Annexe 2 : la contestation de la conception libérale de l’égalité par Marx
• Marx est alors conduit à critiquer la vision contractualiste développée par les libéraux :
+Selon les libéraux :
# avant la révolution française les individus n’ayant pas en fonction de leur naissance les mêmes droits , une économie libre de marché ne pouvait pas se développer : les paysans n’étant pas juridiquement égaux aux nobles ils ne pouvaient signer avec eux un contrat qui présuppose l’égalité. # Au contraire avec la révolution française les hommes devenant libres et égaux en droit, chacun d’eux peut échanger sur un marché un bien ou un service : = l’ouvrier qui a une force de travail mais pas de capital pour la mettre en œuvre va offrir son travail contre un salaire, = le bourgeois qui possède un capital mais a besoin de travail va demander du travail. = l’offre et la demande vont se rencontrer sur le marché, confronter leurs positions et se mettre d’accord sur un salaire pour un nombre donné d’heures de travail. Puisque les deux échangistes sont égaux, s’ils signent un contrat c’est qu’ils y trouvent tous deux leur intérêt (ce sont des homo oeconomicus) les deux partenaires sont donc gagnants à l’échange. Le bourgeois ne peut dans une économie de marché exploiter l’ouvrier.
+ Marx conteste ce point de vue : selon lui ouvriers et
bourgeois ne sont que formellement égaux : # L’ouvrier qui ne dispose que de sa force de travail pour survivre doit absolument travailler quelque soient les conditions qui lui sont proposées . # Au contraire le bourgeois qui dispose d’un capital peut, grâce à son épargne, vivre sans que ses usines tournent. # L’ouvrier est donc obligé d’accepter les conditions qui lui sont imposées par le bourgeois,. Marx écrit : « le rapport officiel entre le capitaliste et le salarié est d’un caractère purement mercantile. Si le premier joue le rôle du maître et le dernier le rôle du serviteur. C’est grâce à un contrat par lequel celui ci s’est non seulement mis au service, et partant, sous la dépendance de celui là, mais par lequel il a renoncé à tout titre de propriété sur son propre produit . Mais pourquoi le salarié accepte t’il ce marché ? Parce qu’il ne possède rien que sa force personnelle »