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Vous êtes à la tête du HCA depuis environ dix ans. Pouvez-vous établir brièvement un bilan
de vos actions?
Quand les journalistes parlent de bilan, j’ai l’impression qu’ils s’adressent à une société commerciale
en lui demandant de donner l’actif et le passif. Je ne peux pas faire un compte pour faire le bilan de
tamazight. Ce que je peux dire, c’est que nous avons depuis plus de dix ans, émis des
recommandations dans les secteurs liés à l’amazighité. Si ces recommandations avaient été mises
en application, je suis sûr que nous aurions pu réaliser davantage que ce qui a été fait pour
tamazight en ce moment. Tamazight aurait pu être mieux servie et il y aurait eu beaucoup plus et
beaucoup mieux. Malheureusement, les départements ministériels, qui ont à leur charge des volets
très importants tels que l’éducation, l’enseignement supérieur, la communication, l’état civil, ne
bougent pas le petit doigt.
Vous avez organisé aujourd’hui une journée d’étude sur «les médias audiovisuels algériens
en relation avec l’amazighité, état des lieux et perspectives». Les travaux viennent de se
terminer, pouvez-vous livrer votre appréciation?
Le débat a été passionnant lors de la journée d’étude d’aujourd’hui parce que cela touche tous les
Algériens quel que soit leur niveau. L’Amazigh, en ce moment ne se retrouve pas dans le système de
la communication. Tamazight ne se reconnaît pas dans la télévision amazighe. Tamazight ne se
retrouve pas à 100% dans les radios locales. Là, il y a un dysfonctionnement en effet. Il faut que
l’Algérien amazigh puisse se reconnaître à l’intérieur de cette télévision. Les moyens de
communication doivent prendre en charge le vécu de la personne et de la population auxquelles il
s’adresse. Pour le moment, ce n’est pas le cas, encore plus pour ce qui est de TV4 (Télévision
berbère Ndlr).