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Montaigne-De la tristesse
CHAPITRE II
De la Tristesse
JE suis des plus exempts de cette passion, et ne l'ayme ny l'estime : quoy que le monde
ayt entrepris, comme prix faict, de l'honorer de faveur particuliere. Ils en habillent la
sagesse, la vertu, la conscience. Sot et vilain ornement.
Les Italiens ont plus sortablement baptis de son nom la malignit. Car c'est une
qualit tousjours nuisible, tousjours folle : et comme tousjours couarde et basse, les
Stociens en defendent le sentiment leurs sages. Mais le conte dit que Psammenitus Roy
d'gypte, ayant est deffait et pris par Cambysez Roy de Perse, voyant passer devant luy
sa fille prisonniere habille en servante, qu'on envoyoit puiser de l'eau, tous ses amis
pleurans et lamentans autour de luy, se tint coy sans mot dire, les yeux fichez en terre : et
voyant encore tantost qu'on menoit son fils la mort, se maintint en cette mesme
contenance : mais qu'ayant appereu un de ses domestiques conduit entre les captifs, il se
mit battre sa teste, et mener un dueil extresme(Montaigne, p.11).
CAPITOLUL II
Despre tristee
Ignor complet acest sentiment; nu l stimez i nici nu l iubesc, dei oamenii i-au fcut
un obicei s i ofere un loc anume, de parc ar fi vorba despre o nelegere fcut
dinainte. Ei o acoper cu nelepciune, virtute i contiin. Urt i prostesc ornament!
Domestique ne signifie pas ici serviteur, mais ami de la maison, ami intime, sens quon donnoit encore
ce mot sous le rgne de Louis XIV. Hrodote dit que cet home toit un vieillard qui mangeoit ordinairement
la table du roi(Le Clerc, p.12)
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