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Aux premiers jours des événements de 1989, les porte- voix de l’impérialisme ont proclamé la fin de
l’histoire la faillite des idéologies, leur caractère dépassé, exception faite des idéologies bourgeoises ;
ils ont déclaré que la révolution appartenait au passé et que le seul horizon pour l’humanité était celui
qui s’appuie sur la propriété privée des moyens de production sociale.
Depuis lors, outre la présentation des événements de l’Est européen comme la « faillite du
communisme », ils ont imposé la politique néolibérale, le « droit d’ingérence », les « guerres
préventives » pour la conquête du monde par les impérialistes étatsuniens. La bourgeoisie a renforcée
son offensive contre la classe ouvrière et les masses populaires, pour accroître l’exploitation, et le
pillage des peuples par l’impérialisme.
Les révisionnistes et les sociaux-démocrates se divisent aujourd’hui entre ceux qui se couvrent la tête
de cendre et ceux qui altèrent et déforment les éléments qui ont conduit à la chute du mur. Nombreux
sont ceux qui, ces dernières années, ont viré toujours plus à droite, preuve de leur faiblesse
idéologique et politique, alors que d’autres sont passé avec armes et bagages dans le camp adverse.
D’autres affirment que le temps de la révolution est révolu, qu’il faut se plier aux règles de la
bourgeoisie, se limiter à des réformes et condamnent les forces communistes et révolutionnaires qui
s’opposent à l’état actuel, qui se réorganisent et reprennent le chemin de la lutte.
Les communistes savent que la chute du mur de Berlin n’a pas signifié l’effondrement du socialisme
prolétarien ; qu’il s’est agi de l’étape finale d’un processus de destruction de la dictature du prolétariat
et de la restauration du capitalisme, à travers le révisionnisme, restauration qui a commencé dans les
années 50-60 du siècle dernier en URSS et dans la plupart des pays de l’Est. L’effondrement du soi
disant « socialisme réel » a été l’effondrement d’une superstructure que ne correspondait plus aux
rapports sociaux existants, mais qui, du fait de ses manifestations extérieures, soit disant socialistes, a
contribué à semer de la confusion et a provoqué un recul des positions de la classe ouvrière.
La chute du mur n’a pas infirmé la validité du marxisme- léninisme en tant que théorie révolutionnaire,
mais a été le point d’aboutissement de l’idéologie révisionniste dans l’est européen. Elle n’a pas
signifié la résolution des principales contradictions de notre époque, mais au contraire, les a aiguisées,
comme on peut le voir aujourd’hui.
Elle a promis la « croissance économique », mais nous avons assisté à l’accroissement sans précédent
du parasitisme, de la spéculation, des crises économiques et financières toujours plus nombreuses et
toujours plus profondes, jusqu‘à celle d’aujourd’hui, la plus grave et la plus destructrice de ces 80
dernières années et qui est la manifestation de tous les problèmes accumulés.
Ils se sont dits les garants de la « liberté et de la démocratie », mais ces paroles hypocrites se sont
rapidement transformées en dictature renforcée d’un groupe de pays impérialistes et des monopoles
financiers, en domination néocoloniale toujours plus féroce qui pèse sur des centaines de pays et de
nations dépendantes, en coups d’Etat, comme ceux qui ont lieu récemment au Honduras, en Afrique,
en liquidation des droits des travailleurs et des libertés démocratiques dans de nombreux pays, en
Etats policiers toujours plus autoritaires et fascisants.
Ils ont promis un « monde de paix », mais les puissances impérialistes, avec les USA à leur tête, ont
renforcé leurs arsenaux et leurs appareils militaires, fomentant une série de guerres d’agression et de
véritables actes de terrorisme qui ont provoqué des centaines de milliers de victimes ; les rivalités entre
pays impérialistes et groupes monopolistes se sont aiguisées, pour un repartage des matières
premières, des marchés et des sphères d’influence, faisant grandir d’autant le danger d’un nouveau
conflit mondial.
Ils ont parlé de la « protection du milieu ambiant », mais nous voyons que la course au profit
maximum détruit l’écosystème et met en évidence le fait que le capitalisme, avec sa soif insatiable de
profit, est incompatible avec l’existence même du genre humain.
Et que dire du « retour de la liberté » dans les pays de l’Est européen ? Des salaires de misère, un
chômage massif, la destruction des acquis sociaux, une catastrophe économique, l’accroissement du
taux de mortalité, de la criminalité, de la prostitution, la subordination la plus servile aux intérêts de
l’impérialisme occidental ou, comme c’est le cas de la Russie, le développement du chauvinisme le plus
rétrograde, au service des mêmes intérêts impérialistes. Faut- il s’étonner que dans ces pays, on assiste
à l’émergence d’une « nostalgie pour la période socialiste » ? C'est- à- dire, pour un système social
supérieur au capitalisme, un système qui a permis de grandes conquêtes en dépit des constantes
agressions impérialistes, avant que le révisionnisme ne le mine de l’intérieur et finisse par le faire
s’effondrer.
Ces vingt dernières années, la classe ouvrière, les travailleurs, la plupart des peuples ne se sont pas
soumis, en dépit des coups qui leur ont été portés, ils n’ont pas accepté l’esclavage du travail salarié et
l’oppression impérialiste. Le reflux de la lutte de classe a laissé petit à petit la place à une plus grande
résistance et à une nouvelle montée de la lutte politique et sociale, qui s’exprime de façon différente
selon les pays. Ces dix dernières années, nous avons assisté à un processus important de réactivation
des luttes, à des avancées significatives pour les travailleurs et les peuples, en dépit de l’agressivité
croissante de la bourgeoisie.
La chute du mur de Berlin n’a pas sonné la fin de l’histoire ; au contraire, elle n’a fait que l’accélérer. La
lutte des classes sociales qui est le moteur de l’histoire jusqu’au triomphe du communisme, avance ; il
en est de même pour le mouvement communiste et ouvrier international. Les protagonistes de la lutte
pour la transformation sociale sont debout, prêts à livrer bataille. C’est ce qui inquiète tant la
bourgeoisie que vingt années après la « mort déclaré du communisme », elle n’a de cesse de
l’exorciser, de le dénigrer et de le criminaliser, pour empêcher le prolétariat de se réapproprier sa
théorie révolutionnaire.
Tout cela montre que la soi-disant supériorité et invincibilité du capitalisme et un pur mensonge et
que les conditions pour la révolution et pour le socialisme sont plus actuelles et vivantes que jamais.
Nous sommes aujourd’hui dans une situation internationale bien différente de celle de 1989. La
bourgeoisie est dans une crise économique désastreuse, produit des lois du capitalisme et elle n’a
aucune solution pour les exigences et les aspirations des travailleurs et des peuples. Elle est plus
vulnérable qu’hier et il y a de nombreux maillons faibles dans la chaîne de sa domination.
La crise actuelle de surproduction relative qui s’entrelace avec la crise générale du système
impérialiste- capitaliste, va durer, montrant aux masses le véritable visage de la bourgeoisie ; une classe
qui a joué depuis longtemps son rôle historique mais qui continue à demander aux travailleurs et aux
peuples de faire des « sacrifices » pour garantir sa survie et ses privilèges.
Alors que les gouvernements retirent d’énormes quantités d’argent des caisses publiques pour venir
en aide aux monopoles capitalistes, aux banques, le chômage ne cesse d’augmenter, les salaires et les
pensions ne cessent de diminuer, les services sociaux sont démantelés, les travailleurs sombrent dans
la misère et soufrent de la faim. L’offensive des capitalistes va prendre des formes de plus en plus
violentes, la bourgeoisie et ses gouvernements lancent des attaques contre les acquis politiques et
sociaux, gagnés de haute lutte. Le fascisme avance dans plusieurs pays, poussé de l’avant par les
groupes les plus réactionnaires du capital financier. De nouvelles guerres de pillage se préparent.
Cette situation met à nu le caractère inconciliable des intérêts des prolétaires et ceux de la bourgeoisie
et met la classe ouvrière et les travailleurs devant l’urgente nécessité de construire le front unique de
lutte contre l’offensive capitaliste, la réaction politique et les agressions impérialistes.
L’obstacle principal qui rend difficile la construction de ce front unique, c’est la politique de
collaboration de classe suivie par les partis sociaux- démocrates et les syndicats jaunes, véritables fers
de lance de la bourgeoisie. Ils promettent aux masses un « réformisme » qui est déjà mis hors d’usage
par les lois inexorables du capitalisme ; ils freinent et divisent le mouvement ouvrier et syndical, le
mènent dans l’impasse du crétinisme parlementaire et ouvrent la voie aux forces de la réaction.
Pour surmonter cet obstacle, pour lutter efficacement, il faut que les travailleurs s’unissent pour
défendre sans concession leurs intérêts économiques et politiques, en mettant en avant un
programme concret d’action contre la bourgeoisie, contre les licenciements, la baisse des salaires,
contre la diminution de la couverture sociale, pour faire payer aux patrons, aux riches, aux parasites, les
conséquences de la crise : il faut qu’ils intensifient la lutte, dans les entreprises, à la campagne, dans la
rue, contre l’offensive capitaliste, organisant ainsi une large contre- offensive internationale, pour éviter
que les travailleurs et les peuples ne soient sacrifiés sur l’autel des intérêts économiques des
capitalistes.
En même temps, il est nécessaire que les communistes et les révolutionnaires unissent toutes les
forces réellement démocrates, progressistes, de gauche, pour impulser le lutte anti- impérialiste et anti-
fasciste, pour renforcer la tendance au changement qui se développe dans le monde, particulièrement
en Amérique latine et en Asie, pour développer la solidarité internationale entre les peuples.
Octobre 2009
Conférence Internationale de Partis et Organisations Marxistes-
Léninistes