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GEJ2 C70
Résurrection de Josoé
GEJ2 C71
L'immortalité promise à Josoé
1. C'en était trop pour Bab et sa femme, et celle-ci lui dit : « Cher Bab, ne vois-tu pas
que nous sommes deux grands pécheurs et que la plénitude de Dieu réside en cet homme
Jésus ? N'est-Il pas Celui qui est annoncé par tous les prophètes et par Zacharie et son fils
Jean ? N'est-Il pas Celui que David appelait son Seigneur quand il disait : "Le Seigneur a
parlé à mon Seigneur !" Celui dont David parlait en disant : « Elevez vos linteaux, ouvrez les
portes de la ville pour que passe le roi de gloire ! Mais qui est le roi de gloire ? C'est le
Seigneur Jahvé Sabaoth ! Jahvé seul est mon époux, nous sommes pécheurs, nous sommes
indignes de rester devant Lui ! Allons nous purifier selon les commandement de Moïse et
nous pourrons alors revenir et nous approcher de Lui. »
2. Je dis à ces époux profondément émus : « Celui qui réveille les morts peut vous
purifier sans avoir recours à Moïse. Restez donc ici, Moïse n'est pas plus grand que Moi et
que Celui qui l'a suscité pour être ce qu'il a été ! Vos péchés vous sont pardonnés, vous êtes
donc purifiés et n'avez plus besoin de Moïse, car sans Moi, Moïse n'est rien ! »
3. Bab dit : « S'il en est ainsi, ce dont je ne doute plus du tout à présent, restons, car
jamais Moïse ne nous purifiera davantage que le Tout-Puissant Lui-même. »
4. La femme dit : « Je suis aussi la servante du Seigneur, qu'il arrive ce que tu voudras
et comme bon te semblera mais cette présence par trop sainte de Dieu m'oppresse. »
5. Je dis: « Femme, J'ai vu à Nazareth ta dévotion et c'est d'abord pour toi que j'ai fait
ce que tu as vu. Tu peux rester auprès de Moi, mais Je vous le dis à tous, n'en dites mot à
personne, non à cause de Moi ni à cause de vous, mais à cause de tous les incroyants, pour
qu'ils ne soient pas condamnés à croire au Fils de l'homme et qu'ils puissent croire librement
lorsque l'Évangile leur sera annoncé !
6. Un tel témoignage enfermerait dans des chaînes d'airain les hommes d'aujourd'hui
en les contraignant à croire en Moi, ce dont la liberté de leur existence souffrirait beaucoup.
Par la suite, leurs descendants trouveraient ces récits exagérés et se mettraient à les considérer
comme des inventions inadmissibles de la plus pure fantaisie, repoussant ainsi l'enseignement
de la vérité éternelle. Il vaut donc mieux que les actes que J'accomplis restent parfaitement
cachés, parce qu'ils ne peuvent servir à personne, surtout dans ces premiers temps de mon
enseignement.
7. Et toi, Jaïrus, qui devras ramener ce garçon le moment venu à ses parents, tu lui
diras fidèlement comment il doit considérer la chose. Il doit croire, mais en aucun cas il ne
doit faire sensation. Comme ce garçon a passé par l'épreuve de la putréfaction, il ne mourra
plus jamais selon le corps, mais quand son tour viendra, il sera appelé par un ange et il suivra
librement cet appel, et aucun œil mortel ne le verra plus jamais nulle part sur cette terre !
8. Maintenant que ce garçon a pris du pain et du vin et que le crépuscule s'annonce,
rentrons à la maison. »
9. Nous sortîmes de la synagogue. Jaïrus et Borus refermèrent derrière eux la crypte où
les deux anges, sur leur demande, avaient instantanément replacé le cercueil.
GEJ2 C72
L'office divin véritable
1. Cyrénius Me dit alors : « Seigneur, si une pareille chose arrivait à Rome, les pierres
mêmes s'abaisseraient devant Toi et T'invoqueraient à haute voix, et nous faisons comme si
tout cela n'était que très naturel ! Seigneur, soit indulgent pour notre faiblesse et notre bêtise!
»
2. Je dis : « Si Je l'avais voulu, Je serais venu au monde à Rome au lieu d'être né à
Nazareth. Ne faites que ce que Je vous demande, tout le reste est propre aux païens et n'est
que péché. Ne sais-tu donc pas qu'aimer Dieu plus que tout et son prochain comme soi-même
plaît infiniment plus au Dieu du ciel et de la terre que de bâtir des temples de bois et de
pierre ?
3. Si Salomon disait en son temps que le ciel et la terre eux-mêmes sont trop petits
pour contenir la majesté divine, que ferait une misérable bicoque de pierres de taille ou de
briques, quand Dieu a créé toute la terre aussi bien que tout l'infini !
4. Dis-moi, que dirait un père à ses enfants qui seraient assez sots pour construire avec
ses excréments une maisonnette à la mesure d'une mouche, ou même plus grande, et qui
voudraient faire de la fiente de leur père une image du père, pour se mettre à genoux devant
elle quand tout serait prêt, et prier et louer leur père devant ce temple d'excréments ! Si tes
enfants faisaient cela, que dirais-tu de les voir ainsi ramper devant ce temple d'immondices,
stupide, dégoûtant et indigne de toi, et si de plus, ils obligeaient des frères parfois plus éclairés
qu'eux à payer des impôts ecclésiastiques et exerçaient sur eux un droit de vie et de mort ?
Dis-moi, une dévotion aussi stupide et aussi obscène de tes enfants pourrait-elle te réjouir ?
5. Regarde, ton cœur se révolte violemment contre cela, et Je te le dis, une dévotion
aussi stupide des enfants d'un père terrestre vaut mieux encore que celle que les hommes ont
pour Dieu dans leurs temples, car ces enfants construisent leur temple avec le résidu de la
nourriture de leur père, tandis que les hommes construisent des temples avec les excréments
de Satan pour y adorer Dieu leur Père ! Dis-moi, une pareille dévotion te plaît-elle ?
6. Cyrénius dit : « Seigneur, je voudrais pouvoir foudroyer à l'instant même tous les
temples de la terre Mais tes deux anges pourraient les réduire en poussière en un clin d'œil ! »
7. Je dis : « Ami, cela est déjà arrivé, arrive et arrivera encore, et pourtant les hommes
ne cesseront de construire des temples. Celui de Jérusalem sera dévasté, des temples idolâtres
on ne verra plus rien, et pourtant à leur place on en verra des milliers d'autres ; tant qu'il y
aura des hommes sur cette terre, ils chercheront à bâtir des temples plus ou moins grands où
ils chercheront leur salut, mais bien peu d'hommes se mettront à construire un temple vivant
dans leur cœur pour que Dieu seul y soit reconnu, honoré et adoré, parce que cela seul assure
la vie éternelle de l'âme.
8. Aussi longtemps que les hommes demeureront dans des palais et que ces palais
seront un prétexte à se faire rendre les honneurs par ceux qui ne peuvent en avoir, les hommes
se feront construire à côté de leurs palais des temples dédiés à un dieu quelconque, sinon pour
l'y honorer vraiment, du moins pour s'y faire honorer eux-mêmes parce qu'ils les auront érigés
!
9. Les hommes s'attribueront ainsi les honneurs dus à Dieu seul. Leur œuvre aura le
salaire qu'elle mérite. Ils ne seront pas reconnus dans l'au-delà, et ils seront repoussés dans les
ténèbres les plus extérieures avec ce déchaînement de cris et de grincements de dents que sont
les querelles et les guerres des ténèbres. Laissons donc pour l'instant les choses où elles en
sont, tous les nœuds seront déliés dans l'au-delà. »
GEJ2 C73
Le repas chez Marie. De la connaissance
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Dispute de Judas et de Thomas
1. Tous les disciples sont satisfaits de cette réponse, sauf Judas. Ils louent la bonté, la
sagesse et la puissance de Dieu qui agissent en Moi, mais Judas fait la moue et dit à part lui
d'une voix assez forte : « Lorsque les Pharisiens montrent en cachette le Saint des Saints aux
étrangers contre de l'argent, ils déchaînent sur eux du ciel une pluie de soufre, mais lorsqu'ils
montrent des choses sacrées à des étrangers et non à nous qui sommes leurs compatriotes, cela
est juste et conforme à l'ordre divin ! A-ton jamais vu cela ? C'est une faute envers le ciel et la
terre que les prêtres de Jérusalem le fassent, et c'est juste et parfaitement dans l'ordre divin de
Melchisédech quand c'est Lui qui fait presque la même chose ! On ne peut s'y opposer, mais
c'est tout de même agaçant. »
2. Thomas, qui avait Judas toujours à l'œil, lui dit : « Y a-t-il une fois encore quelque
chose qui ne te plaise pas ? Je m'étonne que tu n'aies pas encore reproché au Seigneur d'avoir
placé le soleil si loin de la terre, alors qu'il pourrait sécher tes pots sans que tu aies un sou à
dépenser pour les faire cuire !
3. Regarde comme il ferait bon pouvoir voler comme les oiseaux ! Oui, l'envie m'en a
bien souvent chatouillé les épaules, comme si j'allais partir à la suite d'une troupe de grues que
je voyais planer joyeusement dans les airs ; mais j'avais beau bondir et sauter, mon pesant
corps ne se soulevait pas d'une aune au-dessus du sol !
4. Mais je retrouve rapidement mon aise quand je me dis que si Dieu avait voulu que
l'homme puisse voler comme un oiseau, Il lui aurait donné des ailes. Mais Dieu, voyant
qu'une telle faculté serait plus nuisible que profitable, a préféré lui donner une paire de bons
pieds bien solides capables de le transporter d'un lieu à un autre. En plus de ces deux pieds, Il
lui a donné une paire de mains très utiles et un entendement avec lequel il peut atteindre
jusqu'aux étoiles et obtenir mille commodités qu'une paire d'ailes d'oiseau serait incapable de
lui offrir, car il est à se demander si les oiseaux savent estimer leur ailes comme l'homme sait
apprécier ses pieds, ses mains et son entendement !
5. Regarde, l'homme évolue bien mal dans l'eau, il n'a ni nageoires ni palmure entre les
orteils, mais l'entendement que Dieu lui a donné lui permet de construire des bateaux pour
traverser les mers, alors que le poisson, lui, ne peut jamais quitter les eaux où il demeure.
Nous pouvons avoir toute certitude que notre postérité fera encore de grands progrès en
architecture navale, et qui sait si les hommes ne parviendront pas un jour à se construire des
ailes artificielles pour se soulever dans les airs comme les anciens Indiens ! »
6. Judas l'interrompt avec colère T'ai-je demandé d'être mon censeur, que tu me fasses
des sermons à tout bout de champ ? Garde ta sagesse pour toi et tes enfants et laisse-moi en
paix, sinon tu m'obligeras à te clore violemment le bec, et quand je le veux, je m'y connais ! Je
ne t'ai jamais dit un mot de travers et je ne sais ce que tu as à toujours me lancer des pointes.
Balaie donc devant ta porte, je m'occupe de la mienne. Si quelque chose ne me va pas, cela
me regarde ; ne t'occupe plus de moi désormais, as-tu compris ?
7. Souviens-toi, à Kis, comme le Seigneur a clos le débat qui nous opposait toi et moi.
Que cela nous suffise, nous n'avons plus rien à faire ensemble. Si j'ai une question à te poser,
tu n'as qu'à me répondre gentiment, en admettant que tu en sois capable. Mais tu peux attendre
longtemps avant que je te fasse cet honneur !
8. Thomas dit : « Mais dis-moi, frère Judas, que t'ai-je dit de blessant et de méchant,
pour que tu sois pareillement monté contre moi ? N'est-il donc pas vrai que trop souvent, à ce
que je sais, tu t'en prends à Dieu parce qu'Il a placé le soleil si loin de la terre et qu'Il ne t'a pas
fait d'ailes pour voler comme tous les oiseaux du ciel ? »
9. Comme Judas Iscariote ne lui répond pas, Thomas ajoute après quelques instants : «
Si tu veux me haïr, hais moi sans raison. Sous les yeux du Seigneur, un comportement aussi
peu fraternel n'est vraiment pas louable. Une humeur comme la tienne ne sied pas à ceux qui
sont du nombre des disciples du Seigneur, et tu ferais mille fois mieux de retourner à ta
poterie au lieu d'importuner inutilement la compagnie de Dieu que tu profanes avec ton
humeur si hostile à l'ordre divin. As-tu déjà oublié le sermon sur la montagne que le Seigneur
a donné à Sichar en Samarie, où Il nous incite à aimer nos ennemis, bénir ceux qui nous
maudissent et à rendre le bien pour le mal ?
10. Si tu ne veux pas suivre la parole de Dieu et si tu ne veux pas t'exercer à chaque
occasion au renoncement à soi-même, demande-toi, au nom même de Dieu, dans quel but tu
infliges ta présence à notre compagnie.
11. Tu ne parles jamais à personne, et si quelqu'un te demande quelque chose, tu ne
réponds pas, ou tu réponds avec autant de rudesse et de grossièreté que possible, si bien que
personne ne se risque à te poser une seconde question. Est-ce là le comportement d'un disciple
du Seigneur ? Fi, honte à toi, deviens donc un autre homme, sinon prends tes cliques et tes
claques et va-t'en.
12. Vraiment, j'ai plus de remords de t'avoir amené à cette compagnie que si j'avais
commis un crime ! Je m'en vais supplier le Seigneur que Sa toute-puissance t'éloigne de nous
si tu ne changes pas d'humeur. »
13. Judas, remâchant visiblement sa colère, mais affectant de sourire, finit par dire : «
Ni toi ni le Seigneur ne peuvent me donner l'ordre de partir ou de rester ! Comme chacun de
vous tous, je suis un être libre et je peux faire ce que je veux. Vois-tu, si je savais ne pas être
une telle épine dans ton œil, j'aurais déjà quitté depuis longtemps votre compagnie pour m'en
choisir une autre, mais je reste pour t'agacer quand le cœur m'en dit et pour servir de pierre
d'achoppement à ta patience, à ta longanimité, à ton amour envers tes ennemis, pour te mettre
à l'épreuve. Je veux ainsi t'apprendre à exercer toi-même le sermon sur la montagne de Jésus.
M'as-tu compris, toi le sage Thomas ! »
14. Thomas dit en se tournant vers Moi : « Seigneur, moi-même et nous tous, nous te
supplions d'éloigner cette brebis galeuse. A ses côtés, aucune vie fraternelle n'est possible et
nous ne pouvons mettre en pratique Ton saint enseignement, car il est et demeure un fauteur
de trouble et un traître. Pourquoi reste-t-il au milieu de nous si, au lieu de mettre en pratique
Ton enseignement sacré, il nous nargue continuellement alors que nous nous donnons la peine
de vivre et d'agir selon Ta parole ? »
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Le Seigneur avertit Judas
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De l'humilité et du renoncement à soi-même
1. Je dis : « Très bien, Je vais te donner une mesure par laquelle tu pourras juger, toi et
tout un chacun, quels doivent être l'amour de soi, l'amour de Dieu et l'amour du prochain.
2. Prends le chiffre 666 qui, selon ses bonnes ou ses mauvaises proportions, signifie
l'homme parfait ou le parfait diable.
3. Partage l'amour en l'homme en 666 parts. Donnes-en à Dieu 600, 60 au prochain et
6 à toi-même. Mais si tu veux être un parfait diable, donnes-en 6 à Dieu, 60 au prochain et
600 à toi-même.
4. Vois-tu, les loyaux serviteurs, valets et servantes cultivent les champs de leur
seigneur. Selon toi, ils devraient aussi disposer de la récolte puisqu'elle est le fruit de leur
ardeur et de leur zèle ; cependant ils l'engrangent dans les greniers de leur seigneur et ils
éprouvent une grande joie de pouvoir dire à leur seigneur : "Maître, toutes tes granges et tous
tes greniers sont pleins et il reste encore la moitié de la récolte sur les champs, que devons-
nous faire ?" Leur joie sera plus grande encore si le seigneur leur dit : "Je loue votre ardeur et
votre zèle si désintéressés ; allez me chercher des maçons et des charpentiers pour qu’ils me
construisent rapidement des greniers où je puisse mettre à l'abri cette bénédiction des champs
en prévision des années peut-être moins bénies que celle-ci qui fut si abondante". Vois-tu, rien
n'appartient à ces gens de service, ils ne possèdent ni grange, ni grenier, ni remise et
cependant ils travaillent pour un maigre salaire comme si c'était pour remplir leur propre
grenier. Mais ils savent bien qu'ils n'ont pas à craindre la misère quand tous les greniers du
maître sont pleins.
5. Et vois-tu, l'action de ces serviteurs loyaux donne toute la proportion de ce qui va à
l'homme, au prochain et à Dieu. Le véritable serviteur met de côté 6 parts pour lui, 60 parts
pour plaire à ses compagnons de service et 600 parts à son maître, mais, sans qu'il le sache les
666 parts sont pour lui, car ses compagnons qui auront remarqué son abnégation l'estimeront
infiniment et le maître finira par le placer au-dessus de tous les autres. Mais la paresse du
serviteur qui ne songe qu'à remplir son propre sac, qui vient toujours le dernier au travail et ne
met la main qu'aux plus petites besognes le fera mal considéré de ses compagnons et ne
passera pas inaperçue aux yeux de son maître verra. Celui-ci, voyant bien qu'il ne pense qu'à
lui-même, ne le mettra jamais au-dessus de ses compagnons ; au contraire, il diminuera son
salaire et le placera tout au bout de la table, et si ce serviteur paresseux ne s'améliore pas, il
sera chassé avec un mauvais certificat et se retrouvera sans travail ; mais s'il lui reste un seul
ami envers lequel il ne se sera pas montré égoïste, ce dernier le prendra dans sa maison, ce
dont le maître ne le blâmera pas. Comprends-tu
6. Tout homme a et doit avoir l'amour de soi à un certain degré, sinon il ne pourrait pas
vivre. Mais, comme je l'ai montré, à un moindre degré ; et un degré de trop rompt déjà le
rapport, à un cheveu près, le plateau de la balance de l'ordre divin penche de l'autre côté.
Maintenant, tu connais les limites, et nous verrons bien si tu les respectes. »
7. Judas dit : « Il faut une sagesse beaucoup plus profonde pour pouvoir juger si l'on
respecte la mesure exacte d'amour de soi ! Comment le myope peut-il en juger ?
8. Je dis : « Il fait ce qu'il peut avec sa bonne volonté, et Dieu se charge du reste ! Mais
il n'est pas à craindre que l'homme en fasse moins que six parts pour lui-même, surtout quand
il s'agit de gens de la sorte ! ».
9. A ces mots, Judas se tait et, quittant la table tout pensif, va se préparer une couche
pour la nuit déjà tombée depuis longtemps.
10. Le jeune Josoé s'avance alors et dit « Que la bêtise de cet homme me fâche ! C'est
un disciple aussi bête qu'une chouette en plein jour. J'ai compris tout ce que Tu lui as dit,
Seigneur, mais il n'a rien compris avec toutes ses questions et toutes ses objections, et, à la fin
il est reparti aussi bête que si Tu ne lui avais pas dit un seul mot ! Qu'un enfant pose ces
questions, c'est excusable, mais qu'un homme de son âge, qui de plus se veut plus sage que ses
voisins pose de telles questions, et cela visiblement dans une mauvaise intention, il y a de
quoi se fâcher ! Je mourrai trois fois sur cette terre si cet homme ne s'améliore pas ! C'est
visiblement un avare qui calcule combien d'or et d'argent il pourrait accumuler en peu de
temps s'il avait les mêmes pouvoirs que Toi ! Et moi, aussi vrai que je m'appelle Josoé, je
donnerais tout ce que j'ai et souffrirais tout ce qu'un homme peut souffrir pour que cet homme
puisse s'améliorer.
11. Je dis : « Mon cher Josoé, laisse cela, nous avons besoin de tous les bras pour
construire un nouveau ciel et une nouvelle terre, même Judas peut y être utile. Mais dis-Moi
maintenant ce que tu vas dire à tes parents terrestres quand tu les retrouveras.
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Ruse de Josoé
1. Josoé dit en souriant gentiment : « Seigneur, je pense que cela se passera très
simplement. Sous la conduite de mon oncle Jaïrus, j'arriverai à la maison de mes parents qui
me pleurent toujours. Ils ouvriront de grands veux en voyant un garçon qui ressemble à ce
point à leur Josoé. Si mon oncle leur dit que je suis un enfant trouvé et que je porte le nom de
leur défunt, mes parents m'accepteront aussitôt comme leur enfant et m'aimeront autant que
leur Josoé, et peu à peu, par toutes sortes de détours, ils seront amenés à découvrir la vérité et
comprendront alors que je suis réellement leur fils Josoé ; ils y seront amenés au moment que
Tu jugeras bon, Seigneur ! Est-ce bien ainsi ?
2. Je dis : « Ce n'est pas mal pensé, Mon cher Josoé, mais il n'y a qu'un seul obstacle à
cela, c'est qu'il s'agit là d'un mensonge, et tout mensonge vient du mal et engendre le mal. Tu
n'es évidemment pas un enfant trouvé : ainsi, comment justifieras-tu devant tes parents et
devant Dieu le fait d'être un enfant trouvé !
3. Le garçon répondit : « Seigneur, si Tu souris ainsi, c'est sans doute un bon signe et
je suis déjà justifié devant Toi, comme Jacob qui avait enveloppé ses mains de peaux de
mouton pour tromper son père aveugle. Seigneur, c'était un mensonge pire que le mien et
cependant Jacob a reçu de Dieu la bénédiction du premier-né. Si Dieu autrefois a pu fermer
les yeux sur une tromperie qui était un véritable mensonge, il ne s'opposera pas à Josoé enfant
trouvé, quand il n'y a jamais eu de plus véritable enfant trouvé sur cette terre ! Je veux dire,
Seigneur mon Dieu, qu'il ne pourrait pas être moins perdu pour cette terre qu'un mort, et donc
qu'il ne pouvait pas être davantage trouvé au sens propre. Tu comprends ce que je veux dire,
Seigneur ! »
4. Je dis : « Tu as bien réussi ! Je savais que tu trouverais une bonne raison mais Je
voudrais aussi savoir par quels détours tu feras finalement comprendre à tes parents que tu es
réellement leur fils Josoé »
5. Josoé dit : « Oh ! Seigneur, c'est chose bien facile ! Quand je serai dans la maison,
je m'y comporterai comme je me comportais auparavant. Je poserai les mêmes questions que
celles que je posais précédemment, je reprendrai les mêmes jeux, et mes parents seront bien
obligés de se dire : "C'est notre Josoé, peut-être sorti de la tombe grâce aux remèdes secrets de
Borus, et complètement guéri depuis !" Je les laisserai le croire quelque temps et, le moment
venu, ils apprendront la vérité et tout se passera bien. »
6. Je dis : « Mais c'est encore un mensonge ! Regarde, laisser quelqu'un dans l'erreur
équivaut à lui mentir, comment te blanchiras-tu ? »
7. Josoé dit : « Seigneur, tant que Tu souris en m'interrogeant, c'est bon signe ! Je
pense qu'il y a diverses sortes de mensonges. Mentir dans la mauvaise intention de cacher la
vérité est d'une malignité satanique ; mais mentir apparemment pour voiler à quelqu'un la
vérité qu'il ne supporterait pas, et qui lui ferait plus de tort que de bien, n'est en soi pas un
mal, puisque l'intention est bonne et procède d'un noble cœur.
8. En ce sens-là chaque parabole serait un mensonge puisqu'elle cache la vérité, et
pourtant les prophètes les plus sages ont parlé par paraboles. Borus, le plus connu des
médecins, Te représente comme les trois anges venus trouver Abraham représentaient Jahvé,
et ma ruse équivaut à celle de Joseph en Égypte, dont le comportement envers ses frères venus
chercher des céréales m'a toujours paru un mensonge alors qu'il n'y avait là qu'une ruse du
ciel, tandis que le véritable mensonge appartient au règne satanique du mal. »
9. Je dis : « Viens donc ici, Mon cher Josoé, et laisse-Moi t'embrasser, car bien
qu'encore jeune, tu es un tendre garçon plus sage qu'un vieux connaisseur de l'Écriture.
10. A ces mots Josoé fait aussitôt le tour de la table et vient Me serrer dans ses bras, il
Me donne un petit baiser en disant avec un enjouement réfléchi «Regardez, vous tous, vieux
esprits célestes, voilez-vous la face, forces et puissances qui n'avez jamais vu ce qui se passe
ici, le Père céleste et éternel, parfaitement présent devant nous en Son fils Jésus Se laisse
charnellement embrasser par l'une de ses créatures !
11. Celui qui était éternel revêt maintenant l'existence temporelle qu'Il cajole et rend
éternelle et identique à Lui-même. O ! Toi, unique et véritable Père de tous les hommes,
quelle douceur a Ton amour ! »