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Monsieur Jacques Aubry

Inspecteur d'Académie
Inspection Académique du Rhône
21 rue Jaboulay
69007 Lyon

Grand Lyon, le 1er octobre 2008

Objet : droit d’accueil ou service minimum institué par la loi du 20 août 2008

Monsieur l’Inspecteur,

Nous sommes un groupe de maires de communes de l’agglomération lyonnaise, de tailles et


de caractéristiques diverses. Nous avons reçu vos courriers du 3 et 24 septembre à propos
du droit d’accueil ou service minimum et nous souhaitons en réponse vous faire part d’une
réflexion commune.

Chacun d’entre nous s’accorde sur le nécessaire respect de la Loi. Encore faut-il que cette loi
soit effectivement applicable avec cohérence et équité. Nous sommes aujourd’hui très
interrogatifs à ce sujet.

Les maires que nous sommes sont sollicités pour fournir une liste de personnes possédant
les « qualités nécessaires pour accueillir et encadrer des enfants ». Il est précisé que ces
personnes peuvent être des « agents municipaux » comme des « étudiants ou des parents
d’élèves ».

Cela signifierait que les agents municipaux sont missionnés pour des taches qui, même dans
« le respect de leur statut », sont différentes de leur mission habituelle. Doivent-ils
comprendre que leurs taches quotidiennes peuvent être délaissées sans conséquences les
jours de grève ? Citons aussi l’exemple de l’ATSEM, qui n’a pas le droit de garder les enfants
en temps ordinaire et qui l’aurait en temps de grève.
N’est-ce pas un facteur de confusion sur leurs missions et leurs compétences ?

Cela signifierait également que là où nous assurons habituellement un service public


d’accueil fondé sur la compétence des encadrants, nous passons à un accueil où la seule
aptitude requise est de ne pas figurer sur le fichier national des auteurs d’infractions
sexuelles et violences.
Cela nous semble procéder d’une méconnaissance des comportements et des attentes des
enfants scolarisés. « Garder » une classe d’une trentaine d’élèves, sept heures durant, dans
de bonnes conditions de discipline et de sécurité, sans préparation ni formation, relève du
tour de force. Combien de ces encadrants occasionnels en seront capables ?

Le dispositif pose donc de sérieux problèmes d’organisation et, au motif d’un droit des
familles, questionne sur la notion même du service public et de sa mise en œuvre. En
conséquence, nous ne donnerons pas suite en l’état à votre demande de liste de personnes
susceptibles d’assurer le service d’accueil.

Nous vous prions de croire, Monsieur l'Inspecteur, en l'assurance de notre haute


considération.

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