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09/09/08
Introduction
Sécurité publique : « Ensemble des conditions que l’Etat doit mettre en œuvre
pour permettre à ses citoyens de vivre en paix ». Nécessité d’assurer à une
société la sécurité, l’aide, l’assistance aux personnes,…. Elle veille à la protection
des biens, des personnes. On assure « l’ordre et la tranquillité publique ». C’est à
l’Etat de mettre en œuvre les moyens d’assurer cette sécurité publique. Cette
politique publique de sécurité intérieure, lorsqu’elle est définie, à pour finalité de
répondre aux menaces. Les menaces sont multiples, mais sont ciblées, il s’agit
de la délinquance. L’Etat, peut agir préventivement pour tenter de limiter les
déviances. L’Etat peut aussi répondre par une politique de maintient de l’ordre,
cela peut être l’usage de la force, ou d’une réponse judiciaire.
Lorsqu’on parvient à une réponse judiciaire, la politique de sécurité publique
englobe la recherche des auteurs, leur arrestation, la constatation des infractions
pénales, on procède au jugement, pour finir on exécute la peine.
Le thème de la sécurité publique est très vaste, il serait légitime de parler des
institutions en charge de la sécurité (police, gendarmerie, police privée). On peut
également rechercher les causes qui sont sources d’insécurité.
Politiques pénales : « Ensemble des décisions prises par le Garde des Sceaux,
dans ses relations avec le parquet ». Tous les ans, à épisode régulier, le Garde
des Sceaux définit ce que seront les politiques pénales. Il existe différentes
politiques pénales. Le Garde des Sceaux va s’efforcer de suivre régulièrement
l’application de la procédure pénale. Les instructions sont données aux
magistrats du parquet. Le parquet est libre de poursuivre ou non les infractions.
Le Garde des Sceaux peut intervenir dans le déclenchement des poursuites en
adressant des instructions nominatives aux magistrats du parquet. Dans cette
optique, la politique pénale c’est de définir les priorités de l’action publique.
Dans son second sens, la politique pénale n’est qu’un élément de la politique
criminelle. La politique criminelle est une notion qui a émergé au XVIIIème siècle,
« Ensemble des procédés répressifs par lesquels l’Etat réagit contre le crime »
(M.Delmas-Marty). La politique criminelle est une chaîne de réactions à la
déviance. L’ensemble des politiques pénales forme la politique criminelle.
Exemple : le traitement du vol à main armée. Politique pénale : prévention contre
cette infraction, moyens mis en œuvre pour démasquer les délinquants,
traitement judiciaire de l’infraction.
Une politique pénale est mise en place pour chaque forme de criminalité. Si on
les regroupe, on forme la politique criminelle.
Introduction historique
Insécurité et répression du Moyen Age à la monarchie absolue.
Ce phénomène d’insécurité est très présent pendant le Moyen Age classique
(Xème-XVème siècle). L’insécurité repose surtout sur des bandes armées
constituées par la pauvreté et le vagabondage.
Les sujets du royaume sont inquiets car ils savent que cette criminalité ne peut
être combattue à cette époque, on ne possède pas les moyens pour le faire. Il n’y
a pas de police à proprement parler. La police, à cette période, est une
dépendance du droit de justice. Celui qui exerce la justice a entre ses mains le
droit de police au sein de sa circonscription. Les magistrats des rois sont
titulaires de la police. Sur le plan local on a des agents qui sont souvent des
officiers royaux (les prévôts), ils exercent à la fois le pouvoir de justice et le
pouvoir de police.
Les magistrats n’ont pas répondus à l’attente de la monarchie. Ils ont appliqués
l’ordonnance mais d’une façon plutôt clémente.
Paris, août 1665, un fait divers force Louis XIV à réagir. Un des plus haut
magistrat de la capitale, le lieutenant criminel de la ville de Paris, TARDIEU,
réside dans son hôtel particulier du quai des Orfèvres, le couple est assassiné. On
sait que les assassins sont deux jeunes cambrioleurs, mais on ne parvient pas à
les arrêter. Louis XIV décide de réagir, il réunit une commission qui va donner
naissance à l’édit du 15 mars 1667. Cet édit est l’acte de création de la police.
Juste après il adopte l’ordonnance criminelle de 1670.
12/09/08
Dans les dictionnaires du XVIIIème siècle, le vagabond est un individu « qui erre
par le monde ». C’est un personnage errant et marginal. Les juristes disent de lui
que c’est celui « qui n’a pas de résidence fixe, qui n’a pas de moyen d’existence,
qui n’a personne de qui se réclamer ».
Son seul tort est de se livrer au vagabondage, il n’est pas un criminel à
proprement parler. Cependant on va considérer que ce vagabondage est un
phénomène de société. On va faire du vagabondage une circonstance
aggravante.
Le vagabondage est assez ancien, il est naît au XIVème siècle. C’est une période
d’épidémie, c’est la guerre de cent ans. Cette situation fait que les paysans et
parfois les militaires, vont essayer de trouver refuge dans les villes. Ils espèrent
que les populations urbaines leur viendront en aide.
A côté de ces paysans, des bandes d’aventuriers vont se constituer. Ces
aventuriers se sont mis à parcourir les campagnes.
Dans les campagnes, la situation est restée la même, ils se savent moins
surveillés.
Les autorités, dans un premier temps, vont mal réagir. En milieu urbain, ils
chassent les vagabonds vers les campagnes. On commence à progresser à partir
de la fin du Moyen Age, on essaie de les mettre au travail.
A partir du XVIème siècle, la royauté va décider d’opérer une distinction entre les
mendiants et les vagabonds.
La distinction est assez simple, les mendiants sont les vieilles personnes, les
orphelins, les veuves, les malades…. Ce sont des personnes qui n’ont d’autre
choix que de faire de la mendicité pour survivre. La royauté est compréhensive
avec ces personnes.
Les vagabonds, eux, mendient par choix. Ils sont assez violents lorsqu’ils
pratiquent la mendicité. On commence à répondre par des mesures pénales.
Les marginaux sont désormais surveillés, les magistrats ont la capacité de
bannir, les individus, de certaines villes.
Le juge pénal, par une mesure de bannissement, interdit l’entrée dans la ville, à
ces vagabonds. Si le vagabond entre dans la ville, il est en rupture de ban, et se
trouve en état de récidive.
Les premières mesures que prennent les magistrats contre ces individus peuvent
être considérés comme une admonestation. On les met notamment en garde
lorsqu’ils refusent d’obéir.
La plupart du temps, les vagabonds reviennent dans la ville, mais le temps va
jouer contre eux, les mesures vont devenir de plus en plus répressives.
A la fin du XVIème siècle, on va les traiter comme des suspects et les traiter avec
une grande rigueur en cas d’infraction.
Pour tout le monde, le vagabond représente un danger, on considère qu’ils
s’approprient le fruit du travail d’autrui.
Au XVIIème siècle, on va changer d’orientation. On se demande que faire des
pauvres. L’Eglise encourage la charité. On a besoin de main d’œuvre, la
monarchie va estimer qu’on peut monopoliser tous les pauvres du royaume pour
en faire de la main d’œuvre bon marché. L’Etat y trouve son intérêt.
La monarchie pense avoir les moyens pour convaincre les vagabonds de
travailler. On fait en sorte de passer par la discipline et le travail forcé pour les
mettre au travail. Pour tous ceux qui ne veulent pas travailler, cela passe par
l’incarcération, on les fait travailler tout en les maintenant en prison. On les place
dans des maisons de travail.
Un premier essai est fait à Paris en 1612, en s’inspirant du système anglais. Ca
ne fonctionne pas, l’expérience est un peu prématurée. Après quelques années,
cette tentative se solde par un échec. On a compris que l’essentiel, dans la prise
en charge de la pauvreté, est d’enfermer ces personnes à bon escient. On a
compris qu’il fallait les nourrir, les instruire et les mettre au travail.
Une nouvelle expérience est tentée en 1632. On enferme les pauvres, cela
s’appelle la politique de « grand renfermement ». Cette politique se concrétise à
partir de 1632, on crée l’hôpital général de Paris.
16/09/08
A) La lieutenance de police
La police n’existait pas avant, elle était entre les mains de ceux qui rendaient la
justice. Le lieutenant de police reste aussi un juge, il conserve quelques
attributions judiciaires : infractions aux règlements de police, quelques affaires
de mendicité et de vagabondage. Il exerce aussi une justice particulière : il peut
signer les lettres de cachet. Il peut solliciter le roi pour qu’il décerne une lettre de
cachet.
Il faut attendre 1674 pour connaitre le nom du premier lieutenant de police,
« Gabriel Nicolas de la Reynie. C’est un juriste assez jeune, 42 ans, il est nommé
pour sa fidélité envers la monarchie. L’édit qui crée la fonction ne précise pas
comment organiser cette lieutenance de police. La Reynie comprend que ca sera
à lui de façonner cette institution. A la fin du XVIIème siècle, Paris est divisé en
17 quartiers. La Reynie est à la tête d’une institution comportant des
commissaires, des inspecteurs. Leur rôle est de surveiller Paris, les lieux publics.
Pour que la police fonctionne correctement, il faut un réseau d’informateur. On
les appelle des « mouches ». A la fin du 17ème siècle, il y a environ 3000 mouches
qui travaillent avec la lieutenance de police. Ils se recrutent dans tous les milieux
(courtisans, prêtres,…). La police, telle qu’organisée par La Reynie, a été un
véritable succès.
A partir de 1699, on étend la lieutenance de police aux grandes villes du
royaume. Cette extension a été un échec parce que les autorités municipales
voulaient conserver leurs prérogatives sur la police et sur la justice. Elles ont tout
mis en œuvre pour faire échec à la lieutenance de police dans les provinces. On
est revenu à un système ou se sont les autorités municipales qui continuent à
exercer les pouvoirs de police.
B) La police en action
Louis XIV, va faire adopter l’ordonnance criminelle de 1670. Ce texte est très
répressif. Il permet l’arbitraire du juge. Cela signifie que le juge est en mesure de
choisir dans chaque affaire la sanction qui lui parait la plus appropriée.
On essai de comprendre quelles sont les finalités de la peine.
Avant 1789 il y avait une grande variété de peines. La nécessité d’une peine
publique et d’assurer l’exécution de la peine, on rempli les mêmes objectifs avec
cette peine publique.
Avec cette idée d’amendement il y a un espoir pour les condamnés.
A) La notion d’exemplarité
B) La sécurité publique
La sécurité de la société est assurée, pense t’on, avec la peine de mort. Elle a
l’avantage de mettre le condamné hors d’état de nuire. La peine de mort est la
sanction d’un grand nombre d’infractions. Les magistrats peuvent prononcer la
peine capitale en matière d’incendies volontaires, de viols, d’avortement et
d’infanticide. Le mode d’exécution n’est pas toujours le même. Le mode
d’exécution dépend du rang social, pour les non nobles le mode est la pendaison.
Les nobles sont décapités. Les hérétiques et les incendiaires sont condamnés à la
peine du feu. Il y a également le « supplice de la roue », l’enfouissement vif, la
noyade,…
Le bannissement permet de mettre hors d’état de nuire un individu sans
l’exécuter. C’est un mode de rejet temporaire ou définitif. Cette peine du
bannissement est très fréquente. Les magistrats peuvent l’utiliser à différents
niveaux. Il peut bannir un individu d’un ressort plus ou moins étendu. Le
bannissement peut être soit à temps, soit perpétuel.
Ce n’est pas un enfermement perpétuel, la personne garde sa liberté.
Généralement les bannissements sont prononcés pour les infractions de
moyenne gravitée : les violences, les injures. Le banni doit lutter contre la
tentation de revenir sur le territoire. S’il est retrouvé sur le territoire duquel il a
été banni, cette personne sera considérée comme étant en rupture de ban. La
sanction sera en principe la peine de mort.
Les détracteurs de cette peine avancent qu’elle ne supprime pas la délinquance,
elle ne fait que la déplacer. Le banni n’a pas d’autre alternative pour s’en sortir
que de se livrer au vagabondage.
Le bannissement a aussi ses partisans. Ils considèrent qu’il peut être l’instrument
d’une politique criminelle réfléchie parce qu’on éloigne temporairement un petit
délinquant. En l’éloignant, on lui fait prendre conscience de ses actes. Cela
permettra d’apaiser les conflits familiaux ou les conflits de voisinage. Cette
pénalité n’est pas unanime.
Peine des galères : elle a été créée par la monarchie au XVème siècle. Cette
peine peut être prononcée, soit à temps, soit à perpétuité. La monarchie a
compris que les galériens allaient être très utiles pour faire fonctionner les
navires. C’est de la main d’œuvre pour la flotte du Roi. Les femmes, les enfants
et les vieillards ne peuvent pas être condamnés aux galères, il faudra leur
appliquer une autre peine. Les femmes ont été condamnées à la réclusion en
maison de force, c’est une prison. On y met les femmes au travail, avec une
éducation religieuse.
Les galères sont supprimées en 1748. Avec le temps, les bateaux restaient à
quai, on a hébergé les condamnés sur les bateaux la nuit, et la journée on les
faisait travailler sur terre. On transforme les galères en bagne. C’est la naissance
du bagne. Les plus importants se trouveront sur le littoral.
On reviendra vers cette peine pendant le XIXème siècle.
C) L’amendement
On veut revenir à une police plus saine. Dans cette optique, il faut savoir que le
brigandage est encore très présent. L’une des premières réformes que le
Directoire va prendre c’est la multiplication des commissaires de police. Les
commissaires sont nommés par les municipalités. L’ordre passe par un agent qui
existe déjà depuis un certain temps : un garde champêtre que chaque commune
doit désigner. Cet agent sera choisi parmi les citoyens patriotes.
Le ministère de la police générale est créé par une loi du 2 janvier 1796. C’est
l’exécutif qui est à l’origine de la création de ce ministère. L’exécutif considérait
qu’il était essentiel qu’on tienne l’appareil policier.
Ce ministère à la main mise sur toutes les forces de l’ordre, aussi bien la police
que la gendarmerie. Ce ministère doit beaucoup à Joseph Fouché. Le 1 er ministre
de la police s’appelle Merlin de Douai, il y reste de manière éphémère. Après lui,
8 ministres vont lui succéder. Aucun des 9 premiers ne parvient à rétablir la
sécurité. En juillet 1799, Joseph Fouché est nommé. Il considère qu’il faut
convaincre les français que le maintien de l’ordre social est la mission de la
police. Il tient à se réserver la « Haute police », c'est-à-dire le renseignement. A
l’époque, les complots étaient fréquents. La Haute police fonctionnera grâce à un
réseau d’informateurs. Les mouchards seront des personnages clés.
Dans l’organisation de ce ministère, Fouché va tout gérer. Il veut que toutes les
informations lui reviennent, il organise le ministère de façon à ce que rien ne lui
échappe. Il recrute son personnel.
La DDHC du 26 aout 1789 ainsi que la loi des 21 et 30 janvier 1790 contiennent
ces principes fondamentaux.
DDHC : sur les 17 articles, 11 touchent directement ou non au droit pénal :
- Art 7 : la légalité des incriminations, légalité des formes d’arrestations et
de détention. Cet article règle le cas de la justice retenue.
- Art 8 : il complète les premières dispositions. Légalité et nécessité des
peines.
- Art 9 : principe de la présomption d’innocence.
B) Le CP de 1791
Les députés n’ont pas repris toutes les suggestions de Lepeletier. Le premier
point de divergence est sur l’abolition de la peine de mort, elle ne sera pas
retenue. Parmi, les abolitionnistes, Robespierre. On a conservé la peine de mort,
on relève son utilité et son caractère dissuasif. A côté de ces arguments, ce qui a
joué c’est son caractère intemporel, elle existe depuis toujours. Ce qui a changé,
c’est le mode d’exécution, on passe à la guillotine. Il a fallut que l’assemblée
repense toute la hiérarchisation des peines. La sanction la plus grave est la mort,
ensuite vient la peine des fers (nouvelle appellation des travaux forcés). Cette
peine ne peut jamais être supérieure à 24 années. On trouve ensuite la peine de
la gêne durant laquelle la personne est emprisonnée avec un isolement. En
dessous de cette peine, la peine de la réclusion en maison de force. Ensuite on
trouve la peine de la détention, elle n’est pas vécue à l’isolement. Il existe
d’autres peines, moins importantes.
Le directoire est une période de coup d’Etats, le dernier est significatif, celui de
Bonaparte.
La période napoléonienne, elle, sera une période de complots. On cherche des
ennemis partout. Napoléon va façonner la police d’une nouvelle manière en
comptant sur Fouché pour surveiller les français dont il redoute l’action.
A) Le complot perpétuel
Le dispositif policier, au moment de 1799, est tel que le Directoire l’a créé. A sa
tête Joseph Fouché. Il considère que la violence n’intervient qu’en dernier
recours, il enquête d’abord dans le secret. Par une loi du 17 février 1800, on crée
la préfecture de police de Paris. Par cette loi, un préfet est créé dans chaque
département, mais la préfecture de police existe uniquement à Paris.
Les prérogatives du préfet de police rappellent assez la lieutenance de Paris. Si
on a créé ce préfet de police, c’est surtout parce que l’on veut quelqu’un capable
de canaliser Fouché.
Les deux hommes ne s’apprécient pas, Fouché considère que le rôle du préfet de
police est moindre, il s’occupe des petites infractions.
Ce texte a quand même permis de renforcer la structure du ministère de la
police. Augmentation des commissaires de police.
Fouché et Bonaparte ne s’apprécient pas.
En mars 1802, la paix est signée avec l’Angleterre. Cette paix sera rompue en
1803. Bonaparte prend prétexte de la paix signée pour dire que le contexte
d’agitation va cesser dans le pays. Le 15 septembre 1802, il supprime le
ministère de la police générale. On confie toute la police au ministre de la justice.
Fouché se retrouve sans rien, mais le ministre de la justice est mauvais. Fouché
garde ses contacts, il apprend très tôt que l’Angleterre prépare le deuxième
complot de 1804. Il va mettre à jour ce complot et permettre d’arrêter tous les
conspirateurs. Pour ce geste, l’empereur va le rétablir dans ses fonctions, le
ministère est restauré en juillet 1804.
Nouvelle disgrâce en 1810. Napoléon s’est remarié avec Marie-Louise d’Autriche
qui demande la disgrâce de Fouché. Elle est la nièce de Louis XVI, or Fouché a
voté sa mort.
En 1815, au moment des 100 jours, Fouché revient au ministère avec Napoléon.
Fouché avait pourtant soutenu les royalistes au moment de la Restauration. Il
sera l’un des instigateurs de la deuxième restauration.
CP de 1810 et CIC de 1808. D’un point de vue judiciaire Napoléon est celui qui
peut remettre en cause la magistrature.
B) Le compromis de 1808
La période qui s’étend de 1814 à 1848 est une période durant laquelle on a une
monarchie a suffrage censitaire. Les notables gouvernent. Ils sont hostiles à un
retour de l’Ancien Régime, mais aussi aux démocrates. Les libéraux soutiennent
la monarchie constitutionnelle. Ils veulent une monarchie avec la garantie des
acquis de 1789. Le régime du second empire est riche.
Napoléon 3 ne veut pas revenir sur le suffrage universel, mais il veut en canaliser
les effets. Le gouvernement ne présente que les élites pour pouvoir être élus.
Entre 1814 et 1870, la criminalité en France vient surtout de la conjoncture
économique. C’est le siècle de la révolution industrielle. La population rurale va
tenter sa chance dans les villes. C’est un mouvement assez proche de ce qu’on a
déjà vécu sous l’Ancien Régime.
On surveille toujours les opposants au régime. Alternance entre des politiques
répressives et indulgentes.
§2) Les philanthropes penchés sur le sort des pauvres et des déviants
27-28-29 juillet 1830. Révolution menée par les ouvriers et les étudiants. Elle est
encouragée et menée par quelques anciens militaires de l’empire.
La police s’est rendue très impopulaire à l’occasion de ces 3 jours. Elle a réprimé
les comportements révolutionnaires, elle a tenté de saisir les presses d’un certain
nombre de journaux. Elle a agit maladroitement mais sur ordre.
La monarchie de juillet qui est le fruit de cette révolution va mettre en évidence
le rôle de la bourgeoisie. Cette bourgeoisie va être confrontée à l’opposition.
Ceux qui la composent au moment de la Restauration sont toujours là : des
bonapartistes, des républicains, des légitimistes,…
Le contexte d’instabilité reste le même. La police va se stabiliser en particulier
grâce à l’ordonnance du 12 mars 1829. Cette ordonnance crée le corps des
sergents de ville de Paris. Il s’agit en quelque sorte d’une police de proximité. On
les identifie par leur uniforme, une redingote bleue, un chapeau à corne, une
canne avec une pomme blanche. Ces sergents de ville sont placés sous l’autorité
d’un chef. Quand on les a créés, on a cherché à mettre en place une police
paternelle, bienveillante.
Le public n’est pas déçu par le résultat. On va étendre cette police dans toutes
les grandes villes du pays.
Arrestation de Lacenaire, c’est un meurtrier qui sera très rapidement arrêté, il est
guillotiné en 1836. Cela fait partie des coups marquants de cette police. Les
coups marquants sont effectués avec la collaboration de la brigade de sûreté.
C’est une institution qui va donner plus tard, naissance à la police judiciaire au,
36 quai des orfèvres. Cette police a été épurée des éléments les plus contestés.
A la tête de la sûreté générale on nomme François Vidocq, il n’y reste que 8 mois
car il a un passé judiciaire trop important. Cette brigade de sureté enquête sur
les crimes les plus importants dans Paris.
Une action particulière est menée contre la prostitution. Autour des années 1830,
la ville de Paris compte 660 000 habitants, il y a environ 4000 prostituées. Le
danger qui pèse sur cette prostitution c’est au niveau de l’hygiène. Les maladies
sont en constantes augmentation. La police va ficher les prostituées. Le
répertoire établit par la police est très précis, on établit quatre classes de
prostituées :
- Des femmes qui appartiennent à la bourgeoisie, elles se prostituent chez
elles pour être plus indépendantes financièrement
- Les 3 dernières classes se font dans des conditions de plus en plus
dégradantes
Coup d’Etat du 2 décembre 1851 mené par Napoléon 3. Ce coup d’Etat a été
rendu possible grâce au soutient de la police et de la gendarmerie. Napoléon 3 va
reprendre l’organisation judiciaire telle que l’avait structurée son oncle.
Napoléon 3 commence par restaurer le ministère de la police générale par un
décret de janvier 1852. Ce décret veut surtout réactiver la Haute police, c'est-à-
dire la police de surveillance.
Son rôle est de surveiller les opposants politiques.
Ce texte de 1852 réside d’abord dans l’instauration d’un commissaire de police
dans chaque commune.
Réforme n’est pas couronnée de succès. La décision de louis Napoléon Bonaparte
a été un échec. Suppression du ministère général de la police, 17 mois après sa
création. C'était un organe devenu encombrant du fait de son fonctionnement, du
personnel qu’il recrutait.
Le ministère de l’intérieur « récupère » le ministère de la police, car c'est un
ministère important et il est essentiel pour les pouvoirs publics de garder le
contrôle de la police.
Décret du 17 septembre 1854 tempère ce constat d’échec car il porte
réorganisation de la police municipale. On emprunte le modèle Anglais et « l’îlot
de surveillance », façon de découper une grande ville en arrondissements. Îlot
est plus petit cependant, il englobe un quartier. Retour à une police de proximité.
Les sergents de villes surveillent chaque îlot. Avec ce système on peut considérer
que cette surveillance est continue. On gomme les excès qui ont eu lieu pendant
la 2e république.
Ce qui est regrettable c'est que cette réforme n’a lieu qu’à Paris.
Pour Louis Napoléon Bonaparte il faut aussi une police politique, il va la confier
au préfet Piétri. Elle a pour mission de neutraliser les ennemis du régime. Police
très impopulaire, car ne fera pas autre chose, ne sera pas au service des
citoyens. Police est vouée aussi à la protection de la famille de Napoléon 3, pas
d’originalité dans cette police politique. On contrôle systématiquement la
correspondance en particulier celle qui vient de l’extérieur, celle des suspects
selon le régime. Le cabinet noir = son seul rôle est de lire la correspondance. On
surveille aussi beaucoup la conversation dans les lieux publics, dans les
chambres.
Jérôme David = président d’une des 3 chambre, président du corps législatif, ce
dernier était rémunéré par le préfet de police, il le renseigner constamment. Il
recevra 30 000 francs officiellement pour renouveler son mobilier mais la vraie
finalité de cette somme c'est le renseignement.
Contrôle de la presse, il y a un bureau de presse chargé de surveiller les
quotidiens.
Piétri a organisé des brigades d’acclamation spontanée.
Police particulière de Napoléon, composée de beaucoup de Corses (c'est la mafia
élise !!! lol).
Il y aura un complot en 1858 organisé par des anarchistes Italien : complot
d’ORSINI, une bombe a explosé : 150 personnes blessées, 8 morts. Le complot
n’a pas été déjoué, Piétri devra démissionner. Dans la foulée le gouvernement va
faire voter une loi de sureté générale : permet de faire arrêter tous ceux qu’on
considère comme suspect.
Création des renseignements généraux en 1855, police de renseignement qui va
sur le terrain, c'est la transformation des chemins de fers en police de
renseignements généraux.
Pendant tout le 19e s on a une alternance entre des mesures très répressives et
libérales. Caractéristique majeure de cette période.
Pas choisies par hasard, elles sont très courantes et forme une grosse proportion
des affaires jugées. Elles sont symptomatiques.
Circonstances atténuantes admises par l’opinion publique :
- Infanticide = présenté comme un crime qui permet de fuir la misère,
femme désespérée. On pourrait comprendre l’adoucissement de la peine.
Pour ce crime sanction prévue par le code pénal de 1810: peine de mort,
avec les dispositions de la loi de 1824 elle pourra échapper à la peine
capitale et sera condamnée à perpétuité.
Intérêt de plus en plus vif pour les mineurs délinquants. Déjà dans le code pénal
de 1810 on peut incarcérer les mineurs. Art 66 « lorsque l’accusé aura moins de
16 ans, s’il est décidé qu’il a agit sans discernement, il sera acquitté ; mais il sera
selon les circonstances remis à ses parents ou conduis dans une maison de
correction pour y être élevé et détenu pendant tel nombre d’années que le
jugement déterminera et qui toutefois ne pourra excéder l’époque ou il aura
accompli sa vingtième année ». On pense surtout aux mineurs sans famille.
L’Etat va prendre en charge l’éducation et la discipline concernant ces mineurs.
Alternance de mesures répressives et de mesures éducatives.
Jusqu’en 1830, on prévoyait des maisons de correction mais elles n’ont pas
encore été mises en place. On envoyait les mineurs dans les prisons
départementales. Pendant cette période on continue d’ignorer ce qui se fait en
Angleterre. Depuis 1788, les Anglais avaient créé la société pour la prévention
des crimes par l’adoption des enfants des criminels et l’amélioration des jeunes
délinquants. A partir de cette période on va voir naitre en Angleterre des
établissements qui accueillent les mineurs qui sortent de prison, les enfants de
criminels. Cette expérience est particulière, ces refuges pour mineurs sont
critiqués car c’est l’anti chambre d’un envoi aux colonies.
Les garçons sont très souvent déportés aux colonies en Australie. On critique la
discipline sévère et stricte. L’Allemagne propose une solution sur le traitement
des mineurs délinquants. Elle met en place des institutions avec des conditions
moins strictes.
A New-York, Hart ouvre un refuge en 1815. Les autres grandes villes américaines
vont rapidement suivre. Ces bâtiments sont des maisons fermées, elles
n’accueillent que des enfants dans un cadre carcéral. Ils ne sont consacrés
qu’aux enfants.
Sous la restauration, le Roi Louis XVIII va revenir sur la création d’établissements
pour mineurs. Il les appelle les prisons d’amendement pour mineurs. Il va
s’efforcer de faire aboutir certaines réalisations. Dans les prisons
départementales on aménage un quartier pour les mineurs.
A partir des années 1830, il y a un mouvement de réforme en France. Ce
mouvement vise à modifier le système pénitentiaire. On pense aussi à privilégier
l’amendement des jeunes délinquants. L’un des fondateurs de ce courant est
DEMETZ. C’est un magistrat, il est sensible au sort des mineurs. Il crée en 1833 la
société de patronage des jeunes détenus et des jeunes libérés du département
de la Seine. Il est soutenu par les hommes politiques, notamment les députés.
Les décisions vont survenir sur le plan politique et vont montrer que l’on prend
en considération la question de la prise en charge des mineurs.
Une circulaire du 24 avril 1840 va prévoir qu’on devra développer l’instruction
primaire dans les prisons au profit des jeunes détenus.
Charles LUCAS est le grand artisan de la réforme des prisons. Il est reconnu
comme le créateur des colonies agricoles pour les jeunes détenus (prison au
champ). Il défend les principes éducatifs. Il veut faire sortir les mineurs des
prisons pour adultes. LUCAS veut aménager les maisons d’éducation
correctionnelle pour permettre les mesures éducatives en détention. Il va
s’appuyer sur un certain nombre de principes. Il veut un emprisonnement
d’isolement la nuit. Le système permet de récompenser ou de punir les jeunes. Il
permet de faire évoluer les mineurs.
Il va créer dans les établissements trois quartiers :
- Le quartier de punition pour les mineurs les plus indisciplinés
- Le quartier de récompense pour les mineurs qui se sont le mieux
comportés
- Le quartier d’épreuve pour les mineurs qui sont entre les deux autres
quartiers. On l’y place quand il arrive.
C’est ce que l’on appelle le régime « progressif ». Si le mineur le perçoit bien, il
prépare son chemin vers la liberté.
On met les détenus au travail. Il a lieu en commun, dans le silence. La discipline
est très stricte. On essai de leur enseigner une profession. Il n’y a que dans le
quartier de punition qu’on leur fait accomplir des taches ingrates. On leur impose
une instruction morale et religieuse.
LUCAS précise que dans ces établissements on ne devra admettre « que des
enfants qui n’aient point étaient antérieurement repris de justice et qui soient
étrangers à toute cohabitation des prisons afin de s’adresser à une population
neuve ». Pour cette population, il faut mettre en place « pour l’époque de la
libération, d’un patronage actif et éclairé de citoyens généreux prêt à surveiller
ces enfants, à les suivre dans la société, à leur procurer l’exercice honnête de la
profession acquise, à renouer les rapports de famille.
Des maisons de correction vont s’ouvrir partout en France. En 1824, ouverture à
Strasbourg, « Maison des madelonettes ». A Paris la maison de correction la plus
fameuse est dans une enceinte pénitentiaire réservée aux adultes, c’est la
maison de correction de la petite roquette.
Dans toute l’Europe, on s’intéresse à la réforme des prisons. L’intérêt que l’on
porte à la science pénitentiaire est important en France. Depuis 1826 on dispose
de la statistique criminelle, on est capable de mesure l’importance de la récidive.
Tous les spécialistes vont se mobiliser pour essayer de trouver des solutions. Les
juristes se penchent naturellement sur ces chiffres, les médecins aussi en ce qui
concerne les conditions de détention, les prêtres, les architectes, les hommes
politiques, les romanciers. Le projet est de préparer une grande réforme
pénitentiaire. Ce qui est en jeu c’est d’améliorer la prison. Cette école est
subdivisée en deux écoles.
L’école des pénitentiaires a pour meneur Charles LUCAS. Il est inspecteur général
des prisons. Il a rédigé de nombreux ouvrages sur les prisons. LUCAS critique le
système panoptique et l’isolement cellulaire. Il a fois dans l’amendement des
criminels. Parce qu’il croit en l’amendement, il veut créer un modèle monastique,
quelque chose qui se rapproche des pratiques de l’Eglise. Il parle de couvents
pénitentiaires. Il prévoit un isolement de nuit et un travail en commun de jour.
Nécessité de travailler dans le silence. C’est un régime qu’il est allé chercher aux
EU. Il a visité la prison d’Auburn qui va donner le modèle auburnien. Dans ce
modèle là, ce qui est recherché c’est l’amendement.
On s’inspire beaucoup des Etats Unis.
L’autre école importante est celle de l’école pénale de l’intimidation. Elle est
animée par un des grands rivaux de LUCAS, MOREAU CHRISTOPHE. Ils critiquent
l’amendement. Alexis de Tocqueville se range à cette école. Elle influence
beaucoup les gouvernements d’alors. Le grand public est beaucoup plus proche
de ces idées.
La réforme des prisons doit être une réforme répressive. Il faut châtier l’individu.
Cela passe par le régime cellulaire. Il ne doit pas permettre au condamné de voir
qui que se soit pendant sa détention. La prison doit être crainte par les plus
corrompus, on veut en faire un enfer.
Comme le régime précèdent, ce régime a été trouvé aux EU, à Philadelphie. C’est
le régime philadelphien, l’isolement est complet.
Avec ces différentes écoles on veut mener une réforme des prisons. Les
politiques y semblent attachés. C’est en 1836 qu’il y a un véritable virage
pénitentiaire. On constate que le régime carcéral n’est pas suffisamment
répressif. On veut rendre la prison plus afflictive. On insiste surtout sur la prise en
charge des forçats libérés.
Trois mesures importantes :
- Circulaire du 1er septembre 1836 : elle limite et contrôle la correspondance
des détenus.
- Circulaire du 2 octobre 1836 : elle exige que les prisons départementales
(maisons d’arrêt) soient désormais construites sur un modèle cellulaire
(modèle philadelphien). Il faudra construire une prison.
- Ordonnance du 9 décembre 1836 : elle supprime la chaine des forçats. Le
régime est remplacé par la voiture cellulaire. C’est l’application du régime
cellulaire dans le transport pénal. Les cibles sont la population libérée des
bagnes.
Le régime philadelphien est le seul que redoutent les criminels parce que c’est le
régime qui isole.
Circulaire du 9 aout 1841 : « les nouvelles prisons départementales doivent être
construites sur le modèle philadelphien ».
Dans ce texte, la cellule fait au moins 9m², elle permet le travail. Des promenoirs
individuels, des parloirs cellulaires, possibilité d’assister aux cérémonies du culte
séparément. On revient au panoptique de Bentham.
L’accent est mis sur la généralisation de l’enfermement individuel. La discussion
parlementaire va prendre du retard. On arrive à la révolution de 1848, elle fait
échouer la réforme pénitentiaire. Le régime cellulaire cesse de devenir une
priorité, ce qui arrange les hommes politiques parce que la réforme était
importante en termes de structure et de programme immobilier. On n’était pas
capable en 1848 d’assurer cette réforme financièrement.
D’autres pays ont commencé à avoir un retour des ravages du cellulaire. On
commence à être sceptique sur l’isolement carcéral.
Circulaire d’aout 1853 Persigny, elle renonce au cellulaire. On revient aux
quartiers communs. Cela tient à l’inflation des effectifs carcéraux. A la fin de
l’année 1851, il y a 51 300 personnes dans les prisons. Ce chiffre tient à
l’incarcération et la condamnation de ceux qui se sont opposés au coup d’Etat de
Napoléon III. Règles de vie strictes, des punitions. On peut à nouveau travailler
dans les prisons.
Cette peur est exploitée par les hommes politiques. Pendant la IIIème
République, beaucoup disent que parmi les hommes de la Commune, il y avait
beaucoup de repris de justice. Parler des récidivistes c’est mettre en évidence
l’échec de la politique pénitentiaire. Une idée née, la prison crée le récidiviste. Le
bagne n’est pas mieux considéré.
La réaction va venir en 1872. Une enquête sur les prisons est effectuée. Le
rapport du député D’Haussonville révèle que les prisons n’intimident plus, elles
sont devenues des lieux trop confortables. Selon lui, faute de régime cellulaire, la
délinquance ne peut qu’augmenter. Il dit que la prison fabrique des délinquants
au rythme de 60 000 par an. Les récidivistes sont des mendiants et des
vagabonds. 71% des vagabonds, 69% des mendiants, 47% des voleurs
condamnés sont des repris de justice. Chez ces récidivistes ce qui est très nocif
c’est la multiplication des courtes peines. On s’intéresse peu à la récidive légère.
A l’étranger, les spécialistes recherchent des causes à la récidive. On met en
cause l’irréligion, le défaut d’instruction, l’absence de morale. La principale cause
de la récidive est la promiscuité carcérale. Parmi les sociologues Gabriel Tarde, il
cherche à distinguer les délinquants parmi les autres. Pour lui la prison est un
élément secondaire dans la récidive. Il remarque surtout que ce sont les
conditions de vie qui paraissent essentielles.
Augmentation nette des prévenus récidivistes. Dans la période 1871-1875 ils
sont 37% des prévenus récidivistes. Entre 1876 et 1880, 41% de prévenus
récidivistes. C’est une progression que le gouvernement juge effrayante. Cela
révèle l’inefficacité de la répression. A cette époque, on considère que les
responsables sont les juges car ils accordent trop fréquemment les circonstances
atténuantes. A partir des années 1880, on va capter l’attention du public sur le
danger des récidivistes. C’est la presse qui va le faire, on écrit même des
ouvrages comme REINACH « les récidivistes ». Il alimente une sorte de psychose.
On pourrait dire que presque toutes les réformes pénales du 19 ème siècle sont
nées de la peur de la récidive. La loi Constans de 1897 permet à l’avocat
d’intervenir dans le cabinet du juge d’instruction. Cela atténue la rigueur de la
procédure inquisitoire. La loi sur la révision des procès criminels tient compte de
ce contexte de récidive. En cette fin du 19ème siècle, deux mécanismes
importants sont créés : la libération conditionnelle, et la loi sur le sursis de 1891.
Tous les pays d’Europe occidentale vont agir de la même manière que la France.
A) La percée de l’anarchisme
***
Avant même cet attentat, l’assemblée avait adopté en décembre 1893 et en
juillet 1894 les « lois sur la répression des menées anarchistes ». Ces lois ont été
qualifiées de loi « scélérates ». L’opinion se dresse face à ces textes car on veut
punir les inspirateurs de ces crimes. On recrée le délit d’opinion. On va effectuer
environ 1000 de perquisitions qui vont conduire à des arrestations. On arrête
essentiellement les gens de la presse, des intellectuels qui avaient fait des
commentaires positifs des attentats.
Ces lois prévoient un emprisonnement cellulaire. Ces lois permettent au juge
d’interdire toute publication des débats. Un grand procès va se tenir au mois
d’aout 1894, c’est « le procès des 30 ». On veut punir les auteurs moraux des
attentats. 30 inculpés, 26 seront effectivement jugés. Ces hommes ont été jugés
pour association de malfaiteurs. La plupart de ces hommes ont été acquittés.
C) Les « Apaches »
C’est à partir de 1902 que le terme a été utilisé pour la première fois. C’est le
nom d’une bande du quartier de Belleville. Par extension le terme s’est appliqué
aux jeunes voyous de la ville (Paris). La presse dit que ce sont les jeunes
délinquants des faubourgs qui se sont eux-mêmes qualifiés « d’apaches ».
Chaque grande ville à sa bande de jeunes.
Avec le temps, quand on parle d’apaches, cela désigne tous les individus
dangereux, plutôt jeunes. La presse parle d’eux comme des ramassis de la
récidive. L’apache est un bandit qui conteste l’ordre social. Selon la presse se
sont des jeunes qui ne veulent pas travailler. La presse, en 1907, pense que les
apaches sont constitués de 20 000 à 30 000 jeunes. Près de 2/3 d’entre eux ont
entre 15 et 20 ans. La plupart vivent en bandes mixtes.
Certains d’entre eux ont connus les maisons de correction, cela les valorise au
sein de la bande. Il y a toujours un chef, souvent c’est le plus âgé. Le chef a
souvent fait un passage à la maison d’arrêt de Fresnes. Ils se servent aussi de
l’automobile comme mode de déplacement. Ils commettent des braquages. Il y a
aussi tout un langage d’argot. Ils sont généralement tatoués.
L’apache a trois ennemis : le policier, le bourgeois le travail. Ce que l’on reproche
aux apaches c’est le vol, la prostitution, l’entôlage (prostituée qui vol son client).
Les apaches c’est le reflet d’un comportement général de la jeunesse. La
jeunesse veut avoir une place de choix dans un contexte social assez perturbé.
Entre 1883 et 1885 il y a eu des révoltes dans les Lycées et dans les Universités.
Cela s’est même étendu aux maisons de correction et aux prisons. Cette
jeunesse n’est pas reconnue comme un groupe social, elle n’a pas d’existence
collective. Les partis politiques ne les accueillent pas.
Les statistiques ne sont pas alarmantes. En 1835 on recense 10 000 délinquants
situés dans la tranche d’âge des apaches (16-21 ans). En 1893 ils sont 37 000.
Entre 1902 et 1910 on constate une décrue des arrestations des mineurs
(département de la Seine). Certains attribuent ces chiffres à la clémence des
juges. Ce fléchissement des arrestations fait réagir l’opinion publique qui
demande plus de sévérité. La rigueur viendra en 1912 avec la création des
tribunaux pour enfants. L’enfant peut être assisté du psychologue judiciaire.
C’est à partir des années 1880 que la presse connait un tournant essentiel pour
ce qui concerne les grandes affaires pénales. Ce tournant a été possible parce
qu’on a fait des progrès au niveau des presses rotatives. On imprime plus vite et
en plus grand nombre. On baisse le prix de la presse. A partir de ce moment la
presse va devenir un acteur de la politique pénale. Le public s’intéresse
beaucoup aux affaires pénales.
Affaire Troppmann en 1869, « le monstre de Pantins ». C’est un ouvrier
mécanicien qui travaille dans le Nord. En 1867 il assassine 8 personnes d’une
même famille (son patron et sa famille). Il souhaite fuir mais la police l’arrête au
Havre avant qu’il ne prenne la fuite. La presse tient une affaire qui va lui
permettre de se développer. Elle va essayer de forger une espèce de conscience.
On retrace le récit des crimes de Troppmann. « Le petit Journal » va faire fortune
avec cette affaire, les tirages vont être multipliés par 10. On passe de 30 000 à
500 000 exemplaires en janvier 1870. L’imprimerie Perrin est basée à Epinal, elle
diffuse « les images d’Epinal ». Le petit Journal offre chaque jour les images
d’Epinal à ces lecteurs. Cette expression restera, chaque jour le petit journal
racontera les méfaits de Troppmann jusqu’à la fin de son procès. Le public
apprécie le côté dramatique de l’affaire. On montre les images du récit depuis
l’assassinat de la famille jusqu’aux différentes étapes du procès. Le
gouvernement va prendre en charge les obsèques de la famille assassinée.
Le procès va se tenir en 1869 à Paris. La presse le dépeint comme un homme
ambitieux. Il est condamné à mort. Il est exécuté en janvier 1870. Le public vient
en masse. Le contexte politique est plutôt brulant. La presse va permettre à
l’opinion publique de se détourner de ce contexte.
Avec cette affaire un nouveau ton est donné à la chronique judiciaire, on retrace
l’ambiance du procès.
Dans la société de la belle époque il y a une sorte de fascination pour l’horreur.
« Le Figaro » contribue à renforcer l’évolution de la chronique judiciaire.
Affaire Vacher en 1897 : il tue 11 personnes. C’est une personne en état de
démence.
Affaire Landru en 1921 : il séduit les femmes, les assassines et les brule dans sa
cuisinière.
L’effort va d’abord venir des médecins. On est dans une politique de lutte contre
la récidive. Les médecins, plutôt que de se focaliser sur l’hygiène publique, vont
essayer de chercher des pathologies qui vont permettre de mieux connaitre les
criminels. On est très proche de la criminologie.
Les facteurs du crime peuvent être cherchés dans la constitution physique, dans
le milieu ambiant, dans les influences reçues de la famille et de la société,…
Les criminologues vont essayer d’agir préventivement, dé déceler le crime et
offrir un traitement psychiatrique à l’individu.
Dès le début du 19ème siècle on voit apparaitre les prémisses de la criminologie
avec Franz Gall. Ces études portent sur le cerveau. On appelle cela la craniologie
ou phrénologie.
Ces études vont influencer des scientifiques français notamment Paul Brocas. Il
dit que plus le cerveau est gros, plus la personne parait intelligente.
Lombroso est un des pères de la criminologie scientifique de l’anthropologie
criminelle. Il va être encouragé dans ses travaux par d’autres Italiens,
notamment Ferri (invente le terme de criminel né) et Garofalo.
Lombroso met en évidence qu’il existe un type « criminel ». Son idée de base est
la distinction entre un criminel né et le criminel par passion. Le criminel né est
celui qui l’intéresse pour lui c’est la survivance du sauvage : type humain très
primitif.
Lombroso pense qu’il ne sert à rien de placer ces criminels en prison. Il leur faut
des soins médicaux ou une détention perpétuelle dans des asiles spéciaux.
Lombroso pense qu’on pourrait utiliser ces criminels à la guerre.
Lombroso va tenir compte des critiques. Sa pensée évolue beaucoup. Il pensait
au départ que 70% des criminels étaient des criminels nés. Finalement il va
revoir son jugement sur certains aspects, notamment le caractère héréditaire. On
peut trouver des explications ailleurs.
Les études postérieures à celles de Lombroso n’ont pas confirmé ces chiffres,
elles les ont atténués.
****
Cette école anthropologique va prendre un tournant avec une théorie fondée sur
les dégénérescences héréditaires. Cette idée a été initiée par d’autres auteurs
bien avant Lombroso. Ces auteurs s’appelaient Morel, Magnan. Pour ces auteurs,
il n’y a pas de criminel né, il y a des dégénérés. Ce sont des dégénérés par
hérédité.
Ce dégénéré n’a pas les stigmates du crime, il présente d’autres signes. Ce
criminel a une intelligence affaiblie. C’est quelqu’un qui s’adapte difficilement à
la vie sociale, il souffre de cette hérédité. Il est peut être plus exposé, par son
hérédité, à devenir un délinquant.
Les disciples de Lombroso vont fonder l’école positiviste Italienne. Elle s’intéresse
de près à la sociologie. Parmi les contemporains de Lombroso, Ferri considère
qu’il n’y a plus de criminel obligatoire. Le criminel né, ne commettra un crime
que si des causes externes interviennent. Les travaux sur la sociologie vont
mettre en évidence des facteurs criminogènes. D’une manière générale il peut y
avoir des événements qui touchent tout le monde cela peut être la guerre, une
famine, une révolution.
Quelqu’un qui n’a pas d’instruction ne sait pas jusqu’ou il peut aller car il n’a pas
de point de repère entre ce qui est légal et ce qui ne l’est pas. La profession joue
également un rôle important. Cela peut aussi tenir au caractère ou à la religion.
Ce recours aux experts apparait à partir de la IIIème République (1870). Parmi les
experts on va solliciter de plus en plus les psychiatres. Ces experts sont invités à
donner leur avis sur les criminels. C’est en 1874 que la société de médecine
légale de France est reconnue d’utilité publique. Reconnaissance du travail des
experts. La société de médecine légale de France est organisée département par
département, c’est plus facile de solliciter les experts et de leur demander un
avis dans certaines affaires. On va assister à une explosion du nombre de
rapports présentés aux magistrats. Ces rapports sont présentés aux magistrats
des assises. Quand on fait l’analyse de ces rapports ou peut suivre l’évolution de
l’expertise judiciaire. On constate qu’on demande aux psychiatres d’évaluer le
degré de dangerosité d’un individu. Au-delà de cela, on cherche quelle est la
responsabilité de ce criminel. Dans l’hypothèse ou les experts reconnaissent une
absence de responsabilité, l’auteur du crime sera condamné à une peine moindre
ou sera acquitté.
La presse s’intéresse aux grandes affaires criminelles. Affaire Vachers de 1897,
on s’interroge sur la responsabilité pénale de cet individu. On essai de mettre ces
individus à l’écart de la société.
En 1887 un projet de loi prévoit un statut et un enfermement spécifique pour ces
aliénés criminels. On les enferme dans des hospices spécialisés. On a proposé de
créer ces hospices en 1887 mais on ne les met pas en place. Aujourd’hui on
appelle cela des UMD.
En 1887 on propose un projet de modernisation du CP. Dans ce projet il était
prévu de confier à l’autorité judiciaire le soin de décider du placement et surtout
de la sortie. Dans ce projet un autre volet concerné les mineurs délinquants.
Entre 10 et 16 ans ils bénéficiaient d’une excuse de minorité. On abandonne ce
projet en raison du contexte social de l’époque.
A partir des progrès de l’expertise judiciaire, on va commencer à donner du sens
à la responsabilité pénale. Parmi ces criminels, il y a assez peu de grands
malades. Art 64 du CP de 1810 sur l’irresponsabilité pénale. Cet article bénéficie
à peu de criminels.
Les psychiatres s’intéressent aux facteurs du crime. Ils tirent profit des progrès
de la criminologie. Un grand nombre de ces experts ont essayé de rechercher
l’anomalie mentale dans les lésions éventuelles du cerveau.
A la fin du 19ème siècle, c’est presque une anomalie si chaque pays n’a pas son
grand criminel. En Angleterre, c’est Jack l’Eventreur en 1888. Les assassinats ont
lieu sur une période de 2 mois dans un quartier de Londres. Sur cette période on
a retrouvé les corps mutilés de 5 prostituées. La police va arrêter un certain
nombre de suspects. L’assassin est un provocateur, il écrit à la presse. La police
n’arrive pas à l’arrêter. C’est un tueur maniaque.
Quelques années après, Arthur McDouglas viendra dire que Jack l’Eventreur
n’était pas un aliéné parce que s’il avait souffert d’aliénation il se serait dénoncé
à la police.
En France, c’est Joseph Vachers. Il est issu d’une famille de cultivateurs de l’Ain.
En 1893, il a déjà tiré dans la tête d’une femme qui s’était refusé à lui. Il retourne
l’arme contre lui, il en gardera une surdité complète de l’oreille droite et une
paralysie de la moitié de la face. Après ces faits on enferme Vachers à l’hôpital
psychiatrique. L’expert psychiatre déclare Vachers « atteint d’aliénation mentale
caractérisée par le délire des persécutions. Il est irresponsable de ses actes ».
Vachers est libéré en 1894. Il assassine juste après sa sortie. Il récidive quelques
mois après. Il est arrêté en 1897, il a commis 11 crimes, avec un total de 22
victimes. Pendant l’instruction de ces crimes, un premier rapport d’expertise
affirme que Vachers est atteinte de débilité mentale. Sa responsabilité est très
notablement diminuée. Le juge d’instruction ne reste pas sur cette première
impression. La presse veut un procès. On commence à critiquer les psychiatres
en se demandant si c’est bien à eux de décider du sort de cet individu. On
s’insurge également contre les orientations prises par le droit pénal. Le juge
d’instruction va nommer trois nouveaux experts. Parmi ces trois experts il y a le
docteur LACASSAGNE. Cet expert vient dire que Vachers n’est pas aliéné. Ce sont
les crimes d’un sadique sanguinaire. Ce qui a fait agir Vachers c’est l’impunité
dont il a bénéficié la première fois. Il était convaincu qu’il avait une sorte
d’immunité. Vachers simule la folie. L’homme doit donc être considéré comme
responsable. Durant tout le procès, en 1898, il va simuler l’aliénation mentale.
Son avocat va plaider pour cette aliénation, il réclame une contre expertise. Le
rôle des experts a été déterminant, ils ont cédé à leur sens de la justice. En 1898
on retient sa responsabilité, il est condamné à mort et exécuté le 31 décembre
1898. Après l’exécution, son crâne va être examiné, les praticiens vont
considérer qu’il était bien malade.
A) La méthode Bertillon
B) La dactyloscopie
C’est à Bonneville de Marsangy que l’on doit le casier judiciaire. Vers 1840 il
publie « un traité de la récidive ».Il veut offrir la possibilité d’apprécier la moralité
et les antécédents du prévenu. Il veut réaliser une sorte de biographie judiciaire
de l’individu. On s’implique dans un mouvement d’individualisation de la peine.
On trouve l’idée intéressante, le casier judiciaire est mis en application par une
circulaire du 6 novembre 1850. Au départ le texte est très critiqué car on
considère que cela permet d’écarter de la vie politique certains individus de la
masse populaire. On ne voulait pas que dans des jurys d’assise puissent siéger
des ouvriers, on les considère comme une classe dangereuse.
Dans chaque greffe de tribunal de première instance des casiers sont mis en
place. Dans ces casiers on trouve toutes les condamnations de l’individu
(correctionnelles et criminelles), pour tous les individus qui sont nés dans
l’arrondissement.
De même, lors de toute ouverture d’instruction judiciaire, on commence à
prendre le réflexe de demander un extrait du casier judiciaire du prévenu.
Problème de publicité qui se pose immédiatement, jusqu’ou doit aller cette
publicité ? Jusqu’en 1876, tout ce qui était contenu dans le casier judiciaire était
public.
Pendant la Belle Epoque, il n’y a que Paris qui puisse bénéficier d’un réseau
policier assez développé. L’organisation judiciaire est au point dans Paris. En
dehors de Paris ce n’est pas la même chose. L’action de la police ne peut pas
être coordonnée car les différentes polices locales n’entrainent aucune relation
entre elles. La police est en retard par rapport aux malfaiteurs, car eux utilisent
des moyens de transport pour commettre leur méfait alors que la police n’est pas
mobile.
Les objectifs sont de créer une police mobile et d’améliorer les ressorts dans
lesquels la police peut intervenir. L’arrivée de Georges Clémenceau, « le Tigre » à
la présidence du Conseil, va débloquer la situation. Il profite du contexte pour
prendre le peuple à partie et oser s’attaquer à cette criminalité qui progresse. On
a une recrudescence des bandes criminelles qui pillent les campagnes. Chaque
région a une bande. Dans le Nord, c’est la bande des « bandits d’Hazebrouck ».
Dans la région de Valence ce sont les « Chauffeurs de la Drôme ».
A la chambre on va débattre en 1907 de ces problèmes. On va reprendre les
propositions de Clémenceau, on veut établir une police nouvelle. Clémenceau va
convaincre la chambre de créer les brigades mobiles régionales de police
judiciaire. A partir de leur création il faut quelques mois pour qu’elles soient
mises en place. On en crée 12 au départ. Chaque Brigade avait son ordre.
Ce sont les Brigades du Tigre. Leur originalité tient à leur spécialisation, à leur
mobilité et à leur ressort géographique. Ces brigades ont pour mission exclusive
« de seconder l’autorité judiciaire dans la répression des crimes et délits de droit
commun. Les brigades sont à la disposition exclusive du parquet. C’est à Paris
qu’on coordonne l’action de toutes les brigades.
Chaque Brigade est dirigée par un commissaire.
Ces agents ont compétence sur toute l’étendue de leur circonscription. Une
circonscription correspond à plusieurs départements. Une brigade peut être
amenée à quitter son ressort, chaque brigade possède un droit de suite. Ces
brigades ne seront vraiment mobiles qu’à partir de 1911. Il y a 12 brigades mais
4 véhicules.
La presse suit beaucoup ce genre d’affaire. Elle est la première à informer des
succès des Brigades du Tigre. On insiste beaucoup sur le succès dans la lutte
contre la petite délinquance. Au départ, les 12 brigades étaient composées dans
l’ensemble de 175 policiers. En 1939 on arrive à 450 hommes et on est passé de
12 à 20 brigades.
La presse est un soutient important. Le journal « Le temps » fait état de 2700
arrestations. Les Brigades du Tigre sont impliquées dans les affaires criminelles
de l’époque, notamment la Bande à Bonnot.
Pendant la WWI, les agents des Brigades vont lutter contre l’espionnage des
Allemands. Une fois que le conflit est achevé, elles retrouvent leurs attributions
initiales. Parmi les succès importants d’après guerre, l’arrestation de LANDRU.
Entre les deux guerres l’activité est assez dense. Il y a eu des scandales sur
lesquels on a du enquêter (affaire STAVISKY en 1933). En 1937, affaire Eugène
WEIDMANN qui avait assassiné plusieurs personnes. Il est connu parce que c’est
la dernière exécution publique en France. Par la suite les exécutions ont toutes
eu lieu à l’intérieur des prisons.
Le succès des Brigades du Tigre a eu un revers, une certaine jalousie de la part
de la police municipale et de la gendarmerie.
§1) La relégation
A) Le sursis
B) La libération conditionnelle
René Béranger, c’est un sénateur, il dépose un projet de loi général pour la lutte
contre la récidive. Il présente ce texte en 1882, un volet concerne la libération
conditionnelle. Cette libération conditionnelle était déjà utilisée pour les mineurs
délinquants. Cela existait déjà en Angleterre, on parlait de mécanisme de la
probation. Béranger affirme que la bonne conduite du détenu atteste que la
peine a rempli sa fonction. Il faudra faire comprendre au détenu qu’il peut
bénéficier de la libération anticipée selon son comportement, mais qu’il y a
toujours une menace de retourner en prison. Les conditions de la libération
conditionnelle sont très strictes. Si l’individu récidive il sera réincarcéré pour
achever sa peine et en purger une nouvelle.
Selon Béranger le projet peut être retenu. Il faut aussi permettre à
l’administration pénitentiaire de s’investir dans ce projet. Il faut rassurer l’opinion
publique, l’administration pénitentiaire tiendra des cahiers ou elle notera le
comportement du détenu.
Adoption de la loi du 14 aout 1885. On adopte le mécanisme de la libération
conditionnelle. Il y a des critères : des efforts sérieux de réadaptation sociale.
En sont exclus les condamnés à la perpétuité.
Elle est possible après accomplissement de la moitié de la peine ou des 2/3 pour
les récidivistes.
B) Place à l’argumentation