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SUR VHIST. NATURELLE ET LES ARTS. - 369 genre voudront bien y confacrer leurs talens: il recevra d'ailleurs avec autant d'empreffement que de reconnoiffance, les obfervations & les avis gu'ils voudrone bien lui communiquer far tout ce qui concerne ces ers. ; _,_ Il croie devoir encore obferver que ces foyers, faciles A monter & 2 ‘démonter, peuvent étre tranfportés d'un liew 3 un autre, fans quaucun propriécaire puifle s'y oppoler , parce qurils ne font point partie du Focal, & quils font répurés meubles. Quant & leur durée , Auteur croit pouvoit gata quelle send du pre aux peis-enfan, (auf les accidens qui feroient occafionnés par 1a faute de ceux 3 qui les maftres en confent la diredtion , & en pareil cas on trouvera toujours des pidces de rechange dans les magafins de I'Auteur. —— LETTRE . DE MM. PAETS VAN TROOSTWYK ET DEIMAN ; AM DE LA METHERIE, Sur une maniére de décompofer [Eau en Air inflammable & en Air-vital, Monsrzun,- ‘Nous vous prioms de vouloit inférer dans votre Journal & les réflerions & les expériences que nous avons I'honneur de vous envoyer , fur une gueftion des plus celebs & des plus importantes dela Chimie & dela Phyfique. ; Gurlque perfuslives que parcilfent les expériences’ dont M. Lavoifiee & la plupare des chimiftes frangois one déduit de leur théorie de T'eau, il “faut avouer qu'il leur manque encore quelque chofe pour @tre abfolument décifives. Les pavifans det deux théries oppotées font accord & préfent far les points fuivans: 1°. qu'en briilant de lair inflammable (gazbydeogéae) avec de l'air vital (gaz oxigene), on obtient, non-feulement de eau, mais encore de acide ; 2°. que cet acide ne provient pas d'un acide qui auroit exifté par accident dans les airs employés, mais quil fe forme effedtivement pendant l'inflammation. Il n’en eft pas de méme de l'eau, quon peut confidérer comme ayant exifté auparavant dans les airs, Tome XXXV , Part. H, 1789, NOVEMBRE, Aas 370 OBSERVATIONS.SUR LA PHYSIQUE, far-rout parce que Vexpérience démontre qu’on obtient une plus petite quantité eau quand on séche les airs avant la combuftion. En tour cas. il femble que les adverfaires de la nonvelle théorie peuvent regarder l'eau: comme une fubftance accidentelle avec le méme droit que fes défenfeurs: regardent comme tel Pacide obtenv. ‘La décompofition de Peau, qui décideroit cette .demniére queftion. fi elle étoit parfairement démontrée , n’eft pas fujerte & de moindres- diffcultés. On n’a réufli julqu’ici & décompofer l'eau qu’a Paide du fer ,. fubftance dont on obtient par la chaleur feule cet air, qui eft fuppole ‘tre un élément conftiuant de Peau. On pourroit donc foupgonner que Peau ne fert dans cette expérience, qu’a dégager cet air plus facilemenc & en plus grande quantité du méral qui eft difpolé lui-méme ale fournir (1). “Encore cette théorie de la décompofition de eau eft-elle entigrement fondée fur certe hypothéfe, fur laquelle on o’eft pas encore généralement’ daccord, que la calcination des métaux eft due uniquement & leur com- binaifon avec la bafe de I'air vital (oxigene), Le fait mame, la calci- nation du métal dans cette experience, ne parole pas parfairement:conftaté,. Plufieurs phyficiens ont des doutes ti-deffus. Quoique nous reconnoiffions que la nouvelle théorie des chimittes feancois fur la nature de Veau n'a pas été jafqu'ici démontrée & la rigueyr, && que nous avons éé ci-devant nous-mémes de fentiment oppofé, rffus fommes bien loin de vouloie défendre davantage l'ancien fyféme. Au contraire , nous croyons pouvoir contribuer beaucoup 3 conftarer la vérité dela nouvelle théorie, puifque nous avons réuffi a découvrir un moyen de changer Peau en méme-temps en air inflammable (gaz hydrogere) & en air vital (gaz oxigdne), & par conféquent de la scoompel fer d'une mianiéce qui nous paroft ne pas permettre d'atcribuer ces produits-3 aucune autre fubltance. F En nous occupant en commun avec M. Cuthbertfon, qui nous a beau- coupaidés dans tout le cours deces expériences, & avec qui nous partageons trds-volontiers cette découverte, & éprouver les effets de la commotion GleArique fur différentes fubftances , il nous vint dans l'efprit d'éprouver auf ces effets fur eau, Nous remplimes pour cer effet d'eau diftillée un tube d't de diamétre & de douze pouces de longueur (mefure angloife ). L’un des bouts de ce tube étoir fermé hermétiquement, maisen le fcellant ‘on y avoit renfermé un fil d'or qui paffoie dans le cube a la longueur dun: pouce & demi, A la diftance de ide pouce au bout de ce fil, fe trouvoit ee (2) Ge foupgon fe trouve encore pls fondé, ffl’on compare avea cette experience une explsience analogue du doGeur Pilly qui a cbrews une quand confliabis. d’aic fixe (gaz acide carbonique ) de la terre pefante aérée (carbonate de baryie fabflance qui ne donne aucun air par la chaleur feule, en la chauffant fortement: dans un tuyau de ‘ere, & en y palfant enfuite de Peaus SUR L'HIST. NATURELLE ET LES ARTS. 371 splacé dans le cube un autre fil, qui en fortoit par Pextrémiré ouverte , & qui éroie placé, ainfi que cette extrémité, dans un petit vaiffeau de verre rempli d'eau diftillée. Pour faite pafler la commotion éleétrique -d'un de ces fils 4 Tautre , & par conféquent pour la faire traverfer Veau contenue dans le tube entre ces deux fils, nous placimes le tube avec fon bout fermé contre une boule de cuivre ifolée & quelque diftance du ptemier conduéteur de notre machine, et: faifant communiquer Pextré- mité du fil qui fe trouvoit dans le vaiffeau rempli d'eau , au moyen d'un autre condudteur , avec a furface extérieure d'une bouteille de Leyde, dont le bouton communiquoit avec le premier conduéteur, & qui avoit can pied quareé darmare (2). a in éprouvane de cette manitre les effets de la commotion éleétrique far Veau, & ne mettant que trés-peu de diftance'entre la boule de cuivre & le premier conducteur, nous ne remarquimes d'abord aucune pro~ duétion d’air, En augmentant cette diftance, & par conféquent en méme~ temps Ia force de la commotion , de forte qu’t chaque commotion les extrémités des deux fils fe trouvoient illuminges d'une étincelle , il fe -produifoit dans l'eau & chaqué commotion un grand nombre de bulles. d'air ee8b— fines, qui fe montroient comme un flux continue! entre. ces deus’ extrémicés, Cette produétion d'air étoit plus confidérable , & Jes bulles écoient en méme-temps beaucbup plus grandes quand nous eumes augmenté encore plus la diftance de la boule de cuivre au conduéteur , de forte qu'on voyoie quelquefois un petit rayon pafler de lextrémité du fil fupérieur dans Peau. L’air obtena de cette manidte, fe porrantau haut du tube s' raffembloir, & y formoit une colonne d'air qui augmentoit 3 mefure que nous continuions de faire paffer 1a commotion pat l'eau , jufqu'au poine qu’elle avoit atceine Fexerémiré du fil fupérieur , quand , tout dun-coup, Iincele dletrique qui devo 3 prélene Ix taverfer pour paler de Pextrémicé du fl Peau, Penflammoie précifément comme de I'ait inflammable ( gaz hydrogéne), & Ia faifoit difparottre 2 un trés- pecic rd pres, Apres avoir fit dchapper ce rfidu, nous fimes pale de nouveau la commotion 3 travers de Peau il y eut nouvelle produétion d'air, quis’étant augmenté jufqu’adextrémicé du fil fupérieur, s'enflamma & difparut, a une petite portion prés , le tout comme auparavant, Nous sépécdmes cette expérience: plufieurs fois’ de faite, 8 nous obfervimes - (1) La machine Uedrigne que nous avons employée dans ces expériences eft de deux plateaux chacun de trente-un pouces de diamétre , conduits d'une maniére ‘analogue 3 celle de Teyler. Sa force ef tele qu'une boutelle de Leyde d'une armure ‘commenous avons indiqué, (¢ chargooit & (e déchargeoit vingt-cing fois en quinze révgl 4d ave dans ce dernier ¢as, elle fe remettit ‘en équilibre par-deffus le bord de vere onan’ Tome XXXV, Part, IZ, 1789.NOVEMBRE, Axaz 372 OBSERVATIONS SUR Ld PHYSIQUE, toujours les mémes phénoménes , avec cette feule différence que le réfidin dir aprés Finflammation paroiffoit diminuer a chaque expérience, Nous ne pouvions donc plus dourer que nous n’euffious obienu de Peau de lair inflammable (gaz hydrogéne), cette méme efpéce d'air dont on a confidéré 1a bafe comme partie conftituante de l'eau. L’explo- fion de cet air, laquelle, comme on fait, ne peut jamais fe faire fons la préfence de l'air vital (gaz oxigene) , paroifloit marquer avec beaucoup de probabilité qu'il y avoit suffi produétion de cer air. Mais il falloic encore , pour ne Jailer aucun doute li-deffus , nous affurer en premier Tiew , que la matiére électrique ne contribuoit en rien 3 Ja formation de- Pair inflammable (gaz hydrogéne) (1): & fecondement, que I'air viral (gaz oxigéne) qui le metcoit en état de s'enflammer, n’étoit pas dit 4 une portion d'air commun , qui auroir pu étre contenu dans leait, ou adhérer aux parois du tube. Voici Jes expériences que nous avons faites pour éclaitcir un & autre de ces points. Le moyen le plus décifif & Le plus aifé de novs aflurer da premier. joint , nous parut celui d’éprouver l'effet de la commotion électrique fur Praile de vitriol (acide fulfurique ) & fur acide nitrique de la méme manire que nous V'avions éprouvé fur l'eau, Il fe formar, en employant ces acides , de méme qu’en employant l'eau , 4 chaque explofion plufieurs petites bulles d'air dont cependant le nombre étoit moins cov.tidérable- que lorfque nous employimes de l'eau , & Je plus petit pour I’huile de vitriol (acide fulfurique).-Cer air érant augmenté jufqu’a l'extrémité du fil fapérieur , ne s'enflamma point , mais continua d’augmenter dans le méme rapport. Il étoit donc évident d'abord que ce n’étoit point de Pair inflammable ( gaz bydrogéne ). Nous fovpconndmes d'abord que ce pourroir étre de Pair acide vitriglique (gaz acide fulfureux ), ou de I'air nitreux (gaz acide nitreux ) ; comme on fait que ces airs font abforbés par leurs propres acides, nous les laifsimes dans cet état pendant un tems affez confidérable , mais il ne fe fit aucune diminution de volume, Il ne. refloit donc que de les fuppofer ere de Pair vital (gaz oxigéne ). Pour nous en affurer completrement , nous fimes monter dans fiattiie Toad quantiré dérerminge A'air nitreux (gaz acide nitreux ), qui fe mélane 3 Yair contenu dans le tube, diminuoit avec celui-ci, & le fie diminuer de Ja méme maniére que cela a liew dans un mélange d'air vital (gaz oxigne ) & d’air nitreux ( gaz acide nitreux ). (1) Nous avons era dautant plus néceffaire d'éclaircie ce point , que M. de la Métherie, gui regard le Phlogitique (ov Vit infammable, (lon lui) com une partie conflituante de l’acide nitrique , pour expliquer I’expérience de M. vendish , dans laquelle on change aur moyen de ia commotion,dleGrque , chr mélange d'air vital & de mofette en acide nitrique , a fappof que le phlogitiqve'ous Yair able ,y eff apporié par Pésdncelle électrique. SUR LHIST. NATURELLE ET.'LES ARTS:: 395 En comparant ces expériences, il nous parofe démontré:; que la: cemmorion éleétrique ne fait aucun autre effet far l'eau, que de difpofer- Ins bafe de Pair inflammable ( ’bydrogéne ) 4 prendre l'état abriforme; de miéme qu'elle eft caufe que dans les acides la bafe de I'air viral (Yoxigene)~ prend cer état. Si elle avoit contribué en quelque chofe'd la forntarion) de air inflammable, elle n‘auroit pas dégagé ides ,. deil’aie> vitat € gaz oxigene) pur, qui-en s'uniffant au principe inflammable auroir 46 détruie: au contraite, elle-auroit dé, dans I'hypothefe d’un rel principey, prodaire de sie acide vitrolique(gez acide Calfareux) &e de Tal nitreur {pez acide nitreas). Il parote donc qu’on ne peur douter que Tait {ntlammable gez bydrogene )obrenu de Lean, a'e0 dA quitl'ean feale - & nen a é&é une partie.coniticuante, ste Wi reftoic a décider sil falloir artribuor Pair viral: ( gaz oxigne,) dont: Ja. préfence- fa manifelloit par Vexplofion de Pair inflammable: (ges: hydrogéne) a l'eau: elle-méme, ou bien a une: portion d'sir atmofphé-t rique, qui pourrdit fe trouver dans l'eau employée ou: adbéree’ aux. parois du tube. Pour cet effet nous jugeimes 3 propos-de purifier-aupa> ravant eau & letube de I’air qui pourroit s'y trouver:, am moyen’ de 4a! machine pneumatique inventée pat M. Cuthberefon.; & beaucoup fapé- rieure & toutes les antres connues, jufquiici pour le degeé- de: raréfactwoa+ quelle peut effedtuer. Nous noucproposimes enfaite,, we répécant l'expé-: rience plufieurs fois de fuite, celt-a-dire , en laifant-éthapper , aprés- chaque inflammation , le réfidu d’air , 8 en effedtuane de’ nouveau fa: joduction & fon inflammation, d’éprouver fi nous Pe -priver Peau de rout lair qurelle pourroit concenir encore aj ir éré purifige foys la-machine poeumatique, & par conféquenc-d faire:diC: patoitre par linflammation tout le produit d'air jou bien, en:ces que cet’ air étoie de Tair atmofphérignic,.4 faire ceffer court inflaswnation. : Nous inftituames ces experiences en placantid’aboed'l'entrémité ouverte da tube dans du mercure afin de préventr que Peau n’attirae quelqu'air de I'atmofpbére. Pour empécher qu’en-laiffane échapper le-eéfidu: d'air: apres Vinflammation ,.c’eft-i-dine, guen Stans te.twbe:dw mercare &-lei tenant renverfé,, ce mercurd ne ctouchét 2 Ja: portion, Wead' far taquelles nous opérions ,.ou artaquég! lés.fils id’brynous noua fervimes d’'un-tube-dus méme diamétre, & de'la.oGine. Jonpyevt due'le.pMe- 'peerruse! ” ! eédent , maisiqui était recdusbé vers & ‘partie: inférieure de cate maniére, inférieus in écoig! dot -que julqu’s la courbure i re, le rele éant de pl tine (1), "Mais ce tube, & deux autres, que nous employdmes extfuite ; cpiistiel aulfj ‘le tube “drole: ett ployé d’abortt "8, caffant’tayls apres quelques commo- fonvinonn, (2), Nout! aurtén, fieotirt lett ‘ae 3! nous-en frodlter ake quantixe tee: 31@ OBSERVATIONS SUR LA PHYSIQUE, ‘tions, nous découvrimes que la pefénteur du mercure, en offtant tfop de réfiftance 3 Vexpanfion-que la commotion éleétrique tend 3 effectuer fir ‘Yeau , rendoie. pre(qu'impraticable V'ufage du mercure dans certe expé- rience. Nous fimes donc dans la nécefficé de placer lextrémité ouverte du tube dans eau, comme nous avions fait auparavant; toutefois nous prirhes toujours la précaution de n’employer aucune, eau qui n’avoit pas 4 putifiée de fon air au moyen de-ia machine. pneamatique. Nous continuiimes de nous fervie d'un tobe recourbé, & cela afin te prévenic quand méme.atmofphere.dcane en contad& avec l'eau dans le petit wwaiflean. , communiquerait 3 cette eau & A celle du tube quelque petite qpantité'de fon air , que cet air ne pit jamais fe porter plus loin quedans a partie {upérieure de la courbure du tube. Nous en tetirions encore cet ayantage, quien laiffane sin peu d’ait dans cette partie du.tube, ce qui ne poo pas nue 3 Veredivde de Vexpéience,Veau-trourodt encore -plus de facilitdé ans fon expenfion, &.qu'ain Gi nous pourions émployer dee commotions plus fortes , fans danger de caffer le tube :.ce qui ‘toitiautanc plus avantageax ,. que nous. avions xemarqué que Ia ‘force des commotions favorifoit beaucoup la produétion de l'air; & ce qui.dtoit en méine-temps abfolument néceffaire , parce que le fuccts de cette expérienbe ferdd'aurant plus sie, & la certitude des conféquences nous poarptions.en.sirer eft d'aucane plas coniplette qu'elle fe faic ‘Ainrane sraindee cainpt (4), : a : ‘Au lien de lalffer,eomine auparavant, trois quarts de pouce de diftance entre le pretnier Fondudteut & la boule de cuivre 3 laquelle paffoie Pécineelle électrique ji8e eoucre taquelle appuyoic Fextrémité {upérieure datubottapli deiu,aouspeprmeytimes cone diftance “jufqu’a un pouce. En mémewempss poueempécher'qug ld matidve éleétrique ne pafsicen rayow contima da'fil fapétidue:qui donnoit ; comme roujours un: pouce Sedemi dane lervibey auf. inférienr (cisconfance que ows avions cobfereé occaGonner:fe'plus fouvent la rupture du tube), nous retirimes co dernier 4 ,jufqu’a kit donner wn _pouce 8 un quart de diftance da fapésieur, Le praduddlod d’air écoit (i rapide & préfet, quien ‘fix cens commotions ba-talonnie Whi s’érondoit'’ Ia tongueat d’un :pouce } , 8 qwainkh ello beoie-patvenue &-peu-présjulqu'd l'extrétité du fil fupérieur, Mais comme fexpatfion de lleau, plusconfidératile’a préfene a caufedes commotions dleétriqtiot: plus: fortes, faifoie wes=fouvent fendre cecce colonpe comme tat Incident, et arivane pts de Rexel lel, (x) Cette remarque fetroura,fonitmée'par le Sit 3,098 youlay sépéter sist (elentemahs ei 8 belbis IW aeaeptodihlos a bepiectons Pee A odaptipat @ onfidérable ‘que nous ations cule jour faut ong doute attlbuer cette difféee BepidamsVintryalle ge tems éopylé. SUR LHIST.. NATURELLE ET LES ARTS. “335° suroit pu étre caufe que I'aie ne senflammeroie qu’en partie, nous troy- vimes a propos de diminuer 3 la fin la force des commotions. Ayan’ continué de cette maniére jufqu'au po:nt of Pair étoit parvenu a l'extrd- mité du Gl, Vinflammation eut lieu, &diminua toute la colonne dale jufqu’d une petite bulle de de pouce de diamétre. En inclinane enfuite Ie abe, de fore que cette bulle fe trouvoit précifément iPeitrémité du fil, & éprouvant‘encore de laiffer paffer lacommotion par cette bulle, Vétincelle, qui la-traverfoit ,’enflamma, estcore, & Ja diminua. de Ja moitié.. ; : Ayant laiflé échapper ce petit réfidi, nous recommencSines'3 produire: de Yair, ce qui fe fale avec la meme tapidité, En continuant jafqu'a ce edit atteint Fextrémité du fil ple réfidu apres !'inflamngrion ne fat: de. pouce. Une feconde inflammation effectuge dela manidee Fr eccore diminuer de la meine. La troifiéme fois, le réfidi n’eut que < de pouce de diamérre’y & il fut” rriscificile deffecluer une {econde infamreation. Novos y- réafitmes~ enfin, & il ne refta qu'une bulle extrémement petite, dont fe diamétre: nous patut avoit 3-peu-prés 2: de pouce.- ; La quatriéme fois, Pair éant toujours produiravee la mdme rapidité , route la colorine difparut 3.la premiere inflammation 3 une-bulle prés de ode poure feulement de:diamdtre, de force quitfut. impoftible de: Fenflammer une feconde fois ; mais fi l'on confidere quelle partie infini- ~ ment petite du produit total eft-certe bulle reftante, & fil'on a égard a Ja probabilité quiil y a, que cette bulle auroie encore éré-diminude. de le: moitié par une feconde inflammation, fi-celte-ci edt é¢ praticable; nous ‘croyons qu’on voudra bien nous permecere, de-Guppofer-que Tair prod -n’elt pas dd, ou bien n’eft dé que pour une partie infinirgent petite, 2''ai ‘comman coarenn dans !’eaw, & que dense bremiet casif-aurgit difparu! sen entier par l’inflammation , comme i auroit fait encore; fi Fon avott pu. pouffer-plus loin les inflammations fucce(fives. tee Qu’il nous foie permis d'ajouter encore quelques séfexions ar: es expérfences ,:& fur quelques autres qai ont; fervi de bafe principale & la nouvelle theorie de Fen, que nous venons de-confirmer par'cellesci-: ‘Nous croyons que nos expérientes.font: completcement décitives ‘rablir que l'eau eft compofée des bafes de t'air inflammable (hydrogene) & de Pair vital (oxigdne ), Récapitalons Jes points priicipaux, 1°, Nous avons obrenu de Pair inflammable, feult efpéce d'air qui et combuttible, & de fair vital, feule efpece dair qui peut fervir comboftion. Ce point eft:prouvé. parPinflammation. 229). 1. 2°, Nous rrevons obtenu qué det deux'airs Ze point eft prourépar Ja difparation:totale du-pioduicl ta derwigee;inflammationd ?!. 7 sou 3°. Laie: ii tarumable ded yéellesnetieyprodairde ea jf Pétectriohé avoit eu quelqu’gure’part’a-Ja formatioh deg alte obtentisyelle n’agrom: 378 OBSERVATIONS SUR LA PHYSIQUE; fourni dans les mémes circonftances deux efpeces d'air telle= “enc. différentes que Je font I'air inflammable & lair vital. Elle -n’auroit pas dans les mémes circonftances dégagé des acides de lair wital , fans mélange d’air inflammable. Ce dernier n'eft donc di qu’ Feau, 5 4°. Laie vital eft également produit par la décompofition de l'eau. Sil avoir écé di A quelque portion d’air contenue dans l'eau, cette ‘portion n’auyoit:écé, que. de lair commun, qui ne confitte air vital en partie. Le réfidu ne feroit donc pas diminué dans les inflammations fuccellives: il n’auroic pu jamais difparoitre totalement, 5° En dernier lieu, comme lair obtenu de Peau par I'éleétricité eft can mélange d’air inflammable & d’air vital, & comme !'inflammation fait renteer ce produit dans l'état d'eau, ces mémes expériences fervent également a démontrer la théorie spropofée fur la nature de l'eau par wwoie de fynthale, que par.voie d’analyfe, Elles font voir conféquemment que la portion d'acide, qu’on a pre(que toujours obtenue conjointement cavec de I'eau dans la combuftion ordinaire d'un mélange d’air indam- mable & d'air vital , & qui a foucni aux adverfaires de cette théorie une grande objection contr'elle, comme nous l’avons.déja indiqué ci-deflas , one peut &re,conGidérée que comme un produit accidentel, qui ne peut _pas renverfer Je juftee des conféquences qu'on a» tirées de cette expé- rience. - . ; Les parifans de la nouvelle théorie ont donné depuis long-temps une explication affer (atisfaifante de la maniére dont cet acide , quon fair ecre de acide sige, forme dans la.combuftion des airs ,.en V'attribuant 4 la combinaifon d'une pattie du gaz oxigénemployé avec le gar azote quill faue.y fappofer tovjarys , puifqu’on ne connoit aucun moyen de obtenie patfaicemene pur, Camme an a oppolé quelques dificuleés aflez ifpéciqufes A cette explication, novs croyons qu’il ne {era pas mal a propos iy obvier par quelques. courtes réflexions, quoiqu’elles ne foient pas direGtement relatives au bue de cette Lettre. On a obje@é, 1°. que plus le réidu aprds 1a combuftion eft par, & conféquemment plus le gaz oxigtae employé paraft avoir éré pur Se fans gaz azote , plus la liquevr obtenue donne de marques d'acidité ; & qu'au conuaire, plys te rélidu contient de gaz azote, plus cette liqueur approche de l'état d'eau pure; 2°, qu’en sjoutant du gaz azote au mélange des deux gaz, on voit diminuer lacidité de 1a liqueur; de forte quen semplayant, aulieude gaz oxigtne, du gaz atmofphérique, qui corlite ‘en grande partie de gaz azote ,,0n n'y remarque prefqu aucune acidité, + vPour réloydee ces diffcultésy nous ferans obferver que le gaz ofigene a une affinité beaucoup plus grande avec Je.gaz hydrogéne quavec le gaz zor, $.quilng fe combine avec ce dernier, que manque de trouver flex se get bydrogéne pour sen faturers Voyons donc, quelle difference apportera SUR L'HIST. NATURELLE ET LES ARTS. 377 apportera dans: les réfuleats, le rappore different de la quantité de gaz Ahydrogéne & celle de gaz oxigdve dans le mélange employé. Suppofons la quantiré de gaz hydrogéne conflante, & faifons varier celle de gar oxigene , auquel 1 faut toujours (uppofer quelque portion de - gaz azote, laquelle en trouvant du gaz oxigéne pour s'y unir , peut former avec celuivci de l'acide nitrique , & donner par-la des marques dacidité dans la liqueur obrenue. ‘ 1°, Si la-quantité de gaz oxigéne eft telle quielle peut fe combiner route entiére avec le gaz hydrogéne, la liqueur fera de J'eau pure, & le lida des gat feca de gaz azote. 2°. Sil y aun excédent de gaz oxigtne, la portion fuperflue sunira avez le gaz azote, & formera avec celui-ci de I'acide nicrique. On obtien- dra done une liqueur compofée d’eau & d'acide & s'il y aeu encore du 52 oxigéne fuperly le rfid fra &peuprs pu. L'aa 8 Paure de ces points elt confirmé compleccement par les expériencesde M. Cavendish. 3°. Lafeconde objection eft équivoque en elle-méme : fi Yon entend par addition de gaz azore qu’on augmente le mélange des gaz en y ajourant du gaz azote, il eft claic que cette addition ne changera pas le séfiltat : cat le gaz origéne trouvant affez de gaz hydrogtne pour s'y unir, n'entrera pas méme en combinaifon avec fon propre gaz azote? donc & plus forte raifon , il ne s'unira pas avec le gaz azore ajouré. On ne fera donc qu’augmenter le réfidu. C’eft-li la caufe pourquoi M. le dosteur Prieftley n’a pu obferver aucun effet de addition de gaz azote au amélange des gaz. Le méme raifonnement s'applique au cas ot ’on fe fert de gaz atmofphérique au lieu de gaz oxigine ; les quantirés cant les mémes, on n’en obfervera aucun effet, ou bien lacidité de la liqueur fera moindre , & le ré(idu fera plus irapur. Si au contraire, em ajourant du gaz azore on diminue en méme-tems la quantiré de gaz hydrogéne y celle de gaz oxigdne abjolu reftant la méme , une partie de ce gaz devien= dra faperflue, s‘snira au gaz azote . & formera avec celui-ci de acide, Le réfidu méme pourra étre pour Ja plus grande partie du gaz oxigine. Tel a été le réfulrat des expériences de M. Cavendish , qui a procedé de la smaniére indiquée. On voit que pour cette raifon ce réfultat adi différer totalement de celui de M. Prieltley. : Nous avogons quill refteroit A expliquer pawrquoi 1a combinaifon du p22 oxigine & du gaz azote a lieu dans la combutftion en queftion, tandis que la. commotion éledrique eft le feul moyen connu pour effectuer cette.combinaifon. Nous avons fenti trop tard cette difficulté pour powvoir Téclaircic par des expériences particulires 5 mais nous croyons qu'll faut chercher la caufe dece phénoméne dans la grande lumiéte, quia liewdans Pinflimmation des deux gaz. M. Berthollet a découvert , que Pacide mnitrique ; expofé A Ia lumitre , donne du gaz oxiggne™: nous avons a@bfervé cet effer dela lumiére , non-feulement fur lacide nitsi yue . mai Tome XXXV, Part. II, 1789. NOVEMBRE. = BLp 378 OBSERVATIONS SUR LA PHYSIQUE, encore far V’acide fulfurique, en les placant au foyer d'un verre ardent; & nous avons obfervé la méme chofe en appliquartt 4 ces acides la commotion éleézrique. Comme nous avons donc remarqué cette analogie entre fa lumidre & I’éleétricité dans la décompofition de ces acides, it nous patott affez vraifemblable , que la lumiére produite par l'inflam~ mation , peut avoir un effet analogue 4 celui de Vélecuicité dans la compofition de Pacide nitrique, & fervir, comme elle, 2 le former par la combinaifon du gaz oxigéne & du gaz azote. En comparant ces réflexions, qui changent une objection des plus fortes contre la nouvelle théorie de Tesu, em une preuve pour cette méme théorie, avec nos expériences marquées ci-deffus, il nous paroie qu'il ne peut prefque refter aucun doure fur la- nature de l'eau, & qu’on peut accorder qu'elle eft un-compofé de I'hydrogine & de Foxigdae. Nous fommes , &c. EXTRAIT DUN TRAVAIL Sur le Phofphore , dans lequel il eft traité de fa combinaifon avec le Soufre, &c. Par M, Pevuurien, Membre du Collége de Pharmacie de Paris, &c. (1) Avpaiss avoir examiné action du phofphore far les (ubftances mé- talliques, j'ai cherché & connottre les phénoménes que nous fourni- roit fa combinaifon avec le foutie. Margraf nous dit = que le » phofphore fe mee affez aifément avec le foulre, & quils fe » plaifent, pour ainfi dire, 4 demeurer érroizement unis ». Mar- ‘graf avoir fait cette combinaifon par la diftllation 3 mais ce moyen n'eft point néceflaire le phofphore suniffant a de erés-grandes doles de foufre, au degre de Peau bouillantes-ce que jei.condtacé pat divers effais, dans le cours defquels j'ai eu occafion dobferver que la nou velle combinaifon fe préfentoir fous un érat de Auidité a une tem- ‘perature ordinaire, telle que celle de 71 10 degrés au-deffus de ‘zéto du thermométre de Réaumur, tandis qu’il y avoit tour liew de préfumer que le foufre devoir au contraire rendre-le phofphore moits Buide, Ce “phenomine intérelfane demandoit 3 ere conftaté, c'eft ()) Extrait d’un Mémoize lu a I’Académie Royale des Sciences ,en juin 1789

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