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18 COMPRENDRE
les caulerpes
Les caulerpes
un genre envahissant
En Méditerranée, il suffit de plonger pour rencontrer
les caulerpes accusées de tant de maux.
Mais que sont-elles réellement ?
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les caulerpes
20 COMPRENDRE
les caulerpes
Le succès
des caulerpes
Les caulerpes sont des algues vertes parfois
envahissantes mais dont les propriétés sont
© J. Jaubert
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les caulerpes
© J. Jaubert
sont parvenues à leur taille adulte, le gain de brés (vers et crustacés) qui eux-mêmes sont
toute feuille qui pousse à l’extrémité antérieure la proie des poissons. Ainsi, dans les zones
du stolon est compensé par la perte d’une où elles prolifèrent - généralement des fonds
vieille feuille qui se nécrose à l’extrémité sédimentaires pollués par des rejets domes- Ce dispositif expérimental permet
d’étudier les variations de l’intensité
postérieure de ce même stolon. Ainsi, filmées tiques - le développement des prairies de de l’activité des bactéries de la
en accéléré, ces algues, dressées sur leurs caulerpes entraîne une augmentation rapide rhizosphère. Cette activité produit
rhizoïdes, semblent ramper sur le sol comme de la biomasse et de la biodiversité. suffisamment de chaleur pour qu’il
de gigantesques mille-pattes. soit possible de la mesurer à l’aide
d’un thermomètre différentiel très
En fonctionnant de cette manière, les caulerpes > Des plantations
sensible. Au moment de la prise de
injectent rapidement dans le réseau trophique de caulerpes vue, le thermomètre affichait une
(chaîne alimentaire) la matière organique Cette constatation, faite il y a une vingtaine différence de 0,13 ° C. L’activité des
qu’elles fabriquent en utilisant les substances d’années à propos de Caulerpa prolifera (espèce bactéries est plus intense pendant la
journée que pendant la nuit. Un
nutritives qu’elles extraient du sol. Ce processus que l’on rencontre de la Méditerranée à la
apport de substances nutritives
permet à l’espèce Caulerpa taxifolia - qui n’est Floride en passant par les Caraïbes) avait dérivées de la photosynthèse
généralement pas consommée par les herbi- conduit le biologiste niçois Alexandre pourrait expliquer ce
vores parce qu’elle contient des substances Meinesz à planter cette algue, devenue rare phénomène.
répulsives et (ou) toxiques - de contribuer de sur la Côte d’Azur, pour régénérer des fonds
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les caulerpes
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les caulerpes
© Marchioretti
Grande nacre, Pinna nobilis : individu juvénile, issu d’une larve
qui s’est fixée dans une prairie dense de Caulerpa taxifolia.
© J. Jaubert
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les caulerpes
Les caulerpes
ENVAHISSANTES
© Jaubert
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les caulerpes
que l'on sache, ni quand, ni pour quelle cées par une prairie à Caulerpa prolifera et endommagés par cette pollution et par des
raison. Aujourd’hui, il ne subsiste que de Zostera marina. De même, en Espagne, dans la épisodes répétés de blanchissement dus à des
minuscules lambeaux de cette immense “Mar Menor”, les effluents de la ville de stress thermiques.
végétation. À la même époque, ou presque, un Murcie ont provoqué une forte régression des
Avant d’envahir les côtes, Caulerpa verticillata
phénomène similaire affecte le golfe de Gabès, herbiers de posidonies dont près de la moitié
vivait surtout dans les mangroves. Ce change-
en Tunisie. En 1900, les immenses herbiers a été remplacée par une pelouse à Caulerpa
S
ment de comportement rappelle celui de
de posidonies qui occupent les deux tiers de prolifera et Cymodocea nodosa.
Caulerpa racemosa, en Méditerranée. Signalée
ce golfe régressent consécutivement à la
pour la première fois dans le port de Sousse,
multiplication des rejets liés à la croissance > Développement explosif Tunisie, au début du siècle dernier, puis sur la
démographique et à l'exploitation minière de Dans les lagunes côtières de Floride, les prairies Côte du Levant, en 1941, cette algue déserte
gypse phosphaté. Caulerpa prolifera envahit d’herbe à tortue (Thalassia testudinum, plus ou moins les petits fonds. En fait, en
alors progressivement les mattes mortes. En
équivalent local de la posidonie) sont par Tunisie, elle s’est déplacée vers des zones pro-
1960, les posidonies ne subsistent plus qu'à la
endroits remplacées par des pelouses de fondes. Il y a une quinzaine d’années, des
périphérie du golfe. En 1980, la pollution a
Caulerpa prolifera. Actuellement, c’est le déve- scientifiques tunisiens découvrent qu’elle
atteint de tels sommets que les caulerpes
loppement explosif de deux autres caulerpes forme, au large des îles Kerkenna, d’immenses
régressent à leur tour. Aujourd'hui, seuls des
qui inquiète les scientifiques. Ces deux prairies situées sur des fonds chalutés où son
fragments de cette végétation subsistent alors
caulerpes, Caulerpa brachypus (supposée apparition a été remarquée par les pêcheurs.
qu’elle couvrait une surface estimée à 140.000
introduite) et Caulerpa verticillata (autochtone) Au cours de la dernière décennie, Caulerpa
hectares.
envahissent des fonds colonisés par d’autres racemosa se répand très rapidement dans
Plus récemment, au Maroc, les posidonies de algues comme Codium isthmocladum et forte- presque toutes les eaux côtières de la mer
la lagune “Mar Chica”, éliminées par les rejets ment pollués par des rejets domestiques. Elles Méditerranée. Au large de Livourne, Italie,
polluants de la ville de Nador, sont rempla- envahissent aussi des récifs coralliens déjà son développement est beaucoup plus rapide
Pseudo-feuille typique de Caulerpa taxifolia, à gauche. La largeur des pinnules, excroissances situées de part et d’autre de l’axe, croît
progressivement de la base vers le sommet. La photo du centre montre une forme rare de développement de Caulerpa taxifolia caractérisée
par la différentiation de feuilles secondaires à l’extrémité des pinnules. Le polymorphisme des Caulerpa taxifolia de Méditerranée est
illustré par la photo de droite. Avec ses pinnules cylindriques, la base de la pseudo-feuille est quasiment identique à celle d’une autre
espèce, Caulerpa sertularioides. Ces formes se développent pendant l’hiver. L’apex de la feuille a été coupé et lorsque la croissance a
repris, au printemps, une nouvelle feuille, de forme normale, s’est développée à partir de l’axe. Après une nouvelle coupure, et sous l’effet
du stress, un nouveau bourgeonnement a produit une feuille dont les pinnules ont la forme caractéristique de ceux de Caulerpa mexicana.
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les caulerpes
que celui de Caulerpa taxifolia. Selon certains y a d’ailleurs parmi ces Caulerpa taxifolia souches ont été signalées au nord du Sénégal
scientifiques, les Caulerpa racemosa envahis- australiennes une souche résistante au froid. et en Mauritanie, où les eaux côtières sont
santes auraient été introduites. Ils fondent Génétiquement semblable à celle qui a été refroidies par des remontées d’eaux profondes
cette hypothèse sur le fait que leur forme est introduite en Méditerranée, cette souche (upwellings), dans le golfe de Suez et, comme
légèrement différente de celles des premiers occupe une baie, dans le sud du Queensland, indiqué ci-dessus, le sud-est de l’Australie
spécimens décrits en Tunisie et sur la Côte du où la température minimale de l’eau est (voir encadré page 27). On notera que ces bio-
Levant. Certes, des Caulerpa racemosa ont proche de 14 °C. C’est d’ailleurs à cet endroit topes côtiers, où comme en Méditerranée on
probablement migré depuis la mer Rouge. En que l’on situait la limite de distribution de trouve d’immenses herbiers de posidonies,
effet, l’espèce est présente dans le golfe de l’espèce dans ce pays. Récemment, des zones ont été plusieurs fois envahis par des caulerpes
Suez et on la trouve dans le Canal et sur la situées beaucoup plus au sud ont été envahies introduites ou supposées telles. Le premier
côte égyptienne. Mais comme cette espèce est par des Caulerpa taxifolia. Cet événement a cas, signalé en 1975, a été celui de Caulerpa
la plus polymorphe des caulerpes, seule une incite des chercheurs australiens à développer
filiformis qui s’est répandue dans la région
amélioration significative des techniques de des techniques d’identification génétiques très
de Sydney. Par la suite, en 1997, un article
reconnaissance génétique permettra de fines qui ont permis de montrer que ces
scientifique alarmant révèle que, dans la
déterminer le nombre de souches ou variétés caulerpes envahissantes étaient très légèrement
même région, des habitats profonds dominés
présentes en Méditerranée. différentes de celles de Méditerranée et
par des éponges ont été envahis par Caulerpa
qu’elles avaient probablement migré à partir
scalpelliformis. Comme on n’a plus parlé de
> Génétique moléculaire du Queensland.
ces deux espèces, on peut supposer qu’elles se
Des questions similaires sont posées à propos sont intégrées à la flore locale.
> Cas particuliers
de deux autres espèces, Caulerpa mexicana et
Caulerpa scalpelliformis soupçonnées d’être Contrairement à une idée très largement Un cas surprenant est celui de Caulerpa
arrivées en Méditerranée, au début du siècle répandue, il existe plusieurs souches de bikinensis. Cette algue, plutôt discrète malgré
dernier, en passant par le canal de Suez. Caulerpa taxifolia résistantes au froid. Ces sa grande taille, forme à Takapoto, en
Longtemps discrète, Caulerpa scalpelliformis
colonise de vastes zones profondes dans la
baie d’Haïfa et sa présence a récemment été
signalée en Sicile. En revanche, Caulerpa
mexicana, autrefois abondante sur la Côte du
Levant et longtemps considérée comme une
variété de Caulerpa taxifolia, est devenue rare.
Des travaux récents de génétique moléculaire
démontrent que ces deux espèces sont
parfaitement distinctes et que Caulerpa taxifo-
lia, pourtant très commune dans le Golfe de
Suez, n’est apparemment pas passée en
Méditerranée. En tout cas, les caractéristiques
génétiques des échantillons récoltés en mer
Rouge diffèrent de celles des populations qui
se sont répandues en Méditerranée. Cette mer
ne contiendrait donc qu’une seule souche que
les techniques actuelles ne permettent pas de
distinguer de celle qui a été très largement
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les caulerpes
Méditerranée
8 Iles Canaries
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Océan
Golfe de Suez
14 Atlantique
Golfe d’Aqaba
17
20
23
26 Mer Rouge Mauritanie
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Cartes des températures de surface, en hiver (février), dans des zones où Caulerpa taxifolia
existe à l’état naturel. Les températures minimales de 14 °C, en Mauritanie, et de 16-17 °C,
dans le golfe de Suez, ne sont pas rares. Ces cartes, tirées des données collectées par
les satellites de la NOAA (Etats-Unis) sont bien connues. Aussi est-il surprenant que
des scientifiques aient pu prétendre et publier qu’aucune souche “sauvage” de Caulerpa
taxifolia ne supportent des températures hivernales inférieures à 20 °C, accréditant
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ainsi l’hypothèse de la souche résistante au froid fabriquée par sélection et (ou) mutation
dans le réseau mondial des aquariums.
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L’envahisseur
envahi
En Méditerranée, à la fin de
l’été, lorsque les eaux sont
chaudes, calmes et riches en sels Invasion d’un champ
nutritifs, des algues filamen- de Caulerpa taxifolia par
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teuses appartenant au groupe des algues filamenteuses.
des ectocarpales prolifèrent et
envahissent les champs de
Caulerpa taxifolia. Ces algues Au bout de quelques
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forment un tapis cotonneux de semaines, lorsqu’ils
couleur claire. sont envahis par des
algues filamenteuses,
les champs de Caulerpa
taxifolia ressemblent
En état de parfois à des prairies
recouverte de neige.
décomposition
Le tapis d’algue devient telle-
ment dense et épais qu’il étouffe
les caulerpes qu’il recouvre.
Celles-ci meurent alors par
endroits et se décomposent
rapidement. Les matières en
décomposition consomment l’oxy-
gène contenu dans l’eau empri-
sonnée sous la couche d’algues
filamenteuses. Lorsque ce gaz
vient à manquer, des bactéries
anaérobies se développent et
produisent des composés toxiques.
Les taches noirâtres ainsi formées
s’étendent et finissent par nécroser
et percer le tapis d’algues fila-
menteuses.
En automne, la première tempête
déchire ce tapis, balaye les algues
filamenteuses et disperse les
amas de matières putréfiées.
Après ce lessivage, la prairie de
caulerpes, à l’origine très dense,
apparaît fragmentée et parsemée
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les caulerpes
Un voyage
dans du
“coton”
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Poches de matières
putréfiées chargées
d’hydrogène sulfuré.
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les caulerpes
Sam
propagules s’enracinent pour
10
donner naissance à de nouvelles
St Fulbert
plantes.
Emprisonnés au sein d’amas
d’algues filamenteuses, les
fragments de “feuilles“ qui se
transforment en propagules sont
dans l’impossibilité de s’alimenter
Dim
à partir du sol. De ce fait, la
25
production de stolons épuise
Souv. Déportés
leurs réserves nutritives et ils
virent au jaune. Les stolons néo-
formés, pleins de vitalité, restent
verts. Lorsqu’elles sont attachées
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à des flocons d’algues filamen-
teuses, les propagules de Cau-
Lun
Propagule emprisonnée
lerpa taxifolia peuvent parcourir dans un amas d’algues
10
descentaines de kilomètres. Les filamenteuses
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Ste Solange
millions de propagules, charriées
J
chaque année par les courants
marins, constituent un mode de
propagation bien plus efficace
que le transport de boutures par
des ancres de navires. Ce pro-
Mer
cessus remet donc en cause la
26
théorie simpliste, popularisée
St Bérenger
par les médias, selon laquelle les
p
navires seraient les seuls vecteurs
de dispersion à grandes distances
de Caulerpa taxifolia.
Jeu
presque tout de ce qui a été dit à
propos de la chronologie et de la 10St Landry
des cas.
J
p
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les caulerpes
Sam
Dim
10
11
Pâques
St Fulbert
H istoire
Dim
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des caulerpes
Souv. Déportés
en Méditerranée
Lun
10
Ste Solange
St Bérenger
Ven
Jeu
11
10
St Barnabé
St Landry
Sam
Ven
26
25
St Anthelme
St Prosper
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les caulerpes
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croître et les modifications de l’environnement
de s’accélérer sous les effets conjugués du La prolifération
développement technologique et de l'explosion de Caulerpa taxifolia
démographique. Les activités humaines a suscité de vives La girelle paon est de plus en plus
n'épargnent ni les êtres vivants, ni l’atmosphère, inquiétudes et engendré fréquente sur les côtes de Méditerranée
ni le sol dont la fertilité et la capacité à retenir une gigantesque nord-occidentale.
l'eau de pluie sont souvent modifiées. Leurs
campagne de presse le baliste, le poisson-perroquet qui étendent
conséquences sont parfois catastrophiques et
irréversibles, jusqu’à la disparition de la terre leurs territoires en direction du nord. Ce
Des interactions complexes entre facteurs réchauffement ne peut donc que favoriser
arable. Dans certains cas, les altérations de
climatiques et anthropiques ont marqué le développement des espèces tropicales
l'environnement favorisent le développement
l’histoire récente de la Méditerranée. Elles ont allogènes, en particulier celui des caulerpes
d'espèces opportunistes. C'est par exemple le
surtout affecté les biotopes côtiers dont les tropicales dont l’expansion, en Méditerranée
cas des plantes qui prolifèrent sur le bord des
peuplements ont souvent été profondément Occidentale, marque peut-être un tournant
routes ou sur les berges aménagées de certains perturbés. En outre, le percement du canal de dans l’évolution de cette mer.
cours d'eau. Les nappes phréatiques, les lacs Suez a déclenché une gigantesque migration Connue, en Méditerranée, depuis le début
et les rivières sont de plus en plus souvent d'espèces en direction de la Méditerranée. du siècle dernier, Caulerpa racemosa s'est
contaminés par des substances organiques et Venues de mer Rouge, ces espèces ont déjà implantée récemment dans le bassin occidental.
minérales, notamment des nitrates et des largement colonisé le Bassin Oriental. En 1993, elle était repérée en Sicile. L’année
phosphates, qui provoquent des déséquilibres Certaines commencent à pénétrer dans le suivante elle était signalée au large de
caractérisés par des foisonnements d'algues. Bassin Occidental. Par ailleurs, quelques Livourne, en Italie. En moins de deux ans, elle
Dans les cas extrêmes, ces contaminations migrants sont passés par Gibraltar et des avait colonisé près de 2000 hectares, dont le
aboutissent à l'asphyxie de l'écosystème introductions ont eu lieu à partir d’eaux de dixième était recouvert par une végétation
aquatique qui ne parvient plus à “digérer” ballast rejetées par des navires, de centres
dense. Un peu plus ancienne, et pour le
tous ces déchets. d’activités aquacoles et d’aquariums. À terme,
moment plus spectaculaire, l'expansion de
la faune et la flore de la Méditerranée risquent
Caulerpa taxifolia a largement défrayé la
> Changements écologiques de subir des modifications de grande ampleur.
chronique. L'algue prolifère dans certains
en Méditerranée biotopes côtiers. Cette prolifération a suscité
En mer, le principal danger vient des algues
> La "tropicalisation" de vives inquiétudes et engendré une gigan-
vénéneuses microscopiques (dinoflagellés) de la Méditerranée et tesque campagne de presse. Des analyses de
qui prolifèrent dans certaines conditions, l'expansion des caulerpes sédiments, ainsi que des expériences faites au
tuant des coquillages, des crustacés et des L’expansion de ces espèces s’inscrit dans un laboratoire, montrent que la prolifération de
poissons ou les rendant toxiques et donc contexte de réchauffement climatique, estimé Caulerpa taxifolia est très largement condi-
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Vieux-Port de Menton (Alpes-Maritimes) est Caulerpa taxifolia étant présente dans la baie partie centrale de la baie, la présence de
particulièrement étonnante. En 1995, ce fond de Menton au moins depuis 1987, elle a eu Caulerpa taxifolia semble favoriser l'implanta-
est censé avoir été entièrement recouvert par largement le temps d’envahir tous les tion naturelle de la posidonie. En effet, de
Caulerpa taxifolia, à partir d’une seule tache substrats qui lui sont favorables et a donc déjà nombreuses boutures de cette plante sont
apparue en 1992. Or, après vérification, il n’y cessé de s’étendre lorsque cette cartographie fixées par le tapis de caulerpes et s'enracinent
a à cet endroit que des posidonies, quelques est effectuée. Ces cartes, dressées à partir alors facilement. Le taux moyen de recouvre-
caulerpes et, surtout, beaucoup de sable. d’images multispectrales à très haute résolu- ment du fond (entre 0 et 17-20 m) par la pelou-
D’autres cartes étant entachées d’erreurs aussi tion et minutieusement vérifiées en plongée, se à Caulerpa taxifolia est inférieur à 10 %. On
grossières et afin d’en avoir le cœur net, des montrent que les populations denses occupent est donc loin des chiffres inquiétant figurant
techniques de cartographie par télédétection des substrats pollués par des déversoirs sur certaines cartes. En fait, 89 % des peuple-
d’orages ou des émissaires d’eau usée. Ces
aéroportée à très haute résolution ont été uti- ments denses (taux de recouvrement du fond
populations sont au nombre de trois et sont
lisées dans le cadre du centre de recherches supérieur à 25 %) de Caulerpa taxifolia figurant
séparées par des zones où il y a peu ou pas de
européen de Monaco (1). sur ces cartes n’ont pas été retrouvés. Il faut
Caulerpa taxifolia. La première forme une
donc admettre que ces caulerpes n’ont jamais
> Colonisation des fonds ceinture autour du Cap-Martin, à l’extrémité
existé ou qu’elles ont disparu.
duquel débouche le trop-plein d’un réservoir
pollués : exemple de la
qui reçoit des eaux usées d’origine domes-
baie de Menton > Une colonisation stoppée
tique. La deuxième, une pelouse mixte à
Les premières images de la baie de Menton Caulerpa taxifolia et Cymodocea nodosa, est D’autres campagnes, couvrant 44 % des fonds
sont acquises à l’automne 1997. En choisissant située en face des deux principaux déversoirs de la zone considérée comme étant la plus
de bonnes conditions météorologiques, les d’orage qui drainent la ville de Menton et le fortement colonisée - de l’île de Porquerolles
herbiers de posidonies et les gazons à Caulerpa bassin versant. La troisième, dont la limite à la frontière franco-italienne - ont confirmé
taxifolia sont cartographiés jusqu'à la profondeur supérieure se trouve à environ 17 mètres, les résultats acquis dans la baie de Menton,
de 17-20 mètres, profondeur qui, dans cette occupe les fonds pollués par le grand émissaire. publiés dans les MEPS le 28 novembre 2003 (2).
zone, correspond approximativement à la limite En amont des sources de pollution, l’algue L’expansion de Caulerpa taxifolia a cessé dans
des herbiers de posidonies, donc à celle des n’est présente que sous la forme d’individus tous les sites anciennement colonisés et n’a
fonds les plus exposés et les plus sensibles. épars ou de petites tâches. Enfin, dans la provoqué aucune catastrophe écologique.
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les caulerpes
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La vie
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Épibiontes : hydrozoaires
dans la prairie
de Caulerpa taxifolia en Méditerranée
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les caulerpes
En toutes saisons,
on trouve de nombreuses
espèces de poissons…
De nombreux labridés, comme le labre ocellé
(Symphodus ocellatus), vivent et se reproduisent
dans les prairies de caulerpes. Ce couple construit
son nid avec des épiphytes de Caulerpa taxifolia
ou d’autres algues récoltées dans le voisinage.
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Rouget : Mullus surmuletus.
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les caulerpes
© Jaubert
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Les invertébrés les plus nombreux sont invisibles, car ce sont des petits crustacés, des vers et des mollusques
qui pullulent et se dissimulent sous le couvert des “feuilles” ou entre les stolons qui tapissent le sol. Mais la prairie
de caulerpes abrite aussi des pieuvres, des anémones, des oursins, des nacres et d’autres grandes espèces.
dans un tube souple. Mais c’est un ver, qui respire et filtre le micro plancton dont
il se nourrit en déployant son panache de branchies dans le courant.
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les caulerpes
Une reproduction
au gré des courants
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papilles, tubes microscopiques d’où sortiront
les gamètes. Après une nuit de maturation,
tout s’accélère. Aux premières lueurs du jour,
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la pression interne augmente par un processus Caulerpa taxifolia, avant (ci-dessus) et
vraisemblablement lié à la photosynthèse. après (ci-dessous) l’émission des gamètes.
Gamètes en forme de poire avec
leurs deux flagelles.
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laissant une enveloppe vide qui se décompose
rapidement.
Prairie mixte à cymodocées (Cymodocea nodosa) et Caulerpa taxifolia. Avec leurs feuilles
rubanées, les cymodocées ressemblent à des petites posidonies. Les caulerpes sont
reconnaissables à leurs feuilles pennées et leur couleur caractéristique. Les deux plantes
entremêlent leurs racines et leurs rhizoïdes. Elles sont souvent partiellement recouvertes
par des algues filamenteuses épiphytes qui sont régulièrement arrachées par des tempêtes.
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colonisent la Méditerranée.
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les caulerpes
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> Des cellules sexuelles gamètes mâles et seraient donc stériles. C’est
Après une forte tempête, le sable toxiques notamment le cas des Caulerpa taxifolia de
est remué en profondeur et il ne Méditerranée. Cette anomalie apparente a été
Les caulerpes libèrent leurs gamètes à l’aube,
reste pratiquement plus que des alors que de nombreux organismes marins mise en avant par ceux qui pensaient y trouver
cymodocées en partie déracinées. attendent que la nuit soit tombée. Une ponte un argument susceptible d’accréditer l’idée
Les caulerpes ont presque toutes nocturne permet aux semences de se disperser que cette souche n’était pas naturelle, mais
été arrachées et emportées par les dans le noir et leur donne les meilleures chances qu’elle était le fruit d’une mutation ou d’une
vagues. Il en reste quelques-unes, d’échapper aux prédateurs. Les caulerpes, sélection provoquée en aquarium. Cependant
accrochées par leurs rhizoïdes elles, ne connaissent pas ce danger car leurs cet argument n’est pas convaincant car l’absence
aux rhizomes des cymodocées. gamètes ont peu d’ennemis. Ils contiennent des de gamète femelle caractérise aussi Caulerpa
substances toxiques et répulsives semblables à prolifera, espèce qui appartient à la flore
celles qui protègent ces algues et font qu’elles méditerranéenne depuis plusieurs millénaires.
ne sont généralement pas consommées, sauf
par quelques herbivores spécialisés. > Une reproduction
végétative envahissante
Grâce à leurs chloroplastes, ces minuscules
gamètes sont capables de photosynthèse et Tempêtes, ancres de navire, filets de pêche,
peuvent donc immédiatement produire mollusques et poissons mangeurs de caulerpes,
l’énergie dont ils ont besoin pour nager avec les causes de fragmentation sont variées.
leurs deux flagelles. Les gamètes mâles et les Chez les caulerpes, la reproduction asexuée
gamètes femelles ont la même taille. Seul un (ou végétative) est un moyen de propagation
granule rouge, dénommé stigma, situé à la particulièrement efficace car le moindre
base de l’un des flagelles, permet de reconnaître fragment de stolon de feuille ou de rhizoïde
les gamètes femelles. De leur union résultera peut, s’il se trouve dans un milieu favorable,
un œuf d’où naîtra une jeune caulerpe. donner naissance à une nouvelle plante.
À faible profondeur, les tempêtes jouent
> Un monde de mâles un rôle déterminant. Elles arrachent des
© Jaubert
Curieusement, certaines caulerpes, ou certaines milliers de plants qui sont ensuite dispersés
souches de caulerpes, ne produisent que des par les courants. Ces plants déracinés ont
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les caulerpes
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beaucoup plus facilement arrachées. Aussi,
lorsque les vagues ont terminé leur travail de
sape la prairie mixte a-t-elle perdu les trois
quarts de ses caulerpes.
Les limaces de mer, dévoreuses de
caulerpes, ne mangent parfois que
des pinnules et délaissent les stolons
et les rhizoïdes. Les parties saines
cicatrisent et persistent. Lorsqu’elle
est attaquée, Caulerpa taxifolia réagit
même en produisant des “feuilles”
plus résistantes dont la forme, photo
ci-dessus (pinnules renflés et terminés
par des épines dénommées mucrons),
est identique à celle de Caulerpa mexi-
cana, espèce voisine. Cette sorte de
métamorphose (changement brusque
de forme et de texture) permet à
l’algue de repousser les attaques de
prédateurs.
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les caulerpes
Les cymodocées sont des plantes supérieures. Les violents orages qui éclatent sur les bords de la Méditerranée
Elles possèdent un système de canaux à déversent d’énormes quantités d’eaux boueuses qui se dispersent,
l’intérieur desquels s’accumulent des bulles de en mer, et dont les panaches, bien visibles depuis l’espace,
gaz, notamment d’oxygène. De ce fait, les dessinent le trajet des courants de surface. Tout ce qui flotte ou
agrégats composés de cymodocées et de dérive entre deux eaux, près du rivage, est rapidement entraîné
caulerpes flottent entre deux eaux et vers le large et gagne la zone où coule le courant géostrophique
remontent parfois jusqu’à la surface. Ainsi, les qui déplace les eaux d’est en ouest.
Dispersion
courants les transportent sur des dizaines,
voire des centaines de kilomètres. C’est
peut-être la raison pour laquelle, en
Méditerranée occidentale, les principaux îlots
de colonisation de Caulerpa taxifolia jalonnent
le parcours du courant dominant qui longe
d’est en ouest les côtes italiennes et françaises
avant de prendre le large, au niveau de la
frontière franco-espagnole, et de gagner les
des propagules
îles Baléares. L’algue n’a semble-t-il toujours
Sur la Côte d’Azur, après un orage, flottants ou en suspension près
pas colonisé la Corse et l’Espagne continentale
les panaches d’eaux boueuses de la surface, notamment des
qui ne sont pas baignées par ce courant.
déversées par les cours d’eau propagules de Caulerpa taxifolia,
permanents et temporaires se parcourent rapidement des centaines
> La limace, dirigent d’abord vers le large. de kilomètres.
agent de propagation Ensuite leur trajectoire s’incurve et
ils s’écoulent vers l’Ouest, en se Les tourbillons induits, près de la
Lorsqu’il grignote une caulerpe, un poisson
diluant, lorsqu’ils pénètrent dans côte, par l’écoulement du courant
ou un mollusque laisse échapper des
le véritable tapis roulant que consti- dominant (courant liguro-provenço-
fragments et favorise la propagation de la
tue le courant dominant (courant baléares), entraînent les eaux de
plante. C’est notamment le cas des fameuses
géostrophique). De ce fait, les objets surface vers le large. Ce sont eux
limaces que certains prétendent utiliser pour
combattre l’expansion de Caulerpa taxifolia
en Méditerranée. Celles-ci se nourrissent
uniquement de caulerpes dont elles percent
les parois et aspirent de contenu. Mais elles
s’attaquent surtout aux parties tendres. Parfois
elles ne mangent que les pinnules, ces petits
denticules qui leur donnent un aspect de
plumes, et délaissent les stolons ainsi que
les rhizoïdes. Les parties vidées de leur
contenu se nécrosent et meurent, mais les
parties saines cicatrisent et persistent (photo
page précédente). En outre l’algue attaquée
réagit en produisant des feuilles résistantes,
aux pinnules plus larges et plus coriaces, que
la limace ne peut pas dévorer. En conséquence,
l’introduction de limaces tropicales, censées
être plus voraces et plus prolifiques que celles
de Méditerranée, recommandée à grand
renfort de publicité, ne ferait que faciliter
l’expansion de Caulerpa taxifolia. ■
CALYPSO LOG n°222/3 1/03/04 10:21 Page 49
COMPRENDRE 49
les caulerpes
© IGN
décennies plus tard et malgré les
innombrables bateaux qui vont et
viennent entre cette île et la Corse, Au large de Cap-Martin, la réflexion spéculaire révèle l’empreinte
l’île de beauté n’a jamais vu la superficielle des bras en spirale de ce tourbillon, induit par
moindre bouture. ■
le courant dominant et centré sur un petit monticule sous-marin.
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COMPRENDRE
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COMPRENDRE
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l e s c a u? l?e?r?p? e? ?s
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L orsqu’elle est appliquée à chaque
point (pixel) d’une image, l’analyse
spectrale permet d’identifier les objets qui
> Photographier l’eau
et ce qu’il y a en dessous
leurs couleurs mais encore l’épaisseur et les
propriétés optiques de la tranche d’eau qui les
surmonte. Ces informations sont essentielles
composent cette image, que ce soient du car elles permettent de corriger l’image brute
sable, des herbiers de posidonies, des prairie et de voir le fond comme s’il n’y avait pas
de caulerpes, etc. Tout objet possède une d’eau. Elles sont recueillies pendant l’acquisition
couleur caractéristique appelée “signature des images, car la transparence de l’eau peut
spectrale” que l’on peut reconnaître lorsque varier d’un jour à l’autre, par des plongeurs
l’image est acquise et traitée de façon équipés de spectrographes sous-marins, à des
convenable. Les possibilités d’identification endroits dont la position est relevée à l’aide
© Marchioretti
des objets photographiés sont d’autant plus d’appareils très précis (interféromètres combi-
grandes que les informations spectrales nés à des GPS différentiels). L’acquisition des
véhiculées par l’image sont plus détaillées. données spectrales est complétée par des photos
C’est la raison pour laquelle certaines applica- Relevé de position avec et des séquences vidéos d’échantillons repré-
tions de la télédétection privilégient l’emploi un interféromètre acoustique. sentatifs des formations qui composent le
de spectrographes imageurs aéroportés, fond. Toutes ces données, soigneusement
beaucoup plus souples d’emploi et plus riches référencées, servent ensuite à calibrer les logiciels
La principale difficulté tient au fait que l’eau
en canaux spectraux que les satellites utilisés pour analyser les données acquises par
est un filtre coloré, généralement bleu-vert,
d’observation de la Terre. C’est en particulier télédétection et passer de l’image à la carte.
dont les propriétés varient en fonction de la
le cas des applications sous-marines car le
turbidité et dont l’intensité est proportionnelle
fond de la mer est beaucoup plus difficile à
à la distance parcourue par les rayons lumi- > En l’air et dans l’eau
cartographier que la surface de la terre.
neux. Ainsi la couleur des objets immergés Il arrive fréquemment que des portions
change-t-elle en fonction de la transparence d’images soient altérées par les multiples
de l’eau, donc de l’état de la mer. Pour un état réflexions et réfractions qui se produisent
donné elle change aussi en fonction de la lorsque la lumière traverse la surface de la
profondeur. Aussi, pour identifier des objets mer. Ces altérations, en particulier les scintille-
immergés, il faut connaître non seulement ments provoqués par la réflexion spéculaire,
© Marchioretti
Spectrographe imageur :
écran de contrôle et caméra
multispectrale.
© Marchioretti
© Marchioretti
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les caulerpes 1
© Jaubert
1 Image brute. 3