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n°62

photographie
mise à la terre du
neutre dans un
réseau industriel
haute tension

François Sautriau

Diplomé ingénieur E.S.E. en 1968.


Depuis 1970 dans la société
Merlin Gerin ; après avoir effectué
des études de réseaux et de
protections il a été responsable de
bureaux d'études de réalisation
d'ensembles industriels, puis
responsable de services techniques
pour la réalisation d'équipements
destinés à la marine.
Aujourd'hui, il est conseiller au
service marketing du département
Protection et Contrôle - Commande.

CT 62 édition septembre 1991


Cahier Technique Merlin Gerin n° 62 / p.2
mise à la terre du neutre dans un réseau La mise à la terre d'un réseau
électrique haute tension peut être
industriel haute tension réalisée de différentes manières.
L'auteur analyse les contraintes liées
aux différents paramètres de
l'installation (surtensions, réseau,
récepteurs) et calcule les courants de
défauts.
Différents modes de protection sont
décrits ainsi que les réglages à prévoir
compte tenu des exigences souhaitées.

sommaire

1. Introduction p. 4
2. La mise à la terre Mise à la terre directe p. 4
Mise à la terre par l'intermédiaire p. 4
d'une réactance
Mise à la terre par l'intermédiaire p. 4
d'une résistance
3. Contraintes liées aux surtensions Mise à la terre par réactance p. 5
de limitation
Mise à la terre par résistance p. 5
4. Contraintes liées au réseau p. 5
5. Contraintes liées aux récepteurs p. 6
6. Calculs des courants de défaut p. 6
7. Mode de protection de terre Réglage des protections de terre p. 7
Mise à la terre avec neutre p. 8
accessible
Mise à la terre avec neutre p. 8
artificiel
Annexe 1 : remarques sur la détermination p. 10
des capacités du réseau
Annexe 2 : bibliographie p. 11

Cahier Technique Merlin Gerin n° 62 / p.3


1. introduction

Lors de la conception d’un réseau En contrepartie, le neutre isolé être effectuée par de simples relais
électrique H.T. industriel, il faut choisir entraîne : ampèremétriques.
un schéma de liaison du neutre à la ■ des risques de surtensions élevées Le schéma à neutre mis à la terre
terre : le neutre peut être soit isolé, soit qui favorisent l’apparition de défauts entraîne très généralement un
relié intentionnellement à la terre. multiples, déclenchement obligatoire au premier
Le schéma à neutre isolé en H.T. peut ■ l’emploi de matériels surisolés, défaut mais, par contre :
autoriser une continuité de service ■ une surveillance de l’isolement ■ il amortit les surtensions,
intéressante en ne déclenchant pas au obligatoire, ■ il conduit à des protections simples,
premier défaut, mais il implique que la ■ une protection contre les surtensions sélectives, fiables,
capacité du réseau n’entraîne pas un sur le point de devenir obligatoire, ■ il autorise l’emploi de matériel et en
courant de défaut à la terre prohibitif ■ la réalisation d’une protection particulier de câbles ayant un niveau
dangereux pour le personnel et les sélective complexe contre les défauts à d'isolement plus réduit que pour le
machines. la terre ne pouvant généralement pas neutre isolé.

2. la mise à la terre

L’objet de cette étude n’est pas de Par contre, en cas de défaut à la terre, (Etudes et Recherches E.D.F.) l’a mis
comparer les différents schémas de le courant n’est pas limité, les dégâts et en évidence [1]. Elle n’est applicable
liaison du neutre mais seulement, les perturbations sont maximum et le que si l’impédance de limitation a une
lorsque la solution du neutre à la terre danger pour le personnel est important valeur faible.
est adoptée, de déterminer le mode de pendant la durée du défaut.
mise à la terre en réalisant un Cette solution n’est pas utilisée pour la
compromis entre trois exigences distribution en haute tension. mise à la terre par
souvent contradictoires : l’intermédiaire d’une
■ amortir convenablement les
mise à la terre par résistance
surtensions,
■ limiter l’importance des dégâts et des l’intermédiaire d’une Cette solution est souvent la plus
perturbations dus à un défaut à la terre, intéressante.
réactance Deux solutions restent en présence :
■ permettre la réalisation de
protections simples et sélectives. Réactance accordée (bobine de ■ la mise à la terre par réactance,
La mise à la terre peut être : Petersen) ■ la mise à la terre par résistance.
■ directe (sans limitation volontaire de
Cette solution est parfois utilisée sur les La détermination précise de ces modes
courant par impédance), réseaux HT de distribution publique. de mise à la terre dépend du niveau de
■ par réactance,
Elle est peu utilisée en distribution tension, de l’étendue du réseau et de la
■ par résistance.
industrielle. nature des récepteurs.
Des relais de protection sensibles à la En fonction du mode de mise à la terre,
composante active du courant il existe un critère pour la détermination
mise à la terre directe homopolaire sont nécessaires pour d’une valeur limite de l’impédance vis-
Ce type de mise à la terre limite au obtenir la sélectivité. à-vis du problème des surtensions.
mieux les surtensions et la sélectivité Réactance de limitation Ensuite, il faut vérifier la compatibilité
des protections ne présente pas de Cette solution peut provoquer des avec les autres contraintes liées au
difficultés. surtensions sévères, comme Le Verre réseau ou aux récepteurs.

[1] voir bibliographie

Cahier Technique Merlin Gerin n° 62 / p.4


3. contraintes liées aux surtensions

mise à la terre par mise à la terre par D’où la relation IL ≥ 2 IC.


réactance de limitation résistance La détermination des capacités des
câbles est fonction de leur structure
(cf. fig. 1) Comme le recommande EDF pour les
(voir annexe pour ce calcul).
L’étude des surtensions, lors de réseaux des groupes hydrauliques, on
l’élimination des courts-circuits sur les adopte une valeur r de résistance
réseaux dont le neutre est mis à la terre correspondant à une puissance active
par une réactance, conduit aux 2
résultats suivants : totale dissipée U égale ou supérieure
■ soit I0ω la réactance de limitation du 3r
2
courant de défaut à la terre, à la puissance capacitive 2 Cω U en
■ soit Lω la réactance de court-circuit présence d’un défaut phase-terre, soit :
triphasé du réseau. 2
U 2
La surtension entre neutre et terre, lors ≥ 2Cω U .
de l’élimination des courts-circuits, est : 3r document E14576
En divisant par U , on obtient
∆V 1 I0
3
= pour un réseau de
V 2 L
U U où :
câbles à champ radial, ≥ 2.3Cω
3r 3
∆V 1 I0
= pour les autres cas.
V 2 L ■
U
est la valeur du courant de
En pratique, on limite le courant de 3r
défaut à la terre à 10 % au plus du défaut terre IL dans la mise à la terre ;
courant de court-circuit triphasé,
U est la valeur du courant
comme le fait EDF sur le réseau haute ■ 3Cω fig. 1 : une bobine zigzag ou bobine de point
tension de distribution. 3 neutre, constitue une réactance de limitation
capacitif IC du réseau en cas de défaut des courants de défaut terre.
terre.

4. contraintes liées au réseau

Le critère précédent permet de définir défaut ne provoque pas de dégâts sur précisée par les constructeurs, en
la limite inférieure du courant de défaut le trajet qu’il emprunte et général de 500 à 3 000 A pendant
franc phase-terre. particulièrement dans les écrans de 1 seconde.
Pour le choix de la limite supérieure, il câbles. L’intensité maximale supportée
convient de s’assurer que le courant de par les écrans de câbles peut être

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5. contraintes liées aux récepteurs

Dans les réseaux H.T. de distribution, machines tournantes sous des tensions enroulement est défaillant, la remise en
les récepteurs sont des transformateurs allant de 3 kV jusqu’à 15 kV et le plus état d’un appareil est beaucoup plus
qui ne présentent pas d’exigences souvent 5,5 kV en France ; il est alors longue et onéreuse quand les tôles
particulières vis-à-vis de la mise à la souhaitable que l’intensité du défaut sont atteintes.
terre du neutre du réseau masse n’excède pas 20 A, afin d’éviter
d’alimentation. la brûlure des tôles des machines. En
Mais les réseaux industriels haute effet, si le rebobinage est une
tension peuvent alimenter des réparation assez courante lorsqu’un

6. calculs des courants de défaut

La répartition des courants dans les


différents circuits se calcule assez
simplement moyennant une légère
approximation. 3
Celle-ci consiste à négliger l’impédance aE 1
de court-circuit de la source et les VN E
2
impédances de liaison vis-à-vis de aE 2
l’impédance de mise à la terre du
I rD I rS
neutre et des capacités du réseau. En
d’autres termes, on considère que les 1
courants de défaut à la terre sont très G=
1 Z CD CS
inférieurs aux courants de court-circuit g=
z
triphasé (cf. fig. 2).
Pour calculer le potentiel du neutre par
rapport à la terre, écrivons que la IN
somme des courants s’écoulant à la
terre est nulle (voir le schéma). ID

IN + IrD + Σ IrS = 0
0 = g VN + [G + jω C] (VN + E)
+ jωC (VN + a2E) + jωC (VN + aE) 1
Impédance de la mise à la terre du neutre
z=
g
0 = VN [g + G + 3jωC] + GE
1
+ jω CE (1 + a2 + a) Z= Impédance du défaut phase-terre
G
2
Comme 1 + a + a = 0 CD Capacité phase-terre du départ en défaut
on obtient CS Capacité phase-terre d'un départ sain
C = Σ CS Capacité phase-terre totale du réseau
- GE E Tension simple du réseau
VN =
g + G + 3jω C VN Potentiel du point neutre par rapport à la terre
IN Courant dans la mise en terre du neutre
- zE ID Courant dans le défaut
ou V N =
Z + z + 3jω CzZ IrD Courant résiduel du départ en défaut
IrS Courant résiduel d'un départ sain

fig. 2 : paramètres de calcul des courants de défaut terre.

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Connaissant VN, les différents courants ■ I r D = I D + 3 jω C D V N En cas de défaut franc Z = 0, les formules
(IN dans la mise à la terre du neutre, ID g + 3 jω C - C D précédentes deviennent :
dans le défaut, IrD et IrS courants = . GE
résiduels des départs) se calculent de g + G + 3 jω C VN = - E
la manière suivante : 1 + 3 jω C - C D z -E
■ IN =
= . E
- gGE Z + z + 3 jω CzZ z
■ I N = g VN =
g + G + 3 jω C 1
■ I r S = 3 jω C S V N ■ ID = + 3 jω C E
-E z
=
Z + z + 3 jω CzZ - 3 jω C S
= . GE ■
1
g + 3 jω C g + G + 3 jω C I rD = + 3 jω C - C D E
■ I D = G V N+ E = . GE z
g + G + 3 jω C - 3 jω C S z
= . E
1 + 3 jω Cz Z + z + 3 jω CzZ ■ I rS = - 3 jω C S E
= . E
Z + z + 3 jω CzZ

7. mode de protection de terre

La valeur de l’impédance de mise à la d’installation la rendent possible sur Il faut noter que, pendant le régime
terre réagit sur la méthode de des câbles, elle n’est pas applicable sur transitoire, la composante continue
protection nécessaire contre les les liaisons en barres ou aériennes. peut provoquer la saturation des TI
défauts phase-terre. La solution «3 Transformateurs bien que la valeur de crête du courant
D’une façon générale, plus les courants d’Intensité» -TI- est souvent employée transitoire soit de l’ordre de 10 fois
de défaut sont importants, plus ils sont en particulier lorsque ces 3 TI sont déjà inférieure à la valeur de saturation pour
faciles à détecter ; et plus ils sont nécessaires pour une autre utilisation. un courant symétrique établi.
faibles, plus leur détection est délicate Mais la mesure ainsi réalisée est Une protection de terre alimentée par
et sensible à des phénomènes entachée des erreurs de précision de 3 TI doit donc être temporisée pour
parasites. chacun des TI et surtout en régime de éviter les déclenchements intempestifs
D’autre part, il est souhaitable sinon surintensité passagère lorsque les TI se résultant des régimes transitoires. Le
indispensable de réaliser cette saturent. seuil de réglage ne doit pas être
protection, non pas en un point inférieur à 6 % du calibre de TI dans le
seulement mais sur les différentes meilleur des cas, ou à 15 ou 20 % du
artères du réseau, le fonctionnement
réglage des protections de calibre des TI dans les cas
des relais étant sélectif.
terre défavorables.
Il doit être choisi en fonction de la
La protection des défauts phase-terre précision des mesures, assurer le D’autre part, si un défaut masse
se fait par des relais à maximum maximum de protection et autoriser la apparaît dans un enroulement étoile au
d’intensité alimentés par le courant de sélectivité. voisinage du point neutre, le courant
terre. maximum de défaut n’est qu’une faible
La mesure de ce courant peut se faire : Si la mesure est réalisée en faisant la partie de la limite imposée par
■ soit par un transformateur tore
somme des courants secondaires de l’impédance de mise à la terre du
traversé par les trois conducteurs de 3 TI, cette dernière est entachée par la neutre. D'où un réglage habituel du
phase et détectant directement la dispersion des TI. En particulier, on seuil à 20 % du courant maximum
somme de leurs intensités (nulle en mesure un courant homopolaire en limité par la mise à la terre du neutre,
l’absence de défaut terre) ; l’absence de défaut de terre, lorsque afin de protéger 80 % des
■ soit par trois transformateurs
les TI se saturent. enroulements.
d’intensité dont les secondaires sont Cette saturation est due à l’amplitude Mais comme l’indique le calcul, lors
connectés de façon à réaliser un excessive du courant de phase mais d'un défaut les parties saines du
conducteur neutre traversé par la surtout à la composante continue qui réseau sont parcourues par un courant
somme des trois intensités. apparaît dans un courant de court- capacitif homopolaire. Aussi, afin que la
La solution «transformateur tore» est la circuit ou d’enclenchement protection d’une artère saine ne
plus précise mais, si des raisons asymétrique. déclenche pas intempestivement, le

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réglage du seuil doit être supérieur de Calcul de r et de IL mise à la terre avec neutre
30 % au courant capacitif qui s’écoule La détermination de cette résistance r accessible
dans cette artère lorsqu’un court-circuit La résistance est raccordée à la borne
phase-terre affecte le réseau. et du courant maximum I L = U de sortie du neutre et à la prise de
De plus, il y a lieu de prendre 3r terre, soit directement, soit par
éventuellement en compte la présence se fait en fonction des contraintes
l’intermédiaire d’un transformateur
d’harmoniques de tension qui suivantes :
monophasé chargé au secondaire par
■ le courant IL doit être supérieur ou
produisent dans les capacités des une résistance équivalente. C’est le cas
courants d’autant plus importants que égal au double du courant capacitif du
pour les réseaux alimentés par un
leur rang est élevé. A noter que les réseau en cas de défaut terre IL ≥ 2 LC
transformateur, dont le secondaire est
harmoniques 3 et multiples de 3 afin de limiter les surtensions,
en étoile neutre sorti, et pour les
■ le courant IL doit être inférieur à la
s’ajoutent même en régime équilibré. alternateurs à neutre sorti (cf. fig. 3).
Enfin, les caractéristiques de surintensité maximum que peuvent
tenir les écrans de câbles, en général Lorsque le réseau est alimenté par
l’impédance de mise à la terre du
de 500 à 3 000 A, suivant la section du plusieurs transformateurs ou
neutre et les protections doivent être
câble, alternateurs, il est préférable que la
coordonnées de façon que cette
■ dans un réseau comportant des mise à la terre du neutre soit unique
impédance ne soit pas elle-même
moteurs H.T., il faut de préférence pour éviter que la valeur du courant
détériorée par le courant de défaut
avant son éliminitation. respecter la relation 5 A ≤ IL ≤ 20 A maximum de défaut terre varie avec le
mais, en cas d’incompatibilité avec la nombre de sources en service.
Nota : il convient de préciser qu’il n’est première condition, IL peut atteindre
question ici que des protections des 50 A,
circuits et non de la protection des ■ pour assurer une bonne protection au
personnes. niveau des récepteurs, il faut que les
En résumé : lorsque le régime de réglages de seuils Ir ne dépassent pas
neutre à la terre est choisi pour un 0,2 IL, soit Ir ≤ 0,2 IL,
réseau moyenne tension, il est ■ pour obtenir la sélectivité vis-à-vis
souhaitable d’adopter une mise à la des protections des liaisons saines, il
terre par résistance de préférence aux faut respecter la relation Ir ≥ 1,3 IC, IC R r
autres systèmes. étant le courant capacitif de la liaison
protégée en cas de défaut phase-terre,
■ si la mesure du courant de terre se
fait par 3 TI de calibre In, il faut avoir a) b)
Ir ≥ 0,06 In,
■ la tenue thermique de la résistance r
doit permettre la passage du courant IL
fig. 3 : mise à la terre du neutre, au
pendant la durée maximum
secondaire d'un transformateur à étoile avec
d’élimination du défaut terre (1 à 1,5 s)
neutre sorti, par une résistance soit
ou, réciproquement, l’élimination du raccordée directement (a), soit raccordée
défaut terre doit être suffisamment par l'intermédiaire d'un transformateur
rapide pour ne pas détériorer la monophasé (b).
résistance r.

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mise à la terre avec neutre Plusieurs schémas sont possibles, L’impédance résultante ro + jloω est
avec : assimilable à une résistance si
artificiel ■ un transformateur à couplage étoile/ ro ≥ 2loω, avec ro et lo ramenées à la
Quand le neutre de la source n’est pas triangle associé à une résistance ; même tension.
accessible (enroulements en triangle) ■ une bobine zigzag (cf. fig. 1 et 6), ce
ou quand il y a plusieurs sources en schéma est utilisé dans le cas où le
parallèle, la mise à la terre peut être courant maximum de défaut terre est
faite par un neutre artificiel (cf. fig. 4 et limité à des valeurs supérieures à
5), aussi appelé générateur 100 A ;
homopolaire. ■ ou un transformateur spécial, car
pour réaliser un neutre artificiel il peut
s’avérer économique d’utiliser le
a) transformateur nécessaire à
l’alimentation des auxiliaires basse
tension du poste (cf. fig. 7 et 8).

I∆

document
R E14577
I∆

fig. 7 : mise à la terre d'un transformateur à


couplage étoile-étoile, et comportant des
enroulements tertiaires en triangle fermé sur
b) une résistance.
fig. 5 : transformateur spécial pour point
neutre.

I∆

R
R
fig. 4 : mise à la terre du neutre d'un réseau I∆
avec un transformateur à couplage étoile- I∆
triangle associé à :
a) une résistance placée côté haute tension,
dans ce cas le secondaire du transformateur
peut alimenter des auxiliaires ;
b) une résistance placée en série dans le fig. 6 : mise à la terre du neutre d'un réseau fig. 8 : mise à la terre du neutre d'un réseau
secondaire. avec une bobine zigzag. avec un transformateur à couplage zigzag.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 62 / p.9


annexe 1 : remarques sur la détermination des capacités du réseau

La capacité des câbles est fonction de Pour les 2 premiers cas, câble ■ les trois capacités C dont deux sont
leur type de construction : unipolaire et câble tripolaire à sous des tensions composées
■ câble unipolaire champ radial, il n’y a pas d’ambiguïté déphasées de 60° et la troisième est
Le conducteur est entouré d’un écran puisqu’il n’existe qu’une capacité C, qui sous une tension nulle.
et la capacité C du câble est celle qui est une capacité entre phase et terre. La somme de ces courants (ic par
est mesurée entre le conducteur et En l’absence de défaut et en régime phase), appelée courant capacitif Ic du
l’écran qui est mis à la terre. triphasé équilibré, il circule dans réseau en cas de défaut terre, est
■ câble tripolaire à champ radial chaque phase un courant capacitif ic encore :
absorbé dans la capacité C du câble π
Chaque conducteur est entouré d’un i c = 2 Cω V cos = 3 Cω U
écran et la capacité C du câble est sous la tension simple V, phase-terre, à 6
celle qui est mesurée entre chaque la fréquence du réseau : soit Ic = 3 Cω V.
conducteur et son propre écran qui est U En résumé, pour ce qui intéresse la
mis à la terre. i c = Cω V = Cω détermination de la résistance d’une
3 mise à la terre, comme pour le réglage
■ câble tripolaire à ceinture
Un écran unique entoure les trois Cette charge capacitive étant triphasée d’une protection de terre, le courant
conducteurs et il existe une capacité K et équilibrée, elle ne perturbe pas le capacitif qu’il faut connaître est donc :
entre conducteurs et une capacité C réseau en général et n’affecte pas les Ic = 3 Cω V
entre un conducteur et l’écran qui est protections.
qui ne fait intervenir que la capacité C
mis à la terre. Par contre, lorsque le réseau présente quel que soit le type de câble.
un défaut terre, c’est-à-dire lorsqu’une
phase est à la terre, la capacité des Dans la pratique, sous la
câbles est vue comme une charge dénomination de capacité étoilée, les
C câbliers indiquent :
déséquilibrée formée par la capacité C
entre les deux phases saines et la terre ■ la valeur de C pour les câbles à
sous la tension composée U. champ radial,
K K
Dans les deux phases saines circulent ■ la valeur de 3 K + C pour les câbles à
les courants de valeur CωU déphasés ceinture.
C C
de 60° ; la somme de ces deux Ils ne donnent généralement pas la
K courants est appelée courant capacitif valeur de cette capacité C pour les
IC du réseau en cas de défaut terre. câbles à ceinture. Câbles pour
π lesquels, sur demande, ils
i c = 2 Cω V cos = 3 Cω U communiquent trois résultats de
6
soit IC = 3 CωV. mesure :
■ la capacité C1 mesurée entre une
Pour le cas du câble tripolaire à âme conductrice et les autres âmes
ceinture, en l’absence de défaut le reliées à la gaine métallique ; on a la
courant ic qui circule en régime relation C1 = 2 K + C,
équilibré est :
■ la capacité C2 mesurée entre les trois
ic = 3 Kω U + Cω V = 3 Kω V + Cω V âmes conductrices réunies entre elles
et la gaine métallique ; on a la relation
soit ic = (3 K + C) ω V par phase, et la
C2 = 3 C,
somme des courants des trois phases
est nulle. ■ la capacité C3, mesurée entre deux
âmes conductrices, la troisième étant
Les câbliers donnent généralement la
réunie à la gaine métallique ; on a la
valeur de cette capacité 3 K + C pour
relation
les câbles à ceinture.
Par contre, lorsque le réseau présente 3K+C
un défaut terre, c’est-à-dire lorsqu’une C3 =
2
phase est à la terre, la charge
C’est donc la capacité C2 qu’il est
capacitive comporte :
nécessaire de connaître pour avoir
■ les trois capacités K sous la tension
composée qui constituent une charge C2
directement la valeur de C = .
équilibrée ; 3

Cahier Technique Merlin Gerin n° 62 / p.10


annexe 2 : bibliographie

[1] Le Verre : «Les surtensions lors de


l’élimination de courts-circuits sur les
réseaux dont le neutre est mis à la terre
par une réactance». Bull. de la Société
Française des Electriciens, 8e série,
Tome 1, n° 4 (avril 1960).
[2] E.D.F. : Note d’orientation sur les
protections des groupes hydrauliques.
NP 69 03.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 62 / p.11


Réal. : Illustration Technique - Lyon - Photo. : IPV
Responsable édition : G. Satre-Duplessis
Cahier Technique Merlin Gerin n° 62 / p.12 IPV - 09-91 - 3500 - Imprimeur : Léostic

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