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Introduction :
1. Les sources
Ce sont les mécanismes permettant de créer les règles du DIP. La majorité est énumérée à
l’article 38 du Statut de la CIJ, annexé à la Charte des NU, adoptée en 45. Ce sont les traités
internationaux, la coutume, les PGD, la jurisprudence et la doctrine.
Rq 1 : il manque une source, la décision qui est une résolution des OI créant du droit, elle se
différencie des recommandations.
Il existe également des sources qui ont une portée plus politique : les recommandations et les
actes concertés non conventionnels (gentlemen agreement) qui sont des documents négociés
mais sans force obligatoire, tel la déclaration de Rio sur l’environnement de 72. Cela s’appelle
aussi la soft law.
Rq 2 : il n’existe pas de hiérarchie entre les sources, elles ont la même valeur, même si les
traités, la coutume, les PGD et les décisions sont considérées comme principales. Les autres
les complètent et les interprètent.
Rq 3 : il y a une interaction entre les sources : une source peut donner naissance à une autre
source. Une coutume peut donner naissance à un traité et vice versa. L’interaction entre
source de droit et soft law peut donner naissance à une coutume.
3 types d’interaction :
- une coutume donne naissance à un traité (codification d’une coutume) ou à une
recommandation
- une coutume et un traité ou une recommandation peuvent naître en même temps
(cristallisation)
- un traité ou une recommandation donne naissance à une coutume
Rq 4 : par contre, il existe une hiérarchie entre les normes. Aucun Etat ne peut échapper aux
normes de jus cogens qui sont d’application générale, quelque soit leur forme. Elles sont
identifiées par la CIJ dans ses arrêts. Leur nombre est limité. Ex : principe d’interdiction de
l’esclavage.
Les traités ont une force obligatoire pour les Etats qui ont accepté d’être liés. Il ne créé pas
d’effet à l’égard des tiers sauf s’il reprend de la coutume, du jus cogens, ou s’il fait référence
à une situation objective (ne pouvant être nié par aucun Etat, tel le traité créant une OI).
La coutume s’applique à tous les Etats. Un Etat ne peut échapper à son application sauf si
c’est un objecteur persistant, il a manifesté son opposition claire et continue à la règle dès son
apparition. Elle est créée sur la base d’une pratique constante et uniforme des Etats intéressés
qui pensent répondre à une obligation juridique. La coutume comprend deux éléments : la
pratique et l’élément psychologique. Elle doit émaner des Etats particulièrement intéressés en
fonction du domaine de la coutume, tous les Etats ne sont donc pas tous égaux. Ainsi, par
exemple, seules les puissances spatiales peuvent créer de la coutume en droit de l’espace.
Les PGD sont les principes qui existent dans la grande majorité des systèmes de droit interne,
transposables à l’échelle internationale, ex : les règles du droit des contrat sont transposables
en droit des traités. Les PGD lient tous les Etats.
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2. L’Etat en DIP
Cependant, l’égalité juridique des Etats n’est pas totale : les 5 membres permanents du
Conseil de sécurité ont plus de pouvoir que les autres au nom à l’origine de l’équilibre.
Quand un Etat viole le DIP, un déséquilibre se créer, et toute la société internationale en subit
les conséquences.
Chapitre 1 : Mer
Introduction :
A. Définition
1. Mer
Les mers et les océans recouvrent plus de 70% de la surface de la Terre. Géographiquement,
la mer comprend l’ensemble des espaces d’eau salée. Juridiquement, elle regroupe l’ensemble
des espaces d’eau salée en communication libre et naturelle sur toute l’étendue de la planète.
La mer Caspienne et la mer d’Aral sont deux mers fermées et sont réglementées par le droit
mais pas par le droit général de la mer. Chaque océan est découpé en mer, golfe et détroit. Le
droit général de la mer concerne ces zones.
2. Navire
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3. Unités de mesure
Le mille nautique est une unité de mesure de distance utilisée en navigation maritime et
aérienne. Il correspond à 1852 mètres. Le nœud est une unité de vitesse, correspondant à un
mille nautique.
Au Moyen Age et à la renaissance, les grandes puissances voulaient imposer leur pouvoir. Ils
invoquaient de grandes théories : théorie de la contiguïté (Angleterre), théorie du contrôle
effectif (Venise), théorie de l’exercice d’un titre pontifical (Espagne, Portugal). Les autres
puissances s’y opposaient, notamment la Hollande. Grossius militait en faveur de la liberté
des mers. Cette doctrine l’emporte au 17ème et les océans y sont soumis pendant de
nombreuses années. Elle limite le pouvoir des Etats sur les mers, les Etats peuvent exercer
leur juridiction sur une bande étroite qui borde leurs côtes nationales. Les 1ères coutumes
apparaissent autour de cette liberté. La conférence de La Haye en 1907 codifie ces règles, fixe
les limites de la mer territoriale à 3 milles nautiques. Au-delà, c’est la zone internationale.
Après la WWII, la mer devient source de tension suite à des atteintes au principe de liberté.
Les enjeux sont stratégiques (les flottes veulent maintenir leur présence en surface et sous la
mer), économiques (pêche car les Etats cherchent à accroître leurs prétentions sur les
ressources, notamment sur les poissons au large de leurs côtes, exploitation du pétrole
notamment le pétrole), environnementaux (multiplication des activités et donc des risques de
pollution).
Plusieurs Etats vont porter atteinte à la liberté des mers :
- 1ère ex : Truman en 45 étend la juridiction de son pays sur toutes les ressources du
plateau continental riche en pétrole, gaz naturel et minéraux. Il s’agit de la 1 ère remise
en cause du principe de liberté des mers.
- 2ème ex : à partir de 45, plusieurs Etats d’Amérique latine font valoir des droits
souverains sur une zone large de 200 milles marins espérant limiter l’accès aux navires
de pêche au long cours pour lutter contre l’épuisement des stocks de poissons
- 3ème ex : l’Egypte, la Libye et compagnie veulent une mer territoriale de 12 milles.
Les Nu organisent alors en 58 une conférence sur le droit de la mer. Quatre conventions sont
adoptées le 29 Avril 58 : la Convention sur la mer territoriale et la zone contiguë, la
Convention sur la haute mer, la Convention sur la pêche et la conservation des ressources
biologiques et la Convention sur le plateau continental. Ces conventions permettent une
évolution du droit de la mer mais les résultats sont rapidement remis en cause par les progrès
techniques et l’émergence des pays en voir de développement.
En 60, les Etats se réunissent pour évoquer des points précis et consacrent les droits de pêche
préférentiels de l’Etat côtier dans la haute mer adjacente à ses eaux. Ainsi, au-delà de la mer
territoriale, l’Etat a un droit préférentiel sur les stocks de poissons.
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4. 3ème conférence des NU
A partir de 69, le droit élaboré par les autres conférences montre ses limites. L’Indonésie et
les Philippines font valoir leur droit sur les eaux séparant les îles de leurs archipels. Le
Canada veut réglementer une zone pour protéger les eaux arctiques de la pollution. Le fond
des mers se nucléarise à cause des sous marins nucléaires et des antimissiles. Les principales
revendications concernent l’exploitation des ressources naturelles, notamment du pétrole mais
aussi d’autres minerais comme l’étain, les diamants et des stocks de poissons face aux
nouvelles techniques de pêche. Des tensions éclatent. Ex : guerre de la morue entre l’Islande
et le RU qui pêche au large de l’Islande. Pendant un moment, les relations diplomatiques sont
rompues. Autre ex : l’Angleterre, l’Allemagne et le Danemark se disputent la délimitation du
plateau continental de la mer du Nord. Une conférence de NU est convoquée en 73 à NY et
s’achève en 82 avec l’adoption de la Convention de Montego Bay sur les mers et océans. Pour
la 1ère fois, les Etats vont chercher à trouver une solution globale à tous les aspects de la
préservation des ressources et de l’utilisation de la mer. Les Etats doivent adopter la
convention en bloc, ils ne peuvent faire de réserves. Avec les 4 conventions, ils ne pouvaient
s’engager que sur une partie. Elle entre en vigueur en 94. Les Etats non parties doivent
respecter toutes les coutumes. 149 Etats en sont parties. La convention codifie, cristallise et
génère une nouvelle coutume. Le contenu de la convention s’impose donc pour une partie aux
Etats tiers.
Entre la mer territoriale et la haute mer, il ne s’agit plus du territoire de l’Etat. La limite
extérieure du territoire de l’Etat est la limite de la mer territoriale.
Plus on s’éloigne de la côte, plus les droits de l’Etat côtier diminuent.
Plateau continental : 200 milles.
Au-delà, il s’agit des grands fonds marins, zone internationale.
§1 Eaux intérieures
A. Délimitation
Les eaux intérieures se trouvent en deçà de la ligne de base de la mer territoriale. Elles
comprennent les ports, les échancrures des côtes très découpées, les baies historiques, le sol et
le sous-sol de ces zones ainsi que l’espace aérien sur jacent.
B. Régime juridique
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Les navires privés ont un droit d’accès mais l’Etat peut interdire l’accès à ses eaux sauf si le
navire est en détresse. Durant son séjour, le droit de l’Etat s’applique au navire. A la base
d’une pratique française sur la base d’un avis du 20 Novembre 1906, Newton et Sally, du CE,
la plupart des Etats s’abstiennent de connaître des délits à l’intérieur des navires tant qu’ils
concernent les membres d’équipage.
Les navires d’Etat non commerciaux (navires de guerre) ont un accès également mais à des
conditions beaucoup plus restrictives et durant leur séjour, ils ne sont pas soumis à la loi de
l’Etat mais à la loi de l’Etat du pavillon.
A. Délimitation
La limite extérieure de la mer territoriale est constituée par la ligne parallèle à la ligne de
base. La notion de ligne de base est composée d’une part de la ligne de base normale
(principe) et de d’autres lignes de base. La ligne de base normale est la laisse de basse mer le
long de la côte, telle qu’elle est indiquée sur les cartes marines officielles de l’Etat côtier. La
laisse est la limite atteinte par la mer sur un rivage à marée basse. En cas de côtes avec récifs,
îlots, ceux-ci sont le point de départ de la mer territoriale. Une autre méthode exceptionnelle
est admise, solution dégagée par la CIJ en 51 dans l’affaire des pêcheries norvégiennes, pays
dont les côtes sont très découpées. La solution, reprise par la convention, est que lorsque la
côte est profondément échancrée ou lorsqu’il existe un chapelet d’îles, l’Etat peut utiliser la
méthode de la ligne de base droite qui relie des points appropriés pour déterminer la ligne de
base à partir de laquelle est mesurée la mer territoriale. Le tracé de la côte n’est pas respecté,
une ligne droite est utilisée. C’est une exception à cause de la nature particulière de la côte.
Cette solution a été confirmée dans l’affaire « délimitation maritime entre Qatar et Bahreïn »
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en 2001 par la CIJ. Le tracé de ces lignes ne doit pas s’écarter de la direction générale de la
côte. Beaucoup d’Etats combinent les deux méthodes pour établir la ligne de base.
B. Régime juridique
a. Concept
Le passage est le fait de naviguer dans la mer territoriale soit aux fins de la traverser sans
entrer dans les eaux intérieures, ni faire escale hors des eaux intérieures, ou aux fins de se
rendre dans les eaux intérieures ou les quitter ou faire escale dans une destination en dehors
des eaux intérieures. Il y a passage si la navigation est continue et rapide. Le navire a le droit
de s’arrêter en cas d’incident de navigation ou bien dans le but de porter secours à des
personnes ou des engins en danger ou en détresse.
Le passage est inoffensif s’il ne porte pas atteinte à la paix, au bon ordre ou à la sécurité de
l’Etat côtier. Ex : le passage n’est pas inoffensif en cas de menace ou emploi de la force
contre l’Etat côtier, d’exercice ou de manœuvre avec armes, d’espionnage depuis le navire au
détriment de la défense ou de la sécurité de l’Etat côtier, de propagande contre l’Etat côtier,
l’embarquement ou le débarquement de marchandises, de fonds ou de personnes en violation
au droit de l’Etat côtier, de pollution grave et délibérée, de pêche et de perturbation des
installations de communication notamment de l’Etat côtier.
L’article 17 : tous les navires de tous les Etats jouissent du droit de passage inoffensif dans
toutes les mers territoriales. L’Etat côtier a des obligations : il ne doit pas entraver le passage
inoffensif des navires étrangers, ne peut pas imposer d’obligations particulière pour empêcher
ou restreindre ce droit, ne peut pas pratiquer de discrimination à l’égard de navires d’un Etat.
Au-delà de cela, il doit faciliter le passage inoffensif et signaler tout danger pour la navigation
dans sa mer territoriale. L’Etat côtier a aussi des droits relatifs au passage inoffensif : il peut
adopter des lois et règlements sur ce passage notamment en matière de sécurité de la
navigation, de régulation du trafic maritime, de protection des équipements, des câbles et des
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pipelines, de conservation des ressources biologiques de la mer, de préservation de
l’environnement, de prévention de la pollution, de prévention des infractions au droit de
pêche. Il peut aussi créer des voies de circulation et obliger les navires à les emprunter,
notamment pour les navires transportant des matières dangereuses. Enfin, l’Etat côtier a un
droit de protection, peut prendre des mesures pour éviter tout passage non inoffensif. Quand
le navire se rend dans les eaux intérieures, l’Etat peut prévenir toute violation des conditions
d’accès à celles-ci. Il peut suspendre temporairement et sans discrimination le passage
inoffensif dans une partie de sa mer territoriale.
c. Règles applicables aux navires marchands et aux navires d’Etats utilisés à des fins
commerciales
L’Etat côtier ne doit pas exercer sa juridiction pénale sur un navire étranger passant dans sa
mer territoriale. Mais si les conséquences de l’infraction s’étendent à l’Etat côtier ou si
l’infraction peut troubler l’ordre dans la mer territoriale ou si le capitaine du navire demande
l’intervention de l’Etat ou dans le cadre de la répression du trafic illégal des stupéfiants et des
substances psychotropes, l’Etat côtier peut intervenir. Il peut procéder à des arrestations ou à
des actes d’instructions à bord une fois que le navire a quitté les eaux intérieures.
Il ne peut exercer sa juridiction civile à l’égard des personnes se trouvent à bord sauf si le
navire vient de quitter les eaux intérieures.
L’Etat peut exiger que le navire quitte immédiatement la mer territoriale quand il ne respecte
pas le droit de l’Etat côtier.
L’Etat du pavillon engage sa responsabilité pour tout dommage ou perte causée à l’Etat côtier
du fait de l’inobservation des règles relatives au passage inoffensif.
Ces navires bénéficient d’immunité et les actions de l’Etat ne peuvent porter atteinte à ces
immunités.
A. Délimitation
Elle ne peut s’étendre au-delà de 24 milles des lignes de base à partir desquelles est mesurée
la largeur de la mer territoriale.
B. Régime juridique
C’est la zone tampon entre le territoire de l’Etat et la zone économique exclusive. Elle
découle de la pratique. Au 18ème, l’Angleterre s’était octroyé le droit d’exercer un contrôle
douanier sur navires étrangers naviguant en dehors de ses eaux territoriales. Dans cette zone,
l’Etat peut exercer le contrôle nécessaire en vue de prévenir les infractions à son droit
douanier, fiscal, sanitaire ou aux règles relatives à l’immigration sur son territoire ou pour
réprimer les infractions commises sur son territoire ou dans sa mer territoriale.
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Elle est le résultat d’un compromis qui a tourné en faveur des Etats côtiers réclamant des
droits économiques au-delà de la zone contiguë. Ces droits économiques ont été reconnus par
la convention de Montego Bay dans sa 5ème partie et ils concernent l’exploitation économique
de la mer située au large de la mer territoriale. En 74, affaire de pêcherie opposant
l’Allemagne et le RU à l’Islande, la CIJ a été prudente face aux revendications de l’Islande.
En 82, avec la convention, la ZEE est consacrée.
A. Délimitation
Le principe est qu’elle ne s’étend pas au-delà de 200 milles des lignes de base à partir
desquelles est mesurée la largeur de la mer territoriale. La Convention donne une solution de
délimitation peu claire car elle demande aux Etats d’aboutir à une solution équitable par voie
de négociations diplomatiques. En pratique, les Etats utilisent les mêmes méthodes que celles
dégagées pour le plateau continental.
B. Régime juridique
La ZEE est soumise à un régime particulier car on est plus sur le territoire de l’Etat côtier et
pourtant celui-ci bénéficie de droits souverains qu’il exerce notamment dans le domaine
économique.
Le principe général posé par l’art 56 est que dans cette zone l’Etat côtier a des droits
souverains. Mais ils ne sont pas exclusifs. Ils concernent des matières spécifiques :
l’exploration, l’exploitation, la conservation, et la gestion des ressources naturelles des eaux
sur jacentes aux fonds marins, des ressources naturelles des fonds marins et de leur sous sol et
les autres activités liées à l’exploration et exploitation de la zone à des fins économiques
comme la production d’énergie. Pour les ressources naturelles, les ressources biologiques et
non biologiques sont visées. L’Etat exerce sa juridiction en ce qui concerne la mise en place et
l’utilisation d’îles artificielles, d’installations et d’ouvrage, la recherche scientifique marine, la
préservation du milieu marin. Enfin, il adopte et applique des lois et des règlements relatifs à
l’exercice de ces droits dans la ZEE. Il peut notamment prendre toutes les mesures nécessaires
y compris l’inspection d’un navire. D’une manière générale, il doit tenir compte des droits et
obligations des autres Etats. Il n’a pas de droit absolu.
Des droits particuliers existent également concernant les îles artificielles et ouvrages. L’Etat
côtier a le droit exclusif de procéder et de réglementer la construction et l’utilisation d’îles
artificielles ou d’installations affectés à des fins économiques. Il exerce sa juridiction
exclusive sur celles-ci. Il peut créer autour des zones de sécurité pour les protéger.
En matière de conservation des ressources biologiques, l’Etat prend des mesures pour éviter
qu’elles soient compromises par une surexploitation. En plus, il a le droit de réglementer la
pêche dans sa ZEE, ce que les navires étrangers doivent respecter. Il peut fixer des quotas de
pêche par exemple. Par ailleurs, l’Etat a un droit d’inspection des navires de pêche étrangers.
Les autres Etats jouissent des libertés suivantes : liberté de navigation et de survol, liberté de
poser des câbles et des pipelines sous marins, et liberté d’utiliser la mer à d’autres fins
internationalement licites conformément à la convention de Montego Bay. Ces autres Etats
doivent tenir compte des lois de l’Etat côtier.
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Les Etats sans littoral ont des droits particuliers : ils ont un accès privilégié aux reliquats des
ressources biologiques des ZEE des Etats côtiers de la même région. Des droits particuliers
sont accordés aux Etats dits géographiquement désavantagés : droit d’exploiter une partie des
reliquats des ressources biologiques des ZEE des Etats côtiers de la même région. Ces Etats
ont une façade maritime mais leur situation géographique les rend tributaires de l’exploitation
des ressources biologiques des ZEE d’autres Etats de la région. Ils ne peuvent survivre de la
pêche en exploitant simplement les poissons de leur ZEE. Ils peuvent aussi ne pas posséder de
ZEE (façade maritime très courte). Ces droits s’exercent dans le cadre de conventions.
§5 Le plateau continental
A. Délimitation
Le plateau continental est défini à l’article 76 comme comprenant les fonds marins et leur
sous sol au-delà de la mer territoriale sur toute l’étendue du prolongement naturel du territoire
terrestre de l’Etat jusqu’au rebord externe de la marche continental ou jusqu’à 200 milles
marins des lignes de base à partir desquelles est mesurée la largeur de la mer territoriale
lorsque le rebord externe de la marche continentale se trouve à une distance inférieure. La
marche continentale représente le prolongement immergé de la masse terrestre de l’Etat côtier
et comprend le fond marin et le sous sol.
Lorsque les Etats ont des côtes adjacentes ou se faisant face, les Etats doivent négocier pour
trouver une solution équitable, « Plateau continental Libye Malte », CIJ. La Cour donne des
indices pour cela. En 69, dans l’affaire du « plateau continental de la mer du Nord », il faut
suivre la configuration générale des côtes, respecter l’unité de gisement des ressources
naturelles des zones en cause. Dans l’affaire « Plateau continental Libye Malte », il faut
prendre en compte la structure physique et la frontière entre les deux Etats.
B. Régime juridique
1. Principes généraux
L’Etat côtier exerce des droits souverains sur le plateau continental aux fins de son
exploration et exploitation. Les droits sont exclusifs mais il ne d’agit pas du territoire national.
Si l’Etat n’exploite pas le PC, aucune entreprise ne peut entreprendre ces activités sans le
consentement exprès de l’Etat. Ses droits sont automatiques et indépendants de l’occupation
effective du PC. Le PC comprend les ressources minérales et les ressources non biologiques
de fonds marins, ainsi que les organismes vivants qui vivent sur le fond ou au contact de ce
fond. Le régime du PC n’affecte pas celui des eaux sur jacentes et de l’espace aérien au
dessus de ces eaux.
2. Règles particulières
Tous les Etats ont le droit de poser des câbles et des pipelines sur le PC. L’Etat côtier ne peut
entraver la pose de ceux-ci même s’il a des droits prioritaires sur le PC. Le tracé des pipelines
doit être agréé par l’Etat côtier. L’Etat côtier a le droit exclusif de réglementer les forages sur
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le PC. Il peut creuser des galeries pour exploiter des minerais quelque soit la profondeur de
celles-ci.
Leur régime est défini par la Convention suite aux revendications des Philippines et de
l’Indonésie.
Un Etat archipel est constitué entièrement par un ou plusieurs archipels et éventuellement
d’autres îles. Un archipel est un ensemble d’îles qui ont des rapports si étroits qu’elles
forment intrinsèquement un tout géographique, économique et politique ou qui sont
historiquement considéré comme tel (ex : Malte). La Convention crée des droits pour ces
Etats.
A. Délimitation
Un Etat archipel peut tracer des lignes de base archipélagiques droites reliant les points
extrêmes des points les plus éloignés si elles englobent les îles principales. La longueur de ces
lignes ne doit pas dépasser 100 milles marins et le tracé des lignes ne doit pas s’éloigner du
contour général de l’archipel. On mesure la largeur de la mer territoriale, de la ZEE et du PC,
à partir des lignes archipélagiques.
Le principe est celui de la souveraineté de l’Etat archipel sur les eaux situées en deçà des
lignes de base archipélagiques et la souveraineté s’étend aussi bien à l’espace aérien sur jacent
qu’au fond des mers et sous sols. En créant ces zones, les Etats bouleversent les pratiques de
pêche et ne doivent donc pas remettre en cause les accords de pêche passés et les droits acquis
de d’autres Etats. Par ailleurs, les navires de tous les Etats jouissent du droit de passage
inoffensif dans ces eaux et l’Etat archipel a le droit de désigner des voies de circulation.
Partie 3 de la convention de Montego Bay. Ces détroits ont fais l’objet de conventions (ex :
détroits turcs sont réglementés par une convention de 1938, le détroit de Malacca intéresse la
Malaisie, Singapour et l’Indonésie). Les règles concernent le passage en transit et la
convention pose le droit de passage en transit. Ce droit signifie l’exercice de la liberté de
navigation et de survol à seule fin d’un transit continu et rapide par le détroit entre une partie
de la haute mer ou de la ZEE et une autre partie de la haute mer ou de la ZEE. Les Etats
riverains ne peuvent entraver ce droit mais des règles s’appliquent à ce droit : les navires et
aéronefs doivent traverser ou survoler le détroit sans délai, s’abstenir de recourir à la menace
ou à l’emploi de la force contre les Etats riverains, respecter les règles en matière de sécurité
de la navigation, emprunter les voies de circulation lorsqu’elles existent. Quant aux Etats
riverains, ils ont le droit d’adopter des lois et règlements relatifs au passage par le détroit (ex :
interdiction de la pêche).
I. La Haute mer
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Elle comprend toutes les parties de la mer qui ne sont pas comprises ni dans la ZEE, ni dans la
mer territoriale, ni dans les eaux intérieures, ni dans les eaux archipélagiques. Elle était source
de conflit entre les puissances maritimes. L’Espagne et le Portugal avaient de larges
prétentions sur l’Atlantique. Après la découverte de l’Amérique, elles ont reçu un titre
pontifical en 1493 qui leur accordait toutes les terres nouvelles sur le continent américain. Ces
deux pays ont alors décidé d’étendre leur juridiction sur la portion de la mer séparant l’Europe
de l’Amérique. Le RU revendique un contrôle exclusif sur des portions de la haute mer en
1609, en mer du Nord. La Hollande refuse et soutient la thèse de la liberté des mers. Grotius
invoque deux arguments. La mer est mobile, fluide, ne peut s’établir et ses ressources sont
inépuisables. De plus, les Etats ont le droit au commerce international. Seldon réplique en
publiant « mare closum »pour défendre la souveraineté de l’Angleterre sur la mer du Nord au
nom des pouvoirs de police exercés par l’Angleterre depuis des années sur cette zone. La
théorie de la liberté des mers l’emporte et depuis les Etats ne sont jamais revenu sur ce
principe.
L’article 87 de la convention de Montego Bay codifie ce principe. La haute mer est ouverte à
tous les Etats qu’ils soient côtiers ou sans littoral. Tous les Etats bénéficient de la liberté de la
haute mer en respectant les principes du DIP. La liberté de la haute mer comprend la liberté
de la navigation, la liberté de survol, la liberté de poser des câbles et pipelines sous marins, la
liberté de construire des îles artificielles et autres installations, la liberté de la pêche et la
liberté de recherche scientifique.
2. L’utilisation pacifique
L’article 88 souligne que la haute mer est affectée à des fins pacifiques, à des fins non
agressives. Des navires militaires sont autorisés mais ils ne peuvent conduire d’activités
agressives.
3. Non appropriation
L’article 89 souligne que les Etats ne peuvent revendiquer leur souveraineté sur la haute mer
ou une partie de la haute mer. Il s’agit d’une zone internationale. Personne ne peut se
l’approprier.
Tout Etat a le droit de faire naviguer en haute mer des navires battant son pavillon.
Compétence de principe de l’Etat du pavillon : les navires ont tous une nationalité et une
seule. Ils possèdent la nationalité de l’Etat dont ils sont autorisés à battre le pavillon. Chaque
Etat fixe les conditions de l’attribution de sa nationalité aux navires et d’immatriculation des
navires mais les DIP demande qu’un lien substantiel existant entre l’Etat et le navire, car
certains Etats accordent trop facilement le droit de battre son pavillon. Les navires ne peuvent
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naviguer que sous le pavillon d’un seul Etat sauf en cas de transfert de propriété du navire ou
en cas de changement d’immatriculation. Si un navire navigue sous le pavillon de plusieurs
Etats, il ne peut se prévaloir d’aucune de ses nationalités ou être considéré comme sans
nationalité ce qui est interdit.
Tout Etat dit tenir un registre maritime où figurent les noms et caractéristiques des navires qui
battent leur pavillon. Il exerce sa juridiction sur tout navire battant son pavillon ainsi que sur
le capitaine, les officiers et l’équipage pour les questions administratives, techniques et
sociales concernant le navire. L’Etat du pavillon prend à l’égard des navires battant son
pavillon les mesures nécessaires pour assurer la sécurité en mer (navigabilité, santé, sécurité
et travail à bord). En cas d’abordage ou d’autre incident de navigation maritime engageant le
responsabilité pénale disciplinaire du capitaine ou d’un membre d’équipage, le principe est
qu’il ne peut être intenté de poursuite pénale disciplinaire que devant les autorités de l’Etat du
pavillon ou devant les autorités dont le capitaine ou le membre d’équipage a la nationalité. La
Convention de Montego Bay reconnaît aussi la possibilité de battre le pavillon des NU, des
institutions spécialisées des NU ou de l’Agence internationale de l’énergie atomique.
Immunité des navires utilisés exclusivement pour un service public non commercial (navire
d’Etat). (Ex : navire de sauvetage en mer.)
Obligation de prêter assistance : tout Etat doit exiger du capitaine d’un navire battant son
pavillon dès lors que cela est réalisable qu’il prête assistance à toute personne et à tout navire
en détresse en mer. Par ailleurs, tous les Etats côtiers doivent coopérer pour faire fonctionner
un service permanent de recherche et de sauvetage en mer.
Tous les Etats ont le droit de poser des câbles et pipelines au-delà du plateau continental sur le
fonds de la haute mer. Les Etats doivent adopter les règles pour sanctionner la rupture ou
détérioration d’un câble ou d’un pipeline par un navire battant leur pavillon ou par une
personne relevant de leur juridiction. Ils doivent aussi adopter des règles pour sanctionner la
rupture ou détérioration d’un câble ou d’un pipeline par le propriétaire d’un autre câble ou
pipeline.
Tous les Etats et tous leurs ressortissants ont un droit de pêche en haute mer à condition qu’ils
respectent la convention de Montego Bay, ces obligations concernent la conservation des
ressources biologiques de la haute mer. Les Etats doivent coopérer pour conserver les stocks
de poissons et des mammifères marins.
2. Activités illicites
a. L’esclavage
Il est interdit. C’est une norme de jus cogens. Aucun Etat ne peut y échapper. Tout Etat doit
prévenir et réprimer le transport d’esclave. Tout esclave qui se réfugie sur un navire quelque
soit son pavillon est libre ipso facto.
b. La piraterie
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Elle est interdite, norme de jus cogens. Il existe une obligation de coopérer dans le domaine
de la répression de la piraterie en haute mer. La piraterie s’entend de tout acte illicite de
violence contre un navire, un aéronef ou des personnes des biens à bord d’un navire ou
aéronef. Le pirate doit agir à des fins privées.
c. Le trafic de drogue
Tous les Etats doivent coopérer pour lutter contre le trafic de stupéfiant et de substance
psychotropes auxquels se livrent des navires en haute mer. Quand un Etat a de sérieux
soupçons sur un navire de son pavillon, il peut demander la coopération des autres Etats pour
mettre fin à ce trafic.
Diffusion depuis la haute mer d’émissions radiophoniques ou télévisées pour grand public
sans autorisation de l’Etat receveur. Les Etats doivent adopter des règles pour faire cesser les
émissions non autorisées diffusées depuis la haute mer sur un navire battant leur pavillon.
Toute personne diffusant des émissions non autorisées peut être jugée devant les tribunaux du
pavillon du navire émetteur, de l’Etat d’immatriculation, de l’Etat de la nationalité de la
personne qui diffuse, de l’Etat où l’émission est diffusée, ou de l’Etat dont les
communications sont brouillées.
a. Droit de visite
Un navire de guerre qui croise en haute mer un navire étranger ne bénéficiant d’aucune
immunité peut arraisonner ce navire s’il pense qu’il se livre à une activité interdite ou s’il
soupçonne que le navire, alors qu’il bat pavillon étranger, a la même nationalité que lui. Le
navire de guerre peut procéder à la vérification des titres autorisant le port du pavillon. Si les
soupçons subsistent, il peut poursuivre l’examen à bord du navire. S’ils sont dénués de
fondement, le navire arraisonné est dédommagé s’il n’a commis aucun acte le rendant suspect.
Ce droit peut également être exercé par des aéronefs militaires.
b. Droit de poursuite
L’Etat côtier peut exercer un droit de poursuite en haute mer. Il peut engager une telle
poursuite s’il a de sérieuses raisons de penser que le navire a violé le droit de l’Etat côtier. La
poursuite doit commencer lorsque le navre étranger se trouve sur le territoire de l’Etat côtier
(eaux intérieures, eaux archipélagiques, zone contiguë, mer territoriale). La poursuite doit être
interrompue. Elle ne peut commencer qu’après l’émission d’un avertissement qui peut être vu
ou entendu par le navire poursuivi et le droit de poursuite cesse dès que le navire poursuivi
entre dans la mer territoriale de son Etat ou d’un autre Etat. Le droit de poursuite ne peut être
exercé que par des navires de guerre, des aéronefs militaires, des navires ou aéronefs affectés
à un SP et habilités à exercer le droit de poursuite.
Lors des discussions à l’origine de la convention de Montego Bay, Malte propose un régime
inédit pour le fonds des mers et des océans. Il propose la création d’une zone qui sera
1
considérée comme faisant partie du patrimoine commun de l’humanité. En 70, les NU
acceptent. Le principe est reconnu par l’AG.
Principe reconnu par l’article 136 de Montego Bay. Aucun Etat, aucune personne ne peut
s’approprier une partie de la zone ou de ses ressources. L’humanité toute entière est investie
de tous les droits sur les ressources de la zone. Les activités dans la zone sont menées dans
l’intérêt de l’humanité et notamment en prenant en compte, l’intérêt des pays en
développement. Si une entreprise exploite les ressources du fond des mers, elle doit donner
une partie de ses bénéfices à l’humanité. C’est une internationalisation positive. La haute mer
n’est pas dans la même optique.
b. Utilisation pacifique
Aucune activité militaire n’est possible. Les militaires peuvent être présents mais ils ne
peuvent s’entraîner dans les grands fonds marins.
Les Etats doivent respecter les droits internationaux et les doits et intérêts légitimes des Etats
côtiers notamment pour l’exploitation des gisements s’étendant au-delà du plateau
continental. Dans ce cas, les Etats peuvent exploiter le gisement côté zone, s’ils se sont
concertés avec l’Etat côtier. Autre domaine : la pollution, les Etats doivent prévenir la
pollution du littoral des Etats côtiers ainsi que les atteintes par la pollution aux intérêts des
Etats côtiers.
Le droit de recherche scientifique est reconnu si elle est conduite à des fins exclusivement
pacifiques. Les Etats doivent coopérer pour la protection du milieu marin et de la vie humaine
dans la zone. En cas de découverte archéologique, les objets trouvés dans la zone sont
conservés dans l’intérêt de l’humanité en tenant compte des droits préférentiels de l’Etat
d’origine culturelle ou historique. Enfin, le principe de responsabilité des Etats est posé. Les
Etats doivent veiller à ce que les activités conduites dans la zone par leurs entreprises ou
ressortissants respectent la convention de Montego Bay et que les Etats sont responsables des
dommages résultant d’un manquement de leur part aux obligations qui leur incombent en
vertu de la convention de Montégobé. Ces règles de responsabilité sont les mêmes pour les
OI.
La Convention de Montego Bay crée une OI pour encadrer les activités des Etats dans la zone.
Tous les Etats parties à la convention sont membres de l’Autorité qui a son siège à la
Jamaïque. Elle est composée d’une Assemblée, d’un Conseil, d’un Secrétariat et d’un organe,
« l’entreprise » par lequel l’Autorité encadre les activités des Etats. Elle est responsable des
questions liées à la commercialisation des minéraux. En cas d e bénéfice, une partie doit être
reversée à l’Autorité. Ce système ne fonctionne pas vraiment car il y a peu d’exploitation du
fond des mers et que certains Etats n’ont pas accepté l’Autorité.
1
Chapitre 2 : Fleuves et canaux internationaux
Ces conventions ont à peu près les mêmes dispositions : liberté de navigation dans le respect
des droits et intérêts légitimes des Etats riverains, coopération entre Etats riverains en matière
d’utilisation des eaux des fleuves, coopération en matière de protection de l’environnement.
Elles créent également des organismes de contrôle et de coordination dont certains prennent la
forme d’OI.
Avant la WWI, la navigation aérienne était anecdotique. 1er vol en 1890 et 1er vol commercial
en 1914 en Floride. Une 1ère conférence de codification est réunie en 1910 pour poser les
grands principes du droit aérien. La WWI permet la réalisation de progrès techniques dans le
domaine de l’aviation avec l’apparition d’avions plus sûrs, plus rapides permettant le transport
de personne sur des distances courtes. L’aviation sert aussi aux militaires. Elle a un potentiel
de destruction. L’avion devient un engin dual (pour les besoins civils et militaires). A la fin de
la WWI, la conférence de la paix à Paris en 19 est amenée à s’interroger sur l’évolution du
transport aérien et notamment à des fins pacifiques. Une Convention est signée sur la
navigation aérienne pour traiter de tous les aspects techniques de l’exploitation et de
l’organisation de l’aviation civile. Les 1ères compagnies aériennes commerciales voient le
jour (KLM, la Paname, Aéroflotte et Air France). Des progrès sont de nouveau réalisés
pendant la WWII. Les capacités de transport sur des grandes distances sont améliorées et des
équipements au sol sont aménagés. En 44, la Conférence de Chicago adopte une convention
(convention de Chicago). Elle pose des règles minimums mais le développement du transport
aérien s’effectuera dans le cadre de conventions bilatérales voire multilatérales. Elle crée une
OI, Organisation de l’Aviation Civile Internationale, chargée d’adopter des règles
concernant le transport et la sécurité de la navigation aérienne. Les transporteurs créent leur
propre association IATA.
a. Evolution du marché
L’avion est devenu un moyen de transport de masse. En 46, les 1ers vols transatlantiques
concurrencent les grands paquebots. En 52, le 1 er jet permet des trajets plus rapides. En 68, on
espère beaucoup des 1ers supersoniques civils. En 69, le 1 er bœing 747 est inauguré et c’est à
ce moment là qu’apparaît le transport de masse aérien. L’A380 offre encore plus de places
(840). A partir de 1400 km de distance, l’avion devient le moyen de transport privilégié. Le
nombre de passagers va doubler d’ici 2020. Le marché se restructure. En 78, les américains
acceptent d’introduire la concurrence. Le transport aérien se libéralise. Des alliances se
développent entre grands groupes : Alliance One world autour de British Airways,
Skyteam pour Air France KLM. Les compagnies coopèrent entre elles. Beaucoup de
1
compagnies aériennes disparaissent ainsi (ex : la Paname). Une nouvelle forme de compagnie
se développe : les low costs, entraînant une baisse des prix. L’avion devient accessible à tous.
b. Acteurs du marché
- Les transporteurs, les compagnies aériennes dont les plus importantes sont américaines. La
plus importante en Europe est Air France KLM en terme de nombre de passagers.
- Les avionneurs, les constructeurs d’avion (Boeing qui dominait le marché civil jusqu’en
2003, Airbus, modèle de coopération européenne).
- Les aéroports, « villes » autour du transport aérien. Londres est le 3 ème aéroport du monde et
Charles de Gaulle le 8ème.
Champ d’application : le droit aérien international concerne l’utilisation des aéronefs civils. Il
se définit dans l’annexe deux de la convention de Chicago comme un appareil capable de se
soutenir dans l’atmosphère grâce aux réactions de l’air, autrement que par les réactions de
l’air contre la surface de la terre. Cela inclut les avions, les dirigeables, les hélicoptères et les
drones (appareil sans pilote). Les aéronefs d’Etat ne sont pas couverts par cette convention.
Un aéronef d’Etat est utilisé par les services militaires, par les services de douane ou par la
police.
I. Règles générales
L’espace aérien n’est pas une zone internationale. Lorsqu’on survole le territoire d’un Etat, on
est sur le territoire d’un Etat.
En droit aérien, il n’existe pas de coutume internationale qui garantit la liberté de plein droit
de survoler le territoire d’un Etat. Le principe de base est l’autorisation de survol. L’Etat doit
toujours donner son autorisation pour le survol de son territoire. Tout survol non autorisé est
une violation de la souveraineté de l’Etat, CIJ, 1986, arrêt relatif aux activités militaires et
paramilitaires au Nicaragua et contre celui-ci. Pour exploiter un service aérien international au
dessus et à l’intérieur du territoire d’un Etat, il faut également une autorisation. Peuvent être
exemptés du régime d’autorisation les services internationaux non réguliers et les services
internationaux non commerciaux. Les drones (aéronefs sans pilote) ne peuvent être exploités
1
au-dessus d’un territoire sans autorisation de l’Etat. Tout le trafic international est géré dans le
cadre d’accords bilatéraux. Le 1er signé est l’accord du 11 février 46 entre les EU et le RU, il
sert de base à tous les autres accords en matière de circulation aérienne. L’Etat peut toujours
interdire l’exploitation de services internationaux sur son territoire. Chaque Etat peut être
amené à dresser une liste des transporteurs interdits sur le territoire. En France, six
compagnies aériennes sont interdites (compagnie américaine Air Saint Thomas par exemple).
La France a interdit Cameroun Airlines. Le Cameroun a estimé qu’il s’agissait d’une
interdiction visant à renforcer le contrôle de la France sur l‘Afrique. En Mars 2006, une liste
de 96 compagnies aériennes interdites de vol dans l’Union Européenne a été publiée.
Les Etats ont un pouvoir de riposte en cas de violation de la convention de Chicago et en cas
d’atteinte réelle ou potentielle à la souveraineté de l’Etat. Ce pouvoir de riposte a été redéfini
en 83 suite à un incident. Le bœing 747 de la « Korean Airlines » est abattu le 1er septembre
83 par l’armée soviétique qui invoquait une violation de son espace aérien. Trois thèses sont
défendues : l’avion, qui transportait des passagers, était aussi utilisé à des fins d’espionnage,
l’avion survolait une zone interdite de survol à la suite d’une erreur technique des instruments
de bord, ou l’avion est abattu par erreur en le prenant pour un avion militaire. Les Etats ont
adopté le protocole de Montréal du 10 mai 84 pour fixer les limites au pouvoir de riposte. Il
amende la convention de Chicago et introduit l’article 3 bis qui redéfinit le pouvoir de riposte
de l’Etat. L’Etat doit s’abstenir de recourir à l’emploi des armes contre les aéronefs civils en
vol et en cas d’interception la vie des personnes qui se trouvent à bord et la sécurité des
aéronefs ne doivent pas être mises en danger. Chaque Etat est en droit d’exiger l’atterrissage à
un aéroport désigné à un aéronef civil qui survole son territoire sans titre ou si l’Etat à des
motifs raisonnables de conclure que l’aéronef est utilisé à des fins incompatibles avec les buts
de la convention de Chicago. Chaque Etat, en cas de violation de la convention, y compris en
cas de survol du territoire sans autorisation, peut donner à un aéronef toutes les instructions
pour mettre fin à toutes les violations du DI. Les Etats doivent introduire dans leur droit
national des règles qui s’appliquent à leurs aéronefs pour qu’ils respectent les mesures prises
dans le cadre du pouvoir de riposte. Ils s’engagent à interdire l’emploi de leurs aéronefs à des
fins incompatibles avec les buts de la convention de Chicago.
L’Etat peut établir des zones interdites (art 9). Il peut pour des raisons de nécessité militaire
ou de sécurité publique de restreindre ou interdire le vol de certaines zones de son territoire
par des aéronefs étrangers à condition que l’interdiction s’applique à tous les Etats sans
discrimination. Il doit informer l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale de
l’emplacement de ces zones. Dans des circonstances exceptionnelles, il peut restreindre ou
interdire temporairement avec effet immédiat les vols au dessus de tout ou partie de son
territoire. Par ex, le 11 septembre 2001, les EU ont fermé leur territoire aérien national. Quand
un aéronef pénètre dans une zone interdite, il doit atterrir dès que possible dans un aéroport
désigné par l’Etat.
L’Etat peut également prendre des mesures efficaces pour prévenir la propagation des
épidémies et des maladies contagieuses par voie aérienne.
La souveraineté de l’Etat s’étend jusqu’à la limite extérieure de sa MT. Au-delà, l’avion entre
dans une zone internationale dont le principe est la liberté de survol. Pour des questions de
1
sécurité, l’OACI peut établir des règles pour la navigation au dessus de la HM. L’OACI n’a
pas de compétence d’exécution, tous les Etats doivent donc coopérer pour assurer la
réglementation de la sécurité aérienne au dessus de la HM.
B. Libertés de l’air
Lors de la conférence de Chicago, deux thèses s’affrontent : liberté de survol absolue (EU) et
liberté de survol contrôlée (UK, Canada). La convention est un compromis. La liberté de
survol ne concerne que la zone internationale. Dans les espaces nationaux, il y a des droits et
des libertés mais ils ne peuvent s’obtenir qu’à travers des négociations bilatérales et
régionales.
La convention distingue les libertés accordées aux services aériens réguliers et libertés
accordées aux services aériens non réguliers.
Les services aériens réguliers sont périodiques et rendus publics. Les libertés sont au nombre
de 9 : 5 sont reconnues par les textes de l’OACI, les 4 autres sont développées en pratique
(libertés additionnelles).
- 1ère liberté : droit de survol d’un Etat sans y atterrir
- 2ème liberté : droit d’atterrir dans un Etat pour des raisons non commerciales (ex :
panne technique)
- 3ème liberté : droit de débarquer dans un Etat du trafic en provenance de l’Etat dont le
transporteur à la nationalité
- 4ème liberté : droit d’embarquer dans un Etat du trafic à destination de l’Etat dont le
transporteur a la nationalité
- 5ème liberté : droit de débarquer et d’embarquer du trafic dans un Etat en provenance
ou à destination de l’Etat dont le transporteur a la nationalité
1
La réglementation des charters en matière de liberté se fait essentiellement sur la base de
réglementation nationale. Néanmoins : droit de pénétrer sur le territoire d’un Etat contractant
droit de traverser en transit le territoire de l’Etat contractant, le droit de faire escale sur le
territoire de l’Etat contractant, et le droit d’embarquer ou de débarquer du trafic avec
possibilité de restriction par l’Etat d’embarquement ou de débarquement.
Les droits des services aériens réguliers sont acquis sur la base d’accords bilatéraux voire
régionaux. Les Etats s’échangent des droits. Des négociations commerciales portent sur les
ressources naturelles : les passagers. Ils sont considérés comme ressources naturelles des
Etats. Dans les années 50, ouvrir l’espace aérien était une question politique. Aujourd’hui,
c’est une question économique. Les représentants du ministre des affaires étrangères, des
transports, des services gouvernementaux intéressés et les compagnies aériennes intéressées y
participent. Ce sont en réalité les compagnies qui font tout le travail.
Les accords sont tous sensiblement les mêmes. L’idée est de négocier les droits et libertés
mais aussi le trafic (fréquence et taille des vols).
Un accord type comprend l’octroi des droits et des libertés (toutes : ciel unique ou certaines),
désignation des bénéficiaires (double : deux compagnies, une de chaque Etat, sont désignées
ou multiples : chaque pays peut faire bénéficier plusieurs compagnies aériennes), accord sur
les tarifs (le principe est que les compagnies doivent publier leurs tarifs par classe et catégorie
et les déposer au près des autorités des deux pays concernés, l’accord prévoit à quelles
conditions les tarifs sont désapprouvés : la désapprobation est simple : l’accord peut être
rejeté par l’une des deux autorités ou double : l’accord doit être rejeté par les deux autorités),
tableau des routes et des droits applicables (routes concernées par les droits et libertés, il
indique les points d’origine, les points intermédiaires, les points dans les pays d’arrivée et les
points au delà). En annexe, figurent les itinéraires desservis (nombre de vols par semaine et
les appareils utilisés par itinéraire).
Ex : accord France – Canada (1976) : aucun droit n’est exclu en principe mais ceux qui
s’appliquent doivent figurer dans l’accord, la désignation est multiple (dont Air Canada, Air
France…), les tarifs sont rejetés sur le principe de la double désignation, des quotas de
passagers sont fixés par l’accord.
Le tableau des routes et droits applicables prévoyait une liberté sur la route France Montréal
1
Ultérieurement, la France voulait la liberté pour Toronto en échange de toute la France et de
la possibilité d’aller à 4 points en Afrique non francophone depuis la France par exemple pour
le Canada.
Le Canada a demandé deux points intermédiaires ETC….
La négociation se poursuit ensuite sur le nombre de rotation par semaine et sur les créneaux.
a. Règlement de l’air
Les aéronefs doivent respecter les lois et règlements de l’air des Etats relatifs à l’entrée et à la
sortie de leur territoire de passagers et de marchandises, notamment en matière de santé, de
douane, d’immigration. Aux EU, il faut avoir un passeport biométrique et les compagnies
doivent communiquer aux autorités américaines des informations concernant les passagers.
Les Etats peuvent imposer des redevances pour l’utilisation des aéroports et des installations
et services de navigation aérienne à condition que ces redevances soient appliquées sans
discrimination entre tous les Etats.
2
Les Etats s’engagent à simplifier les formalités liées à la navigation aérienne (douane et
immigration notamment). En cas d’aéronef en détresse, chaque Etat doit prendre toutes les
mesures raisonnables pour porter assistance à l’aéronef en détresse sur son territoire et
coopérer quand des aéronefs sont portés disparus. En cas d’accident sur le territoire d’un Etat,
celui-ci doit ouvrir une enquête sur les circonstances de l’accident et l’Etat d’immatriculation
peut nommer des observateurs pour assister à l’enquête. Les résultats lui sont communiqués.
En France, c’est le Bureau Enquête et Accident.
Les Etats doivent fournir sur leur territoire des aéroports et des services radio électriques,
météo et des services de navigation aérienne pour faciliter la circulation des aéronefs. Ces
services relèvent de la responsabilité des Etats. En cas d’accident, s’il est dû à une défaillance
des services de navigation aérienne, l’Etat engage sa responsabilité. Aujourd’hui, le moyen le
plus sûr est le GPS qui permet une localisation exacte.
Questions relatives au crash d’avion et aux conséquences de ces accidents sur des personnes,
des biens non liés au domaine aérien.
92 : dans la banlieue d’Amsterdam, un avion s’écrase sur un immeuble et tue 43 personnes
dont seuls 4 étaient à bord. La Convention relative aux dommages causés aux tiers à la surface
par des aéronefs étrangers (Rome 1952) a pour objectif d’assurer une réparation équitable aux
personnes ayant subis des dommages causés à la surface par des aéronefs étrangers et de ne
pas entraver le développement du transport aérien international. Donc, elle limite l’étendue
des responsabilités encourues.
1. Le droit à réparation
Art 1er de la Convention : toute personne qui subit un dommage à la surface a droit à
réparation dès lors qu’il est établi que le dommage provient d’un aéronef en vol ou d’une
personne ou d’une chose qui tombe d’un aéronef en vol.
Il n’y a pas de réparation quand le dommage n’est pas la conséquence directe de l’aéronef ou
lorsqu’il résulte du seul passage de l’aéronef à travers l’espace aérien conformément aux
règles de circulation applicables (ne garantit pas le dommage de nuisance sonore par
exemple).
Un aéronef est en vol depuis le moment où la force motrice est employée pour décoller
jusqu’au moment où l’atterrissage a pris fin. Dès lors que le dommage est causé par un
aéronef en vol, il y a indemnisation : responsabilité quasi systématique ou quasi objective. La
faut n’a pas à être démontrée.
2. L’identification du responsable
a. Responsabilité de l’exploitant
2
b. Pluralité d’aéronefs
3. La limitation de la responsabilité
Cela compense ce régime avantageux pour la victime. L’étendue de la réparation est fixée en
fonction du poids maximum de l’aéronef autorisé au décollage par le certificat de navigabilité.
Au-delà, d’un certain poids, la responsabilité ne peut dépasser tel montant. Il y a 5 seuils fixés
par la Convention. Le montant de la responsabilité est établi en droit de tirages spéciaux. 1
DTS = 1,2 euros. C’est une unité de mesure gérée par le FMI. Pour les aéronefs dont le poids
est inférieur ou égal à 2 000kg, maximum 300 000DTS. Quand poids supérieur à 30 000 kg,
le montant s’élève à 2, 5 millions DTS plus 65 DTS par KG excédant 30 000 kg.
4. Cas d’exonération
Lorsque la personne voit sa responsabilité engagée, elle n’est pas obligée de réparer le
dommage si celui-ci est la conséquence directe d’un conflit armé ou de trouble civil ou si le
responsable a été privé de l’usage de l’aéronef par un acte de l’autorité publique.
Pareil en cas de faute de la victime.
Ex : en décembre 2001, un kamikaze monte dans un avion américain avec des explosifs dans
ses chaussures. Une Convention relative aux infractions et à certains autres actes survenant à
bord des aéronefs signée à Tokyo en 63 : elle s’applique aux infractions aux lois pénales et à
tous les actes qui compromettent la sécurité de l’aéronef ou la sécurité de personnes ou biens
à bord et à tous les actes qui peuvent compromettre ou compromettent le bon ordre et la
discipline à bord. Elle ne s’applique pas aux aéronefs utilisés par l’armée, la douane et la
police
a. Compétence
L’Etat d’immatriculation est compétent pour connaître des infractions commises à bord et des
actes commis à bord. Un Etat autre ne peut gêner l’exploitation d’un aéronef en vue d’exercer
sa compétence pénale à l’égard d’une infraction à bord.
4 exceptions : si l’infraction a produit des effets sur le territoire de l’Etat qui souhaite
intervenir, si l’infraction a été commis par ou contre un ressortissant de l’Etat ou une personne
qui a sa résidence permanente dans cet Etat, si l’infraction compromet la sécurité de l’Etat et
si elle constitue une violation des règles relatives au vol ou à la manœuvre des aéronefs en
vigueur dans l’Etat.
2
Le commandant peut prendre toutes les mesures raisonnables pour garantir la sécurité de
l’aéronef, des personnes ou des biens à bord, pour maintenir le bon ordre et la discipline à
bord et pour lui permettre de remettre toute personne qui a commis un acte visé par la
Convention aux autorités compétentes ou pour débarquer cette personne. Les mesures de
contrainte cessent au moment de l’atterrissage.
Lorsqu’un aéronef atterrit dans un Etat, le commandant doit informer les autorités
compétentes de l’Etat du lieu d’atterrissage. Lorsqu’il remet la personne qui a commis une
infraction, il doit également communiquer les éléments de preuve et d’information.
Les Etats doivent permettre au commandant de tout aéronef de débarquer toute personne. Ils
ont l’obligation de recevoir la personne qui est remise par le commandant de l’aéronef. Un
Etat peut assurer la détention d’une personne qui est présumée avoir commis une infraction à
bord. Dans ce cas, l’Etat doit prendre contact avec un représentant de l’Etat de la nationalité
de la personne détenue.
2
rendent inapte au vol ou compromettent sa sécurité en vol, la destruction des
installations ou des services de navigation aérienne ou tout dommage à des
installations ou des services de navigation aérienne qui entraînent un risque pour la
sécurité des aéronefs en vol et la communication d’une information fausse qui
compromet la sécurité d’un aéronef en vol.
Un aéronef est considéré comme en vol lorsque toutes les portes extérieures sont fermées en
vue du décollage jusqu’à l’ouverture d’une porte en vue du débarquement. En cas
d’atterrissage forcé, il est toujours en vol jusqu’à ce que l’autorité compétente prenne en
charge l’aéronef et les personnes et biens à bord.
Il est en service depuis le moment où le personnel au sol commence à la préparer en vue d’un
vol jusqu’à l’expiration d’un délai de 24 heures suivant tout atterrissage.
Ces conventions ne s’appliquent pas aux aéronefs utilisés à des fins militaires, de douane et de
police. Elles ne s’appliquent que si le lieu de décollage ou d’atterrissage est situé hors du
territoire d’immatriculation de l’aéronef.
1ère : les Etats s’engagent à réprimer les infractions visées par les conventions et à appliquer
des peines sévères.
2ème : tout Etat doit prendre les mesures nécessaires pour établir sa compétence dans les cas
suivants : si l’infraction est commise à bord d’un aéronef immatriculé dans cet Etat, si
l’aéronef à bord duquel l’infraction est commise atterrit sur son territoire avec l’auteur
présumé de l’infraction se trouvant encore à bord, si l’infraction est commise à bord d’un
aéronef donné en location sans équipage à une personne qui a le siège principal de son
exploitation ou sa résidence permanente dans cet Etat.
3ème : les Etats doivent assurer la détention de tout auteur présumé d’une infraction visée
lorsqu’il se trouve sur le territoire d’un Etat contractant.
4ème : les Etats doivent procéder immédiatement à une enquête préliminaire.
5ème : l’Etat sur le territoire duquel l’auteur présumé de l’infraction est découvert doit soit
juger soit extrader celui-ci.
Ce sont les règles de base qui encadrent les relations entre le transporteur et ses clients. Elles
régissent des relations privées. Ces règles ont été harmonisées par une Convention en 29
signée à Varsovie et révisées par la convention de Montréal de 99. Ce sont des règles
permettant le développement du transport aérien. Elles s’appliquent à tout transport
international de personnes, bagages et marchandises effectué par aéronef contre rémunération.
Exceptionnellement, elles peuvent s’appliquer au transport gratuit. Elles s’appliquent lorsque
les points de départ et de destination sont situés soit sur le territoire de deux Etats ou sur le
territoire d’un seul Etat si une escale est prévue.
A. Principes
2
Elle pose des règles en matière de documents de voyage : un titre de transport individuel ou
collectif doit être délivré. Il doit comporter l’identification des points de départ et de
destination et les escales. Le passager doit avoir une fiche d’identification pour chaque bagage
enregistré.
Moins d’un accident mortel par million de d’heures de vol (1 pour 2). Depuis plusieurs
années, le nombre de morts n’évolue pas. Néanmoins, on prévoit une augmentation du
transport aérien et donc une augmentation des accidents. En 2010, il y aura un accident mortel
par semaine au niveau mondial.
Le 1er accident a lieu en 1928 au Brésil et cause la mort d’une partie de l’élite intellectuelle. Le
plus meurtrier a eut lieu en 77 aux Canaries : deux avions entrent en collision (580 morts). Eté
meurtrier en 2005 : 4 accidents dont 3 mortels. Dans ces cas là, la Convention établit des
règles pour permettre une indemnisation des victimes par le transporteur. Elle s’applique en
cas de mort ou lésion subie par le passager, en cas de dommage causé au bagage ou à la
marchandise. La présomption de faute de l’employeur avantage les victimes. Le transporteur
ne peut être exonéré que sous la double condition de la faute de la victime et de la preuve
qu’il a pris toutes les mesures pour éviter le dommage survenu. Responsabilité quasi
systématique du transporteur. En contrepartie, l’indemnisation est plafonnée. Le montant pour
les dommages corporels s’élève à 11 200 euros. Il est possible de déplafonner
l’indemnisation : la victime ou ses ayants droits doit démontrer la faute inexcusable du
transporteur.
La Convention établit certains éléments de procédure et de compétence :
- principe de prescription biennale
- seules 4 juridictions sont compétentes : tribunal du domicile du transporteur, tribunal
du siège principal de l’exploitation, tribunal du lieu où le transporteur possède un
établissement qui a permis la conclusion du contrat de transport et le tribunal du lieu
de destination.
B. Modifications progressives
Plusieurs conventions ont été adoptées ensuite mais tous les Etats ne sont pas parties. Le
plafond de responsabilité a été doublé. En 61, les passagers peuvent agir en responsabilité
contre le transporteur qui a vendu le titre ou celui qui a assuré matériellement le transport. En
71, les Etats concluent un protocole qui introduit un régime de responsabilité objective du
transporteur et qui relève le montant des réparations dû en cas de dommage corporel. Il n’est
jamais entré en vigueur par manque de ratification.
Les Etats ont décidé d’adopter une nouvelle convention.
Elle est adoptée en 1999. Elle prend en compte les progrès de la technique qui ont accru la
sécurité des aéronefs et donc modifie les principes de Varsovie, notamment celui du plafond
d’indemnisation. Le droit du transport aérien devenait illisible avec les nouvelles conventions.
Cette convention unifiait le cadre juridique applicable au plan international pour le transport
aérien. Elle adopte le principe de responsabilité civile illimitée du transporteur aérien en cas
de dommage corporel : responsabilité objective de plein droit du transporteur jusqu’à hauteur
d’environ 135 000 euros, au-delà de ce montant, un second niveau de responsabilité est
instauré basé sur la faute présumée du transporteur. Il peut s’exonérer en prouvant qu’il n’a
commis aucune faute ou que le dommage est dû à la faute exclusive d’un tiers.
La Convention introduit une 5ème juridiction en cas de dommage corporel : tribunal de la
résidence permanente ou principale de la victime.
2
Chapitre 4 : L’espace extra atmosphérique
L’espace est à 100-110 km d’altitude. Il est très difficile d’atteindre l’espace extra
atmosphérique et ce, pour des raisons économiques. Cela coûte très cher de quitter l’attraction
terrestre. Il a été exploité dans le prolongement des découvertes de la WWII et dans le
contexte de la GF. C’est parce qu’il y a eut la GF que des I massifs ont été fais dans les
programmes spatiaux en URSS et aux EU. Tout a été fait entre 57 (1ersatellite) et 69
(1erhomme sur la Lune). L’espace a d’abord été exploré à des fins politiques. Il devient ensuite
un enjeu militaire car c’est le meilleur endroit pour voir, écouter la Terre et communiquer
avec elle. Emplacement stratégique extrêmement important. Il est également exploité à des
fins civiles et commerciales (télécommunications et télévision par satellite). Une compétition
motive aujourd’hui les Eu et la Chine. La politique spatiale chinoise a lancé son 1 er astronaute
en reprenant un vaisseau russe. L’Europe essaye de maintenir son rang et la Russie ne peut
plus financièrement compter mais elle a un savoir technique tel qu’elle doit être prise en
compte. La France veut faire de la Guyane un port spatial. La Chine est très ambitieuse au
niveau spatial, les EU suivent. L’Inde est le pays qui investit le plus dans le spatial. L’Europe
doit donc suivre.
Il est élaboré dans le cadre des NU dans les années 60-70. 5 grandes conventions sont
adoptées : le traité de l’espace en 1967, l’accord sur le retour des astronautes et la restitution
des objets lancés dans l’espace de 1968, la convention sur la responsabilité internationale pour
les dommages causés par des objets spatiaux de 1972, la convention sur l’immatriculation des
objets lancés dans l’espace de 1975 et l’accord sur la lune et les autres corps célestes de 1979.
Ils sont posés par le traité de 67 qui codifie le droit de l’espace né dans le cadre de coutumes
développées par les EU et l’URSS à partir de 57.
- 1er : liberté de l’espace extra atmosphérique qui comprend la liberté d’y accéder, de
l’utiliser à des fins scientifiques et la liberté de l’utiliser à des fins commerciales. Tous
les Etats bénéficient de cette liberté. Les OI bénéficient également de cette liberté mais
de façon indirecte à travers la liberté de leurs Etats membres. Les personnes privées
peuvent développer des activités dans l’espace extra atmosphérique mais à la double
condition d’avoir été autorisées par un Etat et d’être continuellement surveillées par
cet Etat.
- 2ème : principe de non appropriation de l’espace extra atmosphérique (différence avec le
régime de l’espace aérien). Possibilité de faire passer au dessus d’un Etat un satellite
sans autorisation de l’Etat. Il n’y pas de délimitation juridique écrite entre l’espace
aérien et l’espace atmosphérique. Les Etats n’ont pas voulu délimiter ces deux zones
pour éviter de limiter les activités dans l’espace extra atmosphérique. Cette règle
bénéficie aux puissances spatiales. Ce principe est fondamental, il s‘explique par la
conquête de la Lune notamment. Les deux puissances spatiales ont décidé de
consacrer ce principe pour éviter que le 1er qui atteint la Lune se l’approprie. Cela vaut
aussi pour tous les corps célestes et leurs ressources.
- 3ème : principe d’utilisation pacifique. Il faut distinguer l’espace « circum » terrestre
(proche de la Terre) et les corps célestes. L’espace proche est très stratégique. Les
Etats ne voulaient pas consacrer le principe d’utilisation à des fins non militaires. Ils
2
ont opté pour un strict minimum car la règle interdit de placer en orbite autour de la
Terre des armes de destruction massive. Cette règle est générale et n’empêche pas le
placement d’armes dans l’espace. Elle permet l’utilisation de l’espace pour le transit
d’armes de destruction massive. L’espace peut être utilisé pour l’espionnage, l’espace,
pour guider des armes par satellites. Un missile porteur d’arme nucléaire peut être
lancé. La Lune et les corps célestes n’ont pas de valeur stratégique : donc utilisation à
des fins exclusivement pacifiques. Les militaires peuvent s’y rendre mais que pour des
activités pacifiques et scientifiques. Toute application spatiale militaire ne pourra pas
être éliminée. Toute puissance militaire a besoin de l’outil spatial.
La juridiction applicable aux activités se déroulant dans l’espace extra atmosphérique :
C’est l’Etat d’immatriculation qui exerce sa juridiction et son contrôle sur les objets lancés
dans l’espace extra atmosphérique. (C’est le droit de la propriété intellectuelle américain qui
régit les inventions faites à bord des navettes américaines)
Responsabilité directe des Etats pour la conduite d’activités nationales dans l’espace.
Les Etats sont responsables des activités exercées par les entités gouvernementales et les
entités non gouvernementales. Dès lors qu’une entreprise privée développe une activité dans
l’espace, l’Etat de la nationalité de l’entreprise est internationalement responsable.
Ces principes figurent dans le traité de l’espace de 1967 ayant portée coutumière.
4 Conventions ont été prises pour le compéter :
II. Le retour des astronautes et la restitution des objets lancés dans l’Espace.
Convention conclue en 1968. Il y avait deux problèmes qui inquiétaient les Etats :
Le risque d’accident
L’espionnage
Tous les Etats doivent collaborer pour les secourir, quelque soit leur nationalité et leur
localisation sur Terre.
Avec le développement du tourisme spatial, les USA ont décidé d’adopter une loi nationale
pour réglementer le transport spatial de passagers.
On ne va pas adopter un traité international tant que le tourisme spatial ne s’est pas développé.
Les puissances spatiales ont reconnu le caractère à haut risque de leurs activités.
Régime juridique spécial, très avantageux pour les victimes.
Convention de 1972
2
Le principe posé par la Convention est de créer un régime de responsabilité objective de
l’Etat de lancement pour les dommages causés au sol ou à un aéronef en vol.
- Les dommages causés au sol :
4 critères pour responsabilité :
• L’Etat qui lance
• L’Etat qui fait lancer
• L’Etat dont le territoire sert au lancement
• L’Etat dont les installations servent au lancement.
Les critères s’appliquent de façon alternative.
La Convention s’applique lorsqu’il y a une collision. Pour identifier les satellites lancés dans
l’espace, on a prévu un système d’immatriculation.
Au départ, la question qui se posait était comment exploiter les ressources naturelles de la
Lune et des autres corps célestes ?
On pensait au début des 70’s que l’exploitation Lunaire serait très prometteuse.
En 1979, on adopte l’Accord sur la Lune et les autres corps célestes. C’est une course qui a
coûté extrêmement cher à tout le monde.
2
I. Les télécommunications par satellite
Elles consistent à acheminer des signaux et des informations d’un point à un autre en utilisant
un système spatial. En fait, l’un des avantages du satellite est d’avoir une bonne couverture de
la Terre. Au dessus de l’équateur, c’est l’orbite géostationnaire. C’est très intéressant car le
satellite tourne à la même vitesse que la Terre. A cet endroit, un satellite couvre 1/3 du globe.
Le droit international réglemente les satellites de télécoms.
C’est l’Union Internationale des Télécommunications (Madrid 1932).
Il va coordonner l’utilisation par les Etats des ressources nécessaires à la fourniture de
services de télécommunications par satellite : les positions et les fréquences.
Il existe des procédures et des règles permettant aux Etats d’utiliser ces ressources sans se
gêner mutuellement.
application météorologique
On entre dans un débat très politique. C’est une application qui fait peur aux Etats. (Ex :
Chine pouvant avoir du mal à maîtriser les télécommunications).
Débat s’étant développé très tôt. La Chine estimant par exemple que cela constitue une
atteinte à la culture nationale, que la diffusion d’information est une activité nationale.)
En 1982, l’ONU adopte une résolution sur la télévision par satellite. Elle pose le principe de
l’autorisation préalable de l’Etat de réception. On ne peut diffuser de programmes sur un
territoire étranger sans son autorisation. Ce texte, contraire à la Déclaration Universelle des
Droits de l’Homme n’a pas été adopté par les puissances spatiales, beaucoup contestent sa
valeur coutumière.
Les européens vont l’encadrer. Directive « télévision sans frontières » en 1989. Principe de
liberté mais réglementation des programmes.
On observe la terre, soit par des moyens optiques ou radar et à analyser les données reçues.
• Météo
• Agriculture
• Urbanisation…
Application qui comporte des risques pour les Etats car depuis l’espace, on peut tout voir et
l’Etat observé l’est à son insu.
informations en matière pétrolière.
Les débats sont placés dans une logique opposant la souveraineté à la liberté.
Les premières applications de la télédétection civile concernaient les ressources minières.
Ici, le débat est un peu mois polémique qu’avec la télévision par satellite.
La France, porteuse du projet a réussi à avoir un compromis.
En 1986, l’AG de l’ONU adopte une résolution en matière de télédétection. Equilibre entre
les intérêts des puissances spatiales et le respect des droits des nations observées.
Principe de liberté d’observation sans consentement préalable.
2
En échange, l’Etat observé à un droit pécuniaire d’accès aux données concernant son territoire
et aux informations analysées découlant de ces données.
Les activités militaires ne sont pas régies par la résolution.
Principe coutumier de liberté d’espionnage.
C’est la grande application de demain. Le 1er est un système militaire, le GPS qui est offert
gratuitement aux utilisateurs civils. Permet aux individus de se repérer sur la Terre et même
d’être guidés à distance. C’est un programme servant à guider les missiles qui connaît de plus
en plus d’applications civiles. (surveillance des voitures, suivi du bétail…)
Contrôlé par les militaires, le système peut être à tout moment dégradé voir interrompu. La
France a milité en faveur d’un système européen de localisation, Galileo. Il a été accepté par
l’UE à condition qu’il soit civil. Galileo fonctionnera à partir de 2008 qui comportera
plusieurs services, certains gratuits et certains payants, à haute précision.
• Le problème c’est que le fournisseur qui fournit le service sait où localiser
l’utilisateur. On peut ficher les déplacements de l’utilisateur et en créer un profil.
• Question de responsabilité. Activité à haut risque dès lors que le service est connecté à
une activité dangereuse. => transport. Accidents envisageables en cas de panne de
système de localisation. Pour la 1ère fois, une activité spatiale est liée à une activité à
haut risque.
• Le régime juridique n’est pas adéquat. D’un coté, la Convention de 1972 crée un
régime de responsabilité sans faute pour les dommages causés et de l’autre, le
principe général de responsabilité pour faute. Quand a la suite d’une erreur ou d’un
problème de signal, collision de deux trains sur terre.
Problème d’identification des responsables.
Soit on crée une OI pour exploiter et fournir certains services critiques basés sur l’exploitation
des données de localisation
3
Le DI de l’environnement a évolué. On est passé d’une approche sectorielle
à une approche globale qui a permis de dégager de grands principes qui figurent dans 2 textes
de référence, la Déclaration de Stockholm de 1972 dans le cadre de la Conférence de l’ONU
sur l’environnement et la Déclaration de Rio adoptée au sommet de la Terre à Rio en 1992.
- Les Etats.
Un Etat ne peut faire ce qu’il veut sur son territoire dès lors que des conséquences négatives
peuvent se répandre sur un territoire étranger.
Pour autant, les Etats restent les acteurs principaux car l’environnement international ne fait
pas partie du patrimoine commun de l’humanité.
- Les OI
UNESCO, FAO, ONS, OMC
De plus en plus de programmes sont élaborés pour la protection de l’environnement.
- La société civile
Des ONG comme Greenpeace, la fondation Cousteau, le WWF…
La Communauté scientifique
Présence des lobbys autour des principes de l’agriculture bio, du commerce équitable qui
peuvent avoir une influence sur l’évolution des mentalités.
La société civile participe de manière limitée à l’élaboration des normes environnementales.
Le droit de l’environnement vise les pollueurs. C’est pourquoi le droit s’adresse directement
aux personnes privées.
A) Le développement durable
3
B) Prévention et précaution
C) L’obligation de coopérer
Art 17 de Rio visant à obliger les Etats à coopérer protéger ou rétablir la santé de
l’écosystème terrestre. La Déclaration de Rio va mettre en relief que tous les Etats ont une
responsabilité différenciée dans la protection de l’environnement.
Deux problèmes :
o Protection de la Terre contre les contaminations
Mesures devant être prises par les Etats pour éviter la contamination de l’espace par des
activités terrestres ou de la Terre par des substances extra terrestres.
La lutte contre les débris spatiaux est à l’agenda de l’ONU.
B) la protection de l’atmosphère
3
établit un cadre pour la coopération, l’élaboration de politiques et la formulation de mesures
pour protéger la santé humaine et l’environnement contre les effets nocifs ou potentiellement
nocifs des activités humaines modifiant ou susceptibles de modifier la couche d’ozone. Les
Etats doivent prendre des mesures pour cela mais également échanger des informations,
encourager le transfert de technologies et de compétences, communiquer à la Conférence des
Parties des informations sur les mesures qu’ils ont prises. Le protocole de Montréal prescrit
des mesures de précaution pour réglementer et éliminer toutes les émissions mondiales de
substances qui appauvrissent la couche d’ozone (SACO). Il prévoit des obligations qui varient
en fonction de la substance. Soit les Etats doivent éliminer progressivement la production ou
consommation de SACO (calendrier prévu dans le protocole : date butoir en fonction des
substances), soit les substances font l’objet d’une réglementation, notamment par un système
de permis. Les obligations concernent également l’exportation et l’importation des substances
à provenance ou destination des Etats non parties. Les Etats doivent déposer un rapport
statistique annuel au secrétariat du protocole.
La prévention des changements climatiques a fais l’objet d’une Convention cadre des NU de
92 et du protocole de Kyoto de 97. La Convention a pour objectif de stabiliser les
concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère à un niveau qui empêche toute
perturbation dangereuse du système climatique pour l’homme et son environnement. Il faudra
atteindre le niveau en question dans un délai suffisant pour que les écosystèmes puissent
s’adapter naturellement aux changements climatiques, pour que la production alimentaire ne
soit pas menacée et que le développement économique puisse continuer durablement. Les
Etats doivent ramener leurs émissions de gaz à effet de serre au niveau de 1990 d’ici 2010. Ils
doivent fournir des données sur leurs émissions et des rapports sur la mise en œuvre des
obligations de la Convention. Elle encourage la coopération internationale notamment avec
les pays en développement (transfert de technologie, aides financières) et soutient
l’observation systématique du système climatique, notamment grâce aux systèmes spatiaux.
Le protocole de Kyoto est plus contraignant : il oblige les pays industrialisés à accélérer la
mise en œuvre de la Convention et à réduire de 5,2% d’ici à 2008 ou 2012 leurs émissions
globales de gaz à effet de serre.
Cette lutte a fait l’objet d’une Convention sur la pollution atmosphérique transfrontière à
longue distance relatif aux polluants organiques persistants en 98 et d’un protocole relatif aux
métaux lourds de 98. Elle oblige les Etats à prendre certaines mesures au regard des polluants
organiques persistants désignés : élimination de la production et de l’utilisation de certains
polluants, limitation de l’usage d’autres polluants, réduction des émissions atmosphériques de
certains polluants. Par ailleurs, ils doivent détruire de façon écologique les substances
désignées, créer et tenir des inventaires des substances qui doivent être contrôlées. Le
protocole vise à réduire les émissions provenant de sources industrielles (fer, acier, métaux
non ferreux) et des procédés de combustion et d’incinération des déchets. Obligations en
découlant : les Etats doivent prendre une série de mesure au regard de 3 métaux lourds
désignés (cadmium, plomb et mercure). Ils doivent réduire les émissions atmosphériques
produites par les nouvelles usines de ces secteurs, réduire les émissions atmosphériques
produites par les installations existantes de 50 % par rapport au niveau de 90, réduire la
3
concentration de plomb de l’essence et le niveau de mercure dans les piles alcalines, créer et
tenir des inventaires d’émissions pour ces métaux lourds.
Elle entrave les activités maritimes et d’autres utilisations légitimes de la mer. Elle crée des
risques pour la santé de l’homme qui sont différents en fonction de l’importance éco de la mer
pour certains Etats.
Convention internationale pour la prévention de la pollution des eaux de la mer par les
hydrocarbures de Londres de 54 : elle élabore des mesures qui visent à prévenir la pollution
des mers par les navires et les activités connexes. Les Etats doivent interdire les rejets
intentionnels de pétrole par les navires, munir les navires de dispositifs permettant d’éviter
que les fuites d’hydrocarbures ne parviennent dans les fonds de cale, prendre toutes les
mesures possibles pour équiper les ports et les installations recevant les navires de telle
manière à ce que les activités de ces navires ne polluent pas les eaux de la mer. Ils doivent
tenir un registre d’hydrocarbures, envoyer à l’ONU des informations sur la réglementation
nationale et appliquer des sanctions pour infraction aux dispositions de la Convention
(notamment pour le rejet et le registre).
Convention sur la prévention de la pollution des mers résultant de l’immersion de
déchets et autres matières de 72 : en fonction des déchets, les Etats doivent prendre
certaines mesures : interdiction de l’immersion des déchets visés à l’annexe 1, demander un
permis spécial pour l’immersion des déchets et matières visés à l’annexe 2 et demander un
permis général pour l’immersion de tout autre déchet ou matière.
Convention internationale Marpol pour la prévention de la pollution de la mer par les
navires de 73 : cette convention est globale, elle prévient la pollution par toutes les
substances. Elle a 5 annexes qui s’intéressent chacune à un type de pollution : hydrocarbures
(annexe 1 : obligations d’enquête et d’inspection, système de certificats internationaux),
navires citernes transportant des produits chimiques (annexe 2 : classement par catégorie de
substances nocives et mise en place d’un système de certificats internationaux pour les
substances liquides nocives), polluants transportés sous conditionnement (annexe 3 :
marquage, étiquetage des contenants), eaux usées (annexe 4) et ordures (annexe 5). Cette
convention est remise en cause pour partie après l’échouement du pétrolier Exxon Vales en
89. Les EU ont adopté la oil pollution act en 90 exigeant l’utilisation de pétroliers à double
coque. Cette mesure est reprise en 93 à l’annexe 1 de la convention Marpol. Les pétroliers
3
neufs (construits après 93 ou censés être livrés au plus tard en 96) doivent désormais avoir
une double coque et les pétroliers existants (tous les gros pétroliers d’ici 2026) doivent être
éliminés graduellement.
En cas de pollution en HM, une convention a été signée : CI sur l’intervention en HM en cas
d’accident entraînant ou pouvant entraîner une pollution par les hydrocarbures en 1969. Elle
permet aux Etats de prendre des mesures en HM en cas d’accident maritime entraînant le
danger d’une pollution de leurs eaux. En principe, en HM, le DI connaît la compétence de
l’Etat du pavillon. Dans ce cadre, on passe outre cette compétence. La convention donne des
droits aux Etats côtiers qui peuvent prendre toutes les mesures nécessaires pour prévenir un
danger grave imminent menaçant leurs cotes ou leurs intérêts connexes du fait d’une pollution
ou d’un risque par les hydrocarbures. Les Etats ne peuvent prendre que des mesures
raisonnables et proportionnelles ou dommage effectif ou craint. Un protocole étend le champ
d’application de la convention à d’autres substances que les hydrocarbures. Principes repris
par la Convention de Montego Bay de 82.
CI sur la responsabilité civile pour les dommages dus à la pollution par les
hydrocarbures de 69 : elle prévoit des règles et procédures uniformes pour déterminer la
responsabilité et fournir une compensation adéquate quand des dommages sont causés par une
pollution résultant de la fuite ou de rejet d’hydrocarbures par des navires. Elle s’applique
exclusivement aux dommages causés sur le territoire d’un Etat partie et aux mesures de
sauvegarde prises après qu’un événement se soit produit pour prévenir ou atténuer des
dommages. Responsabilité du propriétaire du navire au moment de l’événement. Lorsqu’il
met en cause plus d’un navire, les propriétaires sont conjointement et solidairement
responsables pour la totalité du dommage qui n’est pas divisible. Des plafonds de
responsabilité sont prévus, augmentés lors de modifications.
Les Etats ont mis en place des OI afin d’indemniser les victimes des dommages dus à la
pollution par les hydrocarbures. Il existe deux Fipol, l’un créé en 71, l’autre en 92. Le
propriétaire du navire doit indemniser les victimes à hauteur d’un certain plafond fixé par le
DI. Des indemnités supplémentaires peuvent être versées par les fonds. Pour que ce système
soit mis en œuvre, le dommage doit intervenir dans un Etat membre d’un des deux fonds qui
ont un secrétariat commun. Ils sont financés par des contributions prélevées sur certains types
d’hydrocarbures. Toute personne qui a subi un dommage peut bénéficier du système et former
une demande d’indemnisation. Parfois les dommages sont si importants que les fonds ne
suffisent pas. Ex : Prestige en 2002 : le propriétaire du navire et son assurance prennent en
charge les demandes des victimes jusqu’à un certain plafond (23 millions d’euros). Le fond de
92 prend le relais et propose des indemnisations pouvant atteindre 148 millions d’euros. 172
millions sont disponibles mais en additionnant les plaintes, la somme est de 1 milliard
d’euros. Le fond a alors décidé que les paiements seraient limités à 15% des pertes
effectivement subies de chaque demandeur. Il y a donc une insuffisance des mécanismes
internationaux d’indemnisation.
3
Sentence de 1893 sur les phoques à fourrure de la mer de Béring. En 1902, la Convention de
Paris est signée pour protéger les oiseaux utiles à l’agriculture.
Convention sur le commerce internationale des espèces de faune et de la flore sauvages
menacées d’extinction signée à Washington en 73. Il s’agit d’un commerce énorme portant
sur des centaines de millions de spécimens et des dérivés de ces spécimens (ex : cosmétiques).
Les risques d’extinction augmentent. Cette convention veut parvenir à un équilibre entre la
protection des espèces sauvages et le développement d’activités commerciales. Elle protège
plus de 30 000 espèces apparaissant dans le commerce. Les obligations centrées sur le
commerce des espèces inscrites aux annexes de la convention. Toute importation, exportation,
réexportation ou introduction de spécimens des espèces couvertes par la convention doit être
autorisée dans le cadre d’un permis. Les espèces sont classées selon le degré de protection
dont elles ont besoin. Annexe 1 : toutes les espèces menacées d’extinction dont le commerce
n’est pas autorisé que dans des circonstances exceptionnelles. Annexe 2 : ces espèces ne sont
pas nécessairement menacées mais leur commerce doit être réglementé pour éviter une
exploitation incompatible avec leur survie. Annexe 3 : espèces protégées dans un pays qui a
demandé aux autres parties leur assistance pour en contrôler le commerce. Chaque Etat doit
désigner un ou plusieurs organes chargés d’administrer le système de permis et une autorité
scientifique qui doit donner son avis sur l’Etat des espèces. Des exceptions sont prévues :
s’applique pas aux spécimens acquis avant que les dispositions du texte leur soient
applicables, aux animaux élevés en captivité, aux plantes reproduites artificiellement, aux
spécimens destinés à la recherche scientifique et aux animaux et plantes faisant partie
d’exposition itinérante telle que les cirques.
Les zones humides abritent une faune et une flore d’une diversité inégalée. Elles jouent un
rôle essentiel pour l’écosystème et ont un impact sur les activités éco de la région, notamment
agricoles. Il faut un équilibre entre la protection de la faune et de la flore et les activités
économiques qui se sont développés autour. Une Convention sur les zones humides
d’importance internationale est signée en 71. La convention doit enrayer la disparition des
zones humides se trouvant sur le territoire d’un Etat, notamment celles présentant un caractère
d’importance internationale. Les Etats doivent identifier les zones humides d’importance
internationale et inscrire au moins un site sur la liste de ces zones établie par la convention.
Ex : en France, baie du mont st Michel, golfe du Morbihan, rives du lac Leman. Les Etats
s’engagent à protéger ces zones avec plan d’aménagement pour promouvoir l’utilisation
rationnelle de ces zones, création de réserves naturelles, formation de personnel. Chaque Etat
peut déterminer les mesures de protection qu’il souhaite (pas de garantie que le mécanisme
mis en place par l’Etat fonctionne).
3
Convention sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la
sécheresse en 94, notamment en Afrique. Près du quart de la surface émergée est constituée
de zones semi arides, menacées de désertification. La désertification est un phénomène
attribuable à la rupture progressive de l’équilibre écologique qui existe dans les zones semi
arides du monde et se caractérise par l’extension des zones où le sol s’est dégradé et où le
couvert végétal a disparu. Cela a des répercussions éco et sociale. Elle menace 900 millions
de personnes dans plus de 100 pays. Elle est responsable de l’insécurité alimentaire et du
phénomène de réfugié éco. L’objet de la convention est de trouver des solutions pour lutter
contre la dégradation des sols. Des lignes de conduite sont recommandées pour renforcer le
partenariat : rôle des CL, des ONG et des OI. Toutes les parties prenantes doivent travailler
ensemble.
Plusieurs principes ont été mis en avant pour encadrer les activités à risques pour éviter
qu’elles causent un dommage transfrontière significatif. Aucune CI ne règlemente ces
activités aujourd’hui mais un projet d’article a été adopté par la commission de DI en 98 sur
la prévention des dommages transfrontières résultant d’activités dangereuses. Concerne
des activités licites, comportant un risque de dommage transfrontière exceptionnel ou
supérieur à la normale. Sont visés les accidents industriels, la pollution par les hydrocarbures,
par les déchets et l’utilisation de l’énergie nucléaire.
Convention de Paris de 60 signée par 16 Etats européens sous l’égide de l’OCDE, complétée
en 63. Elle a une vocation régionale, concurrencée par la convention de Vienne de 63 dans le
cadre de l’Agence Internationale pour l’Energie Atomique qui a une vocation universelle. Le
but est d’assurer une réparation adéquate aux victimes des accidents nucléaires tout en évitant
d’entraver le développement de la production et des utilisations de l’énergie nucléaire à des
fins civiles. Responsabilité objective et exclusive de l’exploitant. Ce régime est très
avantageux pour les victimes qui n’ont pas à prouver qu’il y a eut faute à l’origine de
l’accident. En contrepartie, principe de limitation de la réparation financière et de délai
d’introduction des recours. L’exploitant doit s’assurer. Le minimum du montant d’assurance
selon la Convention de Vienne est de 5 millions de dollars. En cas d’accident nucléaire, cette
limitation poserait problème. Les Etats peuvent alors mettre en place un système
complémentaire de réparation.
C. Sûreté nucléaire
3
Convention de Vienne de 94 : responsabilité de l’Etat sous la juridiction duquel se trouve une
installation nucléaire en matière de sûreté. Les Etats doivent établir un cadre juridique pour
régir la sûreté : règlements de sûreté nationaux, inspection, sanction. Ils doivent désigner ou
créer un organisme de réglementation pour appliquer le dispositif de sûreté nucléaire et doter
cet organisme de pouvoirs et compétences.
Analyse des règles de l’OMC. Créée le 1er janvier 1995, c’est la plus grande réforme du
commerce international depuis la fin de la WWII. Jusqu’en 94, le système commercial
mondial était régi par un mécanisme provisoire, le GATT. En 44, les pays souhaitent créer des
nouvelles règles pour réguler le commerce international. Ils réunissent lors de la Conférence
de Bretton Woods où ils décident de créer 3 institutions internationales. Les 2 1ères sont la
Banque Mondial et le Fonds Monétaire international. Ils souhaitent également créer
l’organisation mondiale du commerce. Elle serait une institution spécialisée des NU qui
s’intéresserait aux règles du CI mais aussi des questions d’emploi, d’investissement et de
service. Avant la fin des négociations, 23 des 50 Etats décident en 46 de négocier la réduction
et la consolidation des tarifs douaniers. Ils veulent la libéralisation du commerce. Ils veulent
adopter un accord provisoire en attendant. Ils négocient le GATT qui comprend 45 000
concessions tarifaires portant sur 1/5ème du CI. En plus, des principes fondamentaux sont
inclus. Il entre en vigueur en janvier 48. La Charte de l’OIC est toujours en cours de
négociation. Elle est acceptée lors de la conférence des NU à La Havane. Mais i le texte est
adopté à l’échelle internationale, la ratification s’avère problématique. Le refus du Congrès
américain enterre le système. L’OIC était pourtant soutenu par les américains. Mais pour le
Congrès, il est trop tôt pour libéraliser les échanges. Malgré son caractère provisoire, le
GATT est resté le seul instrument international en cette matière jusqu’en 1995. Pendant 47
ans, le GATT est le cadre juridique du CI et il permet une expansion des échanges mondiaux.
Le commerce s’accroît plus vite que la production (effet positif de la libéralisation du
commerce pour les Etats). Le système montre ses limites dans les années 70 et 80. Les Etats
mettent en place de nouvelles formes de protection et refusent la concurrence mondiale. Les
gouvernements négocient des accords bilatéraux de partage de marchés, ce qui est contraire
au GATT et développent les subventions, notamment dans le domaine agricole. Les notions
d’économie globale, de mondialisation des échanges apparaissent. Le commerce des services
et de plus en pus important. Mais il n’est pas réglementé par le GATT. Les Etats décident
alors de réviser le système dans le cadre de l’Uruguay Round de 86 à 94. Les résultats sont
significatifs : ils permettent une refonte complète du droit du CI avec au centre du nouveau
système la création de l’OMC. Cette 3ème OI voit le jour en 95.
6 parties dans le cadre de l’Uruguay Round : un accord cadre qui institue l’OMC, 3 accords
régissant un domaine d’échanges (marchandises : accord général sur les tarifs douaniers et le
commerce (GATT), services : accord général sur le commerce des services (AGCS ou
GATS), propriété intellectuelle : accord sur les aspects des droits de propriété
intellectuelle qui touchent au commerce, texte instituant le règlement des différends et
documents sur la politique commerciale des gouvernements.
3
I. Principe du commerce sans discrimination
Réduction des droits de douane, interdiction ou contrôle des quotas… Par voie de négociation,
le but est de lever les obstacles au commerce. Dans le système du GATT, 8 séries de
négociation étaient axées sur l’abaissement des taux des droits applicables aux marchandises
importées. L’OMC prévoit des règles particulières pour les pays en développement pour
éviter une libéralisation trop brutale. Ils ont un délai plus long pour mettre en œuvre les règles
négociées.
Elle soutient l’investissement. L’Etat s’engage à ne pas changer sa législation dans tel ou tel
secteur. Cela permet aux entreprises étrangères d’investir. Les Etats s’engagent à plus de
transparence sur leur législation nationale, à assurer son accès au public et surtout à ouvrir
leur marché à la concurrence, à appliquer à certains marchés les règles de base de l’OMC.
Lorsqu’un Etat accepte d’ouvrir un marché, il consolide un engagement et le principe est de
ne pas revenir sur celui-ci. Un Etat peut modifier ses engagements mais il doit d’abord
négocier avec ses partenaires et peut être amené à compenser ses partenaires pour la perte
commerciale.
L’OMC créé des règles pour garantir une concurrence loyale. Règles de non discrimination,
d’interdiction du dumping (exportation à des prix inférieurs au coût pour gagner un marché),
d’encadrement des subventions. L’accord sur les marchés publics étend ses règles à ceux-ci.
3
L’OMC prend des mesures pour contribuer au développement, pour faciliter l’accès au
marché pour les économies les moins avancées. Enfin, le programme de DOA pour le
développement prend en compte les considérations des PED quant aux difficultés auxquelles
ils se heurtent pour mettre en œuvre les règles de l’Uruguay Round.
La procédure est claire et efficace. C’est l’organe de règlement des différends qui est
responsable en la matière, composé de tous les membres de l’OMC :
− la 1ère étape consiste en des consultations et médiation. Les parties au différend doivent
discuter entre elles pour essayer d’arriver à un arrangement. Si cela n’aboutit pas le
DG peut intervenir comme médiateur
− au-delà de cette période de 60 jours maximum, la 2ème étape consiste à établir un
groupe spécial que pays demandeur peut l’exiger. C’est un groupe composé d’experts
chargés d’examiner l’affaire. Le pays incriminé peut empêcher une fois la création
d’un groupe spécial, mais lors d’une 2nde réunion, il est obligé de l’accepter. Cette
phase s’étend sur 45 jours maximum
− la 3ème phase porte sur l’examen du différend par le groupe et s’achève par la
présentation du rapport aux parties. Cette phase peut durer 6 mois. Les parties peuvent
contester les conclusions et exiger une révision du rapport. Le groupe spécial a 3
semaines pour répondre et présenter le rapport final aux membres de l’OMC. Le
rapport contient une conclusion : la mesure est elle contraire ? Si oui, le groupe doit
recommander la mesure à prendre pour mettre fin à la violation du droit. L’organe de
règlement des différends dans les 60 jours adopte le rapport qui devient une décision,
sauf s’il y a appel. Dans ce cas, la présentation du rapport d’appel a lieu dans les trois
mois et le rapport est adopté par l’organe des différends un mois plus tard. C’est une
procédure assez courte (1 an sans appel, 1 ans et 4 mois avec appel).
Si un Etat refuse d’appliquer les conclusions du rapport, les Etats victimes peuvent adopter
des contre mesures.
Le système de l’OMC n’est pas en contradiction avec les systèmes commerciaux régionaux et
la conclusion de tels accords est acceptée au titre d’exception sous certaines conditions.
Section 1 : le FMI
4
mettre ses ressources à la disposition des pays confrontés à des difficultés de balance des
paiements.
Prévient les crises éco et financières et leurs conséquences sociales. L’un des buts du FMI est
d’aider les pays membres à appliquer des pratiques pour parvenir à cette stabilité éco. Pour la
soutenir, application de politiques macroéconomiques identifiées, notamment des politiques
budgétaires, de change, créer des institutions solides, disposer d’outils statistiques de haute
qualité et pratiquer la bonne gestion publique.
Un Etat membre accepte le contrôle du FMI sur les politiques éco au niveau régional,
mondial. Le FMI offre une assistance technique pour aider ses membres à formuler et
exécuter des politiques éco saines. Il peut fournir une aide financière à certains Etats pour la
mise en œuvre de programmes éco, nécessaires pour promouvoir la stabilité, la croissance et
rétablir la confiance.
Pour acheter ou vendre un produit à l’étranger, il faut résoudre le problème de l’échange des
monnaies. Chaque monnaie a une valeur par rapport aux autres monnaies, c’est le taux de
change. L’une des missions du FMI est d’encadrer les politiques des Etats en matière de taux
de change et de convertibilité des monnaies.
Plusieurs systèmes se sont succédés.
A. Système de l’étalon or
Il est maintenu jusqu’en 1922. L’or est un étalon car il possède plusieurs
caractéristiques essentielles : il est rare et sa quantité totale est stable dans le temps, il est
considéré comme durable, fongible et facilement identifiable. Pour ces raisons, les Etats ont
décidé de mettre en place le système de l’étalon or au cours du 19 ème siècle. Il résulte d’une
situation de fait, les Etats définissent leur monnaie nationale par un poids d’or. Rapidement, la
GB, puissance éco du 19ème et qui développe le commerce avec les pays de son empire impose
la parité de sa livre avec l’or. La monnaie de référence devient la livre, système du sterling
standard. Les EU réagissent en adoptant le Gold Standing Act qui rattache le dollar à l’or de
manière exclusive et durable. L’once d’or vaut 20 dollars et par rapport à cette définition,
toutes les monnaies étrangères se basent sur le dollar. Ce système fonctionne jusqu’en 1914 et
une multiplication des échanges internationaux a lieu. Mais le système était basé sur l’activité
de la puissance dominante, la GB. Il était dépendant de sa bonne santé. La WWI provoque des
désordres monétaires dans les pays européens. Les Etats ne peuvent revenir à ce système. Un
nouveau système voit le jour.
Ce système ne rétablit pas l’étalon or mais met en place le change or. Les taux de change sont
définis par rapport à l’or. Le système ne fonctionne pas. Les Etats créent des systèmes
régionaux autour de la livre, du dollar, du mark, du yen.
4
Les Etats négocient des règles en matière éco. Ils veulent éviter les désordres de l’E2G,
stabiliser les changes et créer des conditions favorables à une croissance harmonieuse des
échanges. Selon la GB (Keynes) et les EU, il faut un système de change fixe et un organisme
international chargé de prêter de l’argent aux Etats qui en ont besoin. Mais Keynes veut un
système supranational, éliminant l’or, ne donnant pas de privilège à une monnaie nationale.
Les américains refusent tout système supranational, ils veulent que le dollar soit la seule
monnaie convertible en or. Le dollar semblait fort et stable. La thèse américaine l’emporte.
Avec ce système, chaque Etat doit définir sa monnaie soit en dollar soit en or. Les pays étaient
dépendants de l’éco américaine et de la confiance dans le dollar. En 71, Nixon annonce la fin
de ce système.
D. Système actuel
Le régime actuel repose sur le choix des Etats en matière de régime de change. L’Etat notifie
au FMI le régime de change qu’il entend appliquer. Le FMI contrôle le système monétaire
international pour en assurer le fonctionnement effectif. Il exerce une surveillance sur les
politiques de change des Etats membres. Les Etats transmettent au FMI les informations
nécessaires à cette surveillance. Les Etats membres ont accepté certaines obligations comme
le non recours à des pratiques monétaires discriminatoires et la coopération entre Etats afin
d’éviter les crises monétaires internationales.
En 69, un instrument de réserve internationale est créé par le FMI. Proportionnel à la quote
part des Etats au FMI. Une unité de compte internationale est créée au FMI et à certains
organismes internationaux. A l’origine, un DTS était l’équivalent d’un dollar. Aujourd’hui, la
valeur du DTS est déterminée par rapport à un panier de monnaie comprenant le dollar,
l’euro, la livre sterling et le yen. Chaque jour, la valeur DTS exacte est affichée. Un DTS est
environ égal à 1,2 euro. Cette unité est valable pour certaines OI et conventions
internationales.
La BM a été créée le 27 décembre 45. C’est la 3ème institution née de la Conférence de Bretton
Woods. Elle portait le nom de Banque Internationale pour le Reconstruction et le
Développement. Elle avait été créée pour aider l’Europe et le Japon dans leur effort de
reconstruction au lendemain de la WWII. Le second objectif de cette banque est d’encourager
la croissance éco des PED. Dès 46, l’accent est mis sur la reconstruction. Le 1 er prêt est
accordé à la France pour un montant de 250 millions de dollars, c’est le plus gros prêt réalisé
par la BM. Le retard éco rattrapé, la BM s’est intéressée aux PED exclusivement avec une
action envers les anciennes démocraties socialistes d’Europe de l’Est. Dans cette assistance
aux PED, la BM mène des actions relatives au soutien des politiques d’éducation, agricoles et
industrielles. Elle accorde des prêts aux PED, plus particulièrement aux pays les moins
avancés pour soutenir des projets qui sont soit à dimension sociale soit économique. En
échange, elle recommande que les Etats bénéficiaires mettent en œuvre des politiques
d’ajustements structurels pour réaliser certains objectifs comme limiter la corruption,
maintenir un équilibre budgétaire ou faciliter l’émergence de la démocratie. La BM a un rôle
critiqué par certaines OI et par les courants alter mondialistes. La principale critique est d’être
une institution influencée par la vision américaine de l’éco et des RI. L’autre critique est
qu’elle fonctionnerait selon des principes néo libéraux qui place le marché au sein de
4
l’organisation éco et qui serait favorable à une libéralisation sauvage de certains secteurs et
cette vision ne correspondrait pas aux besoins des PED. Les guerres, la pauvreté viennent
limiter l’efficacité des solutions imposées. La BM est critiquée par les libéraux car elle coûte
cher et son rôle est essentiellement politique sans véritable moyen de contrôle. Les libéraux
considèrent qu’elle justifie une ingérence dans les affaires éco des pays. Comme l’OMC, elle
a beaucoup de détracteurs. Face à ces critiques, elle a développé de nouvelles politiques : lutte
contre la pauvreté, soutien de l’environnement, lutte contre les maladies comme le sida. Au-
delà de l’action éco, elle développe donc un volet social.
La prise de conscience de développer une telle coopération est née des atrocités commises
pendant la WWI avec les nouvelles techniques militaires, l’utilisation massive d’armes
chimiques. Il fallait mettre la guerre hors la loi et coopérer pour limiter certaines catégories
d’armes et contrôler les armes non interdites. Depuis 1928, les Etats renoncent à la guerre
comme moyen de règlement des différends et la guerre devrait d’après les textes être limitée à
certaines hypothèses. Parallèlement, les Etats commencent à réfléchir à l’interdiction de
certaines catégories d’armes. Peu de progrès sont réalisés entre les deux guerres. Après la
WWII, le monde se trouve divisé en deux. La rivalité entre les Eu et l’URSS génère une série
de conflits régionaux et aucune avancée n’a lieu. Les Etats ne sont pas dans une logique de
désarmement au contraire. Avec la fin de la WWII, beaucoup de dossiers trouvent le soutien
des institutions internationales et des Etats. Des normes sont adoptées pour encadrer la
prolifération des armes.
Depuis le 11 septembre, vision sécuritaire des RI et les EU veulent durcir les règles pour
éviter que des technologies tombent entre les mains d’Etats ou de groupes terroristes. Cette
question touche la sécurité des Etats et l’éco des Etats. Double visage de cette question. Ce
sont des biens qui ont un double usage : civil et militaire, donc trouver un cadre à ces
questions est très difficile.
Il s’agit des biens et des technologies. Le DI s’est d’abord intéressé aux armes de destruction
massive.
4
Ce sont des armes développées pour détruire à une large échelle des vies humaines ou des
installations civiles ou militaires. Le terme est utilisé la 1ère fois en 1937 lors d’un test de
destruction d’une zone. Le village de Guernica est rayé de la carte. L’objectif du
bombardement était d’évaluer le potentiel de l’armée nazie.
Pas de définition juridique du terme d’ADM mais on reconnaît qu’il en existe 3 (NPC) :
armes nucléaires, biologiques et chimiques.
I. Armes nucléaires
Elles sont dérivées de l’énergie atomique et il existe deux types d’armes nucléaires en
fonction de la méthode utilisée : division des atomes lourds comme l’uranium et le plutonium
(bombe A) et fusion d’atomes légers (bombe H). les EU durant la WWII développe la 1 ère
bombe nucléaire dans le cadre du projet Manhattan, basé sur une lettre envoyée par Einstein
au président Roosevelt sur les avancées scientifiques allemandes, mettant en garde les EU sur
cette arme redoutable. La 1ère explosion se produit en juillet 45 au Nouveau Mexique et la 1ère
bombe frappe Hiroshima en août 45 puis Nagasaki.
En 49, la Russie a la bombe, la GB en 52, la France en 60, la Chine en 64, l’Inde en 74. Deux
autres détenteurs : Israël depuis 79 et le Pakistan depuis 98.
La Communauté internationale a cherché à limiter l’utilisation des armes nucléaires et le DI
règlemente le nucléaire sous l’angle de l’interdiction des explosions et tests et la non
prolifération.
En 63, est signé le traité d’interdiction partielle des essais nucléaires. L’objectif est
d’interdire les essais dans l’atmosphère, l’espace extra atmosphérique et espace maritime.
Mais les essais souterrains sont autorisés dès lors qu’ils ne causent pas de retombée
radioactive sur le territoire d’autres Etats. Cette faille a permis à des pays de poursuivre une
politique nucléaire. De toute façon, le texte soutenu par les EU et l’URSS n’avait pas été
ratifié par la Chine et la France. De plus, le texte ne contient aucune mesure de vérification ou
de mesure en matière de non respect, de règlement des différends. C’est un régime très limité.
Mais c’est le 1er pas vers une interdiction complète. Un traité plus strict : traité d’interdiction
complète des essais nucléaires qui est signé le 24 septembre 96 pour compléter le régime
existant et interdire toute explosion dans tout environnement. Les Etats doivent prévenir tout
essai nucléaire qui aurait lieu sur leur territoire. Ils doivent éviter d’encourager d’autres Etats
à procéder à des essais nucléaires. Le traité offre un mécanisme pour assurer la mise en œuvre
de l’interdiction des effets nucléaires à travers la création d’une OI, l’organisation du traité
d’interdiction complète des essais nucléaires, la CTBTO. Elle a été établie à Vienne pour
mettre en œuvre les obligations du traité et contrôler son application par les parties. Elle
dispose d’un secrétariat technique pour cela.
Les Etats s’engagent à prendre des mesures nationales pour mettre en place une autorité
nationale, point de contact avec l’OI. Le traité met en place un mécanisme de vérification qui
sera le plus performant en DI. C’est un système de contrôle international composé de 321
stations de contrôles et de 16 laboratoires. Il repère depuis la Terre ou l’espace une explosion
nucléaire. Il prévoit aussi des mesures de consultation en cas de doute et des inspections sur
site. En cas de non respect des obligations du traité, une procédure est prévue puisque l’OI
doit demander à l’Etat de se conformer aux exigences du traité. Si l’Etat refuse, l’OI peut
recommander aux autres Etats d’adopter des mesures collectives comme des embargos.
4
L’organisation peut aussi porter le différend à la connaissance des NU. Par contre, en aucun
cas, un Etat ne peut être exclu du traité pour permettre de maintenir le dialogue.
Un mécanisme de règlement des différends est prévu par l’intermédiaire de la CTBTO.
Ce n’est pas encore entré en vigueur mais le centre de contrôle international se met en place et
en 98, il a pu détecter des tests menés par l’Inde et le Pakistan.
Mais le nucléaire est une technologie a un double usage. Il existe des utilisations pacifiques
du nucléaire. Comment les assurer sans compromettre la sécurité internationale ? L’équilibre
s’opère dans le cadre du principe de non prolifération.
En 53, Eisenhower propose un plan aux NU pour mettre en place une agence internationale
chargé de la promotion des utilisations civiles de l’énergie nucléaires. Sur la base de cette
proposition, les statuts de l’Agence Internationale pour l’Energie Atomique sont adoptés
en 56. L’un des rôles majeurs de l’AIEA est de contrôler l’application du traité de non
prolifération nucléaire.
Le traité de non prolifération a été conclu le 1 er juillet 68. Il représente le résultat d’un
compromis entre les Etats détenteurs de l’arme nucléaire et les Etats non détenteurs. Les 1ers
s’engagent à soutenir la coopération internationale autour des utilisations pacifiques des
énergies nucléaires et les 2nds s’engagent à utiliser l’énergie nucléaire à des fins
exclusivement pacifiques. Les 5 Etats détenteurs : Chine, France, Russie, GB et EU.
Principe de non prolifération nucléaire : les Etats détenteurs s’engagent à ne pas transférer de
technologies nucléaires militaires à des Etats non détenteurs et à ne pas soutenir de projet de
développement d’arme nucléaire. Les Etats non détenteur ne doivent pas rechercher à
développer l’arme nucléaire.
Droit inaliénable d’utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques. Ce droit s’applique à tous
les Etats sans discrimination et suppose une coopération internationale pour faciliter les
échanges d’équipement, de matériel, d’information scientifique concernant les utilisations
pacifiques de l’énergie nucléaire.
Principe du désarmement : les Etats doivent poursuivre la négociation de traités
internationaux relatifs au désarmement nucléaire.
Le traité organise également un système de mise en œuvre et de vérification, mis en œuvre par
l’AIEA, responsable du contrôle de l’obligation de non prolifération. C’est l’unique traité
multilatéral en matière de désarmement conclu par les 5 puissances nucléaires. 189 Etats
parties. Parmi les Etats n’ayant pas ratifié, se trouvent trois pays détenteurs de l’arme
nucléaire : l’Inde, Israël et le Pakistan. Ce traité a été critiqué quand la Corée du Nord a dit
vouloir développer l’arme alors qu’elle a bénéficié du traité.
L’AIEA a pour but de promouvoir les utilisations pacifiques de l’énergie atomique. Son but
est de contrôler les biens et technologies qui sont nécessaires mais qui en même temps
représentent une menace. Elle a mis en place un cadre international qui permet aux Etats de
s’engager sur une base volontaire pour que l’Agence organise le contrôle de leurs activités. Ils
sont invités à passer des accords de garantie bilatéraux conclus entre l’Etat et l’AIEA.
L’accord permettait à l’AIEA de contrôler uniquement les activités déclarées par les Etats.
Puis à la suite de la découverte du programme nucléaire secret irakien, à la difficulté de
4
coopérer avec la Corée, l’AIEA a réagi en proposant aux Etats de signer un protocole
permettant contrôler les activités non déclarées. Ces accords présentent tous les mêmes
principes juridiques : les Etats sont invités à mettre en place un système de comptabilité pour
évaluer les activités nucléaires civiles qui seront contrôlées, les Etats doivent fournir des
informations. Lorsque l’Etat conclut un accord, il doit déclarer la nature de ses activités
(rapport initial). Il fournit d’autres informations lorsque l’AIEA le réclame. L’AIEA peut
exercer des inspections dans l’Etat : de routine (installations, laboratoires ne violant pas
l’obligation d’utilisation pacifique) ou spéciale (en cas de doute relatif à la violation des
règles imposées par le traité). L’Etat est obligé d’autoriser l’accès des installations aux
inspecteurs de l’AIEA. Enfin, il est fortement recommandé lors de la conclusion de l’accord
de garantir d’inclure des règles en matière de transferts internationaux de techniques. Si un
Etat refuse de respecter l’accord, l’AIEA peut prendre des mesures (de la recommandation à
la saisine du CS). Les accords fonctionnent mais les Etats fournisseurs ont voulu les
compléter par des règles spéciales.
3. Les mécanismes mis en place par les Etats dits fournisseur d’équipements
nucléaires.
Il existe deux mécanismes de contrôle des exportations. Le 1 er est mis en place par le comité
Zangger créé en 71, composé des fournisseurs d’équipement nucléaire. Il comprend 35 Etats.
Le but est d’organiser un mécanisme de contrôle des exportations de matériel fissible et de
renforcer les obligations du traité de non prolifération. Il a adopté des directives et une liste de
matériel à contrôler. Lorsqu’un bien se trouve sur la liste, un Etat membre du groupe doit
préalablement à toute exportation s’assurer que le matériel ne va pas être utilisé à des fins
militaires. Lorsque le matériel figure sur la liste, l’Etat doit s’assurer que son exportation est
conditionnée par l’acceptation par le destinataire des règles de contrôle de l’AIEA. L’Etat
importateur doit assurer l’Etat exportateur que le matériel ne sera pas réexporté vers un Etat
non détenteur de l’arme nucléaire et non partie au traité de non prolifération. Les Etats
s’engagent à introduire les principes dans leur droit national.
Le 2nd mécanisme a été créé en 74, le Groupe des fournisseurs nucléaires, à la suite de la 1ère
explosion nucléaire de l’Inde jusqu’alors non détenteur de l’arme. Ce groupe s’est doté de
directives visant à poser des principes en matière de transfert nucléaire et des listes d’éléments
à contrôler. 45 Etats y participent. Il ne s’intéresse pas uniquement au matériel fissible mais
touche tout élément permettant de créer une arme mais aussi tous les biens et technologies qui
permettent indirectement de mettre au point l’arme nucléaire. C’est un contrôle plus large que
celui du comité. Le principe est que les fournisseurs doivent interdire tout transfert lorsqu’il y
a un risque de détournement pour concevoir une arme. Lorsqu’il n’y a pas de risque, les Etats
doivent s’assurer que le matériel est exporté sous protection. L’administration doit fournir une
licence pour le transfert avec indication du lieu de transfert, l’objet du transfert, l’identité de
l’importateur. Les exportateurs doivent introduire une clause de non réexportation. Il ne s’agit
pas de conventions internationales mais d’engagement sur la base d’accords concertés. Les
Etats informent régulièrement les autres membres du groupe de l’application des directives.
Les armes biologiques utilisent des agents biologiques destinés à causer la mort ou des
maladies qui touchent les hommes, les animaux ou les végétaux. Elles utilisent des toxines ou
des virus. La guerre biologique existe depuis l’Antiquité : lancement de carcasses d’animaux
pour développer des maladies en territoire ennemi. Les armes se sont modernisées. Leur
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utilisation internationale n’a pas été aussi répandue que celle des armes chimiques qui
utilisent des agents chimiques et qui sont destinées à causer la mort ou la maladie des
humains, des animaux ou des végétaux. La 1ère grande utilisation date de 1915 : l’armée
allemande a utilisé massivement ces armes ce qui a conduit après la guerre à une
condamnation de ces armes par la communauté internationale qui voulait les bannir. Un texte
interdit ces deux types d’armes : le Protocole de Genève, complété par la suite par deux
conventions et par un mécanisme de contrôle des exportations.
A. Le Protocole de Genève
Elle date de 72. Elle fait suite à la décision des EU de détruire leur stock d’armes biologiques.
L’URSS accepte alors de négocier. En échange, elle demande des négociations sur les armes
chimiques. Les EU acceptent. Ce traité est plus complet que le protocole. Il interdit aux Etats
d’utiliser les armes biologiques mais aussi de les produire, stocker et vendre de telles armes.
L’interdiction est complète. Il s’engage à détruire leur stock d’armes bio et de les convertir
pour servir à des fins pacifiques. Les Etats acceptent aussi le principe de non prolifération
(contrôle de l’exportation et de l’importation). Le texte garantit aux Etats le droit d’utiliser le
matériel, la technologie concernant le biologique à des fins pacifiques. Le traité prévoit une
assistance internationale lorsqu’un Etat est exposé à un danger bio suite à une violation de la
convention. Le traité organisa également des mesures de mise en œuvre : les Etats doivent
transposer les obligations, se consulter, coopérer, se faire confiance par l’échange
d’informations. Il manque un mécanisme de vérification. Depuis l’entrée en vigueur de la
convention, certains Etats en ont invoqué la violation. Ainsi, les Eu ont accusé l’URSS
d’expérimenter en Sibérie des armes biologiques.
Il est signé en 93. Les principes posés sont proches de ceux de la convention sur les armes
biologiques. Les Etats doivent détruire leur stock, mettre en place une politique de non
prolifération. Tout Etat peut utiliser le chimique à des fins pacifiques, cela implique une
coopération internationale. La Convention organise une coopération lorsqu’un Etat est
victime. L’organisation pour l’interdiction des armes chimiques a été créée en 97 pour
mettre en œuvre les obligations découlant de la convention. L’OI peut mettre en place des
équipes d’inspection planifiée ou surprise ou en cas de doute sur le respect de la convention.
En cas de violation, l’organisation peut adopter des sanctions mais ne peut exclure un Etat et
elle peut porter le problème à la connaissance de l’AG ou du CS.
D. Groupe Australie
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Il a été créé en 1985 sur proposition de l’Australie après la preuve de l’utilisation par l’Irak
d’armes chimiques. Il vise à contrôler l’importation et l’exportation de matériel chimique pour
s’assurer que le matériel n’est pas détourné à des fins militaires. 40 pays ont rejoint ce groupe.
Ils acceptent d’appliquer des directives, une liste définit les biens contrôlés. Interdiction de
transfert en cas de risque significatif pour la paix et la sécurité internationales. En l’absence
de risque, l’exportation d’un équipement ou d’un bien sur la liste peut être exporté à condition
d’insérer une clause de non réexportation et même si un produit n’existe pas sur la liste mais
qu’il existe des risques, un Etat peut en interdire le transfert. Ce sont des engagements
politiques mais les Etats se sont engagés à appliquer ces mesures à l’échelle nationale et à
échanger régulièrement des informations sur l’application de ces directives.
La question des missiles est liée à la question des ADM. Il fallait des mesures internationales
sur cette question. Les technologies missiles comprennent les avions, les systèmes aériens
avec ou sans pilote. La technologie missile a été développée pendant la WWII par Von Braun.
Il a mis au point un missile capable de toucher Londres, le missile V2. C’est la base des
technologies de lanceur. Pas de différence entre un missile et un lanceur. Avec la conquête de
l’espace, la portée des missiles a été modifiée. Les Etats ont compris l’intérêt de contrôler ces
technologies mais il n’y a pas de convention internationale en matière de technologie missile.
Les Etats coopèrent dans le cadre d’un régime de contrôle des exportations et cherchent à le
compléter par un régime plus large.
En 1987, quelques Etats ont décidé de créer un groupe informel, le Missile Technology
Control Regim. Il a pour objectif de contrôler les transferts de toute technologie capable de
mettre au point un missile porteur d’ADM. Le régime s’appuie sur des directives et une liste
d’équipements et de technologies à contrôler. La 1ère catégorie concerne les systèmes de fusée
et drones qui sont capables de transporter une charge utile de 500 kg sur une distance de 300
km minimum. La 2nde comprend les systèmes de fusée et de drones qui sont capables de
transporter une charge utile sur une distance de 300km ainsi que les composants liés au
système de propulsion et tous les équipements nécessaires ou lancement ou contrôle du
missile.
Lorsqu’un élément figure sur l’une des listes et qu’il y a un risque d’utilisation de cet élément
combiné à une ADM, l’Etat doit interdire le transfert. Pour la catégorie 1, ceux sont les plus
dangereux donc même en l’absence de risque, leur exportation doit en principe être refusée.
Les directives permettent d’évaluer le risque en fonction des pays. Les Etats s’engagent à
adopter des mesures nationales et à échanger des informations. Aujourd’hui, seuls 34 pays
sont parties au régime. Or, d’autres Etats ont la technologie missile.
L’adoption d’un traité n’est pas à l’ordre du jour mais les Etats ont accepté un code de
conduite.
§2 Code de conduite
Depuis 98, les Etats s’interrogent sur le moyen de compléter le MTCR. Le 25 novembre 2002
a été signé le code de conduite de La Haye contre la prolifération des missiles balistiques.
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Aujourd’hui, 120 Etats y participent. C’est un simple document de nature politique. Il ne traite
que des missiles balistiques. Les Etats s’engagent à respecter 5 principes de base : renforcer
les règles existantes et adhérer aux règles existantes en matière de désarmement, de contrôle ;
réaffirmation du droit d’utilisation pacifique de l’espace extra atmosphérique ; libre utilisation
de l’espace sans contribuer à la prolifération des missiles balistiques capables de transporter
des ADM ; de pas détourner un programme de lanceur vers un programme de missile
balistique ; nécessité d’adopter des mesures de transparence sur les missiles et les lanceurs
spatiaux.
Le code pose 5 mesures de mise en œuvre : le respect des traités sur l’espace extra
atmosphérique, la prévention de la prolifération des missiles capables de transporter des
ADM, le contrôle des missiles balistiques capables de transporter des ADM, la diligence en
matière d’aide aux pays dans le développement des programmes de lanceurs spatiaux et la
non assistance aux pays qui souhaitent mettre au point des missiles balistiques capables de
transporter des ADM.
Enfin, il propose des mesures en matière de transparence et de confiance mutuelle. Les Etats
doivent faire une déclaration annuelle sur leur politique en matière de missiles et lanceurs,
fournir une information annuelle sur le nombre de missiles et lanceurs développés pendant
l’année et sur une base volontaire, ils peuvent inviter des observateurs sur les sites de
lancement.
Il est impossible d’interdire toutes les catégories d’armes. C’est contraire au principe de
l’article 51 de la charte de l’ONU (légitime défense), au principe de souveraineté des Etats
(article 2 de la Charte). Les pays peuvent maintenir une activité relative aux armes soit afin de
défendre leur territoire ou de développer leur éco. Ils peuvent acheter des armes dès lors
qu’elles ne sont pas interdites par le droit. Ce sont des armes conventionnelles. Mais leur
circulation libre est une menace. Elles déstabilisent les conflits, affectent le développement
éco et social des Etats, représentent un danger en matière de criminalité (trafic illicite). Les
biens et technologies à double usage présentent les mêmes risques. Aujourd’hui, tout peut
avoir ce caractère. Le risque est d’utiliser les règles du commerce international des biens qui
sont a priori civils pour les transformer en biens militaires. Aujourd’hui, ces biens sont
considérés comme les plus dangereux car ils sont très difficiles à contrôler.
C’est une 1ère tentative de contrôle de ces armes à l’échelle internationale. En 1924, la SDN a
décidé de publier un annuaire contenant des informations sur les forces armées des Etats pour
lutter contre le commerce illégal des armes. Après la WWII, plusieurs Etats ont demandé aux
NU de créer des registres d’armes mais c’est bloqué par la GF. Il faut attendre les années 90.
Le registre est créé le 9 décembre 91. Il comprend 7 catégories d’armes conventionnelles : les
chars de combat, les véhicules de combat blindés, les systèmes d’artillerie à large calibre, les
aéronefs de combat avec ou sans pilote, les hélicoptères de combat, les navires de combat et
les missiles et systèmes de missile. Le SG des NU a la responsabilité de tenir à jour le registre
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sur une base universelle et non discriminatoire sur la base de déclarations des Etats. Les Etats
doivent informer le SG de tout équipement importé ou exporté. Pour chaque transfert, ils
doivent indiquer l’Etat d’importation ou d’exportation. Le problème touche au fait que les
déclarations ne concernent que les systèmes complets (pas les sous systèmes ou pièces
détachées) et il manque les capacités technologiques des Etats.
Dès 1950, certains Etats ont décidé de mettre en place un système de contrôle du potentiel
militaire des Etats à la fois sous l’angle des armes conventionnelles et des biens à double
usage. Il s’intéresse exclusivement à leur transfert. C’est le COCOM, coordinating committee
for multilateral export control. Ce n’était pas une OI. Il devient vite l’instrument de pays
occidentaux contre les pays communistes. Il cesse d’exister en 94. Les Etats ont décidé de
mettre en place un nouveau régime créé en 95 dans le cadre de l’arrangement de Wassenaar. Il
met en place un système de contrôle de l’exportation d’armes conventionnelles et des biens à
double usage : la munitions list et la dual use goods and technologies list. Pour exporter un tel
produit, il faut une licence. Celle-ci est refusée en cas de risque en matière de sécurité. Dès
lors qu’un composant d’un tel bien est vendu, il est soumis au contrôle. Il faut trouver un
équilibre avec le commerce international.
§2 Régimes spéciaux
Ces armes représentent les armes majoritairement utilisées dans les conflits, notamment
régionaux. Depuis juillet 2001, un programme international existe, créé par les NU pour lutter
contre le trafic illicite de ces armes. Les Etats membres des Nu acceptent de prendre certaines
mesures afin de lutter contre. Ils doivent adopter des règles à l’échelle nationale pour
contrôler le trafic de ces armes et prévenir le trafic illicite. Ils doivent criminaliser le trafic
illicite de ces armes et désigner ou établir un point de contact national, responsable pour
mettre en oeuvre le programme d’action des NU. Ils doivent coopérer.
C. Mines antipersonnel
Elles sont contraires au droit international humanitaire. Toute action touchant aussi bien civils
que militaires est interdite. Leur effet se produit encore bien après la fin des conflits. Le 18
septembre 97, la convention contre ces mines a été adoptée. Elle s’applique aux mines
conçues pour tuer ou blesser des personnes. Sont exclues les mines anti-tanks. Lorsqu’elle est
à double usage, elle entre dans le champ d’application du texte. Les Etats s’engagent à ne
5
jamais en utiliser, produire, stocker, encourager l’acquisition. Ils doivent détruire leur stock
existant et les mines ayant déjà été posées. Il est interdit d’exporter ou importer de telles
mines. Les Etats se réunissent régulièrement pour discuter de toute question. Le mécanisme
de vérification est léger. Lorsqu’il existe des doutes, un Etat peut adresser à un autre une
demande de clarification et l’Etat a 28 jours pour répondre. Si le doute persiste, une
commission de vérification des faits peut être mise en place qui publiera un rapport. En cas de
violation de la convention, la réunion des Etats parties adressera à l’Etat une demande de mise
en conformité à la Convention.
I. Zones terrestres
A. L’antarctique
Il devient un enjeu de la sécurité. EU et URSS voulaient établir des bases militaires capables
de lancer des ADM. Techniquement, c’est impossible. Ces projets ont été abandonnés et
l’URSS a proposé un projet d’interdiction d’utilisation militaire du fond des mers. Le traité
signé en 71 est un compromis avec les EU. Il concerne l’interdiction de placer des armes
nucléaires et d’autres ADM sur le fond des mers et dans le sous sol. La Convention de
Montego Bay n’est pas encore adoptée donc la délimitation n’est pas claire. Les Etats ont
décidé que le traité serait applicable à partir de la limite externe de la mer territoriale.
L’adoption du traité n’avait aucune influence sur les négociations sur le droit de la mer. Les
limites pourraient être différentes.
Un mécanisme de vérification est prévu : les Etats peuvent envoyer des observateurs pour
vérifier l’application du traité ; en cas de doute, ils doivent coopérer.
5
scientifique marine. L’Autorité des fonds marins a des compétences peu détaillées sur cette
question.
C’est une zone créée par un traité prévoyant l’absence complète d’arme nucléaire dans la zone
et la mise en place d’un système international de vérification et contrôle. Il en existe 4.
5
Seconde partie : Cadre juridique des relations internationales
1. Principe général
Le comportement de tout organe de l’Etat est considéré comme un fait de l’Etat que cet
organe exerce des fonctions législatives, exécutives, judiciaires ou autres, quelque soit la
position qu’il occupe dans l’organisation de l’Etat et quelque soit sa nature en tant qu’organe
du gouvernement central ou d’une CL de l’Etat. La responsabilité internationale ne se limite
donc pas aux organes du gouvernement central. Il n’y a aucune distinction de principe antre
les faits des supérieurs hiérarchiques et ceux des subordonnées à conditions qu’ils agissent en
qualité officielle. Peu importe que l’entité en cause fasse partie d’un Etat fédéral. Cela
concerne aussi bien une personne physique que morale. Dans l’affaire Caire de 1929, la
Commission des réclamations France Mexique a exclut la responsabilité lorsque l’acte n’a
aucun rapport avec la mission officielle.
2. Cas particuliers
- Le comportement d’une entité qui exerce des prérogatives de puissance publique alors
qu’elle n’est pas organe de l’Etat. Si elle est habilitée à les exercer par l’Etat, son fait
est considéré comme celui de l’Etat.
- Le comportement d’un organe mis à la disposition de l’Etat par un autre Etat est
considéré comme un fait du 1er Etat d’après le droit international.
- Le comportement d’un organe de l’Etat ou d’une personne habilitée à l’exercice de
prérogatives de puissance publique est considéré comme un fait de l’Etat si cet organe
ou cette personne agit en cette qualité même si il/elle outrepasse sa compétence ou
contrevient à ses instructions. La difficulté est de savoir si l’organe a agi en sa qualité
officielle. Tribunal des réclamations EU Iran en 91 dans l’affaire Pétrolan Inc. contre
République Islamique d’Iran
5
- Le comportement de personnes privées sous la direction ou le contrôle de l’Etat est
considéré comme un fait attribuable à l’Etat car il existe une relation de fait entre la
personne privée et l’Etat. Elles agissent sur les instructions de l’Etat lorsqu’elles
mènent le comportement illicite ou pour l’Etat (directives ou contrôle de l’Etat). La
difficulté est de prouver le lien entre l’Etat et la personne privée. Affaire du Nicaragua
de 86 : il fallait prouver que les rebelles avaient été payés pour agir pour le compte des
EU.
- Le comportement d’un mouvement insurrectionnel n’engage pas la responsabilité de
l’Etat en principe, sauf si l’Etat a été négligeant dans le contrôle du mouvement. 3
grands principes : en l’absence ou en cas de carence de l’autorité officielle, lorsque
l’Etat n’a plus le contrôle de la situation, dans ces circonstances exceptionnelles, on
peut considérer que le comportement de personnes privées est attribuable à l’Etat
même s’il ne les avait pas autorisé à agir de la sorte dès lors qu’il avait connaissance
de ces agissements et n’a pas tenté de les interdire (Tribunal des réclamations Etats-
Unis Iran en 1987 : il était reproché au gouvernement iranien d’avoir laissé les
révolutionnaires exercer des fonctions au sein de l’aéroport de Téhéran). En cas de
faits commis par des particuliers, ces faits sont attribuables à l’Etat si celui-ci
reconnaît le fait et adopte le fait comme étant le sien. L’Etat prend à son compte le fait
de personnes privées (ex : affaire du personnel diplomatique et consulaire de 1980 :
des personnes privées entrent dans l’ambassade des EU à Téhéran et prennent en otage
le personnel. L’Etat iranien a adopté un décret qui reconnaissait la prise d’otage et
approuvait le maintien de la situation). Si un mouvement insurrectionnel devient l’Etat
sur le territoire d’un Etat préexistant, les faits contraires au DIP sont considérés
comme attribuables au nouvel Etat.
Il faut identifier un principe et une source pour déterminer une obligation internationale
quelque soit la source puisqu’il n’y a pas de hiérarchie des sources. Le DIP ne connaît qu’un
seul régime de responsabilité des Etats quelque soit la violation de la règle. Il n’y a pas de
distinction entre contractuel et délictuel par exemple (affaire du Rainbow Warrior). Il faut
s’assurer que l’Etat est lié par l’obligation internationale, qu’il n’a pas fait de réserve, qu’il
n’est pas objecteur persistant d’une coutume. Le principe est selon une sentence arbitrale, île
de Palma de 1928, est qu’un fait juridique doit être apprécié à la lumière du droit de l’époque
et non à celle du droit en vigueur au moment où surgit ou doit être réglé un différend relatif à
ce fait. L’important est que l’Etat est lié à la règle au moment où le fait se produit.
L’une des conséquences de la responsabilité internationale des Etats est la cessation du fait
illicite lorsqu’il est continu. L’Etat devra cesser le fait illicite.
Un fait illicite non continu se distingue d’un fait illicite continu. Le premier a lieu au moment
où le fait se produit même si ses effets perdurent. A l’opposé, les faits illicites continus sont
des faits qui s’étendent sur toute la période durant laquelle le fait continue et reste non
conforme à l’obligation internationale de l’Etat. La distinction n’est pas toujours évidente. Il
faut tenir compte de l’obligation primaire et des circonstances de l’espèce. La Cour inter
américaine des DH en 1998 dans l’affaire Blake a considéré que la disparition forcée ou
involontaire est un fait illicite continu tant qu’on ignore le sort de la personne concernée. Un
5
arrêt de la CEDH de 1996 concernant la République turque de Chypre du Nord a été rendu.
Attaquée pour violation de la propriété, la Turquie invoque un article de la Constitution de
cette République l’autorisant à exproprier les grecs. Selon la CEDH, au regard des résolutions
du CS, il est évident que la République turque de Chypre du Nord ne peut être reconnue, la
violation du DIP a commencé en 74 et se poursuit à l’époque où la Cour est saisie. La Turquie
a violé le 1er Protocole de la CEDH.
B. Légitime défense
5
C. Contre-mesures
Elles sont une conséquence directe de la responsabilité internationale. Un Etat viole le DIP
pour obtenir qu’un autre Etat cesse la violation du droit international. Il s’agit d’exclure
l’illicéité de l’acte mené par un Etat pour faire cesser la violation du DIP à son encontre (CIJ,
97).
D. Force majeure
E. Détresse
Le principe est que l’illicéité d’un fait est exclu si l’auteur du fait n’avait pas d’autre moyen
raisonnable de sauver sa propre vie ou celle des personnes qu’il a la charge de protéger. Il y a
deux exceptions : si la situation de détresse est due à l’Etat qui l’invoque ou si le fait qu’il
invoque est susceptible de créer un péril comparable ou plus grave. Dans le domaine aérien,
lorsqu’un avion a un incident et doit se poser sur le territoire d’un Etat sans respecter les voies
de circulation internationales, l’Etat de nécessité peut être invoquée, il y a choix du pilote de
violer le DIP pour sauver des vies humaines. Dans la convention de Montego Bay, le principe
est celui de passage continu dans la MT mais le navire peut stopper s’il est en Etat de détresse.
Dans la convention MARPOL, il est interdit de déverser des hydrocarbures sauf pour sauver
des vies humaines en mer. L’élément essentiel est la menace à la vie humaine. Il faut s’assurer
qu’en violant le DIP pour protéger la vie humaine, on ne crée pas une situation pire.
F. Etat de nécessité
Il s’agit de cas où le seul moyen pour un Etat de sauvegarder un intérêt essentiel est
l’inexécution d’une obligation internationale. L’Etat doit démontrer que cet intérêt est menacé
par un péril grave et imminent, il doit s’assurer que l’inexécution concerne une obligation
dont le poids ou l’urgence est moindre et l’inexécution doit être limitée à la période nécessaire
pour sauvegarder l’intérêt essentiel menacé.
5
L’Etat a le choix. La différence avec la détresse est que la nécessité ne réside non pas dans un
péril pour la vie de personnes mais de péril menaçant les intérêts essentiels de l’Etat et de la
Communauté internationale dans son ensemble.
En matière de protection de l’environnement, une controverse a eut lieu en 1993 sur les
otaries dont la chasse était interdite selon un décret russe dans une zone faisant partie de la
HM invoquant un péril grave et imminent : l’environnement naturel de cette région.
L’accident d’un pétrolier en 67 s’échoue au large des côtes britanniques et une marée noire les
menaçait, la GB a alors bombardé le navire pour détruire le pétrole par le feu sur le fondement
de l’Etat de nécessité. Depuis une convention a été conclue pour permettre aux Etats
d’intervenir en HM face à un risque de marée noire. Le DIP pose quand même quelques
limites : on ne peut violer certaines conventions humanitaires en invoquant l’Etat de nécessité,
l’Etat ne peut l’invoquer s’il a contribué à la survenance de cette situation.
Les normes de jus cogens sont reconnues par la communauté internationale comme ayant une
portée impérative. Tous les Etats doivent les respecter. Tout traité en conflit avec une telle
norme est nul (article 53 de la Convention de Vienne de 69), un traité antérieur contraire à une
norme impérative nouvelle devient nulle et prend fin. Un Etat ne devra plus respecter les
obligations découlant d’un tel traité. Le problème est de savoir comment identifier une norme
de jus cogens et qui peut le faire au nom de la communauté international. Ce concept est de
nature à créer une insécurité juridique. Quelques normes ont été reconnues comme telles par
la CIJ. ce sont des normes évidentes.
L’Etat qui viole une obligation internationale a un devoir d’exécuter cette obligation.
L’Etat a une obligation de mettre fin au comportement illicite. Cette obligation s’applique à
tous les faits illicites qui se prolongent dans le temps. Si l’acte illicite est achevé, l’Etat n’a
pas d’obligation d’y mettre fin. L’Etat doit offrir des garanties de non répétition. Souvent,
l’Etat doit fournir de telles assurances pour rétablir la confiance dans ses relations avec l’Etat
victime. En 64 et 65, des manifestations ont été organisées à Moscou contre l’ambassade des
Etats-Unis. Le président américain a insisté pour que le gouvernement de l’ex URSS offre des
garanties de non répétition et s’engage que soit protégé le personnel diplomatique.
2. Réparation
C’est un PGD souligné par la CPJI en 1927 dans l’affaire relative à l’usine de Chorzów. La
Cour rappelle que c’est un principe de DI, il faut réparer dans une forme adéquate. D’une
manière générale, l’Etat responsable est tenu de réparer intégralement le préjudice causé par
le fait internationalement illicite. Le préjudice comprend tout dommage tant matériel que
moral dès lors qu’il résulte du fait illicite. Il y a la restitution, l’indemnisation et la
satisfaction.
La restitution suppose le rétablissement dans la mesure du possible de la situation qui existait
avant la commission du fait internationalement illicite. La restitution peut être matérielle (ex :
biens volés, territoire, personnes) ou juridique (modifier une situation juridique, ex : adoption
d’une loi contraire à une obligation internationale). Affaire du temple Preah Vihear de 62,
5
CIJ, il se trouve à la frontière entre Cambodge et Thaïlande. Le 1 er Etat a obtenu gain de
cause.
L’indemnisation est demandée lorsqu’il n’est pas possible d’obtenir réparation par la
restitution. Le principe a été souligné par la CIJ (projet Gabcikovo-Nagymaros). On ne peut
indemniser que les dommages susceptibles d’évaluation financière. Ainsi, dans l’affaire du
détroit de Corfou en 49, le RU a réclamé des indemnités pour le remplacement de ses navires
et les décès causés au personnel. La Cour a eut recours à une expertise. L’indemnité couvre
également le manque à gagner dans la mesure où celui-ci est établi (sentence arbitrale dans
l’affaire du Cap Horn en 1902).
La satisfaction (affaire du Rainbow Warrior) peut être obtenue lorsqu’il n’est pas possible
d’être réparé par l’un des deux autres moyens. Elle peut aussi être combinée à eux. Elle
compense l’entrée dans l’espace aérien sans autorisation, des offenses à chef d’Etat. A ce titre,
l’Etat victime peut demander la reconnaissance de la violation par l’Etat responsable,
l’expression de regrets par l’Etat responsable, des excuses formelles, le versement d’une
somme symbolique. C’est une réparation plus politique.
2. Contre-mesures
Elles sont une conséquence de la responsabilité des Etats car l’Etat lésé peut prendre des
contre-mesures à l’encontre de l’Etat responsable du fait internationalement illicite pour
amener cet Etat à s’acquitter des obligations qui découlent de sa responsabilité : cessation du
comportement illicite et réparation. Ce n’est pas une forme de représailles. C’est un outil au
service de l’Etat lésé. Le DI pose des conditions de légalité des contre mesures qui découlent
de la jp internationale. Parmi ces conditions, les contre mesures ne peuvent en aucun cas
porter atteinte aux règles suivantes du DI : obligation de ne pas recourir à la menace ou à
l’emploi de la force dans les RI, interdiction de violer les obligations concernant les droits
fondamentaux de l’homme (sentence arbitrale dans l’affaire de Naulilaa en 28), interdiction
de violer les obligations de caractère humanitaire (4 conventions de Genève et 2 Protocoles
additionnels de 77) ou les normes de jus cogens. L’Etat qui prend des contre-mesures n’est
pas dégagé des obligations qui lui incombent en vertu de toute procédure de règlement des
différends applicable entre lui et l’Etat responsable (CIJ, affaire concernant l’appel relatif à la
compétence du conseil de l’OACI, 72). Enfin, l’Etat qui prend des contre-mesures doit
5
respecter les principes de l’inviolabilité des agents des locaux et des archives diplomatiques
ou consulaires (CIJ, 80, affaire du personnel diplomatique et consulaire).
Respect du principe de proportionnalité : c’est une condition reconnue par la pratique
internationale. Affaire Naulilaa, 1928 : la question de la proportionnalité de la contre mesure
avait été examinée. Affaire des services aériens de 1946 : les contre mesures en l’espèce
n’étaient pas clairement disproportionnées, donc le principe a été respecté. C’est la relation
entre le fait internationalement illicite et la contre mesure.
Conditions procédurales : affaire des services aériens : l’Etat lésé doit demander à l’Etat
responsable de s’acquitter de ses obligations de cessation et de réparation avant de recourir à
des contre mesures. C’est la sommation. L’Etat lésé doit notifier à l’Etat responsable sa
décision de prendre des contre mesures et offrir de négocier. Exceptionnellement, il est
possible de recourir à des contre-mesures urgentes avant notification. Les contre mesures
doivent cesser lorsque le fait internationalement illicite a cessé et que l’Etat responsable s’est
acquitté de ses obligations de réparation ou dès lors qu’il a réparé. L’Etat lésé doit suspendre
les contre-mesures si le différend est en instance devant une cour ou un tribunal à condition
que l’Etat responsable met en œuvre de bonne foi les procédures de règlement des différents.
Le principe de la RI repose sur une violation du DI. Les RI reposent sur la souveraineté des
Etats qui leur confère des pouvoirs exclusifs. Les Etats ont peu à pu pris conscience que dans
l’exercice de leurs pouvoirs exclusifs à l’intérieur ou non de leur territoire, ils doivent prendre
en compte les intérêts des autres Etats. C’est le principe de l’utilisation non dommageable du
territoire (déclaration de Stockholm de 72, de Rio de 92, CIJ, 96, affaire de la licéité de
l’emploi et de la menace de l’emploi des armes nucléaires).
Il s’agit d’activités causant des dommages en dehors de la juridiction des Etats, par exemple :
activités de communication et de radiodiffusion. Il ne s’agit pas de prendre en compte tous les
dommages causés hors du territoire mais seulement les plus graves. Parfois, il s’agit de
l’absence d’action d‘un Etat (affaire du détroit de Corfou). La pratique internationale
reconnaît à un Etat la possibilité d’être responsable pour activité non illicite mais le
fondement n’est pas toujours clair. Longtemps, on a considéré que c’était un manquement à
une obligation générale de vigilance ou de diligence. Ce critère de l’équilibre des intérêts en
présence a été utilisé en 1872 (affaire de l’Alabama). Dans une autre affaire, celle de la chute
d’un satellite soviétique au Canada en 54, le Canada a invoqué l’existence d’un principe
général de responsabilité objective pour les dommages résultant des activités comportant des
risques élevés. La jp internationale n’est pas claire sur l’existence d’un régime de
responsabilité objective en DI général (fonderie de Trailles, sentence arbitrale et affaire du
détroit de Corfou). Des régimes de responsabilité objective ont été établis par convention.
Cela touche à l’utilisation des espaces (convention sur les dommages causés aux tiers à la
surface par des aéronefs étrangers par ex), aux activités polluantes (CI de 69 sur la
responsabilité civile pour les dommages dus à la pollution par les hydrocarbures) et dans le
domaine du nucléaire (CI de 60 sur la responsabilité civile dans le domaine de l’énergie
nucléaire).
Ces régimes spéciaux conventionnels sont fondés sur des activités nécessaires mais qui
peuvent causer des pertes en vie humaine et des dommages matériels significatifs. Les Etats
peuvent soit interdire ces activités (ex : essais nucléaires) soit les autoriser en les encadrant et
en prévoyant que ses auteurs en supportent toutes les conséquences en cas de dommage. Cette
logique donne naissance à des régimes de responsabilité objective. Ces régimes ne concernent
que les activités qui comportent des risques exceptionnels ou qui sont anormalement
dangereuses. Il appartient à la personne qui réalise l’activité de prendre en compte le coût des
5
accidents qu’elle risque de causer. Tous ceux qui bénéficient directement de l’activité doivent
se répartir les coûts de cette activité, y compris en cas de dommage. Tous les acteurs de la
chaîne se voient répercuter le coût du risque.
Ces conventions identifient la partie responsable : exploitant (ex : en cas de pollution des
mers), Etat (ex : objets spatiaux). Elles vont également prévoir des circonstances qui
permettent d’exonérer le responsable : FM, actes de conflit armé, d’hostilité, de guerre civile
ou d’insurrection, le fait d’un tiers en dépit de mesures de sécurité appropriées, faute de la
victime (lourde souvent).
Ces conventions réglementent également l’indemnisation : son contenu (quel dommage donne
lieu à indemnisation, les dommages immatériels peuvent parfois être réparés), montant de
l’indemnisation (plafonds), assurance et garantie d’indemnisation (il faut s’assurer que le
responsable peut réparer et il faut donc obliger les auteurs de ces activités à fournir à l’avance
des garanties d’indemnisation). Dans la pratique, ces obligations se retrouvent dans les
contrats.
Il y a responsabilité car il y a dommage.
Projet d’article de 2001 sur la responsabilité des Etats pour fait internationalement illicite,
repris par une résolution de l’AG es NU. Ces documents n’ont pas de force obligatoire mais
peuvent être des références d’une coutume. Projet également sur la prévention des dommages
transfrontaliers significatifs. Pas de codification pour l’instant en matière de responsabilité
objective.
Jusqu’au début du 20ème, le recours à la force est le moyen de règlement des différends. En
1907, la convention Drago-Porter est adoptée. Elle limite l’emploi de la force pour le
recouvrement des dettes contractuelles. La 2ème limitation est issue du pacte de la SDN de 19
qui distingue les guerres illicites (d’agression) des guerres licites. Il prévoit le respect de
procédures dans l’usage de la force. Le Pacte Briand –Kellogg de 28 met fin à la règle de la
compétence discrétionnaire de guerre des Etats. Le recours à la force n’est pas interdit de
façon absolue. Il faut attendre la Charte des NU en 45 pour avoir des règles plus strictes :
article 2 prévoit que les membres des NU s’abstiennent dans leurs RI de recourir à la menace
ou à l’emploi de la force soit contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique d’un
Etat soit de façon incompatible avec les buts des NU. Le terme de force vise la force armée.
Le préambule de la Charte se réfère à la force des armes. Les NU ont été créées pour
préserver les générations futures du fléau de la guerre et pour maintenir la paix et la sécurité
internationales. Le corollaire est l’obligation de régler pacifiquement les différents.
L’interdiction du recours à la force n’a qu’un caractère relatif : la Charte légalise des
exceptions : légitime défense et action coercitive du CS. Depuis le 11 septembre et ses
conséquences internationales, les limites du système apparaissent.
6
Le recours à la force vise la menace et l’emploi de la force (avis OMS de 96). Le principe
concerne les RI et non les situations internes. A l’époque de la décolonisation, les Etats
colonisateurs considéraient qu’ils avaient le droit de recourir à la force. Les NU ont contourné
cet argument en autorisant le recours à la force dans les luttes pour l’obtention de
l’indépendance. Il ne s’agissait pas de situations internes. De plus, les Etats ne sont pas libres
de recourir à la force contre leur propre population, ils doivent respecter les DH. Même dans
une situation interne, si un Etat recourt à la force, il viole le DI.
L’article 2 interdit le recours à la force contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance
politique d’un Etat soit de façon incompatible avec les buts des NU. Certains auteurs ont
considéré que lorsque les EU sont intervenus en Irak, il ne s’agissait pas d’une violation de cet
article car l’armée des NU n’avait pas été déployée contre l’intégrité territoriale ou
l’indépendance politique de l’Irak mais pour rétablir la démocratie.
Il était affirmé par les organes onusiens et les Etats. CS et AG condamnaient l’usage de la
force contre la souveraineté d’un Etat même s'ils évitent d’utiliser le terme agression. Dès lors
qu’il avait recours à la force, c’était condamné par l’ONU. La CIJ a souvent souligné ce
principe (affaire du Nicaragua de 86). Quant aux Etats, même s’ils violent ce principe, ils le
justifient toujours juridiquement. Ils se sentent obligés de justifier leur attitude. La violation
de ce principe n’affaiblit pas la valeur du principe mais le renforce car les Etats s’efforcent de
justifier sa violation.
C’est une norme impérative de DI, une norme de jus cogens.
Le corollaire est le règlement pacifique des différents (article 33 de la Charte et 2 §3). Les
Etats doivent régler leurs différends de telle manière que la sécurité, la paix et la justice
internationales ne sont pas mises en danger. La charte laisse une grande latitude aux Etats car
elle consacre le principe de libre choix des moyens de règlements : procédés diplomatiques et
mécanismes juridictionnels. Il y a 4 procédés diplomatiques : la négociation, l’enquête (établit
les faits), les bons offices (supposent l’intervention amical d’un tiers) et la médiation (le tiers
propose une solution aux parties). Les mécanismes juridictionnels sont l’arbitrage, le recours
à une juridiction permanente ou une juridiction plus spécifique.
Elle peut prendre la forme d’une action individuelle. L’Etat agressé agit. Elle peut aussi être
collective qui consiste en la faculté pour un Etat non directement agressé d’intervenir au nom
d’accord de défense le liant au pays agressé. Elle a été invoquée par les EU au Liban en 58, au
Nicaragua, par l’URSS à Prague en 68. Le DI ne reconnaît pas la légitime défense
permanente. Pourtant, les EU ont invoqué au Vietnam une telle notion justifiée par les
incursions continues de bandes armées au Nord. Le DI ne reconnaît pas non plus la légitime
défense préventive invoquée par Israël en 67 contre l’Egypte, en 75 contre les camps
6
palestiniens au Liban et en 81 contre l’Irak. La notion est au cœur d’une polémique
aujourd’hui. Elle est soutenue par les EU. Cette notion a été rejetée dès le début par la
majorité des Etats, le DI n’y a jamais fait référence (CIJ, arrêt du 6 novembre 2003, plates
formes pétrolières, avis sur les conséquences juridiques d’un mur dans le territoire palestinien
occupé de 2004).
Condition préalable : agression armée. Cette notion n’a pas été définie par la charte. Une
résolution de 74 définit l’agression : donne une liste non limitative de formes d’agression
comme l’invasion, le bombardement, le blocus maritime ou l’attaque par les forces armées
d’un Etat contre les forces armées d’un autre Etat.
Elle doit avoir un caractère provisoire, jusqu’à ce que le CS se saisisse de la question et
adopte des mesures. Les Etats doivent porter immédiatement la question à la connaissance du
CS. Mais son action est paralysée par le droit de veto.
Elle doit être proportionnée et nécessaire (CIJ, 86, Nicaragua et 2003, plates formes
pétrolières).
§2. Action du CS
A. Mesures institutionnelles
Article 39 : il peut constater l’existence d’une menace contre la paix, d’une rupture de la paix
ou d’un acte d’agression. Le refus de se soumettre à la justice internationale constitue une
telle menace. Il ne peut déléguer son pouvoir de qualification. Article 40 : il peut inviter les
Etats à adopter des mesures provisoires pour empêcher la situation de s’aggraver.
B. Mesures opérationnelles
Article 41 : il peut adopter des mesures qui n’ont pas un caractère coercitif : interruption des
communications ou des relations diplomatiques. Article 42 : il peut entreprendre au moyen de
forces armées toutes les actions qu’il juge nécessaires au maintien ou au rétablissement de la
paix. Un comité d’Etat major doit être lis en place pour préparer l’intervention de ces forces
armées. C’est la conséquence du transfert de pouvoir des Etats en matière de recours à la
force. Mais le CS n’a jamais utilisé l’article 42.
Cette extension repose d’une part sur la diversification des attaques armées et sur une
dénaturation de la riposte armée.
Imputation d’une attaque armée à une entité non Etatique : il s’agit des attentats terroristes du
11 septembre. Ils ont posé avec acuité la question de la définition et de la prise en compte du
terrorisme en DI. Il comprend trois éléments : un élément matériel (violence de nature à
6
causer la mort ou des dommages corporels graves), un élément intentionnel (terreur dans le
public ou au sein d’une population) et un élément méthodologique (entreprise individuelle ou
collective dans la préparation). Mais ces actes terroristes sont le fait d’une entité non Etatique.
Le CS adopte une résolution le 12 septembre 2001 et assimile tout acte terroriste à un acte
d’atteinte à la paix et à la sécurité internationales. Mais le texte reconnaît par ailleurs le droit
inhérent à la légitime défense individuelle ou collective. Les EU sont donc victimes d’une
agression armée mais qui n’est pas le fait d’un Etat. Une nouvelle forme d’agression a été
admise par le DI : l’agression privée.
Dans le cadre de la guerre Etats-Unis – Irak, les américains ne se sont pas fondés sur la
légitime défense ni sur une action fondée sur une décision du CS. Ils ont agi en dehors du
chapitre 7 de la charte. L’action est fondée sur une résolution du CS adoptée le 8 novembre
2002 prévoyant des sanctions à l’encontre de l’Irak en cas de non collaboration avec les
enquêteurs sur le programme irakien. Mais elle ne prévoit pas le recours unilatéral d’un Etat à
la force. Au lieu de qualifier cette action d’agression, le CS prend acte de l’occupation
américaine en Irak.
La légitime défense préventive est interdite mais les EU cherchent à faire évoluer le DI dans
ce sens. Cette interdiction est théorique : un Etat qui se sait menacé ne va pas attendre pour
agir. Certains auteurs considèrent que pour éviter au DI d’être en rupture avec la réalité, il
faudrait l’utiliser, la définir, l’encadrer. A partir du moment où la menace est clairement
identifiée le CS pourrait autoriser le recours à la force. Le CS retrouverait une vraie place et
cela permettrait d’agir contre le risque terroriste. Cette position est très critiquable, cela ouvre
la porte à des dérives.
Une partie de la doctrine considère qu’il est possible d’agir contre une entité privée en
territoire étranger. Mais des hypothèses de légitime défense contre des entités privées
étrangères sont impossibles. Ce serait violer la souveraineté de l’Etat étranger.
Dès 50, le CS a été bloqué par les vetos successifs des EU et de l’URSS. Il ne pouvait pas agir
lorsque était impliqué un de ses membres permanents. Une pratique se développe alors sur la
base d’une résolution de 50 « union pour le maintien de la paix ». Lorsque le CS est bloqué
par un veto et qu’il y a menace à la paix ou rupture de la paix, l’AG peut intervenir. Elle l’a
fais a plusieurs reprises pendant la GF. Mais cela n’a pas créé une coutume et même si l’AG
peut intervenir à la place du CS, elle ne peut adopter que des recommandations. Le SG
pourrait intervenir (article 90) car il peut attirer l’attention du CS en cas de danger. Or, celui-
ci est bloqué et il faut encore que le SG agisse. De toute façon, il ne peut prendre la place du
CS. Reste la CIJ, mais son action reste tributaire de la volonté des Etats. En dehors du
système des NU, les organisations régionales peuvent elles se substituer au CS ? Cela
6
déchargerait l’ONU et les capacités opérationnelles seraient plus développées. Mais le risque
est de multiplier les conflits armés, la difficulté de contrôler ces actions. Cela pourrait
conduire à légitimer le recours à la paix.