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Avant Propos

Si ceci était un film, vous auriez droit à un formidable zoom-in qui partirait de la Voie
Lactée, arriverai dans le système solaire, continuerait de descendre jusque sur Terre,
arriverait en Afrique, au Bénin, dans ma ville et enfin qui se fixerait sur mon visage. Mais
comme cette mise en scène serait bien au dessus de mes moyens, que je n’ai pas le soutien
d’une firme cinématographique et que je n’ai ni le temps ni l’expérience nécessaire pour
réaliser un film pareil, je me contenterai, et vous aussi d’ailleurs d’un mince livre de
quelques pages (j’ose espérer que je franchirai le cap des 50 pages). Tout ça pour vous dire
que : ce livre traitera de moi.

Pas dans le sens où je tenterai de vous faire part des expériences et des choix pas très
judicieux que j’ai été conduit à opérer, mais qui dans certains cas, se sont avérés heureux.
Mais disons plutôt que ces nombreuses pages de textes traiteront des minutes, heures,
jours, semaines, mois, années et éternités que j’ai passées dans la « ville universitaire »
d’Abomey-Calavi. Des bons et mauvais instants, des expériences édifiantes ou pas, des
fréquentations mauvaises et moins mauvaises. Bref, c’est la longue histoire d’une formation.

Mais, comme toute étude scientifique le prouve, avant d’étudier un phénomène, il


est souvent utile et nécessaire d’en étudier les acteurs. Dans le cas précis, il sera question de
vous faire un bref aperçu de ma personne et de mon environnement affectif immédiat.
Commençons donc par ma famille.

J’aime ma famille. C’est une famille formidable. C’est vrai. Je vous garanti que je
n’écris pas ces lignes sous la contrainte. Mais c’est vraiment une famille formidable. Si c’était
à refaire, si on me donnait pas possibilité de choisir la famille dans laquelle je grandirais . . .
sans hésitations . . . vraiment aucune . . . sans tergiverser . . . ou même me remémorer
toutes les mauvaises surprises, tous les anniversaires non fêtés, tous les Noëls blancs, toutes
les déceptions et contrariétés . . . sans essayer de soupeser en comparaison les heureux
weekends, les bonnes blagues, les éternels instants de bonheur, les doux réveils, certains
réveillons de Noël . . . sans rien faire de tout ça.

J’opérerai mon choix.

Ma famille est le genre de machine bien huilée qui chaque fois que tu es dans la
merde, te prends, t’entoure d’attentions, te donne du bonheur, te remets sur pied, et te
renvoies vers la difficulté « lambda » qui t’avais niqué au départ. En gros, ma famille est
merveilleuse. Mais pris individuellement, les personnes qui la composent sont toute une
autre paire de manches.

Ma mère est une formidable pâtissière, digne des fourneaux les plus huppés de la
planète. J’imagine que vous assimilez à vos mères les mêmes vertus. Je vous le concède,
c’est la faute à votre ignorance. Parce que si vous saviez de quoi je parle, vous ne tenteriez
pas de faire cette comparaison. Mais ce n’est pas son unique qualité, et assimiler ma mère à
son seul talent culinaire serait une insulte à toutes les autres formidables qualités humaines
dont elle est dotée. Certes, elle n’a pas que des qualités, mais c’est pas vos oignons et vous
n’avez pas à les connaître.

Mon père, fonctionnaire de l’Etat à la retraite (tolérez que je ne vous renseigne pas
plus sur sa profession, mais il en va de mon anonymat). Un monsieur autoritaire la plupart
du temps avec un sens de l’humour qui s’avère être, les rares fois où il se dévoile, digne
d’une hécatombe. Dans tous les sens du terme.

Mes frères. Je suis partagé entre l’obligation de tenter de les faire voir sous un bon
jour et le refus de transformer ce livre en pure œuvre de fiction. C’est dans des moments
pareils que je me dis qu’on devrait intégrer les smileys dans la littérature. Mais nous n’allons
pas changer de sujet.

Pour commencer Patrick. L’aîné de la famille. Une créature étrange, vraiment étrange
à bien des égards. Une sorte de sangsue phénoménale à forme humaine qui peut dans
l’instant où il entre en contact avec vous, vous pomper à sec. Heureusement, il ne vous
pompe jamais à vide, il vous en laisse assez pour que vous repreniez des forces, histoire de
faire son comeback en temps utile. C’est un type adorable.

Ensuite Steven. Un véritable altruiste par le passé, maintenant une machine à


engranger des sous et générer des relations. S’il se lance dans la politique, j’aurai un frère
président.

Vient ensuite David. Je décomposerai comme suit : Dur A Vivre Impoli et Désagréable.

Ensuite, il y a moi. Je vais vous épargner la peine d’avoir à me lire sur plusieurs lignes décrire
ma personne et flatter mon égo. Vous aurez l’occasion de vous forger votre propre opinion.

J’aimerai vous présenter mes plus proches amis. Mais ce faisant, je courrai le risque de me
voir adresser des reproches par ceux qui en font partie que j’aurai oublié ou par ce qui
croyaient en faire partie.

Nous n’en retiendrons que deux choses :

1- C’est des gens formidables.

2- Ils ne sont presque que des garçons.

3- JE NE SUIS PAS MISOGYNE.

Maintenant que nous avons tiré ça au clair, nous pouvons progresser dans notre dissection
de mon existence.
Le plus judicieux serait certainement de commencer par le commencement. Mais je pense
qu’il faudrait plutôt, par souci de compréhension, commencer par le « commencement de la
fin » : le BAC.

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