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LE POUVOIR DE DECISION DANS

LES SOCIETES PLURIPERSONNELLES

Introduction

L’entreprise individuelle permet souvent le démarrage d’une activité. Mais l’entrepreneur peut, pour se
développer, choisir de s’associer avec des partenaires afin de constituer un capital plus important et
partager les risques inhérents à exploitation.

1. QU’EST- CE QU’UNE SOCIETE ?

A. Les conditions de formation

Le contrat de société doit respecter les conditions générales de formation des contrats et les
conditions spécifiques à la société.

Ces conditions générales concernent : le consentement des associés ; la capacité juridique des
associés ; l’objet de la société et la cause de la société.

a) Les conditions spécifiques

L’article 1832 du code civil énumère 3 conditions ; la jurisprudence ajoute une condition
supplémentaire : « l’affectio societatis » ou encore la volonté de collaboration.

‰ La pluralité d’associés

Selon l’article 1832 al. 1er du c.civ., la société ne peut exister que si 2 personnes au
moins décident de s’associer. Cependant, la constitution de société par une seule
personne est possible depuis 1985 avec l’EURL.

‰ Les apports

Tout associé doit obligatoirement effectuer un apport, c’est-à-dire mettre à la


disposition de l’exploitation sociale des biens ou un savoir-faire. En contrepartie de
l’apport effectué, l’associé reçoit des parts sociales, ou bien, dans la société
anonyme : des actions.

On distingue 3 types d’apports :

L’apport en numéraire : C’est une somme d’argent que l’associé apporte à la


société en-cours de formation ou en cours de développement.

L’apport en nature : Il s’agit de l’apport de biens corporels ou incorporels, meubles


ou immeubles, susceptibles d’une évaluation pécuniaire. Ces apports peuvent être
faits en pleine propriété, en usufruit, ou encore en jouissance.

L’apport en industrie : L’associé apporte à la société ses compétences


professionnelles, son savoir-faire. Ce type d’apport n’est possible que dans les
sociétés civiles, les SNC, les SARL entre époux (les sociétés de personnes).

Les apports en numéraire ou en nature forment le capital social. Les apports en


industrie en sont exclus.

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‰ La participation aux résultats

Chaque associé a vocation aux bénéfices ou aux économies réalisées et doit en


contrepartie contribuer aux pertes.

Les pertes en cours d’exercice sont généralement reportées sur les exercices
suivants. La participation des associés aux pertes est mise en œuvre à la dissolution
de la société.

Les règles de partage des résultats sont le plus souvent organisées par les statuts.
La loi interdit toute clause léonine qui attribuerait à un associé la totalité des
bénéfices ou des pertes. A défaut de clause statutaire, le partage des bénéfices et
des pertes est effectué proportionnellement aux apports.

‰ L’affectio societatis

C’est l’élément psychologique exigé par la Jurisprudence. Il se définit comme la


volonté des associés de participer activement, sur un pied d’égalité, à la vie de la
société.

b) Distinction : Association / Société

C’est la recherche d’un bénéfice à partager qui permet de distinguer la société de


l’association qui, comme on le sait, fonctionne sans but lucratif.

B. Les formalités de constitution

Ceux qui prennent l’initiative de créer une société, les fondateurs, doivent veiller au bon
accomplissement des formalités constitutives. Tant que la société n’a pas la personnalité morale,
ce sont les fondateurs qui agissent en son nom et pour son compte.

Leurs actes doivent être repris par la société, soit dans les statuts, soit dans un acte séparé. Ils
sont civilement et pénalement responsables des fautes qu’ils commettent pendant cette période.

Ces formalités imposées par la loi ont pour but de faire connaître la société aux tiers et de lui faire
acquérir la personnalité morale.

Elles sont, dans l’ordre chronologique :


ƒ L’adoption des statuts ;
ƒ L’avis de constitution dans un journal d’annonces légales (JAL) ;
ƒ L’immatriculation au registre du commerce et des sociétés (RCS) par l’intermédiaire du
centre de formalités des entreprises (CFE) ;
ƒ La publicité au bulletin officiel des annonces civiles et commerciales (BODACC).

C. La naissance d’une nouvelle personne morale

C’est l’immatriculation de la société au RCS qui lui confère la personnalité juridique. La société
possède donc à compter de ce jour, tous les attributs de la personnalité juridique.
La société est identifiée par une dénomination sociale, un siège social, une nationalité et un
capital social. Elle pourra exercer ses droits par l’intermédiaire de ses mandataires sociaux
chargés de la représenter.

La personnalité juridique des personnes morales est toujours limitée. Une société ne peut
accomplir d’actes juridiques, en dehors de l’objet social prévu par ses statuts.

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2. LE PARTAGE DU POUVOIR DE DECISION

A. Le pouvoir des associés

La société a été pensée comme une démocratie au sein de laquelle le pouvoir souverain est
détenu par la communauté des associés.

Les associés exercent leur droit de vote en assemblée générale. Il est proportionnel au nombre
de parts sociales ou actions détenu par ces associés.

Ce pouvoir cependant, ne peut s’exercer au quotidien, et c’est pourquoi la gestion et la


représentation de la société relèvent des attributions des dirigeants.

B. Le pouvoir des dirigeants


De même que dans une démocratie le peuple désigne ses représentants, de même dans une
société l’assemblée des associés désigne ses dirigeants ; ils choisissent donc, soit :

ƒ Un ou plusieurs associés : dans les petites sociétés, celui qui détient la majorité du capital
est souvent le mandataire choisi. Propriété du capital et pouvoir de gestion sont confondus.

ƒ Un tiers : les associés le choisissent pour ses compétences de manager. C’est souvent le
cas dans les grandes sociétés où les dirigeants ne détiennent qu’une petite partie du capital.
Propriété du capital et pouvoir de gestion sont alors dissociés.

Les pouvoirs des mandataires sociaux sont délimités par la loi et les statuts. L’assemblée des
associés exerce un contrôle sur la gestion et peut sanctionner les dirigeants en les révoquant de
leurs fonctions.

Les associés disposent d’actions judiciaires spécifiques : l’abus de majorité ; l’abus de biens
sociaux ; les fautes de gestion.

C. Les conflits d’intérêts

L’intérêt social ne se confond pas avec l’intérêt égoïste et immédiat des associés, qu’ils soient
majoritaires ou minoritaires, encore moins avec l’intérêt personnel des dirigeants. La société a un
intérêt propre distinct de celui des associés et des dirigeants. Ces derniers ne sauraient agir en
négligeant l’intérêt commun et supérieur qui les domine.

3. LES CATEGORIES DE SOCIETES


Le droit commercial offre plusieurs statuts de sociétés aux associés. Ces sociétés sont classées
traditionnellement en trois grandes catégories : sociétés de personnes ; sociétés de capitaux ;
sociétés mixtes.

A. Les sociétés de personnes

Sont formées entre un petit nombre de personnes qui se connaissent bien. L’intuitus personae y
est très fort. Les parts sociales ne peuvent être cédées sans le consentement de tous les autres
associés.

Les associés doivent avoir la qualité de commerçant. Ils sont indéfiniment et solidairement
responsables des dettes sociales sur leurs biens personnels. Exemples : les sociétés en nom
collectif ; les sociétés en commandite simple.

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B. Les sociétés de capitaux

Regroupent un grand nombre d’associés qui, généralement ne se connaissent pas. La personne


de l’associé est indifférente ; l’important c’est le montant de l’apport effectué.

Les associés, appelés actionnaires dans la SA, peuvent céder librement leurs parts. Ils sont tenus
de répondre des dettes de la société dans la limite de leurs apports. Exemples : la société
anonyme, la société par actions simplifiée (SAS).

C. Une société mixte : la SARL

Elles empruntent certains caractères des sociétés de personnes : la personne des associés
continue de jouer un rôle important ; les parts sont librement cessibles entre associés, mais il faut
l’accord des coassociés pour la cession à des tiers.

Elles empruntent certains caractères aux sociétés de capitaux : les associés ne supportent les
dettes sociales que jusqu’à concurrence de leurs apports.

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