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Dermatologie

B 184

Infections uro-génitales
à gonocoques et à Chlamydia
(en dehors de la maladie de Nicolas Favre)
Épidémiologie, diagnostic, évolution, traitement
Dr Michel JANIER
Centre clinique et biologique des maladies sexuellement transmissibles, hôpital Saint-Louis, 75475 Paris cedex 10

Points Forts à comprendre Urétrites masculines


L’urétrite masculine est une inflammation de l’urètre dont
la définition est cytologique (au moins 10 polynucléaires
Chlamydia trachomatis et Neisseria gonorrhϾ (ou
gonocoque) sont les deux agents infectieux le plus neutrophiles sur l’examen du premier jet d’urine au gros-
souvent responsables d’infections uro-génitales sissement 400 ou au moins 5 polynucléaires neutrophiles
basses chez l’homme et chez la femme. Le risque sur le frottis urétral au grossissement 1 000). La sympto-
majeur est représenté par les infections matologie clinique est variable : écoulement urétral puru-
ascendantes et leurs conséquences, en particulier lent ou séreux ou symptômes moins spécifiques (prurit
chez la femme (salpingite, stérilité tubaire, canalaire, brûlures mictionnelles, pollakiurie, dysurie).
grossesse extra-utérine). Si les infections On distingue classiquement les urétrites gonococciques et
gonococciques ont fortement diminué depuis dix les urétrites non gonococciques (UNG).
ans dans les pays développés, les infections uro-
génitales à Chlamydia trachomatis sont toujours un 1. Urétrite gonococcique
problème majeur de santé publique.
Le gonocoque est une bactérie gram-négative, intracellu-
laire dont la transmission est toujours sexuelle.
Épidémiologie L’incubation est courte (environ 48 h, toujours moins de
cinq jours).
L’OMS estimait en 1995 à 90 millions le nombre de cas La symptomatologie est, le plus souvent, bruyante avec un
d’infection génitale à Chlamydia trachomatis dans le écoulement urétral purulent, jaunâtre, une dysurie marquée
monde et à 60 millions le nombre de cas de gonococcie. (chaude-pisse, blennorragie). Dans les formes non com-
L’incidence des infections à chlamydia est voisine dans pliquées, il n’existe ni adénopathie, ni fièvre et le reste de
tous les pays (entre 2 000 et 4 000 cas pour 100 000 habi- l’examen clinique est normal. Plus rarement, l’écoulement
tants par an). L’incidence des gonococcies est, en revanche, est clair, exceptionnellement, il n’existe aucun écoulement
répartie de manière très disparate, environ 500 cas pour (seulement quelques signes fonctionnels, voire, rarement
100 000 habitants par an dans les pays développés contre un portage asymptomatique).
plus de 6 000 en Afrique Noire. L’incidence des gonococ- Anorectite et pharyngite chez les homosexuels.
cies a très fortement diminué dans les pays développés Le diagnostic est facilement fait par l’examen direct du
depuis 1985. L’incidence des infections à Chlamydia tra- frottis de l’écoulement étalé sur lame et coloré au Gram ou
chomatis commence seulement à baisser. Ces baisses sont au bleu de méthylène. Les résultats sont immédiats. La sen-
facilement explicables par les mesures de protection utili- sibilité de cet examen est proche de 100 %. Seule la pré-
sées contre l’infection par le VIH. sence de diplocoques intracellulaires apporte la quasi-cer-
titude du diagnostic d’urétrite gonococcique.
La certitude absolue est apportée par la culture sur milieux
Diagnostic spéciaux (gélose chocolat ou milieu de Thayer-Martin au
Neisseria gonorrhœæ et Chlamydia trachomatis sont des bac- sang cuit, en atmosphère riche en CO2, avec et sans addi-
téries responsables d’infections génitales basses (urétrite chez tion d’antibiotiques) dont les résultats sont obtenus en 24
l’homme, cervico-vaginite chez la femme). Leur mécon- à 48 h. La culture permet, également, de faire un antibio-
naissance peut conduire à des complications (orchi-épididy- gramme et de rechercher la production d’une β-lactamase.
mite chez l’homme, salpingite et stérilité tubaire chez la Il n’existe pas de sérologie fiable des infections gonococ-
femme, conjonctivite et pneumopathie chez le nouveau-né). ciques.

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INFECTIONS URO-GÉNITALES À GONOCOQUES ET À CHLAMYDIA

2. Urétrite à Chlamydia trachomatis – une endocervicite ;


Chlamydia trachomatis est une bactérie intracellulaire obli- – un écoulement muco-purulent par le col, responsable de
gatoire dont les sérotypes D à K sont responsables d’uré- leucorrhées, motif habituel de la consultation.
trite à transmission sexuelle (les sérotypes L sont respon- Dans les formes non compliquées, le reste de l’examen est
sables de la maladie de Nicolas Favre). Chlamydia normal : pas de fièvre, pas de douleur abdominale, pas
trachomatis est la bactérie le plus souvent responsable d’adénopathie et toucher vaginal normal. Une anorectite et
d’UNG (20 à 50 %). C’est également la première cause une pharyngite sont possibles.
d’urétrite. 1. Cervicite gonococcique
L’incubation est variable (quelques jours à quelques mois, Les infections gonococciques basses sont fréquemment
en moyenne 10 à 15 jours). asymptomatiques.
Dans la majorité des cas, l’infection est totalement asymp- Le diagnostic repose non pas tant sur l’examen direct d’un
tomatique. Le portage asymptomatique de Chlamydia tra- frottis endocervical, sur lame avec coloration au bleu de
chomatis atteint 10 % dans les populations les plus à risque méthylène et surtout au Gram (présence de polynucléaires,
(adolescents et adultes jeunes). disparition des bacilles de Doderlein). Cet examen est dif-
Lorsqu’il existe des symptômes, il s’agit, le plus souvent, ficile à interpréter du fait de la présence à l’état normal de
d’une urétrite avec écoulement transparent, modéré ou de polynucléaires neutrophiles au col et de la richesse de la
symptômes urétraux sans écoulement. flore cervico-vaginale normale. La sensibilité du frottis ne
Chez l’homosexuel : anorectite et pharyngite (souvent dépasse pas 20 à 30 %. Signalons par ailleurs, qu’une
simple portage). recherche de gonocoque doit être systématiquement faite
Le diagnostic d’urétrite à Chlamydia trachomatis est dif- également à l’urètre, au rectum et au pharynx, et surtout
ficile. L’examen direct sur lame est impossible. sur les cultures sur milieux spéciaux à la recherche de Neis-
L’examen de référence est la culture sur milieux cellulaires seria gonorrhœæ (voir plus haut).
(cellules HeLa 229 ou MacCoy) dont la spécificité est de 2. Cervicite à Chlamydia trachomatis
100 % mais dont la sensibilité n’est pas parfaite (80-90 %). Chlamydia trachomatis est la première cause de cervicite
En outre, cet examen est long (3 à 7 jours), coûteux et muco-purulente. Elle est en tout point identique à la cer-
réservé à des laboratoires spécialisés. Enfin, il nécessite un vicite gonococcique. Le plus souvent, il n’existe aucun
grattage de l’épithélium urétral à l’aide d’un écouvillon de symptôme et les examens clinique et gynécologique sont
plastique (examen mal accepté par les patients). parfaitement normaux (environ 10 % des femmes jeunes
Les examens rapides (immunofluorescence sur lame ou hébergent Chlamydia trachomatis dans leurs voies géni-
techniques immunoenzymatiques) ont une spécificité et tales de manière asymptomatique).
une sensibilité moindres. Le diagnostic repose sur la recherche de Chlamydia tra-
Enfin, les techniques d’amplification génomique de type chomatis par culture sur milieux spéciaux (voir plus haut)
Polymerase Chain Reaction (PCR) ou Ligase Chain Reac- aux deux sites (col utérin et urètre).
tion (LCR) ont une excellente sensibilité et sont réalisables Les examens rapides, immunofluorescence et immuno-
sur le premier jet d’urine. Malheureusement, elles ne sont enzymologie sont moins sensibles.
pas, actuellement, disponibles en routine. Les PCR ne sont pas disponibles en routine mais ont une
Les sérologies de Chlamydia trachomatis n’ont aucun inté- bonne sensibilité. La PCR du premier jet d’urine permet
rêt dans le diagnostic des infections génitales basses non de remplacer avantageusement la culture à l’urètre.
compliquées à Chlamydia trachomatis (mauvaise spécifi-
cité, mauvaise sensibilité et réactions croisées avec Chla-
mydia pneumoniæ). Évolution, complications
D’autres pathogènes sont, également, responsables d’UNG
(Trichomonas vaginalis parasite facilement mis en évi- Chez l’homme
dence par un examen direct à l’état frais, Ureaplasma urea-
lyticum mis en évidence par des cultures sur milieux spé- 1. Infections gonococciques
ciaux et Mycoplasma genitalium mis en évidence Une infection gonococcique non diagnostiquée et non trai-
seulement par des techniques de PCR) mais Chlamydia tra- tée peut se compliquer de :
chomatis est la première cause des UNG. C’est, également, • orchi-épididymite : grosse bourse douloureuse inflam-
au sein des UNG, le seul micro-organisme responsable de matoire, atteinte unilatérale, fièvre élevée, augmentation
complications graves. En l’absence d’un laboratoire fiable, de volume de l’épididyme. Le risque de l’orchi-épididy-
il est donc indispensable de traiter tous les patients atteints mite est l’obstruction épididymaire avec azoospermie uni-,
d’urétrite par une antibiothérapie efficace contre Chlamy- plus rarement, bilatérale ;
dia trachomatis. • prostatite : fièvre, élevée, douleurs périnéales, prostate
ramollie et douloureuse au toucher rectal, dysurie majeure ;
Cervico-vaginites • plus rarement, cowperite, tysonite, balanite ;
Neisseria gonorrhœæ et Chlamydia trachomatis sont res- • septicémie gonococcique (voir encadré).
ponsables de cervicites muco-purulentes associant : • Conjonctivite gonococcique : simple expression du
– une exocervicite avec un col érythémateux et friable ; manuportage.

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2. Infections uro-génitales
Septicémie gonococcique à Chlamydia trachomatis
Elle associe une fièvre, en général, peu élevée, des arthralgies, des • La complication majeure est la salpingite, beaucoup plus
ténosynovites, des signes cutanés (pustules lenticulaires entourées
d’un halo érythémateux siégeant aux extrémités dans les régions para- souvent subaiguë ou chronique qu’aiguë, de diagnostic tar-
articulaires, en petit nombre, fugaces). dif et difficile sur de vagues douleurs abdominales, en par-
Après quelques jours, survient toujours dans un contexte fébrile, une ticulier, au moment des règles, avec un risque majeur de
polyarthrite ou plus souvent une oligoarthrite asymétrique touchant
surtout les poignets, les genoux, les chevilles, les doigts avec téno- stérilité tubaire. Chlamydia trachomatis est responsable de
synovite. Les signes inflammatoires locaux sont marqués mais les 50 % des salpingites de la femme jeune et de 70 % des sté-
épanchements peu abondants. Le liquide articulaire est de type inflam-
matoire-infectieux (> 10 000 polynucléaires neutrophiles/mm3). Une rilités tubaires.
monoarthrite du poignet ou du genou est, également, possible. À l’examen, il existe une douleur latérale au toucher vagi-
Plus rarement, splénomégalie, hépatite, méningite, myocardite, endo- nal et un empâtement d’un cul-de-sac.
cardite.
Le diagnostic repose sur l’existence d’un syndrome inflammatoire Les sérologies de Chlamydia trachomatis montrent un titre
avec polynucléose et surtout l’isolement du gonocoque dans les hémo- élevé d’anticorps de classe IgG, la présence d’IgM anti-
cultures (sur milieux spéciaux) et dans les lésions cutanées et articu-
laires. Le gonocoque n’est isolé que dans environ 50 % des cas. En Chlamydia trachomatis et une ascension des anticorps à
revanche, il est retrouvé dans la grande majorité des cas à la porte quinze jours d’intervalle :
d’entrée (urètre, anus, pharynx). • périhépatite de Fitz-Hugh-Curtis : (voir plus haut) ;
• bartholinite : rare ;
2. Infections génitales basses à Chlamydia • syndrome de Fiessinger-Leroy-Reiter : rare chez la
trachomatis femme.
La fréquence des formes asymptomatiques rend compte Chez le nouveau-né
d’une fréquence plus importante de complications qu’au Le nouveau-né peut se contaminer lors de l’accouchement
cours des infections gonococciques : lorsque la mère est infectée par Neisseria gonorrhœæ ou
• orchi-épididymite (Chlamydia trachomatis est respon- Chlamydia trachomatis.
sable de 50 % des orchi-épididymites aiguës avant 40 ans).
Les sérologies sont ici intéressantes (titres élevés) ; 1. Gonococcies néonatales
• prostatite (discuté) ; • Ophtalmies néonatales avec conjonctivite purulente pou-
• syndrome de Fiessinger-Leroy-Reiter (encadré). vant conduire à la cécité.
• Prévention systématique lors de tout accouchement par
Chez la femme l’instillation conjonctivale de nitrate d’argent ou d’anti-
1. Infections gonococciques biotiques.
• Bartholinite : abcès d’une petite lèvre, fièvre élevée. 2. Infections néonatales à Chlamydia trachomatis
• Salpingite : les salpingites gonococciques sont rares • Conjonctivite : survenant chez environ un tiers des nou-
actuellement. Douleurs pelviennes et fièvre élevée dans la veau-nés de mère ayant une infection génitale à Chlamydia
salpingite aiguë. Vagues douleurs abdominales et fièvre trachomatis. Il s’agit, en général, d’une conjonctivite bénigne.
discrète dans la salpingite subaiguë. Risque dans les deux • Pneumopathie néonatale : Chlamydia trachomatis est
cas d’évolution vers l’obstruction tubaire avec comme l’étiologie principale des pneumopathies néonatales. Il
conséquences, stérilité tubaire et grossesse extra-utérine. s’agit de « pneumopathies atypiques » bilatérales dont le
• Périhépatite (syndrome de Fitz-Hugh-Curtis) : tableau de diagnostic repose sur la mise en évidence de Chlamydia
cholécystite aiguë avec atteinte péritonéale dont le dia- trachomatis en culture et sur les sérologies.
gnostic est fait par laparoscopie.
• Septicémie gonococcique subaiguë : (voir plus haut). La Traitement
septicémie gonococcique est plus fréquente chez la femme Grands principes
que chez l’homme du fait de la plus grande fréquence de
1. Les MST sont souvent associées
gonococcies génitales non diagnostiquées.
Ne jamais oublier de rechercher d’autres MST (herpès géni-
tal, condylomes, par exemple).
Syndrome de Fiessiniger-Leroy-Reiter Toujours associer un traitement antichlamydien lorsque
Il s’agit d’arthrites réactionnelles après une urétrite, survenant le plus l’on est en présence d’une infection gonococcique (asso-
souvent chez un homme (sex-ratio 50/1), souvent jeune.
Et associant une conjonctivite (bilatérale). ciations fréquentes).
Des signes articulaires constants (polyarthrite additive asymétrique Toujours proposer une sérologie de la syphilis et une séro-
aiguë ou subaiguë touchant surtout les grosses articulations des logie VIH.
membres inférieurs et volontiers associée à des talalgies, à une atteinte
axiale et à des tendinites). Le liquide articulaire est inflammatoire Toujours s’enquérir du statut vaccinal vis-à-vis de l’hépa-
(1 000 à 10 000 polynucléaires neutrophiles/mm3) et stérile. tite B et proposer une vaccination, éventuellement.
Des signes cutanéo-muqueux, fréquents (80 % : balanite, lésions pso-
riasiformes). 2. Prévention
Plus rarement, altération de l’état général et atteinte viscérale.
Le diagnostic de syndrome de Fiessinger-Leroy-Reiter est un diagnos- Un épisode de MST est l’occasion d’insister sur la gravité
tic d’élimination : syndrome inflammatoire, sérologie rhumatoïde néga- potentielle des MST, sur les risques encourus, sur la néces-
tive, groupe HLA B27 positif dans 70 % des cas, présence de Chla- sité d’une prévention en modifiant les comportements
mydia trachomatis dans une porte d’entrée (urètre, par exemple).
sexuels (en particulier, préservatifs).
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3. Recherche des partenaires le gonocoque et un antibiotique efficace contre Chlamydia


Bien insister sur la nécessité de convoquer et de traiter l’en- trachomatis (pour le gonocoque, ceftriaxone ou autre
semble des partenaires lorsque cela est possible. céphalosporine de troisième génération).
4. Visites de suivi Traitement des infections génitales
Une visite de contrôle est indispensable au bout d’une à Chlamydia trachomatis
semaine pour constater la guérison clinique et communiquer
Le traitement de référence est constitué par les tétracyclines
les résultats des examens biologiques aux patients. Des pré-
pour une durée de sept jours dans les formes non compli-
lèvements bactériologiques pour constater la guérison micro-
quées (urétrite, cervicite), de 10 jours pour les orchi-épi-
biologique ne sont, en général, pas nécessaires. Refaire une
didymites, de 15 jours pour les infections génitales hautes
sérologie VIH deux à trois mois après la MST actuelle.
féminines.
Traitement des gonococcies • Schémas thérapeutiques possibles
Le traitement idéal des gonococcies doit être efficace, admi- – Tétracyclines 500 mg x 4 ou 100 mg x 2 de doxycycline
nistrable en une prise unique, si possible par voie orale, ou 100 mg/jour de minocycline. Aucune résistance de Chla-
être peu coûteux et bien toléré. mydia trachomatis à ces antibiotiques n’a été décrite. Des
La sensibilité du gonocoque aux antibiotiques varie en per- échecs cliniques peuvent être constatés (mauvaise obser-
manence dans le temps et selon les pays. En France, actuel- vance thérapeutique ou recontamination). Effets secon-
lement, 10 à 20 % des gonocoques sont des Neisseria daires : troubles digestifs, photosensibilité (sauf pour la
gonorrhœæ producteurs de pénicillinase (NGPP) et ont, minocycline). Interdiction d’administrer ces antibiotiques
également, acquis des résistances aux tétracyclines et à pendant la grossesse et chez l’enfant de moins de 8 ans.
d’autres antibiotiques. – Azithromycine : une prise orale unique d’1 g d’azithro-
mycine (Zithromax). Ce nouveau macrolide à demi-vie très
1. Antibiothérapie
longue, à forte diffusion tissulaire est aussi efficace que
• Antibiotiques recommandés 7 jours de tétracyclines. La tolérance est excellente
– Ceftriaxone : une injection unique intramusculaire de cef- (quelques troubles digestifs) mais le coût est élevé.
triaxone (Rocéphine) 125 mg. Cet antibiotique est actif non – Les anciens macrolides, érythromycine en particulier,
seulement sur les gonococcies génitales mais également n’ont pas d’intérêt sauf en cas d’impossibilité d’adminis-
sur les gonococcies pharyngées. trer des traitements plus actifs. Ils conservent une indica-
– Cefixime : une prise orale unique de 400 mg de cefixime tion chez la femme enceinte et chez l’enfant.
(Oroken). Ce traitement a été moins bien évalué sur les – Ofloxacine : 300 mg x 2/jour pendant 7 jours. L’activité
gonococcies pharyngées. de l’ofloxacine est moindre que celle des tétracyclines. Les
– Ciprofloxacine : une prise unique orale de 500 mg de cipro- indications sont exceptionnelles.
floxacine (Ciflox). Effets secondaires : photosensibilité. • Traitement des ophtalmies néonatales à Chlamydia tra-
– Spectinomycine : une injection intramusculaire unique chomatis : érythromycine per os pendant 15 jours.
de 2 g de spectinomycine (Trobicine). Ce médicament est • Pneumopathies néonatales à Chlamydia trachomatis :
un peu moins efficace que les précédents mais a un coût érythromycine per os pendant 15 jours.
très peu élevé. Il est inefficace dans le traitement des gono- • Le traitement du syndrome de Fiessinger-Leroy-Reiter
coccies pharyngées. rejoint celui des polyarthrites rhumatoïdes et des spondy-
• Un traitement antichlamydien doit être systématique- larthrites ankylosantes (anti-inflammatoires non stéroï-
ment adjoint au traitement antigonococcique du fait de la diens, chrysothérapie). ■
fréquence des associations (environ 30 %).
Ces traitements sont efficaces sur les urétrites gonococciques,
les cervicites gonococciques, les rectites gonococciques.
2. Traitement des autres atteintes
• La pharyngite gonococcique doit être traitée par cef-
triaxone. Points Forts à retenir
• La conjonctivite gonococcique de l’adulte doit être trai-
tée, également, par ceftriaxone 1 g intramusculaire.
• Les septicémies gonococciques sont traitées par cef- Neisseria gonorrhoea et chlamydia trachomatis sont
triaxone 1 g/24 h IM ou i.v. jusqu’à l’apyrexie avec relais des bactéries responsables d’infections génitales
une semaine par cefixime ou ciprofloxacine. basses : urétrite chez l’homme, cervico-vaginite
• L’ophtalmie gonococcique néonatale est traitée par cef- chez la femme. Leur méconnaissance peut
triaxone 25 à 50 mg/kg i.v. ou IM, dose unique (ne pas conduire à des complications : orchi-épididymite
dépasser 125 mg). chez l’homme, salpingite et stérilité chez la femme.
• Les orchi-épididymites gonococciques sont traitées par Le nouveau-né peut se contaminer lors
ceftriaxone 250 mg IM, dose unique avec relais par doxy- de l’accouchement.
cycline pendant 10 jours. Les MST sont souvent associées. Le traitement
• Les salpingites gonococciques sont traitées par une poly- repose sur l’antibiothérapie.
antibiothérapie comportant un antibiotique efficace contre

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