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1. – INTRODUCTION
Lors des calculs des assemblages par gousset de barres fortement sollicitées,
L’objet de cette rubrique est l’examen détaillé d’un tel assemblage : celui de la diago-
nale de rive d’une poutre à treillis sur la membrure supérieure et le poteau montant, par
gousset et platine boulonnée (voir figure 1). Conformément à l’usage, les axes des
barres assemblées se croisent en un point (pas d’excentricité entre les axes). On conçoit
l’assemblage pour transmettre les efforts axiaux obtenus d’une analyse globale de la
structure réalisée en considérant les extrémités des barres diagonales articulées sur la
membrure. Le problème spécifique posé est de connaître la répartition de l’effort appli-
Fig. 1
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qué sur les parties de la membrure et du montant (ou poteau) attachées par le gousset.
Une fois ces derniers efforts connus, la vérification des résistances des attaches et,
éventuellement, celle des éléments attachés, peut être entreprise par référence aux
règles applicables (les règles CM66 ou l’Eurocode 3).
Un certain nombre d’essais a été réalisé aux États-Unis afin d’apporter des clarifications
sur le comportement et la résistance des tels assemblages. Thornton [1, 2, 3], ayant étu-
dié les résultats de six essais [4 à 8], a proposé une méthode de calcul des efforts qui
conduit à une concordance satisfaisante avec les résultats expérimentaux. Il a conclu
que de ne pas prendre en compte la présence des moments, ni dans les barres assem-
blées ni dans les attaches sur le périmètre du gousset, ne conduirait pas à une suresti-
mation des résistances des assemblages. La méthode de Thornton, que l’auteur appelle
2 « la Méthode Homogène de Forces » (« Uniform Force Method »), est basée sur les
observations suivantes :
● On se situe dans le contexte des assemblages où les axes de toutes les barres assem-
blées ont un point commun d’intersection, point appelé le « point de fonctionnement »
par Thornton. Afin de respecter l’hypothèse que les efforts axiaux dans toutes les
barres assemblées passent par ce point de fonctionnement, la résultante de tous les
efforts dans les deux attaches aux bords du gousset doit le faire également parce que
cet effort résultant doit équilibrer parfaitement l’effort appliqué par la diagonale.
● Les essais expérimentaux et les études associées concernant la diffusion des efforts
dans les parois du poteau et de la membrure en face du gousset indiquent qu’on peut
admettre que la résultante des efforts dans chacune des deux attaches aux bords du
gousset suit une trajectoire spécifique.
En conformité avec ces observations, Thornton a formulé une expression qui permet de
déterminer les trajectoires des efforts résultants dans les deux attaches du gousset.
Parce que la solution n’est pas unique, il y a lieu de faire un choix. Une fois qu’une paire
de trajectoires a été choisie on obtient une solution complète au problème posé concer-
nant la répartition des efforts au sein des attaches. Ce seront les vérifications des résis-
tances qui montreront que le choix retenu convient ou non.
Il existe d’autres approches connues des bureaux d’études pour estimer la répartition
des efforts au sein de tels assemblages. Ces approches sont généralement basées sur
l’hypothèse d’une répartition linéaire élastique des efforts dans des sections (dont les
plans des attaches) où les excentrements éventuels des efforts par rapport aux centres
des sections examinées sont pris en compte par l’application de la théorie des poutres
(RDM). Parce que la théorie de la RDM conduit à des répartitions des efforts peu repré-
sentatives de la réalité (en particulier quand on approche l’état limite ultime), la ten-
dance est souvent de surdimensionner les éléments de l’assemblage, notamment les
attaches du gousset. D’après Thornton, l’avantage principal de sa méthode est que, par
rapport aux dispositions conçues en utilisant une approche plus « classique », les
assemblages obtenus sont significativement plus efficaces. Avec des dimensions
réduites des goussets/platines avec moins de boulons et soudures, on peut attendre des
coûts de fabrication et d’exécution réduits.
2. – MÉTHODE DE THORNTON
Thornton a fondé sa méthode sur les conclusions des études expérimentales qui indi-
quent que les résultantes des efforts dans les attaches du gousset suivent des trajec-
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toires qu’on peut identifier avec une précision adéquate. Il a observé qu’en choisissant
des positions spécifiques (en paire) pour ces trajectoires on fait en sorte
Thornton, qui n’a pas explicitement précisé les trajectoires qu’il a adoptées, a donné
une règle fixant les centres des attaches et les expressions pour les valeurs correspon-
dantes des efforts résultants dans l’assemblage (figure 2). On peut en déduire que
chaque trajectoire est identifiée par deux points spécifiques, dont un est situé au centre
de l’attache concernée tandis que l’autre est situé sur l’axe de la barre (membrure ou
montant) recevant le gousset. On peut comprendre que ces deux paires de points ont
3
des coordonnées étroitement liées qui sont fonctions de l’effort appliqué et de la géo-
métrie de l’assemblage. Dans l’assemblage de la figure 2 l’axe de la membrure est hori-
zontal et l’axe du montant (le poteau) est vertical (faisant donc un angle de 90° avec
l’axe de la membrure).
Point de fonctionnement :O
eC Point B :Centre de l'attache membrure gousset
b
Membrure
O
x
eB
B
c
C Gousset
R
Diagonale
P
Point C :Centre de l'attache poteau gousset
Poteau-montant
Fig. 2
2,11. – Positionnement des centres des attaches et des résultants des efforts aux
attaches
Le raisonnement adopté par Thornton pour déterminer la répartition des efforts peut
être déduit de la figure 3. Le point de référence O, c’est-à-dire l’origine des repères, est
le point d’intersection des axes des barres assemblées (« le point de fonctionnement »
selon Thornton). Les centres des attaches sont désignés par les points B (membrure) et
C (poteau-montant). Les paramètres géométriques sont indiqués sur les figures 2 et 3.
(Note : Avec l’objectif d’améliorer la compréhension, les symboles utilisés ici pour les
paramètres géométriques donnant les positions des centres (B et C) des attaches sont
différents de ceux adoptés par Thornton).
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● Pour qu’une solution pour les efforts (HB , VB ) et (HC , VC ) dans les deux attaches aux
bords du gousset soit acceptable une condition fondamentale à respecter est que la
résultante de l’ensemble soit parfaitement en équilibre avec l’effort P appliqué par la
diagonale. Pour être en équilibre parfait, il faut démontrer que la résultante de
l’ensemble des efforts (P, HB , VB , HC , VC ) est nulle. Les conditions nécessaires pour
satisfaire ceci peuvent être exprimées ainsi :
Thornton a donc identifié deux trajectoires, une passant par BT pour le vecteur RB et
4 ●
l’autre passant par CM pour le vecteur RC, ayant le même point d’intersection sur la
droite passant par OR qui porte le vecteur de l’effort appliqué P.
yR tan θ = xR (1a)
où θ est l’inclinaison de la diagonale, c’est-à-dire de son effort P, par rapport l’axe vertical,
Pour le cas présent (d’un montant et d’une membrure faisant un angle droit) l’expres-
sion (1a) devient (après arrangement) :
Du fait que les termes à droite de cette expression soient fixés par les dimensions des
barres, on voit que toutes les paires de valeurs des distances b et c qui satisfont la diffé-
rence imposée conduisent à une solution potentielle.
Pour l’assemblage de la figure 2, les coordonnées des points définissant les deux trajec-
toires choisies par Thornton pour RB , RC et celles du vecteur P, sont données dans le
tableau 1. Pour des caractéristiques géométriques des éléments assemblés données
TABLEAU 1
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Pp
RB Angle montant/membrure = 90°
T VB Axe membrure
RC O
eB x
M VC B
I HB c
Intrados membrure
HC
C R c
Axe montant
θ Figure 3a
Gousset
eC P
b b
5
Choix de B, T, C et M donnent:
y Intrados montant
VC /c = HB/b = VB/eB = HC/eC = P/r
(soit eB pour la membrure et eC pour le montant), une fois les valeurs couplées des para-
mètres géométriques b et c choisies à partir de la relation (1b), toutes les coordonnées
des différents points sont connues.
2,12 – Équations
Le tableau 2 donne les équations indépendantes qu’on peut établir à partir de l’équilibre
du système des forces. On constate qu’une fois les paramètres géométriques fixés on a
autant d’équations indépendantes que d’inconnues, ce qui permet une résolution com-
plète du système des forces.
TABLEAU 2
Considération Equations générales Equations pour le cas de la figure 2
Résultante de l’attache B : le HB VB H B VB
vecteur RB doit passer par le point = =
T x B – xT y B – yT b eB
Résultante de l’attache C : le HC VC H C VC
vecteur RC doit passer par le point = =
M xC – xM yC – y M eC c
H = H B + H C = PSin θ H = H B + H C = PSin θ
Equilibre du système de forces :
(P, HB , VB , HC , VC ) V = VB + VC = PCos θ V = VB + VC = PCos θ
x e +b
où Tanθ = R où Tan θ = C
yR eB + c
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P HB HC VB VC
= = = = (2)
r b ec eb c
où la distance r =
(b + ec)2 + (c + eb)2 est celle entre l’origine O et le point R.
Les expressions (2) donnent les composantes (horizontale et verticale) de l’effort dans
chacune des deux attaches du gousset, soient les valeurs recherchées. Pour l’assem-
blage de la figure 2 les composantes obtenues sont soit normale soit parallèle à la ligne
d’attache, ce qui facilite la vérification. Lorsqu’il s’avère que le premier choix retenu
6 pour les positions cohérentes des centres des attaches (B et C ) ne permet pas de réali-
ser des attaches adéquates, on peut éloigner davantage ces centres du point de fonc-
tionnement, ce qui revient à élargir le gousset tout en respectant la condition (1).
Les efforts dans les attaches peuvent être obtenus d’une manière graphique également.
On constate qu’en adoptant une échelle telle que la longueur du segment OR représente
la valeur de l’effort P, on peut obtenir les valeurs des efforts dans les attaches directe-
ment de la figure 3b) ou 3c).
Les expressions (1b) et (2) sont celles publiées par Thornton sans explication claire de
leur détermination.
En utilisant les équations générales du tableau 2 il est aisé de formuler une variante
pour le cas où l’angle entre le montant et la membrure ne serait pas 90° (figure 4 et
figure 5). Pour un tel cas les coordonnées des différents points sont celles données dans
le tableau 3 et les expressions sont rassemblées au tableau 4.
Dans un cas typique, le montant n’est pas vertical et/ou la membrure n’est pas horizon-
tale. Il convient de considérer l’écart entre un angle de 90° et l’angle du montant avec la
membrure, soit l’angle que Thornton indique par γ. Pour une application générale, il
convient de mettre l’axe x sur l’axe de la membrure (même si cette barre n’est pas hori-
zontale) et en déduire que l’axe du montant n’est pas forcement parallèle à l’axe y. Les
composantes, (HB , VB ) et (HC , VC ) sont exprimées selon les axes x et y comme précé-
demment. Par conséquent lorsque l’angle γ n’est pas nul il faut noter que les compo-
santes (HC , VC ) obtenues ne seront pas normale et parallèle au plan de l’attache concer-
née (sur le montant).
TABLEAU 3
Coordonnées des points pour le cas général (point O pour origine)
Point Coordonnée x Coordonnée y
B
xB =
eC
– eBTanγ + b y B = eB
Cosγ
T eC yT = 0,0
xT =
Cos γ
C
xC =
eC
– eBTanγ – cSinγ yC = eB + cCos γ
Cos γ
M xM = – eBTanγ y M = eB
R e
x R = C – eBTanγ – cSinγ + b y R = eB + cCosγ
Cosγ
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TABLEAU 4
Expressions pour un cas général
Condition de positionnement des centres des attaches 1 :
Axe du Montant y RTan θ = xR
soit
eC
b Axe de la Membrure b – c(Cosγ Tan θ + Sinγ ) = eB (Tanθ + Tanγ ) –
Cosγ
O T
VB
eB x
I
M
c
VC
HB B Equilibre et résolution 1:
C Gousset P HB HC VB VC
c HC R = = = =
r xB – xT xC – xM y B – yT yC – yM
eC
b
P
Axe de la Diagonale
P HB HC
soit
V VC
7
= = = B =
γ
θ Effort dans la barre diagonale
r b – eBTanγ eC / Cosγ – cSinγ eB cCosγ
y
Figure 4 où r = ( xR ) 2 + ( y R ) 2
soit
1
L’angle γ peut prendre une valeur positive e
ou négative dans les expressions. r = ( C – eBTan γ – cSin γ + b) 2 + (eB + cCosγ ) 2
La figure 4 présente un cas où l’angle γ a Cosγ
une valeur positive.
Fig. 5
Le choix proposé pour les axes permet de simplifier les expressions parce qu’il ne
sera pas nécessaire de prendre en compte dans les modifications l’angle γ. Un angle γ
de valeur positive est défini ici pour un repère, défini avec une rotation autour de
l’axe z (normal au plan de l’assemblage) dans le sens des aiguilles d’une montre. Tan-
dis que tous les paramètres sont définis de la même manière que pour le cas élémen-
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taire, les cas des distances b et c nécessitent une précision. Ces distances b et c sont
celles entre le point d’intersection des intrados (c.a.d. côté gousset) du montant et de
la membrure (le point I de la figure 5) et les centres des attaches du gousset sur le
montant et sur la membrure respectivement.
Thornton a publié [3] le résultat pour une variante du cas de la figure 4 où l’angle entre
le montant et la membrure est négatif de valeur absolue γ, c’est-à-dire avec un angle de
(90 – γ)° entre les axes du montant et de la membrure.
3. – EXEMPLE DE CALCUL
3.1 – Description
Nous proposons de ne présenter dans cette rubrique que la conception et le calcul d’un
gousset d’assemblage et de ses attaches sur les trois éléments assemblés (fig. 6). Les
autres vérifications nécessaires, notamment celles du poteau PRS et de la membrure,
ne sont pas présentées.
Nous examinons le cas d’un assemblage à l’extrémité d’une poutre à treillis au droit
d’un poteau (voir la figure 1 et la figure 4). Dans une telle poutre à treillis il est courant
de considérer la membrure comme continue dans l’analyse globale, sauf à l’extrémité
où on considère qu’elle est articulée sur l’élément de support comme la barre diago-
nale. Afin d’éviter un excentrement des efforts, les axes des barres de l’assemblage
(montant, diagonale et membrure) coïncident en un point O. Pour l’assemblage en tête
du poteau, l’analyse globale réalisée selon les hypothèses indiquées ne donne que des
efforts axiaux dans la membrure et dans la diagonale. Lorsque le poteau-montant
(fig. 1) est continu à travers l’attache de la membrure inférieure, l’analyse globale don-
nera un effort de cisaillement en plus de l’effort axial dans le montant au point O (fig. 6).
La membrure est inclinée avec une pente de 3 % (soit un angle de 1,72° par rapport à
l’horizontale) tandis que le poteau est vertical. L’effort de traction appliqué à la diago-
nale, qui fait un angle de 58,35° avec l’axe du poteau-montant, est de 1 200 kN.
– Barre diagonale : constituée de deux cornières 150 × 150 × 15, une chaque côté du
gousset, formant une section en croix.
– Membrure : constituée d’un HEB 220 plus un UPN 300 soudé sur l’aile supérieure du
HEB.
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– Poteau-montant : section I en PRS avec des ailes 320 × 20 et une âme 560 × 12.
– Gousset soudé sur la membrure et sur la platine par double cordons d’angle symé-
triques.
Fig. 6
Il faut noter (fig. 6) que le système des forces [P, (HB , VB ), (HC , VC )] est un système en
équilibre de même que le système des forces dans les barres [P, FB , (FNC , FVC )] conver-
geant au point O. Nous utilisons les définitions et les expressions de la figure 4, notant
que l’axe x correspond à l’axe de la membrure.
Données
– Inclinaison de l’axe du poteau par rapport l’axe y : γ = + 1,72° donc sin γ = 0,03 ;
cos γ = 1,0 ; Tan γ = 0,03.
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– Inclinaison de la diagonale par rapport l’axe y : θ = 58,35° – γ = 56,63° donc tan θ = 1,52.
Dans le cas présent l’encastrement de la poutre à treillis sur le poteau est utilisé pour
constituer un portique. Dans ce cas, la membrure inférieure de la poutre à treillis est
attachée au poteau à l’extrémité de la poutre et on a un effort de cisaillement FVC dans le
poteau au point O. Pour l’analyse globale associée, les poteaux sont considérés conti-
nus à travers les attaches de la membrure inférieure tandis que la membrure inférieure
est considérée articulée sur les poteaux. Pour le cas de charge étudié, les valeurs obte-
10 nues de l’analyse globale pour les efforts au point O dans les barres assemblées au
nœud O (modélisé comme une articulation) ont été :
– Montant : Effort axial : FNC = 646,5 kN compression, Effort de cisaillement FVC = 434 kN.
● La condition à respecter pour le positionnement des centres des attaches aux bords
du gousset est :
eC
yR tan θ = xR où xR = – eB tan γ – c sin γ + b et yR = eB + c cos γ
cos γ
soit
eC
b – c (cos γ tan θ + sin γ) = eB (tan θ + tan γ) –
cos γ
300
b – c (1,0 . 1,52 + 0,03) = 155 (1,52 + 0,03) –
1,0
b – 1,55c = – 59,75.
● Les coordonnées du point R, la distance entre ce dernier et l’origine (le point de fonc-
tionnement O) deviennent :
eC
xR = – eB tan γ – c sin γ + b = 300/1,0 – 155 . 0,03 – 315 . 0,03 + 430 716 mm
cos γ
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Utilisant les expressions de Thornton, les composantes des efforts dans les attaches
sont :
P 1 200
= 1,4 kN/mm
r 856,5
P
HB = (b – eB tan γ) = (430 – 155 . 0,03) . 1,4 595,5 kN
r
P
VB = (eB ) = (155) . 1,4 217 kN
r
11
P
HC = (eC /cos γ – c sin γ) = (300 – 315 . 0,03) . 1,4 = 407 kN
r
P
VC = (c cos γ) = (315) . 1,4 441 kN.
r
On peut vérifier que la résultante des efforts obtenus dans les attaches est bien en équi-
libre avec l’effort P dans la diagonale:
Rattaches =
(HB + HC)2 + (VB + VC)2 =
(595,5 + 407)2 + (217
+ 441)2 1 200 kN = P
Les valeurs suivantes des paramètres de calcul selon l’EC3-DAN sont adoptées pour les
différentes vérifications des résistances de calcul:
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B
UPN 300
axe
HEB 220 155
lw
Gorge 2a = 6
A
12 860
Gorge a = 3
Gorge a = 3
Section A-A
Fig. 7
Afy 8 604.235
Ny, Rd = = = 1 838 kN NSd = 1 200 kN : satisfaisante
γM0 1,1 . 103
Dans ce dernier calcul les soudures longitudinales seules sont prises en compte. Les
soudures frontales aux extrémités des cornières, parfois appelées « d’étanchéité » pour
éviter la corrosion des surfaces inaccessibles après réalisation de l’assemblage, sont
négligées.
Ce dernier mode de ruine n’est pas intégré dans la norme EC3 pour les assemblages
soudés. Néanmoins, par analogie avec la vérification requise du « cisaillement de bloc »
pour les goussets des assemblages boulonnés, une vérification de ce genre est toujours
conseillée. Au lieu de prendre la règle compliquée et peu compréhensible de l’EC3-DAN,
la nouvelle formulation du projet final de l’EC3, soit la norme prEN1993- Partie 1-8 [11]
pour les assemblages, est prise ici. La résistance à « l’arrachement de bloc » du gousset
est obtenue en ajoutant la résistance plastique au cisaillement de la partie du gousset
attachée par les cordons de soudures longitudinaux (aux deux bords extérieurs des cor-
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fu Ant fy Anv
Veff, Rd = + NSd
γM2 3 γM2
soit lG 156mm
Parce que la résistance ultime à la traction de la partie du gousset au bout des cornières
13
est relativement grande, la longueur minimale 2 . lG de la section du gousset requise en
cisaillement n’est pas déterminant. Nous avons adopté un gousset presque rectangu-
laire 860 × 630 × 10, permettant de réaliser toutes les attaches de longueurs adéquates
sans difficulté.
Fig. 8
● La résistance par unité de longueur des deux cordons est (EC3-DAN §6.6.5.3(3) et
§6.6.5.3(4)) :
fu 340
Fw, Rd = fvw Σa = 2a = 2 . 3 = 0,942 kN/mm
3 βwγMw
3 . 0,8 . 1,25 . 103
HB2 + VB2
395,52 + 2172
Fw, Sd = = = 0,769 N/mm Fw, Rd = 0,942 N/mm
2(b – eplatine) 2 . (430 – 18)
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Attache C (gousset-platine) :
HC2 + VC2
407 2 + 4412
Fw, Sd = = = 0,953 N/mm Fw, Rd = 0,942 N/mm
2c 2 . 315
Compte tenu des efforts appliqués déformant la platine en flexion, nous conseillons que
les critères pour un élément comprimé soient adoptés. Les trous pour les boulons M22
sont de diamètre d0 = 24 mm. Les conditions sont celles sans intempéries et sans risque
de corrosion. L’épaisseur de la platine est de 18 mm.
320 430
10
105
589 kN
155
180 B
595,5 kN
45
180 217 kN
880
407 Kn
180 C
441 kN 315
180
55
10
10 10
3x100
Fig. 9
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– Mode 2 : la formation d’un mécanisme partiel dans la platine associé à la rupture des
boulons
Dans ces vérifications il convient de vérifier les boulons de chaque zone de la platine
pour les efforts correspondants. Ceci revient à considérer les parties de la platine sous
le gousset et sous la membrure comme des platines séparées, même lorsqu’il s’agit 15
d’une seule platine continue. Ainsi fait, il faut retenir que l’influence du moment éven-
tuel dans le plan de l’assemblage platine-poteau est prise en compte d’une façon indi-
recte par la répartition obtenue des efforts normaux au plan de l’assemblage.
Parce que l’effort admissible en traction d’un boulon est fonction de l’effort de cisaille-
ment concomitant qu’il supporte, avant d’évaluer la résistance correspondant aux diffé-
rents modes, il y a lieu d’établir la répartition de l’effort parallèle à la ligne de l’attache
parmi les boulons. Étant donnée que la platine est continue (c’est-à-dire commune aux
deux parties), on admet que l’effort résultant total parallèle au plan de la platine, c’est-à-
dire l’effort de cisaillement, est uniformément réparti parmi tous les boulons sur la pla-
tine. Les efforts appliqués aux deux parties de l’attache par platine sont donnés au
tableau 5.
TABLEAU 5
Efforts et parties de la Effort selon les axes x et y kN Effort normal et parallèle au plan de
platine la platine kN
Selon axe x Selon axe y Normal Parallèle
(Traction) (Cisaillement)
Partie de la platine attachant 407 441 420,1 428,6
le gousset
Partie de la platine à 6,5 217 13 216,7
l’extrémité de la membrure
Considérant que l’effort total de cisaillement est reparti sur tous les boulons, les efforts
appliqués par boulon sont donc :
Les résistances en traction et en cisaillement d’un boulon M22 de la classe 8.8 sont :
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Dans les calculs de résistances pour le mode 2 (voir les vérifications de la platine ci-des-
sus) où l’effet de levier est inclus, il y a lieu de prendre une résistance réduite en traction
du boulon comme pour le mode 3. L’effort maximal de traction qu’un boulon M22 de la
classe 8.8 peut prendre en combinaison avec un effort de cisaillement de Fv,Sd = 64,53 kN
est :
Fv, Sd
Ft, Sd 1,4 Ft, Rd . 1,0 – F
v, Rd
= 1,4 . 145,4 . (1 – 64,53/116,35) = 90,66 kN
L’effort de traction NSd = 420,1 kN, qu’on considère réparti uniformément par le gousset
sur une hauteur de platine de 640 mm, soumet cette platine à une flexion. Pour cette
partie, où il y a quatre rangées de boulons, on négligera dans les calculs que la rangée
supérieure est plus résistante (parce que raidie par l’aile de la membrure) que les autres
rangées. La partie de la platine sous la membrure, où l’effort de traction appliqué est
faible, ne nécessite pas de vérification spécifique.
Pour obtenir la résistance de la platine, il faut d’abord évaluer la résistance d’une rangée
d’extrémité et celle d’une rangée centrale typique en face du gousset. La résistance
totale sera prise comme la somme des résistances des rangées, dont deux sont des ran-
gées d’extrémité et deux sont des rangées centrales.
Les valeurs des paramètres géométriques (tp, p1, e1, m, e) intervenant dans le calcul de
la résistance d’une rangée sont montrées à la figure 10. Lors du calcul de la résistance
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d’une rangée, c’est-à-dire d’un tronçon en T de la platine, on fait référence à celle d’un
tronçon T de base d’une longueur efficace pour prendre en compte la forme du méca-
nisme de ruine. Le tronçon T de base a une forme simple (« idéalisée ») du mécanisme
de ruine où les quatre charnières plastiques (sur les ailes en flexion) sont parallèles à
l’axe longitudinal du tronçon T, dont deux passent par les axes des boulons et les deux
autres sont de chaque côté de l’âme du T sollicité en traction (fig. 10).
Les différentes formes possibles, c’est-à-dire réalistes, des mécanismes de ruine sont
identifiées à la figure 12. D’une manière générale, les formes de mécanisme n° 1 et n° 5
sont les plus courantes pour une rangée d’extrémité tandis que les mécanismes n° 2 et
n° 7 sont les plus courantes pour une rangée centrale. Les formes de mécanisme n° 3,
n° 4, n° 8 et n° 9 (appelés mécanismes « circulaires » par l’Annexe J révisée de l’EC3 [10])
ne concernent que la situation peu courante suivante : 17
● platines relativement larges, d’épaisseur relativement faible associées à des boulons
de résistance relativement importante, avec le mode 1 de ruine, à savoir celui par
mécanisme complet (fig. 10).
A chaque type de mécanisme pour une rangée on associe un tronçon T de base d’une
longueur donnée par l’Annexe J et qui correspond à la longueur « efficace » de la rangée
pour ce mécanisme. Dans le cas présent d’une platine en traction/flexion, il convient
pour chaque rangée de considérer toutes les mécanismes possibles et, lors du calcul de
la résistance correspondante, de prendre la longueur efficace la plus courte obtenue
pour le tronçon T de base.
Fig. 10
ASS-CAL 1-02
18
Fig. 11
Lorsqu’elle est prise seule, la longueur efficace d’une rangée d’extrémité (voir les méca-
nismes n° 1 à 4) est donnée par :
ltronçon, seul = min [(2m + 0,625e + e1) ; (4m + 1,25e) ; (πm + 2e1)]
Pour la rangée d’extrémité considérée seule, on obtient que la longueur efficace la plus
courte du tronçon T est celle associée au mécanisme n° 1. Cependant, lorsque la contri-
bution d’une rangée à la résistance totale d’un groupe de rangées est considérée, la lon-
gueur efficace du tronçon est souvent plus faible que celle obtenue pour la même ran-
gée isolée. Ceci résulte d’une interaction entre les mécanismes des rangées voisines et
on constate que c’est bien le cas ici. La longueur efficace de la rangée d’extrémité
lorsqu’elle est prise en groupe (mécanismes n° 5, n° 6, n° 8 et n° 9) est donnée par :
ltronçon, groupe = min [(e1 + 0,8p1) ; (2m + 0625e + 0,8p1) ; (2e1 + p1) ; (πm + p1)]
On conclut que la longueur efficace à prendre pour les rangées d’extrémité est celle du
tronçon de base pour le mécanisme n° 5.
ASS-CAL 1-02
Pour une rangée centrale la longueur efficace (voir les mécanismes n° 2, n° 3, et n° 7) est
donnée par :
Les formes des mécanismes identifiées comme critiques pour les deux types de rangée
et les longueurs efficaces correspondantes indiquent que, dans le cas présent, chaque
rangée de la platine se comporte sur toute sa longueur réelle comme le tronçon T de
base équivalent. Autrement dit, la forme du mécanisme de ruine potentielle pour la pla-
tine entière est la même que celle du tronçon T de base.
La résistance critique est celle obtenue pour le mode 2 (formation d’un mécanisme par-
tiel et la rupture des boulons), soit Ft,Rd = 639,6 kN.
RÉFÉRENCES
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dings of the AISC National Engineering Conference, Washington DC, June 1991,
pages 26/1 – 26/33.
[2] Thornton W.A. – « Connections : Art, Science and Information in the Quest for Eco-
nomy and Safety », AISC Engineering Journal, 4th Quarter 1995, Vol. 32 N° 4, pages
132 – 144.
ASS-CAL 1-02
[3] Thornton W.A. – « Design Methods for Truss and Bracing Connections », Procee-
dings of Third International Workshop, « Connections in Steel Structures III - Beha-
viour Strength and Design », Edited by Bjorhovde, Colson, Zandonini, 1st edition
1996, Pergamon, pages 149-157 .
[4] Bjorhovde R., Chakrabarti S.K. – « Tests of full size Gusset Plate Connections »,
ASCE Journal of Structural Engineering, Vol 111, N° 3, March 1995, pages 667-684.
[6] Gross J.L., Cheok G. – « Experimental Study of Gussetted Connections for Laterally
20 Braced Buildings », National Institute of Standards and Technology Report, NISTIR
89-3849, Gaitersburg MD, November, 1988.
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tion », Proceedings of the AISC National Engineering Conference, Nashville TN,
June 1986, pages 31/1 - 31/24.
[11] prEN 1993-Partie 1-8 : Eurocode 3 – « Assemblages », Juin 2002 (rédaction du pro-
jet final pour vote officiel).