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Sommaire

PRESENTATION DU MUSEE p3
Le musée Cernuschi p4
Formation des collections
Plan des salles p5
Biographie d’Henri Cernuschi p6

LA CIVILISATION CHINOISE p8
La Chine p9
Carte de la Chine
Chronologie comparée p 10
La langue chinoise p 11
De Pékin à Beijing, explication du système de transcription
La religion p 12
Le confucianisme
Le culte des ancêtres
Le taoïsme
Les immortels
Le bouddhisme
La vie du Buddha historique
Les inventions p 15
Le livre
Des techniques de fabrication
Les inventions scientifiques
Les inventions agricoles

LES COLLECTIONS p 18
Le néolithique p 19
Vase
Gobelet à pied
Disque orné d’un oiseau
La dynastie des Shang p 21
La tigresse
La dynastie des Zhou p 23
L’époque des Royaumes Combattants p 24
Andouiller
Plateau supérieur de table basse en laque
Tripode ding en laque sec
Paravent douze feuilles
Les dynasties des Qin et des Han p 28
Suivante
Eclatement et réunification p 30
Cinq des douze animaux du zodiaque

1
La dynastie des Tang p 32
Le barbare à la corne
Orchestre de huit cavalières-musiciennes
Chameau
Bodhisattva Maitreya
Bodhisattva Avalokitésvara
La dynastie des Song p 38
Buddha Amithâba
Masques
Deux vases funéraires

INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES p 42
Bibliographie p 43
Lexique p 46
Listes
Informations pratiques p 47
Activités proposées par le musée
Chronologie comparée p 48
Dates du Nouvel An chinois p 50
Les Cinq éléments et leur correspondance p 51

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Présentation du musée

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Le musée Cernuschi

Le musée Cernuschi a été légué à la Ville de Paris par Henri


Cernuschi en 1896. C’est le second musée d’arts asiatiques de
France et le cinquième d’Europe quant à l’importance de sa
collection d’art chinois.

Il est spécialisé dans l’archéologie de la Chine antique, des


origines jusqu’à la dynastie des Song (960-1279).
Le musée a rouvert ses portes en juin 2005 après une
rénovation et un agrandissement des espaces d’exposition.

En effet, les derniers travaux remontant à la fin des années


cinquante, le musée réclamait une refonte complète, une
scénographie adaptée aux nouvelles exigences d’exposition et
aux normes modernes de sécurité et d’accessibilité. Le choix
s’est porté sur la réhabilitation de la logique originelle du
bâtiment, et la surface d’exposition s’est étendue de 923 m²
supplémentaires.

Formation des collections


Le secrétaire d’Henri Cernuschi, Eugène-Benoit Causse,
assura la passation de l’hôtel particulier avenue Vélasquez à la
Ville de Paris et devint le premier conservateur du musée.
L’inauguration eut lieu le 26 octobre 1898.

Mais c’est surtout le deuxième conservateur, Henri d’Ardenne


de Tizac (1905-1932) qui transforma cette maison de voyageur
curieux en musée moderne. Il spécialisa le musée dans l’art et
l’archéologie de la haute antiquité chinoise. Il multiplia les
acquisitions comme le vase de la Tigresse, et suscita les
donations importantes. Il fonda la Société des Amis du Musée
Cernuschi en 1922 pour l’aider à enrichir les collections. Deux
grandes rénovations ont ensuite modifié le visage du bâtiment,
en 1934-35 et en 1958-62.

En 1953, le don du docteur Guo Yushou de son importante


collection de peintures chinoises modernes a orienté les
acquisitions vers cet autre domaine, et ce fonds constitue
aujourd’hui un ensemble unique en Europe.

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Le plan des salles

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Enrico Cernuschi

Etat Civil :
Né le 19 février 1821 à Milan
Mort le 29 janvier 1896 à Menton
Sa famille était originaire de Monza en Italie
Il fut naturalisé français le 29 janvier 1871

Le financier et l’économiste
Etudes de sciences à Milan puis de droit à Pavie
1846 : Brevet d’aptitude aux fonctions d’avocat au
tribunal d’appel de Milan
1850 : Arrivée en France, situation précaire
1852 : Entrée au Crédit Mobilier
Introduction dans les milieux financiers, participation à diverses affaires
1865 : Publication de son livre Mécanique de l’échange
1869 : Participation à la fondation de la Banque de Paris, devient un des directeurs
Sa fortune est évaluée à 2 millions de francs-or
1870 : achat de la plus grosse partie du capital du journal Le Siècle, renonce à son poste à
la banque
1876-1877 : il se consacre à ses études monétaires sur le bimétallisme
1876 : publication de La monnaie bimétallique

Le républicain convaincu
18 au 22 mars 1848 : un des trois meneurs du soulèvement de Milan contre l’occupant
autrichien
1849 : député à l’assemblée constituante de la République Romaine (qui n’a duré qu’un an)
1849 : résistance à l’entrée des troupes françaises dans Rome.
1849-1850 : un an de prison pour raisons politiques
1850 : Exil en France
1869 : versement de 100 000 francs au comité contre le plébiscite pour l’empire en faveur
de Napoléon III. Soutient les républicains mais est exilé en Suisse.
Exil en Suisse
1870 : Rappelé en septembre par son ami Gambetta (1838-1882) pour assister à la
proclamation de la République, le 4 septembre 1870
Il demande la nationalité française
Il rachète des parts du journal Le Siècle pour diffuser ses idées républicaines
Lors du siège de Paris par les Prussiens, il appartient à la commission des subsistances
pour le ravitaillement de Paris
1871 : pendant la Commune, il tente d’empêcher l’exécution de son ami Chaudey, maire du
IXème arrondissement et rédacteur en chef du Siècle. Il arrive trop tard et il se fait arrêter par
les troupes versaillaises. Il échappe de peu au peloton avec Théodore Duret, journaliste et
critique d’art, ami des impressionnistes. Ils sont reconnus à temps.
1888-1889 : il soutient Clemenceau dans son opposition au Boulangisme

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Le grand voyageur et le collectionneur éclairé
septembre 1871 - janvier 1873 : Voyage autour du monde avec Théodore Duret, qui le
racontera dans son livre Voyage en Asie publié en 1874
Etats-Unis
Japon (d’octobre 1871 à février 1872)
Chine (de février à juin 1872)
Java
Ceylan
Inde
Il achète plus de 4000 objets en Extrême-Orient principalement en Chine et au Japon.
1873 : De retour en France, il présente sa collection à l’exposition des Beaux-arts de
l’Extrême-Orient au Palais de l’Industrie
et fait construire son hôtel particulier avenue Vélasquez par l’architecte William Bouwens
Van der Boijen, édifié aux dimensions de sa collection et de son buddha japonais de 4
mètres de haut.

1896 : Il meurt à Menton après avoir légué son hôtel et sa collection asiatique à la ville de
Paris

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La civilisation chinoise

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La Chine

A l’est de l’Eurasie, la Chine s’étend sur 9 561 000 km² et


présente une grande variété de reliefs et de climats.

Au nord, s’étend une vaste plaine de lœss, terre


traditionnelle de la culture du millet, de l’orge et du blé,
largement ouverte sur la steppe eurasiatique. Cette riche
plaine alluviale est irriguée par le Fleuve Jaune, Huanghe.
Celui-ci doit son nom aux sédiments qu’il arrache aux flancs
des hauts plateaux occidentaux. C’est précisément dans le
bassin moyen du Huanghe, au confluent du fleuve et des
rivières Wei et Fen, que les Chinois placent traditionnellement
le berceau de leur civilisation. Le Shaanxi, pays « à l’Ouest des
Passes », bien protégé par les montagnes, abrita les capitales
de plusieurs dynasties. Ces régions agricoles sont
symboliquement séparées depuis le IVème-IIIème siècle av. J.-C.
du monde nomade par les embryons de ce qui allait devenir la
Grande Muraille. Au delà s’ouvrent les marches de l’Asie
centrale (Gansu, Ningxia, Qinghai).

Le bassin inférieur du Yangzijiang, appelé par les


Occidentaux Fleuve Bleu, draine une immense plaine
constituant la majeure partie de la Chine du centre-est. Au
delà de ce fleuve commence la Chine du Sud proprement dite
(Jiangnan), véritable grenier à riz, contrée par excellence de la
culture savante depuis l’époque des Song du Sud (1127-1279)
jusqu' à la période des Ming (1368-1644).

La Chine du Sud, morcelée par de multiples massifs


montagneux difficiles d’accès, peut constituer des lieux de
résistance nationale au gouvernement central,
particulièrement lors des périodes d’occupations étrangères
comme l’apprirent à leurs dépens Mongols (XIIIème siècle) et
Mandchous (XVIIème siècle). La densité du réseau
hydrographique permet toutefois de désenclaver les provinces
centrales (Jiangxi, Hunan, Hubei) et de les relier à la ville de
Guanzhou (Canton) au sud, au Yangzijiang, et, via le Grand
Canal, au Fleuve Jaune et à la Chine du Nord. Le cours
supérieur du Yangzijiang, au delà des Trois Gorges, s’ouvre sur
la plaine du Sichuan, au particularisme culturel marqué à
l’époque ancienne. La Chine du Sud comprend de nombreuses
« minorités nationales », en particulier dans les provinces du
Guizhou, du Guangxi et du Yunnan.

9
10
La langue chinoise

L’écriture chinoise est la plus ancienne au monde encore


utilisée. Elle est apparue au deuxième millénaire avant Jésus
Christ et servait à la divination. Les plus anciennes traces
connues ont été retrouvées sur des carapaces de tortue et des
os d’animaux. Au départ, les signes étaient des pictogrammes,
c’est-à-dire un dessin de ce qu’on voulait dire. Puis ils se sont
codifiés et sont devenus des idéogrammes.
Un idéogramme exprime à lui seul une idée et
correspond à une syllabe. Il s’inscrit dans un carré parfait et
est composé de différents traits qu’il faut tracer dans un ordre
et un sens précis. L’écriture étant très graphique, elle est
devenue un art, la calligraphie, considérée par les Chinois
comme le plus noble des arts.
La langue écrite possède plus de 30 000 caractères, mais il
suffit d’en connaître environ 4000 pour lire couramment un
journal.

De Pékin à Beijing…
Quand les occidentaux sont arrivés en Chine,
ils ont vite ressenti le besoin d’établir un
système de transcription entre le chinois et
l’alphabet latin. Les sons chinois étant
tellement différents de nos propres sons,
chaque pays a déterminé un système
phonétique proche de sa langue. Ainsi trois
alphabets différents ont été créés : le français
(EFEO), l’anglais (Wade-Giles) et l’allemand
(Lessing). Pour le même mot, on trouvait trois
orthographes différentes. Par exemple : Pékin,
Peiking et Peiching.

La République Populaire de Chine a désiré


mettre de l’ordre et à la fin des années 50, elle !
a instauré un système unique : le pinyin.
Désormais c’est lui qu’on doit utiliser. Ainsi
doit-on écrire Beijing et non Pékin.

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La religion
La culture chinoise est influencée par trois courants principaux
de pensées : le confucianisme, le taoïsme et le bouddhisme. Mais
d’autres croyances s’y mêlent, comme le culte des ancêtres et la
croyance dans les esprits. Ces derniers sont présents dans le
monde des vivants et il convient de s’en protéger ou d’attirer leur
bienveillance.
Les trois grands courants de pensée ont structuré la société
chinoise et influencé l’art et la philosophie. Vers le Vème – VIème
siècle, on tenta de les synthétiser.

Le Confucianisme :

Il s’agit plus d’un enseignement,


d’un mode de vie et de pensée que Le culte des
d’une religion à proprement parler. ancêtres :
Les grands principes furent énoncés
Les esprits des ancêtres
par Confucius, maître Kong (Kong restent avec les vivants. Ils
Fuzi, 551-479 av. J.-C.) et diffusés veillent sur la famille.
par Mencius (Mengzi, 370-290 av. Chacune possède un lieu où
J.-C.). L’époque où vivait Confucius placer les tablettes des
était dominée par les divisions et les ancêtres et y faire brûler de
l’encens. On y fait des
guerres entre seigneurs. Le offrandes de nourriture et des
confucianisme établit des règles libations. Ils participent aux
permettant l’harmonie et l’équilibre moments importants de la
de la société. Il met l’accent sur cinq famille : on leur présente la
« Relations naturelles » : prince- fiancée avant le mariage, les
bébés à leur naissance, etc.
sujet ; père-fils ; aîné-cadet ; mari- La piété filiale est une des
femme ; amis, fondées sur le respect principales vertus
et l’obéissance. Les règles de la confucéennes .
justice et de la morale doivent être Le culte des ancêtres est
strictement respectées, et les rites encore très présent dans le
observés pour que l’ordre social se monde asiatique actuel.
maintienne.
Le confucianisme devient vite une doctrine officielle. Il est à
l’origine de tout le système administratif chinois : les empereurs
et les lettrés (les fonctionnaires) en sont imprégnés et ont
longtemps rejeté le taoïsme, assimilé aux croyances populaires, et
le bouddhisme, religion non chinoise.
Le confucianisme repose sur deux livres : les entretiens de
Confucius et les dissertations et les paroles mémorables de
Mencius.

12
Le taoïsme :

Issu de la croyance populaire dans les esprits et dans


l’immortalité, le taoïsme
existe comme doctrine Les immortels (xian) :
philosophique mais
aussi comme religion Certains hommes peuvent accéder à
populaire. Son but est l’immortalité. Ce sont de simples hommes, et
de rentrer en harmonie non des dieux, qui ont trouvé le moyen de
prolonger leur vie. Ils vivent sur des îles
avec l’univers afin mythiques dans la Mer de l’Est, où les animaux
d’atteindre sont blancs, les palais sont en or et les
l’immortalité. balustrades en jade. Du jade et des perles
Sa formulation a été poussent sur les arbres.
faite par Laozi (Lao-
Ces îles sont au nombre de trois et sont placées
Tseu), qui vécut au sur les carapaces d’immenses tortues qui
VIème siècle av. J.-C., plongent en immersion si quelqu’un s’approche.
dans le livre de la Voie Il s’agit de Penglaï, Yingzhou et Fanghu. La
et de la Vertu notoriété de ces îles était grande, le premier
(Daodejing). Il tente empereur, Qin Shihuangdi, envoya même une
expédition à leur recherche.
d’expliquer le mystère
de la Vie dans 81 courts chapitres. Le retrait du monde et de la
vie sociale, la vie d’ermite permettent de vivre en union avec
l’univers. Le mot Dao ou Tao signifie « la voie ».
Cette doctrine est très compliquée. En voici une simplification :
au départ existait le Un, le Vide. De ce Vide est né le Deux, le Yin
et le Yang, respectivement féminin et masculin, principes
symbolisant tous les opposés. Le Souffle, ou Qi en chinois est le
Trois. Il est présent partout dans l’univers et représente le
changement, l’instabilité. Circulant entre le Yin et le Yang, il les
fait s’entremêler et permet la création des êtres. Le taoïste doit
réussir à voir le qi et à le contrôler afin d’atteindre l’immortalité.
Avec le temps, le taoïsme s’est imprégné de croyances populaires
et s’est doté d’un riche panthéon, notamment la déification de
Laozi, de l’empereur mythique, Huangdi, ou Empereur Jaune et le
culte des huit principaux Immortels.
Le taoïsme est souvent la religion des artistes chinois, et on
ressent beaucoup son influence dans l’art.

Le bouddhisme :

Le bouddhisme est une religion venue d’Inde et introduite en


Chine aux environs du Ier siècle ap. J.-C. Il enseigne le moyen de
s’extraire du cycle infernal de réincarnation (samsâra). Il est
conditionné par les actes accomplis lors des vies antérieures. Le
fidèle doit mener une vie de renoncement, libérée de tout désir et
vouée à la charité, qui lui permettra de devenir buddha (éveillé) et
d’atteindre le nirvana. Il est alors sorti du cycle.

13
Il existe deux grands courants dans le bouddhisme, le Mahâyâna
ou Bouddhisme du Grand Véhicule, et le Theravadâ, Bouddhisme
Ancien, appelé par ceux du Grand Véhicule, Bouddhisme du Petit
Véhicule.
Le Theravadâ est la religion des pays influencés par la civilisation
indienne : l’Inde et l’Asie du Sud-est, la Thaïlande, le Myanmar,
etc. Le Buddha est considéré comme un sage ayant apporté au
monde la solution salvatrice. Le Theravadâ se rattache aux textes
primitifs et conduit à une recherche personnelle du salut que
seuls les moines peuvent atteindre.
Le Mahâyâna quant à lui développe la notion du divin. Les
buddha se multiplient (Vairocana, Amithâba, etc.) ainsi que
d’autres déités comme les bodhisattva* qui n’existent pas dans le
Theravadâ.. L’accès au nirvana n’est plus strictement réservé aux
moines mais s’étend à l’ensemble des êtres. C’est la forme du
bouddhisme la plus répandue en Extrême-Orient en Chine et
dans les pays qui ont subi l’influence de la civilisation chinoise :
le Japon, la Corée, le Vietnam.

Entre le Vème et le Xème siècle, la Chine s’approprie la doctrine


indienne. Les textes sont traduits en chinois et des sectes
spécifiques à la Chine se développent à travers le pays.
Une nouvelle secte apparaît au VIème siècle à la suite de
l’enseignement d’un moine indien, Bodhidharma. Il est influencé
par le taoïsme et prône la méditation pour atteindre l’éveil. La
Vérité doit se révéler par intuition immédiate. Elle se nomme
Chan, (du mot sanskrit dhyâna, méditation), plus connue sous le
nom japonais de Zen.

Vie du Buddha historique :


Le prince Siddhârtha, futur Bouddha Çakyamuni, le « sage de la tribu des
Çakya », naquit en Inde à Kapilavastu, vers 550 av. J.-C.
Il était destiné à succéder à son père en tant que prince, et son enfance se
déroula dans un monde clos de palais et de plaisirs. Il conquit sa femme,
Yasodhara, au tir à l’arc à 16 ans, et eut un fils Râhula. Quatre rencontres
déterminèrent sa destinée : lors d’un trajet le menant à un parc en dehors
de la capitale, il croisa un vieillard, un malade, un mort et un religieux
ayant renoncé au monde. Il découvrit alors la précarité et la souffrance de
la condition humaine, destinée à vieillir, sujette aux maladies et à la mort.

Ces rencontres entraînèrent une crise morale chez ce jeune homme de 29


ans et il renonça à sa condition princière. Il quitta le palais, se dévêtit de
ses habits luxueux et se coupa les cheveux, Pendant six années, il erra et
suivit les enseignements de plusieurs brahmanes. Après avoir tenté
plusieurs voies, dont la vie d’ascète extrême, il les trouva vaines et décida
de méditer jusqu’à ce qu’il trouve la solution. Après quarante neuf jours , il
atteint l’Eveil. Il choisit d’enseigner la Vérité et son premier prêche eut lieu
dans le bois aux Gazelles de Bénarès. Il voyage ensuite dans tout le bassin
du Gange. Intoxiqué par un aliment avarié, il « mourut » vers 480 av. J.-C.
à Kuçinagara.
14
Les inventions

Le livre

Le papier
L’archéologie permet de dater l’invention du papier vers le IIIème
siècle avant notre ère. Elle est attribuée à Cai Lun en 105 av. J.-
C. La méthode de fabrication est simple, on fait ramollir la
matière première (déchets de soie, bambou, chanvre ou mûrier)
dans de l’eau, puis on la fait bouillir et on la broie. On tamise le
mélange pour obtenir une fine couche que l’on presse et fait
sécher. On peut alors décoller la feuille de papier.
L’imprimerie
L’imprimerie s’est d’abord faite à l’aide de planches sur lesquelles
étaient gravés les caractères à l’envers. On pressait ensuite la
planche sur la feuille de papier. Le caractère mobile, employé plus
tard par Gutenberg, fut inventé sous la dynastie des Song, par un
imprimeur du nom de Bi Sheng, mais ce type d’imprimerie est
assez compliquée à appliquer à la langue chinoise, car il nécessite
un trop grand nombre de signes. Il est mieux adapté à l’alphabet
latin. C’est donc l’imprimerie sur planche qui dominera.

Des techniques de fabrication

La soie
La fabrication de la soie remonte sûrement à la fin de l’âge de
pierre (IIème millénaire av J.-C.). Le cocon du ver à soie est fait de
fins filaments très solides. Il est plongé dans l’eau bouillante afin
de séparer les filaments qui sont ensuite enroulés sur des
bobines. Ils peuvent atteindre jusqu’à 1 200 mètres de long.

La porcelaine
La porcelaine est une terre cuite vitrifiée à très haute
température : entre 1 280°C et 1 400° C. Elle est recouverte
d’émail avant cuisson, qui se vitrifie lui aussi. Le secret réside
dans l’utilisation de la terre de Chine ou kaolin, qui change de
composition chimique à la chaleur. Elle devient translucide et
imperméable.
Les plus anciennes traces de porcelaine remontent au Ier siècle
ap. J.-C., mais son usage n’est réellement attesté qu’au IIIème
siècle. La dynastie des Song voit la porcelaine atteindre un degré
de raffinement technique et de qualité artistique remarquable. Le
secret de sa fabrication sera très bien gardé et les occidentaux ne
le découvriront qu’au 18ème siècle. Les objets en porcelaine font
très tôt l’objet d’exportation et sont considérés comme des trésors
en occident.

15
La laque et le laque
La laque est la sève de l’arbre à laque (Rhus Vernicifera) qui
pousse surtout en Chine centrale. C’est une résine visqueuse de
couleur brun-rouge que l’on colore ensuite (souvent en noir ou en
rouge). L’emploi de la laque est une invention chinoise très
ancienne (il remonte au moins au XIIIème siècle av. J.-C). Il
nécessite beaucoup de soin et de temps : la laque est posée en
couches minces et successives et chaque couche doit être séchée
et poncée avant la pose de la suivante.
Ce vernis est très résistant : il n’est pas attaqué par les acides ou
les alcalins, il résiste aux températures jusqu’à 200-250°C, à
l’eau, à la plupart des solvants et aux bactéries. Il permet donc un
usage plus large du bois et de tous les matériaux périssables
(tissus, métaux, cuir, porcelaine).

Les inventions scientifiques

La Chine a été en avance sur l’Occident en matière scientifique


pendant longtemps. Les Chinois utilisent le système décimal
depuis le XIVème siècle av. J.-C., ce qui est sûrement une
explication de leur avancée dans le domaine des mathématiques.
L’invention du boulier y participe aussi. C’est en quelque sorte la
première machine à calculer. Ils connaissaient par exemple une
valeur du nombre Pi ( ) beaucoup plus précise que les savants
grecs. Ptolémée avait réussi à le calculer jusqu’à quatre
décimales, et cette valeur perdura jusqu’au XVème siècle, alors
qu’en Chine, on le calculait jusqu’à dix décimales dès le Vème
siècle !
Mais on peut leur attribuer d’autres découvertes, comme la
circulation sanguine, la loi du mouvement (attribuée à Newton),
etc.
Ils s’intéressaient également à l’astronomie, à la médecine, ou au
calcul du temps. Leurs horloges mécaniques sont restées célèbres
tout comme d’autres inventions telles que la poudre, la boussole,
la brouette ou encore le papier monnaie…

Les découvertes relatives à l’agriculture

Leur avancée technique a permis un développement de


l’agriculture extraordinaire.

La modernisation des outils agricoles eut pour effet une culture


plus intensive : le soc en fer de la charrue (au lieu du bois), le
versoir qui retourne la terre lors du passage de la charrue, ou
encore le harnais à collier.

16
Attelage rationnel du cheval
En Occident, on utilisait jusqu’au VIIIème siècle un système
d’attelage inadapté : une simple sangle passée autour de
l’encolure du cheval, ce qui empêchait la tractation de choses trop
lourdes sous peine d’étouffement du cheval. Les Chinois ont
d’abord inventé le harnais à traits (lanière autour du poitrail de
l’animal) vers le IVème siècle, puis le harnais à collier au Ier siècle
av. J.-C., soit mille ans avant l’Europe. Ils ont ensuite attaché
deux cordes de chaque côté du harnais inventant ainsi l’attelage
que l’on utilise encore aujourd’hui.

17
Les collections

Parcours chronologique
à travers les œuvres phares…

18
Le néolithique

Les premières traces de sédentarisation de communautés


agricoles se situeraient vers 8000 av. J.-C. Le néolithique est
marqué par un essor des arts artisanaux. En Chine, différentes
cultures aux particularismes très marqués s’épanouissent
simultanément.

La culture de Yangshao (env. 5 000 - env. 1 700 av. J.-C.) a


produit des terres cuites dures, réalisées à haute température
(mille degrés environ), qui se caractérisent par un décor peint
élaboré. Les thèmes, d’abord constitués de motifs animaliers
réalistes (poissons, batraciens), vont évoluer vers une abstraction
toujours plus poussée.
Simultanément (env. 2 000 - env. 1 600 av. J.-C.) se développe
sur la côte orientale la culture de Longshan. La société y paraît
hiérarchisée, les rituels religieux y jouant un rôle primordial.
Dans sa phase classique, elle a produit, en particulier au
Shandong, une terre cuite tournée dont le lustre noir présente
des reflets métalliques. Les coupes sur pied ont souvent été
retrouvées sur un gradin aménagé dans les fosses funéraires. Ces
céramiques devaient avoir un usage cultuel.

Parallèlement à la poterie se développe l’art du jade. Le jade est


une pierre que les Chinois faisaient venir de loin, notamment
d’Asie Centrale. On le retrouve à cette période sous la forme d’un
disque perforé au centre qui symbolise le ciel appelé bi. Les
Chinois attribuaient à ce matériau des pouvoirs quasi magiques…

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20
La dynastie des Shang
(vers 1550 – vers 1050 av. J.-C.)

L’histoire chinoise s’ouvre traditionnellement sur la dynastie royale


des Xia (vers 2070 – vers 1600 av. J.-C.). A partir d’environ 1700 av. J.-C.,
se développent dans différentes régions, des cultures du bronze aux
particularismes marqués, telle la culture d’Erlitou (env. 1700 - env. 1550
av. J.-C.), centrée sur le Henan. C’est précisément au Henan qu’émerge la
dynastie des Shang (env. 1550 - env. 1050 av. J.-C.). Les objets les plus
représentatifs de cette dynastie sont des bronzes à usage rituel. Réservés à
une élite aristocratique, ils servaient à préparer et présenter la nourriture
ainsi qu’à effectuer les libations de boissons fermentées indispensables au
culte des ancêtres royaux et à de nombreuses entités d’un panthéon encore
mal connu. Entre 1550 et 1300 environ, les bronzes rituels présentent un
décor réduit à une frise de filets en relief évoluant en circonvolutions
souples et comportant des motifs zoomorphes fortement stylisés dont un
masque d’animal fantastique, appelé par les sinologues taotie.

Vers 1300, le répertoire formel des bronzes, beaucoup plus riche, est
associé à un décor au relief plus affirmé. Un bestiaire mythique ou réaliste
présente une grande variété de motifs et de traitements.
Au milieu du XIe siècle av. J.-C., l’avènement des Zhou, originaires de
la région de Xi’an, ne marque aucune rupture culturelle.

La vaisselle de bronze
L’art du bronze caractérise les premières dynasties
chinoises. La métallurgie, à laquelle était attaché un prestige
religieux, permettait la fabrication de vases aux formes
diversifiées. Traditionnellement, on partage ces bronzes en
deux catégories, ceux destinés aux aliments solides et ceux
réservés aux liquides. On les rencontre en abondance dans
les tombes.
A l’époque archaïque, les artisans chinois ignorent le procédé
de la cire perdue, habituel en Occident. Ils utilisent une
technique originale : le vase est coulé la tête en bas autour
d’une âme de terre compacte. Les praticiens placent des
segments de terre cuite qui, réunis et maintenus à l’arrière,
constituent un moule. Ces éléments portent en creux les
thèmes décoratifs, plus ou moins incisés, qui apparaîtront
en saillie sur le vase. Le métal, fondu à une température
supérieure à mille degrés, prend place dans l’espace laissé
libre entre l’âme et le moule. L’air, contenu à cet endroit,
s’échappe par des évents. L’alliage comporte un taux non
négligeable d’étain (entre 7 et 20 %).
La pièce refroidie, le moule est démonté. Les artisans arasent
les barbelures qui, après la fonte, marquent les minuscules
interstices entre deux segments. Certains éléments
(poignées, parties décoratives en haut relief comme des
protomes d’animaux) peuvent être fondus à part.

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La dynastie des Zhou
(vers 1050-256 av. J.-C.)

Les deux premiers siècles de leur hégémonie en Chine du Nord


furent les plus brillants (période des Zhou de l’Ouest, vers
1050-771 av. J.-C.).
Les Zhou développement un système politique de caractère
féodal, fondé sur une hiérarchie stricte des domaines et des
cultes familiaux, le domaine royal et le culte des ancêtres du
clan des Zhou ayant la prééminence.
Des formes amples et majestueuses, au décor simplifié mais
puissant, caractérisent les récipients de bronze à partir du
début du Xe siècle av. J.-C. environ. Leur typologie se modifie,
vers 850 av. J.-C. suite à une profonde mutation religieuse. Le
culte des ancêtres se généralise sous sa forme aboutie. Les
traits des défunts les plus importants sont protégés par des
éléments en jade spécifique et ils arborent de riches
pendentifs. Les bronzes rituels sont désormais ornés d’oiseaux
ou de motifs rubanés. Les inscriptions plus longues deviennent
des sources précieuses tandis que les os oraculaires
disparaissent progressivement.

En 771 les Quanrong, peuple des steppes du Nord-Ouest,


chassent les Zhou de leur vallée du Shaanxi. Ils doivent se
replier plus à l’est. La dynastie, très affaiblie, doit abandonner
le pouvoir politique à des princes. La dynastie des Zhou de
l’Est est divisée en deux grandes périodes : celle des Printemps
et Automnes (Chunqiu) (770-481), d’après le nom des annales
du royaume de Lu, au Shandong, couvrant les années 722 à
481. Vient ensuite celle des Royaumes Combattants (Zhanguo)
(481-221) qui débute véritablement avec le partage du royaume
de Jin en 453 et au cours de laquelle la Chine est divisée en
une multitude de royaumes antagonistes qui seront finalement
tous absorbés par celui de Qin en 221. L’usage des armes en
fer et des arbalètes rend les conflits de plus en plus violents.

Cette époque, culturellement foisonnante, voit la naissance des


grands maîtres de la pensée chinoise dont Confucius
(traditionnellement 551-479 av. J.-C.) et Zhuang Zhou, auteur
du Zhuangzi, pour ne citer que les plus importants.

23
L’époque des Royaumes Combattants
(481-221 av. J.-C.)

Cette période politiquement instable et bouillonnante est


marquée par le luxe ostentatoire qu’affichent les cours rivales.
Le goût des bronzes aux formes baroques et foisonnantes est
particulièrement présent dans le royaume de Chu.
Cette culture du centre-sud de la Chine maintiendra jusque
sous les Han de l’Ouest (206 av. J.-C. – 9 ap. J.-C.) son
particularisme culturel. Celui-ci se manifeste notamment dans
le mobilier funéraire : gardiens de tombe tirant la langue,
surmontés d’andouillers, ou supports de tambours en forme
d’oiseaux, témoins de croyances encore mal connues. Déjà, les
objets en laque, prennent une place significative aux côtés du
bronze. Des motifs comme des frises structurées par des
obliques aux terminaisons en enroulement et une bichromie
rouge et noire sont à l’origine des développements ultérieurs de
l’art du laque.

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Les dynasties des Qin (221-206 av. J.-C.)
et des Han (206 av J.-C. – 220 ap. J.-C.)

La conquête de la Chine par Qin Shihuangdi, le premier


empereur des Qin, marque en 221 av. J.-C. l’avènement de la
Chine impériale. La réforme et l’unification de l’écriture, des
poids et mesures, de la monnaie donnent des bases solides au
développement ultérieur d’un pays aux particularismes
culturels encore très marqués. L’autodafé des livres non
techniques en 213, le massacre des intellectuels qui s’ensuivit
et une politique autocratique devaient sceller la chute du
régime en 206 av. J.-C.

La dynastie des Han de l’Ouest (206 av. J.-C.- 9 ap. J.-C.),


installée à Chang’an, l’actuelle Xi’an, restera une époque de
référence pour les périodes postérieures. S’appuyant sur les
réformes mises en place sous les Qin, elle développe un empire
puissant et centralisé qui étend ses frontières vers l’Asie
centrale.

Du point de vue artistique, des décors dynamiques,


constitués de contre-courbes ponctuées d’excroissances
nuageuses, dominent. A partir du IIème siècle avant J.-C.
apparaissent dans l’iconographie les immortels des îles Penglai
représentés comme des êtres hybrides, humanoïdes, aux
extrémités crochues bientôt munis de petites ailes.

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Eclatement et réunification

Sous l’effet conjugué d’une grave crise agraire et de violents


troubles religieux (révolte des Turbans Jaunes), l’empire des
Han s’effondre (220). Après une courte période de réunification
grâce à la dynastie des Jin (265-316), le pays sombre dans
l’anarchie. Le Nord devient la proie de chefs militaire barbares.
De puissantes familles aristocratiques repliées à Jiankang
(Nanjing/Nankin) alternent sur le trône au milieu des
révolutions du palais. Durant deux siècles, le Sud connaît
cependant un développement économique lent mais durable,
vivifié par un commerce actif.

Dans le Nord, des « barbares » d’origine nomade, se


sédentarisent peu à peu. Les Tuoba parviennent à conquérir
toute la Chine septentrionale et fondent la dynastie des Wei du
Nord (386-534). Une habile politique de sinisation des élites
concourt à un encadrement strict des populations paysannes.
Cependant, la cour jugée dispendieuse et décadente ne pourra
faire face aux révoltes (523 et 534). Des dynasties plus ou
moins éphémères se partagent l’empire des Wei du Nord. Ainsi
les Wei de l’Est (534-557) auront pour centre le Hebei. Ils
seront remplacés par les Qi du Nord (557-577). Les Wei de
l’Ouest (535-556), quant à eux, auront pour capitale Chang’an
au Shaanxi. Ils devront céder le pouvoir aux Zhou du Nord
(556-581) qui entreprendront la reconquête de la Chine
septentrionale.

En 581, un descendant des empereurs Wei par les femmes,


Yang Jian, fonde la puissante dynastie des Sui (581-618). En
589, il achève la réunification de toute la Chine. Une série de
grands travaux dont la construction d’une capitale grandiose,
Chang’an (Xi’an), le creusement d’un Grand Canal unissant les
fleuves Huanghe et Chang Jiang (Yangzijiang) et des
campagnes militaires ruineuses entraînent la chute des Sui.

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La dynastie des Tang (618-907)

La dynastie des Tang constitue peut-être la période d’apogée de


la civilisation chinoise, particulièrement dans sa première
phase (618-755).

Une importante réforme juridique et une réorganisation du


système des taxes et des corvées fournissent au pouvoir des
bases solides. Le développement des concours bureaucratiques
mis en place par les Sui favorisent le recrutement de
fonctionnaires de qualité qui, peu à peu, vont contrebalancer le
pouvoir des élites aristocratiques aux lointaines origines
nomades.

Le pouvoir consent un effort sans précédent envers les armées.


Les empereurs Tang (618-907) continuent la politique
expansionniste initiée par les Sui, soumettant les oasis du
bassin du Tarim et permettant un regain du commerce
caravanier de la « Route de la Soie », à l’origine d’une véritable
mode « exotique » à la cour. Des moines pèlerins dont le célèbre
Xuanzang (602-664), rapportent de l’Inde des textes
bouddhiques et concourent à la multiplication des courants
religieux.

La deuxième phase de la dynastie (763-907) est marquée par


d’importantes réformes administratives, œuvres d’une
bureaucratie puissante. Le Sud de la Chine devient peu à peu
un centre économique de première importance au détriment
du Nord, siège du pouvoir impérial. La grande persécution
contre le bouddhisme (843-845) est caractéristique du
changement de mentalités des élites et annonce le triomphe du
néo-confucianisme de l’époque des Song.

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La dynastie des Song (960-1279)

A la chute des Tang, la Chine entre dans une nouvelle période


de division (époque des Cinq Dynasties, 907-960). La dynastie
des Song parvient à rassembler une grande partie du territoire.
Elle se partage en deux phases : aux Song du Nord (960-1126)
succèdent les Song du Sud (1127-1279).

L’époque est caractérisée par un essor sans précédent des


techniques et des échanges, tant intérieurs qu’internationaux,
favorisés par le développement d’une marine marchande. Pour
la première fois, les taxes commerciales et les profits tirés des
monopoles publics (sel, thé, vin et soie) contribuent pour plus
de la moitié du budget de l’état, dépassant les recettes des
impôts fonciers. Cette expansion permet, par des envois
réguliers de numéraire et de produits rares, de calmer les
ambitions des états « barbares » du nord.

L’armée qui comptera jusqu’à un million d’hommes, est


étroitement contrôlée par l’administration civile. Les
fonctionnaires, recrutés par concours, favorisent le
développement du néo-confucianisme. Le goût des antiquités
et de l’histoire, le développement de la peinture de paysage, la
variété et la perfection des céramiques produites dans la
plupart des provinces sont les traits dominants de la vie
intellectuelle et artistique, favorisée par les milieux lettrés.

Les Song ne sont pas entièrement maîtres de la Chine. A partir


de 916, une dynastie mongole s’installe au nord : les Liao. Les
mongols se rendent définitivement maîtres du Nord de la Chine
en 1234, et mettent fin au pouvoir des Song en 1279.

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Informations complémentaires

42
Bibliographie

Pour les enfants :


Histoire et civilisation

B. Williams, Entrez chez … les Chinois, Gründ, Paris, 1996

F. Fauchet, La Chine ancienne, Les clés de la connaissance, Nathan, 1996

A. Cotterell, La Chine des empereurs, Les Yeux de la découverte, Gallimard,


1994

S. Girardet, C. Merleau-Ponty, A. Tardy, Les routes de la soie, Bayard éditions,


Paris 1991

M. Dauber, M. Noblet, Les carnets de routes de Tintin : la Chine, Casterman,


1992

He Zhihong, Ma vie à Pékin au fil des mois, Syros Jeunesse, 2003 (à partir de 6
ans)

G. Caldecott, Cerfs-Volants, Dessain et Tolra, 1993 (9-12 ans)

Tao Wang, La Chine, J’explore, Bayard Jeunesse, 1996 (9-12 ans)

Ecriture

Le pinceau chinois, livre-atelier, Hatier, 1994

A. Weinich, C. Lamblin, Jouer à écrire en chinois, Editions Retz, 1994 (6-8 ans)

C. Louis, Liu et l’oiseau, Picquier jeunesse, 2003 (à partir de 6 ans)

L. Bresner, Qui es-tu ? Je suis le roi ; Qui es-tu ? Je suis l’éléphant ; Qui es-tu ?
Je suis l’oiseau des îles ; Que fais-tu ? Je rêve, Mémo Editions, 1998 et 1999 (à
partir de 7 ans)

Edoardo Fazzioli, Caractères chinois – du dessin à l’idée, 214 clés pour


comprendre la Chine, Flammarion 1987

Contes, romans, bandes dessinées

P. Aroneau, L’empereur de jade et l’immortel, Ipiomée, Albin-Michel, 1994

M. Bateson-Hill, La montagne du dragon, 1996 (texte chinois et adaptation


française)

43
S. Bukiet, Ecritures dans l’histoire et par les contes, Syros Alternatives, Paris,
1984

L. Bresner, Un rêve pour toutes les nuits, Actes Sud Junior

Hergé, Tintin et le Lotus Bleu, Casterman

L. Bresner, Contes chinois : le Bouvier et la Tisserande, l’Ecole des Loisirs, 2000

Pour les adultes :


Histoire et civilisation

J. Gernet, Le monde chinois, Armand Colin, Paris, 1972

C. Larre, les Chinois, Editions Lidis, Paris, 1981

D. et V. Elisseeff, La civilisation de la Chine classique, Les grandes civilisations,


Arthaud, Paris, 1979

J. Pimpanneau, Chine, culture et traditions, Editions Philippe Picquier, 1988

M. Granet, La pensée chinoise, Albin Michel, Paris, 1968

J. Boisselier, La sagesse du Buddha, Découvertes Gallimard, 1993

C. Debaine-Francfort, La Chine ancienne, Découvertes Gallimard, 1998

J.P. Drège, Marco Polo et la route de la Soie, Découvertes Gallimard, 1989

Ecriture

J.F. Billeter, L’art chinois de l’écriture, Skira, Genève, 1989

V. Alleton, L’écriture chinoise, Que sais-je ?, PUF, Paris, 1970

J. Gernet, La Chine, aspects et fonctions psychologiques de l’écriture, Centre


International de synthèse, Paris, 1963

G. Jean, L’écriture, mémoire des hommes, Découvertes Gallimard, Paris, 1987

Romans

Les enquêtes du juge Ti, éditions 10/18

44
Quelques adresses utiles…
Librairie Le Phénix, 72 Boulevard Sébastopol, 75003 Paris

Librairie You-Feng, 45 rue Monsieur Le Prince, 75005 Paris

Fenêtre sur l’Asie, 49 rue Gay-Lussac, 75005 Paris

45
Lexique

Bodhisattva :
Le Buddha est accompagné de bodhisattva, êtres promis à l’éveil.
Le bodhisattva est celui qui a renoncé à jouir du Nirvana afin d’aider les
hommes. Il sert de guide et de soutien aux croyants.
On le distingue du Buddha par ses vêtements richement ornés et ses bijoux.

Bouddhisme du Grand Véhicule ou Mahâyâna :


Courant du Bouddhisme présent dans les pays influencés par la culture
chinoise : la Chine, la Corée, le Japon et le Vietnam. Il possède un panthéon
important, plusieurs buddha, bodhisattva et autres déités.

Bouddhisme du Petit Véhicule ou Theravadâ, bouddhisme ancien :


Courant du bouddhisme présent dans les pays influencés par la culture
indienne : l’Inde, la Thaïlande, le Myanmar (Birmanie), etc. Il touche plus les
moines que la population, il faut renoncer au monde pour être bouddhiste. Il
s’agit d’un travail sur soi qui permet d’atteindre l’éveil et le Nirvâna.

Mingqi (ming= lumière, qi= objets) : substituts funéraires, objets et


personnages accompagnant les morts dans l’au-delà et permettant d’évoquer la
vie quotidienne.

Mudra :
Geste effectué par le buddha ou les bodhisattva. Il a une signification qui
indique la destination de la statue : geste de l’enseignement, geste d’absence de
crainte, geste du don, geste de la salutation

Sancaï : trois couleurs de glaçure de l’époque Tang utilisées pour les terres
cuites

Taotie :
Le masque taotie est présent sur tous les bronzes antiques chinois. Il
représente les yeux, les sourcils et la mâchoire supérieure d’un monstre
protecteur. A l’origine, il est réaliste et avec le temps devient de plus en plus
abstrait jusqu’à n’être plus qu’un dessin stylisé géométrique.

46
Informations pratiques

Adresse du musée
7 Avenue Vélasquez
75008 Paris
Tél. : 01.53 96 21 50
www.cernuschi.paris.fr

Accès
Métro : MONCEAU, VILLIERS
Bus : 30 et 94
Horaires
Ouvert de 10h à 18h
Fermé le lundi et jours fériés

Animation et activités pour les scolaires


Contes
« Si la Chine m’était contée » : mythes et légendes de la Chine ancienne. Première approche de
l’art et de la civilisation chinoise pour les plus petits.

Le mot dessiné
Initiation à l’écriture chinoise
A partir du CP, cette animation peut être adaptée à tous les niveaux du primaire et du secondaire

Animaux fabuleux et familiers


Après avoir observé les représentations animales dans les collections, les enfants réalisent un
pliage selon la technique de l’origami (art japonais du papier plié).
Du CP au CE2

A chacun son masque taotie


Jeu collectif permettant aux enfants de recomposer des personnages vus dans le musée à partir
de masques.
Du CP au CE2

Le jeu des correspondances


La pensée chinoise est fondée sur un système de correspondances entre les saisons, les points
cardinaux, les couleurs, les animaux
Du CP au CM2

La vie du Buddha
Racontée et illustrée par quelques œuvres du musée.
Du CM1 au CM2

La demeure pour l’éternité


Adultes, les lettrés chinois devaient préparer leur dernière demeure, la décorer et la meubler.
Ce jeu permet de reconstituer les tombes des différentes époques avec leur mobilier funéraire ,
depuis l’époque néolithique jusqu’au Xème siècle après J.C.
Du CP jusqu’au CM2

47
Les grandes découvertes des Chinois
Voyage crayon en main à travers les collections qui permettent d’aborder les grandes
découvertes chinoises dès l’époque néolithique
CM1 et CM2, 6ème et 5ème

Les trois grands courants de la pensée chinoise : Buddhisme, Confucianisme, Taoïsme


Collèges et lycées

L’histoire de la Chine ancienne, du néolithique jusqu’au XII° siècle


Visite du musée suivie de projections en salle de conférences
Collèges et lycées

L’art de vivre dans la Chine ancienne : Poésie, peinture, musique et danse


Visite du musée suivie de projections en salle de conférences
Collèges et lycées

Des thèmes particuliers peuvent être envisagés pour un projet pédagogique ou pour
approfondir une question abordée en classe.
Des animations " hors-les-murs " comme complément à une visite au musée.

Service éducatif du musée Cernuschi


tél : 01 53 96 21 72

48

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