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Eugène de Rozière

Dictionnaire raisonné de diplomatique chrétienne, par Mr


Quantin.
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1847, tome 8. pp. 444-445.

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de Rozière Eugène. Dictionnaire raisonné de diplomatique chrétienne, par Mr Quantin. In: Bibliothèque de l'école des chartes.
1847, tome 8. pp. 444-445.

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1847_num_8_1_452100
tiana, touchant l'histoire ecclésiastique de la cité de Digne , et d'enrichir
l'histoire de Provence de quelques faits ignorés des historiens du pays. Mais
le principal mérite de l'ouvrage que nous venons d'analyser est d'avoir été
fait de toutes pièces sur des textes inédits qu'il a fallu rassembler et copier
à grand'peine, et dont l'auteur a voulu gratifier le public en les faisant
imprimer à la suite de son Essai. Ces pièces justificatives, d'un intérêt très-
varié, composent le second volume; à l'exception d'un petit nombre des
plus anciennes, qui sont étrangères à l'histoire du cominalat, elles sont
toutes inédites , et proviennent pour la plupart des archives inexplorées de
la ville de Digne , que M. Guichard a soigneusement classées ; le reste a été
tiré des papiers et registres de l'ancienne cour des comptes , aujourd'hui
déposés à la préfecture de Marseille.
On voit par ce qui précède qu'il ne faudrait pas apprécier l'ouvrage de
M. Guichard. d'après l'introduction , qui ne contient guère qu'une aride
enumeration de faits connus , tandis que la matière de son livre est enti
èrement neuve et a été traitée dans un esprit de saine critique. 1? Essai sur
le Cominalat dans la ville de Digne prendra place à côté de V Histoire de
Sisteron, par M. de Laplane , de celle à' Abbeville , par M. Louandre , et
de quelques autres bonnes monographies , qui ont paru loin de Paris , dans
ces dernières années. INous sommes heureux de constater ici les effets de
la renaissance historique, qui commencent à se produire jusqu'en province,
où l'on avait fait auparavant de si fâcheuses tentatives en ce genre; aussi
engageons-nous M. Guichard à poursuivre ses fructueuses recherches dans
les dépôts d'archives du pays, tant pour compléter l'histoire de la ville de
Digne que pour réaliser le projet qu'il manifeste de publier un travail gé
néral sur les communes de Provence. A. Del.

Dictionnaire raisonné i>e diplomatique chrétienne , par


M. Quantin , archiviste du département de l'Yonne. — i vol. in-8", 1846.
L'ouvrage que nous annonçons forme le tome 47 de Y Encyclopédie
théologique, publiée sous la direction de l'abbé Migne; mais la nature
même des matières traitées dans ce volume et la personne de l'auteur mér
itent de notre part une mention particulière. Nous devons en effet toute
notre attention aux travaux qui concernent la diplomatique, cette base
première de nos études ; et c'est toujours avec grand plaisir que nous voyons
MM. les archivistes départementaux se livrer à des recherches sérieuses
et protester par leur zèle contre celte opinion malheureusement trop r
épandue , qu'à Paris seulement la science peut être cultivée avec succès. Le
travail de M. Quantin , sans présenter aucun point de vue original et nou
veau, nous a paru un résumé fait avec intelligence des ouvrages anciens
consacrés à la diplomatique. Le reproche le plus grave que nous ayons à
lui adresser est précisément de s'être laissé trop aveuglément guider par
ses devanciers et de n'avoir pas osé quelquefois se séparer de leurs opi
nions. Un exemple justifiera ce reproche. A la suite d'un très-bon article
445
sur l'origine de récriture en général (col. 283-292), M. Quantin consacre
plus de cent vingt colonnes à la division des écritures latines. Son système
est celui des Bénédictins, modifié par M. N. de Wailly, d'après lesquels
il déclare comme un fait bien reconnu que les Romains ont emprunté leurs
lettres des Grecs. Il est cependant permis aujourd'hui de croire avec Cham-
pollion et plusieurs auteurs compétents que l'écriture alphabétique fut portée
de l'Egypte enPhénicie, et simultanément de ce dernier pays en Grèce et en
Italie. N'est-ce pas par suite delà même imitation que M. Quantin a adopté
sans critique le système des nationalités des écritures ? Nous avouons ne
pas bien comprendre ce que peut être en France l'écriture romaine du dou
zième siècle, et la visigothique du neuvième, ni en Italie la lombardique
(lu treizième. Nous ne nous expliquons pas non plus comment l'écriture
mixte est à la fois la minuscule romaine , puis la demi-onciale romaine et
■mérovingienne, et en même temps une certaine écriture gothique. M. Quant
in n'en a pas moins montré beaucoup de sagacité dans la manière dont il
s'est tiré d'affaire au milieu du chaos de la science bénédictine ; en multi
pliant les fac-similé à l'appui de ses observations , M. Quantin a fait lui-
même la critique (Гип système dont le plus grand tort consiste à considérer
les lettres une à une, au lieu de s'attacher exclusivement à l'aspect de l'e
nsemble. Cependant , nous ne dirions pas entièrement notre pensée, si nous
ne blâmions pas M. Quantin d'avoir relevé beaucoup de ses exemples sur
les mauvais modèles donnés dans le Nouveau traité de Diplomatique et
sur les modèles préférables , mais maintenant bien connus , des Éléments
de Paléographie ,- il ne fournit ainsi , à peu d'exceptions près , que des co
pies de copies. Ce reproche avait déjà été adressé à Mabillon par ses deux
confrères. Il est vrai que ceux-ci à leur tour, infidèles à leurs sages pré
ceptes , n'ont pas craint de prendre dans le De re Diplomatica des modèles
qu'ils accusent à plusieurs reprises de ne pas être même des copies de
copies. E. de R.

■MÉMOIKES ET DOCUMENTS DE LA SOCIÉTÉ d'HISTOIBE ET D'AUCHÉO-


logïe de genève. T. III et IV. 2 vol. in-%° ď environ 500 pages , avec
planches. A Genève, chez Julien , et à Paris, chez Dumoulin. (Prix :
G fr. le vol. )
Le troisième volume des Mémoires de la société archéologique de Ge
nève (1) ne contient que deux travaux, dont le premier est intitulé : Rela
tion du procès criminel intenté, à Genève, е?И553, contre Michel Servety
par M. Rilliet de Candolie. L'autre est une histoire, puisée dans les chartes,
des hôpitaux genevois pendant le moyen âge , par MM. Chaponnière et
L. Sordet. Ce n'est point pour récriminer contre les adversaires de Calvin,
que M. Pulliet a traité de nouveau cette question, tant de fois traitée déjà,
de la malheureuse condamnation de Servet, mais pour fournir à l'histoire

(1) Voyez les articles que nous avons consacrés aux précédents volumes de ce re
cueil dans la Bibliothèque , t. III, p. 589, ef t. v, n. <)r>.

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