La pédérastie athénienne, un rite initiatique par le corps

Introduction
Dans le lexique d'une discussion d'ordre strictement familier, on peut entendre parfois l'expression 
« pédé comme un grec ». Cette formule pour le moins vulgaire révèle que dans l'imaginaire comun, 
on associe la sexualité de la civilisation grecque avec l'idée d'homosexualité. Loin de moi l'idée de 
débattre autour de cette locution. Nous sommes dans un cours d'Histoire du corps qui impose un 
certain sens du sérieux et une rigueur scientifique. Affinons donc notre propos. 
Le thème sur lequel portera cet exposé est la pédérastie dans la Grèce Antique. Le sujet, lui, est axé 
sur la pédérastie comme rite initiatique par le corps à Athènes, aux les périodes classiques et 
hellénistiques. 
Un point sur le vocabulaire s'impose. 

Vocabulaire: pédérastie, pédophilie, homosexualité.
Pédérastie. Le sens de ce mot s'est aujourd'hui lissé. Nous le confondons avec homosexualité. Or, 
la pédérastie est une nuance de l'homosexualité. Si l'homosexualité désigne une attirance vers les 
individus du même sexe que soit, la pédérastie désigne l'attirance d'hommes adultes, envers de 
jeunes garçons pubères ou au seuil de la puberté (pré­pubères). 
Il ne faut pas confondre pédérastie et pédophilie: la pédophilie désigne l'attirance d'hommes adultes 
envers des enfants impubères. Le propos de cet exposé ne porte pas sur la pédophilie grecque. 
Dans la Grèce Antique, la pédérastie est une relation qui s'établit entre citoyen grec d'âge adulte, un 
éraste (de erastès, amant), et un garçon plus jeune, pubère ou pré­pubère, le paid, ou éromène. On 
pourrait donc traduire pédérastie par « amour pour les jeunes garçons ». Nous verrons dans la 
première partie comment l'ont définit justement, en Grèce Antique, un éromène.

Sources
Vases, textes. Je m'appuierai plutôt sur les vases.

Mythologie
Citer au max deux exemples

Problèmes
La pédérastie, dans la Grèce classique et hellénistique, est une véritable institution régie par des 
codes et par laquelle les jeunes grecs entraient progressivement dans leur vie d'adulte et de citoyen. 
C'est une éducation par le corps.
Quels sont les tenants et aboutissants de l'institution pédérastique? En quoi remplit t­elle un objectif 
éducatif ? Comment est­elle régulée?
I Encadrement de la pédérastie

Nudité esthétique et culte du corps parfait
Corps nus mis à l'honneur notemment dans l'univers de la palestre et du gymnase, qui apparaissent à 
la période classique. Ce sont avant tout des lieux éducatifs, que les jeunes garçons fréquentent afin 
d'y recevoir un enseignement de la part de leurs aînés. Cet enseignement a pour but des les rendre 
meilleurs en tous point, c'est à dire physiquement et mentalement. L'entraînement physique, avant 
tout à former les guerriers.
La palestre n'est pas seulement le théâtre d'activités sportives, c'est un organe essentiel de la vie 
athénienne dans lequel on trouve, par exemple, une salle de conférence: tous les citoyens peuvent 
fréquenter le gymnase et venir y débattre, échanger, discuter.
C'est un univers où enfants (à partir de 7 ans), adolescents, adultes, vieillards, et donc leurs coprs, se 
côtoient. Corps qui ont des aspects, selon l'âge, forts différents. 
Les corps, nus, sont recouverts d'huile et de poussière afin de favoriser la prise pendant la lutte, 
ainsi que le nettoyage à la fin de l'exercice. On exercait frictions, massages, etc...
La palestre est un lieu où la nudité et le culte des corps parfais sont mis à l'honneur, et surtout un 
lieu que les citoyens de tout âge peuvent fréquenter. 

Le regard des adultes
Dans cet univers strictement masculin, certains adultes se trouvent épris de certains jeunes athlèthes 
dont ils apprécient l'aspect physique ainsi mis en valeur. Les athlètes qui en sont l'objet peuvent être 
pré­adolescents (environ 12 ans), adolescents (éphèbes). Les adultes vont être particulièrement 
sensibles à leur beauté physique ou d'esprit (cela diffère selon les auteurs) et vont vouloir entamer 
avec eux une relation privilégiée.
Tous les enfants ne sont pas forcément parrainés.
Même si, grâce aux sources, on sait que la palestre est un lieu privilégié pour l'institution 
pédérastique, cette dernière n'évolue pas dans ce seul cadre. Les lieux où le corps est mis à l'honneur 
sont propices à la pédérastie, comme les bains. 
Même, il est possible qu'une relation pédérastie voie le jour en dehors de tous ces lieux.

Les aspects physiques encadrent la pédérastie 
Nous avons dit en introduction que pédérastie n'était ni pédophilie, ni homosexualité. Il y a 
pédophilie si il y a rapport amoureux entre adulte et enfant. L'homosexualité est un terme plus 
globalisant, mais on entend surtout par homosexualité rapport amoureux entre deux adultes, donc 
entre deux individus sortis de la puberté. 
Quel état du développement corporel du jeune citoyen autorise la pédérastie? Quand le rapport 
intime éraste­éromène peut­il commencer, et quand doit­il s'arrêter? En dehors de quelles bornes le 
phénomène est­il condamné?
La limite inférieure: c'est l'apparition des tout premiers signes de la puberté qui autorise l'exercice 
de la pédérastie. Voix plus suave, duvets naissants, développement de la musculature... 
La limite supérieure: la barbe marque véritablement l'entrée dans la vie adulte. Un érome ne doit 
plus être aimé lorsque sa pilosité est dure, et que sa peau n'est plus douce. Cet aspect est 
particulièrement visible sur les vases grecs [illustration].
Entre ces deux stades, le jeune homme est digne d'être aimé et donc de devenir éromène. On 
comprend qu'il est difficile d'associer des âges à ces limites, puisque chaque individu a son propre 
rythme de croissance. On trouve dans les sources différents âges sensés encadrer le phénomène, 
mais nous donnerons une fourchette large: 12 à 20 ans.
L'âge canonique n'est pas très important, ce qu'il faut noter, c'est que c'est bel et bien le corps 
et son apparence qui autorise, n'autorise pas ou n'autorise plus la pédérastie. 
En deçà des limites inférieures, c'est de la pédophilie: elle est condamnée presque unanimement par 
les auteurs et par la loi.
Au delà des limites supérieures, c'est presque la même chose. Les grecs rejettent l'homosexualité 
comme ils rejettent la pédophilie. Si un jeune garçon continue à chercher une relation de type 
pédérastique alors qu'il a de la barbe et qu'il a atteint l'âge adulte, il est considéré comme se 
prostituant, et donc raillé et méprisé.

Qui sont les érastes ?
L'éraste est souvent le chef d'une famille amie à celle de l'éromène. Il peut être le beau­père, si sa 
fille est destinée à être mariée à l'éromène. L'éraste est reconnu par la famille comme digne de 
qualité. Tous les citoyens ne sont pas forcément érastes un jour ou l'autre.

II La relation pédagogique

Que transmettent­ils à l'éromène?
L'éraste a pour mission d'éduquer son éromène au rôle de guerrier et de citoyen. Il doit lui 
transmettre avant tout des qualités morales, nécessaires à l'exercice de la citoyenneté: vertu, courage, 
intelligence, honneur et considération. De manière générale, instruction et perfectionnement de 
l'esprit. De tous les prétextes avancés par les auteurs grecs pour justifier la pédérastier, celle­ci est 
la plus répandue.

La chasse du corps et le jeu de cache­cache
Il est intéressant d'observer, sur les vases, que nombre de représentations à caractère pédérastique 
nous montrent des animaux, morts ou vivants. Ce sont des animaux chassés qui symbolisent 
l'activité de la chasse mais plus précisément, dans ce genre de cas, la relation entre l'activité et 
l'amour homosexuel. La chasse est une métaphore du rapport pédérastique, dans lequel l'aimé est 
chassé par l'amant. 
On retrouve sur les vases des éromènes, toujours imberbes, recevoir encadeau de la part d'érastes 
barbus du gibier. L'exemple du coq est révélateur. Les grecs se passionnaient pour les combats de 
coq, il est le symbole du combat et de la virilité. Le don d'un coq symbolise à la fois la cour que fait 
l'éraste à l'éromène, mais aussi ce qu'il attend de lui dans la cadre de la relation pédagogique qui les 
lie. De manière générale, le corps chassé est symbolisé plutôt clairement par le gibier.
Nous n'entrerons pas de pied dans les évolutions artistiques inhérents aux vases. Disons qu'en ce qui 
concerne la pédérastie, il faut noter une évolution des représentations lorsque l'on passe des vases à 
figures noires et ceux à figures rouges. 
« Les érastes barbus, les éromènes imberbes, les dons des premiers aux seconds : voilà qui perdurera jusqu'au milieu 
du Ve siècle. Par contre, la nudité des personnages, la crudité des gestes, et les animaux chassés, ce à quoi s'ajoute 
également la taille égale donnée aux érastes et aux éromènes, voici qui ne dure dans la céramique attique qu'une 
 quarantaine d'année, pendant la période de la figure noire »
Notons qu'avec les vases à figures rouges, les scènes sont moins crues et le symbole de la chasse va 
perdre de sa pertinence. La société athénienne change, sa représentation aussi (nous n'entrerons pas 
dans les détails)
Les corps sont désormais habillés, les scènes se déroulent bien plus à la palestre. On insiste plus sur 
les étapes: conversation, cadeaux. Il y a un véritable jeu de cache­cache avec l'himation. Pour 
symboliser ce qui pet être très certainement interprêté comme un acte sexuel, l'éromène se découvre 
simplement la cuisse. Il n'y a plus, comme sur les vases à figure noires, de scènes sexuelles à 
proprement parler.

Transition: les vases ne représentent pas de coït anal. Nous avons pourtant de bonnes raisons de 
croire qu'il était pratiqué.

III La relation charnelle

Les rapports sexuels comme réalité.
[Buffière] ­ Par son aspect physique à mi­chemin entre les deux sexes, le jeune garçon qui se 
soumet sexuellement à son éraste (a t­il réellement le choix?) n'est pas raillé ni méprisé, là où un 
adulte, dans une situation semblable, le serait. Le jeune garçon tient de l'homme par sa force 
physique, son courage et son mental, mais tient de la femme par la douceur de sa peau et les 
voluptés de son corps. Mais il a plus de naturel et de simplicité, moins de coquetterie, on peut nouer 
avec lui des contacts plus fraternels, entrer en plus étroite communion, échanger des idées aussi bien 
que des caresses. Tant qu'il est dans l'adolescence, pas de problèmes, il peut se substituer à une 
femme avantageusement sans encourir de déshonneur.

Les rapports sexuels comme tabou
Recherche de plaisir et passage à l'acte.