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Mue chez Limnochares aquatica.

La nymphe qui se fixe entre les feuilles de Sphaigne contient la


Par V. Peyrusse et M. Bertranda nymphe suivante. Cet état d'inactivité peut durer de 3 semaines à deux mois.
Cliché M. Bertrand.

Les Acariens aquatiques


de France
Les Hydracariens de France sont peu connus et les données anciennes
parcellaires. Prédateurs et parasites d'insectes aquatiques et nombreux
dans les cours d'eau, ils sont susceptibles de constituer un des groupes
principaux de régulation des insectes à développement aquatique. Cet
article est un plaidoyer pour leur étude.

D es acariens sont présents dans


toutes les eaux douces. À partir
d’ancêtres terrestres, ils ont colonisé
aquatiques, la plupart appartien-
nent au groupe des Prostigmata
Parasitengona : ce sont des Hydra-
les eaux. On peut les considérer cariens ou Hydrachnelles, que l’on
comme de véritables indicateurs peut diviser en neuf super-familles.
écologiques du fait de leurs préfé- Ces animaux sont représentatifs du
rences d'habitat, mais aussi parce foisonnement des espèces et des
que ces organismes sont étroite- genres des Acariens. Par contre, les
ment liés aux autres composantes Halacariens appartiennent aux
biologiques de l’écosystème par des Eupodina. Libres, ils colonisent les
rapports complexes de prédation, de cours d'eau, les littoraux et les fonds Gerris (Hémiptère Gerridé) et larves de
Limnochares aquatica. Cliché M. Bertrand
phorésie 1 et de parasitisme. océaniques ainsi que les grands lacs.
Si quelques Oribates (Actinotrichida) Mais leur étude reste réservée à de ou moins strictes. Les relations
et Mesostigmata (Anactinotrichida) très rares spécialistes. acarien-hôte sont variées : l'hôte
peuvent être considérés comme Les Hydracariens présentent une peut être parasité, proie ou simple
1 le parasitisme et la phorésie sont susceptibles particularité essentielle qu’ils parta- moyen de transport. Dans ce der-
d'induire une diminution de la compétitivité de gent avec les autres Parasitengona : nier cas, la phase phorétique est un
l'hôte. La phorésie est le transfert passif d'un ani-
mal par un autre, plus gros. Sur un organisme à ils sont associés (selon différents passage obligé pour l’accomplisse-
larve aquatique et adulte aérien c'est un mode de degrés de dépendance) à un hôte ment du cycle. Mais pour nombre
colonisation des milieux et d'éventuelle soustrac-
tion à une sécheresse saisonnière. invertébré, avec des exigences plus d'espèces le cycle n'est pas connu.

Insectes 3 n°123 - 2001 (4)


Tableau I : Régime et répartition des principaux genres d'Hydracariens
Les espèces présentes en France
AutresProies : Hôte recherché dans
Dans le cadre d'un travail sur le rôle des Hôte : Crustacés, colonne d'eau (C),
Hydracariens dans le Sud de la France, Familles Genres Insectes Copépodes,Acariens, substrat (S)
nous avons entrepris de vérifier la validité Mollusques… ou Surface (F)
et d'actualiser les données anciennes, en œufs larves nymphes
tenant compte des synonymies nouvelles et Hydryphantidés Hydryphantes * F
Thyas * * F
en nous basant sur des travaux de référence
Wandesia * F
(Angelier, 1959) de Corse et de France conti- Hydrodromidés Hydrodroma * F
nentale (Massif central, Pyrénées, Albères) Hydrachnidés Hydrachna * * C
et sur des données encore plus anciennes Piersigiidés Piersigia * F
(Migot, 1926 ; Walter, 1927). Les études Thermacaridés Thermacarus * F
monographiques sont rares (Cassagne- Limnocharidés Limnochares * * FS
Méjean, 1966). Eylaidés Eylais * F
L'actualisation de la nomenclature à partir des Sperchontidés Sperchon * S
différentes sources et des différents auteurs a Sperchonopsis * S
été effectuée selon les étapes suivantes : Teutoniidés Teutonia * CS
1 : constitution d'une base de données de la Lebertiidés Lebertia * S
bibliographie et de la nomenclature systé- Anitsiellidés Nilotonia * S
matique, afin de valider le maximum de Oxidés Oxus * S
données anciennes, Frontipoda * S
2 : compilation de données de répartition Torrenticolidés Torrenticola * S
actuelles et anciennes, Limnesiidés Limnesia * * * S
Tyrellia * * * * S
3 : normalisation des données écologiques
Hygrobatidés Hygrobates * * S
disponibles dans la littérature,
Atractides * * S
4 : intégration de données récentes tirées Unionicolidés Unionicola * * S
des récoltes que nous avons faites dans le Neumania S
Languedoc méditerranéen, Koenikea * S
5 : analyse critique par comparaison avec Feltriidés Feltria S
des études effectuées dans des contrées Pionidés Hydrochoreutes * * S
mieux connues. Forelia * * S
Notre compilation a permis de reconnaître Pseudofeltria * S
environ 180 espèces valides parmi plus de Huitfeldtia * S
300 espèces signalées (mais les synony- Pionopsis * S
mies sont nombreuses), sachant que pour Tiphys * * S
être validée, la présence d'une espèce doit Piona * * S
être confirmée par plusieurs citations. Nautorachna * S
Najadicola S
Aturidés Parasitalbia * S
Brachypoda * S
Woolostookia * S
■ Le régime alimentaire des Ljania * S
Aturus * S
stases mobiles Mideopsidés Mideopsis * S
Les proies préférentielles sont Arrenuridés Arrenurus * * * S
constituées le plus souvent par des
larves de crustacés et d'insectes peuvent attaquer en groupe des la ponte, à 15° C. Ces acariens sont
aquatiques (tableau I). Certains de proies nettement plus grosses présents dans les cours d'eau et les
ces acariens sont des auxiliaires de qu'eux (larves de chironomes ou eaux stagnantes. Limnochares
lutte biologique potentiels pour d'Aedes). Prolifique, chaque fe- aquatica, dans d'autres stations
combattre des Diptères nuisibles melle pond 30 à 50 œufs fixés sur (tourbières) montre des caractéris-
(Chironomidés, Cératopogonidés, un support. En laboratoire, nous tiques analogues et attaque égale-
Simulidés, Culicidés... ). À noter avons observé que les éclosions ment des larves de Diptères.
que l’attaque des grosses proies avaient lieu 20 jours environ après
s’effectue en plusieurs temps, les
“morsures” qui affaiblissent les
proies par l’inoculation de toxines
étant généralement suivies d’une
véritable curée. Parmi les espèces
fréquentes, les genres Unionicola,
Nautarachna, Teutonia, Sperchon et
surtout Piona sont les plus actifs.
Dans certaines stations, les
Pionidae peuvent être abondants :
de taille supérieure au millimètre,
plus de 50 individus pour 2 m2 de
surface aquatique dans les zones
Larves d'Arrenurus sur ailes de Sympetrum (Odonate, Libellulidé).
de faible profondeur (<50 cm) Cliché M. Bertrand

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■ Le cycle : l'acarien dans son Unionicola
environnement biologique Chez Unionicola, de nombreuses espèces
Le développement par stases des aca- colonisent d'abord à l'état larvaire les
moules d'eau douce (Unionidés) et les
riens et l'alternance de stases actives éponges, la prélarve restant inactive dans
et inactives rend les cycles com- l'œuf. De la moule sort l'adulte, qui se
plexes. De plus, les Hydracariens nourrit d'insectes et de crustacés. On a
décrit des variantes avec parasitisme de
bouclent leur cycle de développe- Chironomides ; ces derniers dans ce cas
ment par un passage souvent obligé peuvent jouer le rôle d'agent de dissémina- Modèle de cycle du genre Unionicola (les
sur un hôte invertébré. À partir d'un tion (phorésie) si les acariens restent fixés stases actives sont notées en rouge)
développement ontogénétique an- sur l'insecte. Ce cycle est très complexe, les
Unionides passant eux-mêmes par une
cestral à six stases (prélarve, larve, phase parasitaire sur les branchies des
protonymphe, deutonymphe, trito- poissons et les chironomes vivant dans le
nymphe et adulte), le développement milieu aquatique (larves aquatiques, proies
des adultes acariens) et aérien (adulte
de l'Hydracarien se réduit à trois aériens, assurant la dissémination des aca-
phases exprimées jouant un rôle actif riens). Les relations mollusque-acarien
dans l'écosystème (tableau II) : vont, selon les espèces, de l'hébergement
dans le manteau de la moule jusqu'au para-
1. la phase larvaire : hexapode et sitisme : la présence d'Unionicolidae dans
active à l'origine. La tendance à la un cours d'eau atteste que toutes les com-
phorésie l'amène à rechercher un posantes de ces cycles sont réunies.
hôte dès son éclosion et à s'y fixer2.
Modèle de cycle du genre Arrenurus (les
Ce comportement est un premier stases actives sont notées en rouge)
pas vers la vie parasitaire et le “re- Arrenurus
tour” à la vie libre peut être consi- Chez Arrenurus, la relation est le plus souvent binaire entre les larves et les adultes
déré dans certains cas comme un d'Odonates et l'acarien mais des associations avec les Diptères sont possibles : les larves
degré évolutif de plus. Cette stase sont attirées par les larves de dernier stade de libellules et s'insinuent sous leurs fourreaux
alaires. A la nymphose de leur hôte, elles migrent et se fixent par les pièces buccales le long
peut être fortement régressive : des nervures alaires ou sur le thorax de la libellule. Selon que l'Odonate dépose ses œufs en
c'est une “élattostase” (incapable milieu humide ou sec deux stratégies sont développées. Soit la larve plonge et va se nympho-
ser en milieu aquatique pour donner une deutonymphe active et prédatrice : c'est en général
2 Tendance à la phorésie : certaines espèces sont le cas des espèces fixées sur le thorax. Soit, et ce serait le cas d'espèces fixées sur les ner-
obligatoirement fixées sur un hôte invertébré. vures alaires, la larve se laisse tomber sur le sol et l'éclosion de la nymphe est retardée jus-
Toutefois on observe que l'introduction d'hôtes po- qu'à l'immersion, ce qui est le cas chez certains Sympetrum (Orthoptère). Si la présence
tentiels dans l'aquarium (larves d'Odonates par d'acariens ne paraît pas gêner la libellule, ceux-ci peuvent affaiblir de plus petites espèces
exemple) attire les larves d'Hydracariens, même s'il
n'y a pas fixation sur celles-ci. Un hôte connu des (Chironomides et Moustiques) qu'ils consomment par ailleurs à l'état larvaire. Discrets au
Arrenuridés attire aussi des Pionidés même en l'ab- cours de la période hivernale, ils n'apparaissent dans les prélèvements aquatiques qu'après
sence d'une véritable fixation. Ces derniers prati- la période de reproduction des Odonates. Alors, jusqu'à 100 % des Odonates capturés peu-
quent alors une opération de “nettoyage", alors vent porter de 1 à 30 acariens.
qu'ils se fixent et se nourrissent sur des crustacés.

Tableau II : Caractérisation écologique des stases actives des Hydracariens de se nourrir) fugace qui n'a plus
Si l'état plésiomorphe (ancestral) est l'état libre pour une stase, l'état évolué peut être d'interaction avec ses hôtes poten-
constitué par un état régressif plus ou moins prononcé (élattostase : perte de la faculté tiels si ce n'est qu'elle peut éven-
de se nourrir ; calyptostase : perte de la mobilité). C'est le cas de la prélarve, de la pro- tuellement en être la proie.
tonymphe et de la tritonymphe qui ne sont pas prises en compte dans ce tableau. 2. la deutonymphe est la phase nym-
DEGRE EVOLUTIF LARVE NYMPHE ADULTE phale active alors que chez la majo-
Ancestral rité des espèces la protonymphe et la
1 Phorétique et tendance Libre Libre
au parasitisme tritonymphe sont des “calyptostases”
2 Compétitivité de l'hôte Prédateur Prédateur (perte de la mobilité). Libre et préda-
3 Dispersion Reproduction
trice d'invertébrés à l'origine, elle
Plus 1
1 Phorétique/Parasite Parasite Libre peut acquérir (Eylais, Hydrachna) un
2 Mue sur hôte Parasite/ Prédateur comportement parasitaire. Le taux
Compétitivité de l'hôte Compétitivité de l'hôte
3 Dispersion Dispersion/Résistance Reproduction de parasitisme peut influer sur la
Plus 2 compétitivité de l'hôte qui joue, dans
1 Larve libre Parasite Parasite le cas des imagos d'insectes aqua-
2 Prédation Parasite / Parasite/
Compétitivité de l'hôte Compétitivité de l'hôte tiques, un rôle de vecteur assurant la
3 Dispersion/ Résistance Reproduction dispersion de l'acarien.
Plus 3 3. la phase adulte : en général pré-
1 Calyptostase/ Elattostase Active libre Actif et libre
(souvent inconnues) datrice, elle assure la reproduction.
2 Aucune interaction Prédateur Prédateur
3 Stade fugace Reproduction
■ Répartition des espèces
1 État de l'Acarien pendant la stase/ 2 Interactions avec la biologie de l'hôte/ 3 Rôle du stade dans la biologie de l'acarien
Une prospection en milieu médi-

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Arrenurus dans les mares et plans semblent répulsifs pour les préda-
d'eau : liés surtout aux Odonates, teurs, les insectes mais aussi les
ils sont dispersés par ces insectes poissons, ce qui expliquerait qu'ils
au vol puissant. puissent s'approcher des larves
3) La dominance des Piona, qui sont, d'Odonates. Si vous récoltez ces
à l'état adulte, de féroces prédateurs charmants animaux, n'hésitez pas à
Modèle de cycle de Limnochares aquatica de larves d’insectes et dont le cycle nous les faire parvenir.r
(les stases actives sont notées en rouge)
doit être précisé : ils disparaissent sou-
Limnochares vent du milieu aquatique au prin- Pour en savoir plus
Chez Limnochares aquatiqua, espèce rouge
et de grande taille (>1 mm) vivant dans les temps après la reproduction sans que • Angelier C. & Angelier E. (1954).-
milieux tourbeux, les larves montent sur la l'hôte (probablement un insecte) atta- Contribution à l'étude de la faune d'eau
surface de l'eau et montrent un phototro- douce de Corse. Acariens psammiques
qué par les larves n'ait été identifié… (Hydrachnellae et Porohalacaridae). Vie et
pisme fort alors que les adultes se cachent Milieu, 5, 1 : 74-148.
dans la végétation et la vase. Les larves 5) La présence de Limnochares dans
• Angelier E. (1959).- Les eaux douces de
effectuent des mouvements saccadés des les milieux d'altitude : dès que les Corse et leur peuplement. Vie et Milieu
pattes, puis sautent sur un Hémiptère larves éclosent, elles montent di- (Suppl.), 8 : 1-56.
(Gerris) jeune ou adulte et se fixent sur son rectement à la surface de l’eau à la • Böttger K. (1977).- The general life cycle
dos près des yeux et autour de la trompe. of fresh water mites (Hydrachnellae,
Nous avons compté de un à vingt acariens recherche de leur hôte, les Gerris. Acari). Acarologia, 18 : 496-502.
par Gerris au mois de juin. La larve gorgée 6) La présence du genre Unionicola • Cassagne-Méjean F. (1966).-
Contribution à l'étude des Arrenuridae
d'hémolymphe plonge dans l'eau et se dans les cours d'eau de moyenne (Acari : Hydrachnellae) de France,
nymphose pour donner une deutonymphe Acarologia, 8 : 1-186.
hivernale, l'adulte émergeant à la fin de l'hi- altitude atteste d'une faune diver- • Gerecke R. & Di Sabatino A. (1996).-
ver. La reproduction a lieu au début de l'été. sifiée. Ce sont de redoutables pré- The water mites of the family
Torrenticolidae Piersig, 1902 (Acari,
dateurs à l'état adulte. Actinedida, Hydrachnellae) in springs and
terranéen a concerné un échan- running waters of Sardinia and Corsica.
Archiv fuer Hydrobiologie Supplementband.
tillon des principales situations : ■ Conclusion Monographische Beitrag, 107 : 287-334.
• sources d'altitude (<400m) : Les Hydracariens sont donc des in- • Gerecke R. (1991).- Taxonomische, faunis-
tische und ökologische Untersuchgen an
source du Lez, source du Lamalou, dicateurs de la qualité d’une biocé- Wassermilben (Acari, Actinedida) aus
sources de la Buèges ; nose en raison des exigences de leur Sizilien unter Bercksichtigung anderer
aquatischer Invertebraten. Lauterbornia,
• cours d'eau de basse altitude cycle de développement. Ils présen- 7 : 1-303.
(<150 m) : le Lez en amont de tent l'avantage d'être présents en • Lanciani C.A. & Boyett J.M. (1980).-
Demonstrating parasitic water mite-indu-
Montpellier ; abondance si les conditions leur ced mortality in natural host populations.
Parasitology, 81 : 465-475.
• mares : réserve naturelle de sont favorables, d'être de bonne
• Migot A. (1926).- Sur la faune française
Roque Haute (mares temporaires à taille (de l'ordre du millimètre) et fa- des Hydracarides. Bull. Soc entomol.
Isoetion et lavognes de garrigues) ; ciles à récolter. Féroces prédateurs France, 30. 61-134.
• Mitchell R. (1957).- Major evolutionary
• marais d'eau douce de basse alti- de larves de Diptères, voire para- lines in water mite. Syst. Zool., 6/(3) :
tude : réserve naturelle de l'Estagnol sites, ils présentent donc l'intérêt 137-148.
• Smith I.M. & Oliver D.R. (1986).- Review
(altitude 0 m) ; d'intervenir dans la régulation des of parasitic associations of larval water
• cours supérieur de rivières et tour- populations d’insectes aquatiques et mites : (Acari; Parasitengona:
Hydrachnida) with insects hosts. Can.
bières d'altitude (>800m) : tourbières leur densité révèle les potentialités Entomol., 118 : 407-472.
du Caroux Espinouse, rivière Agout. trophiques de leur habitat. Toutefois, • Walter C. & Motas C. (1927).-
Hydracariens nouveaux ou peu connus
Elle montre une surprenante et le cycle des différentes espèces re- du Sud Est de la France. Trav. Lab.
bonne diversité des Acariens aqua- cèle encore de nombreuses incerti- Piscicult. Univ. Grenoble,11 : 152-161.
• Walter D. & Proctor H. (1999).- Mites .
tiques et on constate notamment : tudes quant aux hôtes et la réparti- Ecology, Evolution and behaviour. CABI
1) la récolte fréquente et inattendue tion géographique des espèces. Publishing, Australia, 322 p.
d'Halacariens dans les rivières mé- D'un point de vue biologique, le
diterranéennes. Peu étudiés, ces mystère de leur relation avec les Les auteurs
acariens d'eau douce sont apparen- autres invertébrés aquatiques mé-
Valérie Peyrusse et Michel
tés à de lointains cousins vivant en rite d'être éclairci dans un premier
Bertrand (Michel.Bertrand@univ-
milieu marin. Ils sont inaptes à la temps pour les espèces les plus fré-
montp3.fr) travaillent au labora-
vie aérienne et pourraient être de quentes donc les plus actives en tant
toire de Zoogéographie, univer-
bons indicateurs biogéographiques que régulateurs de ces nuisances.
sité Montpellier III, 34199
(endémisme, biotopes relictuels…). Dans le cas des points d'eau tempo-
Montpellier cedex 5. M. Bertrand,
Ils sont toutefois difficiles à étudier raires, la colonisation peut se faire
maître de conférence à cette uni-
du fait de leur petite taille grâce aux insectes ailés (phorésie),
versité, est par ailleurs directeur
(<500 µm) et parce qu'ils sont sou- mais aussi par des mécanismes de
de la revue Acarologia.
vent enfouis sous les sédiments du résistance et d'alternance de généra-
http://serinf2.univ-montp3.
fond des rivières. tion (œufs d'hiver et d'été). Les
fr/acrlg/Acrlg800/Acrlg.htm
2) la présence généralisée des Hydracariens, souvent très colorés,

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