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Valérie Boutin

Jean-François Fogelgesang
Jean-François Beaux
Françoise Ribola

ATLAS de
BIOLOGIE VÉGÉTALE
Les auteurs souhaitent remercier Didier Grandperrin
et Ludmila Beaudoin pour leur aimable contribution.

© Dunod, Paris, 2010


ISBN 978-2-10-054506-3
Table des matières

Avant-propos 5

Fiche 1 Les organes sexuels mâles du Fucus vésiculeux 6


Fiche 2 Les organes sexuels femelles du Fucus vésiculeux 8
Fiche 3 Le Mucor 10
Fiche 4 La Pézize 12
Fiche 5 Le Coprin 14
Fiche 6 La tige et la feuille du Polytric 16
Fiche 7 Les anthéridies du Polytric 18
Fiche 8 Les archégones du Polytric 20
Fiche 9 Le sporogone de Mousse 22
Fiche 10 Méthodologie de reconnaissance des tissus différenciés
des Trachéophytes 24
Fiche 11 Méthodologie de reconnaissance des tissus différenciés
des Trachéophytes 26
Fiche 12 La racine et le rhizome de Polypode 28
Fiche 13 Le pétiole ; les trachéides scalariformes de Polypode 30
Fiche 14 Le prothalle de Polypode 32
Fiche 15 Les sporanges du Polypode 34
Fiche 16 La racine de Pin 36
Fiche 17 La tige de Pin 38
Fiche 18 Le bois de Pin 40
Fiche 19 La tige de Mélèze 42
Fiche 20 L’aiguille de Pin 44
Fiche 21 Les cônes mâles de Pin 46
Fiche 22 Les cônes femelles de Pin 48
Fiche 23 Les cônes femelles de Pin (suite) 50
Fiche 24 La racine d’Iris 52
Fiche 25 La racine de Ficaire 54
Fiche 26 La racine de Valériane 56
Fiche 27 La racine d’Oseille 58
Fiche 28 La racine de Vigne âgée 60
Fiche 29 La racine de Tilleul 62
Fiche 30 La tige d’Asperge 64
Fiche 31 La tige de Maïs 66
Fiche 32 Le rhizome de Muguet 68
Fiche 33 La tige de Renoncule 70
Fiche 34 La tige d’Aristoloche 72
Fiche 35 La tige de Sureau 74
Fiche 36 La tige de Vigne 76
Fiche 37 La tige de Genêt 78
Fiche 38 La tige de Chêne 80
Fiche 39 La tige de Tilleul 82
Fiche 40 La tige de Mercuriale 84
Fiche 41 La tige de Bryone 86
Fiche 42 La tige de Clématite 88
Fiche 43 La tige de Lamier 90
Fiche 44 La tige de Pesse 92
Fiche 45 Le limbe de Muguet 94
Fiche 46 Le limbe de Blé 96
Fiche 47 Le limbe de Maïs 98
Fiche 48 Le limbe d’Iris 100
Fiche 49 Le limbe de Houx 102
Fiche 50 Le limbe d’Eucalyptus 104
Fiche 51 Le limbe de Laurier-rose 106
Fiche 52 Le limbe d’Oyat 108
Fiche 53 Le limbe de Nénuphar 110
Fiche 54 Le pétiole de Vigne 112
Fiche 55 Le pétiole de Lierre 114
Fiche 56 La fleur des Angiospermes ; exemple de la fleur de Lis 116
Fiche 57 L’évolution d’un sac pollinique d’une étamine de Lis 118
Fiche 58 La formation d’un grain de pollen de Lis 120
Fiche 59 La formation du sac embryonnaire de Lis 122
Fiche 60 La formation des graines et des fruits des Angiospermes 124

Clé de détermination feuille/limbe/pétiole 126


Clé de détermination tige/racine 127
Tableau des figurés conventionnels 128

4
Avant-propos

Cet Atlas de Biologie végétale s’adresse d’abord à tous les étudiants engagés en cursus de licence ou dans
les classes préparatoires aux grandes écoles biologiques (classes BCPST et TB).
Cet ouvrage est conçu à partir du programme de Travaux Pratiques des classes préparatoires. Celui-
ci s’intéresse notamment à l’organisation de l’appareil végétatif et reproducteur des Angiospermes ainsi
qu’à certains caractères d’autres groupes botaniques (dont les Champignons, les Algues, les Bryophytes,
les Filicophytes, et les Conifères).
Complet sans être trop exhaustif, ce programme garantit ainsi l’acquisition d’une formation solide en
Biologie Végétale, nécessaire pour tout type d’études en biologie.
Présenté sous une forme simple, pratique et abondamment illustrée, cet ouvrage propose un ensemble com-
plet d’analyses de préparations microscopiques permettant de couvrir la totalité du programme retenu.
La présentation de chaque préparation microscopique fait l’objet d’une triple attention, associant :
• des photographies, souvent à différents grossissements : les exemples retenus sont volontairement
classiques pour qu’ils permettent de retrouver ceux étudiés en séances de Travaux Pratiques et
qu’ils en garantissent une révision aisée.
• des dessins ou des schémas utilisant des figurés conventionnels. Ceux-ci traduisent fidèlement
les observations réalisées. Ces productions sont celles habituellement demandées aux concours ou
examens ; elles montreront ainsi clairement au lecteur ce qui peut être attendu et permettront de
s’assurer de l’acquisition des méthodes indispensables à la réussite.
• un texte explicatif  : celui-ci correspond le plus souvent à une diagnose raisonnée montrant
comment il est possible, à partir des seules observations, d’accéder à l’identification de la nature de
l’organe, de sa position systématique et, le cas échéant, à la reconnaissance de quelques caractères
biologiques particuliers. Certaines analyses reposent parfois sur des connaissances plus théoriques
et non observables sur la préparation pour comprendre les structures observées. Le texte dans ce
cas est signalé par le symbole .
Cette présentation répond ainsi à un triple souci des auteurs pour la meilleure acquisition des compé-
tences en biologie végétale : développer le sens de l’observation, traduire les observations sous forme de
dessins ou de schémas, et enfin élaborer une synthèse raisonnée et rédigée de ces dernières.
C’est donc à l’acquisition de ces connaissances et de ces compétences que nous vous convions main-
tenant, d’abord dans le cadre de la formation du cycle Licence, mais visant aussi au-delà, vers tous
ceux tentés par exemple par les concours de recrutement ou de promotion de professeurs (Agrégation
externe, CAPES, Agrégation Interne, ces deux derniers concours se calant entre autres sur le programme
BCPST), ou simplement désireux de mieux comprendre le monde végétal.

Les auteurs

5
1 Les organes sexuels mâles du Fucus vésiculeux

Conceptacles mâles de Fucus


(coloration : bleu de toluidine)

épiderme
riche en plastes
parenchyme cortical parenchyme
médullaire
très lacuneux

paroi du conceptacle

paraphyses
ramifiées fertiles

0,5 mm

paraphyse ramifiée
spermatocyste

20 µm

paroi du paraphyse fertile


spermatocyste

spermatozoïdes

20 µm

6
Les organes sexuels mâles du Fucus vésiculeux 1

Le Fucus vésiculeux est un organisme dioïque qui présente à maturité sexuelle


des renflements appelés pelotes fertiles ou réceptacles, situés à l’extrémité des thalles.

Diagnose
Une coupe transversale montre qu’un réceptacle est creusé de cryptes pilifères fertiles appelées conceptacles. Chaque
conceptacle s’ouvre à l’extérieur par un ostiole (photo A, le plan de coupe de la photo ne passant cependant pas au
niveau d’un ostiole).
Conceptacles mâles et femelles sont portés par des thalles différents pour cette espèce.
À l’intérieur du conceptacle mâle, on observe des poils stériles appelés paraphyses et des poils ramifiés qui portent des
gamétocystes mâles, de forme ovoïde, appelés spermatocystes (photo B).
Le spermatocyste se forme à partir d’une cellule-mère dont les divisions aboutissent à un grand nombre de gamètes
mâles appelés spermatozoïdes ou anthérozoïdes.

Dessin d’observation (photo A)

épiderme
riche en plastes

parenchyme cortical

paraphyses
ramifiées fertiles

paroi du conceptacle

parenchyme
médullaire
très lacuneux

0,5 mm

Conceptacle mâle du Fucus

7
2 Les organes sexuels femelles du Fucus vésiculeux

Conceptacles femelles de Fucus


(coloration : bleu de toluidine)

conceptacle femelle

parenchyme cortical

parenchyme médullaire oogone

ostiole

0,5 mm

B ostiole

épiderme

parenchyme cortical

paroi du conceptacle

paraphyse

oogone

200 µm

pédicelle

paroi de l’oogone

noyau
paraphyse
cytoplasme
granuleux oosphère
oogone immature membrane
(cellule-mère plasmique
des oosphères)
100 µm

8
Les organes sexuels femelles du Fucus vésiculeux 2

Le Fucus vésiculeux est un organisme dioïque qui présente à maturité sexuelle


des renflements appelés pelotes fertiles ou réceptacles, situés à l’extrémité des thalles.

Diagnose
Une coupe transversale montre qu’un réceptacle est creusé de cryptes pilifères fertiles appelées conceptacles. Chaque
conceptacle s’ouvre à l’extérieur par un ostiole (photo A).
Conceptacles mâles et femelles sont portés par des thalles différents, chez cette espèce.
À l’intérieur du conceptacle femelle, on observe des poils stériles appelés paraphyses, non ramifiés, et des poils non
ramifiés également mais fertiles qui portent de volumineux gamétocystes femelles, de forme ovoïde, appelés oogones
qui s’insèrent sur leur support par un court pédicelle (photo B).
Au début, l’oogone est formée par une cellule unique. Celle-ci se divise et conduit à un certain nombre de gamètes
femelles volumineux ou oosphères (leur dénombrement est impossible ici sur la photo C).

Dessin d’observation (photo C)

paraphyse

paroi du
conceptacle
pédicelle

paroi
de l’oogone

noyau
cytoplasme
granuleux oosphère
membrane
plasmique

oogone immature 50 µm
(cellule-mère des oosphères)

Détail de conceptacle femelle de Fucus

9
3 Le Mucor

Mucor
(coloration naturelle)

mycelium ou siphon

100 µm

B
siphon

zygotes enkystés

suspenseurs

100 µm

contenu
suspenseurs cellulaire zygote
enkysté
paroi épaissie

100 µm

10
Le Mucor 3

Diagnose
La structure générale en filaments de l’appareil végétatif (photo A) et l’absence de plastes à leur niveau laissent à pen-
ser qu’on est en présence d’un mycélium de Champignon. Le caractère non cloisonné de ces filaments est le propre
des Siphomycètes.

Les photos B et C présentent des structures dilatées supportant une entité centrale à paroi épaissie qui paraît résulter
de la fusion d’extrémités particulières de deux filaments. Il s’agit d’un processus de reproduction sexuée par mise en
commun du matériel cellulaire de progamétocystes (il n’y a pas dans ce cas de différenciation sexuelle phénotypique)
pour constituer un zygote enkysté qui donnera à terme une seule zygospore. On est en présence d’une fécondation
interne par cystogamie, propre aux formes aériennes. Les extrémités dilatées sont nommées suspenseurs. La paroi
épaisse fait du zygote enkysté une forme de résistance.

Dessin d’observation (photo C)

contenu
cellulaire zygote
enkysté
paroi épaissie

suspenseur

100 µm

Zygote enkysté, forme de la reproduction sexuée du Mucor

11
4 La Pézize

Pézize
(coloration : bleu coton)

apothécie

paraphyse asque mature


hyménium ascospore

jeune asque
zone de formation
des asques

plectenchyme
100 µm

paroi de l’asque

ascospore

fente de germination
de la spore

20 µm

12
La Pézize 4

Diagnose
La structure générale d’une Pézize est celle d’une coupe aplatie ou apothécie (photo A) comportant :
• une partie inférieure constituée de filaments indistincts et soudés entre eux, simulant un tissu ou plectenchyme
(du grec plektos, soudé) ;
• une partie supérieure ou hyménium formée de sacs allongés appelés asques, renfermant 8 spores dites ascospores,
entremêlés avec des filaments fins stériles ou paraphyses (photo B).
L’absence de plastes suggère qu’il s’agit d’une structure mycélienne de Champignon. L’appareil sporifère en étuis
allongés ou asques est le propre des Ascomycètes.

Dessin d’observation (photo A)

asque mature

paraphyse

hyménium

ascospore

zone de
formation jeune asque
des asques

100 µm
plectenchyme

Coupe longitudinale d’une apothécie de Pézize

13
5 Le Coprin

Coprin
(coloration : bleu coton)

lamelles
constituant l’hyménium

plectenchyme

assise de basides

100 µm

basidiospore
50 µm

couche de basides

filaments mycéliens
soudés ou plectenchyme

basidiospores
stérigmate
baside

10 µm

14
Le Coprin 5

Diagnose
Les photos A et B présentent l’organisation en lamelles de l’hyménium du Coprin. Chaque lamelle comporte :
• une zone centrale de filaments mycéliens assez lâches et allongés parallèlement à la lamelle, simulant un tissu ou
plectenchyme (du grec plektos, soudé) ;
• une zone corticale de filaments plus trapus, allongés orthogonalement à la surface des lamelles et se terminant
par des articles supportant des spores.
Chaque article (photo C) est formé d’une cellule basale dilatée ou baside supportant des spores externes ou basidios-
pores par l’intermédiaire de très fins pédicelles ou stérigmates.

En principe chaque baside porte 4 spores issues d’une méiose, ce qui n’est pas observable ici.

L’absence de plastes suggère qu’il s’agit d’une structure mycélienne de Champignon. L’appareil sporifère en lamelles
et la production de spores externes sont le propre des Basidiomycètes.

Dessin d’observation (photo C)

basidiospores

stérigmate
paroi
épaisse

assise
de basides

10 µm

baside plectenchyme

Architecture de la couche hyméniale d’une lamelle de Coprin en coupe transversale

15
6 La tige et la feuille du Polytric

Tige et feuille de Polytric en coupes transversales


(coloration : bleu de toluidine pour la tige, naturelle pour la feuille)

épiderme
zone corticale zone à leptoïdes
à parois épaisses zone à hydroïdes
zone corticale
à parois fines

trace foliaire

100 µm

hydroïdes

leptoïdes

trace foliaire
100 µm

lamelle à cellules
à chloroplastes

tissu de soutien
(ou zone à parois épaissies)
éléments conducteurs
épiderme à parois
très épaisses
100 µm

(cliché D. Grandperrin)

16
La tige et la feuille du Polytric 6

Observation
Chaque plant de Polytric est formé par une tige d’environ 10 cm de longueur, sur laquelle des feuilles
sont insérées en hélice.

La tige
Sur une coupe transversale de tige, on peut observer, de l’extérieur vers l’intérieur (photo A) :
• Une assise superficielle : formée de cellules de petite taille, toutes semblables, à paroi relativement épaisse et
dépourvue de stomates.
• Une zone corticale comprenant :
–– Une zone externe constituée de cellules à parois épaisses et à rôle de soutien, dont les caractères
rappellent ceux d’un collenchyme ;
–– Une zone plus interne formée de cellules parenchymateuses.
Dans cette zone de parenchyme cortical, s’observent des massifs de petites cellules qui traversent cette zone
en oblique et assurent la jonction entre la zone corticale et les feuilles : ces massifs correspondent à des traces
foliaires (photo A).
• Une zone axiale ou cordon central (photo B) : dans la partie centrale du cordon, se trouvent les hydroïdes,
cellules qui interviennent dans la conduction de l’eau. À la périphérie du cordon, se situent les leptoïdes qui
interviennent dans la distribution des produits de la photosynthèse.
La feuille
Les feuilles présentent un limbe chlorophyllien, étroit, pointu, denté sur les bords, plus épais au centre
(pseudo-nervure). Elles s’attachent sur la tige par une base large et incolore.

Sur la coupe transversale (photo C) , on observe :


• Une assise périphérique de cellules à paroi très épaisse, à valeur d’épiderme. À la face supérieure, cette assise
porte des lamelles disposées perpendiculairement à la surface de la feuille : chaque lamelle est constituée par
une seule épaisseur de cellules très riches en chloroplastes.
• Un tissu de soutien formé de cellules à parois épaisses, dont les caractères rappellent ceux d’un collenchyme : il
est situé sous l’assise périphérique, surtout à la face inférieure. La zone épaisse de la feuille comprend aussi des
éléments conducteurs.
• Un parenchyme partiellement chlorophyllien.
Dessin d’observation (photo C)

lamelles

100 µm

cellules à parois épaisses

éléments conducteurs
épiderme

Coupe transversale de feuille de Polytric

17
7 Les anthéridies du Polytric

Anthéridies de Polytric
(coloration : bleu de toluidine)

feuilles de l’involucre
feuille

paraphyse
sommet de la tige
anthéridie

1 mm

B
feuille
de l’involucre
paraphyse

spermatozoïdes
anthéridie
cellule pariétale

pédicelle

sommet de la tige
500 µm

C
spermatozoïde
ou anthérozoïde
anthéridie

cellule pariétale

pédicelle

paraphyse
50 µm

(clichés D. Grandperrin)

18
Les anthéridies du Polytric 7

Observation

L’examen de l’apex des tiges montre, à certaines périodes de l’année, l’existence d’un involucre ter-
minal de feuilles. Il évoque une corbeille au centre de laquelle on observe des organes producteurs
de gamètes ou gamétanges. Il existe deux sortes de corbeilles, les unes contiennent des gamétanges
mâles, les autres des gamétanges femelles. Ces corbeilles de sexe différent sont portées par des pieds
différents. Le Polytric est une mousse dioïque.

Les corbeilles mâles ont des feuilles plus larges que les feuilles ordinaires. Elles enveloppent des gamétanges mâles,
ou anthéridies, entremêlés de poils stériles chlorophylliens appelés paraphyses (photos A et B).
Chaque anthéridie a la forme d’une massue portée par un court pédicelle (photo C). C’est un sac dont la paroi est
constituée d’une assise de cellules (cellules pariétales) et qui contient à maturité de nombreux spermatozoïdes.

Dessin d’observation (photo B)

feuille de l’involucre

paraphyse

spermatozoïdes

anthéridie

cellule pariétale
pédicelle

sommet de la tige

Coupe longitudinale d’anthéridies de Polytric

19
8 Les archégones du Polytric

Archégones de Polytric
(coloration : hémalun-éosine)

paraphyse

col

ventre archégone

pédicelle

1 mm

B archégone immature
paroi du col
canal du col

oosphère
paroi du ventre

pédicelle

paraphyse
200 µm

C
paraphyse
canal du col
oosphère
cellule de la paroi
du ventre

pédicelle

100 µm

(cliché D. Grandperrin)
20
Les archégones du Polytric 8

L’examen de l’apex des tiges montre, à certaines périodes de l’année, l’existence d’un involucre termi-
nal de feuilles. Il évoque une corbeille au centre de laquelle on observe des organes producteurs de
gamètes ou gamétanges.
Il existe deux sortes de corbeilles, les unes contiennent des gamétanges mâles, les autres des gamé-
tanges femelles. Ces corbeilles de sexe différent sont portées par des pieds différents. Le Polytric est une
mousse dioïque.

Observation
Les corbeilles femelles ont des feuilles plus longues et plus étroites que les feuilles ordinaires. Elles enveloppent des
gamétanges femelles ou archégones, entremêlés de paraphyses (photos A et B).

Il n’existe qu’un petit nombre d’archégones par corbeille.


Comme l’anthéridie, l’archégone a une structure multicellulaire (photo C). Il est porté par un court pédicelle et
présente deux parties avec, à maturité :
• une partie basale renflée, le ventre. Elle est occupée par un unique gamète femelle, l’oosphère, entouré de
cellules pariétales ;
• une partie distale effilée, cylindrique, le col. Elle est creusée à maturité d’un canal axial largement ouvert vers le
haut et rempli d’un mucilage sucré.

L’oosphère est une volumineuse cellule ovoïde, riche en réserves. Elle n’est pas libérée. Les spermatozoïdes, libérés
dans l’eau du milieu extérieur, parviennent au contact du col, évasé à maturité, et vont féconder l’oosphère. Il s’agit
d’une oogamie.

Dessin d’observation (photo C)

paraphyse
canal du col
oosphère
cellule de la paroi
du ventre

pédicelle

100 µm

Archégone de Polytric

21
9 Le sporogone de Mousse

Sporogone de Mousse (ici Dicranum scoparium)


(coloration naturelle et hémalun-éosine)

A
opercule
et coiffe dents
du péristome

paroi de
la capsule

tissu sporogène
columelle

soie

B
épiderme
paroi
parenchyme de l’urne
cortical lacuneux

parenchyme lacuneux
de la columelle

tissu
sporogène
250 µm

tissu
sporogène

25 µm

4 méiospores paroi d’une


ou tétraspores immatures cellule sporogène
22
Le sporogone de Mousse 9

Les sporogones se développent au printemps en prenant naissance au centre des corbeilles femelles,
à l’intérieur même des archégones. Chacun provient en effet du développement d’un zygote. Le zygote
germe, sans temps de repos, à l’intérieur même du ventre de l’archégone. Si plusieurs archégones ont
été fécondés sur le même pied, un seul zygote se développe.
Le zygote se divise de nombreuses fois pour former un embryon fusiforme qui s’accroît lentement en se
différenciant en plusieurs parties :
• la partie basale qui s’enfonce à l’intérieur de l’apex de la tige et forme le pied ;
• la partie moyenne qui s’allonge et s’effile pour constituer la soie ou pédicelle ;
• le sommet qui se renfle et se dilate pour former la capsule. Pendant un certain temps, celle-ci reste
emballée par la coiffe issue d’une partie de l’archégone. Cette coiffe est caduque.
L’ensemble pied, soie et capsule constitue le sporogone.

Diagnose
La capsule est constituée par un organe creux, l’urne, fermé par un opercule (photo A).
L’urne s’ouvre vers le haut par un péristome muni de dents incurvées vers l’intérieur. La cavité de l’urne présente la
forme d’un manchon avec une columelle axiale ; à maturité, elle contient des spores.
La périphérie de l’urne (photo B) est constituée d’un épiderme et d’un parenchyme lacuneux ; la columelle est éga-
lement formée d’un parenchyme lacuneux. Entre les deux zones de parenchyme, se trouve le tissu sporogène, tissu à
l’origine des spores.
Les spores sont de petites cellules arrondies, toutes semblables (photo C). Leur association par 4 au sein d’une même
cellule (paroi restante) — d’où l’appellation de tétraspores — suggère qu’elles résultent d’une méiose.

Dessin d’observation (photo C)

paroi d’1 cellule


tissu sporogène
sporogène
4 méiospores
ou tétraspores
immatures
25 µm

Tétraspores immatures de Polytric

23
10 Méthodologie de reconnaissance des tissus différenciés des Trachéophytes

(coloration carmino-vert)

Parenchyme Parenchyme aérifère

A B

50 µm 50 µm

Collenchyme Sclérenchyme

C D

50 µm 50 µm

Xylème I et phloème I Rhizoderme

E F

mx

ph

px
pv
50 µm 50 µm

24
Méthodologie de reconnaissance des tissus différenciés des Trachéophytes 10

L’anatomie de l’appareil végétatif des Trachéophytes c’est-à-dire la distribution des tissus au sein des organes
exprime un plan d’organisation précis, propre à chaque organe et à chaque taxon, et plus ou moins influencé par
les caractères physicochimiques du milieu de vie. Son étude suppose de savoir identifier au préalable les tissus
présents et ce, en fonction de la technique utilisée. La méthode de la double coloration a certes le désavantage
de détruire le contenu cellulaire mais elle apporte néanmoins un complément d’information par la coloration
spécifique des parois selon leur composition, strictement cellulosique (coloration en rose-rouge par le carmin
aluné) ou lignifiée (coloration en vert par le vert d’iode). Ainsi, par l’observation précise de la forme des cel-
lules, de leur disposition rayonnante ou non, de l’épaisseur et de la nature des parois est-il possible d’iden-
tifier tout tissu végétal adulte (les tissus jeunes, sièges de la mérèse et de l’auxèse, sont étudiés selon les techniques
histologiques plus classiques). Rappelons enfin qu’il existe deux générations de tissus, les tissus primaires ou
primordiaux, mis en place par les méristèmes primaires aux extrémités des organes (racines et tiges), de dispo-
sition non radiale, et les tissus secondaires, à disposition radiale, formés par développement de méristèmes
secondaires lors de la croissance en épaisseur de ces mêmes organes.

Critères de reconnaissance des tissus primaires


• Les parenchymes : leurs cellules sont en général circulaires et à parois cellulosiques fines (photo A). La
disposition non rayonnante conduit à la présence de méats (m) au sein des parois, dans les zones de contact
entre trois cellules. La forme des cellules est très particulière dans certains cas ; ce sont les parenchymes
palissadiques à cellules rectangulaires de certains limbes et les parenchymes aérifères des plantes aquatiques
qui développent des lacunes d’aspects variés entre cellules (photo B). Parfois les parenchymes présentent
des parois épaissies et lignifiées mais le maintien de méats les distingue du sclérenchyme. Ils sont présents
dans tous les organes.
• Le collenchyme : ce tissu de soutien en position périphérique dans les organes aériens se reconnaît à ses
parois cellulosiques épaissies de manière inégale, selon les cas, aux angles ou sur les parois tangentielles
(photo C).
• Le sclérenchyme : il s’agit d’un tissu de soutien de localisation semblable à celle du collenchyme (un
peu plus interne toutefois), aux parois régulièrement épaissies et lignifiées, dont le calibre des cellules est
relativement constant à la différence du xylème (photo D). Il arrive que la lumière des cellules soit fort
réduite par suite de l’épaississement considérable des parois.
• Le xylème primaire : ce tissu conducteur de sève brute présente toujours des cellules à parois régulièrement
épaissies et lignifiées. Leur diamètre n’est jamais constant ; il s’accroît du protoxylème (px), région où la
différenciation a été précoce, au métaxylème (mx), région à différenciation plus tardive (l’élargissement
des cellules s’est poursuivi entre-temps) (photo E). La position interne ou externe de protoxylème et du
métaxylème dépend du type d’organe et de sa position systématique. En fait les coupes longitudinales
révèlent que le dépôt de paroi secondaire n’est pas continu.
• Le phloème primaire : on le reconnaît à ses petites cellules aux parois cellulosiques peu épaissies et à
la dualité de leur calibre. À chaque cellule de diamètre moyen est accolée en principe une petite cellule
ou cellule-compagne (photo E, ph). Un autre critère est sa proximité avec le xylème primaire, du moins
tant qu’il n’y a pas de tissus secondaires. Dans ce cas, il ne doit pas être confondu avec le parenchyme de
transfert ou parenchyme vasculaire (pv) qui jouxte le xylème primaire (pas de cellules compagnes pour
ce dernier).
• L’assise pilifère ou rhizoderme : tissu de revêtement unistratifié de la zone pilifère des racines, il possède
des cellules très allongées à fine paroi cellulosique, les poils absorbants (photo F).

25
11 Méthodologie de reconnaissance des tissus différenciés des Trachéophytes

(coloration carmino-vert)

Subéroïde Épiderme

G H

50 µm 50 µm

Endodermes Cambium - liber

I1 J

lb

50 µm b cb

I2

50 µm 100 µm

Bois Phellogène et liège

K L

bi

bf

100 µm 50 µm

26
Méthodologie de reconnaissance des tissus différenciés des Trachéophytes 11

• Le subéroïde  : revêtement de la zone subéreuse des racines, il est constitué de plusieurs couches de
cellules aux parois épaissies par de la subérine (lipide) et de couleur crème voire verte (lignification de la
subérine) (photo G). Son aspect non rayonnant permet de le distinguer du liège.
• L’épiderme : c’est l’assise de revêtement des portions aériennes. Il comporte une seule couche de cellules
dont la paroi cellulosique externe est souvent épaissie voire lignifiée et est recouverte d’une pellicule
lipidique (cutine et cires) plus ou moins nette, la cuticule. Localement des couples de cellules ovoïdes ou
stomates constituent les lieux d’échanges avec le milieu extérieur (photo H).
• L’endoderme  : cette assise monostratifiée en général présente une lignification partielle selon deux
motifs, un cadre de lignosubérine sur les parois radiales et transversales, ou un épaississement en U sur
les parois internes et radiales (photo I). Sa présence au sein des organes est assez variable et n’est pas
strictement racinaire.
Critères de reconnaissance des tissus secondaires
Tous ces tissus s’identifient à la disposition radiale de leurs cellules qui se traduit par la juxtaposition de
quatre cellules à chaque angle.
• Le cambium ou assise génératrice libéroligneuse : il est constitué de petites cellules rectangulaires
« aplaties », en files radiales, aux parois cellulosiques très fines (photo J, cb). Sa situation est tout à fait
spécifique, entre bois et liber.
• Le phloème secondaire ou liber : il s’apparente au phloème primaire si ce n’est la disposition radiale
des cellules (photo J, lb). Parfois des cellules à parois épaissies et lignifiées s’y intercalent. Il se situe sur
la face externe du cambium.
• Le xylème secondaire ou bois : lorsqu’il est présent, ce tissu est en général abondant. Il se localise sur
la face interne du cambium (photo J, b) et comporte des cellules aux parois régulièrement épaissies et
lignifiées de deux orientations. Les cellules des rayons (elles ne sont pas systématiquement lignifiées)
sont allongées horizontalement ce que l’on observe en coupe transversale. Quant aux cellules allongées
verticalement et donc sectionnées transversalement, elles sont de diamètres semblables (trachéides des
Pinophytes – voir planche 18) ou distincts lorsqu’il y a différenciation entre fibres (faible diamètre) et
vaisseaux (diamètres importants). La distinction entre bois initial riche en vaisseaux (bi) et bois final
(bf) riche en fibres et l’observation des unités annuelles ou cernes complètent l’analyse du bois des
plantes arbustives et arborescentes (photo K).
• Le phellogène et le liège : en périphérie des tiges et racines ligneuses se développe une nouvelle assise
génératrice, le phellogène, constituée de 2-3 couches de cellules apparentées aux cellules cambiales
(en forme de rectangle aplati, à paroi cellulosique très fine). Elle produit sur sa face externe un tissu
de revêtement nommé liège ou suber en raison du revêtement de subérine (couleur jaune à marron)
de ses parois (photo L). La présence d’un autre tissu, cellulosique dans ce cas, sur sa face interne, le
phelloderme, est assez rare.

27
12 La racine et le rhizome de Polypode

Racine et rhizome de Polypode en coupes transversales


(coloration : carmino-vert)
A
assises superficielles parenchyme cortical

protoxylème
endoderme
métaxylème péricycle
phloème I
protoxylème

100 µm

B
parenchyme cortical
phloème I
protoxylème

péricycle
métaxylème

endoderme

20 µm

épiderme peu différencié


C
parenchyme cortical

parenchyme médullaire couronne de cordons


vasculaires (ou stèles)

1 mm

D parenchyme cortical

péricycle
endoderme à cadre
phloème I
protoxylème
métaxylème protoxylème

phloème I

parenchyme médullaire
100 µm
28
La racine et le rhizome de Polypode 12

Diagnose
La coupe transversale de racine 

Les racines s’insèrent sur la face inférieure du rhizome ; ce sont donc des racines adventives.

En coupe transversale, l’anatomie de la racine comporte de l’extérieur vers l’intérieur (photo A) :
• Des assises superficielles peu différenciées assimilables à un subéroïde ;
• Un parenchyme cortical volumineux ;
• Un cordon vasculaire (ou stèle) central (photo B). Limité en périphérie par un endoderme à cadre discret de
lignosubérine et par un péricycle plus interne, il présente deux massifs de xylème I convergents, ceinturés par
des massifs de phloème I.
La différenciation centripète du xylème I et l’absence de parenchyme médullaire sont autant de caractères racinaires
qui distinguent cette coupe de la suivante.
La coupe transversale du rhizome 

Peu enterré, horizontal et de forme cylindrique (diamètre de l’ordre du cm), le rhizome est recouvert d’écailles
brunes qui sont en fait des feuilles modifiées. Il porte également des cicatrices des feuilles aériennes.

Sur une coupe transversale (photo C), on observe des cordons vasculaires, encore appelés stèles, de tailles inégales,
grossièrement répartis sur un cercle, dans un parenchyme homogène.
La structure de chaque cordon évoque pour partie celle de la stèle de la racine (photo D). Chacun est entouré par un
endoderme et un péricycle, les deux massifs de xylème I formant une barre allongée avec du protoxylème à chaque
extrémité. La différenciation des massifs convergents de xylème I est ainsi tangentielle. Ils sont encadrés par deux
massifs de phloème I.
L’importance du parenchyme médullaire, absent dans la racine, et la différenciation non centripète du xylème I tra-
duisent le caractère caulinaire de cet organe. Toutefois l’absence de tissus de soutien et d’un épiderme bien différencié
(avec cuticule et stomates) suggère le caractère souterrain de cet organe. Son diamètre considérable et la part impor-
tante des parenchymes laissent à penser que ces tissus sont spécialisés dans la mise en réserve.
Schémas en figurés conventionnels

assise superficielle
de type subéroïde
métaxylème
parenchyme
cortical protoxylème

endoderme
à cadre parenchyme
médullaire
protoxylème

péricycle
phloème I épiderme
peu différencié

Coupe transversale de racine de Polypode Coupe transversale de rhizome de Polypode

29
13 Le pétiole ; les trachéides scalariformes de Polypode

Coupe transversale de pétiole ; coupe longitudinale de trachéides scalariformes


(coloration : carmino-vert)
A
épiderme à stomates

cordon vasculaire ou stèle épiderme lignifié

parenchyme médullaire sclérenchyme


parenchyme cortical

plan de symétrie
0,5 mm

protoxylème métaxylème épiderme non lignifié

B C
chambre
sous-stomatique

100 µm 100 µm

endoderme péricycle phloème I protoxylème sclérenchyme parenchyme épiderme


cortical lignifié
un cordon vasculaire ou stèle lacuneux

D
ponctuation
barreau de paroi scalariforme
secondaire

paroi oblique
entre deux trachéides
superposées

50 µm

Cliché D. Grandperrin

30 une trachéide
Le pétiole ; les trachéides scalariformes de Polypode 13

Diagnose
La coupe transversale de pétiole

Les feuilles aériennes du Polypode s’insèrent sur une tige souterraine ou rhizome. Chacune comporte
un pétiole dressé qui supporte un limbe lobé.

La coupe transversale du pétiole permet de repérer de l’extérieur vers l’intérieur (photo A) :
• Un épiderme en partie lignifié avec quelques stomates au niveau des deux expansions sommitales(photo C) ;
• Un sclérenchyme en couche continue ;
• Trois cordons vasculaires (ou stèles) disposés en cercle (photo A). Leur organisation est en tout point conforme
à celle des cordons du rhizome avec, en périphérie, un endoderme à cadre discret de lignosubérine et un péricycle
plus interne, puis deux massifs de xylème I convergents ceinturés par des massifs de phloème I (photo B).
La symétrie bilatérale est un caractère foliaire ; la forme circulaire est propre au pétiole. L’importance du tissu de sou-
tien qu’est le sclérenchyme, la présence d’un parenchyme médullaire notable et d’un épiderme typique confirment le
caractère aérien de cet organe.
Les trachéides scalariformes du métaxylème en coupe longitudinale
La coupe longitudinale d’un cordon vasculaire (photo D) met en évidence la superposition de cellules conductrices
non perforées ou trachéides. Chacune présente des parois longitudinales inégalement épaissies, les dépôts de paroi
secondaire s’organisant en barreaux horizontaux reliés dans les angles par des montants verticaux. Cette disposition
dite scalariforme (en forme d’escalier ou d’échelle) est spécifique du métaxylème des Filicophytes. Les zones épaissies
sont par ailleurs lignifiées. Ainsi ces cellules conductrices de sève brute sont aptes à résister à des tensions diurnes et
des pressions nocturnes notables. En raison de leur caractère imperforé à la différence des vaisseaux, le transfert ver-
tical de cellule à cellule se réalise au travers des ponctuations scalariformes des parois « transversales » dont la forte
obliquité peut s’interpréter comme un moyen d’augmenter la surface d’échanges.

Schéma en figurés conventionnels

plan de symétrie

parenchyme
épiderme à stomates cortical lacuneux

sclérenchyme
protoxylème
épiderme lignifié
parenchyme cortical
métaxylème

phloème I parenchyme médullaire


endoderme péricycle

Coupe transversale
de pétiole de Polypode

31
14 Le prothalle de Polypode

Prothalle de Polypode
(coloration : vert intense)

aile

archégones

anthéridies

rhizoïde

1 mm

aile

ventre
archégone
anthéridies col

coussinet central
rhizoïde
500 µm

anthéridie
cellule pariétale anthérozoïde emplacement de l’oosphère

C D

50 µm 50 µm

cellule du col oosphère cellule pariétale cellule du canal

32 archégone col de l’archégone


Le prothalle de Polypode 14

Diagnose
Le prothalle est un organisme chlorophyllien, aplati et cordiforme (photo A), d’au plus 1 cm de diamètre, qui
repose sur le sol par sa face ventrale munie de nombreux rhizoïdes.
À la différence du plant feuillé, il ne présente ni tissus différenciés, ni organes tels que racine, tige ou feuille.
On y observe une seule assise de cellules à sa périphérie (ailes) mais plusieurs dans sa partie centrale qui forme un
coussinet central plus épais.
Sur un même prothalle, on trouve à la fois des gamétanges mâles, les anthéridies, et des gamétanges femelles, les
archégones (photo B). Du fait de cette coexistence, le prothalle est dit bisexué ou hermaphrodite.
Les anthéridies (photo C) sont de petits sacs situés entre les rhizoïdes, vers la pointe et dans la région centrale du
prothalle. Leur enveloppe est constituée de peu de cellules. À maturité, chaque anthéridie contient de nombreux
spermatozoïdes (ou anthérozoïdes) emballés dans une gelée.
Les archégones (photo D) sont moins nombreux et apparaissent plus tardivement que les anthéridies. On les
observe au niveau du coussinet, près de l’échancrure, à la face inférieure. Ils présentent une forme de bouteille
avec un ventre et un col. Le col contient un mucilage qui, sous l’action de l’eau extérieure, augmente de volume et
s’épanche au dehors. Le ventre contient un gamète femelle, unique, volumineux, sphérique, l’oosphère.

Sous l’action de l’eau de pluie ou de rosée, la gelée contenue dans l’anthéridie augmente de volume.
Sous la poussée, la cellule apicale se déchire et les spermatozoïdes sont libérés. Ils nagent dans l’eau
retenue entre le prothalle et le substratum et pénètrent dans les archégones par le canal du col dont les
cellules se sont hydrolysées. Cette fécondation est appelée zoïdogamie.

Dessin d’observation (photo B)

aile

ventre
archégone
col
anthéridies

coussinet
central

rhizoïde

500 µm

Polypode, détail de prothalle

33
15 Les sporanges du Polypode

Sporanges de Polypode
(coloration : vert intense - safranine)

épiderme supérieur
cordon vasculaire
d’une nervure
mésophylle

épiderme inférieur

pédicelle
sporange immature

sporange mature

500 µm un sore

assise mécanique

sporange

cellule pariétale

pédicelle

200 µm spore

C
fente de germination
exine

globule lipidique
cellule pariétale

une spore
cellule à paroi
épaissie en fer à cheval
50 µm

34
Les sporanges du Polypode 15

Diagnose
À la face inférieure des feuilles, on observe des organes jouant un rôle dans la reproduction : les sporanges. Un spo-
range apparaît à maturité comme une structure sphérique portée par un pédicelle. De nombreux sporanges sont
fixés à un même endroit de la face inférieure, l’ensemble constituant un sore de sporanges (photo A). Dans le cas du
Polypode, les sporanges d’un sore sont directement observables. Chez d’autres fougères, chaque sore est recouvert
par une petite lame foliaire, l’indusie.
L’enveloppe externe d’un sporange est constituée d’une seule assise de cellules (photos B et C) dont certaines,
situées sur un arc méridien, évoluent de manière spécifique : leur paroi s’épaissit sur trois faces, en fer à cheval, tandis
que leur contenu dégénère. Ce dispositif est appelé assise mécanique et évoque l’assise du même nom des anthères
des Angiospermes.
Par temps sec, l’eau contenue dans les cellules mortes de l’assise mécanique s’évapore. La paroi externe, restée
mince, se rétracte sous l’effet de la dessiccation : elle s’incurve vers l’intérieur en tirant sur les branches du fer
à cheval. Des tractions tangentielles s’exercent alors sur l’enveloppe du sporange qui se déchire en bordure de
l’assise mécanique. Ce mouvement contribue à éjecter le contenu du sporange  qui apparaît comme une fine
poussière constituée de spores.
Chaque spore comporte une paroi recouverte de lipides formant l’exine, une ligne de faiblesse qui s’ouvrira lors de
la germination et de nombreux globules lipidiques de réserve.

Dessin d’observation (photo B)

assise
mécanique
sporange
cellule
pariétale
spore

100 µm
pédicelle

Polypode : sporange

35
16 La racine de Pin

Coupe transversale de racine de Pin


(coloration : carmino-vert)

A
périderme
parenchyme cortical
phloème II
rayon ligneux

xylème II
limite entre deux cernes

canaux résinifères

1 mm

phloème II

liège
cambium
parenchyme cortical

canal
phelloderme résinifère
xylème II
phellogène trachéides
rayon unisérié
100 µm

C D

canal
résinifère canal résinifère

parenchyme
médullaire
xylème I

métaxylème
protoxylème

protoxylème
xylème I

métaxylème
xylème II
parenchyme
100 µm 50 µm

36
La racine de Pin 16

Diagnose
Nature de l’organe
• C’est un organe à symétrie axiale, donc une racine ou une tige (photo A).
• Les massifs de xylème I sont à différenciation centripète et le parenchyme médullaire est réduit (photos C
et D).
 C’est une coupe de racine
Position systématique
De plus, on peut noter que :
• Les formations secondaires sont nombreuses (photo B) ;
• Le bois apparaît constitué d’éléments homogènes : il est homoxylé. Les éléments sont des trachéides ;
• Ce bois présente aussi des éléments parenchymateux qui forment des rayons ligneux.
 C’est une racine de Pinophyte en structure secondaire
Caractères biologiques particuliers
Cette racine contient de nombreux canaux résinifères (photo A), présents dans tous les tissus.
Cette racine présente trois cernes de bois, chacun d’eux correspondant à une formation annuelle de bois.
Cet organe présente une assise de bois, avec 3 couches concentriques, ou cernes, correspondant chacune à une for-
mation annuelle de bois. Ces observations dénotent le caractère arbustif ou arborescent de cet organe.

Schéma en figurés conventionnels

parenchyme cortical

liège
périderme phellogène
phelloderme
rayon libérien
phloème II
tubes criblés cambium
rayon ligneux xylème II
canal résinifère
trachéides

limite entre deux cernes

protoxylème
parenchyme médullaire xylème I
métaxylème

Coupe transversale de racine de Pin

37
17 La tige de Pin

Coupe transversale de tige de pin


(coloration : carmino-vert)

A
épiderme

xylème I

parenchyme médullaire

liège en développement
parenchyme cortical

phloème II

xylème II

canal résinifère

1 mm

B parenchyme médullaire

protoxylème xylème II
métaxylème
cambium

xylème I phloème II

phloème I écrasé

canal résinifère

parenchyme cortical

phellogène avec suber


épiderme lignifié
200 µm

38
La tige de Pin 17

Diagnose
Nature de l’organe
• C’est un organe à symétrie axiale (photo A), donc une racine ou une tige.
• Le xylème I est à différenciation centrifuge (photo B).
• La moelle est importante.
 C’est une tige.
Position systématique
• Les tissus secondaires sont abondants (photo B), qu’il s’agisse du cambium continu et de ses productions, bois
et liber, ou de l’ébauche de liège.
• Le bois apparaît constitué d’éléments homogènes : il est homoxylé. Les éléments verticaux qui assurent soutien
et conduction sont des trachéides. Les éléments parenchymateux horizontaux forment des rayons ligneux très
étroits (une seule file de cellules).
 C’est une tige de Pinophyte en structure secondaire.
Caractères biologiques particuliers
La couche continue et uniforme de bois (pachyte continu) dénote le caractère arbustif ou arborescent de cette tige.
L’absence de cernes au sein du bois et les restes de tissus primaires corticaux sont le fait d’une tige qui a été prélevée
à la fin de sa première année.
La mise en place du phellogène s’est réalisée au niveau de l’assise sous-épidermique.
Cet organe présente de nombreux canaux résinifères dispersés dans tous les tissus.

Schéma en figurés conventionnels

épiderme liège
parenchyme phellogène
cortical canal résinifère
phloème I
cambium phloème II
xylème II
canal résinifère
xylème I
parenchyme
médullaire

Coupe transversale de tige de Pin

39
18 Le bois de Pin

Coupes transversale (C) et longitudinales radiale (A et B) et tangentielle (D) de bois de pin


(coloration : carmino-vert)
centre de la tige
limite de cerne trachéide limite de cerne

A
rayon (coupé dans sa longueur)

bois de printemps

bois d’été

100 µm

un rayon

marge annulaire ou aréole ponctuation aréolée


vue de face
torus

trachéide

50 µm

D
centre de la tige limite de cerne
bois d’été bois de printemps

C
cellule
d’un rayon

marge ponctuation
torus aréolée
aréolée en coupe

marge
annulaire
ponctuation

ou aréole
ouverture
torus
50 µm

20 µm

40
Le bois de Pin 18

Diagnose
Chez les Pinophytes, le bois (xylème secondaire) est constitué de trachéides de type aréolé qui jouent à la fois un
rôle de conduction et de soutien. On dit que le bois est homoxylé.
Le bois contient également des éléments parenchymateux horizontaux constituant les rayons ligneux (photo A).
Ceux-ci sont en général formés d’une seule file de cellules sauf s’ils comportent un canal résinifère. Leur hauteur,
observée en coupes longitudinales, n’excède pas 10 cellules.
La croissance en épaisseur se traduit par l’existence de cernes annuels : les trachéides du bois de printemps présen-
tent un diamètre plus grand que celles du bois d’automne.
Les trachéides sont des cellules conservant leurs parois transversales mais dont les extrémités sont effilées (photo B)
ce qui permet d’augmenter considérablement la surface d’échanges entre deux trachéides successives. On observe
que les ponctuations aréolées (photos B et C) se concentrent essentiellement au niveau de ces zones de contact aux
extrémités des trachéides et le long des parois longitudinales radiales.
Les ponctuations aréolées sont des structures circulaires. On y distingue une marge annulaire ou aréole, faite de
paroi secondaire décollée, colorée en vert car lignifiée, délimitant une ouverture. Cette ouverture laisse voir en
son centre un torus, fait de paroi primaire épaissie, colorée en rose car non lignifiée. Sur le pourtour du torus et
donc sous la marge annulaire se situe une zone où la paroi primaire est largement ajourée, assurant ainsi la com-
munication entre trachéides voisines (zone non visible ici). Le torus, légèrement plus grand que l’ouverture, peut
venir l’oblitérer en cas de changement de pression entre deux trachéides voisines. Ceci est considéré comme un
système de protection en cas de cavitation (rupture de la colonne d’eau en circulation par suite de l’apparition de
bulles d’air au sein d’une file de trachéides). Ce dispositif isole dans ce cas la trachéide en surpression et bloque la
propagation de la cavitation.

Dessin d’observation (photo C)

zone d’échanges
marge ponctuation
aréolée en coupe
torus

trachéide
parois primaires
et secondaire lignifiées

Coupe transversale de bois de Pin montrant les ponctuations aréolées

41
19 La tige de Mélèze

Coupe transversale de tige de Mélèze


(coloration : carmino-vert)

epiderme avec cuticule

parenchyme cortical subérifié


canal résinifère

parenchyme cortical
parenchyme médullaire lignifié
phloème II
parenchyme
xylème II
médullaire lignifié xylème I

canal résinifère

canal résinifère
1 mm trachéides
xylème II
xylème I rayon ligneux

cambium
phloème II

canal résinifère xylème II cambium parenchyme


cortical
C

phloème II

250 µm
parenchyme cortical
parenchyme
cortical
parenchyme cortical subérifié

canal résinifère

épiderme lignifié avec cuticule épaisse

250 µm

42
La tige de Mélèze 19

Diagnose
Nature de l’organe
• C’est un organe à symétrie axiale (photo A), donc une racine ou une tige.
• La moelle est bien nette.
• Le xylème I est à différenciation centrifuge (photo B).
 C’est une tige.

Position systématique
• Les tissus secondaires sont abondants (photo C).
• Le bois apparaît constitué d’éléments homogènes : il est homoxylé. Les éléments sont des trachéides.
• Ce bois présente aussi des éléments parenchymateux, qui forment des rayons ligneux.
 C’est une tige de Pinophyte.

Caractères biologiques particuliers


La couche continue et uniforme de bois dénote le caractère arbustif ou arborescent de cette tige. L’absence de cernes
au sein du bois indique que cette tige a été prélevée à la fin de sa première année.
Cet organe présente des canaux résinifères dispersés dans tous les tissus.

Schéma en figurés conventionnels

épiderme avec parenchyme cortical


cuticule épaisse

parenchyme cortical

canal résinifère
rayon libérien cambium
phloème II
tubes criblés
rayon ligneux
xylème II
trachéides
xylème I
parenchyme
médullaire lignifié

Coupe transversale de la tige de Mélèze

43
20 L’aiguille de Pin

Coupe transversale d’aiguille de Pin


(coloration : carmino-vert)

plan de symétrie
face supérieure ou ventrale A
épiderme stomate enfoncé
à cuticule épaisse
canal résinifère
hypoderme
mésophylle à fibres lignifiées
2 faisceaux
endoderme
cribro-vasculaires
avec xylème ventral
et phloème dorsal tissu de transfusion

1 mm

cuticule B
stomate
épiderme lignifié mésophylle
hypoderme canal résinifère
à fibres lignifiées endoderme à parois
radiales lignifiées

tissu de transfusion

100 µm

C tissu de transfusion

xylème I
xylème II canal résinifère

cambium
phloème II
phloème I écrasé

tissu de transfusion

100 µm

D cuticule
épiderme lignifié
hypoderme
chambre sus-stomatique

ostiole
cellules de garde
mésophylle chambre sous-stomatique

20 µm

44
L’aiguille de Pin 20

Diagnose
Nature de l’organe
Cet organe présente une symétrie bilatérale (avec un seul plan de symétrie) et sa section est semi-circulaire (photo A).
 C’est une coupe de feuille
Les tissus conducteurs permettent de l’orienter ; le xylème est en position ventrale (face plane) et le phloème en posi-
tion dorsale (face convexe).
Position systématique
• Les tissus conducteurs sont notamment constitués de phloème secondaire et de xylème secondaire de part et
d’autre du cambium (photo C) ;
• Le bois est fait d’éléments homogènes : il est homoxylé.
 C’est une feuille de Pinophyte (coupe d’aiguille)
Caractères biologiques particuliers
Le mésophylle est constitué de cellules parenchymateuses isodiamétriques dont les parois dessinent de nombreux
replis (photo B) ; il est parcouru par quelques canaux résinifères.
La faible surface foliaire, la présence d’une cuticule épaisse, l’épiderme lignifié et doublé d’un hypoderme à fibres
elles-mêmes lignifiées, les stomates enfoncés (photo D) permettent de limiter la transpiration au niveau du feuillage.
Ces caractères se rencontrent souvent chez les végétaux dont le feuillage est persistant (ils peuvent aussi s’observer
chez les végétaux adaptés à des milieux secs).
Entre les faisceaux conducteurs et l’endoderme (photo C) se développe un tissu dont les cellules parenchymateuses
possèdent des ponctuations aréolées. Ce tissu dit de transfusion est interprété soit comme un tissu conducteur auxiliaire
assurant les échanges entre mésophylle et tissus conducteurs vrais, soit comme un tissu de réserve d’eau (tissu aquifère).

Schéma en figurés conventionnels

plan de symétrie
face supérieure ou ventrale

épiderme mésophylle
à cuticule épaisse
hypoderme endoderme à parois
canal résinifère radiales lignifiées

xylème I
xylème II faisceau
stomate cambium cribro-vasculaire
phloème II
phloème I
tissu de
transfusion

Coupe transversale
d’aiguille de Pin

face inférieure ou dorsale

45
21 Les cônes mâles de Pin

Coupes transversales et longitudinales de cônes mâles et grains de pollen de Pin


(coloration : hémalun-éosine)

C.T. de cônes mâles de Pin


A

écaille staminale écaille staminale

axe du cône

2 mm

C.T. d’écaille staminale


B

faisceau conducteur

grains de pollen

assise mécanique

sac pollinique
zone de déhiscence

200 µm

Aspect d’un grain de pollen de Pin


C
membrane
plasmique
ballonnet

cytoplasme
cellule
végétative
noyau

cellule gamétogène exine


intine
20 µm

46
Les cônes mâles de Pin 21

La reproduction sexuée des Pinophytes se réalise au sein de cônes mâles et femelles. Chez le Pin syl-
vestre, ceux-ci sont portés sur le même plant, cette espèce étant monoïque.

Diagnose
Le cône mâle est constitué d’écailles insérées sur un axe central (photo A). Chaque écaille supporte sur sa face infé-
rieure deux sacs polliniques (photo B). Un tissu sporogène central y produit par méiose des microspores dont le déve-
loppement immédiat par mitose engendre des grains de pollen (photo C). Le grain de pollen est formé de plusieurs
cellules : on observe notamment une cellule végétative qui recouvre une petite cellule génératrice ou gamétogène.
Il est entouré d’une paroi pecto-cellulosique ou intine, elle-même recouverte d’un revêtement lipidique ou exine.
Le décollement bilatéral de cette dernière génère deux poches d’air ou ballonnets qui augmentent notablement la
surface de portance du grain sans accroissement de sa masse. Cette architecture est ainsi propice à la dissémination
par le vent, la pollinisation étant anémophile. La libération du pollen mature est assurée par la rupture d’une ligne
de déhiscence basale suite aux tensions développées par la déshydratation des parois de l’assise mécanique qui borde
chaque sac pollinique.

Dessin d’observation (photo C)

ballonnet

membrane
plasmique
cellule
noyau
végétative
cytoplasme

exine
cellule génératrice noyau
ou gamétogène cytoplasme
20 µm intine

Organisation d’un grain de pollen de Pin

47
22 Les cônes femelles de Pin

Coupes transversale et longitudinale de cônes femelles de Pin


(coloration : vert intense-safranine et hémalun-éosine)

C.L. de cône femelle de Pin


A

écaille ovulifère

bractée

ovule

axe du cône
C.T. d’écaille ovulifère immature
B

5 mm

C.L. d’écaille ovulifère immature


C
0,5 mm

tégument chambre nucelle


micropylaire

ovule
C.L. de la chambre micropylaire
D

0,5 mm Légendes : voir dessin


d’observation nucelle

tégument

grain de pollen

50 µm

48
Les cônes femelles de Pin 22

La reproduction sexuée des Pinophytes se réalise au sein de cônes mâles et femelles. Chez le Pin syl-
vestre, ceux-ci sont portés sur le même plant, cette espèce étant monoïque.

Diagnose
Le cône femelle est, à l’image du cône mâle, constitué d’écailles, très épaisses dans ce cas, insérées en spirale sur un
axe central (photo A). Chaque écaille se situe à l’aisselle d’une bractée et porte sur sa face supérieure, du côté de l’axe,
deux ovules dont l’ouverture ou micropyle est tournée vers l’intérieur (photos B et C). Le cœur de l’ovule est au
départ occupé par des cellules diploïdes qui constituent le nucelle. Celui-ci est ouvert sur l’extérieur au niveau d’un
col tubulaire ou bec micropylaire, zone qui, au moment de la pollinisation, exsude un liquide mucilagineux, ou goutte
micropylaire, qui capte les grains de pollen.
Au sein du nucelle, une unique cellule sporogène produit, par méiose, une macrospore (les trois autres dégénèrent)
(photo E) dont les mitoses successives engendrent un tissu haploïde à valeur de gamétophyte femelle, l’endosperme.
C’est dans ce dernier que se différencient deux archégones repérables aux deux oosphères très volumineuses (de
l’ordre de 200 à 300 µm de diamètre)(photos F et G).
La germination des grains de pollen dans la chambre micropylaire (photo D), au toit du nucelle, initie la croissance d’un
tube pollinique par grain (auxèse de la cellule du tube) qui conduit au travers du nucelle jusqu’au contact de chaque
oosphère les deux gamètes mâles issus de la dernière mitose de la cellule reproductrice ou gamétogène. Malgré une fécon-
dation dite siphonogame de chaque oosphère, un seul zygote se développe en une plantule rectiligne, à nombreux cotylé-
dons (pluricotylée), qui se charge partiellement en réserves (photo H). L’endosperme tout autour poursuit sa croissance
et constitue à terme un tissu de réserves tandis que le tégument externe se lignifie et assure la protection.
La présence d’un embryon permet de parler d’Embryophyte, la réalisation d’une graine étant le propre des Sperma-
tophytes. Le fait que les ovules ne soient pas entourés d’enveloppes protectrices closes ou carpelles caractérise le taxon
des Pinophytes.

Dessin d’observation (photo C)

tégument
partie distale
de l’écaille nucelle
chambre micropylaire

faisceau conducteur

bractée
pédoncule floral rudimentaire axe du cône

Coupe longitudinale d’une écaille ovulifère immature de Pin

49
23 Les cônes femelles de Pin (suite)

Coupes longitudinale et transversale d’ovule de Pin et coupe longitudinale de graine de Pin


(coloration : hémalun-éosine et vert intense-safranine pour la graine)

C.L. de jeune ovule de Pin


E

macrospore tégument

nucelle

chambre micropylaire

50 µm

C.T. d’ovule de Pin à maturité


F

tégument
cytoplasme oosphère
noyau

endosperme
nucelle

500 µm

G H

1 mm 1,5 mm

Légendes : voir dessin Légendes : voir dessin


d’observation d’observation
C.L. d’ovule de Pin à maturité C.L. de graine de Pin décortiquée

50
Les cônes femelles de Pin (suite) 23

Dessins d’observation (photos G et H)

nucelle
tégument interne

tégument externe chambre


micropylaire

restes de l’écaille
ovulifère oosphère

endosperme

Coupe longitudinale d’ovule de Pin à maturité (photo G)

apex racinaire

coiffe
cotylédons

apex caulinaire radicule

tigelle endosperme

Coupe longitudinale de graine de Pin décortiquée (photo H)

51
24 La racine d’Iris

Coupe transversale de racine d’Iris


(coloration : camino-vert)

écorce
reste de rhizoderme

subéroïde
cylindre
central

parenchyme cortical

0,5 mm

massif de phloème I

endoderme en U
parenchyme médullaire
lignifié
péricycle
métaxylème
pôle ligneux = à gros vaisseau
protoxylème

100 µm

reste de rhizoderme

subéroïde

parenchyme cortical
100 µm

52
La racine d’Iris 24

Diagnose
Nature de l’organe
• C’est un organe à symétrie axiale (photo A), donc une racine ou une tige.
• Les massifs de xylème I et de phloème I sont alternes (photo B).
• Les massifs de xylème I sont à différenciation centripète.
 C’est une racine
Ceci est confirmé par les caractères suivants :
• L’écorce est très développée et le cylindre central (dont la moelle) est réduit ;
• Il y a des assises subéreuses constituant le subéroïde (photo C) ;
• L’endoderme est bien différencié ;
• Il n’y a pas de tissu de soutien.
Position systématique
• Les massifs de xylème I et de phloème I sont en nombre élevé (> 8).
• L’endoderme présente des épaississements de lignosubérine en U (sauf au niveau des cellules de passage).
 C’est une racine de Monocotylédone
Ceci est conforté par les caractères suivants :
• Le métaxylème montre de larges vaisseaux.
• Il n’y a pas de formations secondaires.
Remarque : cette coupe a été réalisée au niveau de la zone subéreuse de la racine ce qui explique l’absence des poils
absorbants (voir fiche 24 La racine de Ficaire).

Schéma en figurés conventionnel

reste de rhizoderme

subéroïde

parenchyme cortical
écorce

endoderme en U
péricycle
phloème I
cylindre xylème I (différenciation centripète)
central (différenciation
centripète)
parenchyme
médullaire lignifié

Coupe transversale de racine d’Iris

53
25 La racine de Ficaire

Coupe transversale de racine de Ficaire


(coloration : carmino-vert)
A

écorce

cylindre central

assise pilifère
ou rhizoderme
parenchyme cortical

1 mm

épaississement
ou cadre de Caspary endoderme

métaxylème
péricycle
parenchyme
médullaire
phloème I
pôle ligneux
ou protoxylème

parenchyme
cortical 100 µm

poil absorbant

assise pilifère parenchyme cortical


ou rhizoderme

assise subéreuse
100 µm en cours d’édification

54
La racine de Ficaire 25

Diagnose
Nature de l’organe
• C’est un organe à symétrie axiale (photo A), donc une racine ou une tige.
• Les massifs de xylème I et de phloème I sont alternes (photo B).
• Les faisceaux de xylème I sont à différenciation centripète.
 C’est une racine.
Ceci est confirmé par les caractères suivants :
• L’écorce est très développée et le cylindre central est réduit ;
• Il y a une assise pilifère (photo C) ;
• L’endoderme est bien différencié ;
• Il n’y a pas de tissu de soutien.
Position systématique
De plus, on peut noter que :
• Les massifs de xylème I et de phloème I sont en nombre réduit (<7) ;
• L’endoderme présente un cadre subérifié (appelé « cadre de Caspary »).
 C’est une racine de Dicotylédone.
• Il n’y a pas de formations secondaires.
 C’est une racine de Dicotylédone en structure primaire.
Caractères biologiques particuliers
Cette coupe a été réalisée au niveau de la zone pilifère de la racine. La forme allongée des poils absorbants et leurs
parois très fines sont caractéristiques d’une surface d’échanges, spécialisée dans l’absorption d’eau et d’ions minéraux
à l’origine de la sève brute. La présence d’un endoderme à cadre impose par ailleurs un transit symplasmique vers le
cylindre central.

Schéma en figurés conventionnels

assise pilifère phloème I


péricycle

parenchyme
cortical
écorce
endoderme
xylème I
(différenciation
centripète)
parenchyme médullaire

Coupe transversale de racine de Ficaire en structure primaire

55
26 La racine de Valériane

Coupe transversale de racine de Valériane


(coloration : carmino-vert)

A parenchyme
médullaire
assise subéreuse

cylindre central racine latérale

cortex
parenchyme
cortical
1 mm

B
parenchyme
cortical
endoderme
et péricycle

parenchyme racine latérale


médullaire

protoxylème

phloème I

0,5 mm métaxylème

phloème I écrasé
endoderme
péricycle zones d’initiation
du cambium

protoxylème
métaxylème
centripète
métaxylème
centrifuge
200 µm

56
La racine de Valériane 26

Diagnose
Nature de l’organe
• C’est un organe à symétrie axiale (photo A), donc une racine ou une tige.
• Les massifs de xylème I sont initialement à différenciation centripète et le parenchyme médullaire est réduit
(photo B).
 C’est une coupe de racine.
Il est à noter que chaque massif de xylème primaire se prolonge par deux branches latérales puis centripètes de gros
vaisseaux (photo C). Ce renversement du sens de différenciation précède la mise en place du cambium et bouscule
la disposition initialement alterne des massifs de xylème I et de phloème I, expliquant l’écrasement de ces derniers.
Position systématique
De plus, on peut noter que :
• Le nombre de massifs de xylème I est modeste (7 dans le cas présent) ;
• Le renversement du sens de différenciation du xylème I préfigure la mise en place de cambium.
 C’est une racine de Dicotylédone en début de mise en place d’une structure secondaire.
Caractère biologique particulier
On observe ici le développement d’une racine latérale (photos A et B) qui prend naissance face au pôle ligneux d’un
massif de xylème I. La coupe a donc été réalisée au niveau de la zone subéreuse de la racine.

Schéma en figurés conventionnels

assise subéreuse

parenchyme
cortical

endoderme
péricycle
zone d’initiation
phloème I du cambium
métaxylème
centrifuge protoxylème

parenchyme métaxylème
médullaire centripète

Coupe transversale de racine de Valériane

57
27 La racine d’Oseille

Coupe transversale de racine d’Oseille


(coloration : carmino-vert)
xylème II ou bois
liège
rayon ligneux phellogène
vaisseau
A et fibres
parenchyme
cortical
Phloème I

liber

1 mm
massifs de xylème I cambium
et moelle cambium
B
vaisseau
parenchyme
xylémien
xylème II
rayon ligneux ou bois

fibres
massifs de xylème I
et moelle

200 µm

2 pôles ligneux

massif de xylème I
parenchyme
médullaire résiduel
métaxylème

100 µm fibres du bois

58
La racine d’Oseille 27

Diagnose
Nature de l’organe
• C’est un organe à symétrie axiale (photo A), donc une racine ou une tige.
• Les massifs de xylème I sont difficilement visibles mais la moelle est réduite voire quasiment absente. Cela nous
conduit à privilégier l’hypothèse d’une racine (photo B).
• L’observation plus attentive de la zone centrale (photo C) permet de repérer quelques vaisseaux à différenciation
centripète, ce qui est en accord avec l’hypothèse retenue.
 C’est une racine en structure secondaire
Position systématique
• Les formations secondaires sont abondantes.
 C’est une racine de Dicotylédone en structure secondaire
Caractère biologique particulier
• La faible lignification du bois, la présence modeste de fibres et l’abondance de cellules de type parenchyme
(rayons et parenchyme vertical probable) laissent penser à une tubérisation de cette racine.

Schéma en figurés conventionnels

liège phellogène
phelloderme
parenchyme
cortical

phloème II
vaisseaux, fibres
cambium
xylème II et parenchyme
ou bois vertical
rayon ligneux
xylème I
parenchyme médullaire

Coupe transversale de racine d’Oseille en structure secondaire 

59
28 La racine de Vigne âgée

Coupe transversale de racine de Vigne âgée


(coloration : carmino-vert)

liber
cambium
nouveau liège xylème II ou bois
ancien liège limite de cernes
parenchyme
et ancien liber parenchyme
médullaire lignifié

xylème I

1 mm

nouveau liège

rayon phellogène
libérien
phloème II tubes
ou liber criblés cambium
fibres
lignifiées
fibres

vaisseau xylème II
250 µm rayon ou bois
ligneux
C

autre massif
parenchyme de xylème I
médullaire lignifié

métaxylème
un massif
protoxylème de xylème I

rayon
ligneux xylème II
fibres ou bois
250 µm
vaisseau
60
La racine de Vigne âgée 28

Diagnose
Nature de l’organe
• C’est un organe à symétrie axiale (photo A), donc une racine ou une tige.
• Les massifs de xylème I sont à différenciation centripète (photo C) et le parenchyme médullaire est réduit.
 C’est une coupe de racine

Position systématique
De plus, on peut noter que :
• Les formations secondaires (photo B) sont nombreuses ; le bois est à fibres et à vaisseaux donc hétéroxylé ;
 C’est une racine de Dicotylédone en structure secondaire

Caractères biologiques particuliers


Le bois présente des cernes (trois nets) et l’ancien liège (photo B) est en cours de renouvellement. Cet organe est donc
âgé de trois ans. On remarque par ailleurs qu’il y a eu lignification du parenchyme médullaire (photo C) ce qui n’était
pas le cas la première année.
Le fait que le bois constitue une couronne (ou pachyte) continue à couches successives permet de conclure qu’il s’agit
d’une racine de plante vivace arbustive ou arborescente.

Schémas en figurés conventionnels

ancien liège
parenchyme
nouveau liège
phellogène
fibres sclérifiées phelloderme
phloème II tubes criblés
ou liber
rayon libérien cambium

limite de cernes vaisseaux


et fibres xylème II
rayon ou bois
ligneux
xylème I
parenchyme
médullaire lignifié

Coupe transversale de Vigne âgée

61
29 La racine de Tilleul

Coupe transversale de racine de Tilleul


(coloration : carmino-vert)

liège

liber riche
en fibres
lignifiées
xylème II
ou bois

limite de cernes

xylème I
parenchyme
1 mm médullaire lignifié

B
liège
phellogène

rayon
libérien
phloème II tubes cambium
ou liber criblés
fibres vaisseau
rayon xylème II
lignifiées
ligneux ou bois
200 µm fibres

limite de cernes
rayon
ligneux
xylème II
vaisseau ou bois
métaxylème
fibres
protoxylème
parenchyme
médullaire lignifié
200 µm

62
La racine de Tilleul 29

Diagnose
Nature de l’organe
• C’est un organe à symétrie axiale (photo A), donc une racine ou une tige.
• Les massifs de xylème I sont à différenciation centripète (photo C) et le parenchyme médullaire est réduit.
 C’est une coupe de racine

Position systématique
De plus, on peut noter que :
• Les formations secondaires sont nombreuses (photos B et C) ; le bois est hétéroxylé car il comporte à la fois
des fibres et des vaisseaux ;
 C’est une racine de Dicotylédone en structure secondaire

Caractères biologiques particuliers


Le bois présente de nombreux cernes ; cet organe provient d’une plante vivace. Le fait qu’il constitue une couronne
(ou pachyte) continue à couches successives permet de conclure qu’il s’agit d’une racine de plante arbustive ou arbo-
rescente.
La fine couche de liège (photo B) dénote un renouvellement annuel de ce tissu.

Schéma en figurés conventionnels

liège
phellogène
fibres
lignifiées
phloème II tubes
ou liber criblés cambium
rayon
libérien
vaisseaux
et fibres xylème II
rayon ou bois
ligneux
xylème I
limite de cernes
(différenciation
parenchyme centripète)
médullaire lignifié

Coupe transversale de racine de Tilleul

63
30 La tige d’Asperge

Coupe transversale de tige d’Asperge


(coloration : carmino – vert)

épiderme

parenchyme cortical sclérenchyme

faisceau parenchyme médullaire


cribro-vasculaire

1 mm

B
200 µm

épiderme
à stomates
parenchyme cortical
en partie palissadique

phloème I
xylème I sclérenchyme

parenchyme parenchyme
vasculaire

métaphloème

pôle libérien
et protophloème
pôle ligneux
et protoxylème

parenchyme vaisseau
vasculaire du métaxylème

50 µm

64
La tige d’Asperge 30

Diagnose
Nature de l’organe
• C’est un organe à symétrie axiale et trois symétries (photo A), donc une racine ou une tige.
• Le xylème I est à différenciation centrifuge (photo C).
• Xylème I et phloème I sont superposés.
 C’est une tige.
Le caractère aérien de cet organe est confirmé par les points suivants :
• La moelle est relativement importante (photo A) ;
• Il existe des tissus plus spécifiquement aériens que sont les tissus de soutien (sclérenchyme dans le cas présent,
photo B) et de protection-échanges, l’épiderme en l’occurrence.
Position systématique
• Les faisceaux cribro-vasculaires, nombreux, sont disposés sur plusieurs cercles concentriques.
• Dans les faisceaux cribro-vasculaires, le cambium est toujours absent  ; il n’y a pas de tissus conducteurs
secondaires.
• La limite xylème I/phloème I est fortement incurvée et forme un V (photo C), le métaxylème engainant le
métaphloème.
 C’est une tige de Monocotylédone.
Caractère biologique particulier
• Le parenchyme cortical en partie palissadique suggère que cette tige est chlorophyllienne.

Schéma en figurés conventionnels

épiderme
à stomates

parenchyme
cortical

sclérenchyme protoxylème
faisceau phloème I
cribro-vasculaire
vaisseau
du métaxylème

parenchyme
parenchyme vasculaire
médullaire

Coupe transversale de la tige d’Asperge

65
31 La tige de Maïs

Coupe transversale de tige de Maïs


(coloration : carmino – vert)

épiderme lignifié

faisceaux
cribro-vasculaire

0,5 mm

sclérenchyme

épiderme lignifié
à stomates
parenchyme
faisceau
cribro-vasculaire

parenchyme
cortical
250 µm

phloème I
vaisseau
du métaxylème

lacune
du protoxylème
gaine de
sclérenchyme
pôle ligneux

cellule
parenchymateuse
50 µm

66
La tige de Maïs 31

Diagnose
Nature de l’organe
• C’est un organe à symétrie axiale (photo A), donc une racine ou une tige.
• Le xylème I est à différenciation centrifuge (photo C).
• Xylème I et phloème I sont superposés (photo B et C).
 C’est une tige
Le caractère aérien de cet organe est confirmé par les points suivants :
• La moelle est relativement importante ;
• Il existe des tissus plus spécifiquement aériens que sont les tissus de soutien (sclérenchyme dans le cas présent,
photo B) et de protection-échanges, l’épiderme en l’occurrence.
Position systématique
• Les faisceaux cribro-vasculaires, nombreux, sont disposés sur plusieurs cercles concentriques (photo A).
• Dans les faisceaux cribro-vasculaires, le cambium est toujours absent  ; il n’y a pas de tissus conducteurs
secondaires (photo C).
 C’est une tige de Monocotylédone
Caractères particuliers
• Les faisceaux cribro-vasculaires présentent une large lacune à la place du protoxylème : celle-ci résulte de la
résorption du protoxylème lors de la différentiation des faisceaux.
• La lignification de l’épiderme suggère que cette plante est amenée à limiter sa transpiration.

Schéma en figurés conventionnels

épiderme
à stomates
parenchyme
sclérenchyme cortical

faisceau
cribro-vasculaire

phloème I métaxylème
xylème I
protoxylème

gaine de
sclérenchyme
parenchyme périvasculaire
médullaire

Coupe transversale de la tige de Maïs

67
32 Le rhizome de Muguet

Coupe transversale de rhizome de Muguet


(coloration : carmino-vert)

épiderme
cylindre central peu différencié

parenchyme parenchyme
médullaire cortical

écorce

1 mm

B
parenchyme cortical
endoderme en U
bistratifié

phloème I

métaxylème
xylème I
protoxylème
parenchyme médullaire

200 µm

endoderme
en U bistratifié

phloème I

xylème I 50 µm

68
Le rhizome de Muguet 32

Diagnose
Nature de l’organe
• C’est un organe à symétrie axiale (photo A) donc une racine ou une tige.
• Xylème I et phloème I sont superposés (photo B) et forment des faisceaux cribro-vasculaires.
• Le xylème I est à différenciation centrifuge.
 C’est une tige.
Position systématique
On peut noter également :
• La présence d’un grand nombre de faisceaux cribro-vasculaires disposés sur plusieurs cercles concentriques
(photo A) ;
• L’absence de formations secondaires ;
• Le caractère engainant du xylème I vis-à-vis du phloème I (photo B) ; Les deux branches de xylème se rejoignent
et entourent complètement le phloème, formant un faisceau concentrique.
• Un endoderme en U ou en fer à cheval (photo C).
 C’est une tige de Monocotylédone.
Caractères biologiques particuliers
Néanmoins, cette tige présente des particularités structurales, qui ne sont pas sans rappeler celles d’une racine :
• L’écorce est très développée et ce, au détriment de la moelle ;
• Un endoderme bistratifié qui délimite le cylindre central (photo C) ;
• L’absence de tout tissu de soutien ;
• Un épiderme peu différencié (ni cuticule, ni stomates).
Ceci est caractéristique d’une tige souterraine ou rhizome. Cette architecture est également propre à un port herbacé.

Schéma en figurés conventionnels

épiderme
peu différencié

parenchyme
cortical
écorce
endoderme
en U bistratifié
métaxylème
faisceau
phloème I
cribro-
pôle ligneux
vasculaire
et protoxylème

cylindre central
parenchyme
médullaire

Coupe transversale de rhizome de Muguet

69
33 La tige de Renoncule

Coupe transversale de tige de Renoncule


(coloration : carmino – vert)

épiderme parenchyme
à stomates cortical lacuneux

parenchyme
faisceau lignifié
cribro-vasculaire

parenchyme
médullaire

lacune centrale

1 mm

sclérenchyme

phloème I
parenchyme
vasculaire
cambium
fasciculaire
pôle ligneux
ou protoxylème
métaxylème

parenchyme
cortical lignifié
100 µm

C
épiderme sans
cuticule nette ostiole
stomate
parenchyme cellule de garde
cortical lacuneux
chambre
sous-stomatique

50 µm

70
La tige de Renoncule 33

Diagnose
Nature de l’organe
• C’est un organe à symétrie axiale (photo A), donc une racine ou une tige.
• Le xylème I est à différenciation centrifuge (photo B).
• Xylème I et phloème I sont superposés.
 C’est une tige.
Le caractère aérien de cet organe est confirmé par les points suivants :
• La moelle et la lacune centrale qui lui correspond sont importantes (photo A) ;
• Il existe des tissus plus spécifiquement aériens que sont les tissus de soutien (gaine de sclérenchyme autour
de chaque faisceau) et de protection-échanges, l’épiderme en l’occurrence (photo C).
Position systématique
• Les faisceaux cribro-vasculaires sont disposés sur un seul cercle.
• Entre xylème I et phloème I s’observe une ébauche cambiale (photo B).
 C’est une tige de Dicotylédone (structure primaire pour l’essentiel).
Caractères biologiques particuliers
Le cambium ne s’observe qu’au niveau des faisceaux cribro-vasculaires (cambium fasciculaire) ; il n’a pas produit
de tissus secondaires dans ce cas. Par ailleurs les tissus lignifiés, tissus de soutien, sont d’importance modeste et
cette tige est creuse, avec une vaste lacune centrale ; il s’agit donc d’une plante herbacée.
L’absence apparente de cuticule signifie que ce plant n’a pas à réduire ses pertes en eau suite à la transpiration ce
qui suggère qu’il occupe un habitat relativement humide.

Schéma en figurés conventionnels

épiderme
faisceau cribro-vasculaire

à stomates
sclérenchyme
parenchyme
lacuneux phloème I
cambium
parenchyme
métaxylème
lignifié
parenchyme protoxylème
médullaire parenchyme
vasculaire

lacune centrale

Coupe transversale
de tige de Renoncule

71
34 La tige d’Aristoloche

Coupe transversale de tige d’Aristoloche


(coloration : carmino–vert)

A
sclérenchyme

épiderme
faisceau
parenchyme cribro-vasculaire
cortical

parenchyme
médullaire

0,5 mm

B
épiderme
parenchyme
cortical

sclérenchyme

métaxylème phloème I

cambium
protoxylème

parenchyme
vasculaire

200 µm

72
La tige d’Aristoloche 34

Diagnose
Nature de l’organe
• C’est un organe à symétrie axiale (photo A) donc une racine ou une tige.
• Le xylème I est à différenciation centrifuge.
• Xylème I et phloème I sont superposés (photo B).
 C’est une tige.
Le caractère aérien de cet organe est confirmé par les points suivants :
• La moelle est très importante comparativement au cortex (photo A) ;
• Il existe des tissus plus spécifiquement aériens que sont les tissus de soutien (sclérenchyme dans le cas présent)
et de protection-échanges, l’épiderme en l’occurrence (photo B).
Position systématique
• Entre xylème I et phloème I, on observe l’apparition du cambium voire une ébauche de structure secondaire
(photo B).
• Les faisceaux cribro-vasculaires sont disposés sur un seul cercle (photo A).
 C’est une tige de Dicotylédone présentant une ébauche de structure secondaire
Caractères biologiques particuliers
Seul s’observe un cambium fasciculaire qui n’a pas produit de tissus secondaires. Le cambium interfasciculaire est absent.
Cette coupe correspond donc à une tige herbacée, de première année vraisemblablement.

Schéma en figurés conventionnels

parenchyme
cortical
épiderme
sclérenchyme

faisceau cribro-vasculaire

phloème I

cambium
métaxylème
protoxylème
parenchyme médullaire parenchyme
vasculaire

Coupe transversale de tige d’Aristoloche

73
35 La tige de Sureau

Coupe transversale de tige de Sureau


(coloration : carmino–vert)

A
collenchyme

liège
cambium
parenchyme
cortical

phloème I et II
xylème II

xylème I

parenchyme
1 mm médullaire

épiderme
résiduel

liège
xylème II
phellogène
et phelloderme
parenchyme collenchyme
médullaire
phloème I
métaxylème écrasé
xylème I parenchyme
protoxylème cortical

cambium phloème II
200 µm

phellogène

phelloderme liège

collenchyme

20 µm

74
La tige de Sureau 35

Diagnose 
Nature de l’organe
• C’est un organe à symétrie axiale (photo A) donc une racine ou une tige.
• Le xylème I est à différenciation centrifuge (photo B).
• Xylème I et phloème I étaient initialement superposés avant le développement des tissus secondaires.
• La moelle est abondante et le cortex est peu développé.
 C’est une tige.
Le caractère aérien de cet organe est confirmé par quelques restes de tissu primaire de soutien que sont les îlots de
collenchyme en périphérie.
Position systématique
• Les tissus secondaires sont abondants, qu’il s’agisse du cambium continu (photo B) et de ses productions, bois
et liber, ou du phellogène recouvert de liège (photo C).
• Le bois est constitué de vaisseaux et de fibres donc est hétéroxylé.
 C’est une tige de Dicotylédone en structure secondaire.
Caractères biologiques remarquables
La couche continue et uniforme de bois (pachyte continu) issue du fonctionnement simultané des cambiums fasci-
culaire et interfasciculaire ainsi que la présence de liège en surface dénotent le caractère arbustif ou arborescent de
cette tige. Néanmoins l’absence de cernes au sein du bois et les restes de tissus primaires corticaux traduisent le fait
que cette tige a été prélevée à la fin de sa première année. On peut donc présumer le caractère vivace de cette plante.
La mise en place du phellogène s’est réalisée dans ce cas au niveau de l’assise sous-épidermique (photos B et C).

Schéma en figurés conventionnels

restes d’épiderme collenchyme


parenchyme
formations liège ou suber cortical
secondaires phellogène phloème I
de l’écorce
phelloderme phloème II
ou liber
cambium
xylème II
ou bois
xylème I

parenchyme médullaire

Coupe transversale de tige de Sureau

75
36 La tige de Vigne

Coupe transversale de tige de Vigne


(coloration : carmino–vert)

épiderme A
et parenchyme
cortical
liège

sclérenchyme cambium
phloème II
rhytidome (tubes criblés)

xylème II fibres libériennes


(fibres et vaisseaux) lignifiées
xylème I
rayon ligneux

0,5 mm parenchyme médullaire

épiderme rhytidome
parenchyme
cortical étiré liège
sclérenchyme
phellogène
phloème I étiré
fibres libériennes
lignifiées
phloème II
(tubes criblés)
cambium

rayon ligneux xylème II


100 µm
(fibres et vaisseaux)

parenchyme
médullaire

métaxylème
fibre xylème I
protoxylème

vaisseau
parenchyme
xylème II vasculaire

rayon ligneux
50 µm

76
La tige de Vigne 36

Diagnose 
Nature de l’organe
• C’est un organe à symétrie axiale (photo A) donc une racine ou une tige.
• Le xylème I est à différenciation centrifuge (photo C).
• La moelle est bien développée.
 C’est une tige.
Le caractère aérien de cet organe est confirmé par quelques restes de tissu primaire de soutien que sont les amas de
sclérenchyme en périphérie (photos A et B).
Position systématique
• Les tissus secondaires sont abondants, qu’il s’agisse du cambium continu et de ses productions, bois et liber, ou
du phellogène recouvert de liège (photos A et B).
• Le bois est constitué de vaisseaux et de fibres donc est hétéroxylé.
 C’est une tige de Dicotylédone en structure secondaire.
Caractères biologiques particuliers
La couche continue et uniforme de bois (pachyte continu) issue du fonctionnement simultané des cambiums fascicu-
laire et interfasciculaire ainsi que la présence de liège en surface dénotent le caractère arbustif ou arborescent de cette tige.
Néanmoins l’absence de cernes au sein du bois et les restes de tissus primaires corticaux sur le liège traduisent le fait que
cette tige a été prélevée à la fin de sa première année. On peut donc présumer le caractère vivace de cette plante.
La mise en place du phellogène s’est réalisée au sein du liber soit à partir des cellules-compagnes de celui-ci (photo B).

Schéma en figurés conventionnels

épiderme
et parenchyme cortical
liège sclérenchyme
phellogène phloème I
fibres
libériennes cambium
lignifiées rayon
liber ou ligneux
tubes criblés xylème II
phloème II
fibres ou bois
rayon libérien et vaisseaux

xylème I

parenchyme médullaire

Coupe transversale de tige de Vigne

77
37 La tige de Genêt

Coupe transversale de tige de Genêt


(coloration : carmino–vert)

épiderme

parenchyme cortical xylème II

parenchyme médullaire

phloème I et II
sclérenchyme
xylème I

1 mm
un des 5 plans de symétrie

B
sclérenchyme
épiderme à
cuticule épaisse
parenchyme cortical
palissadique
parenchyme
cortical

phloème II

xylème II

cambium
parenchyme
xylème I
0,5 mm médullaire

stomate

sclérenchyme
cuticule
épiderme
parenchyme cortical

cellule
de revêtement parenchyme cortical
palissadique

100 µm

78
La tige de Genêt 37

Diagnose
Nature de l’organe
• C’est un organe à symétrie axiale (photo A).
• La moelle est bien développée (photo B).
• Le xylème I est à différenciation centrifuge.
 C’est une tige.
Le caractère aérien de cet organe est confirmé par les tissus primaires de soutien que sont les amas de sclérenchyme
dans chaque expansion (photo C) et par la présence d’un épiderme typique, à cuticule épaisse.
Position systématique
• Les tissus secondaires sont abondants, représentés ici par un cambium continu et ses productions, bois et liber.
• Le bois est constitué de quelques vaisseaux et de fibres ; il est donc hétéroxylé.
 C’est une tige de Dicotylédone en structure secondaire.
Caractères biologiques particuliers
La couche continue et uniforme de bois (pachyte continu) issue du fonctionnement simultané des cambiums fasci-
culaire et interfasciculaire dénote le caractère arbustif ou arborescent de cette plante.
La présence d’assises palissadiques au sein du parenchyme cortical suggère qu’on est en présence d’une tige chlorophyl-
lienne, ce qui correspond à une tige jeune. Ceci est confirmé par l’absence de cernes dans le bois. Les expansions de la tige
pourvue de stomates (photo C) permettent d’augmenter la surface exposée à la lumière et les échanges avec l’extérieur.
L’absence de cernes indique que cette plante est dans sa première année.

Schéma en figurés conventionnels

épiderme
sclérenchyme
à cuticule épaisse
et à nombreux stomates parenchyme cortical palissadique
parenchyme cortical

phloème I

phloème II
cambium
xylème II

xylème I parenchyme médullaire

Coupe transversale
de tige de Genêt

79
38 La tige de Chêne

Coupe transversale de tige de Chêne


(coloration : carmino–vert)

A
liège et phellogène
sclérenchyme

phloème II
xylème I

parenchyme
médullaire lignifié

xylème II ou bois
de première année
limite entre cernes

bois de seconde année

1 mm

parenchyme médullaire lignifié

protoxylème
xylème I
métaxylème xylème II de
première année

limite entre cernes


xylème II de
deuxième année
phloème II
cambium
phloème I

parenchyme
cortical
sclérenchyme
phellogène
collenchyme et liège
250 µm

80
La tige de Chêne 38

Diagnose
Nature de l’organe
• C’est un organe à symétrie axiale (photo A) donc une racine ou une tige.
• La moelle est bien nette.
• Le xylème I est à différenciation centrifuge (photo B).
 C’est une tige.
Le caractère aérien de cet organe est confirmé par la présence de tissus primaires de soutien en périphérie, le scléren-
chyme et une très fine couche de collenchyme sous le phellogène (photo B).
Position systématique
• Les tissus secondaires sont abondants, qu’il s’agisse du cambium continu et de ses productions, bois et liber, ou
de la mince couche de liège.
• Le bois est constitué de vaisseaux et de fibres donc est hétéroxylé.
 C’est une tige de Dicotylédone en structure secondaire.
Caractères biologiques particuliers
La couche continue et uniforme de bois (pachyte continu) issue du fonctionnement simultané des cambiums fasci-
culaire et interfasciculaire dénote le caractère arbustif ou arborescent de cette tige.
La présence d’un second cerne (photos A et B) dans la zone externe du bois (très légère couche de bois initial ou de
printemps, riche en vaisseaux) permet de conclure que cette tige a été prélevée en début de seconde année. On peut
donc présumer le caractère vivace de cette plante.
Enfin ce bois présente une singularité dans son organisation rayonnante à savoir une séparation spatiale entre bois
d’été riche en fibres et bois de printemps riche en vaisseaux.

Schéma en figurés conventionnels

liège
phellogène
collenchyme
phloème I
parenchyme
cortical phloème II
sclérenchyme
cambium
bois de
xylème II
deuxième année
limite entre cernes
bois de
première année
xylème I

parenchyme
médullaire lignifié
Coupe transversale de tige de Chêne

81
39 La tige de Tilleul

Coupe transversale de tige de Tilleul


(coloration : carmino–vert)

liège
parenchyme cortical
et collenchyme

phloème II
(ou liber)

cambium
cerne annuel

xylème II (ou bois)


parenchyme
médullaire
xylème I
1 mm

bois initial riche


en vaisseaux

cerne annuel
collenchyme

parenchyme cortical bois final riche


en fibres

tubes criblés et arrêt hivernal


phloème II

fibres libériennes
lignifiées
rayon libérien rayon ligneux
dilaté
cambium
liège
250 µm

C D parenchyme
fibres libériennes médullaire
lignifiées
métaxylème
tubes criblés
protoxylème
cambium
xylème II
xylème II

20 µm 20 µm

82
La tige de Tilleul 39

Diagnose
Nature de l’organe
• C’est un organe à symétrie axiale (photo A) donc une racine ou une tige.
• La moelle est bien développée.
• Le xylème I est à différenciation centrifuge (photo D).
 C’est une tige
Position systématique
• Les tissus secondaires (photos A, B et C) sont abondants, qu’il s’agisse du cambium continu et de ses
productions, bois et liber, ou de la mince couche de liège.
• Le bois est constitué de vaisseaux et de fibres donc est hétéroxylé.
 C’est une tige de Dicotylédone en structure secondaire.
Caractères biologiques particuliers
La couche continue et relativement uniforme de bois (pachyte continu) issue du fonctionnement simultané des cam-
biums fasciculaire et interfasciculaire dénote le caractère arbustif ou arborescent de cette tige. L’inégale épaisseur du
bois tient au fait que cet échantillon provient d’un rameau latéral au niveau duquel le bois est plus développé sur la
face supérieure (bois de tension) ce qui est une réponse à la croissance latérale (plus grande sensibilité à la pesanteur).
La présence de nombreux cernes (photos A et B) indique que cet organe est déjà âgé (dans sa 6e année) et qu’il pro-
vient d’une plante vivace.

Schéma en figurés conventionnels

liège
phellogène
collenchyme
rayon libérien
parenchyme dilaté
cortical
phloème II (= liber)
fibres
libériennes cambium
lignifiées

xylème II (= bois)

cerne annuel

xylème I
parenchyme
médullaire Coupe transversale
de tige de Tilleul

83
40 La tige de Mercuriale

Coupe transversale de tige de Mercuriale


(coloration : carmino–vert)

épiderme
xylème I et II
phloème I et II
plan de symétrie

collenchyme
parenchyme médullaire

parenchyme cortical
collenchyme
1 mm

B épiderme
parenchyme
médullaire
parenchyme
cortical

collenchyme

xylème II
fasciculaire
xylème I
phloème I écrasé
xylème II
interfasciculaire phloème II
cambium 500 µm

84
La tige de Mercuriale 40

Diagnose
Nature de l’organe
• C’est un organe à symétrie axiale (disposition des faisceaux cribro-vasculaires, photo A).
• Le xylème I est à différenciation centrifuge (photo B).
• Xylème I et phloème I étaient superposés avant la mise en place du cambium fasciculaire et de ses productions,
bois et liber.
• La moelle est bien développée.
 C’est une tige
Le caractère aérien de cet organe est confirmé par la présence d’un tissu primaire de soutien au niveau des deux
expansions, le collenchyme (photos A et B).
Position systématique
On peut noter :
• Des faisceaux cribro-vasculaires initiaux disposés sur un seul cercle ;
• L’existence d’un cambium (photo A) qui sépare le xylème I du phloème I.
 C’est une tige de Dicotylédone.
Caractères biologiques particuliers
La très faible proportion de tissus secondaires suggère que c’est une plante herbacée.

Schéma en figurés conventionnels

épiderme

collenchyme

phloème I écrasé parenchyme cortical


phloème II
cambium
xylème II
xylème I
parenchyme médullaire

Coupe transversale
de tige de Mercuriale

85
41 La tige de Bryone

Coupe transversale de tige de Bryone


(coloration : carmino–vert)

épiderme
collenchyme

sclérenchyme

parenchyme
faisceau
cortical
cribro-vasculaire

parenchyme
médullaire 1 mm

parenchyme cambium
médullaire

parenchyme
phloème interne
cortical
parenchyme
vasculaire protophloème

protoxylème métaphloème

métaxylème

200 µm

C
tube criblé vaisseau
métaphloème

du métaxylème
cellule
compagne

cribles

cambium

20 µm

86
La tige de Bryone 41

Diagnose
Nature de l’organe
• C’est un organe à symétrie axiale (photo A).
• Le xylème I est à différenciation centrifuge (photo B).
• Xylème I et phloème I sont superposés.
 C’est une tige
Le caractère aérien de cet organe est confirmé par les points suivants :
• La moelle est bien présente ;
• On observe des tissus de soutien (collenchyme et sclérenchyme) et de protection-échanges, l’épiderme en
l’occurrence.
Position systématique
• Les faisceaux cribro-vasculaires sont disposés sur deux cercles mais, entre xylème I et phloème I, on observe
l’apparition d’un cambium fasciculaire (photo C) ce qui permet d’éliminer l’hypothèse d’une Monocotylédone.
En fait le cercle externe correspond aux faisceaux qui se prolongent au niveau des feuilles.
 C’est une tige de Dicotylédone
Caractères biologiques particuliers
Seul s’observe un cambium fasciculaire qui n’a pas produit de tissus secondaires. Cette coupe correspond donc à une tige
herbacée, de première année vraisemblablement. L’abondance de gros vaisseaux dans le xylème I suggère que cette plante
est de grande taille et dispose de larges surfaces transpirantes. On peut supposer qu’il s’agit d’une plante grimpante, à
port de liane.
On note par ailleurs une particularité, à savoir la présence de phloème primaire interne (photo B) du côté des pôles
ligneux ; cela est propre à quelques familles de Dicotylédones.
La coupe transversale à fort grossissement (photo C) offre enfin la possibilité de découvrir quelques cribles, parois
transversales obliques et à perforations multiples qui caractérisent les tubes criblés.

Schéma en figurés conventionnels

épiderme
à stomates

collenchyme
phloème I
sclérenchyme
cambium
parenchyme
métaxylème à cortical
gros vaisseaux faisceau
cribro-vasculaire
protoxylème
foliaire
parenchyme
vasculaire parenchyme
phloème I médullaire
interne

Coupe transversale de tige de Bryone

87
42 La tige de Clématite

Coupe transversale d’une tige de Clématite


(coloration : carmio–vert)

A
épiderme

faisceau cribro-vasculaire

parenchyme médullaire lignifié

collenchyme
sclérenchyme

parenchyme cortical

1 mm

B
épiderme à stomates
parenchyme
vasculaire

xylème I sclérenchyme
xylème II
cambium fasciculaire
phloème II

collenchyme

phloème I écrasé

parenchyme cortical 250 µm

phloème I chambre épiderme sans


métaxylème xylème II écrasé sous-stomatique stomate cuticule apparente

C D

50 µm 50 µm

cambium fasciculaire phloème II parenchyme sclérenchyme


cortical lacuneux
88
La tige de Clématite 42

Diagnose
Nature de l’organe
• C’est un organe à symétrie axiale (photo A).
• Xylème I et phloème I sont superposés en faisceaux cribro-vasculaires si on fait abstraction des tissus secondaires
qui les séparent à présent (photo B).
• Le xylème I est à différenciation centrifuge.
 C’est une tige
Le caractère aérien de cet organe est confirmé par les points suivants :
• La moelle est importante ;
• Il existe des tissus plus spécifiquement aériens que sont les tissus de soutien (sclérenchyme) et de protection-
échanges, l’épiderme en l’occurrence (photos B et D).
Position systématique
On peut noter :
• Les faisceaux cribro-vasculaires initiaux disposés sur un seul cercle (photo A) ;
• L’existence d’un cambium qui sépare le xylème I du phloème I (photo C).
 C’est une tige de Dicotylédone
Caractères biologiques particuliers
L’absence de phellogène, le cambium fasciculaire seul, la quasi-absence de bois et les tissus de soutien primaires abon-
dants indiquent que c’est une plante herbacée.
La fonction de soutien est ici particulièrement développée avec, outre les calottes de sclérenchyme au niveau des
faisceaux cribro-vasculaires, du parenchyme cortical et le parenchyme médullaire totalement lignifiés. Il en est de
même pour la fonction de conduction de la sève brute puisque les vaisseaux sont de très gros calibre, traduisant des
débits importants sur de grandes distances. Ces deux points suggèrent que cette herbacée est une plante grimpante,
aux entre-noeuds particulièrement allongés.

Schéma en figurés conventionnels

collenchyme
épiderme à stomates
sclérenchyme phloème I écrasé
parenchyme
cortical lacuneux phloème II

sclérenchyme cambium

xylème II
parenchyme
cortical lignifié xylème I
parenchyme
vasculaire
parenchyme
médullaire lignifié

Coupe transversale
de tige de Clématite

89
43 La tige de Lamier

Coupe transversale de tige de Lamier


(coloration : carmino–vert)

A épiderme
collenchyme

phloème I et II xylème II
xylème I
cambium
parenchyme
cortical lacune centrale

plan de symétrie
parenchyme
médullaire

1 mm

B
épiderme collenchyme
à stomates

phloème II

phloème I xylème II
écrasé
parenchyme
xylème I vasculaire
cambium
parenchyme
fasciculaire
médullaire
cambium lacune centrale
interfasciculaire
250 µm
parenchyme cortical

C
parenchyme
cortical
xylème II

cambium
fasciculaire métaxylème
protoxylème
phloème I

parenchyme
phloème II vasculaire
parenchyme
50 µm médullaire

90
La tige de Lamier 43

Diagnose
Nature de l’organe
• C’est un organe à symétrie axiale (photo A).
• Xylème I et phloème I sont superposés en faisceaux cribro-vasculaires si on fait abstraction des tissus secondaires
qui les séparent à présent (photos B et C).
• Le xylème I est à différenciation centrifuge.
 C’est une tige
Le caractère aérien de cet organe est confirmé par les points suivants :
• La moelle est importante et en grande partie résorbée (lacune centrale, photo A) ;
• Il existe des tissus plus spécifiquement aériens que sont les tissus de soutien (collenchyme dans les angles) et de
protection-échanges, l’épiderme en l’occurrence (photo B).
Position systématique
On peut noter :
• L’existence de tissus secondaires sous forme d’un cambium continu (photos A, B et C) ayant produit au niveau
des faisceaux du xylème II voire un peu de phloème II (cela dépend en fait de l’âge auquel la tige a été prélevée) ;
• Des faisceaux cribro-vasculaires disposés sur un seul cercle.
 C’est une tige de Dicotylédone
Caractères biologiques particuliers
• Le développement essentiellement fasciculaire du xylème II (pachyte discontinu), l’absence de liège et la
modeste lignification d’ensemble sont autant d’arguments pour conclure au caractère herbacé de cette tige.
• La forme quadrangulaire (photo A) et non circulaire de cette tige est également un caractère d’herbacée à la
différence des tiges des plantes arborescentes, de section toujours circulaire.

Schéma en figurés conventionnels

Coupe transversale de tige de Lamier

parenchyme
cortical
collenchyme
Faisceau
cribro-vasculaire

phloème I parenchyme
médullaire
phloème II parenchyme
cambium fasciculaire vasculaire
xylème II
lacune centrale
xylème I

épiderme à stomates
cambium
interfasciculaire

91
44 La tige de Pesse

Coupe transversale de tige de Pesse


(coloration : carmino–vert)

A
épiderme

parenchyme
cortical aérifère

lacune

cylindre central
1 mm

B
parenchyme
cortical aérifère
lacune
endoderme
rompu

parenchyme
phloème I
médullaire
xylème I

0,5 mm

parenchyme
cortical aérifère

endoderme
parenchyme
médullaire

vaisseau
du xylème I
phloème I

100 µm

92
La tige de Pesse 44

Diagnose
Nature de l’organe
• C’est un organe à symétrie axiale (photo A) donc une racine ou une tige.
• La faible différenciation du xylème I fait de cette diagnose un cas à part ; en particulier, on ne peut pas repérer
son sens de différenciation qui est un élément déterminant de la reconnaissance.
• L’importance du parenchyme cortical par rapport à la zone médullaire et la présence d’un cylindre central
(photos A et B) laisseraient penser qu’il s’agit d’une racine. Toutefois, ce parenchyme cortical présente un
réseau régulier de lacunes d’air ; il est dit aérifère et est caractéristique des plantes aquatiques. Or, en milieu
aquatique, les racines régressent généralement, l’absorption de l’eau et des sels minéraux se faisant sur toute la
surface des organes immergés. Et par ailleurs on observe la disposition superposée du xylème I, interne, et du
phloème I, externe (photo C). La nature caulinaire de cet organe est donc l’hypothèse la plus probable.
 C’est une tige
Position systématique
La très faible différenciation des tissus conducteurs rend là encore la diagnose délicate. Le fait que phloème I et
xylème I se distribuent selon un seul cercle incite à penser qu’on est en présence d’une Dicotylédone.
 C’est une tige de Dicotylédone
Caractères biologiques particuliers
Le parenchyme aérifère est caractéristique des plantes aquatiques. Les lacunes servent de chambres de flottaison d’une
part, de réserves de dioxygène pour la respiration nocturne d’autre part. En effet, ces végétaux vivent souvent dans des
eaux stagnantes dont la teneur en dioxygène dissous est faible, tout particulièrement l’été.
L’absence de tissus de soutien, la présence d’un épiderme sans cuticule ni stomates, la quasi-absence du xylème confir-
ment le caractère aquatique de cet organe et démontrent qu’il s’agit d’une herbacée.

Schéma en figurés conventionnels


épiderme
peu différencié

parenchyme
cortical aérifère

lacune

Coupe transversale
de tige de Pesse
endoderme
phloème I
xylème I
cylindre central peu différencié
parenchyme
médullaire

93
45 Le limbe de Muguet

Coupe transversale de limbe de Muguet


(coloration : carmino-vert)

A
épiderme supérieur

nervure
latérale

mésophylle
homogène

nervure centrale

100 µm épiderme inférieur


plan de symétrie

B épiderme supérieur
sans cuticule visible

stomate

stomate mésophylle

épiderme inférieur
sans cuticule visible 100 µm

C pôle ligneux

protoxylème
parenchyme vasculaire

mésophylle métaxylème

phloème I

sclérenchyme
100 µm

94
Le limbe de Muguet 45

Diagnose
Nature de l’organe
• C’est un organe à symétrie bilatérale (photo A).
 C’est une coupe de feuille
• C’est un organe de forme aplatie.
 C’est un limbe
Le système vasculaire correspond aux nervures qui permettent l’orientation du limbe, le xylème est en position ven-
trale et le phloème en position dorsale.
Position systématique
• Le mésophylle est homogène (photo B).
• les nervures sont parallèles entre elles car elles sont toutes coupées orthogonalement.
• Les nervures ne présentent pas de tissus conducteurs secondaires.
 C’est un limbe de Monocotylédone
Caractère biologique particulier
L’absence de cuticule visible au niveau des épidermes traduit une faible limitation de la transpiration, ce qui peut
caractériser les plantes de sous-bois ou d’ombre.

Schéma en figurés conventionnels

Face supérieure
ou ventrale
épiderme supérieur
stomate

parenchyme xylème I
vasculaire phloème I
protoxylème

métaxylème épiderme inférieur


calotte de
mésophylle sclérenchyme

Face inférieure
ou dorsale
plan de symétrie

Coupe transversale de limbe de Muguet

95
46 Le limbe de Blé

Coupe transversale de limbe de Blé


(coloration : carmino-vert)

cellules bulliformes
épiderme supérieur

mésophylle

nervure latérale

nervure principale
épiderme inférieur
lignifié

plan de symétrie
100 µm

B
parenchyme
central lignifié
lacune de résorption
du protoxylème mésophylle

métaxylème
gaine de sclérenchyme
phloème I
épiderme
inférieur lignifié
stomate
sclérenchyme

100 µm

C
cellules bulliformes

protoxylème gaine de sclérenchyme

métaxylème
cellule de la gaine
phloème I

mésophylle
stomate

50 µm
épiderme

96
Le limbe de Blé 46

Diagnose
Nature de l’organe
• C’est un organe à symétrie bilatérale (photo A).
 C’est une coupe de feuille
• C’est un organe de forme aplatie.
 C’est un limbe
Le système vasculaire correspond aux nervures qui permettent l’orientation du limbe, le xylème est en position ven-
trale et le phloème en position dorsale.
Position systématique
• Le mésophylle est homogène (photo C) ;
• Les nervures sont parallèles entre elles, car elles sont toutes coupées orthogonalement.
• Les nervures ne présentent pas de tissus conducteurs secondaires.
 C’est un limbe de Monocotylédone
Caractère biologique particulier
L’épiderme supérieur de cette feuille montre des cellules bulliformes (photo C). Ces cellules sont fréquentes chez les
Poacées. Elles permettent l’enroulement de la feuille en cas de sécheresse de l’air et donc une réduction de la trans-
piration. C’est alors l’épiderme inférieur, le plus lignifié et le plus imperméable, qui est en contact direct avec l’air.

Schéma en figurés conventionnels

épiderme
cellules supérieur Face supérieure
bulliformes ou ventrale stomate
plan de symétrie nervure
latérale coupée
orthogonalement
mésophylle épiderme
inférieur lignifié

gaine de gaine
sclérenchyme
protoxylème nervure
parenchyme métaxylème centrale coupée
central lignifié phloème I orthogonalement
massif de
sclérenchyme

Face inférieure
ou dorsale

Coupe transversale de limbe de Blé

97
47 Le limbe de Maïs

Coupe transversale de limbe de Maïs


(coloration : carmino-vert)

cellules bulliformes

épiderme supérieur

nervures

épiderme inférieur
mésophylle sclérenchyme
1 mm
plan de symétrie

mésophylle

parenchyme
périphérique
à petites cellules
protoxylème
xylème I
métaxylème gaine de
sclérenchyme
phloème I
épiderme inférieur

200 µm

C
nervure mineure
épiderme ventral cellule de la gaine
à stomates périvasculaire
mésophylle

épiderme dorsal

lacune de résorption
du protoxylème stomate

métaxylème protophloème

gaine de sclérenchyme métaphloème


100 µm

98
Le limbe de Maïs 47

Diagnose
Nature de l’organe
• C’est un organe à symétrie bilatérale (photo A).
 C’est une coupe de feuille
• C’est un organe de forme aplatie.
 C’est un limbe
Le système vasculaire correspond aux nervures qui permettent l’orientation du limbe, le xylème est en position ven-
trale et le phloème en position dorsale.
Position systématique
De plus, on peut noter que :
• Le mésophylle est homogène (photo C) (pas de distinction entre parenchymes palissadique et lacuneux) ;
• Les nervures sont parallèles entre elles (photo B) car elles sont toutes coupées orthogonalement ;
• Les nervures ne présentent pas de tissus conducteurs secondaires.
 C’est un limbe de Monocotylédone
Caractères biologiques particuliers
L’épiderme supérieur de cette feuille montre des cellules bulliformes (photo A). Ces cellules sont fréquentes chez les
Poacées. Elles permettent l’enroulement de la feuille en cas de sécheresse de l’air.
La présence d’une gaine de grosses cellules à parois cellulosiques autour des nervures mineures (photo C) suggère une
photosynthèse en C4 (ce qui est le cas chez le Maïs), mais ce caractère n’est pas déterminant à lui seul.

Schéma en figurés conventionnels

épiderme supérieur gaine périvasculaire


à stomates
cellules bulliformes
sclérenchyme

mésophylle

nervure
latérale coupée protoxylème
orthogonalement xylème I
métaxylème
épiderme inférieur
à stomates
gaine de sclérenchyme phloème I

Coupe transversale de limbe de Maïs

99
48 Le limbe d’Iris

Coupe transversale de limbe d’Iris


(coloration : carmino-vert)

A
épiderme
stomate dorsal

parenchyme
lacuneux parenchyme
palissadique

protoxylème plan de symétrie


xylème I
métaxylème collenchyme
parenchyme
palissadique
phloème I
lacune
sclérenchyme
parenchyme
vasculaire
épiderme dorsal
100 µm

épiderme à fine cuticule

B stomate

sclérenchyme
protophloème
phloème I
parenchyme
métaphloème palissadique

métaxylème
xylème I
protoxylème parenchyme
vasculaire

50 µm gaine de
sclérenchyme

100
Le limbe d’Iris 48

Diagnose
Nature de l’organe
• C’est un organe à symétrie bilatérale (photo A).
 C’est une coupe de feuille
• C’est un organe de forme aplatie.
 C’est un limbe
Le système vasculaire correspond aux nervures qui permettent l’orientation du limbe, le xylème est en position ven-
trale et le phloème en position dorsale.
Position systématique
De plus, on peut noter que :
• Les nervures sont nombreuses et toutes parallèles les unes aux autres, car elles sont coupées orthogonalement ;
• Il n’y a pas de formation secondaire.
 C’est un limbe de Monocotylédone
Caractères biologiques particuliers
Pourtant, on peut remarquer quelques caractères particuliers :
• Le mésophylle est hétérogène, avec un parenchyme palissadique (photo A) sous l’épiderme et au centre un
parenchyme lacuneux.
• L’épiderme présente des stomates sur les deux faces et c’est un épiderme dorsal à chaque fois car en regard du
phloème I.
• Les nervures sont disposées « dos à dos ».
Cette feuille est atypique chez les Monocotylédones (en particulier par la présence d’un mésophylle hétérogène).
Ceci est le résultat de la soudure sur la face ventrale des deux parties repliées d’un limbe.

Schéma en figurés conventionnels

épiderme dorsal
stomate
parenchyme vasculaire massif de
collenchyme
parenchyme palissadique

parenchyme lacuneux

lacune
protoxylème
xylème I
métaxylème

phloème I
gaine de sclérenchyme
épiderme dorsal

Coupe transversale de limbe d’Iris

101
49 Le limbe de Houx

Coupe transversale de limbe de Houx


(coloration : carmino-vert)

épiderme
A supérieur
parenchyme collenchyme
palissadique nervure
parenchyme latérale coupée
lacuneux obliquement
xylème I xylème II
phloèmes cambium
I et II
épiderme
inférieur
cuticule
1 mm
plan de symétrie
B
cuticule épiderme supérieur

sclérenchyme
gaine de xylème I
sclérenchyme xylème II
cambium phloèmes I et II

cuticule épiderme inférieur


parenchyme

0,5 mm

cuticule

épiderme
C supérieur D
parenchyme
parenchyme lacuneux
palissadique

nervure stomate
latérale coupée
obliquement cuticule
parenchyme épiderme
100 µm lacuneux 50 µm inférieur

102
Le limbe de Houx 49

Diagnose
Nature de l’organe
• C’est un organe à symétrie bilatérale (photo A).
 C’est une coupe de feuille
• C’est un organe de forme aplatie.
 C’est un limbe
Le système vasculaire correspond aux nervures qui permettent l’orientation du limbe, le xylème est en position ven-
trale et le phloème en position dorsale.
Position systématique
De plus, on peut noter que :
• Le mésophylle est hétérogène (photo C), composé d’un parenchyme palissadique à la face ventrale et d’un
parenchyme lacuneux à la face dorsale ;
• Les nervures latérales sont coupées obliquement : elles sont donc parallèles ;
• Il y a un système vasculaire composé de phloème secondaire et de xylème secondaire de part et d’autre du
cambium (photo B).
 C’est un limbe de Dicotylédone
Caractère biologique particulier
La présence d’une cuticule épaisse (photos C et D) indique une limitation de la transpiration, fait des plantes de
milieu sec ou, ici, des plantes à feuillage persistant.

Schéma en figurés conventionnels

Face supérieure
ou ventrale
épiderme supérieur cuticule massif de collenchyme

nervure
latérale coupée
parenchyme
obliquement
palissadique
sclérenchyme

xylème I
nervure centrale

épiderme
inférieur xylème II
cambium
parenchyme
lacuneux phloème II
cuticule phloème I
stomate
sclérenchyme
Face inférieure plan de symétrie
ou dorsale

Coupe transversale de limbe de Houx

103
50 Le limbe d’Eucalyptus

A
épiderme supérieur
plan de symétrie
glande à huile Coupe transversale
de limbe d’Eucalyptus
(coloration : carmino-vert)

parenchyme
palissadique
parenchyme
lacuneux nervure
centrale
épiderme inférieur cuticule
1 mm collenchyme
épiderme
supérieur
B à stomates
parenchyme
palissadique

phloème
interne parenchyme
vasculaire
xylème I

xylème II cambium
phloèmes I
et II

cuticule
épiderme
inférieur
à stomates 0,25 mm

cuticule
sclérenchyme phloème I interne D
épiderme
supérieur
C
parenchyme
palissadique

glande à huile

parenchyme
lacuneux

parenchyme
palissadique
100 µm épiderme inférieur
cuticule
100 µm stomate
xylème II xylème I parenchyme vasculaire
104
Le limbe d’Eucalyptus 50

Diagnose
Nature de l’organe
• C’est un organe à symétrie bilatérale (photo A).  C’est une coupe de feuille.
• C’est un organe de forme aplatie  C’est un limbe.
Position systématique
De plus, on peut noter que :
• Le mésophylle est hétérogène ;
• Il existe un système vasculaire composé de tissus secondaires  C’est un limbe de Dicotylédone
de part et d’autre du cambium (photo B).
Caractères biologiques particuliers
Cette feuille présente plusieurs particularités :
• La nervure principale est constituée de trois faisceaux cribro-vasculaires, le plus important se situant en
position dorsale. Chaque faisceau présente des tissus secondaires, xylème II et phloème II, séparés par du
cambium.
• Selon les faisceaux, le phloème mis en place par le cambium se situe en position dorsale (faisceau cribro-
vasculaire le plus important) ou en position ventrale (dans les deux faisceaux cribro-vasculaires plus
latéraux). D’autres formations phloémiennes primaires s’observent aussi en position interne par rapport au
xylème I, qui apparaît donc bordé par du phloème sur ses deux faces (photo C). Ces formations constituent
le phloème interne. Cette particularité se retrouve dans un petit nombre de familles, comme ici celle des
Myrtacées à laquelle appartient l’Eucalyptus.
• Cette feuille comporte également de nombreuses glandes à huile et une cuticule épaisse sur les deux faces
(photo D), ce qui dénote une adaptation à la sécheresse par réduction de la transpiration cuticulaire. En
revanche, il y a des stomates sur les deux faces.
• Enfin, la feuille possède du parenchyme palissadique sur ses deux faces, celui de la face inférieure étant
néanmoins plus lacuneux, ce qui peut être mis en relation avec le port vertical des feuilles.

Schéma en figurés conventionnels

cuticule massif de collenchyme petite nervure


stomate
glande épiderme supérieur
à huile

parenchyme phloème interne


palissadique parenchyme
parenchyme lacuneux vasculaire
nervure centrale

parenchyme palissadique xylème I


xylème II
cuticule cambium
Interprétation
de la coupe phloème II
massiftransversale
de collenchyme
de la tige de Maïs à stomates phloème I
épiderme inférieur
gaine de
sclérenchyme

Coupe transversale de limbe d’Eucalyptus

105
51 Le limbe de Laurier-rose

Coupe transversale de limbe de Laurier-rose


(coloration : carmino-vert)

A épiderme supérieur

collenchyme épiderme inférieur


sous-épidermique crypte pilifère
parenchyme
palissadique
parenchyme
nervure principale lacuneux

nervure latérale
coupée obliquement

collenchyme
dorsal
0,5 mm

sclérenchyme parenchyme vasculaire


ventral peu lignifié

phloème I interne xylème I

xylème II
phloèmes I et II
cambium
gaine de sclérenchyme
périvasculaire peu lignifié

100 µm

stomate
crypte pilifère

épiderme inférieur

poil épidermique

cuticule
10 µm

106
Le limbe de Laurier-rose 51

Diagnose
Nature de l’organe
• C’est un organe à symétrie bilatérale (photo A).
 C’est une coupe de feuille
• C’est un organe de forme aplatie.
 C’est un limbe
Le système vasculaire correspond aux nervures qui permettent l’orientation du limbe, le xylème est en position ven-
trale et le phloème en position dorsale.
Position systématique
De plus, on peut noter que :
• Le mésophylle est hétérogène, composé d’un parenchyme palissadique à la face ventrale et d’un parenchyme
lacuneux à la face dorsale ;
• Il existe un système vasculaire composé de tissus secondaires de part et d’autre du cambium.
 C’est un limbe de Dicotylédone
Caractères biologiques particuliers
Cette feuille présente des particularités (photo B) : du phloème s’observe en position dorsale par rapport au cam-
bium mais d’autres formations phloémiennes sont présentes en position ventrale par rapport au xylème, qui apparaît
donc bordé sur ses deux faces par du phloème. Ces formations constituent le phloème I interne.
Cette particularité remarquable se retrouve dans un petit nombre de familles, comme ici celle des Apocynacées à
laquelle appartient le Laurier-rose.
Par ailleurs, les stomates sont logés au sein des chambres pilifères (photo C) et la cuticule est épaisse sur les deux faces.
Ces caractères sont autant d’adaptations à un milieu sec.
Schéma en figurés conventionnels

parenchyme
massif de cuticule palissadique
épiderme
collenchyme parenchyme
supérieur
lacuneux
gaine périvasculaire
de sclérenchyme épiderme
peu lignifié inférieur
phloème I cuticule
interne
nervure centrale

parenchyme
vasculaire stomate
xylème I poil
épidermique
xylème II
cambium

phloème II
massif de
phloème I collenchyme

Coupe transversale de limbe de Laurier-rose

107
52 Le limbe d’Oyat

Coupe transversale de limbe d’Oyat


(coloration : carmino-vert)

sclérenchyme
épiderme inférieur

épiderme supérieur

mésophylle
poil épidermique

nervure

plan de symétrie
0,5 mm

mésophylle nervure coupée


orthogonalement
cellules
bulliformes

cuticule
épiderme
supérieur lignifié
poil épidermique

sclérenchyme
100 µm

sclérenchyme
C D

gaine périvasculaire mésophylle


de sclérenchyme

poil
protophloème épidermique
stomate
métaphloème

métaxylème cellules
bulliformes
lacune
de résorption
du protoxylème
50 µm 10 µm

108
Le limbe d’Oyat 52

Diagnose
Nature de l’organe
• C’est un organe à symétrie bilatérale (photo A).
 C’est une coupe de feuille
• C’est un organe de forme aplatie.
 C’est un limbe
Le système vasculaire correspond aux nervures qui permettent l’orientation du limbe, le xylème est en position ven-
trale et le phloème en position dorsale.
Position systématique
• Le mésophylle est homogène (photo B).
• Les nervures sont parallèles entre elles car elles sont toutes coupées orthogonalement.
• Les nervures ne présentent pas de tissus conducteurs secondaires.
 C’est un limbe de Monocotylédone
Caractères biologiques particuliers
Cette feuille présente des particularités remarquables :
• La feuille est repliée de part et d’autre de son plan de symétrie et la face supérieure, à l’intérieur, ne communique
avec l’air extérieur que par une mince fente ;
• Les stomates sont portés par l’épiderme supérieur et logés au fond des replis (photo D) ;
• La face supérieure porte de nombreux poils épidermiques et des replis (photo A et B) ;
• Le sclérenchyme est très abondant ;
• Il existe des cellules bulliformes (photo D) à la face supérieure, au fond de chaque repli, responsables de
l’enroulement du limbe ;
• L’épiderme inférieur présente une cuticule épaisse ; il est par ailleurs lignifié et ne possède aucun stomate.
 Ces adaptations traduisent des adaptations à la sécheresse. Cette plante est une xérophyte

Schéma en figurés conventionnels

poil épidermique stomate


épiderme supérieur cellule bulliforme
gaine de
épiderme inférieur sclérenchyme

sclérenchyme xylème I
phloème I
mésophylle

cuticule

Coupe transversale de limbe d’Oyat

109
53 Le limbe de Nénuphar

Coupe transversale de limbe de Nénuphar


(coloration : carmino-vert)

plan de symétrie
A parenchyme
épiderme supérieur palissadique

sclérite linéaire

parenchyme
sclérite en étoile lacuneux
aérifère

nervure

épiderme inférieur
collenchyme
1 mm

B
parenchyme

phloème I

épiderme inférieur
xylème I
collenchyme

100 µm

phloème I xylème I

C 100 µm

sclérite
en étoile

lacune du
parenchyme
lacuneux
aérifère
100 µm
110
Le limbe de Nénuphar 53

Diagnose
Nature de l’organe
• C’est un organe à symétrie bilatérale (photo A).
 C’est une coupe de feuille
• C’est un organe de forme aplatie.
 C’est un limbe
Position systématique
De plus, on peut noter que :
• Le mésophylle est hétérogène, composé d’un parenchyme palissadique à la face ventrale et d’un parenchyme
lacuneux à la face dorsale ;
• Certaines nervures latérales sont coupées obliquement (photo A) : elles sont toutes parallèles.
 C’est un limbe de Dicotylédone
Caractères biologiques particuliers
Cette feuille présente des particularités remarquables :
• La face supérieure de la feuille possède des caractères de feuille aérienne : épiderme avec stomates, parenchyme
chlorophyllien palissadique ;
• La face inférieure présente des caractères de feuille aquatique : épiderme sans cuticule et sans stomates,
parenchyme lacuneux avec des grandes lacunes aérifères ;
• Des sclérites (cellules lignifiées, photo D) soutiennent les parenchymes ; pour le reste, les tissus lignifiés sont rares ;
• Les lacunes du parenchyme lacuneux (photo D) sont particulièrement importantes et servent de chambres de
flottaison ;
• Les tissus conducteurs et de soutien sont peu différenciés.
 Ces particularités traduisent des adaptations de feuille flottante

Schéma en figurés conventionnels

épiderme supérieur
à stomates
sclérite linéaire
parenchyme xylème I
palissadique
phloème I
sclérite en étoile

parenchyme
lacuneux aérifère

lacune

épiderme
+ + ++ + +
inférieur
collenchyme

Coupe transversale de limbe de Nénuphar

111
54 Le pétiole de Vigne

Coupe transversale de pétiole de Vigne


(coloration : carmino-vert)

faisceau
cribro-vasculaire
surnuméraire
A épiderme

collenchyme

faisceau
cribro-vasculaire

parenchyme
cortical

parenchyme
médullaire

1 mm

plan de symétrie

épiderme

collenchyme

faisceau
surnuméraire

« sclérenchyme »
non différencié

phloème I et II
cambium

xylème II
xylème I

parenchyme parenchyme
médullaire vasculaire
0,1 mm

112
Le pétiole de Vigne 54

Diagnose
Nature de l’organe
• C’est un organe à symétrie bilatérale. La symétrie est repérable en considérant la disposition des faisceaux
cribro-vasculaires (photo A).
 C’est une feuille
• C’est un organe de forme cylindrique.
 C’est un pétiole
Le caractère aérien de cet organe est confirmé par l’existence du système vasculaire composé de xylème primaire et de
phloème primaire à disposition superposée (photo B), par la différenciation centrifuge du xylème primaire et par un
tissu de soutien périphérique, le collenchyme.
Position systématique
De plus, on peut noter que :
• Il y a un seul cercle de faisceaux cribro-vasculaires principaux ;
• Chaque faisceau comporte des tissus conducteurs secondaires.
 C’est un pétiole de feuille de Dicotylédone

Schéma en figurés conventionnels

épiderme
faisceau phloème I
conducteur
surnuméraire phloème II
collenchyme faisceau
cribro-vasculaire
cambium
parenchyme
cortical xylème II
xylème I

parenchyme
vasculaire
parenchyme
médullaire

plan de symétrie

Coupe transversale de pétiole de Vigne

113
55 Le pétiole de Lierre

Coupe transversale de pétiole de Lierre


(coloration : carmino-vert)

A plan de symétrie

épiderme

parenchyme cortical

faisceau cribro-vasculaire

parenchyme médullaire

1 mm
épiderme
B
collenchyme

parenchyme cortical

canal sécréteur

sclérenchyme

sclérenchyme phloèmes I et II

parenchyme cambium
médullaire
0,5 mm xylèmes I et II

C
sclérenchyme
canal sécréteur

phloèmes I et II

cambium

parenchyme
vasculaire
xylème II

xylème I

sclérenchyme
100 µm

114
Le pétiole de Lierre 55

Diagnose
Nature de l’organe
• C’est un organe à symétrie bilatérale (la symétrie est repérable en considérant la disposition des faisceaux
cribro-vasculaires photo A).
 C’est une coupe de feuille
• C’est un organe de forme cylindrique.
 C’est un pétiole
Le caractère aérien de cet organe est confirmé par l’existence du système vasculaire composé de xylème primaire et de
phloème primaire à disposition superposée (photos B et C), par la différenciation centrifuge du xylème primaire et
par des tissus de soutien, le collenchyme périphérique et du sclérenchyme ceinturant les faisceaux vasculaires.
Position systématique
De plus, on peut noter que :
• Il y a un seul cercle de faisceaux cribro-vasculaires ;
• Chaque faisceau présente des tissus conducteurs secondaires.
 C’est un pétiole de feuille de Dicotylédone
Caractère biologique particulier
Il existe dans le parenchyme cortical de petits canaux sécréteurs (photos B et C).

Schéma en figurés conventionnels

épiderme
collenchyme
parenchyme cortical
sclérenchyme
phloème I et II
cambium

parenchyme
xylème I médullaire

xylème II
sclérenchyme

canal sécréteur

plan de symétrie

Coupe transversale de pétiole de Lierre

115
56 La fleur des Angiospermes ; exemple de la fleur de Lis

Coupes transversales de fleur, d’ovaire, d’étamine et coupe longitudinale d’ovule de Lis


(coloration : hémalun-éosine)

sépale

pétale

anthère d’une étamine

ovaire

faisceaux conducteurs

0,5 cm

placenta axile
paroi carpellaire

un c
loge carpellaire
ovule

arp
ell
e
cloison
1 mm
C

(voir légendes du dessin d’observation ci-contre)

D
200 µm

connectif

filet

future fente de déhiscence


sac pollinique

1 mm

116
La fleur des Angiospermes ; exemple de la fleur de Lis 56

La reproduction sexuée des Angiospermes se réalise au niveau de fleurs hermaphrodites en général.

Diagnose
Photo A – C.T. de fleur de Lis. Deux types de pièces florales constituent cette fleur, des pièces périphériques stériles,
les sépales les plus externes composant le calice et les pétales plus internes formant la corolle, et des pièces sexuées
centrales, les étamines constituant l’androcée et les carpelles soudés en un ovaire unique, représentant le gynécée.
L’ensemble répond à une symétrie axiale d’ordre 3 caractéristique des Monocotylédones et au principe d’alternance
des pièces d’un type à l’autre.
Photo B - CT d’ovaire de Lis. Dans le cas du Lis, le gynécée est constitué de la soudure de 3 carpelles formant un
ovaire cloisonné à 3 loges ou triloculaire. La mise en commun des placentas est à l’origine d’une placentation axile,
chaque carpelle possédant une double rangée d’ovules. Des faisceaux conducteurs parcourent la paroi carpellaire ainsi
que la zone placentaire.
Photo C – C.L. d’un ovule de Lis. Cet organe, de forme ovoïde, résulte de l’emboîtement de 4 types de structures
cellulaires qui sont de l’extérieur vers l’intérieur :
• un tégument externe pluristratifié ;
• un tégument interne qui s’amincit vers le centre ; téguments externe et interne sont accolés et non soudés au
niveau de l’extrémité libre de l’ovule, le micropyle ;
• une ou deux couches de petites cellules à cytoplasmes denses et à noyaux riches en chromatine, constituant le nucelle ;
• une zone centrale mal cloisonnée, à noyaux peu nombreux, très volumineux et pauvres en chromatine, le sac
embryonnaire.
Sur un des côtés de l’ovule est accolé un cordon de cellules qui prend naissance au niveau du placenta et qui est par-
couru en son centre d’un faisceau conducteur. Il s’agit du pédicelle ou funicule de l’ovule qui, soudé latéralement à
l’ovule, en constitue le raphé, élément caractéristique des ovules renversés ou anatropes.
Photo D – C.T. d’une anthère de Lis. L’étamine est formée au niveau de l’anthère de 4 sacs polliniques associés
par couples, chaque couple constituant une loge à maturité. Ils sont unis sur leur portion extérieure au niveau du
connectif, parcouru par un faisceau conducteur, et l’ensemble exprime une symétrie bilatérale. L’axe central isolé
entre les deux loges correspond au filet qui supporte l’anthère. La paroi de chaque sac est pluristratifiée et emprisonne
de nombreux grains de pollen qui seront libérés à maturité par déhiscence d’une zone de faiblesse mécanique latérale
située entre les 2 sacs de chaque loge.
Dessin d’observation (photo C)
nucelle
tégument externe
sac embryonnaire
tégument interne

épiderme interne
de la paroi micropyle
carpellaire

funicule
futur faisceau ou pédicelle
conducteur
raphé

loge carpellaire 200 µm

Coupe longitudinale d’un ovule de Lis

117
57 L’évolution d’un sac pollinique d’une étamine de Lis

Coupes transversales de sacs polliniques à divers stades de maturation


(coloration : hémalun-éosine)

A
cellules pariétales

cellules sporogènes

connectif

sac pollinique

1 mm
B 100 µm

assises externes

assise interne ou du tapis

cellule sporogène en prophase I de méiose

future fente de déhiscence

(voir le dessin d’observation page ci-contre)

25 µm

épiderme
assise mécanique

assises transitoires

assise du tapis

microspore

100 µm

118
L’évolution d’un sac pollinique d’une étamine de Lis 57

Diagnose
Une coupe transversale de jeune étamine (photo A) montre que chaque sac pollinique est formé de deux types de
cellules, des cellules pariétales claires car bien vacuolisées, et des cellules centrales ou sporogènes très colorables en
raison de leurs noyaux volumineux entourés de cytoplasme dense.
Chaque cellule sporogène développe une méiose (stade prophase I sur la photo B) et est à l’origine de 4 spores asso-
ciées en tétrade ou tétraspores (photo C). Ces spores se différencient progressivement et s’isolent (photo D), formant
à terme autant de grains de pollen (voir page suivante).
Les cellules pariétales se transforment également durant ce temps. L’épiderme demeure sans grand changement mais
la couche sous-épidermique évolue en assise mécanique par auxèse de ses cellules qui prennent une forme prismatique
et par dépôt de lanières de parois secondaires sur toutes les faces hormis la face externe. Seule la zone de jonction entre
les deux sacs polliniques d’une même paire échappe à cette consolidation ce qui en fera à maturité la zone de déhis-
cence. L’assise la plus interne se transforme en assise du tapis ou assise nourricière des grains de pollen (photo C).
Chaque cellule prismatique comporte une vacuole centrale volumineuse qui repousse sur la face interne un cyto-
plasme très chromophile car riche en ribosomes, traduisant sa forte activité anabolique. Certaines de ces cellules sont
même binucléées. Quelques assises transitoires subsistent au départ entre assise mécanique et assise du tapis.
À la fin du développement des anthères, les cellules du tapis exsudent un produit lipidique qui se dépose sur la paroi
des grains de pollen (photo D) où il forme l’exine, avant de régresser et de disparaître. À maturité, la paroi des sacs
n’est plus formée que de deux assises, l’épiderme et l’assise mécanique. Le dessèchement des parois cellulosiques péri-
phériques amène à leur rétraction, les parois anticlines renforcées résistant au déchirement. Cela aboutit à la rupture
de la seule zone non renforcée, à la jonction entre les deux sacs, ou fente de déhiscence.

Dessin d’observation (photo C)

épiderme

assise mécanique
assise du tapis

assises transitoires
tétraspore

50 µm

Organisation de la paroi d’un sac pollinique d’une anthère immature de Lis

119
58 La formation d’un grain de pollen de Lis

Des cellules sporigènes aux grains de pollen de Lis


(coloration : hémalun - éosine)

A B

C D

E F

G H

20 µm
120
La formation d’un grain de pollen de Lis 58

Diagnose
Les cellules sporogènes sont un matériel de choix pour reconnaître les principales étapes d’une méiose. La photo A
présente des cellules à noyaux encore bien distincts, nucléoles présents et chromosomes en partie condensés, ce qui
correspond à la première prophase. Sur la photo B les chromosomes très raccourcis sont disposés en plaque équato-
riale (métaphase I), observée en vue polaire, tout comme en C où le fuseau mitotique est visible en vue latérale sous
forme de fines striations. La photo D correspond à la prophase II puisque deux cellules sont à présent distinctes car
séparées par une nouvelle paroi. La métaphase II est observable sur la photo E et la fin de la méiose en F avec l’as-
sociation par 4 des tétraspores. Ces microspores s’isolent ensuite comme le montre la photo G et se couvrent d’un
dépôt d’exine, production de l’assise du tapis. Chaque microspore développe alors une mitose supplémentaire dont
la cytodiérèse inégale conduit à une structure bicellulaire originale (photo H), la cellule végétative englobant une
cellule fusiforme, la cellule reproductrice ou gamétogène (voir dessin d’observation). Le caractère très chromatique
de son noyau suggère d’ailleurs que cette cellule a déjà dupliqué son matériel génétique (stade G2) en préparation de
la formation des gamètes à la différence du noyau bien plus clair de la cellule du tube (stade G1) qui lui est pourvu
d’un nucléole, indiquant qu’il conservera une forte activité anabolique lors de la croissance du tube pollinique.

Dessin d’observation (photo H)

pore germinatif

noyau riche
nucléole
en chromatine
cellule (état G2) noyau pauvre
reproductrice
en chromatine cellule
cytoplasme (état G1) végétative

cytoplasme

intine
exine 20 µm

Organisation d’un grain de pollen bicellulaire de Lis

121
59 La formation du sac embryonnaire de Lis

Coupe de sac embryonnaire de Lis


(coloration : hémalun - éosine)

A B

C D

E F

50 µm

122
La formation du sac embryonnaire de Lis 59

Diagnose
Au sein d’un jeune ovule (photo A), une seule cellule sporogène développe la méiose et produit 4 macrospores
donc 3 dégénèrent. La macrospore restante (photo B) se divise une première fois (photo C) puis une seconde fois
(deux figures de métaphase sur la photo D) pour aboutir au stade « 4 noyaux » (photo E) ; ceux-ci migrent par
couple aux deux pôles du sac. Une dernière division de chaque noyau conduit au sac embryonnaire définitif (photo
F et dessin d’observation). Celui-ci comporte 3 cellules très réduites au pôle opposé au micropyle, les antipodes,
une grande cellule centrale possédant une vaste vacuole et à terme deux noyaux haploïdes, et trois cellules au pôle
micropylaire, deux ayant valeur de synergides et la troisième d’oosphère. La présence de parois entre ces cellules est
difficile à observer dans cette région.

Dessin d’observation (photo F)

noyaux polaires
de la cellule du sac
3 cellules
antipodes

pôle
micropylaire

cellule du nucelle
synergides
50 µm
et oosphère

vacuole centrale

Organisation du sac embryonnaire de Lis

123
60 La formation des graines et des fruits des Angiospermes

Coupes longitudinales de graines et de fruits


(coloration : safranine-vert de méthyle)

C.L. de silique A
de bourse-à-pasteur

cloison

cavité carpellaire
graines en C.T.

péricarpe graines en C.L.

0,5 mm

C.T. de graine B C C.L. de graine


de capselle de capselle

(voir légendes
du dessin d’observation
page ci-contre)

axe radicule – tigelle

2 cotylédons

téguments

200 µm 200 µm

D C.T. de gousse
de haricot
péricarpe cavité carpellaire

fente de
fente de déhiscence dorsale
déhiscence suturale
tégument
funicule
albumen graine
région du hile transitoire
cotylédon
1 mm

124
La formation des graines et des fruits des Angiospermes 60

Diagnose
Après double fécondation du sac embryonnaire, le pistil et les ovules reprennent leur croissance et se transforment
en fruit pour le premier (photos A et D), en graines pour les secondes (photos B et C).
À terme, chaque graine comporte un embryon qui préfigure l’organisation du futur plant (photos B, C et dessins
d’observation), des réserves situées au niveau de l’albumen ou des cotylédons dans le cas où celui-ci n’est que tran-
sitoire, et un tégument protecteur. Dans le cas de la capselle (photo C), le caractère courbe de l’embryon permet de
conclure au fait que l’ovule était initialement lui-même courbe ou campylotrope. Ces graines sont au départ conte-
nues dans des fruits ce qui définit les Angiospermes.
La transformation du pistil en fruit concerne essentiellement l’ovaire. Sa paroi ou péricarpe peut soit devenir char-
nue, soit se durcir par lignification ce qui est le cas des fruits de capselle (photo A) et de haricot à maturité (photo D).
Lorsque ces derniers s’ouvrent par des fentes de déhiscence, on est amené à parler de capsule ; celle du haricot qui
présente deux lignes de déhiscence opposées pour un seul carpelle est dénommée gousse, celle de la capselle, formée
de deux carpelles, est appelée silique. L’ouverture brutale des capsules participe à la dissémination des graines.
La présence d’un embryon permet de parler d’Embryophyte, la réalisation d’une graine étant le propre des Sperma-
tophytes. Le fait que les ovules soient entourés d’enveloppes protectrices closes ou carpelles caractérise le taxon des
Angiospermes.

Dessins d’observation (photos B et C)

apex caulinaire

2 cotylédons
axe radicule – tigelle

tigelle
2 cotylédons
radicule
tégument externe

tégument interne
apex racinaire
albumen résiduel emplacement
du micropyle
200 µm

Coupes transversale et longitudinale de graines de capselle

125
126
Conduire une identification raisonnée de la nature
de l’organe et de son origine
Cette identification fait intervenir un ensemble de critères anatomiques et histologiques. Cette analyse amène à reconnaître :
• le type d’organe végétatif observé : racine, tige ou feuille (pétiole ou limbe) ;
• le type de structure mise en place : structure primaire ou structure secondaire ;
• le type de taxon étudié : Pinophyte, Angiosperme Monocotylédone ou Dicotylédone.

Clé de détermination
feuille/limbe/pétiole
Structure I
Pas de cambium
Mésophylle Limbe de
homogène Monocotylédone
Nervures secondaires Voir planches 45, 46,
nettes (nervures 47, 48, 52
parallèles entre elles)
Avec expansions
latérales LIMBE
(section aplatie) Structure I ou I et II
Cambium
Mésophylle
hétérogène Limbe de
(parenchyme Dicotylédone
palissadique, Voir planches 49,
parenchyme lacuneux) 50, 51, 53
Nervures secondaires
floues
Symétrie
FEUILLE
bilatérale
Un seul cercle
de faisceaux Pétiole de
cribro-vasculaires Dicotylédone
(sans compter (structure I rare)
les faisceaux Structure II
surnuméraires) fréquente
Voir planches 54, 55
Xylème II (bois)
Sans expansions hétéroxylé (fibres
Structure I
latérales PÉTIOLE et vaisseaux)
ou I et II
(section souvent plus ou AIGUILLE
Cambium
ou moins circulaire)

Xylème II (bois)
homoxylé Aiguille de
(trachéides assurant Pinophyte
à la fois soutien Voir planche 20
et conduction)
Pôles ligneux > 7, Racine de
Clé de détermination Xylème I endoderme en U, Monocotylédone
à différenciation métaxylème très net Voir planche 24
tige/racine centripète
Xylème I et phloème I
alternes
RACINE
Endoderme, écorce
développée, moelle
réduite, assise pilifère
ou subéreuse Racine de
Pôles ligneux < 7,
Dicotylédone
endoderme à cadre
(structure I)
de Caspary
Voir planche 25

Structure I
Absence de Xylème I
formations à différenciation Plusieurs cercles de Tige de
secondaires centrifuge faisceaux cribro-vas- Monocotylédone
culaires, métaxylème Voir planches 30,
Xylème I et phloème I
très net, xylème I en V 31, 32
superposés
Pas d’endoderme TIGE
(en général), écorce
réduite, moelle Un seul cercle Tige de Dicotylé-
développée, épiderme de faisceaux done (structure I)
cribro-vasculaires Voir planches 33, 34

Moelle réduite
Xylème I à différencia- Racine de
Symétrie axiale TIGE ou RACINE Xylème II (bois) Dicotylédone
tion centripète (si visible) hétéroxylé (fibres
Pas de cernes ou cernes (structure II)
et vaisseaux) Voir planches 26, 27,
peu visibles
28, 29
Pas de différence de
taille entre éléments
conducteurs du bois RACINE
de printemps et ceux
du bois d’été
Xylème II (bois) Racine de
homoxylé (trachéides Pinophyte
assurant soutien (structure II)
Structure I et II et conduction) Voir planche 16
Présence de DICOTYLÉDONE
formations ou PINOPHYTE
secondaires

Moelle développée Tige de Dicotylé-


Xylème II (bois)
Xylème I done (structure II)
hétéroxylé (fibres
à différenciation Voir planches 35, 36, 37,
et vaisseaux)
centrifuge (assez visible) 38, 39, 40, 41, 42, 43
Cernes bien visibles
Différence de taille TIGE
En italique, les observations annexes (éléments qui ne entre éléments Xylème II (bois) Tige de Pinophyte
conducteurs du bois homoxylé (trachéides
sont pas toujours observables) (structure II)
de printemps et ceux assurant soutien Voir planches 17, 19
Cases grises : observations ; cases vertes : conclusions. du bois d’été et conduction)

127
Représenter les observations par un schéma
en figurés conventionnels
Ces représentations font intervenir des figurés conventionnels. Ceux-ci sont indiqués ci-dessous.

Tissus Figurés correspondants

Parenchymes Pas de figuré conventionnel


Cambium, phellogène, péricycle, épiderme
sans stomates et sans cuticule apparente

Epiderme à stomates et à cuticule apparente

Rhizoderme ou assise pilifère

Endoderme, assise subéreuse

Subéroïde

Collenchyme

Sclérenchyme

métaxylème
Xylème primaire
protoxylème

Xylème secondaire ou bois

Phloème primaire

Phloème secondaire ou liber

Liège ou suber

128

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