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Rouet Ilia, Stubert Marion

L2 semestre 1

T.D 1 : le Numen de l’empereur.

Introduction :

Rome a nourri une très ancienne conception de la nature divine du chef, en particulier du
chef fondateur et sauveur ( Romulus ). Outre le problème des origines du culte impérial, à
savoir s’il est romain, helléniste ou oriental ou encore indigène, plusieurs théories s’accordent
à dire qu’il y a une certaine originalité dans le culte impérial d’Auguste. Quasi divinisé de son
vivant, on lui accorde des titres tel que le numen, jusque là réservé aux choses sacrées et aux
dieux. Des autels sont consacrés, comme celui du Numen Augusti de Narbonne permettant le
culte de l’empereur. La cité de Narbonne est une colonie, appelée Colonia Julia Paterna
Narbo Martius et une partie de ses habitants sont qualifiés de colons. C’est donc comme toute
les colonies une cité de droits romains, c'est-à-dire que les hommes libres qui l’habitent sont
citoyens romains. Narbo Martius est située dans la province de la Narbonnaise, au sud de la
Gaule Celtique. Son autel du numen impérial se présente sous la forme d’une stèle de marbre
blanc, haute de 1,11 mètre et épaisse de 0,26 mètre. Elle est placée sur le forum qui est le
centre commercial, administratif et religieux de la cité. Ainsi, l’inscription était destinée à être
lue par tous, notamment les habitants de Narbonne susceptibles de participer au culte
impérial, et les magistrats chargés du culte à l’empereur. Auguste entreprit une œuvre de
colonisation, de pacification et de fondations coloniales, latines ou romaines, dans toute la
Province, et c’est cette œuvre qui fit naître dans les cités de la région comme Narbonne, dont
l’empereur assura la prééminence définitive sur la Province.
Notre étude puisera son contenu dans deux sources : celle épigraphique de l’autel de
Narbonne, et celle littéraire d’Horace, poète latin contemporain d’Auguste, avec un extrait du
livre II des Epîtres. Cette dernière source permettant de valider l’authenticité de l’autel.
Ainsi il convient de se demander en quoi le numen et son culte élèvent-ils quasiment
Auguste au rang de divinité ?
Nous tenterons de répondre à cette interrogation en étudiant d’abord le long processus qui a
permit le culte du numen. Puis nous nous pencherons sur le cas de Narbonne, qui révèle
l’extension du culte à la province.

Plan :

I. Le culte du numen impérial : un long processus avant sa mise en place.

A. Une préparation progressive des esprits à la divinisation de l’empereur

B. La « propagande » augustéenne

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II. Le culte municipal de Narbonne

A. Le vœu et la filiation à Rome

B. Les pratiques rituelles du culte impérial

C. La réglementation de l’autel

Conclusion :

Le culte impérial d’Auguste est le résultat d’une longue préparation des esprits de la
population. Le Numen de l’empereur, sa volonté créatrice, rapproche des dieux, et nous
pourrions même dire qu’il est divinisé avant sa mort. Une telle exaltation de l’empereur
trouve aussi sa source dans les écrits d’Horace, louant Auguste et l’élevant au rang des dieux.
Même si il faut attendre la mort d’Auguste et son apothéose pour parler véritablement de
divinisation, officieusement il est déjà « sur-humanisé ». L’autel de Narbonne, témoin du culte
du Numen, révèle l’engouement de la province pour l’empereur, mais l’élan de la plèbe de
Narbonne, bien qu’il fût spontané, est largement influencé par Rome. Ainsi, l’extension du
culte à la province n’est que partiel. L’originalité du culte impérial d’Auguste aura été de
s’attribué ou de s’être fait attribué des adjectifs dont la connotation sacré n’étaient jusque là
que réservé aux morts.
Marcel Le Glay remarque l’importance du culte impérial chez Auguste : « Une religion
nouvelle était née, qui (…) servit de ciment à l’idée dynastique de l’empire romain. Par la
consécration de ses fondateurs, un prestige divin entoura l’institution impériale » (extrait de
La religion romaine).

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Bibliographie :

Outils :

M.C HOWATSON, Dictionnaire de l’antiquité : mythologie, littérature, civilisation, Robert


Laffont, Paris, 1993.

S. SERRYN, R. BLASSELLE, Atlas géographique et historique, Bordas, Paris, 1993.

Manuels :

M. LE GLAY, Y. LE BOHEC, J.L. VOISIN, Histoire romaine, PUF/Quadrige, Paris,


1991/2005.

M. LE GLAY, La religion romaine, Armand Colin/ Masson, Paris, 1971/1997.

Ouvrage spécialisé sur Narbonne :

M. GAYRAUD, Narbonne antique des origines à la fin du IIIème siècle, Revue archéologique
de Narbonnaise, diffusion de Boccard, Paris, 1981.

Ouvrage littéraire :

HORACE, Epîtres livre I et II, ( 9ème tirage ), Les belles Lettres, 1995

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Lexique

Chevaliers / Ordre équestres :


Importante classe de citoyens romains. Sous l’empire, l’ordre cesse d’être une force politique,
mais il continue d’avoir une certaine importance dans l’administration civile et militaire.

Libations :
Offrandes aux dieux, habituellement de vin pur, mais parfois de lait, de miel ou d’autres
liquides, y compris d’eau pure, versés sur le sol.

Carte du monde romain


du IIIe s. avant J.-C. au IIe s. après J.-C.

( extrait de l’atlas géographique et historique )

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T.D Histoire Médiévale
Le 17 décembre 2007
Rouet Ilia & Stubert Marion

LE CAPITULAIRE DE 823-825 , pages 156-158

Le document que nous allons étudier est un capitulaire datant de 823-825. En effet, nous
savons que Charlemagne et ses successeurs ont eu le souci constant de gouverner par la loi, et ils
eurent donc recours aux capitulaires, actes royaux divisés en chapitres (du latin « capitula » qui veut
dire chapitre) à portée législative, réglementaire ou administrative. Les capitulaires étaient promulgués
à voix hautes lors de l’assemblée générale du royaume. Missi et comtes étaient ensuite chargés de leur
application. Mais notre capitulaire a une procédure assez exceptionnelle de publication, comme nous
le verrons au dernier chapitre. D’autant que celui-ci devait être lu à tous les sujets du royaume, même
le populus, et nous verrons que cela traduit la volonté de corrélation du prince entre lui et ses sujets.
Les capitulaires qui ont été conservés sont pour l’essentiel connus par l’intermédiaire de
recueils, dont la nécessité se fit sentir dès le IXème siècle. Notre capitulaire fut inséré, sous Louis Le
Pieux, dans une collection de quatre petits livres (des libelli) réalisée par Anségise, abbé de Saint
Wandrille en Normandie, qui succéda à Eginhard en 823. A sa publication en 827, les deux premiers
livres réunissaient des chapitres de capitulaires ecclésiastiques de Charles et Louis, et les deux autres
des chapitres de capitulaires séculiers. L’abbé Anségise fit remarquer dans sa préface que ces textes
étaient éparpillés en de multiples parchemins, et qu’il a voulu empêcher qu’ils fussent livrés à l’oubli.
Chaque livre est constitué de telle manière qu’il s’agit en fait d’un livre à la récitation des lois, et
chacun révèle de façon globale la volonté législative du prince. Cette collection, unique en son genre
pour l’époque carolingienne, a répondu à un réel besoin, et elle eu beaucoup de succès (utilisée
officiellement dès 829 par l’empereur). Anségise plaça en tête de son livre II tous les chapitres, au
nombre de 24, qui compose notre capitulaire.
Depuis, l’édition de référence des capitulaires a été réalisée en deux volumes dans les
Monumenta Germaniae Historica par Alfred Boretius, et Victor Krause, et dont est extrait le document.
Rédigé en latin entre 1883 et 1897, cette collection porte le titre de Capitularia Regnum Francorum, et
notre capitulaire, daté de 823-825 par l’auteur, est intitulé Admonitio Ad Omnes Regni Ordines. Ce
dernier est composé de 26 chapitres, soit deux de plus que la version d’Anségise. Pourtant, ce nouveau
découpage est, pour O. Guillot, totalement arbitraire. Mais nous ne nous attarderons pas sur des débats
historiographiques. Néanmoins, n’oublions pas que, pour comprendre la portée réelle du texte, il faut
savoir que l’abbé de Saint Wandrille dans son livre II ( qui se compose de chapitres à portée
ecclésiastiques ) n’a pas soustrait les chapitres à portée temporelle, car il a voulu retranscrire la
volonté de Louis Le Pieux : celle-ci semble en effet se traduire, et c’est ce que nous tenterons de
monter, par une « définition unique des desseins où la part spirituelle et temporelle apparaissent
indissociables ». Pour clore les questions qui concernent seules le capitulaire, il se pose celle de sa
datation : au plus tôt il date de 823 (que nous verrons au chapitre 6), et l’hypothèse de son édiction en
825 à Aix le date au plus tard.
Ces années 820 sont aussi le théâtre d’une suite d’évènements qui aboutissent à la remise en
cause de l’Ordinatio Imperii de 817. De 817 à 822, c’est l’affaire de Bernard d’Italie et de la
« Pénitence d’Attigny », mais c’est aussi la naissance de Charles en 823, qui fut une perturbation
majeure pour Louis et l’empire. C’est aussi un moment où l’empire vivait dans une sorte
d’effervescence intellectuelle, Adalard de Corbie écrivant à Attigny que « Jamais on n’avait autant
travaillé pour la cause du bien public ». De ces perturbations, a résulté la recherche d’un effort de
tous, et d’abord du prince, dans l’espoir que, chacun prenant mieux conscience de ces responsabilités,
il serait possible d’éviter la remise en cause du dessein premier du prince (l’Ordinatio Imperii). C’est
donc dans ce contexte politique et intellectuel que fut rédigé notre capitulaire, qui on le sait, va régir la
compréhension de l’ordre social et le rôle de l’Eglise dans la société pour les siècles à venir.

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