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DE LA MAITRISE EN ADMINISTRATION
DES AFFAIRES (MBA 3558),
CONCENTRATION: GESTION DES PME
Thème :
1
Finance islamique :
Développement, pratique et
analyse de certains aspects
liés à sa réglementation
Sommaire
Sommaire…………………………………………………………………….... 3
Liste des abréviations……………………………………………...…………….4
Remerciements………………………………………….………………………5
2
Introduction……………………………………………………………….….6
Première partie :…………………………………………....8
Chapitre I : Phase de développement et caractéristiques de la
finance islamique..............................................................................9
Section1: Phases de développement de la finance islamique………….……….10
Section2: Caractéristiques principales de la finance islamique…………..…….17
3
– C.G.L : Centre de gestion des liquidités
Remerciements
Au terme de ce travail, je tiens à exprimer vivement mes remerciements avec une profonde
gratitude à toutes les personnes qui ont contribué de près ou de loin à sa réalisation, car un
projet ne peut pas être le fruit d'une seule personne.
4
C'est ainsi que j’adresse premièrement et avant tout, mes sincère remerciements à Dieu, notre
créateur qui m’a toujours guidé jusqu'à la fin de ce projet.
Je remercie de tout cœur, mes parents, en particulier ma mère, qui a été pour moi, à la foi un
soutien moral et une source d’inspiration, je remercie également toutes les administrations
académiques et professorales, aussi bien de l’UQTR que de l’ESIG, pour tout le soutien
pédagogique qu’ils ont apporté à notre promotion, tout au long de notre cycle de formation.
Tous mes remerciements et ma gratitude vont particulièrement à Madame Louise Cadieux,
Madame Christiane Baril et Monsieur Saïd Zouiten, pour leur amabilité, leur grand soutien et
leur grand professionnalisme.
Je saisie également l’occasion, pour adresser mes sincères remerciements et gratitudes à mon
directeur des opérations monsieur Thomas Hersan et plus particulièrement à notre directeur
général monsieur Jamal Hamdouch, pour le soutien, la patience, l’esprit d’ouverture, et le
grand professionnalisme qu’ils ont témoigné.
Un spécial remerciement à mon professeur, monsieur Jamal Tlaty, pour avoir accepté de
diriger ce travail et monsieur Frédéric Laurin pour avoir bien voulu lui apporter son
évaluation malgré leurs nombreuses occupations. Leurs esprits critiques, leurs conseils, et
leurs remarques si pertinentes, m’ont énormément aidé dans l'élaboration de ce travail.
Citer certains c'est oublier les autres, que ceux qui n'ont pas été mentionnés ici, mais qui ont
contribué d’une manière ou d’une autre à l'élaboration de ce travail, trouvent ici l'expression
de ma profonde gratitude.
Introduction :
De nos jours, la finance islamique connait une croissance très rapide. Depuis ses débuts il y a
une trentaine d’années (1975), le nombre d’institutions financières islamiques dans le monde
ne cesse de croitre, d’après la BID, on compte actuellement plus de 300 institutions dans plus
de 75 pays. Elles sont situées essentiellement au Moyen-Orient et l’Asie du Sud-est (Bahreïn
et la Malaisie), mais se trouvent aussi en Europe et aux États-Unis.
5
On estime que le total des avoirs de la finance islamique dans le monde dépasse les 800
milliards de dollars. Selon le FMI, le taux de leur croissance serait de 10 à 15 %. Les
produits financiers islamiques sont destinés aux investisseurs qui désirent obéir aux règles
musulmanes (la charia) qui régissent la vie quotidienne des musulmans.
L'octroi de crédit avec intérêt est l'activité principale des banques conventionnelle. Cependant,
le principe d’interdiction du prêt à intérêt est une caractéristique fondamentale du système
financier islamique, il a donc été nécessaire de développer un concept islamique de crédit,
afin que les banques islamiques puissent remplir leurs rôles, tout en respectant les
prescriptions islamiques.
De ce fait, les institutions islamiques offrent un éventail de plus en plus varié de services
financiers, notamment la gestion de fonds, l’allocation des actifs, des opérations de change, et
la gestion du capital risques. Toutefois, ils utilisent pour leurs opérations des instruments
conformes aux prescriptions de la charia.
Dans la première partie de cette étude nous tenterons d’aborder les phases de développement
de la finance islamique en essayant d’analyser les facteurs ayant caractérisé chaque phase de
développement.
Dans la deuxième partie nous tenterons d’examiner la pratique de la finance islamique à
travers une description des instruments de financement bancaire islamiques, notamment les
produits bancaires islamiques, les Sukuks et les fonds d’investissements.
6
Première partie :
7
Phases de développement et
caractéristiques de la finance
islamique
1 Pour une explication des mots arabes utilisés dans cette étude, voir le glossaire.
2 Abraham, Uddovitch, «Partnership and profit in medieval Islam», Princeton, 1970.
8
Mourabaha par rapport au reste des produits (graphique 1).Après une première réussite
timide, la finance islamique a connu un développement remarquable depuis les années 80 et
jusqu’à nos jours (graphique 5).
Source : Vernimen.net.
D’autres expériences ont pu voir le jour depuis ce temps là, nous citons à juste titre la création
de la BID, (la Banque Islamique de développement) en 1974 qui a pu réussir le défi de la
durabilité. Il est à noter que bon nombre de banques islamiques n’ont pas réussi l’enjeu de la
pérennité, les infrastructures existantes à l’époque n’ayant pas permis l’émergence d’un
système de financement axé exclusivement sur le principe de partage de pertes et profits.
3 Voir Olivier Pastré et Krassimra Gecheva, La finance islamique à la croisée des chemins.
9
Ainsi presque toutes les coopératives de banques islamiques créées en Egypte ont disparu en
1967. Nous citons à ce titre le cas de la BCCI (la Banque internationale de commerce et de
crédit) qui a été liquidée en 19914.
Les difficultés financières ayant secouées les institutions financières classiques en 1980, ont
poussé les acteurs économiques à chercher des solutions alternatives de financement, une telle
situation avait favorisée l’orientation des capitaux vers la finance islamique.
Cette phase a été également marquée par des changements dans l’environnement
réglementaire, les mouvements de libéralisation et de déréglementation ont fortement favorisé
le développement de produits financiers capables d’intégrer les principes de la chari’a. Cette
tendance a été accélérée également par l’avènement de l’ingénierie financière qui a permis
l’accroissement de l’innovation financière en matière de produits financiers islamiques.
Cette époque était caractérisée aussi par des mutations profondes ayant touchées le
fonctionnement et l’organisation des institutions financières islamiques. Sous l’influence
d’une demande de plus en plus importante, ces institutions sont devenues mieux structurées
et mieux organisées.
Si la finance islamique avait fait ses débuts en Egypte et l’Arabie-Séoudite, il est à souligner
qu’entre 1980 et 1990, elle a pu élargir ses frontières pour gagner d’autres pays de l’Asie du
Sud, notamment vers l’Est, faisant ainsi apparaitre de nouveaux pôles de la finance islamique.
Notons également qu’elle a pu connaitre un développement même au sein d’un certain
nombre de pays occidentaux à travers les communautés musulmanes devenues de plus en plus
présentes dans ces pays et en quête de produits compatibles avec les lois coraniques.
Un autre constat tout aussi important peut être évoqué lié à l’élargissement des activités de la
finance islamique. Loin de se cantonner dans le rôle des banques classiques qui se limite à
l’intermédiation, elle va conquérir de nouveaux marchés, notamment, dans le domaine, de
commercialisation de biens, des investissements directs dans les projets, des prises de
participations, des assurances, et celui des fonds communs de placement.
4 Pour une discussion plus détaillée de ces circonstances, voir Chapra 2000.
10
Durant cette période on assistait à une évolution progressive des objectifs de la finance
islamique, les banques islamiques ne sont plus considérées comme étant de simple levier de
développement de la finance mais elles commencent de plus en plus à jouer un rôle
d’intermédiation à part entière.
Face à une demande soutenue et de plus en plus sophistiquée, la finance islamique devient de
plus en plus dynamique et pragmatique. Ses pratiques s’apparentent dans une certaine mesure
progressivement à celles de la finance classique. Mais à côté de cela elle commence à
revendiquer son caractère particulier. Pour cela elle a mis en place par exemple des
« Shari’a Board » qui sont des instances qui ont pour mission de garantir le respect des
préceptes de la Chari’a et qui serviront aussi d’arguments marketing auprès de sa clientèle.
L’évolution du taux d’épargne est un phénomène qui a pu être constaté dans tous les pays
émergents, cependant les tendances croissantes de l’épargne mondiale ne nous permettront de
faire cette constatation que lorsque nous procédons à une analyse plus détaillée en faisant la
distinction entre la croissance du taux d’épargne dans les pays industrialisés et celui des pays
émergents. Nous constaterons dès lors une diminution considérable de l’épargne et de
l’investissement dans les pays industrialisés et une croissance de celle-ci dans les pays
émergents (graphique 2).
Cependant, si les taux d’épargnes n’ont pas cessés de grimper dans les pays émergents, fort et
de constater que les taux d’investissement dans ces pays n’ont pas suivis cette tendance, les
investissements se sont considérablement réduits après la crise asiatique.
Cette situation d’inadéquation entre le niveau d’épargne et le niveau des investissements dans
les pays émergents a eu pour effet de transformer ces pays de « pays importateurs de
capitaux » à des « pays exportateurs de capitaux ».
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Un tel schéma ne semble pas cadrer avec la conception économique de la théorie des flux des
capitaux internationaux, mais qu’on peut comprendre en observant cette faiblesse des flux
d’investissement dans les pays émergents qui peut s’expliquer par la faiblesse du cadre
institutionnel dans ces pays : Infrastructures insuffisantes, faible niveau d’éducation,
défaillance du cadre réglementaire, problèmes de gouvernance, etc.
Graphique 2
Soldes extérieurs nets et avoirs extérieurs nets
(En % du PIB mondial)
Ce phénomène de gonflement de l’épargne est constaté chez tous les pays exportateurs de
pétrole, mais plus particulièrement chez des pays du Proche Orient notamment des pays
musulmans. En effet en l’espace d’environ cinq années, entre 2000 et 2005 les revenus de
pétrole ont presque doublés dans ces pays (graphique 3).
Graphique 3
Recettes tirées des exportations du pétrole (Milliards de dollars)
12
Source : FMI, perspectives de l’économie mondiales, Avril 2006.
Il est vrai que cette situation n’est pas nouvelle, le même scénario à eu lieu au moment des
deux chocs pétroliers qui ont eu lieu en 1973 et 1979, cependant cette dernière situation
semble être différente au moins sur deux aspects : une modification des allocations des
capitaux à l’étranger et un environnement politique différent.
En effet la structure des allocations des capitaux investis c’est fortement modifiée, les
investissements directs ainsi que les investissements de portefeuille représentent en 2005
presque la moitié de l’excédent du compte courant des pays producteurs de pétrole, alors que
la part de ces actifs ne représentait qu’une part négligeable en 1980 (graphique 4).
Par ailleurs, les tentions politiques ayant suivi les attentats du 11 septembre 2001, ont
considérablement contribué au rapatriement des capitaux musulmans traditionnellement
investis en occident et plus particulièrement aux Etats-Unis. Cet environnement politique
nouveau a au moins poussé les investisseurs, notamment musulmans à modifier la
composition de leur portefeuille de placement.
Graphique 4
Soldes extérieurs courants et flux de capitaux cumulés des pays exportateurs de combustibles
(Milliards de dollars EU de 2005, chiffres cumulés)
13
Source : FMI, perspectives de l’économie mondiale, Avril 2006.
Source : Rapport moral sur l’argent dans le monde (2005), Association d’économie financière, Standard&Poor’s
On estime que depuis l’année 2000, les actifs de la finance islamique connaissent un taux de
croissance entre 10 et 15% et on prévoit que ce rythme, assez élevé de croissance, aurait
tendance à se maintenir dans les prochaines années à venir.
Selon les estimations de Standard & Poor’s la valeur des actifs de la finance islamique
dépasserait les 700 milliards de Dollars.
14
D’après la BID, on considère que depuis l’année 1975 le nombre des banques islamiques qui
ont ouvert leurs portes a atteint les 300, et ceci sans parler d’un nombre important de banques
classiques qui ont ouvert des guichets de la pratique de la finance islamique. Les banques
islamiques sont essentiellement concentrées au Proche Orient et en Asie du sud-est, cependant
elles investissent de plus en plus de nouveaux marchés notamment dans les pays occidentaux,
plus particulièrement l’Asie du sud-est, l’Inde et tout dernièrement, la Chine.
La mise en œuvre de la finance islamique diffère d’un pays à un autre, dans certains pays on
trouve que le système bancaire est complètement islamique, c’est le cas par exemple du
Soudan et de l’Iran. Dans d’autres pays nous trouvons les deux systèmes, classique et
islamique qui coexistent tous ensemble, comme par exemple l’Indonésie, la Malaisie et les
Emirats arabes unies. Mais on peut trouver également d’autres pays qui n’ont pas vraiment
fait une séparation claire par rapport à la finance islamique mais qui ont tout au moins
autorisé sa pratique à travers l’ouverture de guichets islamiques dans les banques classiques.
On note également, que le taux de croissance de la finance islamique diffère d’une région
géographique à une autre. Il peut par exemple, atteindre les 55% en Afrique Sub-Saharienne
et les 39% dans les pays du conseil de coopération du golf (graphique 6).
De nos jours la finance islamique pénètre de plus en plus de nouveaux marchés. A l’instar de
la finance conventionnelle, elle offre des produits financiers de plus en plus diversifiés. Nous
assistons ainsi à une multitude de produits dans des domaines assez variés comme le négoce,
l’assurance, les fonds de retraite, le marché des obligations, et la gestion de portefeuille.
Graphique 6
Taux de croissance des actifs islamiques en 2006-2007 par région
géographique
15
MENA : Middle East and North Africa (Moyen Orient et Afrique du Nord).
GCC : Gulf Cooperation Council (Conseil de coopération des pays du golfe).
Cependant, si l’on tente d’approcher le système financier islamique dans une dimension
moderne, on peut le considérer comme étant un ensemble d’institutions de dépôt dont
l’activité principale est l’intermédiation financière, axée sur la conjugaison de deux modes de
financement fondamentaux, à savoir les modes de financements basés sur la participation aux
pertes et aux profits et ceux basés sur les ventes5.
Bien que les banques islamiques jouent plus ou moins les mêmes rôles que la finance
conventionnelle, elle se distingue par un certains nombre de caractéristiques. Nous citerons
trois caractéristiques principales, notamment, le partage du risque, la notion de productivité et
l’objet d’activité.
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2-1 La notion de partage de risque
L’une des caractéristiques fondamentales du système financier islamique c’est qu’il se base
sur le partage de risque entre les différents partenaires, à savoir l’investisseur, l’intermédiaire
et l’entrepreneur. Dans le système financier conventionnel, le convoyeur de fond effectue des
opérations de placements à des taux d’intérêts fixés à l’avance indépendamment de la
rentabilité du projet ayant utilisé ses fonds. Il en résulte que la majeure partie du risque, si ce
n’est la totalité, est supportée par l’entrepreneur.
Dans le système financier islamique, cette répartition du risque est jugée inéquitable par les
Foukahas. Il en résulte que le partage du risque se fait entre les différentes parties prenantes
selon la nature de chaque mode de financement et à travers des règles bien claires et fixées à
l’avance.
Même dans le mode de financement basé sur les ventes, comme la Mourabaha, par exemple,
les crédits ont la particularité d’être adossés à des actifs tangibles, favorisant ainsi l’utilisation
des fonds dans des secteurs « productifs » au regard de la finance islamique et minimisant par
conséquence, et dans une certaine mesure, la spéculation7.
17
L’incidence sur la limitation de la spéculation réside dans le fait que la finance islamique n’est
pas autorisée à commercialiser la dette, comme c’est le cas de la titrisation 8 dans la finance
conventionnelle. En effet dans le système financier islamique, une foi constituée, une dette
doit être gardée par la banque islamique jusqu’à échéance.
A l’opposé de cette pratique, les banques islamiques ne peuvent pas financer des activités, qui
sont réputées être néfaste à la société et en désaccord avec le système des valeurs islamiques,
nous citons à juste titre les usines de tabac, les sociétés des casinos, les sociétés de
pornographie, la vente de drogue, et la consommation de porc, etc.
Deuxième partie :
8 Principe financier se basant sur la vente de la dette.
18
Instruments du système
bancaire islamique
19
commercialisation ou de location de bien qu’elle a achetée préalablement, dans le cas de la
Mourabaha, de l’Ijara, du Salam ou de l’Istisnae.
Du point de vue de la finance islamique l’argent ne doit jouer qu’un rôle d’intermédiaire qui
permet de mesurer les échanges de produits. L’argent ne doit donc pas créer de valeur ajoutée
que dans la mesure où il s’agit d’une création d’un bien réel. Ceci signifie que la marge
réalisée par les banques islamiques n’est autorisée que lorsque celle-ci est le fruit des activités
comme la vente, la participation, la location, ou la fabrication.
On peut dire également que les banques islamiques ont une double vocation qui est
généralement exprimée sur le plan juridique par deux types de clauses dans les contrats de
financement, d’une part, des clauses financières stipulant le montant, la durée et les
conditions générales d’utilisation et de renouvellement du financement et d’autre part, des
clauses commerciales qui fixent les modalités de l’opération accomplie dans le cadre de ce
financement . Alors que dans les banques classiques les clauses contractuelles se limitent
généralement à fixer les modalités qui sont strictement liées au financement.
Nous essayerons dans cette partie de présenter les instruments de financement islamiques les
plus souvent utilisés dans les banques islamiques. Nous tenterons de retracer leurs portraits,
leurs avantages, et leur conformités à la Chari’a à travers une inspiration des travaux de
quelques auteurs, ainsi que les descriptions, généralement fournies, par les banques
islamiques9.
1.1 L’Istisnae
L’Istisnae peut être considéré comme un contrat d’entreprise selon lequel, une partie appelée
Moustasniae demande à une deuxième partie, Sanie, de lui fabriquer ou construire un ouvrage
en contre partie d’une rémunération payée d’avance. Le paiement peut se faire d’un seul coup
ou de manière fractionnée.
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L’objet du contrat doit porter sur un bien ayant subi une transformation et non pas
uniquement une marchandise revendue en l’état afin d’éviter la spéculation.
Comparé aux opérations conventionnelles l’Istisnae peut être assimilé à un contrat
d’entreprise : « Le contrat d’entreprise est le contrat par lequel l’une des parties s’oblige à
exécuter un ouvrage ou à accomplir un travail moyennant une rémunération que l’autre partie
s’engage à lui payer ».
a-Avantages de l’Istisnae
L’Istisnae permet à la banque islamique de prendre en charge des travaux de construction, de
réparation, d’aménagement et d’achèvement d’ouvrages de grande envergure. Il permet
également de financer l’acquisition ou la mise en place d’équipements de production.
Et finalement, il offre une possibilité de percevoir des avances sur marché conformes aux
préceptes de la Chari’a.
1-2 La Mourabaha
La Mourabaha est considérée comme étant un contrat de vente au prix de revient majoré
d’une marge bénéficiaire préalablement fixée et consentie entre le vendeur et l’acheteur du
bien.
21
La Mourabaha peut prendre deux formes :
- Opération de vente directe entre un acheteur et un vendeur.
- Opération entre trois parties un acheteur final (ou donneur d’ordre d’achat), un premier
vendeur (le fournisseur) et une partie intermédiaire (vendeur intermédiaire exécutant l’ordre
d’achat).
C’est cette dernière formule qui est adoptée dans la pratique par les banques islamiques.
Vis à vis du fournisseur, la banque islamique intervient en qualité de premier acheteur tandis
que par rapport à l’acheteur elle tient lieu de donneur d’ordre (le client). La banque islamique
achète la marchandise au comptant ou à crédit et la revend au comptant ou à crédit à son
client moyennant une marge bénéficiaire consentie à l’avance entre les deux parties. Les
conditions et les modalités du crédit sont préalablement établies et acceptées par les deux
parties.
Dans le cas de l’achat au comptant, le client peut bénéficier de l’avantage de prix offert par la
banque islamique qui a généralement un pouvoir de négociation important lui permettant
d’acquérir les biens à un prix bon marché, la banque dans ce cas là ne joue aucun rôle de
financement mais il s’agit d’une simple transaction commerciale.
a-Avantages de la Mourabaha
La Mourabaha est un mode de financement qui permet aux banques islamiques de financer
les besoins d’exploitation de leurs clientèles à savoir les stocks, les matières premières, etc. Il
permet également aux banques islamiques de financer les besoins d’investissements de leurs
clientèles. Le mode de financement par la Mourabaha présente l’avantage d’assurer toutes ces
opérations de financements en respectant les prescriptions de la Chari’a.
b-Conformité de la Mourabaha à la Chari’a
Néanmoins, pour être conforme à la Chari’a la Mourabaha doit remplir les critères suivants :
- L’objet du contrat Mourabaha doit être conforme aux prescriptions de la chari’a (pas de
financement de produits interdits par I’Islam, comme la drogue, le tabac, etc.)
- Les marchandises doivent être achetées préalablement par la banque. En effet, le principe de
base de la Mourabaha est que la rémunération de la Banque ne se justifie que par le caractère
commercial et non financier de la transaction, l’achat et la revente doivent être réels non
fictifs, en d’autres termes la banque islamique doit obligatoirement être réellement
propriétaire du bien avant de pouvoir le vendre à son client. A cet égard, il y a lieu de rappeler
que si la Mourabaha, telle que pratiquée par les banques islamiques, est une opération de
vente à terme. L’opération de crédit n’interfère que de manière accessoire dans l’opération
commerciale, qui représente la seule justification de la marge bénéficiaire perçue par la
banque.
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- Le prix de revient, la marge bénéficiaire de la banque et les délais de paiement doivent être
préalablement fixés et acceptés par les deux parties.
- En cas de retard dans le paiement des échéances, la banque islamique n’est pas autorisée à
revoir sa marge bénéficiaire à la hausse en contrepartie de ce retard. En outre, en cas de
mauvaise foi du client, la banque islamique est en droit de réclamer, des dédommagements
des échéances non honorées. Auquel cas, il conviendrait d’évaluer le préjudice par rapport à
des critères objectifs propres à la banque islamique et éviter toute allusion au taux d’intérêt.
1-3 L’Idjara
L’Ijara ou le leasing, est un contrat de location de biens qui comporte une promesse de vente
au profit du locataire.
Ce mode de financement fait intervenir trois parties principales :
- Le fournisseur (constructeur ou vendeur) du bien.
- Le bailleur (la banque qui achète le bien pour le louer à son client).
- Le locataire qui loue le bien en se réservant l’option de l’acheter à la fin du contrat de
location.
Il en découle qu’en vertu de ce contrat, le locataire ne détient que le droit de jouissance,
tandis que la banque reste propriétaire du bien pendant toute la durée du contrat.
Bien qu’il s’agisse d’un système intéressant, L’Idjara peut comporter un problème
d’incitation que la banque islamique essaie de résoudre on proposant, à terme, plusieurs
options avantageuses.
Trois possibilités sont offertes :
– Le client doit acquérir le bien (contrat de location – vente).
– Le client a le choix d’acquérir ou de restituer le bien (contrat de crédit-bail).
– Le client opte pour une seconde location du bien.
a- Avantages de l’Ijara
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L’Idjiara peut être classé parmi les formes de crédit à long et moyen terme. La conformité
avec les principes de la chari’a fait de lui une formule privilégiée utilisée par les banques
islamiques dans le financement des investissements. Le deuxième avantage de ce mode de
financement est lié à la solidité de la garantie que le statut de propriétaire légale du bien loué
donne à la banque.
Pour les acteurs économiques, les avantages de l’Idjara sont nombreux. D’un côté, il leur
permet de rénover leurs équipements obsolètes ou démodés et bénéficier ainsi des derniers
progrès technologiques. D’un autre côté, il offre l’avantage de leur éviter une immobilisation
à long ou moyen terme d’une partie de leurs ressources, comme c’est cas dans une acquisition
autofinancée.
De ce fait, dans le cadre d’un financement par Idjara, les coûts annuels se trouvent nettement
réduits car ils se limitent uniquement aux loyers dus sur la période, ce qui a pour effet de
constituer un bon soutien aux entreprises qui rencontrent des difficultés à rétablir l’équilibre
de leur situation financière.
Enfin, les différentes options finales offertes au locataire, notamment l’achat, la restitution ou
la relocation, sont en mesure de permettre à l’utilisateur de faire son choix en fonction de son
besoin et selon les moyens financiers dont il dispose.
b- Conformité de l’Ijara à la Chari’a
Pour être conforme à la Chari’a l’Ijara doit répondre aux conditions suivantes :
- L’objet de la location, doit être connu et accepté par les deux parties.
- La location doit porter sur des biens durables, c'est-à-dire qui ne se détériorent pas du fait de
la jouissance ou de l’utilisation au point de devenir complètement désuets.
- Le bien loué de même que les accessoires nécessaires à son utilisation, doivent être fournis à
l’utilisateur en état de marche adéquat.
- La période de location, le délai de paiement, le montant du loyer et la périodicité doivent
être fixés et connus à la signature du contrat.
- Le loyer peut être payé d’avance, à terme ou par tranche selon l’accord des parties.
- Les deux parties peuvent consentir d’une révision du loyer, de la durée de location et de
toutes autres clauses du contrat.
- Les dommages du bien loué survenus d’un fait indépendant de la volonté du locataire
n’engage la responsabilité de ce dernier que s’il s’avère qu’il n’a pas pris les mesures
nécessaires pour la conservation du bien.
- Sauf indication contraire, la banque prend en charge tous les travaux d’entretien et de
réparation nécessaires au maintien du bien loué dans un état de marche pour l’utilisation
24
auquel il est destiné. De même, elle assume toutes les charges locatives antérieures au contrat
de location. L’utilisateur prend en charge, quant à lui, l’entretien d’usage du bien loué, de
même que l’ensemble des charges locatives à compter de la date de début du contrat.
- Sauf indication contraire, le bien loué peut faire l’objet d’une sous-location. Aussi, la banque
peut louer un bien acquis à son propre vendeur, à condition que la vente soit réelle et non
fictive.
1-4 Le Salam
Le Salam est un contrat de vente avec livraison différée de la marchandise. Ainsi,
contrairement à la Mourabaha, la banque n’intervient pas comme vendeur à crédit de la
marchandise acquise sur commande, mais comme acquéreur, avec paiement comptant d’une
marchandise qui lui sera livrée à terme par le client. La banque islamique pourra si elle le
souhaite autoriser ce même client à vendre cette marchandise pour son compte. Sinon elle
pourra tout simplement recevoir la livraison de la marchandise au terme du contrat de la part
du client et assurer elle-même sa vente, au risque de devoir la stocker pour la vendre plus tard
dans le cas où la marchandise ne trouve pas preneur de suite.
En principe, la Chari’a interdit toute transaction commerciale dont l’objet est inexistant au
moment de sa conclusion. Cependant, certaines pratiques commerciales, bien que ne
répondant pas à cette condition, sont tolérées compte tenu de leur utilité et de leur rôle
important dans l’assouplissement des transactions commerciales. La banque islamique peut
donc par exemple acheter à un client une marchandise qu’elle recevra dans une date ultérieure
à condition que la quantité, la qualité et le délai de livraison de cette marchandise soient
clairement définis. C’est le cas de la vente Salam qui a été autorisée par le Prophète (PSSL)
dans le Hadith « celui qui fait le salam, qu’il le fasse pour un volume connu, pour un poids
connu et pour un délai connu (man aslafa falyouslif fi kayl ma’aloum, oua waznin ma’loum
ila adjalin ma’aloum).
25
-La banque, ici l’acheteur, passe une commande à son client pour une quantité déterminée
de marchandises, d’une valeur correspondant au besoin de financement du client.
-Le client, ici le vendeur, adresse à la banque une facture pro-forma comportant, la nature, les
quantités et le prix des marchandises commandées.
Une fois qu’elles se sont mis d’accord sur les conditions de l’opération, les deux parties
signent un contrat de Salam retraçant les clauses convenues, à savoir, la nature des
marchandises, les quantités, le prix, le délais et modalités de livraison, etc.
En outre les deux parties signent un contrat de vente par procuration, en vertu duquel, la
banque autorise le vendeur de livrer ou de vendre la marchandise à une tierce personne. Le
vendeur pour sa part s’engage à recouvrer et à verser le montant de la vente à la banque.
En plus des garanties ordinaires exigées par la banque dans ses activités de financement,
notamment, les cautions, les nantissements, les hypothèques, etc. Elle peut exiger du vendeur
la souscription d’une assurance-crédit pour se prémunir contre le risque de non paiement des
acheteurs finaux, et une assurance couvrant les biens.
Au terme du contrat, dans le cas où la banque aurait choisi d’autoriser le vendeur à vendre les
marchandises pour son compte, ce dernier les facturera pour le compte de la banque et
assurera leur livraison en veillant, si la banque le juge nécessaire, d’exiger des acheteurs de
faire viser les bons d’enlèvement aux guichets de cette dernière. Une telle mesure permet le
suivi et le contrôle de la transaction.
La rémunération du vendeur peut être accordée sous forme d’une commission, d’une
ristourne ou d’une part de la marge dégagée par la vente des marchandises. Elle peut aussi
être soustraite au début de la transaction et incorporée dans le montant de l’avance. Dans tous
les cas, son montant doit être calculé en se référant au taux de marge pratiqué sur le marché
pour des transactions semblables.
Par ailleurs, la banque peut utiliser la technique du warrantage10 en exigeant, dans les clauses
contractuelles de livraison, l’entreposage des marchandises dans un magasin général et les
26
vendre elle-même ou par l’entremise de son client en endossant le warrant et en conservant le
récépissé comme garantie de paiement.
Le prix de vente des marchandises par le vendeur pour le compte de la banque, doit dégager
une marge bénéficiaire au moins égale au taux de rentabilité annuel minimum tel que fixé
dans sa politique de financement et ceci afin de garantir le recouvrement du montant
préalablement fixé dans le contrat de Salam.
a- Avantages du Salam
Si la Moucharaka, la Moudharaba, l’Idjara et la Mourabaha permettent à la banque
islamique de répondre dans une large mesure aux besoins de sa clientèle en matière de
financement des cycles de création, d’investissement et d’exploitation des entreprises, ces
différentes techniques présentent néanmoins certaines limites face à d’autres besoins de
financements.
C’est le cas à titre d’exemple des besoins de financement liés au fond de roulement, de
certaines charges d’exploitation telle que les salaires, les impôts et taxes, etc.
Ces besoins nécessitent assez souvent un apport direct et rapide, nécessitant par conséquent
un mode de financement plus adapté, qui doit se traduire par l’achat et la revente de
marchandise pour se conformer aux règles de la Chari’a.
De plus, ce type de financement offre de meilleures opportunités et une plus grande marge de
manœuvre à la banque, tout en respectant les principes de la Chari’a.
A ce titre, le Salam peut être considéré comme un moyen idéal de financement de certains
types d’activités économiques telles que les PME-PMI, l’Agriculture, l’Artisanat, l’Import-
export, et les secteurs de la distribution.
27
De ce fait, le Salam pourrait se présenter comme une alternative à la pratique de l’escompte
commercial. Les effets ou valeurs en possession du client seront pris en guise de garantie du
financement Salam que la banque pourrait lui accorder.
Vu sous un angle de la pratique de financement classique, le Salam peut être assimilé aux
formes de crédits à court terme comme les facilités de caisse, les découverts, et les avances
sur marchandises.
1-5 La Moucharaka
La Moucharaka, peut dans une certaine mesure être assimilée au fond d’investissement
pratiqué par les banques classiques, il se présente le plus souvent sous forme d’une
contribution au financement de projets ou d’opérations ponctuelles. Comme dans la
Mourabaha, ce financement peut se faire avec ou sans décaissement. La banque islamique
28
peut par exemple participer directement au financement d’un projet ou par exemple acquérir
des parts dans le projet ou à travers un déblocage de fonds au profit de son client.
En tout état de cause, cette contribution se réalise suivant l’une des deux formules ci-après :
a- La Moucharaka définitive :
La banque participe au financement du projet de façon durable et perçoit régulièrement sa part
des bénéfices en sa qualité d’associée copropriétaire proportionnellement à sa participation ou
conformément aux conditions préalablement négociées et fixées entre les parties du contrat. Il
s’agit en l’occurrence pour la banque d’un emploi à long ou moyen terme de ces ressources
stables (fonds propres, dépôts participatifs affectés et non affectés...). L’apport de la banque
peut revêtir la forme d’une prise de participation dans des sociétés déjà existantes, d’un
concours à l’augmentation de leur capital social ou la contribution dans la formation du
capital de sociétés nouvelles (achat ou souscription d’actions ou de parts sociales).
Ce type de Moucharaka correspond dans les pratiques bancaires classiques aux placements
stables que les banques effectuent soit pour aider à la création d’entreprises ou tout
simplement pour s’assurer le contrôle d’entreprises existantes.
b- La Moucharaka dégressive :
La banque participe au financement d’un projet ou d’une opération avec l’intention de se
retirer progressivement du projet ou de l’opération. Le promoteur peut verser à la banque, à
intervalle régulier, la partie de bénéfices lui revenant comme il peut réserver une partie ou la
totalité de sa propre part pour rembourser l’apport en capital de la banque. Après la
récupération de la totalité de son capital et des bénéfices échues, la banque se retire du projet
ou de l’opération. Cette formule s’apparente aux participations temporaires dans le banking
classique.
c- Avantages de la Moucharaka :
Le financement par Moucharaka de par sa souplesse et sa vocation participative présente
plusieurs avantages aussi bien pour la banque islamique que pour les opérateurs économiques.
Pour la banque islamique, cette formule offre des opportunités de placement à long ou moyen
terme de ses ressources.
Ce qui constitue de la sorte, une source de revenus réguliers et consistants susceptibles de lui
permettre d’assurer à ses déposants et à ses actionnaires un taux de rémunération assez
intéressant. Le taux de rémunération est clairement arrêté lors de la signature du contrat. Il est
généralement calculé proportionnellement à l’apport de chaque partie mais qui peut être
négocié contractuellement.
29
Outre le financement à caractère ponctuel d’opérations commerciales à court terme
(notamment de revente en l’état ou d’import-export) et les prises de participation, la
Moucharaka se présente aussi comme une forme de crédit à long et moyen terme. A ce titre,
elle constitue le mode de financement le plus adapté au besoin des cycles de création et de
développement des entreprises aussi bien pour ce qui est de la constitution ou l’augmentation
du capital que l’acquisition ou la rénovation des équipements. Aussi, la Moucharaka est-elle
très sollicitée par les promoteurs pour la création de petites et moyennes entreprises de forme
diverses (SPA, SARL, SNC...).
Aussi, la Moucharaka de type dégressif permet aux banques islamiques d’accorder aux
titulaires de marchés publics, des avances sur marché, moyennant un partage de la marge
dégagée sur les coûts de réalisation. Les paiements se font au vue de l’avancement des
travaux, appuyé de toutes les pièces justificatives probantes. Le prélèvement se fait sur les
versements effectués par le maître de l’ouvrage via le comptable payeur, en vertu des clauses
de l’acte de nantissement de marché à requérir systématiquement dans ce genre d’opérations.
Les concours par Moucharaka répondent aussi aux besoins de financement des petites entités
du secteur de l’artisanat, de l’hôtellerie, de la restauration et autres types d’activités qui, en
dépit de leur faiblesse en matière de garanties et de ressources financières, présentent en
contrepartie un intérêt culturel certain. Ces secteurs bénéficient le plus souvent d’avantages
fiscaux et d’une demande stable et fidèle qui compensent largement les inconvénients
précités. Certains pays de tradition bancaire conventionnelle ont favorisé le développement de
banques spécialisées dans le financement de ce type d’activités et qui fonctionnent de façon
participative comme les banques populaires par exemple.
30
L’apport de chaque partie doit être disponible au moment de la réalisation de l’opération
objet du financement. Toutefois, la chari’a autorise la Moucharaka dans des opérations
bénéficiant de différés de paiement à condition que chacune des deux parties assume une
partie de l’engagement vis à vis du fournisseur. Cette condition fait participer aussi bien la
banque islamique que le client à l’engagement de paiement du crédit fournisseur. Ceci
respecte la logique selon laquelle on a tenu compte de ce même crédit fournisseur pour
accorder le financement différé au client.
L’apport de la banque islamique dans cette forme de Moucharaka, consiste généralement en
l’émission d’une garantie bancaire (aval, crédit documentaire, lettre de garantie, caution sur
marché, etc.).
Chacune des deux parties doit accepter le principe de la participation aux pertes et profits de
l’entreprise financée. Toute convention visant à garantir à l’une des parties la récupération de
son concours indépendamment des résultats de l’opération est considérée comme nulle et non
avenue. A cet égard, la banque n’a le droit de réclamer le remboursement de son apport que
dans les cas de violation par son partenaire d’une clause quelconque du contrat Moucharaka,
de négligences graves dans la gestion de l’affaire (par référence aux règles usitées en la
matière), et des cas de mauvaise foi, dissimulation, abus de confiance et autres actes
similaires.
La banque peut requérir de son partenaire la constitution de garanties mais elle ne peut les
faire jouer que dans l’un des cas des actes que nous venons de mentionner.
La clé de répartition des bénéfices entre les deux parties doit être explicitement arrêtée lors
de la conclusion du contrat afin d’éviter toute cause de litige. Si la part de chaque partie dans
les bénéfices est librement négociable, le partage des pertes éventuelles doit se faire dans les
mêmes proportions de partage des bénéfices.
Le partage des profits ne peut avoir lieu qu’après réalisation effective des bénéfices (pas
d’anticipation sur les résultats). Toutefois, des avances peuvent être prélevées d’un commun
accord entre les parties concernées, dans l’attente d’une régularisation à la clôture de la
Moucharaka ou de l’exercice selon le cas.
Et finalement, les biens et prestations, objet de la Moucharaka, doivent être conformes aux
prescriptions de l’Islam (licites).
31
Section 2 : Les Sukuks et les fonds d’investissement
2-1 Les Sukuks
Le marché des obligations islamiques (Sukuk) est considéré comme le marché qui connait le
taux de croissance le plus élevé dans la finance islamique. En effet en 2006, dans la région du
golf uniquement, le total des obligations islamiques représentaient les 4,6 milliards de dollars,
alors qu’ils dépassaient à peine le chiffre de 1 milliard de dollars en 2003. Nous remarquons
également que ce total a plus que doublé en l’espace d’une année, car en 2005 il se situait aux
alentours des 2 milliards de dollars (graphique7).
On estime que le marché le plus important des obligations islamiques se trouve actuellement
en la Malaisie. En effet les obligations islamiques représentent 25% de l’ensemble du marché
des obligations dans ce pays, et représentent 47% des obligations privées du secteur privé
(graphique 8).
32
Source : Malsys’s securities commission.
Cet engouement a même suscité l’intérêt de quelques émetteurs souverains, comme le Land
Saxe-Anhalt, qui, en 2004, a été le premier emprunteur souverain, non-musulman ayant fait
appel à une levée de fonds de quelques 100 millions d’Euros, à travers une émission de
Sukuks. Nous citons également, le gouvernement Japonais et le gouvernement Britannique,
qui eux aussi ont fait appel à ce mode de financement en 200511.
33
Source :Soumaiyaa Samdani, 2006.
Au début de leur création, les fonds islamiques d’investissement concentraient leurs activités
sur le domaine de l’immobilier. Mais au fil du temps, ils ont progressivement diversifiés leurs
activités. Selon des observateurs leur croissance est estimée à 25% et aurait tendance à se
maintenir dans les prochaines années.
La montée en puissance des fonds islamiques a favorisé la mise en place d’un certain
nombre de mécanismes afin d’accompagner cette forte croissance. Nous citons à ce titre, la
création en 1999, à New York, du Dow Jones Islamic Market index (DIIMI), du Global
Islamic Index Series et le SP500 Charia qui a été créé plus récemment, en 2007. Ces indices
ont pour finalité d’offrir une référence des valeurs boursières relative au financement
islamique12.
34
Troisième partie :
Règlementation et contrôle
du système financier
islamique
35
Chapitre III : Réglementation et contrôle
du système bancaire islamique.
Si la finance islamique est appelée à connaitre un développement dans les années à venir,
ceci impliquerait l’introduction d’une nouvelle discipline sur les marchés. Et comme nous
avons essayé de démontrer précédemment, les banques islamiques, tout comme les banques
conventionnelles auront tendance à jouir d’un pouvoir assez important vis à vis des déposants
et de jouer un rôle important dans la stabilité du système de paiement.
D’où la nécessité de protéger les intérêts des déposants contre tout abus de pouvoir éventuel,
des fraudes, de la mauvaise gestion, et des prises de risques excessives. Chose qui peut nuire
considérablement à l’instauration d’un climat de confiance et provoquer une instabilité dans le
système financier et affecter négativement, par effet de contagion, l’ensemble du système
économique.
Il en découle la nécessité d’instaurer un cadre réglementaire adéquat, pour garantir la stabilité
du système de paiement, de permettre le bon fonctionnement des marchés des capitaux, de
favoriser leur développement et de garantir les intérêts des différents acteurs.
Par ailleurs, les normes de réglementation et de contrôle des banques islamiques ne doivent
pas être trop rigides au point d’engendrer des coûts très importants inutilement et d’entraver
l’innovation et la créativité. Elles doivent donc faire l’objet d’une étude très précise afin de
tenir compte de la nature des différentes opérations et des différents risques encourus par les
institutions islamiques.
Il y’a donc lieu de se demander si les banques islamiques doivent être assujetties aux mêmes
réglementations internationales existantes. Ou bien serait-il nécessaire d’élaborer des normes
réglementaires plus appropriées ?
Tout comme dans le système conventionnel, la surveillance efficace des banques islamiques
supposerait une étude préalable des différents risques encourues. Nous essayerons dans un
premier temps d’examiner certains aspects des risques auxquels les banques islamiques sont
exposées tout en expliquant en quoi ces risques sont parfois différents de ceux des banques
conventionnelles.
36
Nous tenterons également de traiter quelques aspects ayant une importance majeure pour
favoriser l’instauration d’une réglementation et un contrôle efficace du système bancaire
islamique, notamment, le contrôle interne, les normes comptables islamiques, et la
constitution d’un organe international de surveillance.
Nous nous arrêterons ensuite sur l’interférence des normes réglementaires internationales
existantes avec le système bancaire islamique tout en essayant d’expliquer la nécessité de lui
appliquer un traitement réglementaire plus approprié pour permettre un contrôle efficace.
13 La discussion de cette partie est basée essentiellement sur les différents travaux du
comité de Bâle sur le contrôle bancaire.
37
1- La gestion des risques
Dans le système bancaire, la gestion des risques occupe une place d’une importance
particulière. Cette importance est d’autant plus accentuée par l’interdépendance existant entre
les différentes institutions financières. Car la faillite d’une banque, même d’une taille petite
par exemple, pourrait affecter la stabilité de l’ensemble du système de paiement.
D’où toute l’importance d’une maîtrise efficace de la gestion des risques dans le système
bancaire. L’atteinte d’un tel objectif passe par le développement de la culture de la gestion des
risques par les organismes de réglementation et de contrôle, mais aussi par une connaissance
de la nature de ces risques et la promotion de leur gestion de manière efficace par les
contrôles internes des institutions financières.
Le comité de Bâle pour le contrôle bancaire efficace, a évoqué plusieurs types de risques liés
à l’activité bancaires. Nous nous arrêterons sur le risque du capital, le risque de crédit, le
risque de marché, et le risque de liquidité.
De manière générale, le niveau des capitaux propres reflète le degré de stabilité financière
d’une banque car il est supposé la protéger contre toutes détériorations inattendues dans ses
actifs. De manière classique la stabilité financière de la banque peut être évaluée en ramenant
les capitaux propres au total de ses actifs. Ce qui représente son ratio d’endettement.
Cependant l’inconvénient de ce ratio, c’est qu’il ne prend pas en considération les différentes
pondérations de risque. Par exemple les dépôts à long terme ont tendance à atténuer les
risques potentiels qui s’exercent sur les capitaux propres. Mais par contre cette atténuation de
risque n’est pas traduite par le ratio d’endettement.
38
C’est pour cette raison que l’accord de Bâle, 1988 sur le capital a introduit le concept de
poids relatif des risques liés aux actifs en distinguant entre la répartition simple et double du
capital14. Cet accord a également établit des exigences minimales de capital pour les banques
des pays du G10 ayant des activités à l’international. Ces normes ont été adoptées par la suite
à l’échelle internationale pour être appliquées dans plusieurs autres pays dont des pays
membres de la Banque Islamique de développement (BID). On prévoit aussi que d’autre pays
sont en voix d’adopter ces normes étant donné que leur mise en œuvre a bien fait ses preuves
et a considérablement contribuée à la fiabilité et au maintien de la stabilité financière.15Par
conséquent le comité de Bâle sur le contrôle bancaire est devenu un décideur incontournable
des normes de contrôle bancaires international.
Parmi les facteurs qui déterminent le niveau de risque on trouve, la situation des contres
parties, la nature du système légale, la qualité des garanties, le degré d’utilisation des
dérivatifs de crédit, la taille des livres de banque et de commerce16.
En s’exposant aux risques de crédits, les banques islamiques présentent un certain nombre de
particularités auxquelles les autorités de réglementation et de contrôle doivent être bien
familiarisées17 :
39
L’interdiction de l’intérêt ne permet pas aux banques islamiques le rééchelonnement des
emprunts impayés à travers la négociation d’une rémunération plus élevée des crédits18. Une
telle situation est susceptible d’encourager des emprunteurs de mauvaise foi à retarder leurs
paiements de manière volontaire. Accentuant ainsi le risque de crédit chez les banques
islamiques. Les Foukahas ne se sont pas encore mis d’accord sur une solution alternative.
Un autre facteur caractérisant le niveau de risque de crédit chez les banques islamiques est
représenté par l’échéance des facilités de crédit : Les échéances de crédit à long terme sont
assujetties à un coefficient de risque plus élevé. Cependant, dans les banques islamiques les
échéances de facilité de crédit sont majoritairement octroyées à court terme ce qui a tendance
à atténuer l’exposition ce type de risque.
Aussi, les livres de commerces19 dans les banques conventionnelles sont généralement
constitués des obligations de société opérant avec intérêt, les obligations souveraines et
municipales. Cependant dans le système financier islamique, les obligations
commercialisables sont encore très peu développées. Par conséquent il n’existe pas encore de
livre de commerce proprement dit dans les banques islamiques.
De plus, dans les banques classiques, les dérivatifs de crédit sont considérés comme étant des
instruments efficaces pour l’atténuation des risques de crédit. Cependant ce type d’instrument
n’est pas autorisé dans les banques islamiques pour non-conformité à la Chari’a. A ce titre
elles sont empêchées d’accéder à cette méthode pour atténuer leurs risques de crédit.
En outre, dans le cadre d’un contrat Salam, il existe un risque de contre partie lié au
fournisseur qui peut avoir lieu dans le cas de non livraison ou de retard d’exécution de
l’opération. D’autant plus qu’il peut dépendre parfois de situations qui échappent même au
contrôle du fournisseur, comme dans le cas de catastrophes naturelles, de sécheresse ou de
mauvaise récolte. Ceci montre l’importance du risque de crédit dans ce type de contrat. Il
n’existe pas encore de consensus entre les Foukahas sur la manière de se protéger contre de
telles situations.
Egalement dans le cadre du contrat Istisnae, où la banque islamique remplie le rôle du maître
d’ouvrage, de fabricant et de fournisseur. Pour des raisons pratiques la banque islamique ne
18 Une telle opération est considérée comme interdite par les Foukahas.
19 Le livre de commerce est tenu par la banque islamique afin de distinguer les
opérations de financement basées sur la vente de ceux basées sur la participation.
40
peut pas avoir une spécialisation dans tous les domaines d’activités qui interfèrent dans le
cadre de ce type de contrat. De ce fait elle doit faire appel à des sous traitants. Cette situation
a pour effet d’exposer la banque islamique non seulement au risque de crédit lié à son client
mais aussi à un risque supplémentaire qui peut naître de la défaillance, d’un sous-traitant, de
remplir ses obligations de manière convenable et dans les délais contractuels.
Et enfin, le contrat Ijara n’est pas pratiqué par toutes les banques islamiques. Car il est n’est
pas autorisé par un certain nombre de Fouqaha20. Par conséquent, il existe un risque
important de crédit en l’absence de normes réglementaires standardisées reconnues par toutes
les banques islamiques.
.
1-3 Le risque du marché
Tout comme les banques conventionnelles les banques islamiques sont également assujetties
au risque du marché. Même si l’on pourrait être tenté de penser le contraire du fait que les
banques islamiques ne traitent pas avec l’intérêt.
En effet, les banques islamiques sont elles aussi, affectées par ce type de risque, par exemple,
à travers les ventes différées dans le cadre d’un contrat Salam, du fait du paiement différé22
occasionné par ce type de contrat.
Cette influence peut se justifier à travers l’utilisation des banques islamiques du principe
LIBOR23 comme référence dans ses transactions financières. Il en découle qu’elles sont donc
exposées au risque de changement de taux du LIBOR.
D’autant plus que, lors d’une augmentation du taux du LIBOB, dans le cas de la Mourabaha
par exemple, les banques islamiques sont exposées doublement au risque du marché. Car d’un
point de vue de la distribution des marges bénéficiaires au profit des déposants, elles doivent
41
tenir compte de cette augmentation et donc distribuer des profits plus élevés aux nouveaux
déposants alors que les dépôts ont été effectués à un taux, plus faible, auparavant, sur du long
terme.
De plus, vu du côté des obligations, toute augmentation de taux doit être répercutée sur la
marge bénéficiaire sans que les Banque Islamiques aient la possibilité de réévaluer les actifs
correspondants. Car le prix est déjà fixé sur la base de la période précédente. Par conséquence
les banques islamiques ne peuvent pas échapper au risque de changement des taux.
Il faut ajouter à cela aussi, le fait que les banques conventionnelles ont développé des outils
qui leur permettent de gérer au mieux le risque du marché, notamment l’utilisation des
instruments comme les contrats d’option par exemple. Cependant du côté des banques
islamiques les Foukahas ne se sont pas encore prononcés de manière claire et unanime sur la
conformité de ce type d’instruments à la Chari’a. Et il semble qu’à date d’aujourd’hui aucune
alternative conforme à la Chari’a n’est encore proposée pour remplacer les instruments
conventionnels de gestion de ce type de risque.
En finance islamique, il existe un certain nombre de facteurs qui peuvent être à l’origine des
risques de liquidité24 :
Un premier élément concerne l’importance que représente de la masse des crédits dans le
bilan de la banques islamique sans que celle-ci soit capable de la rendre liquide à travers la
vente des crédits, ce qui est dû rappelons-le à l’interdiction de la vente des crédits par la
Chari’a.
24 Umer Chapra et Tariqullah Kkan dans « Regulation and supervision of islamic banks »,
Etude N°3, Banque Islamique de Développement, Institut de Recherches et de formation
42
Un deuxième point peut provenir de la difficulté de la levée de fonds qui est dû d’un côté, à
l’inexistante d’un marché monétaire islamique et d’un autre côté à la lenteur de
développement des instruments financiers qui permettent cette levée de fonds de manière
rapide et efficace.
Un troisième principe c’est le préteur de dernier recours qui existe dans le système financier
conventionnel et qui ne peut être accessibles aux banques islamique qu’à travers l’application
des intérêts. Ce qui constitue une réelle barrière d’accessibilité mais qui pourrait dans le
future, pousser les banque islamiques à chercher des solutions alternatives conformes à la
Chari’a.
Un quatrième facteur pourrait être la grande dépendance de la majeure partie des banques
islamique des comptes courants25, qui de par leur nature (disponibilité à vue des comptes
courants) sont exposés au risque de retrait en tout temps. Et, vu que par le passé ce genre de
situation est relativement rare, les banques islamiques ne sont pas suffisamment protégées
contre un risque pareil. Mais ces difficultés pourraient être surmontées dans le futur à travers
le concours des efforts des banques islamiques, des banques centrales, et des Foukahas.
Pour se faire les gestionnaires doivent mettre en place des procédures et des normes de
contrôle pour identifier et contrôler les risques opérationnels de manière efficace, établir une
classification des risques potentiels liés à chaque département ou à chaque activité de la
banque. A juste titre, un canevas doit être établi pour les activités opérationnelles liées aux
investisseurs qui sera utilisé par l’équipe opérationnelle, le management, mais aussi par les
équipes de l’audit interne pour des raisons de suivi et de contrôle.
25 Les comptes courants dans une banque islamique sont constitués des fonds des
déposants qui peuvent être retirés sur simple demande en tout temps, à hauteur du solde
inscrit. La banque islamique ne distribue aucune rémunération en contre partie de ces
fonds et n’opère aucun prélèvement pour leur gestion
26 Comité de Bâle sur le contrôle bancaire, Gestion des risques opérationnels, 1998
43
Le risque opérationnel étant de nature complexe est varié, il n’est pas toujours facile de le
quantifier. Cependant, l’historique de l’activité de la banque regorge d’expériences, de plans
d’action, de comptes-rendus, de rapports de gestion, etc. qui peuvent faire l’objet d’une
exploration minutieuse et méthodique et ainsi, constituer un outil efficace de gestion des
risques potentiels.
Aussi, compte tenu de cette variété des sources du risque opérationnel, les méthodes de sa
gestion doivent également être différentes et bien adaptées. Ceci nécessite la mise en place
d’un processus approprié à chaque catégorie de risque avec une séparation claire et nette des
responsabilités des différents intervenants.
Un autre aspect qu’il convient aussi de citer, c’est le caractère objectif et fiable que doivent
avoir les contenus des rapports d’audit fournis.
Tout comme dans le cas des institutions bancaires conventionnelles, Le contrôle interne dans
le système financier islamique doit viser trois objectifs essentiels:
- Le premier consiste à assurer la performance de l’institution par une gestion optimale et
efficace de toutes ses ressources, financières, économiques, humaine, etc.
- Le deuxième objectif consiste à gérer et procurer l’information exacte au moment opportun
afin de garantir la compétitivité de l’organisation et de sauvegarder les intérêts de ses clients
et de ses actionnaires.
- Le troisième objectif c’est de garantir l’application des lois, des règles, des normes, et des
principes éthiques inhérents à l’activité.
27 Comité de Bâle pour le contrôle bancaire, cadre de travail pour le contrôle interne
dans les institutions bancaires, 1998
44
De tels objectifs ne peuvent être atteints qu’à travers une implication directe et soutenue des
états major de l’institution financière. Afin de s’assurer que les procédures du contrôle sont
respectées à tous les niveaux de l’organisation et de veiller à instaurer une culture de contrôle
interne. Ce dernier, doit être en mesure d’identifier et de prévenir les différents types de
risques liés à l’activité, notamment, les risques liés au capital, les risques de crédit, les risques
de liquidité, les risques de marché, les risques opérationnelle, etc.
Il doit également, être capable de mener à bien cette mission sans heurter le bon
fonctionnement des services de l’organisation. Et doit non seulement, assurer la disponibilité
de l’information en permanence mais aussi s’assurer de sa fiabilité et sa conformité aux
prescriptions de la Chari’a.
Par ailleurs, si le système de contrôle revêt toute cette importance, il est donc nécessaire de
garantir son existence de manière efficace et durable. Cependant on peut se demander si
toutes les institutions financières islamiques sont conscientes de cette importance, surtout les
plus petites d’entre elles. C’est pour cette raison qu’il serait de la responsabilité des autorités
de contrôle d’exiger l’existence d’un niveau minimum de contrôle au sein de ces institutions
et de les inciter à développer une culture de contrôle interne.
45
On estime souvent que les institutions islamiques ne font pas de séparation claire entre les
opérations d’investissement et les opérations commerciales. De ce point de vue, elles doivent
être soumises aux mêmes règlementations et contrôle que les fonds d’investissement. Une
telle assimilation peut poser des difficultés d’ordre technique pour la mise en place d’une
réglementation et un contrôle efficace. Si on prend par exemple le contrat Moudaraba28,
lorsque la banque islamique intervient dans le cadre de cet instrument, (partage des bénéfices
et des pertes), elle peut être considérée aussi bien comme gestionnaire de fond que comme
une banque. Un autre exemple c’est dans le cadre du Salam, (comme discuté dans le
deuxième chapitre) où les deux principes, aussi bien d’intermédiation bancaire que de partage
de risque s’appliquent.
De ce fait, il s’avère nécessaire de sauvegarder les intérêts des différents acteurs, compte
tenue de la nature des différents risques encourus mais aussi de protéger les marchés et
d’assurer une stabilité du système financier global.
28 Pour une discussion plus détaillée de cet instrument, voire le deuxième chapitre de
cette étude.
29 Instrument bancaire de partage des pertes et profits.
30 Mohamed Qorchi, « Finance et développement », volume 42, numéro 4, Dec 2005.
46
Un tel objectif ne peut être atteint qu’à travers la mise en place d’une réglementation
appropriée et d’un contrôle efficace, capable de réglementer les différentes composantes du
système financier dans une dimension globale et intégrée.
L’analyse qui précède nous amène à nous demander jusqu’à quelle mesure le modèle de
contrôle recommandé par le comité de Bâle31 sur le contrôle bancaire, est il applicable aux
banques islamiques. Dans le cas contraire, la question serait de savoir, quelle sont les normes
réglementaires qui lui conviendraient et quelles seraient les difficultés éventuelles à de telles
réglementations ?
Selon le comité de Bâle, un contrôle bancaire efficace s’appui sur un certain nombre de
principes fondamentaux liées à la gestion prudentielle et efficace des établissements
bancaires, afin d’assurer la stabilité du système financier.
Ces principes concernent la suffisance du capital, les procédures de contrôle interne, les audits
externes nécessaires pour garantir l’identification, la gestion des différents types de risques et
les techniques utilisées pour une gestion bancaire efficace.
En outre, le comité de Bâle souligne l’importance de l’identification des risques prévisibles
tout en mettant en œuvre les mesures nécessaires pour les anticiper, les gérer et les contrôler
de manière efficace. Mais, cet objectif ne peut être accessible que si les contrôleurs sont dotés
de l’autorité légale nécessaire qui leur permettrait de mener des actions correctives dans les
moments opportuns.
On est donc amené à se demander sur la pertinence de soumettre les institutions financières
islamiques aux normes de réglementation et de contrôle, établis par le comité de Bâle.
De prime abord on serait tenté de répondre par la négative à cette question en argumentant
que la nature des risques des banques islamiques est différente de celles des banques
conventionnelles. Car, comme nous avons vu précédemment, les déposants d’une banque
islamique participent au risque et par conséquent la banque dans ce cas là, doit être considérée
comme un fond d’investissement ou comme une société normale. Cependant, la fragilité d’un
47
tel argument peut être démontrée à travers un certain nombre de différences notoires qui
existent entre une banque islamique et une corporation normale32.
Une première différence réside dans le fait que d’un point de vue systémique, la faillite d’une
société normale affecte particulièrement ses propres actionnaires, alors que la faillite d’une
banque affecte la stabilité de l’ensemble du système financier et du tissu économique.
Un deuxième élément de différence consiste dans le fait que le pouvoir des banques augmente
au fur et à mesure que la masse de leurs dépôts augmente. Face à une telle configuration, une
réglementation appropriée s’impose afin de rétablir l’équilibre et de sauvegarder les intérêts
des déposant contre tout éventuel abus de pouvoir. Dans cette même optique, une
réglementation adéquate permettra de prémunir les banques d’une exposition excessive au
risque et de garantir la constitution des réserves33 nécessaires à la protection des intérêts de sa
clientèle.
Un troisième élément concerne l’adhésion des banques islamiques au système interbancaire
qui ne pourrait être accessible qu’à travers la conformité des banques islamiques aux normes
réglementaires internationales.
Et finalement, la nécessité d’une réglementation standardisée sur le plan international afin de
garantir la conformité des banques islamiques aux prescriptions de la Chari’a. Ce qui aura
pour conséquence, l’harmonisation et la fluidité des opérations à l’échelle internationale.
Il est à noter également que le système financier islamique est encore dans ses débuts. Et pour
prétendre à une meilleure intégration dans le système financier international, il est appelé à
préparer un cadre légal acceptable et flexible au regard des réglementations internationales. Il
est aussi tenu de mieux utiliser les techniques modernes déjà adoptées par le système
conventionnel. Il doit également faire en sorte que la conformité à la Chari’a ne constitue pas
un obstacle pour le développement de produits novateurs pour répondre à des exigences variés
et dynamiques.
Un tel défi ne peut être relevé qu’à travers les efforts conjugués, d’une côté, des savants de la
religion, pour garantir la conformité à la Chari’a et d’un autre côté l’implication des experts
de l’ingénierie financière et les spécialistes de l’économie.
48
envisagé du côté des instances internationales de réglementation et de contrôle, afin de
pouvoir intégrer les différentes composantes de réglementation dans une dimension
internationale.
Ceci nous renvoi à l’esprit dynamique du rôle affiché par le contrôle bancaire à l’échelle
international à cet égard : « Le contrôle bancaire est une fonction dynamique
qui doit s'adapter aux modifications du marché. Par conséquent, les
autorités de contrôle, doivent être prêtes à réexaminer périodiquement
leurs politiques et pratiques prudentielles à la lumière des nouvelles
tendances ou évolutions, il faut qu'elles disposent d'un cadre législatif
suffisamment flexible »34.
49
des normes comptables internationales (CNCI) sont appliquées par la grande majorité des
institutions financières à l’échelle mondiale.35
Les normes islamiques comptables se basent principalement sur les normes comptables
internationales (NCI). L’organisation de comptabilité et d’audit pour les institutions
financières islamiques (OCAIFI) a joué un rôle considérable pour adapter les normes
comptables internationales et les rendre applicables aux institutions financières islamiques.36
Il est à noter que les objectifs des normes comptables ne convergent pas toujours avec les
préoccupations des autorités de réglementation et du contrôle. Alors que les normes
comptables ont le souci de déclarer dans les bilans comptables les actifs selon leur valeur
réelle, les autorités de réglementation et de contrôle seront plus préoccupées par une
déclaration qui permettrait de mieux mesurer le risque et la volatilité des actifs.
Par conséquent on se trouve face à deux approches contradictoires. Pour surmonter une telle
difficulté, les responsables des normes comptables, les autorités de réglementation, les
banques et les différents acteurs doivent coopérer étroitement pour l’élaboration de normes
comptables susceptibles d’améliorer au mieux la gestion des risques dans les institutions
bancaires.37
Dans cette même optique l’OCAIFI doit se joindre à ces efforts pour l’élaboration des normes
comptables pour les institutions financières islamiques dans le but de renforcer la gestion des
risques dans ces institutions38.
35 Tariqullah Khan et Habib Ahmed, La gestion des risques, Analyse de certains aspects
liés à l’industrie de la finance islamique, Document occasionnel N° 5.
36 L’organisation de comptabilité et d’audit pour les institutions financières islamiques (OCAIFI), 1999.
37 Comité de Bâle sur le contrôle bancaire, Avril 2000.
38 Les normes comptables internationales (NCI) traitent de la publication des états
financiers des banques conventionnelles et des institutions financières similaires.
39 Rapport de l’organisation de la conférence islamique (OCI) sur la «promotion,
réglementation et contrôle des banques islamiques» approuvé lors de la réunion tenue à
Khartou en Mars 1981.
50
En effet, depuis le années 90, les efforts de réglementation et de contrôle se sont multipliés à
plusieurs niveaux. La banque islamique de développement (BID) a joué un rôle considérable
dans l’élaboration de procédures et de règles de standardisations conformes à la Chari’a,
susceptible d’être adoptées à l’échelle internationale. D’autres institutions internationales
œuvrent sur l’harmonisation de ces normes de réglementation entre les pays. Notamment
l’organisation des comptables et des vérificateurs des institutions financières islamiques,
(AAOIFI), l’agence de notation islamique de notation, (ANII), le conseil des services
financiers islamiques, (CSFI), le centre de gestion des liquidités islamiques, (CGLI), et le
marché financier islamique international, (MFII).
Les normes comptables établies par l’AAOIFI, n’ayant pas encore acquis de caractère
obligatoire, ne sont appliquées que par un certains nombre de pays. Ces institutions visent à
favoriser le développement d’un secteur de services financiers prudent et transparent et
apporter les conseils et l’assistance aux institutions financières islamiques en matière de
réglementation et de contrôle. Tel que l’élaboration de normes relatives aux fonds propres
requis, la gestion des risques, les normes de gouvernance des institutions, etc. Une fois
établies et acceptées, ces normes internationales faciliteraient, la vérification de la solidité, la
stabilité et l’intégrité des institutions financières islamiques à l’échelle internationale40.
Une fois que les lignes directrices pour l’institution du contrôle et de la supervision des
banques islamiques sont établies, il faudra constituer un organisme spécialisé qui sera chargé
de leur mise en application et de leur suivi. Dans cette perspective, une recommandation a été
formulée, lors d’une réunion41en vue de créer un conseil des services islamiques, par la BID,
le FMI, la Banque Mondiale, l’agence monétaire de Bahreïn (AMB), et l’organisation de
comptabilité et d’audit pour les institutions financières islamiques (OCAIFI).
Lors de cette réunion il a été décidé la création d’un comité intérimaire comportant les
banques centrales d’un certain nombre de pays membres de la BID, le FMI, la BID et
l’OCAIFI. Le but de ce comité étant d’œuvrer pour l’élaboration d’une proposition concrète
et détaillée pour l’établissement d’un conseil des services financiers islamiques (CSFI), dans
l’objectif de créer une institution autonome de réglementation et de contrôle pour les
Banques Islamiques.
51
Lors de cette même réunion la BID a été mandatée par les représentants des banques centrales
des pays représentés pour jouer un rôle central dans la création et le fonctionnement de cette
institution.
Pour se faire, un certain nombre de conditions sont nécessaires pour permettre au CSFI de
remplir sa mission.
Dans un premier lieu il serait fortement recommandé que ce conseil soit doté d’une grande
expertise des normes de réglementation et de contrôle établies par le comité de Bâle sur le
contrôle bancaire (CBCB) , l’organisation internationales des commissions des valeurs
(OICT) et l’association internationale des contrôleurs d’assurances (AICA). Ensuite il doit
être en parfaite connaissance du système financier islamique de ses caractéristiques, de ses
forces, de ses faiblesses et des différents enjeux présents et futurs liés à sa pratique. Il doit
également être en mesure de coordonner avec les banques, les organismes de valeurs
mobilières, les fonds d’investissement, les assurances et toutes les autres institutions
financières non bancaires. Car le seul soutien des institutions financières bancaires ne saurait
lui permette de remplir sa mission de réglementation et de contrôle de manière efficace. Et
finalement un point tout aussi important, c’est de le doter de l’autorité nécessaire pour le
respect et la mise en application de ses recommandations. Ce qui passe par une implication et
un soutien inconditionnés des autorités monétaires.
Au cours de ces dernières années, plusieurs travaux de recherches ont montré la faisabilité et
la viabilité du système financier islamique. Ceci a été également mis en évidence à travers les
opérations réussies des institutions islamiques dans plusieurs pays. Néanmoins, ces
performances, plutôt satisfaisantes ne doivent pas nous faire perdre de vue les problèmes
auxquels le système financier islamique est confronté. En vue de soutenir sa croissance celui-
ci est appelé à relever un certains nombre de défis, certains de ces défis sont liés à
l’environnement dans lequel les banques islamiques évoluent et d’autres proviennent de
l’environnement interne du système financier islamique42:
42 Umer Chapra et Tariqullah Kkan dans « Regulation and supervision of islamic banks »,
Etude N°3, Banque Islamique de Développement, Institut de Recherches et de formation.
52
Même si les principes de base de la finance islamique peuvent favoriser l’éthique dans la
pratique bancaire, ceci ne signifie pas que le système financier islamique est l’abri des abus
auxquels le système conventionnel est exposé. Il est donc nécessaire d’établir des dispositifs
appropriés de gouvernance, de réglementation et de gestion des risques.43
La pénurie des experts de la Chari’a ayant une maîtrise à la fois des aspects économiques et
financiers des opérations peut aussi constituer un obstacle au développement du système
financier islamique. Car par exemple, à défaut de validation de conformité à la Chari’a, les
banques islamiques peuvent se priver d’instruments performants et pourtant, bien compatible
avec la Chari’a.
La banque centrale peut apporter un grand soutien en matière de formation aux banques
islamiques. Puisque habituellement celle-ci s’implique dans des programmes de formations au
profit des banques conventionnelles, elle pourrait de la même manière venir en aide aux
banques islamiques dans cette même optique.
La banque centrale peut également aider les banques islamiques à résoudre le problème de
préteur de dernier recours. Ceci peut se faire à travers la constitution d’un fond commun, tout
comme les réserves statutaires, auxquels les banques islamiques contribuent mutuellement et
qui peut être utilisé en cas de besoin de liquidité en respectant un certains nombre de
conditions pour être conforme à la Chari’a44.
Aussi, les conseils de conformités à la chari’a peuvent être très coûteux aux banques
islamiques, surtout les plus petites d’entre elles, d’où la nécessité de résoudre se problème à
travers la constitution d’un conseil commun pour un groupement de banques ou la création
d’un conseil autonome sous la tutelle de la banque centrale du pays. Ceci aura l’avantage, non
seulement de réduire les coûts mais aussi de garantir une standardisation des opinions liées au
Fiqh45 , chose qui pourrait favoriser le processus de certification des instruments financiers
islamiques. A ce titre l’OCI et le comité Rabitah Al Fiqh jouent un rôle important de
rapprochement entre les différentes opinions du Fiqh en organisant des réunions de discussion
53
entre les Fouqahas pour débattre des différentes questions de l’Ijtihad46. Le Conseil des
banques islamiques (CBI), créé par la BID fait également un travail considérable dans ce
sens.
Ces efforts ont permis des avancées substantielles, cependant beaucoup de travail reste faire
pour résoudre les questions liées au Fiqh qui existent toujours.
Un autre facteur concerne l’absence d’un marché financier islamique. Les efforts sont à
multiplier en vue de favoriser le développement des banques islamiques. Un accord a été
signé par la BID, l’Administration des Services Financiers Off-shore Labnan (LOFSA) de
Malaisie, et les autorités monétaires de Bahreïn (OMB) pour mettre en place un Marché
secondaire pour les instruments financiers islamiques47. Aussi, la création d’un comité de
gestion des liquidités (CGL) dans le but d’élargir le marché des capitaux islamiques
internationaux et de lancer le marché des capitaux islamiques internationaux (MMII).
Si les banques islamiques ont réussi à mobiliser un volume important de dépôts, ceci ne peut
pas s’expliquer uniquement par une meilleure performance ou un meilleur service. Mais
plutôt par les motivations religieuses des déposants. Car, faute de trouver une autre alternative
plus avantageuse et conforme à la Chari’a, plusieurs d’entre eux acceptent un faible revenu
voir même un revenu nul. En outre les banques islamiques ont jouie jusqu’à un passé très
proche du monopole du marché de la finance islamique. Maintenant, la situation a beaucoup
changée. Les banques islamiques sont confrontées à une concurrence de plus en plus
croissante des banques conventionnelles, notamment, des banques occidentales
multinationales.
54
Nous citons à cet égard la déclaration du directeur, d’origine Britannique, du conseil
monétaire de l’Etat des Emirats, qui à été à l’un des fondateurs de la banque centrale dans ce
pays. Celui-ci avait déclaré après un long débat sur la finance islamique que : « si vous
réussissez, nous nous convertirons à votre méthode pour ne pas perdre nos clients… »48.
Même si la rentée en jeux des banques occidentales dans le marché de la finance islamique est
très récente, celles-ci ont l’avantage de la taille et de l’expérience de la pratique bancaire. Ceci
met les banques islamiques face à une concurrence très forte. Par conséquent la viabilité des
institutions islamiques dépendra de leur capacité à relever le défi de l’efficience et la
performance.
Enfin parmi les défis majeurs auxquels le système islamique est confronté on trouve
également l’instauration d’une réglementation et d’un contrôle efficace en mesure de
permettre une meilleure gestion des risques, garantir les intérêts des déposants, favoriser la
stabilité des marchés et constituer une contribution appréciable à l’ensemble du système
financier international.
48 Allocution du Dr Jamal Attia, directeur de l’Islamic Banking System International au Luxembourg, Lors de
la journée des banques islamiques tenue par la chambre de commerce Franco-arabe à Paris le 24-24 Avril 1984.
49 Finance et développement, Mohamed Qorchi, volume 42, numéro 4, Dec 2005.
55
Annexe 1
1. (02) Extraits de naissance (01 extrait éventuellement celle du conjoint se portant caution)
2. Une fiche familiale.
3. Copie légalisée de la pièce d'identité datant de moins de 10 ans. (Et éventuellement celle du conjoint
se portant caution).
4. Copie légalisée du permis de conduire datant de moins de 10 ans.
5. (02) Certificats de Résidence au domicile permanent.
6. Une facture pro forma de véhicule à acquérir délivrée par le fournisseur au nom de la Banque AL
BARAKA D'ALGERIE en faveur du nom du client.
7. Une copie légalisée du titre de propriété ou bail de location renouvelable de 24 mois minimum.
8. Un extrait de rôle apuré daté de moins de trois mois.
9. Une mise à jour vis-à-vis de la CNASAT OU CASNOS datée de moins de trois mois.
10. Agrément délivré par l'autorité compétente
11. L'inscription au tableau du conseil de l'ordre de la profession.
12. Une copie légalisée du registre de commerce (s'il y a lieu).
13. Bilans fiscaux ou déclaration annuelle des revenus d'au moins une (01) année.
56
• Engagement de souscrire à l'assurance tous risques d'une compagnie d'assurance de premier rang.
Annexe 2
57
Durée de remboursement : ......mois
VOS GARANTIES
LU Gage véhicule…………………
Assurance crédit……………………
Garanties immobilières (à préciser)
VOS REVENUS
Revenu mensuel net du bénéficiaire
Revenu mensuel net du conjoint !.
Total revenu mensuel net : '. ...........
Annexe 3
ENGAGEMENT DE SOUSCRIPTION DE
L'ASSURANCE TOUS RISQUE VEHICULE
58
Exerçant comme ............................................................................................ Donne par le
présent un engagement ferme et irrévocable de souscrire à ma charge, auprès de la
Compagnie d'assurance ......................................, pendant toute la durée de crédit et
jusqu'au remboursement intégral de la créance, une police assurance tous risques véhicule.
Je m'engage fermement et irrévocablement à remettre périodiquement à l'Agence de la
Banque Al Baraka d'Algérie une copie de la nouvelle police assurance souscrite, avec
l'original de l'acte de subrogation.
De même, j'autorise par le présent la Banque Al Baraka d'Algérie à appliquer la déchéance
du terme en cas d'une défaillance quelconque dans mes engagements.
Signé à...................................Le ....................................
L'intéressé (e)
Annexe 4
ORDRE D'ACHAT D'UN VEHICULE
Nom (M/Mme/Melle) : ..........................................Prénom ..................................................................
Nom de jeune fille: .................................................Date et lieu de naissance………………………….
Adresse....................................................................... ...........................................................................
Activité :............,. ..................................................................................................................................
Téléphone : ............................Fax :……………….. Mobile……………………………………………
Véhicule :…………………………………..
Marque :……………………………………
Modèle :…………………………………….
Option :…………………………………….
Couleur :……………………………………
1ier choix………………………….
2ieme choix………………………
3ieme Cois………………………..
Il demeure entendu que je resterai-'- seul et personnellement responsable quant au prix, à la qualité et aux
spécificités des produit acquis dans ce cadre. Je m'engage fermement à acheter le dit véhicule à la Banque AL
BARAKA D'ALGERIE après sa réception aux conditions fixées dans le contrat de Mourabaha que je signerai
ultérieurement. De même je m'engage à effectuer un apport personnel de ...............................% du prix de
véhicule TTC et à désintéresser la Banque conformément à l'échéancier de remboursement que je signerai
ultérieurement. En outre, je m'engage à indemniser la Banque ALBARAKA D'ALGERIE pour tout préjudice
qu'elle aurait à subir du fait d'une quelconque défaillance de ma part par rapport aux obligations qui m'incombent
en vertu du présent ordre ainsi que des clauses du contrat de Mourabaha.
De plus je donne par le présent un engagement ferme et irrévocable de :
• Remettre pendant la durée de financement, un ordre de virement irrévocable et permanent à l'organisme qui
tient mon compte au profit de la Banque AL BARAKAD'ALGERIE tout le....................de chaque mois les
échéances dues à concurrence du montant fixé dans l'échéancier de remboursement.
• Engagement de souscrire, à mes frais un gage sur le véhicule de la compagnie d'assurance.
59
• Engagement de souscrire, auprès d'une assurance de premier rang, pendant toute la durée du financement une
assurance crédit une assurance tous risques avec clause de subrogation au profit de la Banque ALBARAKA
D'ALGERIE.
Enfin, je déclare avoir pris connaissance de toutes les conditions de l'opération auxquelles je souscris sans
réserve et ne pas avoir bénéficié d'autre crédit à la consommation en cours et je certifie par la même de
l’authentification de toutes les informations à fournir.
.Le.
Glossaire:
Le Salam : Vente à terme.
Chari’a: Lois islamiques fondamentales telles qu'édictées par le Coran.
Fiqh: Jurisprudence islamique dont les écoles les plus connues sont, les tendances hanafite,
malikite, shaféite et hanbalite.
Foukaha : Se sont les savants de la religion Musulmane.
Fatwa : Position de la religion, annoncée par un ou plusieurs savants par rapport à un
événement ou une situation donnée.
Halal : Ce qui est licite au regard d’une religion.
Haram : Ce qui est illicite au regard d’une religion.
Ijara: Location vente.
Ijtihad : Se sont les efforts fournies par les savants de la religion musulmane pour interpréter
ou donner un avis religieux sur un fait ou un événement nouveau
Istisnae : S’identifie au contrat d’entreprise.
Moudaraba: Un type de contrat de financement islamique par lequel un contractant met à
disposition de l'argent et l'autre son travail; le but du contrat étant de se partager le profit de
l'opération avec comme risque pour le prêteur d'argent d'assumer une perte éventuelle.
Mourabaha: Un autre type de contrat de financement islamique; la banque achète pour le
compte d'un client des matières premières ou des équipements et les vend à ce même client
avec une marge bénéficiaire.
Moustasnie : le donneur d’ordre dans le cadre d’un contrat Istisnae
Moucharaka: Un type de contrat de financement islamique dans lequel plusieurs parties
investissent dans des proportions variables et ou les pertes et profits sont distribués selon les
proportions de participation.
Riba: Usure, elle est interdite par la religion musulmane.
Sani’a : Entrepreneur.
Sukuk : sont des titres de la finance islamique assimilables à des actions.
60
.
Bibliographie:
Les ouvrages :
– Ausaf Ahmad, « Contemporary practices of Islamic financing techniques ».IRTII,
1993.
– Boualem Benjilali, « Evaluation de la pratique des instruments financiers islamiques »,
1996.
– Ibn Al Kayyim Al jawzia, « Les sentiers des Itinérants », édition universelle, Paris,
1999
– Vernimen 2010
Les articles :
– Gabel, « les banques : quel rôle, quel risque, quel avenir ? », Cahiers français, 2001
61
– Article 62 de la Banque Islamique Fayçal d’Egypte
– Etude sur les Banques islamiques de l'USAID réalisée par Charbel Zarour en 1989
– Études sur le fonctionnement des banques islamiques, Gérard Verna et Ab. Chouick,
Université Laval Québec, 1989
62
– Environnement juridico-politique et performances financières des banques islamiques,
Michel Galloux , notes de recherches 93-35 UREF /AUPELF NE 1993
– www.albaraka-bank.com
– http://classiques.uqac.ca/contemporains/elie_bernard/evolution_systeme_financier/evo
lution_texte.html#Anchor-51262
– http://www.cultureco.com/blog/blog/bts.Immobilier/economie_generale
– http://www.senat.fr/rap/r02-367/r02-367122.html
– http://stehly.perso.infonie.fr/bibliogr3.htm
– http://www.ebooksgratuits.com/index.php
– http://www.ribh.info
– http://www.persee.fr/web/revues
– http://www.fleurislam.net/media/doc/txt_banque_islamique.html
63
Table des matières
Sommaire …………………………………………….………………………….3
Liste des abréviations............................................................................................4
Remerciements ………………………………………………………….………5
Introduction …………………………………………………………….……….6
Première partie……………………………………..
….8
Chapitre I : Phase de développement et caractéristiques de la
finance islamique..............................................................................9
Section1: Phases de développement de la finance islamique………………10
1.1 Développement de la finance islamique dans l’histoire………10
1.2 Renaissance de la finance islamique………………………..10
1.3 La croissance de la finance islamique……………………….12
Section2: Caractéristiques principales de la finance islamique………...….17
2-1 La notion de partage de risque………………………………17
2-2 La notion de productivité……………………………………18
2-3 L’objet de l’activité…………………………………………..18
64
Chapitre II : Instruments du système bancaire islamique………20
Section1 : Les produits bancaires islamiques……….………………………20
1.1 l’Istisnae……………………………………………………………21
1.2 La Mourabaha…………………………………………………….22
1.3 L’Ijara………………………………………………………………24
1.4 Le Salam……………………………………………………………26
1.5 La Moucharaka …………………………………….……………29
Troisième partie :
…………………………………...36
Chapitre III : Réglementation et contrôle du système bancaire
islamique……………………………………………………..37
Section1 : Gestion des risques et contrôle interne des banques
islamiques……………………………………………………………………..39
1-1 La gestion des risques…………………………………………..39
1.1.1 Le risque lié au capital ………………………………39
1.1.2 Le risque de crédit……………………………………40
1.1.3 Le risque du marché………………..…………………42
1.1.4 Le risque de liquidité…………………………………43
1.1.5 Le risque opérationnel……………………………….44
2-1 Le contrôle interne du système financier islamique…………….45
Section2 : Cadre international de contrôle et le système bancaire
islamique……………………………………………………………………...47
2-2 Traitement de la réglementation de la finance islamique...........47
2-2 Applicabilité des normes réglementaires internationale au SFI…48
65
Section 3 : Les normes comptables islamiques et la constitution d’un organe
de contrôle et de supervision des banques islamiques……………………..51
3-1 Les normes comptables islamiques……………………………52
3-2 Constitution d’un organe de contrôle et de supervision………..52
Conclusion générale et pistes de réflexions……………………….54
Annexes……………………………………………………………………….......................58
Glossaire…...................................................................................................................62
Bibliographie..........................................................................................................…...63
Table des matières………………………………………………………………………….....66
66