiatement après
la phase, par l'époque de transformation de 1767, 1783, 1799 et par le tremblement
de terre général, politique et guerrier, qui suit cette époque et qui occupe la période
seizennale 1799 et I815.
Je le répète, ce qui précède est indépendant de toute idée théorique et ressort d'une
étude attentive de l'histoire ; mais il est bien certain que les véritables situations poli-
tiques étant connues par leurs causes, les dates centrales et les durées rigoureuses des
époques et des phases et l'esprit` de celles-ci étant établies scientifiquement et a prio-
ri, les convictions acquièrent plus de force et de précision, et les idées plus d'étendue
et de netteté. Certaines parties de l'histoire de l'humanité ne peuvent même être
éclaircies que par l'intervention du magnétisme et du géologo-magnétisme terrestres.
il n'existe et il n'a jamais existe. de hasard, pas plus dans le monde moral reli-
gioso-philosophique et politique que dans le monde physique.
Le scepticisme de la dernière dissolution qui, sous prétexte dedétruire la supersti-
tion, a supprimé toute espèce de loi morale, n'est pas plus judicieux que l'empirisme
qui, de crainte d'aberration théorique, a banni l'idée des sciences, prétendant tout
appuyer sur des lois, et rejetant a priori le moyen de les découvrir.
Ces époques sont séparées par des phases dont les principales sont:
Comment se fait-il que quand une époque arrive, elle amène invariablement avec
elle son chef politique doué de toutes les qualités requises pour accomplir sa mis-
sion?
Pourquoi cela s'est-il vérifié dans tous les temps et dans toutes les régions ?
Comment se fait-il que dans les monarchies héréditaires le chef politique naît
tranquillement près du trône ?
Comment se fait-il que ce chef naît à point pour avoir l'âge nécessaire au début de
l'époque, et qu'il dure exactement autant que cette époque ? Ce fut le cas pour
François ler (1515 + 32 = 1547) et Louis XIII (1610 + 32 = 1613), qui occupèrent
rigoureusement les deux périodes seizennales qu'ont duré les époques de rénovation
et d'apogée, c'est-à-dire les deux époques principales de la dernière période séculai-
re.
Comment se fait-il que, quand le chef politique est électif,il arrive plus difficile-
ment que quand il est héréditaire ; que l'élection tâtonne et que généralement les
hommes des situations quelque peu difficiles ne réussissent qu'après plusieurs élec-
tions faites dans des convulsions et des perturbations politiques qui, enlevant les pre-
miers élus, ne s'arrêtent que devant les hommes de la situation ? Cela est si vrai que
les élections des chefs et les circonstances politiques sans lesquelles ces élections se
font, indiquent mieux les époques des grandes perturbations physiques et physiolo-
giques que l'observation des phénomènes immédiats qui en résultent.
L'esprit ou l'âme du monde a fourni à l'humanité
(1) Passage du méridien principal quinquaséculaire sur la vallée europoasiatique par 57030' de longi-
tude orientale. Les faits historiques établissent très bien les phases et les époques. Les développements
considérables que contient I'Humanité à ce sujet ne peuvent pas se condenser suffisamment pour trou-
ver place ici.
(2) Passage du pôle secondaire quinquaséculaire sur le faîte méridien central européen.
(3) Position initiale., ou arrivée du pôle dans la position initiale d'Asie.
(1) Passage du pôle sur le faîte européen.
(5) Arrivée du pôle dans la position initiale colombienne.
Comme chef des apogées. -- Moïse, Salomon, Socrate, saint Jean, saint Grégoire
le Grand, Pierre de Cluny, saint Bernard, Descartes, Bossuet, Ramsès, Périclès, Titus-
Trajan, Godefroy de Bouillon, Gustave Adolphe et Richelieu.
Comme dissolvants et destructeurs. - Athalie, Commode, Sévère, Héliogabale,
Absimare-Tibère, les Dominicains, Pompadour, du Barry, etc.
Comme dernier grand éclat. - Valérien, Charlemagne, Boniface VI Il et Napoléon ler.
Ainsi l'esprit du monde modifie régulièrement toutes les périodes seizennales
simples, doubles ou triples, renverse les idées, enlève et balaie les hommes et leurs
systèmes !
Qui pourrait soutenir après cela que cet esprit est étranger aux affaires humaines,
au développement et à la transformation de la société ?
L'humanité atteint périodiquement toute sa hauteur morale spiritualiste avec
Socrate, saint Jean et Descartes à l'époque de sa plus grande énergie physique; un
siècle après cette époque elle plonge périodiquement dans les bas-fonds fangeux du
matérialisme, du sensualisme et se dégrade dans sa plus grande faiblesse physique
et morale.
Le matérialisme et le sensualisme et toutes leurs conséquences vicieuses, produits
de l'égoïsme et de l'individualisme exagérés sont des infirmités dissolvantes de l'hu-
manité, aussi rigoureusement périodiques que les vertus des hauteurs morales, spiri-
tualistes, socratiques et cartésiennes.
Le lecteur trouvera cette démonstration complète et définitive dans l'Humanité, où
il pourra la dégager de toute idée théorique et ne la juger que par les faits historiques.
L'humanité doit s'appuyer sur les principes et les faits de ses grandes phases
humanitaires, morales et spiritualistes qui correspondent à 1510-1647, et surtout sur
ceux des apogées qui, correspondant de 1610 à 1652, clôturent cette phase. Elle doit
répudier tous les produits de la phase de la réaction morale et n'accepter l'héritage-
de la transformation que sous bénéfice d'inventaire.
Telle est l'une de ses principales règles de conduite positives en religioso-philo-
sophie et en politique.
(1) Moins l'Espagne et l'Italie qui sont les vieilles régions catholiques.
C'est la période seizennale centrale (1567-1583), formée des deux moitiés 1567-
1575 et 1575-1583, qui est la plus perturbée, la plus violente et la plus sanglante cette
période comprend la Saint-Barthélemy et le sac d'Anvers.
La lutte définitive reprend mais cette fois sous le méridien fondamental central de
l'Europe, sur le plateau méridien et non sous le méridien de la civilisation courante ;
elle reprend dès le début de l'apogée, au moment où le méridien magnétique séculai-
re, arrivant dans la position initiale fondamentale européenne, anime extraordinaire-
ment le plateau méridien central, comprenant : l'Italie, l'Helvétie, la Souabe ou la
Vallée du Rhin avec ses affluents de Bâle à Mayence, la vallée du Wéser, le Thuringe,
les Hesses, le Brunswick, le Hanovre, le Danemark et la Scandinavie.
La principale action se manifeste dans les régions septentrionnales danoises et
scandinaves du plateau (les plus rapprochées du pôle) et durant la période seizenna-
le centrale 1623 à 1639. Danoise à son début, avec Chrétien IV, elle devient françai-
se et suédoise par la plus grande activité morale unie à la plus grande énergie mora-
le et physique du moment, et elle prend pour chef Gustave-Adolphe, le héros, le
Godefroy de Bouillon de la période séculaire française.
L'époque de la rénovation avait fourni les idées et montré, le but la phase d'action
brisa les obstacles ; l'apogée atteignit le but, consacra les idées et conquit le progrès
de la période. La dernière année de l'apogée européen restreint (1631 + 16 = 1647),
le but universel européen de la dernière période de civilisation française est atteint et
réglé par le traité de paix de Wesphalie, premier monument du droit public européen.
Quel était ce but ?
Pour le savoir, consultons les peuples en présence qui étaient :
1° L'Angleterre ; 2° La France ; 3° la catholicité ou papauté, et 4° le deuxième
terme teutonique ou allemand.
Le numéro quatre, l'empire d'Allemagne, est brisé et sa dissolution est préparée.
Le numéro trois est battu, supplanté par le numéro deux, et prend définitivement
ses plus belles possessions, ses dernières conquêtes
il subit une première amputation, après de graves échecs.
Le numéro deux gagne de toute façon et prend la suprématie ; sa qualité de
peuple-chef devient évidente.
Le numéro un fait son organisation définitive pour son compte particulier.
L'avènement du futur numéro un, de la Prusse, est préparé.
Tel est le mouvement politique ; il est sinon accompli, au moins préparé ; il se ter-
minera par une décomposition lente d'un peu plus d'un siècle, et pendant ce temps,
les secousses ébranleront le vieux noyau, dessineront et faciliteront le mouvement
qui doit s'accomplir dans la transformation 1767-1799 et dans la période seizennale
1799-1815 de la grande secousse universelle qui règlera les comptes définitifs.
La grande phase humanitaire est, avant tout, puissamment morale. Elle est formée
par les deux principales époques de la période séculaire, l'époque religieuse et révé-
latrice de la rénovation (1) et celle plus philosophique, plus réfléchie, plus déductri-
ce et plus inductrice de l'apogée (2), réunies l'une à l'autre par la phase religioso-phi-
losophique d'action (3).
L'idée de l'œuvre de la période est donc religieuse, l'action est religioso-politique
et religioso-guerrière, et elle s'accomplit religiosopolitiquement.
Si l'on songe que ceci fut écrit il y a une quarantaine d'années ces dernières
paroles apparaîtront comme véritablement prophétiques. En fait, on ne récolte que les
graines que l'on a semées, avec de larges intérêts. Si l'on sème une mauvaise graine,
il ne faut pas accuser le ciel quand la graine se multiplie dans les fruits et infecte le
champ du bon grain (1).
(1) Signalons qu'un autre officier belge, le colonel MILLARD a repris et complété en 1902 et 1918 les
recherches de Bruck. Dans son dernier ouvrage : Le Destin de l'Allemagne, le colonel MILLARD écrit :
« Le XXe siècle verra bientôt l'écroulement de l'empire fondé par Bismark et le recul de l'Allemagne pro-
voqué par la France et l'Angleterre soutenues par les Etats-Unis d'Amérique ». (Note de l'éd.)
CHAPITRE XII
Les Nombres ont des rapports étroits avec la musique; ce que Platon a démontré
harmoniquement dans l'accord des quatre éléments qui composent l'âme et dans la
cause de cette symphonie réciproque entre des natures si dissemblables.
Un auteur plus moderne, le chevalier d'ECKARTSHAUSEN a écrit dans ses
ouvrages sur Les Nombres des pages vraiment caractéristiques sur le sujet. En voici
deux passages :
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . .
(1) Von Eckartshausen, Zahlenlehre der Natur. Leipzig, 1794, pp. 237- Extrait inédit.
Le corps de l'harmonie est le ton, l'âme du ton est l'harmonie, immortelle, spiri-
tuelle et restante. Harmonie voilée dans le ton, agissante sur l'oreille est de la
musique, l'harmonie agissante sur l'oeil est de la beauté; donc harmonie pour tous les
sens, 5 expressions sensuelles, harmonie est donc le fond de tout ce qui est agréable
et beau, type de l'ordre éternel, seule durante, résout toutes les dissonnances dans
l'octave, symbole des proportions de l'ordre, où le petit est aussi important que le
grand, le repos aussi nécessaire que de s'appuyer sur une note. Différentes notes du
ton le plus bas jusqu'au plus haut, tous définis d'après les lois, toutes importantes,
liberté noble, mais d'après des lois harmoniques, une égalité noble, mais d'après dif-
férents points de vue, chaque note, notation nécessaire, mais l'un plus haut que
l'autre, chacune assignée à sa place, d'où elle ne peut se déplacer sans détruire l'har-
monie, image de la moralité et constitution fondamentale des Etats (1).
Parmi les mouvements que nos sens enregistrent et dont nous évaluons la rapidi-
té au moyen des nombres, les moins rapides sont les mouvements apparents, ceux
que nous pouvons suivre de l'œil ; les plus rapides sont ceux que notre oeil perçoit
sous forme de lumière (2).
Entre ces deux termes extrêmes nous percevons deux termes moyens : les vibra-
tions acoustiques, et les vibrations caloriques.
Les mouvements que nous pouvons suivre de l'œil sont nécessairement ceux qui
vont et viennent à la même place, car si un corps animé d'une certaine vitesse ne reve-
nait pas à sa situation première, il quitterait le champ de notre observation visuelle et
disparaîtrait à la vue. C'est ce va-et-vient qu'on nomme «oscillation ou vibration ».
Pour l'obtenir dans un corps, deux conditions contraires sont requises: 1° que le
corps soit libre d'aller où le mouvement le conduit ; 2° qu'il soit maintenu à la même
place afin d'être obligé de revenir dans sa position première. Cette double condition
est remplie par le pendule et par les verges vibrantes.
Lorsqu'on meut dans un sens le fil libre d'un pendule ou l'extrémité libre d'une
verge élastique, le mouvement de va-et-vient s'établit en deux sens opposés par l'ef-
fet de l'élasticité ou de la pesanteur. Les vibrations sont donc doubles par leur natu-
re. Chaque vibration complète se compose de quatre mouvements distincts, deux
allers et deux retours. Pour évaluer la rapidité des mouvements vibratoires nous la
rapportons naturellement à celle des mouvements vibratoires de notre être, c'est-à-
dire à notre pouls, dont la durée moyenne égale à peu près celle de la seconde moder-
ne (1/75 de la minute actuelle),
La limite extrême de la rapidité du mouvement apparent est théoriquement fixée
par le son le plus grave du diagramme musical. Ce son résulte de 16 vibrations com-
plètes par seconde. En effet, la distinction des sons commence dès que la genèse des
rapports numériques entrant dans la constitution du système total est complète.
Ces rapports sont au nombre de sept; l'octave 1 : 2, la quinte 2 : 3, la quarte 3 : 4,
la tierce majeure 4 : 5, la tierce mineure 5 : 6, la seconde 8 : 9 ou 9 : 10 et l'unisson
altéré (diminué ou augmenté) 24 : 25, 15 : 15, 24 : 27 ou 25 : 27.
(1) Von Eckartshausen, Ausschlüsse zur Magie, t. IV. Munich, 1792. La Magie Numérale, extrait (cf.
L'Initiation, 20e année, no 11, août 1906, p. 175.
(2) J. ED. GRŒGÆRTS, Traité complet de la tonalité (Harmonie et contrepoint), basé sur des don-
nées positives. Anvers, J. Mées, 1884.
Les cinq premiers sont choisis parmi les éléments primitifs du système génétique
de rapports fournis par les nombres dans leur succession naturelle :
1:2
2:3 3:4
4:5 5:6 6: 7 7:8
8:9 9 10 etc...
Le nombre 16 est donc le premier terme de la série des rapports numériques per-
ceptibles à l'oreille. Il est la base de l'organisation tonale des sons.
Le nombre 24 est le premier terme perceptible des rapports numériques entrant
dans la constitution du système tonal à titre contingent.
il est la base du fonctionnement tonal des sons.
Le secret de l'organisation et du fonctionnement tonal des sons gît dans la puis-
sance des nombres.
La puissance des nombres se manifeste dans la genèse de leurs rapports naturels;
à chaque nouveau degré d'évolution de cette genèse la puissance du nombre 2 - terme
conséquent du premier des rapports engendrés - atteint un degré supérieur.
21 = 2 ; 22 = 4 (carré) ; 23 = 8 (cube), etc...
Or, nous savons que dans toute évolution créatrice les deux premiers degrés for-
ment une étape naturelle. Les trois premières puissances de tout nombre forment
donc également une étape naturelle dans l'extension indéfinie de la puissance de ce
nombre.
Les nombres 16, 256 (162) et 4096 (163) sont donc les termes de la puissance
organisatrice de la musique dans les nombres.
Les nombres 24, 576, (242) et 13824 (243) sont les termes de la puissance fonc-
tionnelle de la musique dans les nombres.
Les premiers sont des nombres neutraux. Ils peuvent être ramenés à l'unité par
addition et réduction théosophique. Au point de vue absolu ils ne représentent qu'un
terme unique : l'unité UT. Les seconds sont des nombres utraux. Ils peuvent être rame-
nés à 3 ou à 9 (par réduction et addition théosophiques 24 = 6 = 3, 576 = 18 = 9,
13824 = 18 = 9). Au point de vue absolu les deux derniers diffèrent du premier mais
ils ne diffèrent pas l'un de l'autre. Pour parvenir à les distinguer d'une manière abso-
lue à leur tour nous devons envisager les rapports dans lesquels chacun d'eux se trou-
ve vis-à-vis des autres.
Or, les nombres dont nous nous occupons sont entre eux dans les rapports où se
trouvent les valeurs musicales UT, RÉ, SOL, LA .
Le nombre 567 ramené à 9, est au nombre 24 ramené à 3 comme RÉ à SOL, c'est-
à-dire en rapport de quinte descendante (si l'on ne tient pas compte de la différence
d'octave) : rapport immédiat. Il est à 1... comme RÉ à UT - rapport de seconde
majeure descendante (si l'on ne tient pas compte de la différence d'octave) : rapport
immédiat.
Le nombre 13824 ramené à 9, est au nombre 24 ramené à 3 comme RÉ à SOL -
rapport de quinte descendante : immédiat. Il est à 1 comme LA à UT - rapport de
sixte majeure (3e mineure renversée) rapport médiat, obtenu au moyen du renverse-
ment.
Le nombre 576 se rapporte donc immédiatement aux nombres ramenés à 3 et à 1,
tandis que le nombre 13824 ne se rapporte immédiatement qu'au seul nombre 24.
Ces distinctions faites, nous reconnaissons sans peine dans les quatre nombres en
question, les éléments constitutifs du type promitif de la réalité. Le terme UT est
l'élément téléologique neutral de la tonalité ; RÉ en est l'élément téléologique Utral ;
SOL, l'élément autothétique ; LA, l'élément autogénétique.
De ces quatre éléments découlent, comme de leurs sources, toutes les détermina-
tions de la raison musicale créatrice. Ce sont les quatre fleuves du paradis de la scien-
ce musicale.
On voit que la Science des Nombres est intimement liée - et cela va de soi - à la
musique qui, en tant que science du rythme, agit sur les rythmes physiques et psy-
chiques de l'homme et peut le placer dans des conditions propres à lui faire pénétrer
le côté occulte de la nature. Tel était chez les anciens le rôle profond de la musique.
C'est pourquoi Platon considère cette science comme indissolublement liée à la
constitution de la République ; c'est ce qui explique les prodiges symboliques et réels
de la lyre d'Orphée, c'est ce qui donne la raison des effets magiques du son de la flûte
et du chant des Corybantes.
______________
LES TEXTES
_____________________
CHAPITRE XIII
Nous pensons avoir fourni au chercheur studieux tous les éléments nécessaires à
la compréhension de la Science des Nombres. Il nous reste à lui procurer une docu-
mentation sur l'interprétation de laquelle il devra exercer sa sagacité.
Dans ce but, nous lui soumettrons tout d'abord les principaux passages consacrés
à l'objet qui nous occupe par quelques-uns des maîtres de la Science Occulte: le pro-
fond mystique d'ECKARTSHAUSEN ; WRONSKI, ce prodigieux savant qui fut le maître
d'Eliphas Lévi ; le grand penseur occultiste que fut BALZAC ; le chiromancien DES-
BARROLLES, l'astrologue Eugène LEDOS (1) et le voyant LOUIS-MICIIEL, de Figanières.
La compréhension de ces pages puissantes nécessitera de longues heures médita-
tives, aussi est-ce clans le but de faire travailler par eux-mêmes les étudiants que nous
avons cru bon de donner ces thèmes d'étude.
D'ECKARTSHAUSEN
_________
(1) C’est E. Ledos que Huysmans a mis en scène dans son roman magique Là-Bas, sous le nom de
Gevingey
(2) D'ECKARTSHAUSEN, Zahlenlehre der Natur. Leipzig, 1794, in-8°, pp. 221 à 225. Ces pages sont en
première traduction française.
force . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1
effet et force . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2
suite, effet et force, . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .3
réalisation de la suite, effet et force . . . . . . . . . . . . . . . . .4
1234
10
de penser mal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1
de vouloir mal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2
d'agir mal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .3
de faire mal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .4
penser mal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1
penser et vouloir mal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2
penser vouloir et agir mal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .3
résultat, le mauvais fait . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .4
..................................................................................................................................
Nous avons assez montré que la mesure d'une chose est aussi son nombre, que la
force et l'énergie se règlent sur son nombre, et par cela tout l'objet peut être épuisé (1).
L'énergie du nombre 4 dans la nature est trouvée par la multiplication avec soi-
même.
L'arithmétique appelle la multiplication d'un nombre avec soi-même le nombre
carré.
La racine carrée, le nombre continuel qui a été multiplié avec soi-même.
Par suite de l'arithmétique chaque nombre peut être multiplié avec soi-même,
donc chaque nombre a son nombre carré, dont il fait la racine carrée.
La doctrine des nombres de la nature s'y distingue de l'arithmétique qu'elle n'ac-
cepte qu'un seul vrai nombre carré, dont il n'existe qu'une seule racine carrée.
Comme la doctrine des nombres recherche le cercle dans la nature, elle recherche
de même le nombre carré et sa racine dans la nature.
Le seul vrai nombre carré dans la nature est 16, la vraie racine 4, car elle forme
le nombre carré en 4 progressions, dont chacune a de nouveau 4 nombres.
Les autres nombres arithmétiques qu'on appelle carrés, ne sont regardés dans la
doctrine des progressions des nombres de la nature que comme des proportions de
nombres au nombre carré et la racine arithmétique n'est organisée que comme une
racine de nombres par rapport à la racine carrée : p. ex. :
3 x 3 = 9 ; 9 est un nombre carré arithmétique, dont 3 est la racine ; le nombre
carré 9 considéré à l'égard du nombre carré de la nature 16 montre la proportion de
9 à 16, comme la racine carrée arithmétique 3 montre la proportion à la racine carrée
de la nature 3, la proportion de 3/4-9/16.
Un seul nombre est donc comme nombre carré une seule racine comme racine
carrée proportionnée à l'unité; tous les autres nombres et racines carrées arithmé-
tiques ne peuvent être regardés d'après la loi des progressions comme des nombres
carrés, parce que leur proportion à l'unité ne sera jamais quadruple.
Chaque nombre multiplié avec soi-même donne une moyenne proportionnée entre
l'unité et le produit ; donc le produit du nombre multiplié avec soi-même est à la raci-
ne ce que la racine est à l'unité
On en voit assez, que chaque nombre multiplié avec soi-même peut être nommé
nombre-racine, mais nullement nombre carré, parce qu'il n'y a dans la nature qu'un
seul nombre carré et qu'une seule racine, carrée.
Le nombre 4 dirige dans chaque multiplication le tout, car nous avons aussi dans
la progression arithmétique l'unité ; le premier facteur, le second et le résultat, ou le
produit qui naît par l'action commune des deux facteurs.
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1 donne le point,
2 la ligne,
3 la superficie, d'où enfin 4 naît.
Les nombres constituants le nombre 4 seront nommés d'après l'état des choses, les
principes ou les commencements originaires de chaque chose.
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Je calcule, sur l'homme, considéré comme un être réalisé, 4. Son nombre est donc
4 ; un être composé, d'esprit et de corps. L'esprit réuni à l'âme donne 2, l'âme réunie
au corps 2, donc 4 -- son nombre - 22/4 (1).
Il peut être considéré comme
13 - 4
22 - 4
31 - 4
22 fait sa composition matérielle; 13 en forme la base. 13/22 cela veut dire : l'es-
prit a la loi de l'unité, qui se manifeste en 3 - force 1 + 2 = 3.
Son corps 3 + 2 = 5 la proportion de la matière - 4, qui est de nouveau réunie à
une unité, qui est au-dessus de lui, et qui se manifeste par la 3e force 13 + 22 = 35
Il a une double jouissance, la spirituelle en pensant, voulant et agissant 3 I 5 ; la
sensuelle par l'usage de ses cinq sens ; 1 3
X
2 2
5---------------3
3 I5
L'unité dans sa progression lui donne le type de sa 3e force ; cette 3e force dans
la réalisation au corporel : les cinq sens.
Au-dessus de lui, il n'y a pas de loi, au-dessous de lui sa destination.
13 - 4 force 1
22 - 4 effet 2
31 - 4 suite 3
1 2 3
La loi montre ses rapports avec l'unité, son penser, vouloir, agir doit devenir un
d'après la loi de l'unité, qui constitue sa première essence spirituelle 13/4 = 4
22
Le nombre au-dessous de lui montre sa destination 31
5/3
(1) Ibid., pp. 238 à 442.
Les sens lui donnent l'expérience, la force de son âme lui ordonne de penser, com-
poser, juger.
Nous appliquons la même progression à un autre objet, fait par exemple - 4.
Chaque réalisation est 4, comme nous l'avons déjà dit, donc chaque réalisation est
considérée d'après les mêmes lois.
Si je pose donc le fait - 4, j'ai de nouveaux les mêmes proportions de 4 comme
13-4
22-4
31-4
22
donc le fait ; considéré comme réalisé, ou comme 4 --
4
Il faut que l'intérieur ait un être simple pour objet ; il faut que cet
13
22
être simple constitue la force ou le penser, vouloir et agir, 3/5
L’être simple constitue la force ou le penser, vouloir et agir, 3; penser, vouloir et
agir n'est porté à l'expression que par 5, ou la sensualité.
22
32
La réalisation du fait a 5/3 ou le résultat sensuel comme 5 pour objet ; mais la
proportion de ce résultat se rapporte de nouveau à 3, ou à la force, le vouloir et l'agir;
par exemple je joue au billard, le coup qui a réellement eu lieu, qui détermine la bille
est 4 ; avant le coup, il y a la force, la volonté, l'action ou
2
vouloir faire le coup
3
faire ce coup réellement.
13 force et manifestation,
22 réalisation
31 effet selon la manifestation de la première force
..................................................................................................................................
.
Nous voyons que d'après la loi des progressions de la nature, l'imagination est une
des forces les plus magnifiques de l'esprit humain (1).
Elle crée du multiple le simple et le livre à la faculté d'avoir des connaissances, et
à la raison..
On la nomme force d'i-magination, la force de puiser de plusieurs images, UN.
Elle assimile, réunit. Si l'imagination est proportionnée à l'ordre des choses, elle est
l'inventrice des plus hautes vérités, mais si elle est proportionnée au désordre, de
manière qu'elle n'a pas de base juste, elle est la source de toutes les erreurs et rêve-
ries.
Une âme qui est en ordre a une imagination en ordre, une âme en désordre a une
imagination en désordre là est la source du vrai et du faux, des suites du bien et du
mal.
Nous voyons donc clairement que le faux et le mal qui est au monde, doit être né
par un désordre dans le règne des esprits ; ce désordre se forme par la dérivation de
l'ordre, dont le mal est la suite au monde.
L'âme étant un être simple, elle ne peut pas recueillir la multiplicité des images ;
il faut qu'elle soit une force, qui porte le multiple à l'unité. Cette force est l'imagina-
tion : la faculté de faire plusieurs images UN. Seulement le point touche le point, le
simple, le simple.
Telle est la marche des représentations par l'imagination à l'âme ; celle-ci réunit
tout. La réunion devient juste si les images lui sont livrées d'après l'ordre de la natu-
re ou de la vérité, - et mesure et nombre ou l'expérience et la progression sont la base
sûre de la juste connaissance.
L'imagination fut considérée sous différents points de vue. Le sens intérieur de
l'homme est ce sensorium commun dans le corps, ce qui est l'imagination dans l'âme.
Tout s'enchaîne, et va de la multiplicité à l'unité. Ainsi mille nerfs se relient entre eux
dans le corps humain ; ceux-ci se rattachent à un nerf principal, qui s'enlace à tous
d'après la même loi des progressions.
Tant que l'âme humaine est dans le corps très longtemps ses effets sont progres-
sifs. Action sur les organes et réaction constituent se ses effets. Mais sans corps elle
se comporte tout autrement ; ses manifestations progressives passent à une unité.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1 2 3 4 10
point, ligne, plan, profondeur, mathématiques
1 2 3 4 10
sagesse, faculté, multiplicité, mouvement, nature
1 2 3 4 10
force du développement forme forme production
germe, naturel, simple, composée, de la nature,
1 2 3 4 10
être, être là, force et vertu, action, métaphysique
1 2 3 4 10
intelligence, justice, pouvoir, modération, morale
1 2 3 4 10
chaleur, sécheresse, humidité, froid, qualités
1 2 3 4 10
printemps, été, automne, hiver., année
..................................................................................................................................
LA PENSÉE (1).
Que se passe-t-il, si je pense ? Mon âme touche l'objet, ou l'image, que l'expres-
sion de pensées divines laissa en moi. Mon âme, comme elle pense des pensées de
Dieu, touche donc pour ainsi dire le bord du vêtement de Dieu, et chaque attouche-
ment d'une pensée plus haute, plus proche de Dieu éveille des forces émanantes plus
proches de Dieu, qui agissent sur nous selon les lois de l'esprit.
Chaque pensée devient dans l'homme une force, qui reste dans l'homme et qui
sommeille pour ainsi dire et attend son développement. Je peux penser mille pensées,
des millions de pensées, toujours le même objet de nouveau, sans que l'image
s'éteigne dans mon âme quelle mer de forces spirituelles !
Il ne lui était pas défendu de regarder l'arbre, mais de manger les fruits.
Le fruit était sensuel ; pour le manger, il lui fallait des organes sensuels ; il vou-
lut le manger et ainsi il fut soumis au détenteur du sensuel et devint mortel.
(1) D'ECKARTSHAUSEN, Ausschlüsse zur Magie. Munich, 1792, t. IV. A paru dans l'Initiation, 72e vol.,
juillet 1906, na 10, p. 52 à 59.
(1) D'ECKARTSHAUSEN, Ausschlüsse zur Magie. Munich, 1792, t. IV. A paru dans l'Initiation, 72e volu-
me, août 1906, n° 11, p. 176 à 179.
4
Somme = 10
AGES DE L'HOMME.
Le premier âge de l'homme est l'enfance; il nourrit son corps et oublie ses ans à mesu-
re qu'il vieillit..
Puis, le troisième âge vient, et la nature donne à l'homme la faculté de produire des
enfants et d'être père.
Le quatrième âge, il le destine aux affaires, il agit selon ses désirs, tantôt bien, tantôt
méchamment et le plus souvent selon ses passions.
Dans le cinquième âge, l'homme, après le travail et la fatigue, s'approche des années
grises et ressent le besoin du repos.
Dans le sixième âge, il tombe dans la faiblesse et les maladies, un enfant des mala-
dies et de la mort.
Somme = 6
ANNÉES DE L'HOMME-ESPRIT.
Dans le deuxième âge, il voit la caducité du temporel, il aspire à des choses supé-
rieures, il cherche, il examine, il est dirigé par la grâce et s'approche des lois éter-
nelles.
3
Dans le troisième âge, l'homme soumet son âme à l'esprit et fait l'alliance avec la
vertu et la sagesse.
Dans le quatrième, il vit selon les règles de cette sainte alliance et réconforte son
esprit avec des forces divines.
Dans le cinquième, il jouit de la paix et du repos intérieur et vit sous les lois inva-
riables du royaume de Dieu et de la sagesse.
Somme = 7
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
II
HOËNÉ WRONSKI
________
(1) HOENÉ WRONSKI, Messianisme ou Réforme absolue du Savoir Humain, t. 1. Réforme des
Mathématiques, Paris, 1847, in-folio, p. 65 à 68.
α) Progressive. = ADDITION.
β) Régressive. = SOUSTRACTION.
b5) Génération continue des nombres, en impliquant
l'idée de l'infini. = GRADUATION (III).
α) Progressive. = PUISSANCES.
β) Régressive. = RACINES.
b3) Eléments dérivés. = ALGORITHMES ORGANIQUES.
a4) Éléments dérivés immédiats ou distincts.=ALGORITHMES IMMANENTS.
a5) La Sommation combinée avec la Reproduction. NUMÉRATION (IV).
Nota. - Le cas particulier forme les NUMERALES.
b5) La Graduation combinée avec la Reproduction FACULTÉS (V).
Nota. -- Le cas particulier forme les factorielles.
b4) Eléments dérivés médiats ou transitifs. = ALGORITHMES TRANSCENDANT
a5) Transition de la Numération aux Facultés; la Sommation faisant fonction
de Graduation. = LOGARITHMES (VI).
b5) Transition des Facultés à la Numération; la Graduation faisant fonction de
Sommation. = SINUS et COSINUS (VII).
b2) Partie systématique. = ALGORITHMES SYSTÉMATIQUES (au nombre de quatre).
a3) Diversité dans la réunion systématique des éléments primordiaux.
a4) Influence partielle
a5) Influence de la Sommation sur la Graduation dans leur
réunion systématique. = CALCUL DES DIFFÉRENCES ET DES DIFFÉRENTIELLES (1
b5) Influence de la Graduation sur la Sommation dans leur
réunion systématique. = CALCUL DES GRADES ET DES GRADULES (II)
Nota. - Voyez l'Introduction à, la philosophie des Mathématiques, pour saisir
le sens de ce nouveau Calcul algorithmique, découvert par la présente appli-
cation de la loi de création, ainsi que plusieurs autres algorithmes suivants,
dont on ne se doutait pas auparavant.
b4) Influence réciproque de ces éléments primordiaux harmonie systématique
entre la Sommation et la Graduation par leur concours téléologique à la généra-
tion des nombres. = CALCUL DES CONGRUENCES (III).
Nota. - Le type de cette téléologie algorithmique est :
xm = α (Module - M).
C'est Gauss qui le premier en a conçu le problème ; mais cet illustre géomètre
n'a pu le r6soudre que pour le cas simple des r~sidus quadratiques, et cela, même
dans des bornes très resserrées.
b3) Identité finale dans la réunion systématique des éléments dérivés distincts ou
des algorithmes immanents de la Numération et des Facultés, par le moyen de
I'élément neutre ou de l'algorithme de la Reproduction, qui lour est commun.
= CALCUL DES ÉQUIVALENCES (IV).
a3) Pour la mesure des quantités par les é1éments immédiats ou distincts; accom-
plissement des algorithmes immanents. = ALGORITHMES TECHNIQUES DU 1er
ORDRE.
H. DE BALZAC
___________
Le Nombre (1).
« Vous croyez au nombre, base sur laquelle vous asseyez l'édifice des sciences que
vous appelez exactes. Sans le nombre, plus de mathématiques. Eh bien, quel être
mystérieux, à qui serait accordée la faculté de vivre toujours, pourrait achever de pro-
noncer, et dans quel langage assez prompt dirait-il le nombre qui contiendrait les
nombres infinis dont l'existence vous est démontrée par votre pensée ? Demandez-le
au plus beau des génies humains, il serait assis mille ans au bord d'une table, la tête
entre ses mains, que vous répondrait-il ? Vous ne savez ni où le nombre commence,
ni où il s'arrête, ni quand il finira. Ici, vous l'appelez le temps ; là, vous l'appelez l'es-
pace rien n'existe que par lui , sans lui, tout serait une seule et même substance, car
lui seul différencie et qualifie. Le nombre est à votre esprit ce qu'il est à la matière,
un agent incompréhensible : est-ce un être ? est-ce un souffle émané de Dieu pour
organiser l'univers matériel où rien n'obtient sa forme que par la Divisibilité, qui est
un effet du nombre ? Les plus petites comme les plus immenses créations ne se dis-
tinguent-elles pas entre elles par leurs quantités, par leurs qualités, par leurs dimen-
sions, par leurs forces, tous attributs enfantés par le nombre ? L'infini des nombres
est un fait prouvé pour votre esprit, dont aucune preuve ne peut être donnée maté-
riellement. Le matbématicien vous dira que l'infini des nombres existe et ne se
démontre pas. Dieu est un nombre doué de mouvement, qui se sent et ne se démontre
pas. Comme l'Unité, il commence des nombres avec lesquels il n'a rien de commun.
L'existence du nombre dépend de l'unité qui, sans être un nombre, les engendre tous.
Dieu est une magnifique unité qui n'a rien de commun avec ses créations, et qui néan-
moins les engendre. Pourquoi, si vous croyez au nombre, niez-vous Dieu ? La créa-
tion n'est-elle pas placée entre l'infini des substances inorganisées et l'infini des
sphères divines, comme l'unité, se trouve entre l'infini des fractions que vous nom-
mez depuis peu les décimales, et l'infini des nombres que vous nommez les entiers ?
Vous seuls sur la terre comprenez le nombre, cette première marche du péristyle
qui nous mène à Dieu, et déjà votre raison y trébuche. Eh quoi ! vous ne pouvez ni
mesurer la première abstraction que Dieu vous a livrée, ni la saisir, et vous voulez
soumettre à votre mesure les fins de Dieu ? Que serait-ce donc si je vous plongeais
dans les abîmes du mouvement, cette force qui organise le nombre ? Que serait ce si
j'ajoutais que le mouvement et le nombre sont engendrés par la parole. Ce mot, la
suprême raison des voyants et des prophètes qui jadis entendirent ce souffle de Dieu
sous lequel tomba saint Paul, vous vous en moquez, vous, hommes de qui cependant
toutes les ceuvres visibles, les sociétés, les monuments, les actes, les passions procè-
dent de votre faible parole, et qui, sans le langage, resseinbleriez à cette espèce si voi-
sine du nègre, à l'homme de bois... Vous croyez donc fermement au nombre et au
mouvement, force et résultat inexplicables., incompréhensibles ?.... Poursuivons.
Nous vous êtes approprié une place dans l'infini du nombre, vous l'avez accommodée
à votre taille en créant, si toutefois vous pouvez créer quelque chose, l'arithmétique,
base sur laquelle, repose tout, même vos sociétés.
A-DESBARROLLES
___________
Le système des nombres enseigné par Pythagore, qui le tenait évidemment des
prêtres d'Egypte, fut propagé par ses élèves.
« L'essence divine, disaient-ils, étant inaccessible aux sens, employons pour la
caractériser, non le langage des sens, mais celui de l'esprit; donnons à l'intelligence
ou au principe actif de l'univers le nom de monade ou d'unité, parce qu'il est toujours
le même; à la matière ou au principe passif celui de dyade ou de multiplicité, parce-
qu'il est sujet à toutes sortes de changements ; au monde enfin celui de triade, parce
qu'il est le résultat de l'intelligence et de la matière (2).
Quelle que soit la manière dont le système est présenté, c'est toujours Kether,
Binah et Chocmah.
C'est toujours la lutte du principe actif et du principe passif donnant le mouve-
ment, source de la vie.
Le sens des leçons de Pythagore sur les nombres est que les nombres contiennent
les éléments de toutes les choses et même de toutes les sciences. Pythagore appliqua
le système des nombres aux mondes des esprits et résolut des problèmes parfaitement
inconnus à notre arithmétique actuelle. Voici ce qu'a dit un savant à ce sujet, il y a
plus de deux siècles :
« Le grand système du monde repose sur certaines bases d'harmonie, dont l'être,
la forme et l'action de toute choses, aussi bien spéciales que générales, sont une suite
naturelle. Ces bases d'harmonie sont appelées nombres. Celui qui les connaît, connaît
les lois par lesquelles la nature existe, la comparaison de ses rapports, le genre et la
mesure de leur effet, le lien de toutes les choses et de tous les faits, la physique et la
mécanique du monde. Les nombres sont les vases invisibles des êtres, comme leurs
corps en sont les vases visibles, c'est-à-dire qu'il existe un double caractère des
choses, un visible et l'autre invisible, le visible est la forme visible : le corps, la forme
invisible, c'est le nombre. Et tout ce qui se présente et se manifeste est le résultat
d'une énergie intérieure, et cette énergie est le dégorgement d'une force. Les forces
plus ou moins grandes proviennent des nombres réels, et l'énergie plus ou moins
grande des nombres virtuels.
« Il y a évidemment des enveloppes invisibles, car chaque être a un principe et une
forme : mais le principe et la forme sont deux extrêmes qui ne peuvent jamais s'unir
sans un certain lien qui les attache ; c'est là la fonction du nombre. Comme les lois
et les qualités des choses invisibles sont écrites sur les nombres invisibles ; ou,
puisque l'on reçoit des impressions de la sensibilité de la pensée par les moyens des
sens, de même notre esprit reçoit des idées lucides de la position et de la destination
invisible des choses aussitôt qu'il peut les saisir. Car l'idéal a, comme le physique,
nombre, mesure et poids, dont la position n'est visible qu'à l'intelligence. Les véri-
tables nombres du monde sont, il est vrai, infinis, mais leur marche est simple et
directe, car tout repose sur les nombres fondamentaux de un à dix. Leur infinité repo-
se sur le nombre infini et indéterminé des êtres en soi, cela d'autant plus que les
mêmes êtres ont plusieurs sortes de qualités.
(1) Ai). DESBARROLLES, Les Mystères de la main révélés et expliqués. Paris, Dentu, 1860, in-12,
p. 299 à 313.
(2) Voyage d'Anarchasis. Paris, 1809, t. III, p. 181,
Il y a donc des nombres pour le fond et la substance des êtres, leur effet, leur
durée et les degrés de leurs progrès (la progression). Toutes ces choses sont autant de
stations où les rayons de la lumière divine s'arrêtent et jettent des reflets en arrière,
tantôt pour représenter leur propre image, tantôt pour puiser dans ce même coup
d'oeil rétrograde une nouvelle vie, une nouvelle mesure, un nouveau poids. Il y a
aussi des nombres munis pour exprimer le différents rapports et les différentes posi-
tions des êtres, leur action et leur effet. Ainsi il y a des nombres centraux et des
nombres de circonférence ; il y a aussi des nombres faux et des nombres impurs.
Malgré leur réunion infinie, l'idée en est très simple, car tout monte du premier
chiffre fondamental jusqu'à dix et les nombres simples ; et ceux-ci reposent de nou-
veau dans les quatre premiers nombres fondamentaux dont la. réunion (l'addition)
donne 10, d'où résulte aussitôt brillamment la forme estimable du quaterne qui paraît
folie aux gens de nos jours, parce qu'ils ne peuvent rien y com-prendre. Nous voyons
ici, en quelque sorte, pourquoi le nombre 10 était si hautement sacré pour les pytha-
goriens, c'était leur nombre le plus révéré, un véritable αρρητον . Ils juraient par le
nombre 4, et un serment par le saint τετραχτοξ était le plus sacré que l'on pût ima-
giner. En lui étaient toutes les symphonies et les forces de la nature. Dix était le
nombre du monde, ou le Pan ( παν ) absolu. Selon Pythagore, les nombres sont la
base de l'esprit divin, et le moyen unique par lequel les choses elles-mêmes se mon-
trent ; l'union de tous les nombres réunis des mondes, ou la base de l'accord des êtres
et de leurs effets, forme l'harmonie du grand tout. C'est pourquoi Pythagore regardait
l'astrologie et l'astronomie comme des branches étroitement enlacées d'une seule et
même science (1).
« Pythagore fait aussi une différence entre les nombres et les chiffres qui peuvent
être comptés ; les premiers sont des destinations (terminationes, αροι) et consistent
seulement sur des grandeurs spirituelles : les seconds au contraire, ont pour objet des
choses corporelles et sont l'expression visible de l'invisible. Tous les chiffres spiri-
tuels sont, d'après Pythagore, des rayons, des reflets, (émanationes) de l'unité, comme
un ou l'unité est le commencement des chiffres qui peuvent être comptés. Un est aussi
le nom et le caractère du plus haut, du grand principe, du seul, de l'infini. Un est le
centre de tout, le fond de chaque être et de toutes les unités particulières qui ne sont
pas absolues et nécessaires, mais qui sont des rayons médiats ou immédiats de l'uni-
té absolue. Dix unités forment unité de dizaine jusqu'à cent; dix dizaines sont l'unité
de cent, et ainsi de suite, toutes les grandes unités contiennent les petites, avec la
conséquence que les petites sont contenues dans les grandes, ainsi se produit l'as-
semblage mutuel. Et il en est de même dans la nature. Chaque monde supérieur
contient toutes les unités subordonnées où les mondes inférieurs, et les plus petites
prennent réciproquement part aux mondes, sphères, figures ou créatures supérieures,
étant en qualité de subordonnés contenus en eux. Dans les centaines, par exemple,
sont contenus tous les nombres depuis un jusqu'à cent, et dans la catégorie de l'ani-
mal tous les animaux de la création et comme tous les nombres de un à cent se rap-
prochent de plus en plus, alors les animaux même les plus bas placés montent de leur
degré en se levant et en croissant toujours, jusqu'à ce que leurs membres les plus dis-
tingués viennent se joindre à l'homme, sans cependant pouvoir atteindre à sa hauteur.
« La déviation infinie des races d'animaux en descendant de l'une à l'autre expri-
me également les rapports du nombre dans le sens de l'unité éclatant en une infinité
de débris. Cette méthode lumineuse venue de l'Orient correspond à celle selon
laquelle les ordres les plus bas sortent des plus hauts, qui les contiennent en eux et
les pénètrent (2). »
(1) Thionis Smyrnoi eorum quœ in mathemat. ad Platonis lectionem utilia sunt exposito. Paris, 1646,
lib. 1, cap. 1, p. 7.
(2) Geschichte der magie, von Joseph ENNEM0SER. Leipzig, 1844, p. 548 Traduction inédite).
« Non seulement les plus fameux philosophes, mais même les docteurs catho-
liques, entre autres : saint Jérôme, saint Augustin, Origène, saint Ambroise, saint
Grégoire de Nazianze, saint Athanase, saint Basile, saint Hilaire, Rabanus, Bède et
plusieurs autres, assurent qu'il a une vertu admirable et efficace cachée dans les
nombres (1).»
« Séverin Boèce dit que tout ce que la nature a fait d'abord, semble avoir été
formé par le moyen des nombres, car ç'a été le principe modèle dans l'esprit du
Créateur; de là est venue la quantité des éléments, de là les révolutions des temps ;
c'est de là que subsistent le mouvement des astres, le changement du ciel et l'état des
nombres. Il ne faut pas s'étonner, puisqu'il y a de si grandes vertus occultes et en si
grand nombre dans les choses naturelles, qu'il y en ait dans les nombres, de bien plus
grandes, de plus cachées, plus merveilleuses, plus efficaces, parce qu ils sont plus
formels, plus parfaits, et qu'ils se trouvent dans les corps célestes (2). »
« Tout ce qui se fait subsiste par les nombres et en tire sa vertu, car le temps est
composé de nombres, et tout mouvement et action et tout ce qui est sujet au temps et
au mouvement : les concerts et les voix sont aussi composés de nombres et de pro-
portions et n'ont de force que par eux. Enfin toutes les espèces de ce qu'il y a dans la
nature et au dessus d'elle dépendent de certains nombres, ce qui a fait dire à
Pythagore que tout est composé du nombre et qu'il distribue les vertus à toutes choses
(3). »
Agrippa, Saint-Martin, se sont occupés des nombres ; et SaintMartin d'une façon
spéciale.
Saint-Martin et l'abbé Joachim sont-ils arrivés jusqu'à la prophétie au moyen des
nombres ? C'est ce que nous n'avons pas à examiner.
Nous ne chercherons pas à donner ici une idée de la méthode des nombres de
Saint-Martin, puisqu'elle est toute mystique, obscure par conséquent, et demanderait
par delà même de trop grands détails. Nous citerons seulement, et sans commen-
taires, ce qu'il dit du nombre un ; nous citerons Agrippa après lui.
« L'UNITÉ, dit Saint-Martin, multipliée par elle-même, ne rend jamais qu'un,
parce qu'elle ne peut sortir d'elle-même.
« Un germe végétal qui a produit ses fruits annuels conformément au nombre
d'actions qui sont comprises dans ses puissances, n'en produit plus et rentre dans son
principe.
« Chaque pensée qui sort de nous est le produit d'une action de puissance qui y
est relative, et qui en étant comme le germe, se termine avec la pensée particulière
qui l'a produite comme ayant remplis son cours.
(1) La Philosophie occulte de CORNelius AGRIPPA. La Haye, 1727, liv. 2, p. 215 (voir l'édition de
la Bibliothèque Chacornac, 1910, t. le', 2e livre, p. 217 à 219).
(2) Idem, p. 213 à 214.
(A Idem, p. 214.
Or dans toutes les philosophies possibles, les moyens ne sont que passagers et la
fin est stable (1).
Voici ce que dit Agrippa
« Le nombre n'est que la répétition de l'unité. L'unité pénètre le plus simplement
tous les nombres, et étant la mesure commune de tous les nombres, leur source et leur
origine, elle les contient tous étant joints uniquement, demeurant incapable de mul-
titude, toujours la même et sans changement : c'est ce qui fait qu'étant multipliée elle
ne produit rien qu'elle-même. Un est le principe de toutes choses et toutes vont jus-
qu'à un, et après lui il n'y a rien, et tout ce qu'il y a demande un, parce que tout est
venu d'un. Pour que toutes choses soient les mêmes, il faut qu'elles participent d'un,
et de même que toutes choses sont allées à plusieurs par un, ainsi il faut que tout ce
qui veut retourner à un quitte la multitude. Un se rapporte donc à Dieu qui, étant un
et innombrable, crée cependant quantité de choses et les contient dans soi.
« Il y a un Dieu, un monde qui est a Dieu, un soleil pour un monde, un phénix
dans le monde, un roi parmi les abeilles, un chef dans les troupeaux, un comman-
dant dans une armée, Il y a un élément qui surpasse et pénètre tout, qui est le feu ; il
y a une chose créée de Dieu qui est le sujet de toute admiration, qui est en la terre et
dans les cieux ; c'est actuellement l'âme végétante et minérale qui se trouve partout,
que l'on ne connaît guère, que personne n'appelle par son nom, mais qui est cachée
sous des nombres, des figures et des énigmes sans laquelle l'alchimie ni la magie
naturelle ne peuvent avoir leur succès. » (2)
L'UNITÉ, c'est le principe de tout : mais l'unité lumière ne peut rester une lumière
sans ombre, l'unité voix ne peut rester une voix sans écho. Un est un principe sans
comparaison ; le nombre, c'est l'harmonie, et sans harmonie rien n'est possible ; l'uni-
té est nécessairement active, et son besoin d'action la fait se répéter elle-même ; elle
se partage, ou plutôt se multiplie pour produire deux. Mais DEUX, c'est
J'antagonisme, c'est l'immobilité momentanée lorsque les forces sont égales, mais
c'est la lutte, le principe du mouvement. SaintMartin, en désignant le nombre deux
comme mauvais et funeste, a prouvé qu'il ne connaissait pas un des plus grands
arcanes de la magie. La terre est évidemment un lieu de passage et d'épreuves : le
nombre deux est donc une nécessité, puisqu'il représente la vie qui n'est que par l'ac-
tion, par la lutte, et ne cesse d'être que par le repos. Deux, c'est donc l'antagonisme,
mais trois, c'est l'existence. Avec trois, la vie est trouvée. Trois, c'est la pendule qui
va tantôt à droite, tantôt à gauche, pour équilibrer et faire mouvoir.
Trois utilise ainsi la lutte du binaire et en tire le mouvement qui est la vie.
« Trois, dit Balzac dans Louis Lambert, est la formule des mondes créés, il est le
signe spirituel de la création comme il est le signe matériel de la circonférence.
Trois, c'est Dieu.
Nous ne pouvons résister au plaisir de citer quelques phrases des Harmonies de
l'être, exprimées par les nombres, livre éminemment profond et remarquable.
L'auteur a lu dans l'Evangile de saint Jean, trois mots : Vita, Verbum, Lux. Vie,
Verbe, Lumière. Il y voit la Trinité, examine la profondeur, la signification de ces
trois mots dans plusieurs pages, et se résume ainsi :
« Disons que le Père est vie, et par conséquent puissance et force, et que le carac-
tère spécial de cette vie c'est l'expansion.
« Que sera le Fils ? Tout le monde le sait ; il est le Verbe ou la parole. Mais que
faut-il entendre par le Verbe ou la parole ? Tous les philosophes s'accordent à le dire
: c'est la forme...
(1) Les Nombres, par SAINT-MARTIN, édition autographiée. Paris, 1843, p. 80, 81, 82. Voir édition de la
Bibliothéque Chacornac, Paris, 1913, in 8, p. 78 à 80,
(2) La Philosophie occulte de CORNELIUS AGRIPPA, liv. 2. La Haye, 1727 P. 218.
Il nous reste donc la lumière. Comment le Saint-Esprit sera-t-il la lumière ?
Essayons de le comprendre...
« La lumière n'est ni la substance ni l'intelligence, mais elle résulte de leur union;
elle n'est pas un composé des deux, elle n'est pas moitié substance, moitié intelligen-
ce, elle est quelque chose de différent de l’un et de l'autre,... qui n'en procède pas par
la composition, mais qui est simple en soi-même et indivisible, qui n'est ni moindre,
ni plus grand que l'un et l'autre, car la lumière est partout, et seulement où l'intelli-
gence s'unit à la vie, et si la vie et l'intelligence sont infinies, la lumière aussi le sera.
Donc la lumière différente de la vie et de l'intelligence,... sera une troisième person-
ne, elle sera le Saint-Esprit (1). »
«... La sagesse qu'on a toujours regardée comme le Verbe divin, fils de Dieu, parle
ainsi dans les Proverbes : « Quand il préparait les cieux, j'étais là. Quand il donnait
aux abîmes une loi et une limite ; quand il établissait le firmament et qu'il distribuait
avec mesure les sources des eaux ; quand il mettait un frein à la mer et posait une loi
aux flôts, afin qu'ils ne dépassent pas leurs limites ; quand il posait les fondements
de la terre : j'étais avec lui, arrangeant toutes choses ; je me délectai chaque jour, me
jouant devant lui, en tout temps jouant dans l'univers, et mes délices seront d'être avec
les enfants des hommes.
« N'est-ce pas la variété et la distinction des êtres ? (2).
On se rappelle que le verbe, c'est la forme.
« Quand à l'Esprit-Saint, lorsqu'il apparaît, c'est pour éclairer c'est lui qui inspire
les prophètes, qui dévoile l'avenir et ôte le bandeau d'obscurité de devant les yeux.
Lorsque Dieu promet l'effusion de son esprit saint, voici les effets qu'il annonce
devoir suivre : « Vos fils et vos filles prophétiseront, vos vieillards auront des songes,
et vos jeunes gens des visions. Et prophetabunt filii vestri et filiœ vestrœ, senes ves-
tri somnia somniabunt, et juvenes vestri visiones videbunt (JOEL) (3).
Le nombre trois, c'est le mouvement qui fait équilibre en passant successivement
d'un point à un autre ; le nombre QUATRE, c'est l'équilibre parfait, c'est le carré, le
positivisme, le réalisme.
QUATRE, en magie, c'est le cube; le carré. C'est l'image de la terre le quaternaire
est la conséquence du ternaire ; le ternaire, c'est l'esprit, le mouvement, la résistance,
qui amènent naturellement le quaternaire ; la stabilité, l'harmonie.
Pour les anciens kabbalistes, le nombre quatre renfermait les quatre éléments.
« Les quatre points cardinaux astronomiques sont, relativement à nous, le oui et
le non de la lumière : l'orient et l'occident, le oui et le non de la chaleur : le midi et
le nord » disent les kabbalistes.
Le nombre quatre, c'est la croix.
Les disciples de Pythagore ont cherché dans les nombres des propriétés dont la
connaissance les put élever à celle de la nature : propriétés qui leur semblaient indi-
quées dans les phénomènes des corps sonores.
« Tendez une corde, disaient-ils, divisez-la successivement en deux, trois, quatre
parties, vous aurez dans chaque moitié l'octave de la corde totale ; dans les trois
quarts, la quarte ; dans les deux tiers, la quinte : l'octave sera donc comme 1 à 2 ; la
quarte, comme 3 à 4, la quinte, comme 2 à 3. L'importance de cette observation fit
donner aux nombres 1, 2, 3, 4, le nom de sacré quaternaire. D'après ces découvertes,
il fut aisé de conclure que les lois de l'harmonie sont invariables, et que la nature a
E. LEDOS
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(1). E, LEDOS. Les types physionomiques associés et les phénomènes psy chiques. Paris, s, d., p. 125
à 129.
Des Figures géométriques.
Les figures géométriques qui sont produites par les nombres ont, comme les
nombres, leur puissance, leur vertu et leur symbole. Ainsi, le point et le cercle répon-
dent à l'unité et au nombre Dix ; car l'unité est tout à la fois le centre et la circonfé-
rence de toutes choses ; et le nombre Dix étant joint à l'unité, revient à l'unité, comme
à son principe, étant la fin et le complément de tous les nombres.
Ainsi donc, le cercle figure l'unité, car comme elle, il n'a ni commencement ni fin.
C'est pourquoi ici le mouvement circulaire est considéré comme étant infini, non pas
à l'égard du temps, mais à l'égard du lieu ; c'est pour cela que le cercle est estimé la
plus noble et la plus parfaite de toutes les figures.
Les autres figures, comme le triangle, le quadrangle, le pentagone, l'hexagone,
l'heptagone, l'octogone, et toutes les autres figures qui sont composées de plusieurs
et différentes sections, ont des symboles, des vertus et des significations particulières,
selon leur forme et les nombres auxquels elles se rapportent.
Le nombre 121, carré du nombre 11, montre les deux unités ou principes restant
divisés par le nombre 2 qui représente le mal.
Le nombre 1331, cube du nombre11. Dans ce nombre 1331, ces deux 3 par leur
union forment le nombre 6, qui est un nombre de paix, d'harmonie et de perfection ;
ce qui est le symbole du retour du pècheur au bien, et le pouvoir qui lui est donné de
s'élever à la perf ection.
Le nombre 100, carré du nombre 10 exprime une perfection complète et il marque
l'extrême limite de la conception humaine.
Le nombre 1000, cube du nombre 10, renferme la perfection d'une multitude de
nombres ; il signifie la perfection consommée et absolue, l'accomplissement des
choses, et la consommation des siècles.
Le nombre 144, carré du nombre 12, contient beaucoup de choses mysterieuses
de l'ordre divin et de l'ordre spirituel.
Dans les choses temporelles, il marque les grands changements qui arrivent dans
les sociétés humaines, dans les lois, les régimes, ainsi que dans les Empires, même
aussi dans les cités. Les changements signifiés par le carré de 12 ne sont pas néces-
sairement mauvais, ils peuvent être bons et favorables aux hommes s'ils se gouver-
nent avec sagesse et prudence.
Mais le nombre 1728, cube de 12, est fatidique et fatal ; il apporte toujours des
changements funestes, des malheurs et des calamités qui entraînent, la ruine des
sociétés et des Empires.
VI
LOUIS-MICHEL,
de Figanières.
___________
I. - PROSPECTUS SPÉCIMEN.
A. Pythagore, philosophe grec né à Samos vers l'an 600 avant Jésus-Christ, disait
« Les nombres régissent l'univers ».
placés sur douze colonnes. La table de Pythagore a été confectionnée sur le carré de
144, qui est celui de la mesure du temps.
(1) Propriété de l’auteur : J. B. J. DESSOYE (déposé), 7 janv. 1857. B. N. Cote : Vp. 24 815.
E. Mais si l'on prend les neuf chiffres et le zéro pour les placer en sens inverse de
la manière suivante, en donnant au zéro la valeur de deux unités, 2. 0 1.: -
F. Cette figure paraît nous démontrer que la raison des nombres est fondée sur la
formation de doubles équerres ou de triangles au nombre de 3 dans la confection des-
quels on doit faire figurer le zéro pour deux unités : exemple :
Les calculs se contrôlent ainsi en partie double. C'est le zéro logarithme de 1 qui
est l'agent de ce contrôle, dès l'instant où il sert à prendre deux unités pour faire les
additions.
J. Ceci devient manifeste, lorsqu'on divise les neuf chiffres et le zéro en deux par-
ties, afin de les transformer en proportions arithmétiques, ayant chacune trois termes
et deux rapports ; nous allons démontrer qu'en formant ces deux proportions, on
obtient, simultanétuent, une proportion géométrique.
K. Soit donc comme exemple d'application cinq proportions établies, d'abord par
le raisonnement, puis justifiées par les nombres A. B. C. D. E.
L. La preuve de ces calculs est fondée sur les rapports qui existent entre les dis-
tances numériques, la valeur de 2. étant attribuée au zéro afin d'établir, par une sorte
de règle de fausse position, la concordance des calculs décimal et duodécimal et la
formation simultanée des proportions arithmétiques et géométriques, en sens inverse
et réciproque, sans recourir à des fractions.
M. Tous les nombres qui entrent dans la formation des proportions concourent à
la formation de la preuve. On les ramène pour cela, aux nombres premiers : 1. 2. 3.
4. 5. 6. 7. 8. 9, afin de les résumer dans un seul chiffre. Ce chiffre doit être l'expres-
sion d'un nombre avec, lequel on peut revenir à la racine du carré de 144. La mesure
de rapport est 32, d'où avec le zéro valant 2, on obtient 34 X 3 = 102, d'où
102 et 2 du zéro = 104. 7 = 34 comme 104 = 7.
R. Il importe donc de prendre le zéro pour 2 dans les calculs d'une exactitude
rigoureuse. Il faut aussi former les proportions en double avec 3 termes et 2 rapports,
soit 10 pour 2 proportions. Le 1er terme doit être moins élevé que le 2e. Le 3e plus
élevé que le second, le 1er rapport doit être moindre que le 2e terme. Quant au 2e rap-
port sa quantité est indifférente.
S. Nous terminons cette planche par deux tableaux. Le ler est celui de la raison de
nombres combinée avec la loi du carré des distances numériques. Le second est la
raison de l'alphabet.
U. Explications.
RAISON DE L'ALPHABET
Les 3 unités nous donnent avec 44 et 44 = 88 - 88 et 1 = 89, enfin 89 et 2 = 91.
Le nombre 91 vaut 10 = 3 ; nous revenons ainsi à la progression géométrique . 1. 11.
22. 44. 89. 171. du tableau de la page 125.
88,89 et 91 forment trois nombres avec lesquels on obtient par addition 268.
Ainsi 169, carré de 13 x 13 et 2 du zéro 171, sont au calcul intégral des propor-
tions de la nature, ce que sont les dimensions que le fondeur donne à ses moules pour
compenser le retrait de la matière.
Les deux soixante-huit (2I68) qui forment les nombres partagés, à droite et à
gauche du carré de 25, sur lequel le zéro et 8 signes sont placés, ont été obtenus en
comptant une à une les lignes de ce carré, à mesure que les chiffres étaient comptés
pour aller d'une extrémité à l'autre.
N. B. Les personnes qui voudront prendre nos 5 proportions A B C D E pour un
sujet d'étude s'apercevront que nous n'avons pas toujours pris le zéro pour 2.
Voici ce qu'elles constateront
A. En résumé 856 = 19 = 10 = 3. E. 736 A. B. E. C. D.
CHAPITRE XV
LA SECTION SECRÈTE
DE L’ÉTUDE DES NOMBRES
________
On nous rendra cette justice que nous avons fait tous nos efforts pour rendre aussi
claire que le permettait le sujet, cette étude sur les NOMBRES.
Il est bien évident toutefois que les documents livrés au public ne peuvent expo-
ser sans voile les indications qui permettent d'aboutir à des résultats pratiques, à une
action personnelle sur le Plan invisible et sur les forces secrètes de la Nature.
En Cabbale, cette section se nomme SCHEMAMPHORASH et elle est presque exclu-
sivement composée de manuscrits.
En Arithmologie pratique, c'est la clef des pouvoirs sur les forces du Plan Astral.
Or, les pouvoirs ne sont donnés qu'à ceux qui les connaissent assez dans leurs
Principes pour ne presque jamais s'en servir. Il en est de même en ce qui concerne
certaines parties des sciences divinatoires.
Toutefois nous sommes autorisé à donner, sur ce sujet, mais sans aucun commen-
taire un document qui est livré pour la première fois à la publicité, et qui provient des
archives d'une association d'Hermétistes à laquelle appartenait J. J. BOURCART
(Jacob), l'auteur de l'Esquisse du Tout Universel (1). Nous ne dirons pas que cette
association était une section de la Rose-Croix, car ce titre a été accaparé de telle sorte
que les véritables Rose-Croix ne s'appellent pas par ce titre qui était du reste pour
eux un nom Exotérique.
Ceux qui seront assistés par un guide de l'autre plan parviendront à utiliser ce
document, et c'est pour eux seuls que nous le publions (2).
(1) JACOB. Esquisse Hermétique du Tout Universel. Avec préface explicative par le Dr PAPUS.
Paris, Chacornac, 1902.
(2) Nous ne pensons pas contrevenir à la discrétion que PAPUS a cru devoir s'imposer en donnant
ici quelques indications sans lesquelles le document publié risquerait fort de demeurer incompréhen-
sible même aux étudiants qualifiés que leurs travaux n'auraient jamais orienté vers la géomancie. En
effet, les noms qui se trouvent en marge sous chaque numéro (pp. 134-141) indiquent qu'il s'agit de
figures utilisées en géomancie.
***
A chaque numéro est donnée la signification d'une figure lorsqu'elle est placée dans chacune des
12 Maisons du thème géomantique * * *
Nous ferons encore remarquer :
1° qu'il n'y a que 16 figures géomantiques (et qu'il ne peut y en avoir que 16). Le tableau de la
page 133 en donne 18.
2° qu'en géomancie une planète «directe» ou « rétrograde » (même le Soleil et la Lune) est affec-
tée à chaque figure ce qui avec n et o (tête et queue du Dragon, nœuds ascendant et descendant de
la Lune) fait 2 x 7 + 2 = 16.
Dans le tableau de la page 133, les deux figures supplémentaires proviennent de ce que n et o ont
été considérés chacun comme directe et rétrograde, ce qui fait 2 significations en trop (par rapport à
la géomancie traditionnelle).
En outre les figures géomantiques ont été envisagées dans 5 acceptions différentes, ce qui fait que
chaque figure se trouve répétée 5 fois dans la liste. On remarquera que pour chacun de ces 5 groupes
les significations générales ont des points de ressemblance (note de l'Editeur).
1 Vie sobre ; 2 Gain au jeu ; 3 Secours de parents ; 4 Gain par ter-
rains ; 5 Mauvaise nouvelle ; 6 Maladie dangereuse ; 7 faux amis ; 8
Mort ; 9 Science économie ; 10 Ambassade ; 11 lettres de protecteurs
; 12 Procès.
1 tendre, belle éducation, gai, bon vivant 2 gain par l'autre sexe ; 3
gain par ses soeurs ; 4 gain par vieilles femmes ; 5 par concubinage ;
6 gain par prostituées ; 7 faveur des femmes immanquable; 8 fai-
blesses alternatives jusqu'à un âge avancé; 9 pour femmes: protections
à la cour, pour filles toilettes ; 10 secours par femmes; 11 éloge des
femmes 12 mort subite.
1 bien portant, fort, actif, inoffensif ; 2 gain assuré dans toutes les
entreprises ; 3 réputation chez parents et connaissances ; 4 ordre dans
le ménage ; 5 heureux en amour, recouvrement du volé, nouvel espoir;
6 petite vérole volante et autres maladies de peau 7 réconciliation ; 8
encore 40 ans de vie ; 9 Mythologie 10 obtention d'une charge; 11
dons d'amis ; 12 sauvé de dangers.
CHAPITRE XVI
BIBLIOGRAPHIE