Le

LeLien
Avec le supplément

Politique à courte vue

L’information en provenance d’Israël
A LA UNE 1

Lien
Edition du 25 Février 2010 / 127
‫עיתון ישראלי בשפה הצרפתית‬

‫בםייד‬

Interview
Rav Shaoul David
Botschko
En quoi la joie du mois
d’Adar est particulière ?
Journal Israélien en langue française

sur internet:
www.actu.co.il

Le patrimoine d’Israël Sécurité

avec Hébron et Betlehem

Le gouvernement a tenu dimanche matin
sa réunion hebdomadaire à Tel Haï, en Haute
Galilée, pour marquer l’anniversaire de la
mort de Yossef Trumpeldor, grande figure du
sionisme, pionnier et combattant. Ce héros,
d’origine russe, est tombé le 11 Adar 1920, à
l’âge de 40 ans, dans les combats qui se sont
déroulés sur le site devenu légendaire.
A cette occasion, les ministres réunis ont
décidé qu’un certain nombre de lieux histo-
riques entreraient dans le patrimoine national Un soldat blessé dans
d’Israël. Le Caveau des Patriarches à Hébron un attentat à la bombe
et la tombe de Rachel à Bethlehem, exclus
au départ, ont finalement été introduits dans
la liste élaborée par les autorités grâce à
l’intervention du Premier ministre, qui a cédé Analyse
en dernière minute aux pressions de la droite.
Cette décision a, bien entendu, suscité Mahmoud Abbas crée la
de nombreuses réactions: à droite, on s’est cacophonie au sein
félicité de ce revirement alors qu’à gauche, du gouvernement Francais
on condamnait l’attitude de Netanyahou. Par Jacques BENILLOUCHE
Le député Ouri Auerbach, du parti Habayit
Hayehoudi, satisfait du résultat, a toute-
fois dénoncé l’attitude du gouvernement et
déploré le fait qu’il ait fallu faire pression Eco / Tech
pour que ces lieux soient reconnus officiel-
lement.
De son côté, le chef du parti d’extrême
gauche Meretz s’est élevé avec vigueur contre
cette décision. Il a déclaré qu’il s’agissait
d’une tentative supplémentaire d’estomper
les frontières « entre l’Etat d’Israël et les
territoires occupés ». Il a ajouté « qu’il aura
fallu quelques petites pressions de la droite
pour que Netanyahou se laisse convaincre ».
GRATUIT - Numéro - 127 - Edition du 25 Février 2010

« Cette décision rend dérisoires les déclara-

tions du Premier ministre, qui s’est prononcé,
dans son discours de Bar Ilan, en faveur de «
deux Etats pour deux peuples », a-t-il encore
estimé.
L’information sur ces changements est parv-
enue aux membres du nouveau lobby pour la
terre d’Israël au moment où ils effectuaient
une visite à la Maarat Hamahpela (Caveau des
Patriarches) à Hébron. Le député Ouri Ariel,
du Ihoud Leoumi, a réagi avec joie à cette
nouvelle, précisant qu’elle était « un nouveau de tout le peuple ». Quant au président du La conservation
signe du lien indéfectible du peuple d’Israël conseil de Judée-Samarie Dany Dayan, il a
avec ces régions ». Et d’ajouter: « Un jour affirmé qu’il s’agissait sans nul doute d’une
du patrimoine national
viendra où d’autres sites, comme Sebastia ou
nouvelle victoire historique pour le peuple
Kfar Etsion, symboles du repeuplement de avec
la terre d’Israël, seront à leur tour considérés juif.
comme des lieux appartenant au patrimoine Claire Dana-Picard

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EDITO Edition du 25 Février 2010 / 127
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« Ah non, pas chez nous !! »

Shraga Blum

Vous connaissez sûrement cette vieille blague
juive : « Dans la Russie des années 1920, un
vieux juif se sentant mourir, convoqua ses trois
fils à son chevet. Au premier, il demanda  :
« Que comptes-tu faire plus tard, mon fils ? »
«  Je veux partir aux Etats-Unis et y importer
la Révolution bolchevique ! », lui répondit-il.
« Bravo, mon fils, je suis fier de toi ! » sourit le
de Netzarim sera la loi de Tel-Aviv ».
De manière pathétique, à la limite du ridicule,
Haïm Yalin emprunte soudain le vocabulaire
des Juifs de Judée-Samarie envers qui il se
sent soudain naître une certaine compréhen-
sion : « On nous dit ‘Oui, mais à ce moment-là,
il y aura la paix  !’ Rien de plus faux  ! Pour

Le terrorisme après al-Mabhouh

père. « Et toi », demandait il au cadet ? « Papa,
moi aussi je veux quitter la Russie, et partir en
France pour y installer la Révolution  social-
iste! » « Bravo, mon fils, je suis également très
fier de toi », répondit avec fierté le père. Puis,
se tournant vers le plus jeune, il lui demanda :
« Et toi ? »…« Moi, papa », répondit le dernier,
«  je veux aller en Palestine, pour y installer
la Révolution bolchévique  !  » A ce moment,
le père se redressa dans un suprême effort,
le visage blême, et lui dit  : «  Mon fils, es-tu
devenu fou ??!!! Pas chez nous !!!! »
Cette blague juive, qui comme toutes les
blagues juives n’en est pas vraiment une, m’est
venue à l’esprit lorsque j’ai lu un article d’un
quotidien israélien qui parlait d’un mouvement
de protestation qui prend actuellement forme
dans les kibboutzim et moshavim qui bordent
la Bande de Gaza.
De quoi parle-t-on ? Après les confirmations
faites par l’ancien Premier ministre Ehoud
Olmert sur les «  échanges de territoires  »
qui seraient effectués entre Israël et un futur
Etat Palestinien, en cas d’accord, les habi-
tants des Kibboutzim du Néguev occidental
se retrouvent face à une situation nouvelle et
commencent à ressentir une crainte certaine
quant à leur devenir. Selon les cartes discutées
secrètement entre les négociateurs…c’est dans
le Néguev occidental notamment que des terri-
toires seraient annexés à un futur Etat Palesti-
nien, en compensation de l’annexion par Israël
des fameux « blocs d’implantations », et dans
le but d’élargir la Bande de Gaza et réduire la
distance entre ce territoire et la Judée-Samarie
devenue Palestine !
Branle-bas de combat chez ces pionniers
idéalistes de gauche qui jusqu’à présent se
sentaient très à l’aise avec le slogan sacré
«  La Paix contre les Territoires  », tant qu’il
s’agissait bien entendu des «  autres  », ceux
de droite, de Judée-Samarie qui devraient un
jour faire leur valises. Ces mêmes citoyens qui
pour beaucoup d’entre eux avaient applaudi
en sourdine le déracinement de 21 villages
juifs du Goush Katif, commencent à voir de
sombres nuages s’amonceler dans le ciel de
leurs naïves certitudes.
Haïm Yalin, Président du Conseil Régional
Eshkol, prévient déjà : « Il faut s’attendre à ce
que Binyamin Netanyahou choisisse d’aller –
de gré ou contraint - dans les pas du gouverne-
ment Olmert, et prépare déjà le terrain à une
cela, il faudrait une nouvelle génération de
Palestiniens qui ne soit pas intoxiquée par la
propagande meurtrière distillée dès la petite
école. Et pas des enfants de trois ans à qui l’on
fait porter un pistolet, ou qui à 17 ans, doivent
tuer un Juif pour prouver leur attachement à
la cause  !  » Prononcées par un habitant de
Kiryat Arba avec une grosse kippa crochetée,
par le Président du Conseil de Yesha, ou par
des députés de droite, ces réflexions auraient
immédiatement rencontré mépris et déri-
sion chez ces mêmes citoyens, avant d’être
rangées dans la catégorie des «  litanies belli-
queuses droitières», et du « refus de la paix ».
Un autre habitant de la région, Amos Avani,
du Kibboutz Beeri, avance aujourd’hui des
arguments entendus bien plus à droite de
l’échiquier politique  : «  Aujourd’hui, nous
leur donnerons ces territoires, demain, ils en
demanderont d’autres. Personne du côté pales-
tinien ne nous a encore garantit qu’il y aura la
paix, et déjà nous courons vers eux avec des
cadeaux  ! Si nous annulons les acquis de la
guerre de 1948, notre légitimité ici disparaîtra.
A ce moment là, venons et créons un ‘Etat
autour de Tel-Aviv’ uniquement, et rassem-
blons-y toute la population du pays ! »
Toutes ces réflexions sont pertinentes. Mais
où étaient-ils tous ces amoureux d’Eretz
Israël, ces soudains connaisseurs de la « vraie
nature des Palestiniens  », lorsqu’à quelques
kilomètres de leurs confortables maisons
hurlaient et pleuraient leurs frères et sœurs
du Goush Katif que Tsahal chassait de chez
eux en détruisant maisons, jardins et usines
au bulldozer  ? Parmi ces mêmes habitants
aujourd’hui apeurés, nombreux sont ceux qui
font partie des cohortes de manifestants venant
chaque année participer au culte de la mémoire
d’Itsha’k Rabin à Tel-Aviv, en brandissant des
slogans à l’encontre des « colons extrémistes
de Judée-Samarie », qui « mettent la Paix en
péril au nom d’un attachement idolâtre à la
Terre » !!
Les avis des habitants de ces villages qui
bordent la Bande de Gaza ne sont certes pas
unanimes, et la « réalité sur le terrain » a fini
par ôter les dernières illusions d’une partie
Mahmoud al-Mabhouh a été liquidé dans
un hôtel de Dubaï et les responsables de
cette action ont rendu un grand service à
l’humanité. Chaque terroriste doit savoir
que ses jours sont comptés et qu’en dehors
des états-voyous – dont Gaza fait partie – il
ne bénéficie d’aucun sauf-conduit.
Le terrorisme est le mal de ce siècle. Il a
touché par le passe l’Irlande du Nord, le Pays
Basque et la Catalogne mais aujourd’hui, il
est presque exclusivement l’apanage des
pays arabes et/ou musulmans, pas tous
heureusement.
Il y a d’abord les états-voyous – particu-
lièrement l’Iran et la Syrie – qui financent
le terrorisme et dépêchent leurs hordes
sauvages a travers la planète. Il y a ensuite
les pays arabes ou musulmans qui servent
de théâtres d’essai : Yémen, Irak et Afghani-
stan, notamment. Et il y a enfin le Pakistan,
ou le monde craint de voir surgir le terror-
isme nucléaire…suivi par l’Iran.
Le conflit social, a-la-Che-Guevara, n’est
plus aujourd’hui la cause du terrorisme
islamique. Ce qui l’alimente, c’est dans une
petite mesure le conflit avec les Palestiniens
mais c’est surtout la haine de l’Occident et
de ses valeurs judéo-chrétiennes qui en sont
le prétexte.
Les pays arabes et musulmans modérés
sont victimes du terrorisme autant que les
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pays occidentaux, sinon plus  ; parce qu’ils
acceptent de coexister avec l’Occident.
Ces pays coopèrent avec l’Occident pour
enrayer le terrorisme islamique et souvent,
ils se retrouvent du cote de l’ordre mondial
face aux états-voyous ou aux organisations
terroristes.
Est-ce ce qui s’est passé à Dubaï  ? Il est
plus que probable que des pays arabes ou
musulmans modérés ont coopéré d’une
manière ou d’une autre a la liquidation du
terroriste al-Mabhouh  ; qui pour la logis-
tique, qui pour les renseignements et qui
pour l’écoute téléphonique. A la fois par
amour de Mordehai-l’Occident et par haine
d’Aman-le Hamas  ! Les services secrets
occidentaux, pour lesquels le Hamas person-
nifie le terrorisme islamique, ont probable-
ment mis aussi la main à la pate.
Israël a-t-il mis en action le bras long du
Mossad  ? Rien ne le prouve  ; en tous cas,
ni le style «  public  » de l’exécution, ni le
nombre important d’exécutants. Et Dubaï est
un pays « ami », alors pourquoi se le mettre
a dos ?
La terreur islamique sait maintenant,
après l’opération al-Mabhouh, que les sanc-
tuaires se réduisent, meme dans le monde
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d’Israël. Si nous ne réagissons pas vite et fort,
il croira que la partie est jouée ! Nous sommes
encore silencieux, mais nous allons livrer une
véritable guerre contre ces intentions ». Tiens
Mr Propre T
d’entre eux. Un certain nombre était même
opposé au démantèlement du Goush Katif, et
d’aucuns se disent aujourd’hui contre un éven-
tuel retrait de Judée-Samarie.

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Mais pour en revenir à la blague du début,
donc….
le message est clair. Tous ceux qui se disent
Haïm Yalin a écrit une lettre enflammée au généralement favorables à ce que des milliers
Premier ministre : « …il est hors de question
que 62 ans après la création de l’Etat d’Israël, de familles juives soient déracinées du cœur
nous offrions nos terres à des gens qui ne nous d’Israël «  au nom de la Paix », abandonnent Email: Service abonnements
reconnaissent même pas en tant que peuple, et soudain idéologie, militantisme et slogans dès info@actu.co.il et annonces particuliers
qui nient notre droit à vivre sur notre terre et la qu’ils sentent que c’est aussi la terre qui est Fax:
travailler ». Du pur Ihoud Leoumi, ne trouvez- sous leurs pieds qui commence à trembler. +972(0)7 32 40 68 59 France 01 78 40 71 48
vous pas ? !! Le texte mémorable écrit par Charles Péguy Israël 07 47 14 62 13
Mais il ne s’arrête pas là, ce bougre de contre les Juifs timorés qui se démarquaient du Directeurs de la publication
«  colon extrémiste  »  du Néguev : «  Nous Capitaine Dreyfus est toujours d’actualité. Ce Alain Sayada (France)
sommes prêts à continuer à planter même n’est pas en jetant à l’eau l’un des nôtres que Tel: 06 68 17 25 55 Service Distribution
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insurrection contre ce processus s’il venait à se fiant une partie du peuple et la jetant en pâture
préciser. Et là, Monsieur le Premier ministre, à nos ennemis - de préférence celle qui réside France Rédactrice en chef Publicité France
vous n’auriez pas uniquement les sionistes- dans le berceau du peuple juif – l’on résoudrait 01 78 40 71 48 Claire Dana Picard Alain Sayada
religieux face à vous, mais tout le peuple, à jamais la question palestinienne.
laïcs comme religieux, gauche comme droite, Israël Tel: 06 68 17 25 55
Mais maintenant qu’il est question de céder Relations Publiques
ville comme campagne ! » Refus d’obéir sans aussi des territoires travaillés par l’élite de la 07 47 14 62 13 Strategic Key Planning Patricia Alfon
doute ?
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du Premier ministre et visant à rassurer les En partenariat avec:
villageois ne les impressionnent pas outre « prêt à tout pour sauver le sol national ». Photos
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du Goush Katif auxquels un autre Premier idéaux, oui certes, mais toujours chez les Tel: 06 63 13 70 99 Tel: 057 420 00 48
ministre avait déclaré solennellement « La loi autres.
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Un camion percute cinq membres d’une même famille

Sarkozy suggère une « troisième intifada »
Sarkozy, qui appelle à la création d’un Etat arabe en terre d’Israël
et qui recevait lundi à Paris le chef de l’autonomie arabe de Judée-
Samarie, a déclaré: « S’il n’y a pas de discussions, conférence
ou pas, nous prenons le risque d’une troisième intifada ». Abbas,
pour sa part, n’a pas réagi à cet appel à la violence. Le ministre de
la Défense, Ehoud Barak, a quant à lui annulé une visite à Paris,
prévue pour le 23 février.
Sur la route de la ‘Arava, non loin d’Eilat, un jeune camion-
neur de 24 ans, habitant de la ville de Rahat, a percuté un
véhicule familial: un couple et leur bébé, ainsi que la mère et
la sœur du chauffeur, ont été tués. La police a appréhendé le
responsable. Les secouristes n’ont rien pu faire ; les victimes
de l’accident, enfermées à l’intérieur, sont mortes brûlées
vives. Le maire d’Eilat a annulé un spectacle qui devait avoir
lieu lundi

Inquiétude en Israël: La prévisible rencontre

les USA pourraient
accepter un Iran nucléaire
Sarkozy-Abbas

Face à l’inconscience flagrante de question dans ces régions.

l’Occident, Israël se montre extrême-
ment préoccupé par la menace
iranienne et tente de réveiller la
communauté internationale qui,
apparemment, évalue mal les risques
d’un Téhéran nucléaire. C’est ce
qu’indique en première page le
journal Makor Rishon.
Certains hauts responsables israé-
liens seraient en effet inquiets de la
lenteur des décisions prises notam-
ment par les Etats-Unis, qui ne
semblent pas particulièrement pressés
d’imposer de nouvelles sanctions à
Téhéran. Selon les estimations israé-
liennes, les USA seraient disposés à
prendre de nouvelles mesures coer-
citives à l’encontre du régime des
Ayatollahs mais veilleraient en même
temps à ce qu’elles ne soient pas «
paralysantes » comme le réclame le
gouvernement israélien.
En effet, l’administration Obama,
fidèle au message que ce dernier a
adressé dès le début de son mandat,
ne voudrait pas écarter totalement
l’option du dialogue avec les dirige-
ants de la République islamique.
D’après l’analyse des experts israé-
liens, les Etats-Unis accorderaient
avant tout leur attention à l’Irak et à
l’Afghanistan, estimant que le danger
vient en premier lieu de ces deux pays,
et négligeraient le problème iranien
dont ils ne pourraient s’occuper qu’à
la fin de l’été après avoir réglé la
Makor Rishon s’inspire, pour
cet examen de la situation, d’un
document rédigé par l’Institut de
Recherche sur la Sécurité nationale,
dont le siège est à Tel Aviv. Le rapport
indique que « d’un point de vue tech-
nique, l’Iran serait en mesure de créer
un réacteur nucléaire fin 2010 ou dans
le pire des cas en 2012″.
Cette étude doit être publiée offici-
ellement la semaine prochaine. Les
chercheurs ont toutefois souligné
que les autorités iraniennes n’ont pas
encore pris de décision concernant le
lancement de ce programme. Mais ils
ont ajouté: « Il ne fait aucun doute
que Téhéran prépare les infrastruc-
tures technologiques nécessaires pour
produire l’arme atomique mais rien
n’indique qu’il a déjà pris une déci-
sion dans ce sens ».
Pour les savants, il se peut que
les dirigeants iraniens pensent que
le moment n’est pas opportun, à
l’heure actuelle, pour se lancer dans
la production de l’arme nucléaire et
qu’une telle initiative risque de créer
un bouleversement inéluctable de
leurs relations avec le monde civilisé.
A leur avis, Téhéran préparerait à
présent tout l’équipement nécessaire
pour pouvoir éventuellement, plus
tard, mettre son projet à exécution.
Claire Dana-Picard
Lundi soir, le chef de l’Autorité
palestinienne est accueilli en France
par Bernard Kouchner pour un
dîner, et la suite du séjour verra son
moment majeur en la rencontre avec
le Président Nicolas Sarkozy.
Comme toujours en ces occasions,
les appels à la reprise des négo-
ciations seront répétés, presque à
la manière d’un mantra et sans que
soient évoquées leurs nécessaires
corollaires concernant leurs condi-
tions de déroulement.
Abbas et Netanyahou appelant
alternativement – mais jamais en
même temps – à « reprendre les
négociations immédiatement et sans
conditions préalables », il faut en fait
en déduire tout à fait le contraire, à
savoir que la bataille médiatique
entre Palestiniens et Israéliens se
poursuit par l’intermédiaire du rite
imposé – pauvre en sens et d’un
cycle perpétuel – selon lequel il faut
offrir aux médias l’éternel scène «
du gentil et du méchant » sans plus
que « l’opinion publique » ne soit
capable –si elle l’a jamais été – de
mesurer la profondeur des enjeux en
question.
Toutefois, il apparaît toujours de
nouvelles variantes par lesquelles la
politique-spectacle semble capable
de nouvelles merveilles. Cette
fois-ci, c’est Bernard Kouchner
qui propose une reconnaissance
anticipée d’un Etat palestinien,
avant même l’aboutissement des
négociations avec Israël. Israël a fait
savoir que ce type de précondition
nuirait à des négociations sérieuses
en donnant d’emblée un large avan-
tage à l’un des partis concernés sur
l’objet même des discussions.
Pour donc faire bonne mesure,
Christian Estrosi, le ministre français
de l’Industrie – qui est par ailleurs
un authentique ami d’Israël – vient
de déclarer, sur un dossier autre et
néanmoins connexe – que « le Prési-
dent Nicolas Sarkozy ne permettrait
jamais aux ennemis d’Israël, notam-
ment à l’Iran, de toucher à un seul
de ses cheveux ».
Comme souvent en ce qui
concerne la diplomatie française, on
retrouve l’habilité de dire à chacun
ce qu’il souhaite entendre. Reste que
le choix de ligne politique en amont
de cette vision toute pragmatique est
identique à une certaine idée de De
Gaulle : « la France n’a pas d’amis,
elle n’a que des intérêts ».
C’est cette même idée qui rend
difficile pour des pays aux yeux
desquels les notions d’allié et
d’amitié sont des valeurs fortes (cas
de la plupart des pays de tradition
anglo-saxonne et d’Israël), la possi-
bilité de comprendre la France et de
lui offrir une participation à l’heure
de partager des Gloires Historiques
dont la France a la nostalgie sans
pour autant souhaiter s’y engager.
En attendant donc que la France
voit réaliser son souhait de retrouver
une place historique au Proche-
Orient, elle s’est très engagée – en
plus du domaine culturel tradition-
nellement utilisée pour faire passer
certaines de ses visions politiques –
dans le développement économique
et urbain des territoires sous
administration palestinienne via ses
agences et missions économiques à
l’étranger.
Reste la question d’une réflexion
sur le long terme, au sujet de
laquelle la France aurait vraiment
quelque chose à apporter si elle
trouvait le courage de commencer
par le commencement ; demander
aux Palestiniens la reconnaissance
explicite d’Israël et de son droit à
l’existence en tant qu’Etat Juif.
Daniel Gandus
 L’information en provenance d’Israël
A LA UNE Edition du 25 Février 2010 / 127
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Les millions du Hamas déposés à la banque

Obsèques du Rav Menahem Poroush
Les obsèques du Rav Menahem Poroush z’l, décédé
dimanche à l’âge de 94 ans, viennent de débuter dans le
quartier de Gueoula, à Jérusalem. Le cortège a pris la direc-
tion du cimetière de Har Hamenouhot, à Guivat Shaoul.
Plusieurs rues menant à la place du Shabbat (Kikar Shabbat)
ont été fermées momentanément à la circulation.
Le Hamas a obtenu du ministre de la Défense, Ehoud Barak,
l’autorisation de transférer 282.5 millions de shekels des banques
de Gaza à la Banque d’Israël. Le président de la commission pour la
législation de la Knesset, le député David Rotem, a qualifié cet acte
de dangereux et extrêmement grave: « … nous effectuons des gestes
de bonne volonté à sens unique les uns après les autres. S’ils veulent
que nous fassions preuve de compréhension, qu’ils commencent
par nous rendre Guilad Shalit. » Entretemps, l’UNRWA continue de
réclamer de l’aide à la communauté internationale.

Israël, destination Islam : encore un « couac »

de prédilection
des fugitifs soudanais
Jusqu’où doit aller l’obligation
morale d’un Etat envers des personnes
qui fuient un régime sanguinaire ?
Où s’arrête le devoir humanitaire et
commence l’obligation de protéger
sa propre population ? Ce sont
deux parmi les questions auxquelles
tentent de répondre les autorités
israéliennes face à l’afflux grandis-
sant de « candidats » à l’entrée dans
le pays, en provenance du Soudan.
Et ces questions ont d’autant plus
d’acuité dans un pays juif qui doit
répondre à deux exigences anti-
nomiques: maintenir le caractère
juif de l’Etat et ne pas refuser l’asile
à des êtres pourchassés, au vu des
expériences historiques amères que
le Peuple juif a vécu.
La Commission parlementaire de
l’Intérieur et de la Protection de
l’Environnement, dirigée par Itshak
Azoulay (Shass) a effectuée une
visite à Arad, accompagnée de la
Commission ad hoc sur le dossier
des travailleurs étrangers. Le but de
cette visite était de se rendre compte
du problème sur le terrain, avant les
débats qui doivent avoir lieu sur une
loi visant à lutter contre l’immigration
clandestine.
Le maire de la ville, Guidon
Bar-Lev, a exposé devant la Commis-
sion les problèmes spécifiques
d’Arad, ville de 27.300 habitants, et
dans laquelle l’afflux de travailleurs
clandestins venus du Soudan est
devenu très important. Il a émis « son
soutien à l’édification d’une clôture
le long de la frontière israélo-égypti-
enne », mais tout en demandant « que
ceux qui sont déjà dans le pays soient
régularisés et aidés, mais surtout
répartis de manière égale dans le pays
». Par la force des choses, venant de
la frontière sud du pays, ces immi-
grants clandestins trouvent du travail
dans les villes du sud, dont Arad fait
partie.
Le député Yaakov Katz (Ihoud
Leoumi) qui préside la Commission
Spéciale, a indiqué « que près d’un
million de Soudanais étaient candi-
dats à l’entrée en Israël qui est un
pays démocratique, économiquement
et socialement attractif, mais que
ce phénomène constitue en même
temps un danger démographique et
sécuritaire de première importance
pour l’Etat d’Israël ». Aryeh Bibi
(Kadima) surenchérissait en estimant
« à 3 millions le nombre de réfugiés
qui s’amassent près de la frontière
israélo-égyptienne ».
La députée Miri Regev (Likoud)
a résumé les opinions des membres
des deux Commissions, en précisant
« que cette clôture aurait dû être mise
depuis longtemps, mais qu’il fallait
bien discerner entre les cas humani-
taires, qu’Israël se devait de prendre
en charge, et les travailleurs clandes-
tins, qui ne devaient pas entrer sur
le territoire ». « Dans tous les cas
», indiquait-elle, comme le maire
d’Arad, « il faut impérativement
disséminer ceux qui resteront dans
toutes les parties du pays ».
Récemment, le Premier ministre
israélien avait averti « que l’arrivée
de flux d’immigrants soudanais par
l’Egypte pouvait très bien être mis
à profit par Al-Qaïda ou d’autres
organisations dans le but d’infiltrer
des éléments terroristes en Israël ».
Shraga Blum
de Barack Obama
Le Président américain fait tout
ce qu’il peut pour trouver grâce
aux yeux du monde musulman. La
semaine dernière, il a nommé rapide-
ment un émissaire spécial pour le
représenter auprès du Sommet des
Pays Islamiques à Doha (Qatar),
en la personne de Rashad Hussein.
Ce dernier, musulman pratiquant
d’origine indienne, n’est pas un
inconnu dans l’entourage de la
Maison-Blanche. C’est lui, notam-
ment, qui a aidé Obama à rédiger son
discours « historique » prononcé au
Caire au mois de juin 2009 en direc-
tion du Monde musulman.
Or, il s’avère que ce citoyen améri-
cain s’est distingué dans un passé
récent par des prises de positions assez
« étranges » : il a émis à plusieurs
reprises des critiques concernant des
enquêtes ouvertes ou des mises en
examen à l’encontre de Musulmans
soupçonnés d’aide au terrorisme sur
le territoire américain, et notamment
du chef du Jihad Islamique basé aux
Etats-Unis !
En 2004, ce jeune juriste s’était
penché sur le cas de Samy Al-Aryan,
Palestinien, ex-maître de Conférences
à l’Université Tampa, en Floride, et
qui était considéré comme le sommet
de la pyramide terroriste aux Etats-
Unis. Lors d’un congrès d’étudiants
musulmans à Chicago, Rashad
Hussein s’était élevé contre les
poursuites à l’encontre d’Al-Aryan,
accusant l’Administration Bush «
de persécuter à Al-Aryan pour des
raisons politiques, comme dans de
nombreux cas similaires ». Il arguait
notamment « que l’administration
Bush faisait un usage dévoyé de
la ‘Loi sur le Patriotisme’ (Patriot
Act) afin de mettre en examen de
nombreux Musulmans ». Le Palesti-
nien Al-Aryan avait d’ailleurs fini par
plaider coupable dans l’accusation «
d’aide au terrorisme ».
Après la récente nomination de
Hussein par…son homonyme de la
Maison Blanche, le site Internet «
Politico » s’est adressé aux services
de la Présidence afin de demander
des explications sur cette nomination
étrange. La Maison Blanche n’a eu
d’autre choix que de contacter Rashad
Hussein afin qu’il s’explique. Dans
un premier temps, l’intéressé a dit «
ne pas se souvenir qu’il ait prononcé
de telles paroles », puis, après que
l’enregistrement de son allocution ait
été retrouvé et diffusé intégralement,
il n’a eu d’autre choix que de changer
de tactique en affirmant « que ses
propos avaient été mal notés ou mal
interprétés ».
Dans la réponse des services de
la Maison Blanche, il n’est pas fait
mention du fait de savoir si ces faits
portent atteinte à la confiance qu’a
placée le Président Obama dans son «
émissaire » vers le Monde musulman.
Ce nouvel épisode ne manquera
pas d’être mis en exergue par les
opposants au Président américain,
notamment le Parti Républicain,
qui reproche depuis longtemps « sa
naïveté et son manque de précau-
tions face au danger islamique » à
Barack Obama, notamment après
le massacre de Fort Hood perpétré
par un psychiâtre de l’armée US
d’origine palestinienne, et la tentative
d’attentat dans un avion américain
par un islamiste nigérian.
Et sur un plan plus national, cette
attitude pusillanime et quelque peu
amateure risque de coûter encore
quelques points dans la popularité
du Président américain, déjà en assez
mauvaise posture dans les indices
de satisfaction, à quelques mois des
élections pour le renouvellement
partiel du Sénat.
Shraga Blum

ECHO PHOTOS ALAIN AZRIA
INTERVIEW
En quoi la joie du mois d’Adar est particulière ?
« Quand arrive le mois d’Adar,
on redouble de joie  », disent
les Sages d’Israël. Quelle est
la signification de cette joie ?
Comment s’exprime-t-elle ?
Explications du Rav Shaoul
David Botschko, directeur de la
Yéchivat Hesder Hechal Elyaou
et auteur d’ouvrages à thèmes
juifs.
CDP: Pourquoi doit-on
spécifier qu’il faut être joyeux
pendant le mois d’Adar ? N’a-t-
on pas le devoir de servir D.ieu
dans la joie tout au long de
l’année ?
Rav S.D.Botschko: Nous avons
le devoir de manifester notre joie
toute l’année. Il existe en fait
trois manières de servir D.ieu,
à trois niveaux différents, et
chacune d’entre elles a sa place.
La première est la Crainte (Yira),
la seconde l’Amour (Hahava) et
la troisième est la Joie (Simh’a).
Pour Rav Yehouda Halévy, qui
explique ces trois dimensions, la
Crainte correspond à l’obéissance,
c’est-à-dire que l’on doit faire
ce que D.ieu nous demande et
s’abstenir d’agir à l’encontre de
Sa volonté. On doit se sentir Son
serviteur, comme une créature
face à son Maître, son Créateur.
L’Amour se situe à un niveau plus
élevé: il s’agit alors de chercher
à servir D.ieu de tout son cœur,
de faire le bien autour de soi,
d’aller au devant des exigences
de D.ieu. L’Amour se manifeste
également par l’étude de la Tora,
par le fait d’être en contact avec
la parole de D.ieu qui permet un
rapprochement entre l’homme et
D.ieu. Servir D.ieu dans la joie
est une troisième dimension. La
Joie naît dans le confort matériel:
par exemple, on ressent de la joie
lors d’un bon repas de Shabbat,
ou après avoir bu (modérément)
du vin : on dit bien que «le vin
réjouit le cœur de l’homme». Il
s’agit donc d’un support matériel
répondant aux besoins inhérents
de l’homme. Bien souvent, ce
confort sépare plutôt l’homme de
D.ieu mais la grandeur du juda-
ïsme consiste justement à être
capable d’utiliser ces moments
agréables pour les transformer en
service de D.ieu. Dans ce sens là,
on peut dire que la Joie est à un
très haut niveau du service divin
parce qu’elle détache l’homme,
en l’élevant, de ce qui a priori
devrait l’éloigner de D.ieu.
CDP: Plus concrètement
parlant, de quelle manière
doit-on manifester sa joie si on
souhaite qu’elle soit conforme
à la tradition ? Doit-on le faire
en ne laissant aucune place à la
spontanéité ? Ou cette joie doit-
Interview du Rav Shaoul David Botschko par Claire Dana-Picard
Ecouter l’interview dans son intégralité sur www.actu.co.il
elle être plutôt le résultat d’un
certain état d’esprit ?
RB: Cette joie, tout en étant
spontané, est liée à ce que D.ieu
demande de nous. Nous ne
sommes jamais séparés de Lui.
La Joie, tout comme la Crainte
et l’Amour, se manifeste selon
certaines règles. Mais pourquoi
en Adar ? Il y a un mois destiné
à la Crainte, celui de Tichri, à
l’Amour, en Sivan, où on célèbre
la fête de Shavouoth, Av où il faut
réduire les manifestations de joie,
et le mois d’Adar qui est celui
de la Joie se manifestant d’une
façon toute particulière dans notre
rapport avec D.ieu, par le fait que
nous le servons de tout notre être,
c’est-à-dire non seulement avec
notre âme mais également avec
notre corps.
CDP: La joie, pour le
peuple juif, n’est pas toujours
évidente ou même possible, on
le sait bien, et elle n’a pas pu
s’exprimer par exemple lors
des périodes tragiques de son
histoire. Dans ces moments là,
pouvait-on aussi parler de joie ?
Ne risquait-elle pas, si elle était
malgré tout exprimée, d’être
une joie factice ?
L’information
L’information en
en provenance
provenance d’Israël
d’Israël
Edition du 25 Février 2010 / 127
RB: C’est une question très
personnelle et il est difficile de
parler pour les autres. Toutefois,
dans notre peuple réside une force
extraordinaire. Le monde matériel
est fini, déterminé, il a ses limites.
Lorsque l’homme est joyeux et se
rapproche de D.ieu, il dépasse ces
limites pour atteindre un niveau
supérieur. Et dans ce cas, il peut
être heureux et joyeux même si
les circonstances purement objec-
tives devraient le rendre triste.
Cela dépend, bien évidemment de
chaque personne.
CDP: La joie permet-elle aussi
d’aider l’homme à surmonter
certaines épreuves ?
RB: Certainement. Mais il
faut rester humble et ne pas
commander cette joie pour autrui.
Il est certain que celui qui est
optimiste, qui se sent proche de
D.ieu, celui qui sait que même
dans les moments difficiles, Il
n’est pas loin de nous, est plus
apte à surmonter les épreuves et à
les transformer en quelque chose
de positif.
CDP: A l’heure actuelle,
alors qu’une grande partie du
peuple juif vit en Israël, peut-on
dire que cette joie a trouvé
une nouvelle expression, une
nouvelle dimension ?
8
RB: Lorsque nous étions en exil,
nous étions juifs par notre âme,
notre esprit et notre spiritualité.
En Israël, nous avons retrouvé
notre corps, notre assise matéri-
elle, et il nous est donc plus facile
de servir D.ieu dans la joie parce
que, malgré toutes les difficultés
et les épreuves que nous traver-
sons, il me semble que toutes les
générations qui nous ont précédés
auraient bien voulu vivre à notre
époque. Il est très important
d’être joyeux et optimiste et
de voir combien nous sommes
comblés par D.ieu. Il faut «louer
D.ieu qui est plein de bonté».
Nous avons la chance de vivre
des moments extraordinaires dans
notre pays, dans une certaine
unité, malgré tout ce qui nous
sépare. Rappelons-nous ce qui
est dit dans la Méguilat Esther:
lorsqu’Aman veut détruire les
enfants d’Israël et dit qu’il existe
dans le royaume «un peuple
dispersé», qui n’a plus d’unité,
la Reine Esther déclare, et c’est
par ces paroles qu’est venue la
délivrance: «Va, rassemble tous
les Juifs». Nous devons tout faire
pour être un peuple uni, où règne
l’amour, et c’est ainsi que la Joie
de Pourim pourra se répandre sur
toute l’année.
 L’information en provenance d’Israël 10
SECURITE Edition du du
Edition 25 20
Février 127
2010 // 127
Nov.2009

Une roquette Kassam remise aux Israéliens

Un enfant blessé par des malfaiteurs
Un enfant de trois ans a été légèrement blessé à la tête lors d’une
tentative de règlement de comptes dans la ville d’Acco. Trois
malfaiteurs cagoulés ont ouvert le feu sur un jeune voyou de
28 ans, connu des services de police. L’une des balles a atteint
le petit garçon, qui se trouvait par hasard à proximité. Le jeune
bandit a été grièvement atteint. La police a arrêté cinq suspects.
Les forces palestiniennes auraient remis la semaine dernière
aux autorités israéliennes une roquette de type Kassam, prête
à l’emploi, fabriquée dans un village arabe de Judée-Samarie.
Selon la presse israélienne, les responsables sécuritaires
israéliens et palestiniens travailleraient ensemble depuis
deux ans et tiendraient régulièrement des réunions sous les
directives du général de brigade Yoav Mordehaï.

Un Bédouin, Un soldat blessé dans un attentat

fier officier de Tsahal à la bombe

Mou’ad, Bédouin de 27 ans, se dit pour les jeunes du secteur bédouin,

aujourd’hui être « le plus heureux
des hommes », car « il a réalisé
son rêve ». Neuf ans après s’être
engagé bénévolement dans Tsahal,
après un passage dans les « Golani
», dans le domaine de la protection
de personnalités et autres activités
paramilitaires, il vient d’achever
avec succès son « Kours Ktzinim »
(Stage d’officier).
« Toutes les difficultés de cette
période sont maintenant oubliées
», confie le nouveau lieutenant,
qui ne veut pas s’arrêter là. Il a
l’intention de créer une compagnie
d’assistance dans le bataillon
bédouin déjà existant, et surtout, il
veut pousser les jeunes du secteur
bédouin à s’enrôler dans Tsahal,
comme son père le pousse à faire
depuis longtemps. « Ma volonté
de servir l’Etat est si forte, que j’ai
toujours cherché des occupations
dans lesquelles je peux contribuer
», affirme Mou’ad qui mérite de
servir d’exemple, non seulement
mais aussi pour nombre de Juifs !
Il regrette beaucoup « de ne pas
avoir pu entrer au Liban lors de
la Deuxième Guerre du Liban »,
mais a participé à l’Opération «
Plomb Durci » comme sergent de
Compagnie. Lors de l’offensive de
Tsahal, il a servi dans le nord de la
Bande de Gaza, dans la Division
à laquelle appartient également
Guilad Shalit. « Je pensais tout le
temps à lui », confie Mou’ad, « et
c’est aussi pour lui que je me battais
à Gaza ».
Mou’ad, qui habite un village
bédouin du nord du pays, a partagé
sa joie avec ses parents, sa sœur, et
ses deux frères, qui ont également
servi dans Tsahal. « Ils m’ont sans
cesse soutenu, et me disaient de ne
pas renoncer », raconte Mou’ad,
« et ils sont tous fiers de moi
aujourd’hui ».
Shraga Blum
Un soldat de l’unité Golani a
été blessé non loin du kibboutz
Kissoufim, près de la barrière qui
longe la bande de Gaza. C’est à
cette hauteur que passait la route
principale menant au Goush Katif,
avant l’expulsion des Juifs de Gaza.
Le soldat a été blessé par l’explosion
d’une bombe commandée à distance.
Considéré comme légèrement blessé,
par des éclats, il a été transporté à
l’hôpital Soroka de Beer-Shev’a’.
Cet incident s’est produit jeudi matin,
mais la nouvelle vient seulement
d’être rendue publique.
Les soldats de l’unité patrouillaient
du côté Est de la barrière. Une inspec-
tion des lieux, menée juste après
l’explosion, a révélé une seconde
bombe, qui a été neutralisée par les
démineurs. Des hauts responsables
de Tsahal ont indiqué que ce type
d’attentat est loin d’être surprenant,
et que la menace est constante.
« Les soldats qui effectuent les
patrouilles le long de la barrière
savent qu’ils doivent constamment
être sur leurs gardes. La probabilité
que de tels incidents se produisent
est très élevée. Les terroristes placent
des bombes téléguidées dans la ferme
intention de tenter de tuer des soldats
», ont déclaré les responsables sécu-
ritaires.
Des dizaines de bombes ont été
décelées au même endroit, depuis
qu’un éclaireur y a été tué en janvier
2009. Lors de cet incident, quatre
éclaireurs étaient alors à bord d’une
jeep. Les trois autres furent blessés.
Des échanges de tirs s’ensuivirent.
Les conditions du terrain sont particu-
lièrement difficiles dans cette zone,
car le terrain est surélevé de l’autre
côté de la barrière, avant d’observer
une dépression.
C’est la troisième bombe qui explose
ainsi en l’espace d’une semaine, mais
les deux premiers attentats n’ont
pas fait de victimes. Vendredi, une
force de Tsahal a ouvert le feu sur
des terroristes occupés à enfouir des
mines dans le sol. Ces derniers ont
alors pris la fuite. Jeudi, l’armée de
l’air a éliminé un commando près
du passage de Karni, par lequel
sont acheminés les convois d’aide
alimentaire aux habitants de la bande
de Gaza. Ce commando a préalable-
ment ouvert le feu sur des soldats de
Tsahal.
Entretemps, les terroristes contin-
uent l’escalade de l’armement.
Jeudi, l’Egypte a annoncé que ses
forces de sécurité ont saisi 3.5 tonnes
d’explosifs près de la frontière qui la
sépare de Gaza. Ces explosifs sont de
type TNT et ont été repérés près de
Rafah.
Yéochoua Sultan
 L’information en provenance d’Israël 11
SECURITE Edition du 25 Février 2010 / 127

Des militants de droite arrêtés

Les garde-frontières et l’armée ont arrêté 35 militants qui luttent
pour la souveraineté d’Israël à Jéricho, qui se sont barricadés
à l’intérieur de la synagogue Na’aran de la cité biblique. Les
militants ayant refusé de quitter les lieux, et comme ils se sont
allongés sur le sol, les forces les ont transportés dans un autobus
avant de les remettre à la police. Parmi les personnes arrêtées se
trouvent deux femmes et plusieurs mineurs. Ces derniers refusent
de décliner leur identité.
Le Hamas responsable de la mort de son cadre
Plus d’un mois après l’élimination du terroriste à Dubaï, la
police locale, selon les journaux des Emirats, est persuadée
que l’information concernant le lieu où se trouvait Mahmoud
al-Mabhouh a été révélée par le Hamas lui-même. Le chef
de la police de Dubaï, Dhahi Khalfan, accuse un des respon-
sables du Hamas les plus proches du terroriste abattu d’avoir
indiqué sa position et d’être le véritable tueur.

Un nouvel avion www.luna-dimona.com

pour Tsahal

Orchestre de prestige en Israël

Une cérémonie officielle a marqué
dimanche l’arrivée dans les rangs de
Tsahal d’un nouvel avion: Eithan.
Il a été remis par les usines sidérur-
giques à l’armée de l’air en présence
de son commandant, le général Ido
Nechoushtan. Cette nouveauté tech-
nologique est dépourvue d’équipage,
et elle doit permettre d’améliorer
les performances opérationnelles de
l’armée aussi bien pour les missions
proches que lointaines.
Le général Nechoushtan a déclaré,
dans le discours qu’il a prononcé: «
L’armée de l’air, avec l’arrivée de
l’Ethan, marque un pas de plus dans
les progrès et le développement des
avions sans pilote ni équipage. Cette
évolution a commencé avec le malat
(avion sans pilote), avant de passer
au mazlat (avion de petite taille sans
pilote), cela fait près de trente ans,
avec des missions d’observation
lors de la première guerre du Liban.
Aujourd’hui, ces avions peuvent
entreprendre presque toutes les
missions habituelles des autres
avions. »
Cet appareil peut s’élever à une
altitude de plus de 40 000 pieds et
rester dans les airs plus de vingt-
quatre heures d’affilé. En outre, il est
capable de transporter des centaines
de kilos de matériel photographique
et de détecteurs en tous genres. La
surface couverte est sans égal auprès
de tous les autres avions sans pilote
connus à ce jour.
Yéochoua Sultan

En bref
Comment se prémunir d’une lettre
piégée en Israel?
Deux lettres piégées sont parve-
nues récemment au bureau de poste
de Migdal Haemek. Comment se
prémunir d’un tel piège qui pourrait
s’avérer mortel?
Si vous recevez une lettre ou un
colis d’une personne inconnue
ou si son nom et son adresse
n’apparaissent pas de façon claire
sur l’enveloppe.
Si apparaissent en hébreu ou dans
une langue étrangère à la main les
mentions « personnel », « ne doit
être ouvert que le destinataire », «
urgent », « express ».
Si l’enveloppe est trop épaisse ou
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 L’information en provenance d’Israël 12
Temps et contretemps Edition du 25 Février 2010 / 127

Mahmoud Abbas crée la cacophonie au sein

du gouvernement Français
Par Jacques BENILLOUCHE

Mahmoud Abbas est en visite en
France le 21 et 22 février. Il avait
déjà rencontré Nicolas Sarkozy en
septembre 2009 et cette nouvelle
visite, si proche de la précédente,
dénote un certain désarroi. Barack
Obama est lassé de le voir faire trop
souvent la «  coquette  » en refusant
systématiquement ses conseils
d’engager des négociations sans
condition avec Israël. Le président
américain est beaucoup trop empêtré
en Afghanistan et en Irak pour
s’intéresser à un conflit, mineur pour
lui, qui malgré tout a cessé de faire
des morts.
Alors, dans une sorte de baroud
d’honneur, le président Abbas a
menacé de déclarer son indépen-
dance de manière unilatérale mais il
a dû subir le sarcasme des européens.
Le ministre suédois des affaires
étrangères, Carl Bildt avait déclaré  pas comment il pourrait s’en sortir.
« Je ne pense pas que nous en soyons
là. J’aimerais que nous soyons en
mesure de reconnaître un Etat pales-
tinien mais il faudrait d’abord qu’il
y en  ait un, donc je pense que c’est
quelque peu prématuré.  » Il a donc
mis tous ses espoirs sur Nicolas
Sarkozy qui avait pourtant déjà posé
deux conditions avec insistance. Il
doit d’abord refaire l’unité du peuple
palestinien pour faire front contre
Israël. Par ailleurs, il doit revenir à la
table des négociations pour exposer
ses doléances qui seraient certaine-
ment soutenus par les Etats-Unis et
les Européens. En ne le faisant pas,
il donne au premier ministre israélien
le sentiment que son intérêt est de
ne rien faire. Or il n’en prend pas le
chemin. Le Hamas s’installe dans la
pérennité à Gaza et n’accepte nulle-
ment le dialogue. En revanche, pour
éviter la confrontation, Mahmoud
Abbas se soumet au diktat des
islamistes qui refusent d’engager à
nouveau les négociations. Il se meut
dans un cercle vicieux dont on ne voit
Mais son arrivée à Paris entraine
des zizanies au sein du gouvernement
français. Le ministre des affaires
étrangères Bernard Kouchner avait
annoncé le 19 février que «  on peut
envisager la proclamation rapide
d’un Etat palestinien, et sa recon-
naissance immédiate par la commu-
nauté internationale, avant même la
négociation sur les frontières ». Mais
le premier ministre François Fillon ne
le voit pas du tout de cette manière.
En visite en Jordanie le 21 février, il a
mis un bémol sur les déclarations de
son ministre en se refusant de disso-
cier les deux questions.  «  Notre but
est la création d’un Etat palestinien
viable, indépendant, démocratique,
vivant en paix aux côtés d’Israël dans
des frontières sûres et reconnues sur
la base des décisions du Conseil de
sécurité des Nations unies ».
Il est donc difficile d’évaluer les
résultats concrets de cette visite de
Mahmoud Abbas en France car il
ne semble pas adopter de stratégie
nouvelle, moins intransigeante,
pouvant lui apporter le soutien des
européens et du président français en
particulier. L’impasse est totale à la
grande satisfaction de l’aile national-
iste israélienne et des barbus de Gaza.

Venez découvrir à votre tour dans vos magasins kashers, une gamme de
Après leur énorme succès aux vins exceptionnels, de part son passé historique où les vignes poussent à
l’endroit même où le roi David a combattu Goliath, et à proximité de la
États-Unis, Canada, Japon,
grotte où il a été sauvé de Shaoul par une toile d’araignée.
Italie, Allemagne et Danemark, Cette gamme de vin est importée et distribuée en exclusivité par la société
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Edition du 25 Février 2010 / 330
En partenariat avec le site Aroutz 7, l'hebdomadaire Israël Actualité et le site http://lelien.a7fr.com – 29e année – N° 293 / 82
La meute des
"Le peuple de la Bible, sur la terre de la Bible pour y édifier une société sur les valeurs de la Bible
«braves gens»
«Bandit, voyou, voleur, chenapan !
C’est la meute des braves gens qui font la
chasse à l’enfant» écrivait naguère Jacques
Prévert.
Il n’y a guère de doute : Israël est un Etat
voyou, les Israéliens sont des voyous, les
religieux, les nationalistes, le Mossad et
tous les autres aussi. C’est la meute des
«braves gens» qui le disent.
La chasse aux Juifs est l’un des «jeux»
favoris des «braves gens». Des jeux parfois
méchants, souvent cruels, quelques fois
effrayants, jamais anodins et toujours à dix
contre un, parfois même à cent contre un.
Il se trouve toujours quelques Juifs qui se
joignent aux bourreaux dans l’espoir de
n’être pas victimes.
Depuis des mois, le chœur des «braves
gens» s’indigne devant l’image éternelle
du Juif léguée depuis deux millénaires par
le monde romain christianisé : cruauté,
duplicité, ruse, absence de pitié, insensi-
bilité à autrui et autres calomnies que l’on
retrouve aujourd’hui au sujet de Gaza, du
«mur de la honte» et de l’apartheid. Et,
cette semaine, ils y ajoutent l’audace et la
malignité du Mossad.
Ah les «braves gens» du Quai d’Orsay, du
Congrès, du 10 Downing Street, et autres
Bundestag horrifiés par «l’assassinat»
d’un assassin professionnel du Hamas où
ne siègent que des assassins qui d’abord
ont fait la preuve de leur «bravure» pour
admis au cénacle : enfants, civils innocents,
passants anonymes tués dans le dos,
égorgés au couteau, déchiquetés à l’explosif
dans les «youyous» de Ramallah ou Gaza.
On a honte pour l’Occident et de
l’Occident dont nous sommes issus. On
a encore plus honte de leurs dirigeants.
Les «braves gens» n’ont honte de rien
puisqu’ils sont les «braves gens», comme
ils s’auto-proclament.
Le plus surprenant est qu’ils soient
horrifiés du maquillage des passeports mais
demeurent indifférents tant à la mort du
tueur professionnel qu’à ses innombrables
victimes. C’est la forme et non le fond
qu’ils condamnent : comme si le crime
de Ben Laden n’était pas la mort de près
de 4000 victimes innocentes aux Twin
Towers, mais l’usage d’un Boeing US et de
passeports américains ou saoudiens pour les
kamikazes.
Peu importe que Mahmoud al-Mabhouh
achète des missiles et des armes dazns une
guerre non déclarée donc terroriste contre
Israël, que les tueurs du Hamas se gardent
de porter l’uniforme obligatoire selon le
droit de la guerre afin d’épargner les civils,
ni que des enfants, des femmes, des civils
et des hôpitaux leur servent de bouclier
humain; qu’Ahmadinejad, pas plus tard
que cette semaine, proclame que «l’heure
est venue d’en finir avec Israël» Rien
de tout cela ne dérange les braves gens :
c’est la forme pas le fond qui les dérange.
D’ailleurs, Interpol s’emploie à arrêter les
«coupables» du Mossad : pas Ahmadinejad,
pas Nasrallah, pas l’assassin en série,
Bashar el Assad.
Tout est affaire de nuance : on doit abattre
Ben Laden mais non al-Mabbouh, le Hamas
peut tuer, c’est normal, le Mossad ne doit
pas tuer, c’est scandaleux.
Ainsi pensent les «braves gens».
www.israel-diaspora.info
Les enjeux de l’actualité
pour le peuple juif et Israël
Politique à courte vue
La politique à courte vue domine les
USA et l’Europe qui veulent l’imposer
à Israël. Il faut s’en dégager sans nous
laisser aveugler par le présent et le
court terme. Bien au contraire, notre
objectif doit se fixer sur le long terme
et même sur le très long terme.
Nessim Cohen-Tanugi
Il semble bien que le monde occidental ne
vit et ne pense que dans le présent, sans trop
se soucier ni du passé ni de l’avenir. La soif
du présent est manifeste dans l’actualité : la
radio, la télévision nous abreuvent de minute
en minute du moindre fait, l’un chassant l’autre,
une minute pour l’annonce d’un tremblement de
terre, une minute pour la sortie de la dernière
application d’Apple. La recherche du scoop et
du live confine à l’obsessionnel. La vision de
notre monde est imprégnée par l’éphémère et la
classe politique est myope et parfois aveuglée
par le présent..
Or, en tant que Juifs, notre culture et notre
tradition font, au contraire, que nous tenons le
présent comme un passage fugitif entre le passé
et l’avenir. D’ailleurs, grammaticalement, en
hébreu comme en arabe, le présent n’existe pas
: on le remplace par le participe présent : on est
en train de…
La classe politique semble avoir fait sienne
la devise d’un roi de France «Après moi, le
déluge». Avant elle, c’est le passé révolu,
vieux comme Hérode, le temps du messie qui
inaugure notre ère. Pour les Juifs le temps est
exactement inversé : le déluge dans le passé et
le messie dans avenir.
A l’image de la météo
Le monde politique occidental est à l’image
de la météo : le temps change ? Sortons vite le
parapluie ou au contraire les lunettes de soleil.
Les hommes politiques font semblant de diriger
les événements : en fait ils ne font que tenir la
barre en se soumettant aux caprices du vent.
C’est évidemment particulièrement visible
aux USA qui pèsent lourd dans le monde poli-
tique et focalisent notre attention.
Ainsi, la Maison blanche a diffusé un message
du vice-président, Joe Biden, le29 janvier. Il
commence ainsi :
«Le plus grand danger qui menace les États-
Unis est celui de la prolifération des armes
nucléaires. C’est pourquoi en avril dernier, à
Prague, le président Obama a présenté un ordre
du jour complet visant au renversement de cette
prolifération et à la poursuite de la paix et de
la sécurité dans un monde débarrassé de ces
armes.»
On ne peut qu’approuver. Mais la conclusion
est pour le moins… surprenante :
«Les efforts que déploie notre gouvernement
pour protéger les Américains explique pourquoi
nous allons augmenter les investissements dans
notre arsenal et notre infrastructure nucléaires
dans le budget de cette année et des années
suivantes…
L’an dernier, la Strategic Posture Commis-
sion, sous la direction des anciens ministres de
la défense William Perry et James Schlesinger,
a lancé un cri d’alarme : notre complexe nuclé-
aire a besoin de notre attention, et d’urgence.
Et nous sommes d’accord. Le budget que nous
allons présenter au Congrès ce lundi va nous
permettre d’inverser cette érosion et de mettre
en ouvre le programme du président en matière
de sécurité nucléaire…
À l’appui de ces objectifs, notre budget
consacre 7 milliards de dollars au maintien
de notre complexe nucléaire et de notre stock
d’armes et à des mesures connexes. Cet engage-
ment est de 600 millions de dollars supérieur
à celui que le Congrès avait approuvé l’an
dernier. Et au cours des 5 prochaines années,
nous avons l’intention d’augmenter le finance-
ment de ces activités importantes de plus de 5
milliards de dollars. Même en période de déci-
sions budgétaires difficiles, ces investissements
sont indispensables pour notre sécurité et nous
allons ouvrer avec le Congrès pour que ces
augmentations budgétaires soient approuvées.»
On reste confondus devant l’inconstance – et
l’inconsistance ! – du monde politique. Ce qui
était vrai hier ne l’est plus le lendemain. Mais,
quoi qu’ils disent, ils sont sûrs d’avoir raison.
Volte-face
Cette semaine, nous apprenons également
que Washington a nommé un diplomate de
carrière Robert Ford, comme ambassadeur en
Syrie. Hier, les USA mettaient la Syrie dans la
liste noire des Etats voyous, ils manoeuvraient
pour qu’un Tribunal international condamne
l’assassinat de Rafic Hariri, les Libanais
commençaient à espérer se libérer peut-être de
l’étreinte tyrannique de la Syrie : mais les USA
ont fait volte-face, comme d’ailleurs, la France
de Sarkozy et de Kouchner qui pontifient
en jouant aux défenseurs de la morale qu’ils
bafouent chaque jour au Moyen-Orient et en
Afrique.
Pourtant, Obama à peine élu, on apprenait
qu’Israël avait détruit avec succès un site à
vocation nucléaire en Syrie et Washington s’en
était félicité. Mais il y a seulement quelques
semaines, le Département d’Etat a mis en
garde Israël de ne pas tenter de détruire les
sites nucléaires iraniens. De hauts responsables
américains, dont l’un des conseillers éminents,
Zbignew Brzesinski, a osé proposer que l’armée
Le Lien
Edition du 20 Nov.2009 / 127 13
Fondé en septembre 1980, Le Lien
Israël-Diaspora lutte inlassablement
depuis contre la désinformation, pour une
authentique identité juive et en faveur
d’Israël. C’est le seul journal juif indépen-
dant qui n’est financé que par ses abonne-
ments et dont tous les collaborateurs sont
bénévoles. Animés par le souci de la vérité
et le courage de la dire, ils sont en quête
des enjeux de l’actualité pour le peuple juif
et Israël. Notre ligne est :
«Le peuple de la Bible,
sur la terre de la Bible
pour y édifier une société
sur les valeurs de la Bible»
William Burns
américaine détruise dans ce cas l’escadrille
israélienne qui s’y aventurerait. Vérité en Syrie,
erreur en Iran puis vice-versa. Normal : la poli-
tique, «à l’occidentale» n’est fondée ni sur la
vérité ni sur l’erreur mais sur les circonstances
et la conjoncture qui, comme la météo, sont
changeantes et imprévisibles.
Faut-il désespérer du monde politique? Tel est
le «jeu politique» : les événements battent les
cartes, et nos tout puissants dirigeants «jouent
la main» et comptent les levées. Mais pas les
morts.
Bien entendu vous trouverez une kyrielle
d’experts titulaires des diplômes internationaux
les plus prestigieux qui expliqueront senten-
cieusement une chose et le contraire. Ce sont
les mêmes qui dans l’orbite mitterrandiste, nous
expliquaient qu’ils fallait saisir l’occasion de
l’ornière irakienne où s’était fourré Arafat pour
s’en servir comme pantin afin de trouver une
élégante solution au conflit israélo-arabe en
offrant un Etat d’opérette aux Palestiniens. Ce
sont les mêmes qui dans l’orbite de Clinton,
cette fois, ont incité Barak à restituer le Sud
Liban en démantelant l’armée de libération du
Sud Liban et en trahissant sans pitié ni honte
les soldats libanais qui s’étaient alliés pour leur
malheur à Israël. Ce sont les mêmes qui, dans
l’orbite de Condoleeza Rice, avaient tendu un
piège mortel à Sharon pour qu’il rende bon gré
mal gré Gaza aux Palestiniens sans contrepartie.
Ces conseillers de génie continuent à proliférer,
et plus que jamais, dans l’orbite d’Obama.
Leurs propos, toujours brillants et séducteurs
nous rappellent la remarque du sulfureux socio-
logue de génie, Vilfredo Pareto, qui notait que
la parole sert aux hommes non pour traduire la
pensée mais au contraire pour la masquer.
Après cette nomination, «il y a un signal
clair qui montre que les Etats-Unis sont prêts
à améliorer leurs relations (avec la Syrie)
et à coopérer pour l’instauration d’une paix
juste et globale entre Arabes et Israéliens», a
affirmé William Burns, sous-secrétaire d’Etat
aux affaires politiques, récemment en visite à
 La chronique de Caroline Glick
L’Amitié de Sarah Palin
Caroline Glick
Le président américain Barack
Obama est un leader médiocre et
incompétent.
Plus que son échec à faire adopter
le programme national de soins
médicaux et celui sur le réchauffe-
ment de la planète alors même que
le Parti Démocrate domine les deux
chambres du Congrès, l’annonce par
l’Iran, ce jeudi, par laquelle ce pays
est devenu une puissance nucléaire
et présente la capacité de produire
des armes enrichies en uranium est
un témoignage d’incompétence de
l’écervelé Obama. Même ses parti-
sans les plus ardents le reconnaissent.
L’échec de la politique
extérieure d’Obama
Prenons par exemple le New York
Times. Jeudi, dans une nouvelle
analyse sur l’échec d’Obama à
empêcher l’Iran d’avancer dans son
programme nucléaire, David Sanger
a écrit que, pour le président améri-
cain, «cette dernière année a été «une
année au cours de laquelle peu de
choses, dans ses relations avec l’Iran,
ont connu le sort que la Maison
Blanche leur avait prévu».
Depuis qu’Obama a annoncé pour la
première fois son souhait de s’asseoir
avec Mahmoud Ahmadinejad lors
d’un débat entre les candidats
démocrates à la présidentielle au
printemps 2008, la seule stratégie du
44ème président des Etats-Unis pour
traiter avec l’Iran a été d’en apaiser
ses chefs.
Et ce mardi même, il croit toujours
que se donner l’image d’un douce-
reux auprès de ce régime, constitue
son meilleur pari.
Mardi, lors de sa conférence
de presse, Obama n’aurait pas
reconnu que l’apaisement a échoué,
alors même que des responsables
iraniens de haut niveau ont déclaré
l’extension de leurs activités illicites
d’enrichissement d’uranium. Il aurait
tout au plus reconnu que «jusqu’à
présent, les dirigeants du régime ont
fait leur choix, bien que la porte leur
soit toujours ouverte.»
Quant aux sanctions, tout est censé
aller pour le mieux ; Obama a indiqué
que cela prendra « plusieurs semaines
» pour coordonner ces sanctions et les
porter devant l’ONU.
L’affligeante vérité est que le but
d’Obama n’a jamais été d’empêcher
Téhéran d’acquérir l’arme nucléaire.
Sa stratégie du « sanctionner si les
engagements ne sont pas respectés »
est simplement une ruse.
L’administration d’Obama n’a
jamais prévu de prendre de sérieuses
sanctions sur l’Iran. Comme l’a dit
un haut-fonctionnaire au New York
Times, le but visé en évoquant des
sanctions est d’obliger les Iraniens
à accepter de négocier. Comme il
l’a aussi précisé, « il s’agit de les
ramener à la table des négociations,
parce que, dans ce cas de figure, le
vrai but est d’éviter la guerre».
Avez-vous bien compris ? .En clair,
pour autant qu’Obama s’en estime
concerné, l’Iran nucléaire n’est pas
son principal souci. Son plus impor-
tant problème est qu’Israël puisse
utiliser la force pour empêcher l’Iran
d’acquérir des armes nucléaires.
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Edition du 25 Février 2010 / 330
Les Présidents américains ont les
mains bien plus libres en politique
étrangère que dans les affaires
nationales. La capacité d’un prési-
dent à mettre en application son
agenda de politique intérieure est
limitée par les pouvoirs du Congrès.
Le congrès a beaucoup moins de
possibilités d’expression sur la poli-
tique étrangère. Mais le facteur de
contrainte principale pour un prési-
dent des Etats-Unis - à la fois dans
le domaine des affaires nationales
et dans les affaires étrangères - est
l’opinion publique.
Au cours de la dernière année,
Obama n’a pas réussi à faire adopter
son agenda de projets nationaux
même en ayant bénéficié des
majorités gouvernementales dans
les deux institutions du Congrès,
ceci étant lié au choix du public qui
s’est opposé à son programme. Ainsi
voyons-nous que si le public peut
aussi exprimer son opposition à sa
politique étrangère, en particulier en
ce qui concerne Israël et l’Iran, il ne
pourra pas la maintenir.
Jusqu’ici, à la lumière des sond-
ages d’approbations le concernant
qui chutent toujours plus, le principal
atout qu’Obama ait eu à son avantage
réside en ceci que, depuis l’élection
présidentielle, ses opposants poli-
tiques aient manqué d’un leader
capable d’unir ses adversaires autour
d’une voie alternative. Au cours de la
dernière semaine, ce chef a peut-être
émergé.
L’alternative Sarah Palin
Samedi, Sarah Palin, précédem-
ment ancien gouverneur d’Alaska
et candidate Républicaine choisie
comme Vice-Présidente dans la
course aux élections, fut la princi-
pale intervenante lors de la «Tea
Party» accueillant la Convention de
son Mouvement à Nashville, dans le
Tennessee. Comme elle l’a fait durant
Edition du 20 Nov.2009 / 127
la campagne présidentielle, Palin
a électrifié son public à Nashville
en offrant aux élans populistes des
électeurs américains des perspec-
tives crédibles. Et avec son talent si
personnel, elle leur a lancé «Alors,
êtes vous décidé à soutenir l’espoir
d’un vrai changement pour vous en
sortir ?!»
Palin a épinglé Obama sur ses
manoeuvres concernant la politique
étrangère des Etats-Unis. Elle a,
entre autres, noté qu’après une année
passée à mendier un apaisement
auprès des dictateurs, l’importance
internationale de l’Amérique offre un
spectacle de désolation. « Israël, un
pays ami doublé d’un allié critique,
remet à présent en question la puis-
sance de notre soutien», a-t-elle
ajouté.
Palin a dit haut et fort combien, en
matière de politique étrangère, il n’y
a aucune place pour l’aveuglement.
Comme elle l’a dit, « S’il y a bien un
domaine au sein duquel vous devez
nommer un chat un chat, c’est à coup
sûr la sécurité nationale». Autre
propos remarquable : « Nous avons
besoin d’une politique étrangère qui
distingue les amis de l’Amérique de
ses ennemis et qui puisse identifier
la vraie nature des menaces aux
lesquelles nous faisons face. »
Si son discours n’était pas suffisant
pour convaincre les Américains - et
tout particulièrement les Juifs Améri-
cains - que Palin pense le soutien à
Israël et la résistance à l’Iran être
les clefs de la sécurité nationale des
Etats-Unis, on pourrait aussi rappeler
son entrevue de Dimanche sur Fox
News. A la question qui lui fut posée
concernant les conditions qui favo-
riseraient une réélection d’Obama en
2012, Palin a répondu « Qu’il dise
qu’il a décidé de déclarer la guerre
à l’Iran ou qu’il soit vraiment décidé
à dire et faire clairement tout ce qu’il
peut pour soutenir Israël, voilà ce
que j’apprécierai qu’il fasse».
Et au cas où cela ne suffirait pas,
Palin porte un Pin’s à son revers. La
figure politique qui mène une opposi-
tion populaire contre Obama a décidé
de faire son plus important discours
depuis l’élection 2008 en portant un
pin’s représentant le drapeau des USA
entrelacé à celui d’Israël.
Palin, qui se voit bien en prochaine
candidate aux primaires présidenti-
elles du parti républicain pour 2012,
utilise sa tribune publique pour
rassembler la coalition des «faucons»
- citoyens sensibles au thème de la
sécurité -, des sociaux-conservateurs
et des travailleurs en cols bleus,
laquelle coalition propulsa Ronald
Reagan à la Maison Blanche en
1980. Son soutien à Israël lui sert à
se trouver un soutien à la fois parmi
les faucons de la sécurité et les socio-
conservateurs.
À la différence des déclarations
creuses d’Obama concernant son
soutien à Israël, l’appui de Palin
est évidemment sincère et donc ne
diminuera pas tandis qu’Obama reste
enfermé dans son bureau. Et plus Palin
se renforce, plus grandira sa capacité
à influencer le débat américain d’une
manière contraignante pour la marge
de manoeuvre d’Obama, laquelle
intimide Israël en autorisant l’Iran à
devenir une puissance nucléaire.
Le rejet des Juifs de gauche
Bien malheureusement malgré
le soutien extraordinaire que Palin
apporte à Israël, la communauté
juive américaine la rejette d’emblée.
Comme Jennifer Rubin l’a relevé
dans son article, « Pourquoi les Juifs
détestent Palin » dans le magazine
Commentary, les Juifs ont désap-
prouvé le choix par le Sénateur Mac
Le Lien
14
Cain de Palin comme co-listière à
une majorité de 54 contre 37 %. Les
attaques aux flancs pleines de rail-
leries publiées contre Palin par les
écrivains relevant du leadership juif
américain sont légions.
Dans son article, Rubin donne un
certain nombre de raisons expliquant
le rejet de Palin par les Juifs Améri-
cains.
D’une part, les Juifs Américains,
qui d’emblée s’identifient eux-mêmes
aux Démocrates - et de manière
disproportionnée, font une identifica-
tion aux idées libérales - s’opposent
à Palin pour la même raison qu’ils
s’opposent à tous les Républicains
sociaux-conservateurs ; Parce qu’elle
n’est pas une «Démocrate libérale».
Ce qui donne quelque chose d’assez
unique au rejet de Palin par les Juifs
Américains est sa puissance émotion-
nelle. Rubin avance cet argument
en constatant que la haine viscérale
exprimée par beaucoup de Juifs
américains à l’encontre de Palin est,
de manière frappante, un problème
de haine lié à leur classe sociale, ou,
pour le dire plus clairement, il s’agit
d’un snobisme. Depuis quatre généra-
tions, ils ont quitté les petits ateliers
où leurs grand-parents travaillaient
en étant exploités dans le Lower East
Side (Sud Est) de New York. Et ils
n’aiment pas cette femme qui, avec
son accent marrant, a réussi à entrer
à l’Université d’Idaho, a des tripes et
tire dans le tas avec originalité.
C’est peut-être vrai. Mais s’il en est
ainsi, les Juifs Américains devraient
se mettre à repenser leur fidélité à leur
classe sociale. Comme les manifesta-
tions contre l’Ambassadeur Michael
Oren à l’Université californienne
d’ Irvine, contre l’ancien premier
ministre Ehud Olmert à l’université
de Chicago, contre le député ministre
des affaires étrangères Danny Ayalon
à Oxford, tout comme l’annulation
de l’invitation du Professeur Benny
Morris à Cambridge et le vedettariat
du professeur antisémite Steve Walt
de Harvard le montrent clairement,
les bastions de l’élitisme intellectuel
dans lesquels les Juifs américains se
sentent comme chez eux sont devenus
les dépositaires de la haine contempo-
raine la plus virulente contre les Juifs
à travers l’Amérique et l’Occident.
Les tenants classiques des valeurs
libérales tels qu’Hollywood n’ont
fait preuve d’aucun scrupule à
accorder des récompenses aux films
comme Paradise Now (le paradis
maintemant), qui a glorifié des assas-
sins de Juifs d’une manière inégalée
depuis l’époque de Leni Riefenstahl.
Les publications des médias liées aux
élites comme la revue The Atlantic
Monthly (Atlantic, Le Mensuel) ne
sont que trop heureuses d’éditer les
vociférations de petits haineux à la
nouvelle mode tels Andrew Sullivan.
Les voix juives Démocratiques
Libérales, telles Leon Wieseltier
à The New Republic (La Nouvelle
République), sont conscientes du
fait qu’il y a bel et bien un prob-
lème avec l’anti-sémitisme effréné
de leur camp. Et ils craignent qu’en
conséquence, les Juifs américains
puissent voir d’un nouvel oeil Palin
et le pin’s du drapeau israélien qu’elle
porte à son revers. Comme Wieseltier
l’a écrit cette semaine, « Il ne se passe
pas un jour sans que je ne fasse mon
humble part pour empêcher une telle
transformation par laquelle les Juifs
Américains passeraient des libéraux
aux conservateurs»
Une nécessaire transformation
Le fait est qu’il est dans l’intérêt
d’Israël qu’une telle transformation ne
puisse se produire assez rapidement.
Ce n’est pas que les Juifs américains
 La chronique de Caroline Glick
doivent changer leur programme de
société, mais ils doivent reconnaître
qu’aujourd’hui, c’est assez triste à
dire, il n’y a pas de soutien d’Israël
qui puisse être bipartisan et faire sens
au Congrès américain. Ainsi, les 54
législateurs qui ont écrit à Obama
une lettre, datant du mois dernier, lui
demandant de forcer Israël à ouvrir
les frontières de Gaza étaient tous
démocrates. L’opposition à faire
passer des sanctions contre l’Iran, et
l’opposition à une attaque israélienne
sur les installations nucléaires de
l’Iran, ne sont politiquement signifi-
catives qu’au sein des Démocrates.
Dans son discours à la «Tea Party»
de la Convention, Palin a indiqué, «
nous a besoin d’un Commandant en
chef, pas d’un professeur de droit qui
s’accroche à son lutrin. »
Le fait est que nombre des sensibil-
ités anti-israéliennes d’Obama ont vu
jour à travers ses amitiés professorales
- Rashid Khalidi, John Mearshimer,
Samantha Power, William Ayres,
Bernadine Dohrn et, naturellement, le
défunt Edward Saïd. Les Américains
sensibles aux enjeux de la sécurité
nationale - et en particulier les Juifs
américains qui soutiennent Israël -
devraient être les premiers à soutenir
le constat de Palin.
L’apparition de Sarah Palin
comme porte-parole de l’opposition
populaire à Obama représente les
défenseurs d’Israël - et en particulier
les défenseurs juifs d’Israël – à travers
une occasion et en lien à un défi tous
deux extraordinaires. L’association
du soutien de Palin à Israël avec son
programme de politique intérieur
proche des intérêts du peuple montre
à quel point, pour la première fois,
Israël a été traité comme une question
centrale et semblable à la cause elle-
même du peuple.
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L’opportunité que cela présente
pour les Juifs américains soucieux
d’Israël est sans précédent.
Mais naturellement, pour tirer le
meilleur profit de cette occasion,
les Juifs Américains qui soutiennent
Israël doivent décevoir Wieseltier. Ils
doivent reconnaître que la gauche a
rejeté leur cause et, de plus en plus,
qu’elle les rejette eux-mêmes.
L’échec d’Obama à empêcher l’Iran
de poursuivre son programme nuclé-
aire, et son refus têtu quant à soutenir
le refus israélien de voir l’Iran
acquérir la capacité de menacer Israël
et la sécurité mondiale toute entière,
mettent Israël et le noyau même des
intérêts de la sécurité nationale améri-
caine dans un péril sans précédent.
Ses serviles camarades démocrates
mettent autant de bonne volonté à le
soutenir qu’il maintient ce cours péri-
lleux par lequel, significativement,
le bateau démocratique abandonne
Israël et sa propre santé mentale sur
un point stratégique.
On ne peut prévoir l’avenir poli-
tique de Palin. Mais ce qui est assez
clair est qu’aujourd’hui, c’est bien
à elle que revient le mérite d’être la
seule voix s’opposant à la politique
étrangère d’Obama tout comme elle
fait sienne la voix américaine la plus
forte dans son soutien à Israël et le
refus de voir l’Iran accéder aux armes
nucléaires.
Ne serait-ce que pour cette raison,
elle mérite les remerciements et
l’appui de la communauté juive
américaine.
Traduit et adapté par
Daniel Gandus
Les intertitres sont
de la rédaction
Grand choix de Boutargue de France
Edition du 25 Février 2010 / 330
Politique à courte vue
Suite de la première page
Damas. Un quotidien américain a
révélé que les services secrets syriens
avaient repris leur coopération avec la
CIA en vue de la soutenir – comme la
corde soutient le pendu – contre les
rebelles talibans.
Le tueur en Syrie, Bashar el-Assad
n’a nullement l’habitude qu’on le
paye à crédit : il a présenté la note au
comptant : selon l’agence de presse
officielle Sana, Assad aurait insisté
sur «l’importance d’un rôle améri-
cain dans le processus de paix» et «la
nécessité que les États-Unis adoptent
une politique qui pousse Israël à
accepter les exigences de la paix».
Des idées simples dans
l’Orient compliqué
Pour l’Occident, la politique est un
jeu, peut-être même un vice, et ce qui
est en jeu, c’est le»pot», l’enjeu, les
intérêts matériels des parties.
Mais Bashar al-Assad ou Ahma-
dinejad ont au moins un point
commun avec les Juifs : dans les
civilisations du Moyen-Orient et
de l’Orient la durée l’emporte sur
l’éphémère. William Burns croît
régler un problème pour passer à un
autre. Ainsi, les Améri-cains ont cru
qu’en abattant Saddam Hussein ou
les Talibans le problème serait réglé.
Mais quelques courtes années après,
les Talibans sont plus forts que jamais
et les problèmes de l’Irak dureront
encore des décennies.
Si Burns imagine qu’en réglant le
problème du Golan on tournerait une
page, il est naïf. La reprise du Golan est
pour Assad une bataille s’inscrivant
dans un dessein plus vaste : la Grande
Syrie incluant le Liban, la Jordanie,
Edition du 20 Nov.2009 / 127
Gaza, la Cisjordanie et Israël. Son
père, Hafez, avouait clairement son
dessein. Le monde oriental ne vit
jamais au présent, mais à cheval entre
le passé et l’avenir. L’Iran rêve de
l’Empire perse, les sunnites rêvent
à une nation arabe, et les islamistes
visent un islam planétaire avec à sa
tête un califat mondial. Les Juifs
aussi, d’ailleurs, rêvent de récupérer
leur héritage ancestral. La vision
politique américaine est naïve : les
rêves des uns et des autres ne seront
pas bouleversés en un mandat, voire
deux mandats d’Obama ! Le projet
politique d’Obama pour le Moyen-
Orient est dérisoire : des forces
considérables agitent cette région :
les difficultés ne seront pas réglés par
un coup de baguette magique. Non
seulement ils ne peuvent être réglés
que par les principaux acteurs et
nullement par les USA, mais, de plus,
le temps n’est pas mûr. Les derniers
propos de Kouchner que nous rela-
tons en page 2 dans un autre article
de ce numéro sont encore plus naïfs
: la grenouille veut se prendre pour
un bœuf. Les uns et les autres feraient
bien de se souvenir des mésaventures
de de Gaulle : «J’allais avec des idées
simples dans l’Orient compliqué»
Alors, nous, Juifs, que devons-
nous, que pouvons nous faire dans
ce magasin de porcelaine où Obama
et Sarkozy jouent les éléphants ?
L’urgence est de prendre un entière
distance avec les uns et les autres et
de refuser à jouer les pions de qui
que ce soit. Nous n’avons rien à
gagner et tout à perdre dans ce jeu
: le seul point d’accord de tous ces
protagonistes c’est qu’ils veulent
gagner ce qu’Israël perdra. Nous
Parve cacher Lemeardrine
Viande Rav Marfoud
Le Lien
15
serons tragiquement les dindons de la
farce. Il nous faut rester droits dans
nos bottes et affirmer notre ligne de
conduite et notre vision à long terme
face aux aventuriers incompétents
et irresponsables qui jouent sur la
vie des Juifs au gré de leurs lubies.
Nous ne devons faire aucune paix,
ni même ne l’envisager avec aucun
régime dont la vision à terme est
l’élimination d’Israël.
Nous ne devons accepter aucune
paix avec les Arabes
- avant qu’ils ne reconnaissent Israël
- avant qu’ils reconnaissent la légiti-
mité d’une présence juive et d’un Etat
juif sur cette terre
- avant qu’ils reconnaissent
l’holocauste
- avant qu’ils s’engagent à combattre
l’antisémitisme qu’ils ont eux-mêmes
semé dans leur pays
- avant qu’ils reconnaissent que
Jérusalem est le premier et le seul lieu
saint du judaïsme
La paix ne sera possible que lorsque
ces conditions seront remplies.
La politique d’Obama ne respecte
à ce jour aucun de ces impératifs.
Elle les bafoue. Celle de Sarkozy-
Kouchner est incompatible avec
certains d’entre eux.
Hélas, la classe politique israélienne
n’est pas toujours fiable : certains sont
plus acquis à la vision occidentale du
monde qu’à celle de notre tradition
spécifiquement juive.
Plus que jamais, la vigilance
s’impose.
Livraison possible
Nous consulter !!
 Document (suite)
Réhabiliter l’image d’Israël
La question des minorités et des frontières
Nous publions dans ce numéro la quatrième partie de l’étude d’Emmanuel Navon que nous
achèverons au prochain numéro
Le conflit israélo-palestinien
n’est pas unique en son genre.
Il s’agit d’un conflit entre deux
nationalismes qui se disputent un
même pays et qui ne veulent pas
vivrent ensemble dans le cadre d’un
État binational. Bien que différent
à de nombreux égards, ce conflit
est semblable à celui qui oppose
jusqu’à aujourd’hui les Hindous et
les Musulmans dans le sous-Conti-
nent indien. La Grande-Bretagne,
qui était la puissance coloniale aussi
bien en Inde qu’en Palestine, porte
une lourde part de responsabilité
dans l’aggravation des tensions
entre Hindous et Musulmans, et
entre Juifs et Arabes. Fidèle à sa
stratégie de «diviser pour mieux
régner» («Divide and Rule»), la
Grande-Bretagne proposa l’idée
de partage entre deux pays, tant en
Inde qu’en Palestine.
En 1937, la Commission Peel
proposa la division de la Pales-
tine entre un État arabe et un État
juif. Elle proposa également des
échanges de populations pour
que Juifs et Arabes soient respec-
tivement réintégrés dans leurs
futurs États. La Commission prit
d’ailleurs pour exemple l’échange
de populations entre la Grèce et la
Turquie en 1922.
Le principe de la partition, cepen-
dant, n’implique pas l’absence
de minorités. Il y a une minorité
musulmane en Inde et une minorité
hindoue au Pakistan. Mais lorsqu’il
s’agit du conflit israélo-palestinien,
la solution de la partition (ou ce
que l’on appelle aujourd’hui «deux
États pour deux nations»), exclut
a priori l’idée qu’il puisse y avoir
une minorité dans chaque État. Ou
plus exactement, il doit y avoir une
minorité arabe dans l’État juif (elle
est aujourd’hui de 20%), mais pas
de minorité juive dans l’État arabe.
Et si un Juif de Hébron, dont la
famille y vit depuis des dizaines de
générations (avant même l’invasion
de la Palestine par les Arabes au 8e
siècle), préférerait y rester en tant
que citoyen de l’État palestinien?
Pour lui, vivre à Hébron est plus
important que de réaliser ses aspira-
tions nationales dans le cadre d’un
Etat nation juif. Pourquoi le choix
(qui n’est pas un choix facile) entre
vivre en tant que minorité dans la
ville de ses grands-parents et vivre
comme majorité dans une autre
ville doit-il exister uniquement
pour les Arabes palestiniens mais
pas pour les Juifs israéliens?
En théorie, il n’y aucune raison
pour qu’il y ait une minorité arabe
en Israël et pas de minorité juive en
Palestine. Mais en pratique, nous
savons pourquoi cela n’est pas
réaliste. Tandis qu’Israël est à la
fois un État nation et un État de tous
ses citoyens (c’est-à-dire un Etat
nation où la minorité arabe jouit
des même droits civiques que ceux
de la majorité juive), l’État palesti-
nien, lui, sera uniquement un Etat
nation (ou même un État islamique
au vue de la montée du Hamas) qui
ne tolérera pas le moindre juif.
Il suffit de se souvenir du sort
des Israéliens qui furent lynchés
à Ramallah le 12 octobre 2000
sous les acclamations d’une foule
en délire. Après quinze ans d’une
propagande antisémite haineuse
dans les médias, les écoles et les
mosquées de l’Autorité pales-
tinienne, on voit difficilement
comment une minorité juive pour-
rait être tolérée et vivre en sécurité
dans l’État palestinien.
Donc le partage territorial prévu
entre Israël et les Palestiniens,
contrairement au partage du sous-
Continent indien entre l’Inde et le
Pakistan, est unique en son genre
puisqu’il n’envisage l’existence de
minorités que dans l’un des deux
pays issus dudit partage.
Au moment du retrait unilatéral
israélien de la Bande de Gaza en
2005, certains habitants juifs de la
Bande de Gaza avaient publique-
ment exprimé leur préférence de
rester dans leurs villages après le
retrait israélien et de devenir des
citoyens palestiniens. Il leur était
plus important de rester dans leurs
maisons en tant que minorité que de
vivre ailleurs en tant que majorité
dans leur propre Etat nation. La
réponse du Gouvernement israé-
lien était que leur sûreté et leur vie
même en tant que minorité juive
sous souveraineté arabe serait
menacée. Malheureusement, c’est
vrai. Mais je pose la question:
Pourquoi l’Europe, pourquoi le
monde, tolèrent cette intolérance
palestinienne à l’égard des Juifs
qui expriment leur désir de vivre en
tant que minorité dans le futur État
palestinien?
Et ce partage, comment
doit-il se faire?
Sur la base de quelles frontières?
À cette question, la plupart des
gens répondent: «Sur la base des
frontières de 1967, bien entendu.»
Encore une réponse qui prouve
à quel point il faut remettre les
pendules à l’heure.
D’abord, je me pose une ques-
tion. S’il suffit de revenir à ce que
l’on appelle à tort «les frontières
de 1967» pour arriver à la paix
avec les Palestiniens, comment se
fait-il qu’il n’y avait pas la paix
avant 1967? Les Palestiniens ont
fini par convaincre le monde que
l’occupation est la cause du conflit.
Mais, en réalité, l’occupation est la
conséquence du conflit. C’est préci-
sément parce qu’on était en état de
guerre avant 1967 et que les pays
arabes déclenchèrent la guerre de
juin 1967 qu’Israël s’est retrouvée
en situation d’occupant.
Par ailleurs, l’expérience des
quinze dernières années prouve
que l’équation entre conflit et
occupation est fausse. D’abord
l’occupation israélienne en Cisjor-
danie et à Gaza a pris fin en 1995
avec le retrait israélien de tous les
villes et villages palestiniens et
avec l’établissement d’un gouver-
nement autonome palestinien.
Est-ce que cela a mis fin au conflit?
Au contraire: c’est précisément
après le retrait israélien que les
vagues de terrorisme palestinien
ont commencé a frapper les civils
israéliens dans des proportions sans
précédent. Même chose dans la
Bande de Gaza: en 2005, Israël a
déraciné des centaines de familles
juives et rasé tous les villages
juifs. Israël voulait prouver qu’elle
était prête à faire des conces-
Edition du 25 Février 2010 / 330
sions douloureuses pour la paix
et à démanteler ce que les Palesti-
niens appellent «les colonies.» Et
qu’avons-nous eu en retour? Des
milliers de roquettes tirées quoti-
diennement sur nos maisons, nos
écoles, et nos usines.
Encore une fois, s’il suffisait de se
retirer aux lignes de 67 et de déman-
teler toutes les habitations juives
de Judée-Samarie pour arriver à la
paix, comment se fait-il qu’il n’y
avait pas la paix avant 1967? Tout
simplement parce que cette théorie
simpliste est fausse.
Alors, vous me direz: avec
l’Égypte, on est revenus à la
frontière de 67, et on a eu la paix.
C’est vrai. Ou, plus exactement,
c’est partiellement vrai, puisque
la paix entre Israël et l’Égypte est
purement formelle. C’est une paix
froide, sans échanges commerciaux
et culturels. Depuis trente ans
qu’Israël et l’Égypte ont signé un
accord de paix, aucun chef d’État
égyptien ne s’est rendu en Israël
(à l’exception de la visite éclair de
Moubarak pour les funérailles de
Rabin).
Avec les Palestiniens, les choses
sont plus compliquées, car il y
a un contentieux sur la question
des réfugiés et sur la question de
Jérusalem. Mais il y a également
un contentieux sur la question des
frontières.
Avec l’Égypte, la question des
frontières ne posait pas problème,
puisqu’il y avait une frontière inter-
nationale reconnue entre l’Égypte et
Israël avant la guerre de juin 1967.
Mais entre Israël et les Palestiniens,
le concept même de «frontières de
67» est inexact.
Il n’y a jamais eu de
frontière internationale
reconnue entre Israël et les Pales-
tiniens et il n’y a jamais eu d’État
palestinien indépendant conquis et
occupé par un pays tiers.
En 1947, la commission spéciale
des Nations Unies créée pour
trouver une solution au conflit en
Palestine britannique, l’UNSCOP,
recommanda le partage du Mandat
britannique entre un État arabe et
un État juif. Le 29 novembre 1947,
l’Assemblée Générale des Nations
Unies approuva cette recommanda-
tion par un vote majoritaire. Mais,
comme nous l’avons vu tout à
l’heure, les votes de l’Assemblée
Générale ne sont que des recom-
mandations et n’ont pas force
exécutoire en droit international.
Donc, contrairement à une idée
reçue, l’ONU n’a en rien créé
Israël. L’ONU n’a d’ailleurs pas le
pouvoir de «créer» des États.
Les frontières proposées par le
plan de partage de l’UNSCOP
auraient pu théoriquement devenir
des frontières internationales recon-
nues si le plan avait été accepté et
mis en place par les parties. Mais
ces frontières potentielles devin-
rent nulles et non avenues dès
l’instant où les pays arabes et les
Palestiniens rejetèrent le plan de
partage et engagèrent une guerre
d’extermination contre la popula-
tion juive de la Palestine britan-
nique. À l’issue du conflit, le nouvel
État d’Israël réussit à repousser
Edition du 20 Nov.2009 / 127
l’agression arabe. Conscientes de
leur défaite, les armées arabes (à
l’exception de l’armée irakienne)
signèrent des accords d’armistice
avec Israël à Rhodes en 1949.
Les Accords de Rhodes
n’établirent pas des frontières, mais
des lignes d’armistice. Non seule-
ment des lignes d’armistice, mais
des lignes d’armistice qui furent
clairement et explicitement définies
comme «temporaires» dans les
accords, parce que les pays arabes
l’exigèrent. Ils ne voulaient pas, en
effet, que ces lignes d’armistices
puissent être considérées comme
permanentes ou, pire, comme des
frontières, ce qui pour eux aurait
constitué une reconnaissance de
facto d’Israël. Aujourd’hui, les
Palestiniens et les pays arabes
parlent de «frontières de 1967»
alors qu’à l’époque ils ne voulaient
surtout pas entendre parler du mot
«frontière.» Ils ont complètement
retourné leur position à ce sujet.
Après la signature des Accords de
Rhodes en 1949, les Palestiniens et
les pays arabes auraient pu établir
un État palestinien en Cisjordanie
et à Gaza. Pendant les dix-huit
années qui s’écoulèrent entre les
Accords de Rhodes et la Guerre
des Six Jours, les Palestiniens et les
pays arabes s’abstinrent de créer un
État palestinien. Au lieu de cela,
l’Égypte et la Jordanie s’emparèrent
des territoires destinés aux Palesti-
niens d’après le plan de partage de
l’ONU (ou plutôt ce qu’il en restait
après les Accords de Rhodes).
Lorsque l’Égypte et la Jordanie
envahirent respectivement la
Bande de Gaza et la Rive occi-
dentale du Jourdain, elles le firent
dans une guerre d’agression, mais
elles n’envahirent pas un territoire
souverain. Parce que les territoires
en question n’étaient pas un État
souverain et ne faisaient pas partie
d’un État, il y avait là un vide
juridique, et donc il ne s’agissait
pas d’une occupation au sens
légal du terme. Mais la Jordanie
alla plus loin, puisqu’elle annexa
la rive occidentale du Jourdain,
qu’elle renomma «Cisjordanie.»
La communauté internationale
ne reconnut pat cette annexion (à
l’exception de la Grande-Bretagne
et du Pakistan).
Donc quand Israël s’empara de la
Cisjordanie et de la Bande de Gaza
pendant la Guerre des Six Jours,
elle ne traversa pas une frontière
mais une ligne d’armistice tempo-
raire. Et elle ne conquit pas des
territoires souverains avec un statut
juridique reconnu par la commu-
nauté internationale. Par ailleurs,
tandis que l’Égypte et la Jordanie
conquirent la Bande de Gaza et la
rive occidentale du Jourdain dans
une guerre d’agression, Israël
s’empara de ces territoires dans
une guerre de légitime défense –ce
qui a des implications en termes de
légitimité et de légalité.
La présence israélienne en Judée-
Samarie est plus légale et plus légi-
time que la présence jordanienne à
l’époque, précisément parce que la
présence israélienne est le résultat
d’une guerre d’autodéfense, alors
que la présence jordanienne était le
résultat d’une guerre d’agression.
Par ailleurs, le droit des Juifs
Le Lien
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de vivre en Judée-Samarie a été
reconnu par le Mandat de la SDN
en 1922, un document de droit
international qui n’a jamais été
abrogé.
Tout cela pour dire qu’il n’y pas
de justification légale à un retrait
israélien aux lignes d’armistice de
1949. En s’emparant de la Cisjor-
danie en juin 1967, Israël n’a pas
envahi un pays souverain avec
une frontière internationalement
reconnue. Et c’est d’ailleurs la
raison pour laquelle la résolution
242 du Conseil de Sécurité des
Nations Unies n’exige pas d’Israël
un retrait aux lignes d’armistice de
1949.
La Résolution 242 de
novembre1967
alors que la guerre était finie
depuis le mois de juin, c’est-à-dire
cinq mois plus tôt. Pourquoi? Parce
que les négociations furent ardues
entre les membres du Conseil de
Sécurité qui voulaient un retrait
israélien total et inconditionnel
(comme l’Union soviétique et la
France), et ceux qui voulaient que
le retrait israélien soit conditionné
par un accord de paix et que son
étendue soit sujette à négocia-
tion (comme les Etats-Unis et la
Grande-Bretagne).
La Grande-Bretagne, qui présidait
le Conseil de Sécurité à l’époque,
finit par faire accepter sa version de
la résolution qui lit le retrait israé-
lien à un accord de paix avec les
belligérants, et qui n’exige pas un
retrait israélien total mais un retrait
de territoires («withdrawal from
territories»). La formule demandée
par la Russie et la France était «from
all the territories» puis «from the
territories» mais c’est finalement la
formule «from territories» qui a été
retenue. Ces négociations figurent
dans les travaux préparatoires du
Conseil de Sécurité. Tant Lord
Caradon, qui était à l’époque le
représentant de la Grande-Bretagne
aux Nations Unies, que Georges
Brown, qui était le Ministre britan-
nique des affaires étrangères, ont
témoigné de ces négociations et
ont confirmé que c’est la version
anglaise qui fait autorité.
Le fait que la France ait traduit
«from territories» par «des terri-
toires» au lieu de traduire par «de
territoires» parce qu’elle n’avait
pas eu gain de cause n’a aucune
implication juridique.
Donc le droit international
n’exige pas d’Israël de se retirer
aux lignes d’armistice de 1949
dans le cadre des négociations avec
les Palestiniens, et certainement
pas de les «compenser» avec des
territoires israéliens souverains
en contrepartie des territoires qui
seraient annexés par Israël au-delà
des lignes de 1949.
Cela inclut la question épineuse
de Jérusalem, ce qui me mène à
mon cinquième et dernier point.
suite et fin au prochain numéro
 L’actualité en question
Entretien avec
Avigdor Lieberman
Interview du 17 février sur Radio Reka radio russophone israélienne
[Traduit du russe]
Question : Nous voudrions revenir sur
ce que vous avez dit lors de la réunion
de la commission des affaires étrangères
de la Knesset et du Comité de défense
au sujet des fonds transférés par Israël à
des comptes de l’Autorité palestinienne,
utilisés par cette dernière pour financer
diverses manœuvres contre des hommes
politiques israéliens et des officiers de
Tsahal.
 
Liberman : Il y a plus que cela. Le chef de
l’Autorité palestinienne, le Premier ministre
Salam Fayad, a créé un fonds spécial pour
boycotter des produits israéliens dans les
marchés mondiaux et en Cisjordanie.
Premièrement, cela concerne des produc-
tions en provenance des implantations, par
exemple, telles Ariel, Maale Adumim et Givat
Zeev.  la coopération et le dialogue normal. Cela
Deuxièmement, les Palestiniens font une
intense promotion d’un boycott contre Israël
dans toutes les universités du monde.  les îles Falkland, chaque partie y réclamant
Troisièmement, l’Autorité palestinienne, et
Salam Fayad personnellement, sont à l’origine
de nombreuses poursuites judiciaires lancées
contre nos hauts fonctionnaires, nos officiers
de Tsahal, et les gens de la sécurité. Elles ont
été déposées auprès des différentes organisa-
tions internationales, comme le tribunal de
La Haye ou les tribunaux en Angleterre et
en Espagne. L’Autorité palestinienne appuie
aussi des résolutions à l’attention du Conseil
des droits de l’homme à Genève, ou à des
résolutions de l’ONU déposées au nom des
Palestiniens par la Ligue arabe ou les pays
arabes. Cela est totalement inadmissible.
Nous devons le dire clairement : toutes ces
incitations doivent être arrêtés avant de
reprendre les négociations.
Q. Qu’est-ce que vous proposez?
L. : Ceci n’est qu’une partie de mes propo-
sitions. Il y a eu trois heures de réunion au
sein de la commission des affaires étrangères
de la Knesset et devant le Comité de défense
sur un large éventail de questions. On a
beaucoup débattu d’un règlement final. Une
telle attitude me paraît cynique. Pendant les
16 longues années après les accords d’Oslo
et le retour de Netanyahou comme Premier
ministre, personne n’a abouti à aucune solu-
tion définitive en dépit de toutes les larges
concessions offertes par Barak et Olmert.
Tous deux ont offert le retour aux frontières
de 1967 et la division de Jérusalem. Ils étaient
aussi prêts à négocier sur les réfugiés. Nous
nous souvenons tous de notre retrait unilatéral
de la bande de Gaza et ce qui s’en est suivi.
 
Q: L’ancien Premier ministre Ehud
Olmert a déclaré en passant qu’il était
prêt à diviser Jérusalem en fonction de sa
population.
 
L. : Il était prêt à se retirer sur les frontières
de 1967. Et cela est inacceptable. Ce doit être
très clair : les concessions territoriales ne
régleront jamais nos conflits. Au contraire,
cela a pour seul effet que de rendre nos
adversaires plus exigeants. Ceux qui croient
que notre conflit avec les Palestiniens pour-
rait être réglé par un compromis territorial
doivent admettre que cela n’a pu être atteint
au cours des 16 dernières années. Cela n’a
malheureusement pas été le cas.
 
Q.: Alors, que proposez-vous?
 
L.: Notre programme est clair. Il s’agit
d’échange la terre et les populations en même
temps. Le dialogue doit être maintenu mais
l’espoir d’un règlement rapide mènerait à
tromper l’opinion publique et à nous tromper.
Les différends territoriaux n’imposent pas
un conflit armé. Il ya beaucoup de différends
territoriaux entre différents pays du monde.
La Russie et le Japon en sont encore à
Edition du 25 Février 2010 / 330
Le Lien
Edition du 20 Nov.2009 / 127 19
Avez vous pensé
à vos funérailes ?
Dans la vie vous contractez toutes sortes d’assurances, une assurance
vie, une assurance habitation, etc…, en espérant, bien sûr, que rien de
grave n’arrivera, mais, sait-on jamais ?
En Europe et surtout en France il ya actuellement beaucoup de difficultés
à enterrer nos morts, car les concessions des carrés juifs ne vont pas au-
delà de 30 ans. Donc, que faire de nos chers disparus au-delà de cette pé-
riode ? De plus les cimetières étant saturés, les carrés juifs disparaissent
discuter le statut des îles Kouriles, mais cela
ne les empêche pas de maintenir les contacts, peu à peu.
est également vrai entre l’Angleterre et
En Israël nos morts sont enterrés selon notre loi et nous ne pouvons les
l’Argentine où la question reste ouverte sur déplacer tous les 30 ans pour fin de concession.
la souveraineté. Tout cela se règle au niveau C’est vrai que cela peut choquer, mais c’est malheureusement ce qui peut
international, tandis que ces pays maintien-
nent une relation normale. nous arriver.
On ne sait pas ce qui nous attend, ni dans combien de temps… et per-
Q. : Oui mais vos exemples concernent
deux pays, alors que nous parlons d’une sonne ne voudrait laisser ce problème à ses enfants ou petits enfants.
entité qui n’a pas le statut d’Etat.
Il est important de savoir que les pompes funèbres françaises ne
 
L. : Deux parties peuvent toujours avoir s’occupent que du transfert des corps et ne gèrent pas les emplacements
une relation normale. En ce qui concerne
nos relations avec les Palestiniens, nous nous dans les cimetières israéliens.
trouvons ici au cœur d’une mer agitée où il
faudrait créer un pôle de stabilité au milieu L’idéal est, que de son vivant, chacun puisse choisir le lieu et
de tsunamis, bouleversements et séismes. Il
suffit de regarder toute la région: elle est en l’emplacement de sa dernière demeure et pouvoir reposer en paix et bien
feu. Voyez le Yémen, l’Irak, l’Afghanistan,
sûr le plus tard possible….
le Pakistan. Presque tout le Moyen-Orient,
de la Somalie à l’Afghanistan, est en pleine
tourmente. Nous ne sommes pas seuls dans
la tourmente dans ce monde. Malheureuse-
ment, je dois aussi souligner que si ce conflit
Exemple de prix :
a d’abord été un conflit entre les nations et
les États, aujourd’hui, la question religieuse - Ashdod : 5.000 $ po
est devenue essentielle. Je pense au conflit premières 100 places ur les
complexe entre sunnites et chiites en Irak.
Cela est également vrai pour le Yémen. Nous
savons tous que l’instabilité trouve sa princi- - Tel Aviv : 7.000 $ –
pale source autour d’Al Qaïda ou des talibans
ou des Frères musulmans. C’est pourquoi le
principal problème d’Abou Mazen au sein - Jérusalem : il vous es
de l’Autorité palestinienne est le Hamas posé deux emplacement proo-
et le Jihad islamique, et non Israël. Donc, férents à 10.500 $ ts dif-
aujourd’hui, nous ne pouvons pas dire que
le cœur de ce conflit peut être réglé par voie (emplacements étagés
béton) ou 12.000 $ en
de compromis territorial. Je crois que cela est
naïf et irréaliste.
Pour tout contact s’adresser à : (emplacements traditio
  nnels)
Q. : Donc, dans cette tempête, je pense EVISON L.T.D
que nous devons nous concentrer sur le
développement d’autres problèmes tels Tel : 00 972 986 57 022
que la résistance aux tremblements de
terre. Portable : 00 972 528 291 111
  Tel France : Pascale 06 10.45.46.69
L.: Absolument. Nous avons besoin de
renforcer la sécurité du pays tout en préser- Email : evisonisrael@gmail.com
vant le dialogue. Il faut d’abord que les
conditions de signature d’un accord de paix et
de règlement final soient réglées. Toute tenta-
Bureaux à louer
tive visant à imposer la paix, dans l’espoir la
sécurité et la prospérité économique suivront,
est erronée. Nous devons d’abord assurer la
sécurité et la prospérité économique, la paix plein centre à Netanya
viendra ensuite. 1) Bureau 2pièces 40 m² environ
L’actuel conflit au Moyen-Orient n’est pas
d’ordre national, il est d’abord et avant tout 1500 nis + maam + arnona + vaad
un conflit religieux, et il est impossible de 2) Rue Meyassdim une Pièce 800 nis
résoudre un conflit religieux par des conces-
sions territoriales. Je le formuler clairement: + maam+ arnona + vaad
les concessions territoriales ne peuvent
pas nous amener à une solution définitive.
Elles pourraient servir comme l’un des
France. 06 65 04 26 52
Israël 054 771 2743
composantes de la solution, mais ne suffiront
pas à régler définitivement le conflit.
 L’actualité en question
Apartheid et violences en Malaisie
Le monde arabo-musulman calomnie Israël en l’accusant d’apartheid. Mais c’est lui qui pratique
l’apartheid dans nombre d’Etats. La Malaisie vient d’en subir les affres.
Filippo Eminente
En Malaisie, les actes de
violence et de vandalisme anti-
chrétiens se multiplient, les rela-
tions entre musulmans et chré-
tiens s’enveniment, l’islamisme
intolérant et raciste s’étend comme
un cancer dans le monde et
remplace l’islam ouvert et tolérant.
Pourtant le fanatisme politico-
religieux islamique qui s’enflamme
dans le monde est une véritable
perversion de l’islam.
Il y a certes le principe de dhim-
mitude qui existe dans le Coran et
qui, indiscutablement, ouvre la voie
à la discrimination parfois jusqu’au
racisme. Il y dans le Coran une
discrimination entre trois collec-
tivités humaines : la plus basse sont
les infidèles qui ne reconnaissent
pas le dieu unique et sont païens,
les dhimmis qui sont les peuple du
Livre et de l’évangile et reconnais-
sent le Dieu unique d’Abraham et
la communauté des Croyants qui
reconnaît le Dieu unique et son seul
prophète Mahomet.
On peut interpréter le Coran de
manière diverse, vu le nombre de
versets que l’on peut tirer de leur
contexte pour faire de l’Islam soit
une religion tolérante et humaine
comme au temps de Saladin soit
une religion exclusive et intolérante
jusqu’aux massacres comme sous
les Almohades et aujourd’hui al
Qaïda. L’un des signes de cette
perversion est la haine et la violence
entre musulmans : les fanatiques
massacrent sans pitié les musul-
mans jugés trop tièdes ou même
laïques. Selon certaines estimations
le fanatisme serait responsable de
plus de 200 000 victimes en Algérie
depuis l’indépendance. A Gaza
et en Cisjordanie on tue souvent
des musulmans et on terrorise les
chrétiens qui s’exilent en quantité.
Bethléem a perdu le trois quart de
ses chrétiens. Des exactions exis-
tent au Liban bien sûr contre les
Maronites, en Irak contre les chré-
tiens assyriens, et en Egypte contre
les chrétiens coptes. Et n’oublions
pas les massacres entre musulmans
sunnites et chiites.
Le fanatisme espère s’étendre sur
le monde entier, islamiser la totalité
de la planète et mettre un Califat
universel. Cet «espoir» – si l’on
peut dire !- sera en fin de compte
déçu après un développement qui
est loin d’être achevé. Les fana-
tismes ont toujours été vaincus
dans l’histoire par leurs propres
excès. Savonarole; l’Inquisition, le
nazisme, le communisme stalinien
etc. en sont l’illustration.
L’Europe fait preuve d’une
insigne faiblesse et payera très cher
sa lâcheté. Son déclin en sera la
conséquence et il est déjà amorcé.
Les Juifs qui jouent en faveur de
l’Europe misent sur un mauvais
cheval. Bien sûr, le sursaut est
possible et on ne peut que l’espérer
bien qu’il tarde trop. L’Occident
mérité bien mieux que cela et, avec
Obama, l’Amérique glisse sur la
pente savonneuse.
La querelle d’Allah
C’est bien le vandalisme qui prend
le pouvoir en Malaisie. A Kuala
Lumpur, en quelques jours, onze
lieux de culte ont été vandalisés et
trois églises ont été détruites le 8
janvier par des bombes, le vendredi,
jour de prière. L’importante Eglise
de l’Assomption a subi des actes
de vandalisme. Un journaliste du
Figaro écrit : «Dans l’église de
l’Assomption, sous des ventilateurs
qui peinent à dissiper la moiteur
de l’été tropical permanent, le ton
du sermon du révérend Larry Tan
est ferme : ‘Si nous cédons sur ce
point, nous ne cesserons de perdre
du terrain pour notre pratique reli-
gieuse’.»
Quel est la cause de ce soudain
embrasement ?
Son origine est issue d’un
hebdomadaire catholique local, The
Herald weekly, qui revendiquait le
droit d’user du terme d’«Allah»
pour désigner Dieu, dans son
édition malaise de l’île de Bornéo.
Une idée, il faut le dire, stupide
et assimilatrice. Les musulmans
Edition du 25 Février 2010 / 330
fanatiques se sont insurgés sur cette
formulation, la polémique s’est
enflée au point que la Justice s’en
est mêlée.
À l’issue d’une longue bataille
juridique, la Haute Cour de Kuala
Lumpur a autorisé, le 30 décembre
dernier, les non-musulmans à utiliser
le nom «Allah» dans leurs écrits. La
réaction a été brutale : la colère des
groupes islamiques, conjuguée aux
pressions de membres du gouverne-
ment a provoqué de telles tensions
que cette même cour a suspendu
son autorisation le 6 janvier dans
l’attente d’un jugement en appel.
Les imams ont mis le sujet au
cœur de leur sermon prétendant que
l’emploi du terme «Allah» par les
chrétiens crée la confusion et favo-
riser le prosélytisme. Selon eux et
leurs fidèles Allah n’appartient
qu’aux musulmans. Ce n’est pas
tout à fait exact car dans la plupart
des pays arabophones, le mot
«Allah» désigne le mot «dieu» dans
l’acception habituelle du terme.
Dès mai 2008, le haut conseil
national de la fatwa avait décidé
que le mot «Allah» soit réservé aux
seuls musulmans prétendant que ce
mot utilisé aussi par des catholiques
risquait de semer la confusion
parmi les musulmans.
Certains commentateurs suspec-
tent une manipulation politique de
la question religieuse. L’Umno,
la coalition gouvernementale, est
en déconfiture et gangrenée par la
corruption provoquant une déser-
tion de l’électorat malais conser-
vateur au dernier scrutin. Les
opposants suspectent la majorité
d’utiliser le ressort religieux et la
poussée de l’islamisme pour se
refaire une nouvelle crédibilité.
Une affaire à suivre et une épine
de plus pour la tolérance inter-
ethnique mise à mal par l’islamisme
envahissant.
Edition du 20 Nov.2009 / 127
Repères
Une femme nommée gouverneur
de Ramallah - Le Times rapporte
la nomination d’une femme, Leila
Ghannam, comme gouverneur de
Ramallah par Mahmoud Abbas. L.
Ghannam porte le Hijab (foulard),
une façon de signifier au Hamas
qu’une femme pratiquante peut
accéder à des responsabilités.
Gisement de gaz : La compagnie
canadienne « Bontan Oil and Gas
Company » a confirmé la découverte
d’un très important gisement de gaz
naturel au large des côtes d’Israël. La
ressource est évaluée à 6 milliards de
dollars. Elle est située dans les zones
de prospection « Mira » et « Sarah».
La compagnie canadienne exploitera
les gisements en partenariat avec la
société israélienne Israel Petroleum
Company.
Palmarès israélien :- Selon une
compilation du Conseil pour une
Meilleure Education (Université
Bar Ilan), Israël se place 4è dans le
monde pour le nombre de publica-
tions scientifiques par habitant (6309
en 2005), derrière la Suisse, la Suède
et le Danemark. Israël produit 1% de
l’ensemble, avec une population de 1
pour mille.
Une Thora d’un demi million de $
: Le plus vieux rouleau de la Tora en
espagnol (13/14è siècle) a été vendu
eaux enchères à Sotheby à ½ million
$.
Mémorial israélien aux victimes
du 11 septembre A Ramot, dans la
vallée d’Arazim, près de Jérusalem,
le Jewish National Fund américain a
édifié un mémorial à la mémoire des
morts du 11 septembre : une sculpture
en bronze de 10 m, réalisée par Eliezer
Weishoff et représentant le drapeau
américain qui flotte, transformé en
flamme, sur une base composée de
granit et de gravats venant du site.
Mieux qu’une sirène contre les
missiles : Selon le colonel Dr Chilik
Soffer, dans 2 ans, Tsahal sera à
même d’informer à l’avance tous les
portables d’une zone (parmi 1260
zones habitées et répertoriées), de
l’impact imminent d’un missile. Cette
information prendra 4 formes: vibra-
tion, son, lumière et texte. Il n’y aura
plus besoin de sirènes. On sait qu’une
personne sur 2 seulement va à l’abri
indiqué lors des exercices où la sirène
retentit.
Eau filtrée –Yarom Zinger, du
kibboutz Palmahim a développé un
système pour traiter l’eau de pluie
urbaine très polluée. Il s’agit de bio-
filtres installés in situ qui traitent
l’eau à la source et la renvoient dans
l’aquifère et les puits. 10 000 unités
sont déjà installées en Australie et
Kfar Saba commence à le faire.
Fichier biométrique - Après 2 ans
d’expérimentation, la signature et
le fichier biométrique de tous les
citoyens entrera en vigueur en 2012.
Détruire les cellules cancéreuses :
le Pr Boris Rubinsky a créé un Centre
de Bio-ingénierie à l’Université
Hébraïque. Ayant introduit des
gènes via une puce bionique dans
des saumons en Antarctique, il a
trouvé un moyen économique et
non invasif pour détruire les cellules
cancéreuses dans les tissus humains:
deux aiguilles reliées à des électrodes
Le Lien
20
qui donnent des pulsions électriques
de quelques microsecondes dans la
tumeur, la tuant. Le système immu-
nitaire se charge de nettoyer le tissu.
Ray Kurzwell est un inventeur
émérite qui a cumulé les prix, notam-
ment celui d’Inventeur de l’Année
donné par le MIT (Massachusset-
sInstitute of Technology), ainsi que
les «doctorats d’honneur» (19). Un
exemple, les puces d’ordinateur
doublent leur capacité tous les 2 ans.
De même la capacité de transforma-
tion de l’énergie solaire. Dans les
prochaines décennies, les ordinateurs
disparaîtront et seront incrustés dans
nos vêtements ou dans notre corps,
grâce à la bio-nanotechnologie. Dans
20 ans, l’énergie solaire remplacera
l’énergie fossile dans la plupart des
usages. Des logiciels d’interprétation
du langage nous aideront à commu-
niquer instantanément dans toutes les
langues. Dans deux générations des
«nanobots» (micromachines) répar-
eront les défauts de notre organisme,
augmentant notre espérance de vie
de 80 à 120 ans ou plus. Les êtres
humains ne feront plus qu’un avec
les machines. Pour le Dr Yair Sharan,
directeur du Centre Interdisciplinaire
pour l’analyse et la prévision tech-
nique de l’Université de Tel Aviv,
le problème est qu’il est difficile de
prévoir quand l’incurvation exponen-
tielle commence, la phase linéaire
pouvant durer plus longtemps qu’on
ne le croit.
Le Président de Seal Nergy, Shlomo
Gilboa a mis au point un prototype de
bouée utilisant l’énergie des vagues
pour produire de l’électricité propre
et pour déssaliner l’eau de mer. Une
surface de 300 m2 permet de traiter 1
million de m3.
Selon l’index du «développe-
ment humain» de l’Onu, Israël est
classé 27è sur 182 nations (10è pour
l’espérance de vie soit 81 ans, mais
33è pour l’éducation, soit 90% et 34è
pour le PNB/hab, soit 26315 $ et le
taux d’alphabétisation à 97%)
Le Dr Inna Slutsky de l’Université
de Tel Aviv a découvert que pour
arrêter la progression de l’Alzheimer,
il faut empêcher la formation dans
le cerveau d’un excès de la protéine
beta amyloïde. Comme cette protéine
joue un rôle dans la transmission de
l’information entre neurones, son
manque est aussi dangereux.
Le Pr Michaël Aviram de la faculté
Rappaport du Technion de Haifa vient
de découvrir qu’après la grenade,
le raisin rouge et l’huile d’olive
comme excellents antioxydants, 100g
de dattes/j font baisser le taux des
triglycérides dans le sang.
Syrie : famine et sécheresse. Des
centaines de milliers de Syriens
habitant l’est du pays ont quitté
cette région pour fuir une des pires
sécheresses qu’elle ait connue. La
chute de la production agricole due
à l’élévation de la température a
provoqué une famine.
Tsedek-info
 L’actualité en question
Des nazis aux djihadistes :
Comment pensent les fanatiques
Paul Giniewski
Peut-on expliquer la pensée extrême,
comprendre la genèse et la nature des
dispositions d’esprit qui expliquent
pourquoi les nazis ont commis hier
les abominations d’Auschwitz, et
pourquoi les extrémistes islamistes
massacrent des femmes et des enfants
israéliens ? Des historiens, des obser-
vateurs politiques s’y sont essayés et
s’y essaient.
Un sociologue, Gérald Bronner,
apporte sa contribution au débat dans
un essai, La pensée extrême, sous-titré
;»Comment des hommes ordinaires
deviennent des fanatiques» (1). C’est
la question que Hannah Arendt avait
posée naguère, parlant de «la banalité
du mal».
Aller dans un meilleur
monde
Pour Bronner, l’extrémisme se
trouve dans la pensée et les actions
d’admirateurs inconditionnels de
vedettes de l’écran ou de la chanson;
chez les collectionneurs capables
de sacrifier tout leur temps et leurs
ressources pour assouvir leur passion
de posséder tels ou tels objets; parmi
les adhérents – les victimes… - de
sectes. Leur pensée et leurs actions
sont de la même nature que le fana-
tisme du kamikaze qui se fait exploser
dans un supermarché de Tel-Aviv
pour entraîner l’ennemi haï dans la
mort. Bronner nous propose des clefs
pour comprendre le fonctionnement
de leur esprit et les techniques de
ceux qui les recrutent.
L’une de ces clefs est notre
disponibilité à accepter les «vérités»
véhiculées par l’éducation,
l’enseignement, l’endoctrinement, la
disponibilité du «fan» d’un chanteur
comme d’un «frustré» musulman.
Ainsi l’islamisme diffuse une
histoire mythologique, légendaire
de l’islam et de sa déchéance. Jadis,
l’homme vivait «en harmonie avec
Dieu, un équilibre rompu par la
méchanceté des infidèles. Le monde
occidental aurait comploté depuis
toujours pour faire le malheur du
monde musulman en implantant
en son sein le maléfique peuple
d’Israël». La technique de la réaffir-
mation à l’infini d’une contre-vérité,
fait accepter par les adhérents de
telle secte de se suicider collective-
ment pour suivre leur gourou dans un
meilleur monde, où les emmèneront
des extra-terrestres dans un vaisseau
spatial caché dans la queue d’une
gigantesque comète. Cette même
technique convaincra les recrues du
djihadisme que le monde, tel qu’il
est, est une agression contre l’islam,
«que leur lutte à mort doit être menée
contre des sociétés entières» et que
si l’on massacre des innocents dans
la foulée, c’est acceptable. «C’est
du donnant donnant». Et «comme
on peut toujours trouver des musul-
mans opprimés par des Occidentaux
dans le monde, il est légitime que
n’importe quel musulman puisse en
retour frapper des Occidentaux.»
La corruptibilité humaine
Une autre clef de l’extrémisme est
la mécanique incrémentielle, c’est-
à-dire en augmentation progressive,
pour envoûter et enrôler le futur
adepte. On a observé cette même
agressivité au temps du nazisme
amenant peu à peu des hommes ordi-
naires à commettre les pires crimes.
Nous ne percevons le fanatisme
que sous sa forme constituée. Pour
comprendre comment on en arrive au
sommet, il faut l’observer en voie de
constitution.
Les doctrines extrêmes sont instal-
lées par étapes dans l’esprit et la
conduite du futur extrémiste. «Le
caractère graduel de la formation
des croyances sectaires empêche
le croyant d’avoir conscience du
processus dans lequel il est engagé,
alors même qu’il s’enfonce dans
une foi qui ne cesse de l’isoler. C’est
très progressivement, par étapes,
(que sont installés) les disciples
dans un système de croyances que le
sens commun trouve généralement
absurdes.» On gravit en quelque
sorte un escalier dont les premières
marches sont très basses.
Les suspicions des candidats sont
désamorcées par un autre ressort de
l’extrémisme, la séduction. Le péri-
odique d’une certaine secte recom-
mande aux recruteurs : «Vous devez
d’abord leur donner une image agré-
Edition du 25 Février 2010 / 330
able et douce. Ne les effrayez pas.
Montrez leur uniquement les aspects
agréables…» On trouve l’équivalent
chez les islamistes.
Cette progressivité explique,
enfin, l’inaccessibilité finale de
l’extrémisme aux valeurs différ-
entes des siennes. «Supposons, écrit
Bronner, un individu si attaché au
respect du code de la route qu’il
n’accepte, ni pour lui-même ni pour
les autres, la moindre infraction.
Que se passerait-il ? Sans doute cet
individu, lorsque s’il serait piéton,
se serait-il fait écraser nombre de
fois, refusant de céder aux voitures
lorsque, sur un passage clouté, le
code de la route lui accorderait la
priorité. La plupart du temps, la
fréquentation de ses semblables
nécessite des arrangements perma-
nents avec ce que nous appelons nos
valeurs, ce qui est considéré par le
sens commun comme une forme de
sagesse.»
Pour vivre en harmonie en société,
«il y a une corruptibilité ordinaire
de l’esprit humain», une pratique
du compromis. Les incorruptibles,
comme notre piéton hyper-fanatique
du code de la route, s’expose,
avec autrui, à la mort, parce qu’il a
«raison».
Le livre de Bronner, met en pleine
lumière le monde des «toqués»
comme l’univers mental des djihad-
istes et nous aide, par des démonstra-
tions faciles à comprendre, à démêler
l’un des problèmes les plus angois-
sants de notre temps.
(1) Gérald Bronner, La pensée
extrême, éditions Denoël, 2009, 348
p, 20 €.
Edition du 20 Nov.2009 / 127
Vérités bonnes à dire
Dans le numéro précédent, Le Lien rappelait dans
son éditorial, deux vérités bonnes à dire mais non
à entendre.
Robert Cotta
La première est que le «pales-
tinisme» est d’abord une excellente
affaire et ceux qui en profitent
grassement ne sont pas prêts à
terminer un conflit qui est une véri-
table poule aux oeufs d’or.
La seconde, qui en est un corol-
laire, est que l’antisémitisme aussi
est une poule aux oeufs d’or, «ça ne
coûte pas cher et ça peut rapporter
gros» comme le proclamait une
célèbre publicité. L’antisémitisme
est un fond de commerce lucratif.
C’est vrai pour le «palestinisme»
comme c’est vrai pour Le Pen ou
Dieudonné et bien d’autres encore.
L’encre du journal était à peine
sèche que quelques événements
confirmaient ces propos
Tout d’abord, le fonctionnaire
palestinen, Shabaneh, chargé par
Abbas de combattre la corrup-
tion, a été licencié et s’est vengé
en se «confessant». Il a dénoncé
l’ampleur de la corruption au sein
du Fatah. Les fonctionnaires du
parti de Mahmoud Abbas auraient
notamment détourné 3,2 millions de
dollars, un don des Etats-Unis avant
les élections législatives palesti-
niennes de 2006 destiné à améliorer
l’image du Fatah et à accroître ses
chances d’être élu. Le Hamas avait
alors remporté la victoire.
Il s’agit en fait d’un secret de
polichinelle que tous les parlemen-
taires européens et les élus à Wash-
ington savaient depuis longtemps.
Ils faisaient semblant de ne pas
savoir pour ne pas froisser «la rue
arabe». La corruption condamne le
régime et c’est précisément ce que
nos politiciens ne veulent surtout
pas faire. La «rue arabe», vous
comprenez… Quant au silence
et l’occultation de la vérité, ils en
disent long sur les politiciens.
Nous en avions conclu que ce
n’est pas par hasard si le conflit
israélo-palestiniens a échoué
régulièrement chaque fois que les
Palestiniens avaient la possibilité
de faire la paix et s’ils ont inventé
des prétextes pour faire avorter le
processus.
Par ailleurs nous avons plusieurs
fois dénoncé les Juifs antisémites
qui ne sont Juifs que pour calom-
nier Israël et lui apporter du tort.
Or, un nouveau rapport de NGO
Monitor et de l’Institut pour les
stratégies sionistes, affirment que
Le Lien
21
16 ONG ont reçu un total de 31,5
millions de shekels, sous la forme
de financements européens entre
2006 et 2009. L’Europe claque les
impôts des contribuables pour deux
bonnes raison : l’argent arabe et la
«rue arabe». Mais attention ! Les
pauvres Arabes n’y sont pour rien,
ils n’en goûtent pas même l’odeur.
Les dictateurs qui les exploitent en
faisant d’Israël le bouc émissaire de
leur détresse gardent tout pour eux.
L’Europe le sait parfaitement, mais
la politique, vous comprenez…
Soit dit en passant, on peut donc
appeler légitimement ces calom-
niateurs d’Israël de «vendus» et
de»collabos»
L’Europe est profondément
antisémite, elle adore les Palesti-
niens parce qu’ils sont antisémites
comme elle. La plupart des institu-
tions du Quai d’Orsay installées
en Israël ont pour vocation non
de faire fructifier la collaboration
entre Israël et la France mais entre
la France et la «Palestine» et, par
conséquence, d’aider les Palesti-
niens à nuire contre Israël puisque
telle est leur raison d’être.
Les dirigeants israéliens espèrent
toujours séduire l’Europe pour la
faire changer sur Israël. Entreprise
absurde car l’antisémitisme euro-
péen n’est pas une «erreur» acci-
dentelle, mais au contraire l’un des
ressorts de sa civilisation : l’Europe
chrétienne est juive par ses racines
mais seule une petite minorité le
sait, s’en réjouit et sont fraternels.
Le reste essaye de se libérer de sa
dette spirituelle en calomniant leurs
prédécesseurs.
Nous l’avons dit maintes fois et
nous le répèterons sans cesse : les
Juifs doivent cesser courageuse-
ment, fermement, définitivement,
de vouloir se faire aimer par tous.
On aimerait bien pourtant et peut-
être un jour cela se fera-t-il. Mais
faute de mieux, il faut se faire
craindre de nos ennemis en répon-
dant coup pour coup et dénoncer
avec ironie les pailles dont ils nous
accusent en leur jetant au visage la
poutre qui les aveugle.
Non, ce n’est pas du tout facile
d’être juif : il est difficile de rester
de marbre face à l’entreprise de
calomnie et de dé-légitimation,
qu’elle vienne des non-Juifs
haineux ou des Juifs serviles qui
leur embrassent la main. Ce n’est
pas facile, certes, mais tellement
plus que d’être à leur côté et à leur
image.
fo
Culture Edition du 25 Février 2010 / 330
Le Lien
Edition du 20 Nov.2009 / 127 22

RAFFI KAIZER
Israël Chine Japon
De la randonnée dans le désert à l’œuvre d’art du Musée Guimet: l’exceptionnelle beauté des paysages
de déserts et de montagnes par l’un des plus grands artistes israéliens

les œuvres magistrales de l’art

Shoshana Saskia Cohen-Tanugi contemporain israélien.

de l’extrême orient. Sa recherche Raffi Kaizer au Musée

L’œuvre de Raffi Kaizer fait partie
des œuvres d’artistes contemporains
dont la confrontation avec les civili-
sations d’extrême-orient - ajoutée à
une connaissance profonde de l’art
italien de la Renaissance - fait jaillir
le mystère de la solitude et du voyage
dans les espaces libres et désertiques
d’Orient, sur l’épaisseur blanche
d’un papier.
Raffi Kaiser est né en 1931 et est
formé dès son jeune âge par la vie
en Israël. Il vit depuis 30 ans, entre
Europe, Chine, et Japon. Traversant
à pied les déserts et les montagnes,
il n’est armé que de ses cartons, ses
pinceaux, ses crayons et son encre.
Il forge pour Israël, un patrimoine
exceptionnel de paysages à partir des
techniques traditionnelles issues du
patrimoine japonais. Monochromes
sépias à la pointe carbone ou noir à
l’encre de Chine, le tracé est toujours
précis, laissant une large place à la
blancheur et à l’espace vide. Sa rela-
tion avec la modernité passe par la
concentration, le silence et la beauté.
Si le monde contemporain est de tout
son instinct dirigé vers l’avenir et
la rapidité, celui de Raffi Kaizer se
tourne vers l’éternité. Il appartient
déjà à l’élite de l’histoire de l’art.
Dans l’histoire de l’art moderne,
appartenir à l’élite implique toujours
une relation au pouvoir et un rapport
de confiance face aux galeries
basée uniquement sur le panorama,
le paysage, les cascades, les fontaines
vives, montagnes, brouillards et
neiges sur les volcans, rappelle par
la pureté du trait et de la ligne, les
œuvres antiques du Japon mais repen-
sées après l’apport vif d’un Jackson
Pollock.
L’américain Jackson Pollock pose sa
toile au sol et projette la couleur pour
atteindre le rythme d’une écriture
chevronnée, l’israélien Raffi Kaiser
répond par 30 mètres de dessins
défilant comme une méguila sur de
grands panneaux. La ligne d’une
montagne, prise entre l’immensité
vide du brouillard défile sur plus de
60 mètres, et devient un panorama du
Néguev. Avec ses pierres, ses arbres
secs et ses silences. Les œuvres de
Giacometti, dans ce tracé nerveux
des corps partagent cette force qui se
dégage des paysages de Raffi Kaiser.
Le conservateur en chef du Musée
d’art moderne de Kamakura,
Yamanashi Toshio écrit au sujet de
l’artiste israélien  : « En 1991 Raffi
Kaiser, poursuit sa quête en extrême
orient en parcourant à pied les
régions montagneuses du Japon…
Pendant ce voyage de près d’un
an, l’art de Raffi Kaiser connaît un
nouveau développement. Lorsqu’en
1993, j’ai pu voir à Kyoto, le résultat
de ce travail, je remarquais la part
encore plus importante prise par
les espaces blancs…telle qu’on la
retrouve dans la peinture chinoise
mais réinterprétée dans un langage
plastique qui avait atteint sa pleine
maturité et était empreint de profonde
originalité.» (1)
Guimet
L’exposition la plus remarquable
et qui internationalement fut saluée
comme le chef d’œuvre de l’art
contemporain, sur le thème de l’art
graphique de l’extrême orient, fut
l’exposition organisée en 1990 par le
Musée National des Arts Asiatiques
de Paris, le Musée Guimet. Comme
le cycle des nymphéas de Monet,
composé de 12 panneaux de deux
mètres de hauteur, Raffi Kaiser
compose un paysage qui se déroule
en une exceptionnelle méguila, sur
50 mètres de long où la pointe d’un
crayon révèle la ligne des monts
Huangshan, le paysage de Chine dans
le silence et le brouillard, dans la
lumière blanche et le vide. Le conser-
vateur du Musée Guimet, Jacques
Giès garde un souvenir extraordi-
naire de l’artiste israélien, qu’il salut
comme un des artistes comparables
aux peintres et poètes de l’Ancien
Empire :
« Le musée Guimet dont la vocation
est de transmettre la connaissance
des arts d’Asie a dérogé, à cette occa-
sion, au principe qui exclut la présen-
tation d’œuvres d’artistes vivants, en
raison du caractère exceptionnel de
cette œuvre. Car le Huangshan vu par
le peintre Kaiser n’est pas un simple
reflet de la peinture chinoise.» (3)
En 89, la critique d’art Danièle de
Temmerman publie «  Qu’il dessine
des montagnes, des cascades ou des
grands espaces, Kaiser recherche
l’essentiel, il nous donne à lire son
éblouissement devant le spectacle
retraite et d’approfondissement.. Je
n’ai rien d’un mystique, je voulais
être seul et réfléchir. J’ai commencé
à dessiner ce que je voyais. Progres-
sivement, je n’étais plus un visiteur
mais une parcelle. De retour à
l’atelier, je continuais de dessiner de
vastes paysages. Une étape à travers
le désert prit la forme d’un rouleau
de 10 mètres… Spontanément j’ai
retrouvé la ligne de la tradition
chinoise. Ma conception de l’espace
s’identifie à celle de la tradition
chinoise, lignes, taches, silences,
espaces vides. Pour avoir mis mes
pas dans ceux des maîtres chinois, je
partis en Chine. »
En souhaitant une prochaine exposi-
tion de ses œuvres au Musée d’Israel
ou à celui de Tel Aviv, ses dessins
peuvent être découverts à la Gordon
galerie Tel Aviv
Biographie
Né à Jérusalem en 1931, Raffi
Kaizer a étudié l’art à l’école israé-
lienne de Tel Aviv, Fine Art School,
puis à Paris à l’Ecole des Beaux Arts
et enfin à l’Accademia di Belle Arti
de Florence.
De 66 à 67 il vit en Italie et produit
une œuvre influencée par les pein-
tres de Toscanes, de la Renaissance,
Oui, je m’abonne au Lien
en partenariat avec Israël-Actualités
Ucello, Piero de la Francesca, Simone
Martini, Leonardo…
Dès 67 le Musée d’Art Moderne de
la Ville de Paris lui attribue le prix du
« Meilleur artiste étranger.»
A partir de cette date, il présente
les paysages d’Israël dans les exposi-
tions internationales : en 68, à Brux-
elles, en 69 au Musée Saginawa dans
le Michigan, en 70 à la biennale de
Bradford, en 75 au Musée Juif de New
York, en 77 au Grand Palais, à Paris
et dans les musées internationaux, au
Canada ( Ottawa 1978 ) au Festival
d’art Israélien de Berlin en 79, ses
oeuvres sont présentées à l’exposition
internationale de Bâle en Suisse, dans
les expositions de groupe, de Stutt-
gart, ( 1988) en Chine, à Cologne, au
Japon ( 2000, Tsumari Art Triennial,
Nujgata) …
(1) Rouleaux – Jacoby  / Kaiser -
Editions du Regard – 1985
(2) Raffi Kaiser – Paysages des
origines - Catalogue de l’Exposition
du Musée de Cologne – Romisch
Germanisches Museum - 1999 2000
–p
(3) Jacques Gies – Catalogue du
Musée National Guimet Collection
des Arts d’Extrême Orient – 1990

marchandes. L’art occidental tente
à penser produit comme remplace-
ment de la notion d’œuvre et la
politique culturelle occidentale
implique une relation à l’art qui
suggère de diffuser l’œuvre achetée
par l’état, comme un produit culturel,
c’est à dire la manifestation d’une
image publique et représentative du
collectif. Les grands chantiers d’art
représentent l’état. Les grandes
œuvres représentent une partie ou
l’histoire du peuple. C’est un devoir
de l’état de conserver les meilleurs
productions de ses élites artistiques,
de proposer aux générations à venir
un patrimoine. Tandis que le monde
contemporain est tourné vers le futur
et qu’une partie de l’art contempo-
rain cherche un des reflets de ce futur
à travers l’utilisation des nouveaux
matériaux, silicone, plexiglas où
électronique, d’autres artistes mani-
festent un langage artistique ayant
trait à l’immobilité, à la traduction
Ce sont ses œuvres crées à partir
de ses marches à travers le désert
du Néguev qui ont été choisies
par l’avocat de l’écrivain dissident
soviétique Kouznetzov et auteur
de l’ouvrage consacré à l’affaire
Chtcharansky en 78, Daniel Jacoby,
pour illustrer ses carnets de poèmes
courts de 1985.
«  Rocher sentinelle, que guettes-
tu  ?» accompagne un dessin sépia
du monde.  » Tels que se présentent
les œuvres de Kaiser au crayon,
que cela soit le désert du Negev, le
Sinai, la Chine où le Japon, il œuvre
d’une manière exceptionnelle a faire
comprendre le temps, le silence,
la force du monde intérieur de
l’homme, la puissance et la fluidité
d’un paysage dont la moindre nuance
module l’émotion.
Le travail de Raffi Kaiser est
&
Le Lien «courriel»
Tiré à part du seul cahier “Le Lien”
Gratuit pour les abonnés à jour du Lien «papier»
 10 € pour 6 mois
 15 € à l’année !
France, Europe, monde
 24 € pour 12 numéros, toutes destinations sauf Israël.
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B.P. N°1 Les Issambres cedex 83381.
Israel
 120 nis pour 12 numéros, Israël.
 240 nis pour 24 numéros, Israël.
chèques payés en shekel à l’ordre de
Hakesher P.O.B. 1922 Netanya - 42118 – Israël.

esthétique d’une conception morale exceptionnel de passage entre pierres impressionnant :

du monde.
L’artiste, Raffi Kaizer, est de ceux-
là. Sa quête est spirituelle, sa concen-
tration s’éloigne de toute frivolité et
de toute mode. Ses oeuvres reflètent
une expérience artistique nourrie aux
plus grands mouvements spirituels
et la roche du sud d’Israel.(2)
Durer, Leonardo, Michel Ange,
Giacometti, accordaient une telle
importance au dessin que certains
étaient cachés voir brûlés pour ne pas
être connu du public.
Les monochromes de Kaiser sont
« Voici quelques années, la néces-
sité de faire le point s’imposa à moi.
Un besoin violent de solitude. Il me
fallait changer d’univers, me couper
de tout et de tous, retrouver le silence.
Le désert d’Israël que j’aimais tant
m’apparut comme un lieu idéal de
MERCI DE VOTRE FIDELITE
Vos coordonnées :
Nom, prénom _________________________________________
Adresse ______________________________________________
CP, Ville ______________________________________________
E-mail (recommandé !) _____________________________________

tribune libre
Kouchner, le petit Daladier
Dans la récente interview
accordée à France Dimanche, le
ministre des Affaires étrangères
français Bernard Kouchner dévoile
la profondeur de ses ignorances
sur la politique proche orientale.
Bien entendu, la première ques-
tion concerne l’élimination du
chef terroriste du Hamas à Dubaï.
La condamnation de Kouchner est
« sans nuance ». Il faudrait peut être
lui expliquer que les agents qui ont
nettoyé la planète de la présence
malfaisante d’un tueur arabe ne
pouvaient pas utiliser de passeports
israéliens. En conséquence, s’il
s’agit bien de valeureux combat-
tants du Mossad, il est naturel
de voir apparaître des passeports
européens. C’est d’ailleurs loin
d’être un compliment pour l’Union
Européenne que ses ressortissants
soient considérés comme touristes
privilégies et bienvenus dans cette
parcelle du golfe persique. Quoi
qu’il en soit de l’identité réelle des
agents du commando impliques
dans cette opération de salubrité
publique, qu’ils soient bénis.
Kouchner est opposé aux « exécu-
tions ciblées ». Il doit certainement
préférer les dommages collatéraux
que les forces alliées en Afghani-
stan ont infligés à la population
civile. Quelques dizaines d’afghans
tués par inadvertance lors de la
dernière action militaire de l’Otan
ne nuisent pas au sommeil du loca-
taire provisoire ( le plus provisoire
possible) du Quai d’Orsay mais la
liquidation d’un assassin du Hamas
, voila de quoi alimenter sa phobie
anti-israélienne.
Des problèmes diplomatiques
Visiblement, Monsieur Kouchner
a des problèmes diplomatiques
ardus qui doivent être résolus. Il
pourrait effectivement s’arrêter sur
les dangers du nucléaire iranien
et les déclarations effarantes du
dirigeant iranien, ses menaces
contre la paix dans le monde, son
soutien au terrorisme international
et sa politique liberticide. Il pour-
rait également rappeler le désastre
humanitaire à Haïti qui avec une
partie des subventions accordées
aux parasites corrompus «  pales-
tiniens  » résoudrait ses problèmes
économiques pour basculer dans le
luxe. Kouchner aurait pu insister
sur les exécutions des chrétiens en
Irak et en Egypte.
On aurait pu penser que M.
Kouchner se préoccuperait de la
stabilité du Pakistan ou du conflit
entre les rebelles yéménites et
l’Arabie Saoudite. Il pourrait
également s’étaler sur son échec à
stopper les massacres ethniques et
religieux au Darfour. Que nenni !
Le problème urgent de Kouchner
est la création «  vite  » d’un Etat
palestinien. Peu importe que la
question des frontières ne soit
pas résolue et qu’il n’y ait pas eu
de négociations avec l’Etat Juif.
Peu importe que les «  palesti-
niens  » n’aient pas reconnu les
droits du peuple d’Israël sur sa
Terre. Kouchner leur propose de
déclarer leur Etat et leur garantit
une reconnaissance internationale
immédiate. La France s’enorgueillit
d’ailleurs de former des «  polic-
iers palestiniens  » que les forces
de sécurité israéliennes seront
amenées à combattre dans un futur
tres proche !
Un califat arabe à Paris
Demander à M. Kouchner quand
les «  palestiniens  » avaient eu
un pays indépendant, quand fut
formulée l’exigence spécifique
d’un état arabe supplémentaire
serait exagéré. Finalement le terror-
isme intellectuel de la gauche juive
semble avoir effectué un lavage
de cerveaux dangereux pour notre
avenir. L’existence d’un peuple
« palestinien », la création d’un état
« palestinien » semble porter en soi
les germes de la solution et de la
félicité mondiale.
Comme s’il fallait fermer les yeux
sur le danger mortel que ferait peser
sur Israël, la création d’un état arabe
terroriste supplémentaire, comme si
il était naturel de s’amputer volon-
tairement d’une partie de son terri-
L’information en provenance d’Israël 23
President du Bloc National des Juifs Francophones
toire national, comme si le fait de
recevoir de l’argent étranger pour
agir contre son propre gouverne-
ment etait un acte légitime. Comme
si paix et palestinien n’étaient pas
antinomiques ! Comme si la légiti-
mité d’un état palestinien  » sur la
Terre d’Israël était plus justifiée
que celle d’un califat arabe sur les
terres de l’est parisien dont les fron-
tières ne seraient pas définitivement
fixées vers Marseille dans le Sud et
vers Lille dans le Nord !
Mais enfin estime M. Kouchner,
une fois cédées aux terroristes
arabes les terres qui pour le
moment assurent notre péren-
nité nationale et notre sécurité,
Israël retrouverait «  ses valeurs  »
auxquelles le ministre du Quai
d’ Orsay est attaché. Je suppose que
ce sont les valeurs d’un ghetto, d’un
Juif assisté et assiégé, les valeurs
qui déclencheraient la pitié et la
commisération du monde qui aime
les Juifs victimes mais ne se fait pas
à l’image du Hébreu combattant.
Mais en attendant, M. Kouchner
admire le courage de Mahmoud
Abbas et ses valeurs. Ce sont les
valeurs d’un négationniste, d’un
terrorisme aveugle et criminel,
d’une corruption effrénée et du
vol de l’argent international, d’un
islam lancé à la conquête du monde.
Pourim
L’histoire se répète toujours pour
Jacques KUPFER
ceux qui ne savent pas en tirer les
leçons. Le Quai d’Orsay tradi-
tionnellement arabophone et anti
israélien, a rarement atteint dans
ce domaine les sommets auxquels
l’a transporté Bernard Kouchner.
Le Quai d’Orsay a rarement eu un
ministre aussi proche de Daladier
que celui qui le dirige actuellement.
Soyons juste, il y a une différence
fondamentale. Les ignobles accords
de Munich que Daladier avait signé
ne lui apparaissaient pas comme
porteurs de paix. Il était donc moins
stupide que celui qui pense encore
que les accords d’Oslo sont portés
sur les ailes d’une blanche colombe.
M. Kouchner a un grave prob-
lème. Celui de son ignorance et
incompréhension des problèmes
réels du Moyen Orient ou celui
provenant du fait de sa lointaine
ascendance juive.
Avant de décider, qu’il relise
l’histoire de Pourim. Le sort joue
parfois des tours.
Le gouvernement français a offi-
ciellement récusé les propositions
de Kouchner. Vivement le prochain
remaniement ministériel en France
et le renvoi de son actuel ministre
des affaires étrangères. Et puis-
sent tous les Aman modernes être
éliminés !
 L’information en provenance d’Israël
international Edition du 25 Février 2010 / 127
24

Le trafic aérien vers Paris perturbé

En raison d’une grève des aiguilleurs du ciel des aéroports de Paris,
50% des vols pour Orly et 20% des vols en direction de Roissy
seront annulés mardi. D’après la Cour française des Comptes, la
Direction des Services de Navigation Aérienne (SDNA) emploie
8270 agents, dont 4135 aiguilleurs. Ils travailleraient moins de
cent jours effectifs par an pour un salaire élevé, mais les horaires
restent très astreignants.
Imagination débordante
Le ministre des Affaires étrangères, Avigdor Liebermann, a
donné une conférence de presse à l’issue de sa rencontre à
Bruxelles avec des parlementaires européens. Il a rejeté en
bloc les allégations des journalistes, à propos de l’élimination
d’un criminel du Hamas à Dubaï: « Vous avez vu trop de
films de James Bond ».

Les Américains aiment-ils Israël ?

En dépit des tensions et de certaines
divergences qui sont apparues cette
année entre Israël et les Etats-Unis,
depuis l’avènement d’Obama au
pouvoir, la population américaine
semble toujours manifester une
certaine sympathie pour l’Etat juif.
C’est en tout cas ce qui ressort du
sondage annuel de l’Institut Gallup
qui indique qu’Israël se trouve en
cinquième position dans le classe-
ment de l’amitié que les Américains
accordent aux Etats du monde avec
un soutien de 67 % de la population.
Le Canada, pays voisin des USA, est
le pays le plus apprécié par les Améri-
cains avec un pourcentage de 90 %.
Après Israël, l’Inde est classée en
6e position, avec 66 % de suffrages,

Pour ceux qui veulent

avant la France, qui se trouve à la
7e place avec 63 %. Puis arrivent
l’Egypte (58 %), le Mexique (49 %)
et la Russie, classée 10e avec 47 %.

«vivre» Tel Aviv Après le Canada, la Grande

Bretagne arrive en seconde posi-
tion, avec 87 % de soutien, puis à la
troisième place l’Allemagne, avec 80
%, et le Japon avec 77 %. Au total,
l’Institut a demandé aux personnes
interrogées de classer leur sympathie
pour vingt Etats.
Comme on pouvait s’en douter,
l’Iran est le pays le moins aimé aux
USA avec un pourcentage de soutien
équivalant à 10 %. Il est précédé de
l’Autorité palestinienne qui obtient
20 %.
En 2005, l’AP avait obtenu le
soutien de 27 % des sondés, mais
cette sympathie s’est sérieusement
estompée en 2006, avec un taux de
11 % seulement, lorsque le Hamas
a gagné les élections et a pris le
contrôle de la bande de Gaza.
La Chine a un statut particulier
aux yeux du public américain: 42
% considèrent qu’elle joue un rôle
positif alors que 52 % estiment que
son influence est négative en raison
des tensions entre les deux pays. La
dernière en date est toute récente: il
s’agit de la polémique sur la visite du
Dalaï lama aux Etats-Unis, où il a été
reçu assez discrètement par le prési-
dent Obama.
Certains pays sont probléma-
tiques comme par exemple l’Arabie
Saoudite, qui n’obtient que 35 % de
soutien, Cuba, appréciée par seule-
ment 29 % de la population améri-
caine, le Pakistan et l’Irak, avec
23 % chacun, le Yémen (21 %) et
l’Afghanistan (18 %).
Les Américains interrogés
ont répondu en fonction de leur
appartenance politique. On constate
ainsi qu’Israël est le seul pays soutenu
davantage par les Républicains que
par les Démocrates (80 % contre 53
%). Ces derniers préfèrent la France,
la Russie, Cuba, la Corée du Nord,
l’AP et le Yémen.
Dans ce sondage, il existe aussi des
nuances dans les sympathies expri-
mées. La plupart des Américains, par
exemple, aiment Israël « modérément
» alors qu’ils sont très enthousiastes
lorsqu’il s’agit du Canada. En ce qui
concerne l’Autorité palestinienne,
seules 3 % des personnes interrogées
lui accordent un classement très
favorable et pour l’Iran, elles ne sont
que 1 %.
Claire Dana-Picard

Le Caire: tentative d’attentat

Dizengoff Center est le cœur contre une synagogue
palpitant de Tel-Aviv. Ce centre Un grave incident s’est produit
dimanche matin au Caire. Selon
commercial moderne et spacieux des sources sécuritaires locales, un
inconnu aurait lancé une bombe
est un reflet fidèle de la ville, vous artisanale sur la grande synagogue
Shaarei Shamaïm, dans le centre-
y sentirez les vibrations et le rythme ville. Il s’agit en fait d’une valise
de Tel-Aviv. Dizengoff Center
piégée qui n’a pas atteint le bâtiment
et a explosé sur le trottoir, provo-
est le lieu de vie idéal pour quant un petit incendie qui a tout de
suite été maîtrisé, ne causant que des
Tel-Aviv. dommages mineurs. Personne n’a
été blessé. La police s’est lancée à la
recherche de l’individu qui a commis
cet acte.
Ce lieu de cultes, qui a une valeur
historique, est le seul qui soit encore
fréquenté et même si aucun office n’a
lieu en semaine, il est souvent visité
par des Juifs de passage. D’après
les informations communiquées par
les autorités égyptiennes, la charge
a été jetée par un homme qui était
descendu à l’hôtel Panorama, en
face de la synagogue. Alors qu’il se
trouvait dans le lobby, il est ressorti
pour lancer sa valise avant de prendre
la fuite. briquet et des vêtements appartenant de fidèles qui sont pour la plupart
D’après la police, la valise conte-
Le point Vital de Tel–Aviv nait quatre bidons d’essence reliés à
au suspect. assez âgés. Lorsqu’ils se rendent à la
une bouteille en verre contenant de La communauté juive d’Egypte, qui synagogue, ils sont protégés par un
l’acide. Les débris de verre devaient comptait dans le passé des dizaines service d’ordre important pour éviter
causer des dégâts importants. Il y de milliers d’âmes, n’est constituée un attentat.
avait également des allumettes et un aujourd’hui que de quelques dizaines Claire Dana-Picard

international
Israël/Onu : opposition sur patrimoine.
Israël intègre le Tombeau de Rachel à Béthléhem ainsi que le
Caveau des Patriarche d’Hébron sur la liste de son patrimoine
national. L’émissaire spécial de l’Onu au Proche-Orient exprime
son « profond souci » face à cette initiative, estimant ces lieux «
en territoire palestinien ». Il a ajouté que ces lieux «revêtent une
importance historique non seulement pour le judaïsme mais aussi
pour l’islam et la chrétienté ».
La Syrie redevient
« fréquentable »
Quelques jours à peine après
les commémorations au Liban de
l’assassinat de l’ancien Premier
ministre, Rafik Al-Hariri, la Syrie,
pourtant désignée du doigt comme
probable commanditaire de l’attentat,
et alliée de l’Iran, monte encore d’un
cran dans sa « respectabilité » au sein
de la communauté internationale.
Le Premier ministre français Fran-
çois Fillon a effectué une visite offici-
elle à Damas, où il a rencontré notam-
ment le Président Bachar El-Assad et
son homologue syrien Naji Al-Otri.
Il s’agit de la première visite d’un
Premier ministre français en Syrie
depuis les années 1970 !
Lors de sa conférence de presse,
François Fillon a demandé à la Syrie
« de déployer tous ses efforts en
faveur d’une paix au Proche-Orient »
: « La France a choisi la transparence
et la vérité en reprenant le dialogue
avec la Syrie, et veut renforcer ses
liens avec elle, car nous estimons
que ce pays joue un rôle important
dans le processus de paix dans cette
région », a-t-il déclaré. Par ailleurs,
il a insisté sur la « place centrale »
de la Syrie dans le cadre du dossier
iranien, et a demandé à Damas «
d’aider l’Occident dans sa recherche
d’une solution à la crise du nucléaire
». (!) Il a rappelé devant ses hôtes «
l’inquiétude de la France suite au
dernier Rapport de l’Agence Interna-
tionale à l’Energie Atomique ».
Intervenant après lui, le Premier
ministre syrien a prévenu « que
si Israël provoquait une nouvelle
guerre, cela entraînerait un désastre
non seulement pour toute la région,
mais pour le monde entier ».
L’information en provenance d’Israël
Edition du 25 Février 2010 / 127
25
Arrestation de cadres de l’armée turque
Quatre généraux, dont les anciens chefs de la Marine et de
l’armée de l’air turques, ainsi que dix colonels suspectés de
comploter contre Erdogan ont été arrêtés.
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, e , un lecteu ts
bat s iv jeunes x enfan
r
Al-Atari a attribué l’instabilité de
la région « à l’occupation israéli-
es dé n l
enne, à l’agressivité israélienne, à la
fé re nces, d ivres… U des t au
in s lisen
discrimination pratiquée par Israël
s co n s d e l e c o
envers les Palestiniens, au blocus de
De ignature L nteur
es co
Gaza et à la poursuite de la politique
d’implantations en Judée-Samarie des s D Rabbanim, Journalistes,
»…. ! « Nous voulons la paix », a
ment des
Assistez au lance -Vous » Hommes politiques
déclaré Al-Otri à François Fillon, «
mais pour cela il faut être deux »…
« Grands Rendezmon et Leur point commun…..
Répondant sur le volet iranien,
De Richard Dar o
Al-Otri, a assuré son homologue
français « que l’Iran, allié de la leur livre
Syrie, développait l’énergie nucléaire
Stephane C a lv
sur l’actualité
dans un but pacifique, et que rien ne
Regard pertinent ux invités…
justifiait les craintes ressenties par la
communauté internationale à ce sujet
autour de nombre
». « Nous pensons que c’est un droit
pour les peuples d’avoir l’énergie
nucléaire à des fins civiles », a-t-il
ajouté, avant de viser directement
Israël : « Les armes nucléaires israé-
liennes sont une réelle menace contre
la paix mondiale, et nous espérons
toujours que la communauté interna-
tionale appliquera les mêmes critères
à tout le monde » accusant implicite-
ment les chancelleries occidentales de
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en Syrie, suite à la reprise des rela-
tions diplomatiques entre les deux
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Shraga Blum
 L’information en provenance d’Israël 26
POLITIQUE Edition du 25 Février 2010 / 127

Conseil des ministres à Tel Haï

82% soutiennent la décision de Netanyahou Le gouvernement a tenu sa réunion hebdomadaire à Tel Haï,
Selon un sondage publié sur le site du grand quotidien israé- en Haute Galilée, pour marquer l’anniversaire de la mort
lien, Yédioth Ha’haronoth, 82% du public approuve la décision de Yossef Trumpeldor, grande figure du sionisme moderne,
de Netanyahou d’inclure le tombeau des Patriarches, des pères pionnier et combattant. Ce héros, d’origine russe, est tombé
fondateurs du peuple d’Israël, situé dans la ville de Hébron, le 11 Adar 1920, à l’âge de 40 ans, dans les combats qui ont
berceau de la royauté, dans la liste des sites du patrimoine israé- eu lieu sur le site devenu légendaire. A cette occasion, les
lien. ministres réunis ont décidé qu’un certain nombre de lieux
historiques entreraient dans le patrimoine d’Israël.

Abbas prêt à reprendre Des congressistes

les pourparlers ?
Officiellement, les pourparlers
entre le gouvernement israélien
et l’Autorité palestinienne sont
suspendus depuis plus d’un an et l’on
sait que les Américains déploient
de grands efforts pour que les deux
camps reprennent leurs discussions.
Ces derniers temps, le Premier
ministre Netanyahou a laissé entendre
que les négociations pourraient être
relancées prochainement.
A présent, c’est au tour de Mahmoud
Abbas d’annoncer qu’il donnerait
son accord aux États-Unis pour que
les contacts soient renouvelés dès la
semaine prochaine.
Abbas a fait part de ses nouvelles
intentions lors d’une rencontre, il y
a quelques jours, avec le ministre
autrichien des Affaires étrangères
Michael Spindelegger, en visite dans
la région, tout en précisant qu’il
s’agirait d’un dialogue indirect qui se
ferait par l’entremise des Américains.
En outre, Abbas s’est entretenu
jeudi avec David Hill, adjoint de
l’émissaire américain au Proche-
Orient George Mitchell. Hill a
alors clarifié les positions des USA
en présentant un calendrier précis
prévoyant notamment le passage de
pourparlers indirects à un dialogue
direct.
Si ces conversations reprennent
réellement, elles se dérouleront soit
en Israël soit à Washington. Il ne faut
pas oublier, dans ce contexte, que la
question est déjà débattue depuis un
certain temps aux Etats-Unis où se
sont rendus la semaine dernière les
membres de l’équipe de négociateurs
israéliens, composée notamment de
l’avocat Itshak Molkho et du général
de brigade Mike Herzog « afin
d’exposer les positions d’Israël sur
les conditions permettant la réouver-
ture de pourparlers ».
Dans ce contexte, il convient
de rappeler que le ministre de la
Défense Ehoud Barak doit se rendre
la semaine prochaine à Washington
pour une série de rencontres avec les
membres de l’administration améri-
caine. Barak s’entretiendra notam-
Prix par personne en chambre double, Supplement chambre individuelle 190Sh - Supplement reservation d'une nuit fin de semaine: 80Sh par personne.
ment avec son homologue Robert
Gates, avec le Conseiller à la Sécu-
rité nationale James Jones et avec le
chef d’état-major des forces armées
américaines Michael Mullen qui était
en Israël il y a quelques jours. A New
York, le ministre israélien aura une
3 s
28 Février 10
310sh 230sh
TVA inclus
entrevue avec le secrétaire général de
l’Onu Ban Ki-moon pour débattre du
rapport Goldstone. Il donnera égale-
ment une conférence à l’Institut du
Proche-Orient de Washington.
Claire Dana-Picard
américains critiquent
Dany Ayalon
La nouvelle manière de pratiquer
la politique étrangère, telle qu’initiée
par Avigdor Lieberman et son adjoint
Dany Ayalon, a parfois du mal à
passer, tant elle rompt avec les anci-
ennes habitudes feutrées et le profil
bas adoptés depuis des décennies
par la diplomatie israélienne. Tant
dans leurs décisions que dans leur
manière de s’exprimer, les deux prin-
cipaux responsables de la diplomatie
israélienne ont décidé de bousculer
les habitudes, surprenant parfois les
personnalités ou les diplomates avec
lesquelles ils ont affaire.
Lieberman et Ayalon ont en fait
pris la décision d’appliquer le prin-
cipe suivant : « Pour qu’Israël soit
respecté sur la scène internationale, il
faut qu’il commence par se respecter
lui-même ». « Catastrophe pour
l’image d’Israël » pour les uns, «
retour salutaire de l’honneur juif si
souvent piétiné » pour d’autres.
En vertu de ce principe, Lieberman
et Ayalon ont eu récemment des
réactions marquées qui ont été très
critiquées, notamment dans les
médias israéliens. Dernière en date,
avec l’arrivée en Israël mercredi
d’une délégation de cinq membres
démocrates du Congrès américain,
que le vice-ministre des Affaires
Etrangères Dany Ayalon aurait
critiqués et refusé de rencontrer.
Ces députés américains sont en fait
venus dans le cadre d’un groupe
organisé par le lobby juif américain
de gauche « J-Street », qui se singu-
larise aux Etats-Unis par son soutien
aux thèses de « Shalom Akhs’hav
», et qui n’hésite pas à émettre des
critiques publiques envers la poli-
tique du gouvernement Netanyahou.
L’attitude de « J-Street » envers
l’administration israélienne actuelle
est telle que l’ambassadeur d’Israël
aux Etats-Unis, Michaël Oren, avait
refusé d’être présent à son Congrès
annuel il y a quelques mois de cela.
Convoquant une conférence de
presse inopinée, les délégués améri-
cains se sont dits « surpris de ce qu’il
sont lu dans les journaux quant à
l’attitude du ministère des Affaires
Etrangères à leur égard ». « Nous
avons été bien reçus partout par
ailleurs », confie l’un des membres,
« mais nous avons le sentiment
qu’on nous a empêchés de rencon-
trer certains responsables du Bureau
du Premier ministre ainsi que des
responsables du Ministère des
Affaires Etrangères ». William Dela-
hunt (D-Massasuchetts) affirmait
même « que Dany Ayalon mettait en
doute le soutien de cette délégation
à Israël ». « Il s’agit d’une attitude
incorrecte envers des représentants
de l’allié le plus important d’Israël
dans le monde », rajoutait Delahunt,
« et nous exigeons des explications à
ce sujet, notamment pour la manière
dont seront reçues les prochaines
délégations américaines en Israël.
(…) Notre soutien traditionnel envers
Israël au Congrès risque d’être
ébranlé du fait de ce genre d’attitude
envers nous ». Il a conclu en établis-
sant un lien entre l’attitude de Dany
Ayalon envers la délégation et celle
qu’il avait eue envers l’Ambassadeur
turc le mois dernier !
Jeremy Ben-Ami, Président de
« J-Street », qui participait aussi à
la conférence de presse, s’est dit «
surpris et interloqué de l’attitude
négative du vice-ministre, alors
que les relations entre le Lobby et
l’ambassadeur d’Israël à Washington
se sont améliorées depuis lors ». Il a
dit « espérer que l’attitude d’Ayalon
ne reflète que son opinion personnelle
et non la politique officielle d’Israël
».
En réponse, les services du vice-
ministre des Affaires Etrangères ont
publié le communiqué suivant : « Le
vice-ministre des Affaires Etrangères
sera toujours très heureux de rencon-
trer toute délégation de représent-
ants officiels américains, mais de
manière directe et sans avoir besoin
d’intermédiaires. Il se dit troublé par
le fait que l’on veuille imposer de
l’extérieur quelles sont les personnes
qui doivent être présentes aux
rencontres entre officiels israéliens et
représentants de l’étranger » (faisant
allusion aux membres de « J-Street
».)
Shraga Blum
 L’information en provenance d’Israël 27
POLITIQUE Edition du 25 Février 2010 / 127

Cabel attaque ses collègues de parti
Eitan Cabel (Avoda) était présent à la manifestation de gauche
de Tel-Aviv contre Binyamin Netanyahou et Ehoud Barak. Il a
déclaré “que ses collègues de parti n’avient même plus la pudeur
de mettre des masques et qu’ils se montrent ouvertement comme
étant des drogués et des narcomanes du pouvoir en restant au sein
de la coalition de Netanyahou”..
Peu de succès pour une manifestation de gauche
Quelques centaines de personnes à peine se sont rendues
samedi soir sur l’Esplanade de la Cinémathèque de Tel-
Aviv pour la manifestation intitulée “Le Carnaval masqué
de Bibi et Barak”. Les manifestants, dont beaucoup portent
des masques du Premier ministre et de celui de la Défense,
scandent notamment des slogans en faveur du “gel total de la
contruction juive en Judée-Samarie.”

Netanyahou fidèle au
souvenir de Zeevi

La Conférence des présidents, ministre a déclaré dans son discours

comme d’autres forums, donnent la
possibilité aux hommes politiques
d’exprimer leurs opinions dans des
domaines divers et de faire passer
un certain message à la population
d’Israël.
C’est dans ce cadre que mercredi
soir, le Premier ministre a su montrer
son attachement à la mémoire du
fondateur du parti de droite Moledet,
l’ancien ministre Rehavam Zeevi
(Gandhi) z’l, assassiné il y a huit
ans à l’hôtel Hyatt de Jérusalem où
se tient actuellement la Conférence.
Des terroristes attendaient Zeevi dans
les couloirs de l’hôtel et ont tiré sur
lui à bout portant au moment où il
regagnait sa chambre. Un peu plus
tard, les assassins, Ahmed Saadat
et Hamdi Quran, ont été arrêtés et
purgent aujourd’hui une longue peine
de prison.
Dans l’allocution qu’il a prononcée,
Netanyahou a pris un engagement
formel, affirmant que « tant qu’il
serait Premier ministre, les meurtriers
de Zeevi ne sortiraient pas de prison
». Il faut rappeler que le Hamas
réclame la libération des deux terror-
istes, dans le cadre de la transaction
de l’affaire Shalit.
Abordant un autre sujet, le Premier
que « Jérusalem était la capitale
d’Israël et resterait unifiée ». Et
d’ajouter: « Cela fait 3 000 ans
qu’elle est notre capitale et elle ne
l’a jamais été pour un autre peuple.
Le sionisme fondateur a reconstruit
Jérusalem ainsi que tout notre nouvel
Etat. La nostalgie pour Jérusalem
a provoqué des vagues d’Alya du
Yémen, du Maroc, de Russie, de
Pologne et d’Ethiopie ».
Evoquant ensuite la « coexistence
entre Juifs et Arabes dans la ville », il
a admis que « tout n’était pas rose »
mais il a estimé qu’il fallait renforcer
les liens entre les deux populations en
s’occupant notamment d’améliorer
les infrastructures dans les quartiers
arabes de la partie Est de la capitale.
Un peu plus tôt, lors d’une autre
intervention, Netanyahou a adressé un
nouvel appel à la communauté inter-
nationale, lui demandant d’imposer
des sanctions sévères à l’Iran, dans le
domaine de l’énergie. Quant au « gel
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niens, le Premier ministre a affirmé
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ne seront pas diffusés ». Tous les soirs
à partir de 23 heures, les spectateurs
de la 1e chaîne de télévision (Channel
1) voient leur écran s’obscurcir. La
crise qui touche le service public
de radiodiffusion et de télévision
couvait depuis longtemps: effectifs
pléthoriques, vétusté du matériel,
ingérences politiques, concurrence
des chaînes commerciales, etc.; tous
les ingrédients sont réunis pour un
conflit social et une crise financière
sans précédent.
Pour remettre de l’ordre dans
l’office public de radiodiffusion
(Israel Broadcasting Authority ou
IBA), un traitement de vigueur
s’impose. L’année dernière, le
Premier ministre Benyamin Netan-
yahou avait demandé au ministre
de la Diaspora et de l’Information,
Youli Edelstein, de prendre en
charge l’IBA. La première tâche de
Youli Edelstein fut de nommer un
nouveau patron à l’Office. Il croyait
avoir trouvé l’homme de la situation
en Amnon Dick, qui avait prouvé
ses qualités de gestionnaire à la
compagnie des téléphones Bezek.
Mal lui en a pris: Benyamin Netan-
yahou a refusé la nomination de Dick,
considéré comme proche du parti
centriste Kadima, le rival du Likoud.
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sa démission vendredi dernier.
Entre-temps, l’IBA accumule les
pertes: on parle de 100 millions de
shekels (20 millions d’euros), mais
les chiffres officiels ne sont pas
publiés. L’office gère deux chaînes
publiques de télévision (1 et 33) et
huit stations de radio. Si les radios
sont financées par la publicité, la
télévision doit se contenter de ses
fonds propres, soit essentiellement
une redevance de 390 shekels par
foyer en 2010 (75 euros). Au total, le
budget annuel d’IBA se monte de 850
millions de shekels, mais les salaires
absorbent 55% des dépenses totales;
il reste peu d’argent pour financer les
créations originales et pour s’équiper
en matériel moderne.
Aujourd’hui, les 1.900 salariés de
l’office savent que seule une réforme
de grande ampleur pourra sauver
le service public. Autrement dit,
le dégraissage de personnel devra
concerner 700 salariés dans les trois
années à venir. Face à la valse des
dirigeants et à l’absence de consulta-
tions sociales, les techniciens de la
radio et de la télévision ont déclenché
une grève qui paralyse le bon déroule-
ment des émissions. L’Office est donc
à la croisée des chemins: les semaines
qui viennent décideront de son avenir,
c’est-à-dire de sa résurrection ou de
sa disparition.
Jacques Bendelac
Israël et les Etats-Unis sont parvenus à un accord sur la propriété intel-
lectuelle des produits pharmaceutiques.
Après trois ans de négociations, Israël et les États-Unis sont parvenus à un
accord sur la propriété intellectuelle des produits pharmaceutiques. La dernière
décennie a été caractérisée par d’âpres disputes entre les compagnies pharmaceu-
tiques israéliennes, notamment Teva, et les sociétés pharmaceutiques US.
La conservation du patrimoine
national
Sauver le patrimoine historique,
voilà une intention louable. Sauf
que la rénovation coûte souvent cher
au contribuable et que les gaspill-
ages sont fréquents. Le Conseil des
Ministres vient pourtant de lancer un
vaste programme de conservation du
Patrimoine culturel du pays. Et c’est
à Tel Haï en Haute Galilée que le
gouvernement s’est réuni hier pour
lancer ce nouveau grand chantier.
Le choix de ce lieu est symbolique:
Tel Haï (en hébreu: Colline de la
Vie) est un site historique qui illustre
la colonisation juive dans la région
durant le mandat britannique. Pour
mener ce programme à son terme, le
gouvernement ne va pas lésiner sur
les moyens: des crédits d’un montant
de 400 millions de shekels (€ 75
millions) seront débloqués à cet effet
sur les six années à venir.
150 sites historiques seront rénovés
Il y a quelques mois, le Premier
ministre Benyamin Netanyahou avait
confié à Tsvi Hauser, le Secrétaire
général du gouvernement, la charge
de préparer un plan de conservation
du Patrimoine d’Israël. Le Conseil
des ministres vient d’adopter ce
projet; il s’agit d’un document de
350 pages qui établit l’inventaire du
patrimoine israélien à rénover. Tous
les domaines sont concernés: culturel,
archéologique, historique, folklor-
ique, musical, etc.
Selon le programme de conserva-
tion, 150 sites historiques seront
rénovés, restaurés ou retapés.
L’information en
L’information en provenance
provenance d’Israël
d’Israël 28
Edition du
Edition du 25
Parmi les sites sélectionnés par le
programme gouvernemental: Tel
Megiddo dans la Vallée de Jezréel, les
grottes de Qumram dans le désert de
Judée, les vestiges de Bet-Shéan, la
vieille ville de Tibériade, l’ancienne
gare ferroviaire de Jérusalem, le
quartier Montefiore à Tel Aviv, la
cabane de Ben Gourion à Sdé Boker,
etc.
Les sites historiques ne sont pas
les seuls composantes du Patrimoine
national visées par le chantier; ce
dernier comprend aussi la restaura-
tion de films et documents sonores,
de musique, de photographies, etc.,
autant de documents d’archives qui
font partie du patrimoine culturel du
pays. Le projet d’une grande Biblio-
thèque nationale sera également
relancé dans les semaines qui vien-
nent.
4.500 emplois seront créés
Le coût estimé de ce chantier de
rénovation est d’un montant de 400
millions de shekels (€ 75 millions),
étalés sur les six années à venir. Cette
facture sera financée principalement
(42%) par le budget ordinaire de
la Présidence du Conseil. Le reste
(58%) sera prélevé sur les crédits des
autres ministères et les collectivités
locales. A moyen terme, le gouverne-
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28
25 Février
Février 2010 127
2010 // 127
la Présidence du Conseil met l’accent
aussi sur les retombées économiques
de ce nouveau chantier. Selon les esti-
mations officielles, le projet permettra
la création de 4.500 nouveaux
emplois, dont 1.600 en Galilée et
dans le Néguev. La contribution de ce
projet au produit national est estimée
à 1,4 milliard de shekels (0,2% du
PIB sur six ans), près de la moitié
provenant des retombées touristiques.
La politique se mêle de la culture
L’adoption de ce programme a
ravivé les tensions politiques, aussi
bien au sein du gouvernement que
dans les rangs de l’opposition. Force-
ment, le choix des sites à rénover
n’est pas dénué de considération poli-
tique ou d’intérêt partisan.
A droite de l’échiquier politique,
on a regretté que la liste initiale des
sites retenus pour la conservation ne
comprenne pas des lieux spirituels
du peuple juif comme: le tombeau
de Rahel à côté de la ville de Beth-
léem, le caveau des Patriarches près
d’Hébron, le tombeau de Joseph à
Naplouse, la Cité de David dans la
Vieille ville de Jérusalem, etc. Or,
les pressions qui se sont exercées
sur le Premier ministre ont porté leur
fruit: en plein Conseil des ministres,
Benyamin Netanyahou a annoncé
que le caveau des Patriarches et le
tombeau de Rahel seront ajoutés à
la liste des sites à rénover et qu’ils
bénéficieront d’un budget spécial de
l’Agence juive…
A gauche en revanche, on s’étonne
de la facilité avec laquelle le gouver-
nement a débloqué de nouveaux
crédits. On fait remarquer que d’autres
investissements sont bloqués, faute
de crédits suffisants, par exemple
dans le secteur de l’éducation et des
infrastructures. De même, les salariés
menacés de licenciement dans le nord
du pays ont protesté contre la poli-
tique du Trésor qui conditionne l’aide
publique à la suppression de postes.
Les expériences étrangères montrent
que, sans études sérieuses et souci de
rationalisation, les chantiers de réno-
vation peuvent engloutir des fortunes.
Et en Israël plus qu’ailleurs, le coût
des grands travaux finit toujours par
déraper; surtout si les politiciens,
maires et élus locaux, mêlent leurs
intérêts politiques à la préservation
du patrimoine national.
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