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NF Z 43-120-10
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FORMESGRANMATÎCALE8
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DE L'ORIGINE
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FORMES GRAMMATICALES
ETDELEURINFLUENCE
/(~ /SUR LE DEVELOPPEMENT DES ÏDËB~
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Guillaume deHumboldtestl'un dessavantsqui ont le plus
contribuéà eieverla philologieau rangd'unevéritablescience.
Leséruditsdessièclesprécédents s'étaientle plussouventbor-
nés a l'étudeapprofondie de telleoutelle Jangue.C'està notre
siècle, et en particulier
à la studieuseAMemagne. que revient
l'honneurd'avoirélargicettevoie, d'avoirrecherché,par la
comparaison desgrammaires,lesloisgénérales dulangage,et
d'avoirconsidéré les languescommela sourcela plus féconde
et !a plussûredeFhistoiredel'humanité.
CesbeMes étudesne sont pointétrangèresa la France, et
ellesaura sansdoutey prendreson rang avecd'autantplus
d'avantage,quel'espritfrançais,moinsaventureux quel'esprit
allemand,se garderaplusfacilement dessystèmes préconçus
ou résisteramieuxa la séduction de quelqueingénieuse hypo-
thèse.Toutefois, dansl'état actuelde la science,un desplus
grandsservicesqu'onpuisserendre, c'est de populariser,de
mettreà la portéed'unplusgrandnombrelesremarqqables tra-
vaux des Allemandsnos prédécesseurs et nosmaîtresdans
cettevoie.
2
Lesdeuxouvrages de Guillaume doHumboldt quenousdon-
nonsici, l'un complétement traduit,J'autrenettement,ndète.
ment,fermement analysé,offrentcettealliance parfaitedesvues
philosophiques tes plusprofondes et del'éruditionla plussûre,
quiestle caractèredistinctif desœuvresdecet illustresavant.
L'objetesta peupreste même.Qu'its'agissede l'originedes
formesgrammaticales ou de la diversitédansla constitution
deslangues,le but queGuillaume de Humboldt veutatteindre,
c'estdeserendrecomptedet'inuaencedu langagesurle déve-
toppementintellectuelde l'humanité;c'est d'étudiercette
doubleactiondusignesurl'intelligence, et de l'intelligencesur
lesignequ'elleemploie,d'oùrésultentnon-seotementtous les
progrèsesthétiques,maisen quelquesortela civilisation tout
entièred'un peupleou d'unerace.Ces deux opuscules pour-
rontainsien quelquespointsêtre utilementrapproches dutra.
vaitde M.JacobGrimmsurl'originedu langage,récemment
traduitpar M. de Wegmann.It ne sera pas sans intérêtde
comparer lesopinionsdusavantmythologue quia éclairéd'une
si vivelumièreles originesdes dialectesgermaniques.aux
idéessi hautesde l'hommeuniverselqui avait embrassé dans
sesrecherches jusqu'aux idiomes les plusbarbares, e t demandé
pourainsidirea l'universentierla confirmation de sesingé-
nieusesthéories.
Le traducteurdeces deuxopuscules étaitun jeunehomme
d'uneviveet brillanteintelligence qui s'étaitéprisde cesbettes
etaustèresétudes.Douéd'uneadmirablefacilitépourappren-
dreles langues,nourride l'antiquitéclassique,possédant par'
Mtement l'anglais,t'attemand, l'italien, il s'étaitsenti comme
naturellementattiréversla philologie,quioffraitunecarrière
immense à sonespritcurieux et investigateur.
Plus tardsansdoute AlfredTonnetté "eatmarquésa trace
~3
danscette science.La phihtsophiodulangageétait une de ses
préoccupationsfavontes, et dansles fragmentsrecueilliset
publiésaprès sa mort, elle tient, à côté de boueset solidesétu-
des sur l'art, une placeconsidérable.Latraductionet t'anatyse
de ces opusculesdeHumboldt figuraientparmides matériaux
amassespour des travauxu!térieurs. C'est en i8M-, i'&ge
de 83 ans; que, pour se préparera ces fortesétudes, il tentait
de lutterainsi declarté de netteté, de précisionavecl'un des
plus grands philologues.Ces traductionsne sontdonc que de
simples essais; elles n'étaient point destinéesa voir,le jour;
mais j'ose dire qu'ellesne révèlentpoint la jeunesseet l'inex-
périence,qu'elles attestentau contraireunsensdroit et ferme.
un coupd'ceiljusteet exercé, unemerveilleuse aptitudeà ~sir
itnmed!atement!eeoteprincipat,vraiment)mportantdetoutequcs'
tion phi!o!ogtquo. D'ailleursje nesauraisdonnerune plus haute
idéede rinteuigeuce avec !aqne!!eétaient faitesces analyses,
et du soinque le jeunetraducteury apportait,qu'en rapportant
ce qu'ilpeusait de ceseeuvresquelquefoissi difncHes,et qu'il
étudiaitavecunesortede passion c Lesopusculesphilologiques
de Humboldt,écrivait-ill'année même oh il s'occupait de
f ce travail, sonttrès-beaux.Cesont des modèlesdecompo-
sition. d'enchatncmentserre, mais toujoursclair, net et
satisfaisant dans les idées. L'esprit est conduitavec une
suretëet une suite parfaitesh travers cesdéductionssi fines
et si justes. La forme, le style a beaucoupde simplicitéet
d'ampleur. Je trouveque cela rappelle la fermetéet la jus-
tesse avecle contexteserréet nourride nosauteursdu xvu''
siecto, par exemplede la logiquede Port-Royal,maisavec
quelquechose de plus abstrait et de moiusaccessiblequi
< tient au génie allemand,et avecune formebienplus large,
bienplussynthétiquequi tient à la langue. J
i;
Nousavonsdoncpenséqu'ilseraitutilede publiercettetra-
ductionet cette analyse.Ceuxquis'intéressentaux étudesde
sanspouvoir
linguistique consulterdansleurtexteoriginaUes ira*
vauxdela grandeecotepbilologique allemande, pourront,sur
que!ques points, y trouver u n nt!!e secours,e t touspourront
y trouveru n salutaire exempte. C'estdansla fréquentation de
telsmattresque s'estécouléela trop courtecarrièred'Atfred
Tonnelld. Puissecet exempled'unjeunehommeindépendant, t
affranchidela nécessite du travail et consacrant savieà d'aussi
nobles soins,ranimer dansnotrejeunessele goûtdesrecherches
sérieusesPuisseunplusgrandnombrede jeunesgeuss'adoa~
Mrà cesintéressants problèmes de la philosophie du langage
etporter danscette étude cet espritgraveet religieuxqui seul
peut conduirek la connaissance desvéritablesloisderhistoire,
enmontrantsanscessel'actionde la Providence dansle deve-
toppementioteUectue! et moralde l'humanité 1
G<A. HEtNMCB,
1
ProfeMeoir
de MtMtatnre<tMBt~et h &eatM
des teMreede Lyon.
GUILLAUME
DE HUMBOLDT.
DE L'ORïGtNE
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FORMES GRAMMATICALES
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ANALYSE
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