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Manifeste Constitutif

Du Parti Socialiste De Gauche

Un ensemble de citoyennes et citoyens tous mus par la volonté de défendre


les intérêts de la classe ouvrière, du peuple et de la patrie, ont fondé le Parti
Socialiste de Gauche (PSG), le premier octobre 2006, à la suite de l’élaboration
de son programme et de la mise au point de ses objectifs stratégiques et
tactiques.
Fruit d’un effort militant sur le terrain et de synthèse des idées et positions
qui ont distingué ses militants au sein du mouvement démocratique tunisien, le
PSG soumet ses points de vue à l’ensemble du peuple et de l’opinion publique.
Il importe, cependant, de souligner d’emblée que cet acte fondateur ne
constitue point un simple ajout à l’échiquier politique local pouvant accentuer la
division au sein de la mouvance de gauche tunisienne. Bien au contraire, il est
porteur d’opinions, de principes théoriques et programmatiques et procède d’une
démarche politique propre aux militants du PSG; sans que ces traits distinctifs
ne constituent des entraves vis-à-vis des forces démocratiques et de la gauche
tunisienne.
Le PSG se considère comme partie constituante de la classe ouvrière en
Tunisie et dans le monde et une des composantes de son mouvement socialiste
international. Il œuvre aussi à l’union de la Gauche, qui, elle seulement, par son
unité, peut être le véritable représentant politique de la classe ouvrière et du
peuple travailleur, et qui peut l’aider réellement à entrer sur la scène politique en
tant que classe.
Le PSG adopte également la question démocratique et défend les libertés
politiques en tant que voie d’émancipation sociale et nationale et de transition du
capitalisme au socialiste.

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Brandissant de nouveau le drapeau du socialisme, le PSG n’a pas omis de
mentionner les erreurs commises par le passé en Union Soviétique et dans le
bloc de l’Est. Le parti compte, à cet effet, soumettre à l’opinion publique des
propositions de bilan de l’expérience socialiste et d’alternatives à titre de
contribution à la recherche et au débat.
Qui plus est, en adoptant le socialisme scientifique, le PSG se déploie à
l’inscrire dans l’esprit de l’époque, compte tenu de l’impact des révolutions
scientifiques, technologiques et médiatiques sur la pensée humaine, en général,
et sur la pensée socialiste, en particulier, ainsi que des grandes mutations
qu’elles ont introduites dans la société.
Le parti est également conscient de toute l’ampleur de ces mutations à l’ère
de la mondialisation et de ses effets pervers sur le contexte international régional
et local ainsi que sur les classes sociales dans leurs relations mutuelles.
Ce faisant, le PSG réalise les impératifs de « mise à niveau » des concepts
et des notions théoriques en vue d’envisager des issues et des solutions aux
contradictions inhérentes à la société devant permettre son affranchissement de
l’exploitation de l’homme par l’homme.
Le parti présente donc comme suit les traits généraux de ses propositions à
la classe ouvrière et au peuple concernant les changements escomptés :

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Les mutations du capitalisme
Et la conjoncture internationale
Le capitalisme a conquit tous les pays et a doté la production, les échanges
et la consommation d’un caractère cosmopolite dénudant ainsi l’industrie de son
origine nationale.
Il a en, outre, créé de nouveaux besoins qui ont supplanté les anciens et
imposé un mode de consommation qui a réduit l’homme à l’état de marchandise.
Les entraves et les barrières douanières ayant été levées, le capital jouit ainsi
d’une liberté totale au niveau de la mobilité et de l’implantation. De même que
les révolutions scientifiques, technologiques et médiatiques ont provoqué des
bouleversements dans tous les domaines.
Ces grandes mutations ont eu des retombées directes sur les modes et les
relations de production qui ont connu des transformations hallucinantes
atteignant le fin fonds des structures sociales et irritant notamment la classe
ouvrière.
Les relations de production cantonnées naguère dans la sphère nationale qui
constituait le champ d’agissement du capital national sont devenues
internationales et ouvertes au capital « mondial » et « mondialisé ».
Les grands monopoles internationaux et les multinationales constituent
désormais le socle de l’économie capitaliste mondiale. On assiste, par ailleurs à
l’accumulation sans précédent des richesses entre les mains d’une infime
minorité. En retour, l’expansion de la misère, du chômage a gagné aussi bien les
pays pauvres que les pays riches. Aussi, plus d’un milliard d’individus sont-t-ils
acculés à vivre sous le seuil de la pauvreté et quatre milliards sont menacés par
ce fléau.
Le néolibéralisme fait, en effet, figure d’impérialisme collectif, car les
multinationales ont interféré les intérêts des grandes puissances industrielles et
les ont acculé à chercher un consensus entre elles.

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Par ailleurs, les rapports de forces économique et militaire accusent un
déséquilibre net en faveur des Etats-Unis, ce nouvel empire mondial. Une
pareille situation a pour, sa part, joué en faveur du consensus en dépit des
polarisations conjoncturelles.
La mondialisation est également accompagnée d’une vaste offensive contre
la classe ouvrière et les nations dominées. L’exploitation des travailleurs, toutes
appartenances confondues, s’est accentuée davantage. Il y a lieu de souligner, à
cet effet l’intensification du rythme de travail, le chômage technique et la
marginalisation de secteurs entiers de travailleurs dans le cadre de la
restructuration, la délocalisation et la flexibilité du travail. A cela s’ajoute
l’augmentation régulière des prix, l’inflation et les coups durs portés aux acquis
sociaux à un moment où l’Etat s’est désengagé de son rôle au niveau des
services sociaux, en l’occurrence l’enseignement, la recherche scientifique,
l’emploi, la santé, la culture et la planification urbaine…
La mondialisation a en outre engendré une attaque virulente contre les
libertés fondamentales et les droits humains. L’extrême droite dans les pays
développés a ainsi attisé le racisme contre les immigrés et surtout les Arabes au
nom de la lutte contre le terrorisme. La droite et l’extrême droite ont multiplié
les assauts contre les valeurs humaines progressistes et les idéologies libératrices
qui ont inspiré les classes dominées dans leurs combats pour l’émancipation
sociale et politique.
A la suite des échecs des diverses expériences socialistes, le socialisme
scientifique est durement affecté par ces assauts. Les divers types de
dégénérescence morale ainsi que les courants culturels et de pensée qui les
véhiculent sont encouragés au nom de la « civilisation cosmopolite ». Ces
courants sont de véritables menaces contre les identités nationales et culturelles
des peuples d’autant qu’ils propulsent des pays entiers vers l’inconnu !
Sur un autre plan, la mondialisation néolibérale a donné libre cours aux
courants obscurantistes et extrémistes religieux de tout bord pour exercer leurs

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activités en toute liberté. Bien plus, des milliards de dollars et de pétrodollars
ont, à cet effet, été dépensés afin d’enliser la classe ouvrière et les peuples dans
les spéculations de l’au delà et de l’aliéner davantage. Car, en échouant dans le
brasier des luttes ethniques, raciales et religieuses la classe ouvrière se retrouve
manipulée et désinformée sur les véritables contradictions au sein de la société.
Lesquelles contradictions sont à l’origine de la lutte des classes et la
revendication de l’émancipation nationale.
La mondialisation a, du reste, diffusé des concepts rétrogrades et
« messianiques » sur la citoyenneté, la Démocratie et les Droits de l’Homme de
telle sorte que les grandes puissances se sont autorisées à intervenir dans les
affaires intérieures des pays, transgressant ainsi le principe du droit des peuples
à l’autodétermination en vue de parvenir à enrôler les élites et les composantes
de la société civile entre autres par les financements.
A la suite de l’échec des expériences socialistes, la classe ouvrière et les
peuples dominés ont ainsi été livrés à l’abandon et à la totale incertitude. Aussi
furent-ils entraînés par les courants rétrogrades et obscurantistes, ayant recours
aux dogmes dans leurs luttes sociales et patriotiques, séduits en cela par les
actions minoritaires terroristes entreprises par des groupuscules extrémistes sous
couvert de la religion.
Toutefois, plusieurs secteurs de la classe ouvrière demeurent persuadés de
la pertinence du socialisme scientifique et ont, par conséquent, poursuivi la lutte
contre les tendances rétrogrades et obscurantistes sur le plan théorique et
idéologique en vue de réhabiliter la pensée socialiste et d’envisager des issues
rationnelles à la phase actuelle de la lutte de classe et de l’émancipation
nationale.
Ces forces ont également mobilisé les masses populaires contre le
néolibéralisme et contre l’intervention des Etats-Unis et l’Union Européenne
dans les affaires internes des pays et des peuples et leurs projets de « réforme
démocratique ».

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Ainsi est né tout un mouvement international contre la mondialisation
néolibérale et plusieurs manifestations furent organisées parallèlement aux
réunions du G8.
La mondialisation néolibérale tend à aggraver les contradictions sociales et
nationales au sein du système capitaliste. Les conflits entre les superpuissances
se sont ainsi multipliés, de même que la quasi-totalité des pays ont vécu des
luttes ouvrières contre les mesures et les politiques hostiles aux classes
laborieuses. Plusieurs contrées ont connu des actions populaires contre la
politique d’agression des superpuissances à l’encontre des peuples et des nations
dominées…
C’est que la loi du développement inégal conduit les effets interactifs
des contradictions en chaîne à affaiblir un ou plusieurs maillons du système
capitaliste mondial favorisant du coup leur sécession et leur insertion dans
la perspective socialiste.
Dans tout cela, la classe ouvrière demeure, du point de vue historique la
détentrice du projet des futures mutations qualitatives. Et étant ainsi, elle est
interpellée à assumer son rôle d’avant-garde des classes laborieuses et
populaires ainsi que des défenseurs de la patrie qui a franchi, en cette étape
historique, les limites de « la parcelle de terre » possédée jadis par le petit
paysan ; la patrie qui désormais s’identifie au « village ouvrier ».
En défendant ses propres intérêts, la classe ouvrière prend simultanément à
sa charge ceux des classes laborieuses. De même qu’en menant le combat pour
son affranchissement définitif de l’exploitation et de l’oppression elle lutte
conjointement pour l’émancipation de la société toute entière.
Aussi la classe ouvrière s’apprête-elle à soumettre son projet socialiste à
nouveau aux forces du changement et du progrès après avoir tiré les
enseignements nécessaires des expériences passées. Et à fin d’accomplir
convenablement sa mission historique la classe ouvrière est tenue de se

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restructurer à l’échelle internationale en liguant les partis et les organisations qui
adhèrent au socialisme scientifique dans tous les pays.

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La région arabe dans l’oeil du cyclone
Les monopoles capitalistes mondialisés qui constituent de nos jours le socle
de l’économie mondialisée, se déploient dans la quête de marchés de plus en
plus vastes. Ce faisant, ils oeuvrent à les élargir au-delà des limites frontalières
des Etats, devenues étroites pour servir leurs intérêts.
La triade des Etats-Unis, l’Union Européenne et les pays de l’Extrême Est
asiatique (le Japon en tête) sont les acteurs majeurs qui commandent les
mutations économiques récentes.
Le projet de « Reforme du Moyen Orient et de l’Afrique du Nord » s’inscrit
dans le partenariat entre les Etats Unis et l’UE selon les termes du contexte
économique international sus indiqué. Aussi, les deux partenaires oeuvrent-ils à
mettre la main sur les matières premières et les ressources énergétiques mais
également à la création d’un marché arabe uni pouvant répondre aux exigences
des grandes firmes multinationales.
Dans cette perspective, ils tentent d’apporter des modifications aux
systèmes de gouvernement arabe en place en impulsant « la modernisation
politique » et en intégrant « l’opposition islamiste modérée » afin d’en faire un
parti d’alternance.
Les deux partenaires projettent, en outre, de parvenir à un « pacte historique
entre le courant islamiste centriste et le courant laïc ».
Par ailleurs, ils utilisent tous les moyens de pression pour sécuriser les
frontières de l’Etat hébreu et parvenir à la normalisation de ses relations avec les
Etats arabes ainsi qu’à la levée des entraves politiques, culturelles et juridiques
empêchant la future entrée d’Israël par la grande porte au marché arabe uni à
l’aube de sa création.
Poursuivant cet objectif, les Etats-Unis ont, en s’alliant avec la Grande
Bretagne, occupé l’Irak. Ils multiplient également les harcèlements contre la

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Syrie après avoir implanté leurs bases militaires en Arabie Saoudite, aux pays du
Golfe, en Mer Rouge et en Méditerranée.
L’Etat hébreu a, pour sa part, intensifié ses attaques contre le peuple
palestinien et a mené une guerre contre le Liban qui a donné l’occasion aux
Etats-Unis d’entraîner la France à jouer le rôle escompté au Liban et en Syrie.
Qui plus est, les Etats-Unis interviennent d’une manière de plus en plus
active dans les affaires politiques arabes, à telle enseigne que leurs ambassades
figurent, dans plusieurs pays, comme composantes de leur vie politique. Il y a
lieu de citer à cet effet l’intervention américaine en Egypte à l’occasion des
élections présidentielle et législatives.
L’administration américaine a, à cette occasion, pesé de tout son poids pour
imposer la participation du mouvement islamiste au scrutin, ce qui constitue un
premier pas sur la voie de la légalisation de ce mouvement.
La région arabe est de nouveau au centre des événements internationaux qui
ont marqué l’avènement du XXIe siècle. Les peuples irakien et palestinien dans
un premier temps et le peuple libanais dans un second temps supportent la
lourde tâche de dévoiler la réalité du « projet de réforme » américano- européen
et leurs allégations au sujet de la Démocratie et des droits de l’Homme. Ce
faisant, ces peuples démontreront au monde entier qu’il s’agit là d’un nouveau
plan d’hégémonie colonialiste au sens propre du terme.
Sur un autre plan, l’incapacité des régimes arabes à s’opposer à
l’intervention impérialiste a apporté la preuve sur l’usage unilatéral de la force
par ces régimes contre leurs peuples afin de les réprimer et empêcher leur
cohésion et leur solidarité en vue de réaliser leurs aspirations communes
d’émancipation sociale, politique et d’unité.
Au même moment, les derniers développements ont mis à nu les
insuffisances des diverses composantes du mouvement démocratique et de la
gauche qui a été séduite par l’illusion du « soutien extérieur au processus de
réforme des régimes arabes » et celui des campagnes « messianiques »

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américaines et européennes à propos des libertés, de démocratie et des droits de
l’Homme.
La situation dans le monde arabe s’est aggravée davantage par le fait
religieux qui s’est emparé de la résistance nationale en Irak, en Palestine et au
Liban et qui plane sur la lutte démocratique contre la dictature et le despotisme.
Une pareille dérive est en train de mutiler le combat démocratique et national et
de l’enliser dans les animosités religieuses empêchant ainsi toute perspective de
solutions rationalistes.
La région arabe demeure porteuse de toutes sortes d’antagonismes
religieux, culturels et ethniques. Ceci, sans compter la domination impérialiste et
la colonisation sioniste ainsi que l’hégémonie et le pillage des richesses.
Le monde arabe a, à cet effet, connu des conflits et des guerres dont les
séquelles profondes marqueront à jamais la mémoire collective.
La situation s’est, en outre, compliquée davantage avec l’éruption du
terrorisme sous couvert de la religion et qui a pris l’allure de « résistance
patriotique » en Irak, en Palestine et au Liban contre le colonialisme américano-
israélien. Ceci sans omettre les attentats terroristes perpétrés dans plusieurs
capitales occidentales, notamment à New York le 11- 09 - 20001 et qui font
figure d’actes de lutte armée contre l’impérialisme en général et les Etats-Unis
en particulier.
L’implication de la religion dans le politique est de nature à légitimer le
terrorisme au nom du « Djihad » et de faire croire aux peuples que leurs drames,
leurs frustrations et leur oppression, ne sont que des « fatalités commandées par
la force divine qui soumet les fidèles à de pareilles épreuves. » Et du moment
que ce destin est divin, la solution ne peut être envisagée en dehors de cette
volonté céleste et par l’intermédiaire des « sujets bienfaisants ». Aussi le citoyen
est-il du coup spolié, au nom de la religion, de ses droits de décision et de regard
sur la chose publique au profit des « Maîtres du Destin ».

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En conclusion, il ressort que la question nationale et les questions de
libération nationale sont encore à l’ordre du jour dans plusieurs pays arabes et
que ces questions sont en étroite liaison avec l’émancipation politique et sociale
des peuples arabes.
Aussi la question démocratique demeure-t- elle la clef de voûte de toute
appréhension des problèmes arabes.
La mondialisation a transposé la question nationale du domaine du
romantisme à celui des éventualités plausibles et réalisables consistant en l’unité
du marché de la monnaie et des politiques dans un cadre régional et obéissant en
cela aux impératifs des équilibres mondiaux et régionaux.
Une pareille évolution offre à la classe ouvrière et aux peuples arabes
l’opportunité de franchir le cadre géopolitique local et ses limites étroites pour
envisager l’unité dans une perspective plus large et dont la réalisation devrait
tenir compte des phases transitoires et au regard des spécificités locales
ethniques et culturelles ainsi que du degré de maturation politique, économique,
sociale et civilisationnel.
L’Etat laïc et démocratique est, à cet effet, le cadre politique le plus à même
de confirmer les revendications nationalistes des peuples arabes et de parvenir à
l’unité arabe en offrant à ces peuples la possibilité de recouvrer leurs droits
politiques, sociaux et économiques.
Car seul un Etat de ce genre est en mesure d’abolir toute discrimination de
type religieux, ethnique ou communautaire et de mettre en œuvre le Droit des
peuples à l’autodétermination et à la souveraineté nationale ouvrant ainsi la voie
à la résolution des grandes préoccupations de la région.

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La question démocratique et les grandes lignes du
programme du PSG
Le Parti Socialiste Destourien d’antan (l’actuel RCD) a mis en place un
régime dictatorial reniant aussi bien les principes et les valeurs que le mode de
fonctionnement de la République qu’il a proclamée le 25 juillet 1957. De fait, il
a mis en place un pouvoir présidentiel personnel et les pouvoirs législatif et
judicaire furent assujettis à l’exécutif. Les élections ne sont plus désormais
qu’un simple plébiscite. La citoyenneté et la société civile sont dénudées de leur
véritable sens.
Les citoyens sont marginalisés par rapport à la vie politique et forcés à se
désengager de la chose publique. Le principe de l’alternance est également
bloqué et la Constitution est affaiblie par la succession d’amendements et la
pesanteur des lois qui sont en contradiction avec son esprit.
Le régime en place est donc devenu un handicap devant l’avènement de la
démocratie dans notre pays et devant l’instauration d’un véritable régime
républicain.
Qui plus est, le projet despotique conduit par le mouvement « Ennahdha »
et la mouvance islamiste en général sous couvert de la religion est périlleux pour
les libertés, la démocratie, la paix sociale et les droits de l’Homme.
Ce projet rétrograde oeuvre à faire de la religion un sujet de lutte et de
discorde devant occulter les enjeux politiques et économiques réels. Ses
instigateurs s’emploient à supplanter la volonté du peuple par celle d’une infime
minorité qui monopolise « la Choura » et s’emploie à l’éradication des
institutions et de la société civile à la faveur d’un système théocratique.
Aussi ce projet engendre-t-il également un handicap pour la transition
démocratique et l’instauration de la République.
Par ailleurs, le projet islamiste est également périlleux par sa filiation au
« Projet de Réforme du moyen Orient et d’Afrique du Nord » dont les

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instigateurs ne sont autres que les Etats-Unis et l’UE. Lequel projet prône la
mise à niveau de « l’Islam modéré » afin d’en faire un parti d’alternance.
L’intégrisme islamiste tire, en outre, profit du travail de sape systématique
auquel se livrent les chaînes satellitaires du Golfe contre tout ce qui est éclairé
dans notre culture et notre patrimoine et contre nos acquis.
Il convient également de mentionner l’absence des espaces de débats
sérieux à même d’enraciner nos acquis et de motiver les forces éclairées à en
prendre la défense et à démasquer du coup les forces rétrogrades devant le
peuple.
Le mouvement démocratique et de gauche a été déstabilisé par la
polarisation entre le pouvoir et le mouvement islamiste qui, de surcroît, a pris
une dimension internationale et est devenu une donne incontournable dans les
stratégies des huit grandes puissances ainsi que des puissances régionales
rétrogrades (l’Iran et l’Arabie Saoudite).
Ceci étant, la gauche démocratique a fait montre d’une défaillance
manifeste à élaborer un programme démocratique alternatif devant se démarquer
des diverses expressions dictatoriales et despotiques.
Par conséquent, le projet démocratique demeure dans son intégralité une
nécessité impérieuse menacée de périls internes et externes qui s’ajoutent aux
défaillances intrinsèques de ses protagonistes à le hisser en tant qu’alternative
digne de ce nom.
Au mépris de cette conjoncture difficile, le PSG considère toujours que la
transition démocratique incombe aux forces démocratiques et à elles seules. Le
parti se déploie donc à Unir ces forces en vue de se présenter au peuple comme
une opposition sérieuse au pouvoir en place et hostile au projet despotique et
théocratique ; au même titre qu’elle est porteuse d’un projet républicain
démocratique fondé sur les principes et le mode de fonctionnement
démocratiques définis comme suit :

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- La séparation entre la religion et l’Etat et la neutralité de ce dernier vis à
vis du culte et la prohibition de l’instrumentalisation de la religion en
politique aussi bien par le pouvoir en place que par l’opposition.
- Le respect des libertés publiques et individuelles dont notamment la
liberté du culte et les droits de l’Homme et l’inviolabilité de ses droits.
- L’égalité absolue entre les deux sexes et l’interdiction de toutes sortes de
discrimination sur des bases cultuelles ou sexistes.
- l’édification de la République sur les principes de la citoyenneté
indivisible.
- La référence au suffrage universel direct en tant qu’unique source de
légitimation du pouvoir.
- Le respect de la société civile en tant qu’espace de citoyenneté, de liberté
et gage du pacte social et de contre pouvoir.
- La neutralité de l’administration vis à vis des citoyens, abstraction faite
de leurs cultes et leurs appartenances politiques.
- L’alternance et la séparation des pouvoirs ainsi que l’indépendance de la
justice et le droit de regard du législatif sur l’exécutif.
Le PSG est en outre persuadé que la République démocratique escomptée
pourrait être populaire si la gauche unie s’acquitte comme il se doit de ses
responsabilités historiques. Ces responsabilités consistent, entre autres, en
l’impulsion d’une dynamique nouvelle au sein des secteurs organisés de la
population, en l’occurrence les syndicats et les associations où elle bénéficie
d’une certaine influence. Cette dynamique devrait également apporter l’aide
nécessaire au peuple pour qu’il investisse les espaces publics et participe d’une
manière efficace dans la lutte pour l’alternative démocratique. Ceci est d’autant
plus plausible que le peuple tunisien compte à son actif des acquis qui n’ont pas
encore vu le jour dans le reste du monde arabe.
Ces acquis consistent dans le passage de l’Etat tunisien du mode féodal
colonialiste au mode républicain. Un tel passage a réduit le champ d’interférence

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entre le politique et le religieux par l’abolition des tribunaux religieux et
l’instauration de la justice civile qui se réfère aux lois séculières promulguées
par les représentants du peuple au parlement.
Le système des Habous a également été aboli, le mariage et le divorce ont
été codifiés selon la loi civile. De même que le suffrage universel a été adopté de
manière permettant au peuple de choisir ses représentants.
Ceci aurait pu affranchir définitivement l’Etat tunisien de toute emprise
religieuse pour qu’il acquière son statut politique au sens propre du terme en tant
que République démocratique.
Toutefois, la révision de la relation entre l’Etat et la religion dans le sens de
l’instrumentalisation de cette dernière pour la mobilisation des masses et les
concessions faites aux responsables du culte considérés comme modérés, ont
affecté sérieusement les options initiales dans la définition de la relation entre
Islam et politique. Ceci sans omettre les pressions exercées sur notre pays par
l’Arabie Saoudite et l’Egypte ainsi que les méfaits de la conception totalitaire
kémaliste.
Ces facteurs réunis ont empêché la transition historique vers la démocratie
et ont condamné la République à s’inscrire dans le modèle dictatorial au lieu du
modèle démocratique.
Par conséquent, la République ne peut acquérir sa nature démocratique
qu’en adoptant la laïcité comme l’un de ses fondements.
De par son essence en tant que conception du monde et de la société, la
laïcité se réfère à la raison. Elle n’est donc pas une politique ni un instrument de
pouvoir d’Etat pouvant être associée aux pratiques de répression dictatoriale,
despotique, colonialiste ou impérialiste.
La laïcité ne signifie rien d’autre que la séparation entre la religion et la
politique et en d’autres termes entre le domaine privé et le domaine public.
L’Etat laïc qui garantit cette séparation garantit aussi la liberté du
culte qui fait partie du domaine privé. Elle le respecte et le préserve en

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demeurant neutre vis-à-vis de tous les cultes. Elle interdit également toute
instrumentalisation de la religion et tout usage des mosquées et des lieux de
culte pour des concédérations politiques.

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Les orientations stratégiques
du Parti socialiste de gauche
(1)
Le PSG adhère au socialisme scientifique et milite pour une société
socialiste en vue de mettre fin à l’exploitation et à l’oppression de classe.
Par sa vocation humaniste basée sur la justice sociale, la démocratie, le
progrès et la prospérité, le socialisme consacre les valeurs nobles auxquelles
aspire l’Humanité. L’édification du socialisme nécessite un potentiel et des
moyens supérieurs à ceux du capitalisme à tous les niveaux. Ceci implique
l’abondance, la prospérité et la promotion de l’action politique, sociale,
culturelle, scientifique ainsi que les connaissances et les valeurs
civilisationnelles pour atteindre la pleine satisfaction des besoins matériels et
spirituels de l’Homme conformément au principe « De chacun selon ses
moyens et à chacun selon son travail »
Toutefois le socialisme ne peut pas abolir les inégalités au niveau de la
répartition des produits de consommation qui demeure tributaire du travail.
Et à partir du moment où la richesse sociale atteint le niveau de
l’abondance, en pleine concordance avec l’appropriation collective de cette
richesse et des moyens de production, et où le développement des forces
productives se réalise sans entraves, à ce moment là l’Humanité pourrait
envisager de franchir le seuil de la propriété bourgeoise et de lancer son mot
d’ordre : « De chacun selon ses moyens et à chacun selon ses besoins »
Sous l’égide du socialisme, l’Etat et ses institutions centrales et locales
passe par une mutation radicale. Cette mutation obéit aux principes et
valeurs selon lesquels « le pouvoir politique devrait échoir aux masses
populaires qui en font l’instrument de leur propre émancipation sociale
ainsi que celle de toute la société». Cette mutation est opérée par le suffrage
universel et la révocation de tout fonctionnaire d’Etat qui perd la confiance

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de ses électeurs. Elle signifie également la généralisation de l’alternance au
niveau des responsabilités et à tous les degrés, la soumission des instances
exécutives aux instances représentatives et l’homologation du salaire du
fonctionnaire avec celui de l’ouvrier. Il s’agit en outre de garantir une
autonomie locale la plus complète et la transformation de l’armée en une
armée populaire. Quant à la sécurité, elle est confiée à des comités locaux
dont les agents sont élus et passibles de révocation à tout moment.
Ces principes et modes de fonctionnement sont à la base de la
démocratie dans sa version la plus accomplie, tant elle est le gage d’une
démarche rationnelle et réaliste pour la mise en œuvre de la planification
économique sociale et culturelle.

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Le PSG adopte le programme de la Gauche unie qui est en fait son


programme transitoire et qui traduit les intérêts de la classe ouvrière. Le parti
prend à sa charge la lutte pour le socialisme en tant qu’objectif stratégique. Ce
faisant, il s’engage dans le combat pour la démocratie et l’émancipation
nationale afin de parachever comme il se doit cette étape.
Et afin de garantir à la République des fondements solides, le PSG souligne
la nécessité d’inscrire d’une manière limpide les principes, les valeurs et le
mode de fonctionnement démocratique dans une nouvelle Constitution devant
instaurer une ère nouvelle pour le peuple tunisien: l’ère de la liberté, de la
justice, du progrès et de l’accomplissement civilisationnel.
A cet effet, une étape transitoire garantissant les libertés est nécessaire. Une
pareille étape permettra au peuple d’en savoir plus sur les divers projets qui lui
sont soumis et de mettre à l’épreuve les différentes forces politiques afin qu’il
choisisse en toute responsabilité ses représentants et ses gouvernants.

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Le programme transitoire
En cette étape transitoire, et dans le cadre d’une alliance avec les forces
progressistes, le PSG s’emploie à la réalisation des mesures populaires les plus
urgentes, celles qui permettent une participation réelle du peuple à la vie
politique. Cela suppose aussi qu’il prenne connaissance des divers projets, de
société et de régimes politiques, qui lui sont soumis. C’est là le gage de la
mutation qualitative qui va au-delà de l’élite.
Ces mesures sont :
1- La promulgation d’une amnistie générale qui réhabilite les diverses
générations des tenants d’opinions et rend à la politique l’importance
qui lui échoit en la mettant à l’abri de toute tentative de criminalisation.
2- L’émancipation politique qui autorise la formation de partis politiques et
d’associations, la publication de journaux et l’instauration de médias sur
des bases civiles.
3- La séparation entre le parti au pouvoir et l’appareil de l’Etat, l’exemption
du président de la République de toute responsabilité dans le parti au
pouvoir, la garantie de la neutralité de l’administration vis-à-vis des
citoyens, des partis politiques et des associations et la responsabilité du
gouvernement devant le Parlement.
4- L’Abrogation de toutes les lois qui entravent les libertés et la
promulgation d’autres qui les sauvegardent.
5- L’amendement du code électoral en vue de garantir le droit de candidature
et d’élection et mettre fin à la main mise de l’administration et à
l’hégémonie du parti au pouvoir sur le scrutin. Cet amendement devrait
stipuler notamment l’annulation du système de la majorité et son
remplacement par celui de la représentativité relative. De même que le
système de cota en faveur de l’opposition doit être annulé. Ceci en vue de
réhabiliter le suffrage universel libre et direct en tant que moyen pour le

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peuple d’exprimer sa volonté, de choisir ses représentants et ses
gouvernants et afin d’incriminer toute fraude ou manipulation de
l’opération électorale.
6- Le respect de la liberté du culte qui exige la neutralité de l’Etat vis-à-vis
du culte et la prohibition de toute instrumentalisation de la religion ainsi
que de l’usage des lieux du culte dans des buts politiques aussi bien par le
pouvoir que par l’opposition.
7- La création d’un conseil constitutionnel composé de juges et magistrats et
de personnalités notoires et indépendantes. Lequel conseil permettra aux
citoyens et aux personnes morales de porter plainte et de promulguer des
lois pour l’étape transitoire.
8- La garantie de l’indépendance des médias par rapport au parti du pouvoir
et à l’exécutif et leur affranchissement du rôle propagandiste qui leur est
imposé afin qu’ils s’acquittent de leur mission au niveau de la libre
information et la diffusion des valeurs de justice, de liberté et de
fraternité entre les peuples. A cela s’ajoute l’impératif de l’abolition de la
censure, la suppression de l’Agence Tunisienne de Communication
Etrangère (l’ATCE ) et le soutien des journaux d’opinion.
9- La révision des choix économiques et sociaux dans le sens de l’édification
d’une économie nationale qui répond aux impératifs du marché intérieur
dans le cadre de la complémentarité maghrébine et la coopération
régionale et mondiale sur la base de l’équité et la protection des
travailleurs de la détérioration de leurs conditions matérielles et morales et
l’ouverture des perspectives de l’emploi pour les jeunes.
10- La garantie de la transparence dans les relations publiques entre le
citoyen et l’administration ainsi qu’entre la société et les hommes
politiques et la lutte contre la mauvaise gestion, le clientélisme et le
régionalisme.

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11- L’importance de l’enseignement et de l’éducation en tant que
secteurs stratégiques dans la réalisation de l’essor des peuples, de la
croissance économique et du développement des nations… Pour cela,
l’Etat doit assurer un enseignement obligatoire et gratuit, se référer à la
compétence dans les institutions de l’enseignement supérieur et de la
recherche scientifique, améliorer l’encadrement universitaire et introduire
une réforme générale au sein des établissements éducatifs en vue de
mettre fin à l’improvisation, réhabiliter le rationalisme et valoriser les
diplômes.
12- La défense des acquis sociaux, culturels et civilisationnels ainsi que
les aspects éclairés de notre patrimoine. Il s’agit aussi d’encourager la
culture populaire et progressiste afin qu’elle occupe les devants de la
scène culturelle et de mettre un terme au soutien de la médiocrité et aux
contenus bas et rétrogrades ainsi que la promotion des échanges avec les
cultures progressistes dans le monde.
13- La révision de la politique étrangère dans le sens du soutien aux
causes de libération dans le monde, la lutte contre le sionisme et
l’hégémonie impérialiste. Le soutien au peuple palestinien et libanais dans
leur lutte contre le colonialisme et l’implantation de colonies dans les
territoires palestiniens ainsi qu’au peuple irakien dans sa guerre de
libération contre le colonialisme américain et britannique et à l’ensemble
des peuples arabes pour leur émancipation et l’édification de leur unité.

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Le programme tactique

1-Pour une République démocratique :


En conjuguant ses efforts à ceux de l’ensemble du mouvement
démocratique pour l’instauration de la démocratie dans le pays, le PSG veille à
ce que le rôle décisif dans cette lutte revienne au peuple qui en se libérant de
l’exploitation et l’oppression libère la société.
Et afin de réaliser cet objectif le parti milite pour une Constitution stipulant
notamment :
- La référence au suffrage universel libre et direct en tant que moyen
d’expression de la volonté du peuple et de choix de ses gouvernants et de
ses représentants. Le suffrage universel doit ainsi être le seul paramètre de
la légitimation du pouvoir. Les instances de direction et les responsabilités
seront ainsi soumises aux élections et à la révocation. De même, que le
pouvoir exécutif devra être soumis au contrôle du législatif et les
instances représentatives formées sur la base de la représentativité relative
en vue d’une participation réelle des diverses mouvances dans le dialogue,
les décisions et la gestion.
- L’interdiction des candidatures aux scrutins présidentiel, législatif, et
municipal au-delà de deux mandats successifs.
- La garantie des libertés publiques et individuelles ainsi que de
l’inaliénabilité des droits de l’Homme.
- La séparation des pouvoirs et l’indépendance de la Justice.
- La prescription de la suprématie de la Constitution et l’autorisation des
magistrats à abroger les lois qui ne s’accordent pas avec l’esprit de la
Constitution.
- L’annulation des lois non démocratiques et leur remplacement par
d’autres garantissant la pratique de la démocratie.

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2-L’édification d’une économie nationale solidaire :
Le PSG milite pour que la République démocratique doit avoir des choix
économiques qui peuvent assurer une base solide à l’économie nationale à
travers :
- la réhabilitation du rôle économique de l’Etat par la protection et
l’amélioration du niveau des secteurs publics stratégiques et
l’encouragement du capital national pour impulser l’investissement et
stimuler son rôle dans le développement et de répondre aux besoins du
mâché intérieur et du peuple.
- Le développement durable doit se réaliser dans le cadre maghrébin et
également à travers une coopération interarabe et internationale basée sur
l’équité et la souveraineté nationale.
- La promotion de l’épargne nationale en tant que stimulant de
l’investissement et devant permettre d’annuler les dettes. Aussi le recours
au marché monétaire international ne devrait avoir lieu qu’en cas
d’obligation majeure et à l’appui d’une étude précise en la matière.
- L’instauration d’une fiscalité proportionnelle par rapport aux revenus et
à la richesse et l’instauration d’une taxation sur les produits de luxe.
- L’élaboration d’une stratégie économique garantissant l’équilibre régional
en matière de développement et devant développer le potentiel local pour
limiter les importations
- Le développement de l’agriculture et notamment des secteurs de
production des produits de consommation de masse en vue d’atteindre
l’autosuffisance.
- La protection du tissu industriel national de la désagrégation.
- L’interdépendance de la science et de la technologie avec les secteurs
économiques et l’élaboration d’un plan pour développer les sciences et la
technologie de pointe.

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- L’intervention de l’Etat dans le commerce intérieur de gros par
l’intermédiaire des offices pour imposer des prix aux commerçants,
contrôler les détaillants et mettre le commerce extérieur et celui des
matières stratégiques sous le monopole de l’Etat.

3-Des options sociales protégeant les travailleurs et le


peuple:
Le PSG défend les orientations de la République démocratique favorisant
les intérêts des travailleurs et des masses laborieuses par :
- L’Etat doit garantir l’emploi aux jeunes par le biais des entreprises
étatiques, semi étatiques et privées. Il doit également protéger les
travailleurs des licenciements arbitraires.
- L’équilibre entre les salaires et l’effort fourni par les travailleurs pour
augmenter la richesse nationale, l’amélioration des conditions de vie des
classes laborieuses et la maîtrise des prix pour protéger le pouvoir d’achat.
- La sauvegarde du droit syndical pour les travailleurs et celui de se liguer
dans des organisations de défense des catégories sociales déshéritées.
- La promotion des acquis sociaux de la femme et l’abolition de toute
discrimination sexiste et la lutte contre la violence et l’humiliation sexiste
dans toutes ses formes.
- L’institution de primes de chômage.
- La lutte contre la flexibilité de l’emploi.
- La mise en place d’un système unifié d’assurance sociale, d’allocation
familiale et de salaire unique en vue d’aider les classes laborieuses à
élever leurs enfants dans des conditions décentes.
- La mise en place d’un système unifié pour l’assurance-maladie en vue
d’aider les classes populaires à mieux se soigner et à accéder à une

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protection sanitaire qui équivaudrait à celle des classes aisées et le
renforcement des établissements publics de santé.
- La protection de l’environnement des dangers de la pollution sous toutes
ses formes
- La lutte contre les spéculations sur les loyers et contre l’augmentation
rapide des prix des terrains et des logements, la mise en place des zones
urbaines ainsi que la lutte contre la prolifération urbaine au détriment des
terres agricoles.
- La prise en charge des immigrés en tant que citoyens tunisiens devant
bénéficier des mêmes droits que leurs concitoyens notamment la
représentativité dans le parlement. Une aide devrait leur être également
accordée pour faciliter leur intégration dans les pays d’accueil ou, s’ils le
désirent leur retour à la patrie. Il importe par ailleurs d’aider ceux qui ont
émigré d’une façon irrégulière à régulariser leur situation et à ne plus les
abandonner aux surenchères et au travail inhumain.

Un enseignement démocratique et rationnel :


Le PSG considère que l’éducation, l’enseignement et la recherche
scientifique sont des secteurs stratégiques qui sont à la base de l’essor des
peuples et du développement économique, social, culturel et civilisationnel. Ces
secteurs habilitent en outre les peuples à une vie politique moderne et émancipée
surtout à la lumière des dernières révolutions technologique médiatique et
cognitive du siècle dernier et du nouveau millénaire. Ces révolutions ont permis
l’accès généralisé aux connaissances et les ont mises à la portée des peuples.
Aussi le parti œuvre-t-il à adapter les choix de l’Etat aux impératifs de
développement moderne et à assurer la liberté d’accès à internet, le droit à
l’information et à l’encouragement des compétences dans ces domaines. Le PSG
s’emploie à:

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- la révision du système éducatif, d’enseignement et de formation dans
l’intérêt du peuple et de la patrie.
- la création d’une structure nationale devant examiner la relation entre la
formation, l’enseignement et l’emploi.
- la généralisation de l’enseignement et sa gratuité à tous les niveaux.
- la réhabilitation de l’enseignement et la revalorisation des diplômes et de
l’Université en tant que lieu d’accès aux connaissances, à la culture et de
recherche scientifique.
- Concevoir l’éducation et l’enseignement de manière à diffuser le
rationalisme et l’engagement citoyen chez les jeunes et dans la société.
- La combinaison de la formation scientifique et professionnelle dans un
seul et même corps et l’encouragement de la spécialisation.
- l’amélioration de l’encadrement à travers l’augmentation du nombre des
encadreurs et la garantie de la conformité aux standards internationaux.

Pour une culture populaire et progressiste :


Compte tenu du rôle de la culture dans l’épanouissement moral du peuple et
la conception des repères idéologiques qui fondent son identité, le PSG veille à
conférer à la culture une dimension populaire et progressiste qui puise dans le
patrimoine rationnel et éclairé de notre nation et dans les valeurs universelles de
la communauté humaine. Aussi le parti milite-t-il pour :
- Que l’Etat œuvre à l’instauration d’une culture populaire et progressiste.
- L’encouragement de la liberté de pensée et de création et l’éradication de
la censure sous toutes ses formes.
- L’ouverture d’espaces de dialogue consistant en des « conseils culturels à
l’échelle locale, régionale et nationale.
- La sauvegarde et la restauration de notre patrimoine.
- L’aménagement d’une infrastructure culturelle moderne, selon une carte
culturelle qui répond aux critères de l’UNESCO.

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- Le soutien des industries culturelles et notamment le livre et
l’encouragement du cinéma et du théâtre.
- Le soutien de la formation artistique et culturelle et l’association de
spécialistes à l’élaboration de plans spécifiques en la matière.
- L’encouragement des médias culturels et leur autorisation à s’exprimer
dans les institutions médiatiques publiques.
- l’affiliation de tous les travailleurs dans le domaine artistique, littéraire et
culturel aux caisses d’assurance et de prévoyance sociale.

Pour une politique étrangère hostile à l’impérialisme et au sionisme :


La transition démocratique, à la réalisation de laquelle œuvre le PSG aux
côtés des forces démocratiques, de la classe ouvrière et du peuple, inscrit notre
pays dans une attitude anti impérialiste et anti sioniste qui soutient les causes de
libération nationale et sociale. Cette démarche est également enracinée dans les
principes et les valeurs démocratiques et des droits de l’Homme.
Notre pays doit aussi œuvrer à l’impulsion du Maghreb en vue de servir les
intérêts des peuples de la région. Un Maghreb qui sera en mesure de traiter avec
les grands blocs économiques et géopolitiques.
Notre pays est interpellé également à la contribution au rapprochement
interarabe sur la base des intérêts communs de tous les pays arabes et de
présenter des solutions aux problèmes que vit la région.
Par ailleurs, nos relations étrangères devront être fondées sur l’équité avec
les divers acteurs internationaux et le respect de la souveraineté nationale et
l’autonomie dans la prise de décision ainsi que sur la non ingérence dans les
affaires internes et la coopération avec les forces démocratiques et le soutien des
causes justes de libération dans le monde. Nous sommes en outre tenus par ces
relations de lutter contre les agressions impérialistes et sionistes en Irak, en
Palestine et au Liban afin de voir leurs peuples recouvrer leurs droits à

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l’Indépendance et de lutter contre l’impérialisme dans la région et contre tous les
obstacles à l’unité arabe.
Le PSG milite également pour la consolidation de la solidarité
internationale entre les travailleurs, les peuples et les nations opprimées et
n’épargne aucun effort dans le raffermissement de ses liens avec les partis de
gauche, les organisations populaires, hostiles au néolibéralisme.

Tunis le 25 Octobre 2006.

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