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Création †

Pas, Pas moi,


Va-et-vient
de Samuel Beckett
Mise en scène Yvonne Mc Devitt
Du 11 au 13 janvier 2007
au Théâtre de Vienne

Du 19 au 26 janvier 2007
au † de Villeurbanne

contact presse Djamila Badache Tél. 04 78 03 30 12 d.badache@tnp-villeurbanne.com


2 Pas, Pas moi, Va-et-vient
Trois courtes pièces
de Samuel Beckett,
mise en scène Yvonne Mc Devitt
Conception du projet Clara Simpson
Scénographie et costumes Kimie Nakano, Matt Deely
Lumières Julia Grand
Maquillages coiffures Nathalie Charbaut
Assistante aux costumes Aude Bretagne
Assistantes Jeanne Brouaye, Clémentine Verdier
Assistant stagiaire à la mise en scène Jens Peters
Régie générale Davog Rynne
Régie son Alain Perrier
Électricien Rémi El Mahmoud
Habilleuse Bénédicte Queguiner

Avec
Eileen Colgan
Yvonne Mc Devitt
Clara Simpson

Un spectacle du Théâtre National Populaire – Villeurbanne,


en coproduction avec le Théâtre de Vienne, Scène conventionnée – Rhône-Alpes,
avec la participation artistique de l’ENSATT et le soutien de la Région Rhône-Alpes

Remerciements à John Kerrigan

Durée du spectacle : 1 h 10 environ


Ces trois courtes pièces sont présentées en alternance en français et en anglais

Le Théâtre National Populaire – Villeurbanne, en coproduction avec le Théâtre de Vienne,


s’inscrit dans les hommages rendus à Samuel Beckett à l’occasion du centenaire
de sa naissance.
Dans le cadre d’une première exploitation, le spectacle sera créé en janvier 2007 au Théâtre
de Vienne pour trois représentations puis présenté pour six représentations au TNP.
3 Trois courtes pièces
Dans le théâtre de Beckett, il n’y a pas de réponses données aux questions posées, pas
de messages d’espoir, mais un mode d’emploi clair : du courage et du rire – et surtout,
continuer, pas à pas.
En 1958, évènement majeur à Dublin, Alan Simpson, met en scène En attendant Godot
dans son célèbre Pike Theatre.
Aujourd’hui, Eileen Colgan, son épouse et Clara Simpson, sa fille, accompagnées par
Yvonne Mc Devitt, retrouvent le chemin de Beckett dans leur conception de cette trilogie.
Cette équipe irlandaise donne à cette langue taillée en pierre, du va-et-vient entre deux
cultures, deux langues entre le passé et le présent.
Il s’agit d’approcher, avec précision et empirisme, ce triple matériau textuel, de s’affronter à
sa dimension à la fois énigmatique et concrète. Le programme sera présenté au public
en version anglaise et française, occasion de saisir le magnifique travail langagier
beckettien dans l’écart des deux langues.

Toute l’œuvre de Samuel Beckett – et ses très courtes pièces en sont un magnifique
témoignage – vise à créer un univers à part, comme pour s’y retirer quand on est fatigué
afin de fuir le chaos. Dans un entretien de 1977, Beckett déclarait : « On doit se faire son
propre monde afin de satisfaire son désir de savoir, de comprendre, son désir d’ordre.
C’est là, pour moi, que réside la valeur du théâtre. On fabrique un petit monde avec ses
propres lois, on règle le jeu comme sur un échiquier. »

Quand on évoque le grand dramaturge, on sort souvent son lot d’étiquettes : pessimisme,
nihilisme ravageur, négation des valeurs et de la vie. C’est mal le lire ou trop le réduire.
Chez Beckett, aucun personnage ne se suicide. Ils parlent, n’en finissent pas de parler. Ils
traversent l’existence en laissant une « tache sur le silence ». La vie humaine, « cet
affreux et lamentable gâchis », provoque son lot d’humour noir. « Rien n’est plus drôle
que le malheur », tant pis si les rires sont aigus, sauvages, transformés en ricanements.
Rires brefs, mutilés.

Dans Va-et-vient (Come and go), 1965, Pas (Foot Falls), 1975 et Pas moi (Not I), 1972,
trois pièces courtes, Beckett explore jusqu’à leur réduction extrême les possibilités de la
forme théâtrale. Il joue avec les possibles de la parole et du jeu pour les ramener à l’épure.
Il démembre, en quelque sorte, le corps de la représentation théâtrale dont il sépare les
éléments. Il opère aussi souvent la disjonction du corps et de la voix. Le corps en scène
de May (M) et la voix de femme sont séparés, dans Pas.
Dans Pas moi, la parole a cessé de se nouer à des gestes, de s’appuyer sur des objets
et des mouvements. Il ne reste plus que la voix, sortie d’une bouche occupant toute la
scène, et qui s’agrippe à son histoire. Le théâtre est alors minimal, réduit au travail de
la bouche qui profère. Dans les courtes pièces, les « figures » ne se livrent plus qu’aux
jeux spasmodiques d’une mémoire désœuvrée. Le théâtre se joue dans la montée du dire,
dans une respiration des mots qui, à la limite extrême, se confond avec la musique du
souffle.
Exercice de haut vol que celui de l’interprète beckettien. La partition est serrée, exigeante,
le comédien rejoint le musicien. Beckett est beaucoup moins préoccupé d’un discours
métaphysique que d’une physique de la scène. N’a-t-il pas dit : « Le mot clé de mes pièces
est : peut-être. »
4 Les lumières viennent
des ténèbres
Le docteur Wilfred Bion, psychanalyste de Samuel Beckett, disait que l’origine des crises
de son patient venait de « la mère ». Et il est vrai, selon Beckett, que May Beckett aimait
son fils d’un « amour féroce », dont il ne se remit jamais complètement.

Cette trilogie des pièces pour femmes, écrites sur le tard, met à jour le paysage intérieur
de l’expérience et des relations féminines, de celles de la mère à la fille dans Pas, à tra-
vers l’amitié féminine dans Va-et-vient, jusqu’à la solitude de l’automne de la vie dans
le puissant et fragmentaire monologue Pas moi.
Footfalls a été écrit en anglais en 1975 et traduit en français par Beckett sous le titre
Pas. La première représentation londonienne a eu lieu au Royal Court Theatre, en 1976,
avec Billie Whitelaw, dans une mise en scène de Beckett lui-même.
Come and go, un « dramaticule » en un acte, a été écrit en anglais, en 1965, et traduit en
français par Beckett sous le titre Va-et-vient. La première mise en scène a été présentée
en allemand (Kommen und Gehen) au Schillertheater à Berlin, en 1966.
Not I, une pièce en un acte, a été écrite par Beckett en anglais, en 1972, et traduit par
lui-même sous le titre Pas moi.

Ces pièces exigent, aussi bien de la part du metteur en scène que des acteurs, vigueur,
esprit, poésie, rigueur et une immédiateté dramatique qui manquent parfois dans les
mises en scène de référence. Ma vision profonde de cette trilogie est la fusion entre
l’expérience humaine extrême et la simplicité absolue des moyens.
Beckett lui-même disait : « Je sens que la seule ligne à tenir est de refuser de se laisser
entraîner dans quelque excès qu’il soit. Et de persévérer dans l’extrême simplicité de la
situation dramatique et de sa fin. » Yvonne Mc Devitt, novembre 2006

Infiniment ressassé
Qui est donc cette femme en haillons qui pas à pas arpente la scène en « ressassant tout
ça » ? On peut croire tout d’abord qu’elle se nomme May et qu’elle dialogue avec sa mère
mourante dont la voix provient d’une pièce voisine.
Mais ce n’est peut-être pas seulement de cela qu’il s’agit. Samuel Beckett, usant de noms
miroirs en anagrammes, brouille les pistes.
May serait-elle de fait cette Amy qu’elle évoque ? Est-ce la mère qui se nomme Amy, qui
elle aussi va et vient sans cesse en « haillons gris blanc », et qui dialoguerait à son tour
avec sa propre mère Madame W. ? Ailleurs, Samuel Beckett écrit : « Oui, j’ai été mon père
et j’ai été mon fils… » Ici, May est-elle devenue la mère de sa propre mère dont c’est alors
l’enfance a rebours comme il advient à l’approche de la mort ?
De long en large et retour, le trajet que May suit, toujours le même, trace le signe de
l’infini : le sens du temps est aboli, de génération en génération les filiations s’inversent,
se brouillent.
Passé et avenir, ce qui fut, ce qui fut seulement imaginé, ce qui sera, ce qui seulement
aurait pu être : « tout ça », infiniment ressassé, est infiniment présent. Cette femme sans
identité et sans âge incarne la mémoire qui, de toute éternité, suit pas à pas le dédale
douloureux, incertain et fascinant de tous les présents possibles et impossibles.
Edith Fournier, présentation de Pas, Éditions de Minuit
5 … tout le corps comme
en allé… rien que la face…
bouche… lèvres… joues…
mâchoire… pas une – …
quoi ?… langue ?… oui…
bouche… lèvres… joues…
mâchoire… langue…
pas une seconde de répit…
bouche en feu… flot de
paroles… dans l’oreille…
pratiquement dans l’oreille…
n’y comprenant rien…
pas la moitié… pas le quart…
aucune idée…
Pas moi, extrait
6 Samuel Beckett
Il est né en 1906 à Dublin, dans une famille de la bourgeoisie protestante. Pensionnaire
à la Portora Royal School, il reçoit une éducation rude, où il développe un grand intérêt
pour l’étude du français, le rugby et le cricket. Lecteur d’anglais à l’École Normale
Supérieur de Paris, il fait, en 1928, la connaissance de James Joyce…
A partir de 1929, il vit entre Londres, Dublin et Paris, publiant avec difficulté ses
premiers poèmes et essais. Son roman, Murphy, est édité sans vrai succès en 1938, à
Londres.
Au début de la guerre, Beckett est à Paris, où il sert de « boîte à lettres » à un groupe
de la Résistance. Recherché par la Gestapo, il se réfugie, en 1942, dans le Vaucluse.
Les années qui suivent la Libération sont une période d’intense création pour Beckett :
Mercier et Camier, Premier amour, 1946 ; Malone meurt, En attendant Godot, 1948 ;
L’Innommable, Textes pour rien, 1950.
Fin de partie est créée en français, à Londres, 1957, suivie de La Dernière Bande, 1958,
Oh les beaux jours, 1963.
Prix Nobel de littérature en 1969, Beckett meurt en 1989 dans une modeste maison
de retraite parisienne.

Yvonne Mc Devitt
mise en scène
Metteure en scène d’origine irlandaise, Yvonne Mc Devitt travaille à Londres.
Ses créations, Pas moi et Rockaby de Samuel Beckett, saluées par la critique, ont tournée
jusqu’au Théâtre de l’Hermitage à Moscou, en 1997.
Sa mise en scène des Exilés de James Joyce, la première depuis celle de Harold Pinter,
en 1971, a été récompensée par le Prix Jerwood Directors Award, au Théâtre du Young
Vic à Londres, en 2002. Elle a également mis en scène On War inspiré par Claude von
Klausewitz au Young Vic Theater, et Marching Song de John Whiting au Royal National
Theater Studio, en 2003.
Elle a été metteure en scène associée au Royal Court Theatre et au Royal National Theatre,
entre 1999 et 2003.
Sa conception radicale de Brussels Manifesto a été produite par le Théâtre Scarabeus,
dans le quartier turc de Bruxelles, en 2005.
Elle a mis en scène I only want you to love me, au Theatre 503 à Londres, en mai dernier.
Sa création mondiale, 2 Graves de Paul Seller, au Festival d’Edinbourg, 2006, a été pré-
senté également au London West Ends Arts Theatre.
Elle travaille actuellement à The Oslo Experiment, une nouvelle pièce imaginée avec son
« Performance Group » à Oslo.
Elle vient de recevoir une bourse exceptionnelle du Arts Council d’Angleterre pour son projet
Les Larmes amères de Petra von Kant de Rainer Werner Fassbinder, qu’elle réalisera à
Londres en 2008.
Elle a été nommée par l’Université de Cambridge dans le cadre de la Judith Wilson Drama
Fellowship où elle prépare son projet Artaud à Dublin, le récit du voyage historique
d’Antonin Artaud à Dublin en 1936.
7 Eileen Colgan
comédienne
Comédienne irlandaise reconnue, elle a démarré sa carrière à Londres. En 1969 son mari,
Alan Simpson, est nommé directeur du Théâtre National d’Irlande, L’Abbey Theatre et la
famille rentre à Dublin.
Eileen intègre la troupe permanente de l’Abbey Theatre où elle joue les rôles majeurs du
répertoire irlandais, notamment dans les pièces de Sean O’Casey, Brian Friel, Tom Murphy,
Brendan Behan, W. B. Yeats, J. M. Synge, ainsi que Shakespeare et bien d’autres.
Considérée comme une grande interprète de Joyce, son Molly Bloom (production Abbey
Theatre) a connu une tournée internationale.

Clara Simpson
comédienne
Elle suit une formation de comédienne à la Dublin Theatre School, l’Abbey Theatre, le
Cours Simon – où elle obtient le Prix René Simon – et dans la classe libre du Cours
Florent. En Irlande, elle joue Shakespeare, O’Casey, Arthur Miller, Nabokov.
En France, elle travaille avec Daniel Negroni, Olivier Py.
Au TNP, elle interprète Le Petit Ordinaire de Jean-Pierre Siméon, L’Opéra de quat’sous de
Bertolt Brecht et Kurt Weill, mises en scène de Christian Schiaretti.
La saison dernière, elle a participé à la mise en espace de Ervart ou les derniers jours
de Frédéric Nietzsche de Hervé Blutsch.
Elle reçoit, à Dublin, un Prix d’interprétation pour sa prestation dans Lolita de Nabokov
en 2002 au Théâtre National d’Irlande et, en 2004, elle y joue Charlotta Ivanovna dans La
Cerisaie de Anton Tchekhov.
8 Kimie Nakano
scénographie, costumes
Elle fait ses classes à l’ENSATT à Paris, au département costumes et au Theatre Design
à Wimbledon School of Art. Elle est assistante décoratrice à l’Opéra de Paris, au Saito
Kinen Festival au Japon et aussi pour le film Eight and a half Women de Peter Greenaway.
Elle réalise les décors pour Yabo no naka, mise en scène Mansai Nomura au Arts Festival,
1999, spectacle qui a reçu le Award, et collabore avec Megumi Nakamura au spectacle
Sand Flower qui a reçu le Award d’Or au Festival de Maastricht, 2000. Elle réalise les
décors pour deux mises en scènes de Yvonne Mc Devitt, I only want you to love me au
Theatre 503 et 2 Graves au London West Ends Arts Theatre.

Matt Deely
scénographie, costumes
Il fait ses études au Motley Theatre Design. Il travaille comme décorateur associé avec
Stefanos Lazaridis pour de nombreux opéras, en Grande-Bretagne et en Europe : Faust à
Munich, Lohengrin au Festival de Bayreuth, Le Songe d’une nuit d’été à Venise, Wozzeck
et Le Ring au Royal Opera House… Il réalise les décors pour Le Mariage du Figaro, au NT
Studio en Ouganda et la création vidéo pour Lady of the Drowned, au Southwark
Playhouse, et pour 2 Graves, au London West Ends Arts Theatre.

Julia Grand
lumières
Formée à l’École Supérieur d’Art Dramatique du Théâtre National de Strasbourg, elle com-
mence son parcours comme régisseur lumières au Théâtre de la Bastille, au Théâtre
Gérard Philipe de Saint-Denis, au Théâtre Mogador, au Festival d’Avignon et en tournée
avec Andy Degroat, Robert Gironès, Jean-Pierre Vincent…
À partir de 1999, elle réalise les lumières pour Éric da Silva et l’Emballage Théâtre et
travaille avec des metteurs en scène comme Pascal Elso, Gilbert Rouvière, Yamina
Hachemi, Michel Froelhy, Anne Torrès et Pascale Siméon.
Elle entre comme régisseur général à la Comédie de Reims en 1993 et signe les lumières
de tous les spectacles de Christian Schiaretti depuis 1995, dont L’Opéra de quat’sous de
Bertolt Brecht et Kurt Weill, Père de August Strindberg, L’Annonce faite à Marie de Paul
Claudel, Ervart ou les derniers jours de Frédérik Nietzsche de Hervé Blutsch, Coriolan de
William Shakespeare, au Théâtre National Populaire – Villeurbanne.
9 Calendrier des représentations 2007
Janvier : Vendredi 19 à 20 h 00 (en français) ; Samedi 20 à 20 h 00 (en français)
Mardi 23 à 20 h 00 (en anglais) , Mercredi 24 à 20 h 00 (en anglais) ;
Jeudi 25 à 20 h 00 (en français) ; Vendredi 26 à 20 h 00 (en français)

Informations pratiques
Théâtre National Populaire – Villeurbanne
8 place Lazare-Goujon, 69627 Villeurbanne cedex, 04 78 03 30 30

Location dès le mardi 5 décembre. Prix des places : 10 ¤ plein tarif ; 6 ¤ tarif réduit
(abonnés, Villeurbannais, moins de 26 ans, demandeurs d’emploi, RMistes, professionnels
du spectacle).

Renseignements et location 04 78 03 30 00 et www.tnp-villeurbanne.com

Accès au Théâtre National Populaire. TCL : Métro ligne A, arrêt Gratte-Ciel ; bus ligne 1,
arrêt Paul-Verlaine ou ligne 38, arrêt Lazare-Goujon ; bus ligne 69, arrêt Lazare-Goujon.
En voiture, prendre le cours Émile-Zola jusqu’aux Gratte-Ciel, suivre la direction
de l’Hôtel de Ville. Le TNP est en face de l’Hôtel de Ville. Par le périphérique :
sortie Villeurbanne Gratte-Ciel.

Direction Christian Schiaretti


Le Théâtre National Populaire est subventionné par le Ministère de la Culture et la Ville de Villeurbanne

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