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Question 2.

Face à nos croyances ou opinions, il y a trois attitudes que nous pouvons

prendre. Nous pouvons les juger vraies et les approuver simplement en les

acceptant sans même se poser de questions.Nous pouvons aussi considérer

qu’il nous est impossible de déterminer s’elles sont vraies ou fausses et

suspendre notre assentiment. Enfin, on peut juger, tout compte fait, qu’elles

sont toutes fausses et en conclure que nous ne connaissons rien. Ces deux

dernières propositions correspondent à des croyances sceptiques, la première

est une forme faible du scepticisme (pyrrhonisme) qui suggère que la

connaissance, de fait, n’existe pas ; la seconde correspond à une forme forte

du scepticisme : c’est le scepticisme dogmatique. De façon générale, le

scepticisme peut être vu comme étant la négation de l'existence de

connaissance.

Pour s’attaquer au scepticisme, Descartes s’est fait tout d’abord

sceptique. Il a poussé le questionnement sceptique jusqu’à son paroxysme

pour ensuite montrer qu’il est possible de trouver quelque vérité indubitable

qui résiste aux attaques des sceptiques et qui puisse servir de fondement à la

connaissance. Ainsi, Descartes entend utiliser l’arme des sceptiques, le doute,

en remettant en question la totalité des choses. Avec lui est apparue la thèse

selon laquelle l’idée, comme représentation, s’interpose entre moi et le

monde. Or, Si le doute est nécessaire pour parvenir à des certitudes, puis-je

toutefois aller jusqu'à douter de ma propre pensée et existence ? Descartes

aboutit ainsi à confirmer qu’au cœur même du doute s'affirme la réalité à la


fois de l'être et de sa pensée. Il y a donc bien une chose dont il est certain de

la véracité : la conscience de soi qui constitue la première des

certitudes. Cela veut dire qu’à chaque fois que l'on remet tout en question,

ici et maintenant, on affirme du coup la réalité de sa pensée et la certitude de

son être. Cette certitude sur l’existence de soi constitue donc une

connaissance de base qui n’a pas besoin d’être justifié, car elle est auto-

justifiante, mais qui servira de base à l’élaboration d’autres vérités. «Je pense,

donc je suis». Après avoir montré l’existence d’une vérité certaine, celle de

l’essence de l’égo, Descartes propose l’examen de nos idées singulières et de

nos notions communes, pour y remarquer celle de Dieu et en tirer la preuve

de la nécessité de l’existence d’une telle essence. Dans sa troisième

méditation, Descartes propose une garantie à l’ensemble des raisons de croire

qui lui permet d’échapper à toutes les attaques sceptiques. Cette garantie est

justement celle qui suppose l’existence de Dieu et sa véracité. En effet, si

Descartes a besoin de ça, c’est parce que, tant que Dieu n’est pas parfait, nos

idées claires et distinctes peuvent être fausses. S’il est parfait, alors, nos

capacités intellectuelles sont fondées, puisque c’est lui qui nous a faits.

Selon Descartes, Dieu, cette entité nécessaire qui garantit la

connaissance, a mis à notre disposition quelques vérités premières que nous

pouvons utiliser pour inférer d’autres connaissances qui sont elles aussi des

vérités, car obtenues en partant de vérités. Ceci montre le caractère

fondationnaliste de la solution cartésienne au défi sceptique. Dans

cette quête, Descartes avait tendance à chercher la vérité à l’intérieur de lui-


même, dans sa raison. Dans sa quatrième méditation, il affirme qu’il est

incapable d’avoir aucune connaissance sur ce qui est en dehors de lui si ce

n’est par l’entremise des idées qu’il en a eues en lui. Il y dit également qu’il se

garde bien de rapporter ses jugements immédiatement aux choses

extérieures et de leur rien attribuer de positif… Cela montre que Descartes

exige l’examen attentif des idées présentées à l’intellect préalablement avant

de porter un quelconque jugement sur le monde extérieur. Chez lui, l’idée est

un objet mental, objet qu’un intellect examine soigneusement pour atteindre

les objets extérieurs. Étant donné que Descartes cherche à établir la vérité en

se basant sur l’examen de ses idées intérieures par l’usage de sa seule raison,

nous avons là un argument fort pour croire qu’il est rationaliste et internaliste

dans sa démarche, internaliste dans ce sens que c’est par un accès interne

qu’il procède à la justification de ses idées. Dans sa troisième méditation,

Descartes déclare que : «De ces idées les unes me semblent être nées

avec moi, les autres être étrangères et venir de dehors, les autres

être faites et inventées par moi-même… il me semble que je ne tiens

pas ça d’ailleurs que de ma nature propre» (interne) (Descartes,

méditation troisième, recueil page 14).

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