You are on page 1of 201
1. Présentation générale du dossier 1.1, Procédure et qualifications 1.2.4 Vorigine de affaire : les multiples litiges nés de 1a revente d'ADIDAS 1.2.1 LEPFR, le CDR et le dispositif de défaisance du Crédit lyonnais 1.2.2. Une opération d'acquisition_amplement sowlenue par les banques maluré tes difficultes financiéres de BTF SA et d' ADIDAS 123.1) dela reveme D malaré des conditions irés ay 2.4, Une opération de revente devenue Ia priorité de Bernard TAPIE SA 1 1.2.5 La cession & RICE SA des actions BTF Gmbh détenues par BTF 1.2.6. La sortie d ADIDAS + une opération gagnante pour Bernard TAPIE ef le Crédit Lyonnais 1.2.7. La naissance et la persistance de multiples litiues a la suite de la revente dADIDAS. sgeuses Le choix de l'arbitrage : une décision écrite nen 2004 2.2, orientation vers l'arbitrage, une décision inopportune et juridiquement cont 2.2.1. Sur le caractére arbitrable du litige | une incertitude toujours actuelle 2.2.2. Une decision prise a contretemps de evolution du litige ice moral des époux TAPIE rque dela fraude 3.1, Li captation de Naccord du CDR sur le principe de l'indemnisation d'un préjudice moral 1 2.3.2, Le caractére exorbitant dis montant du plafond de Nndemnité 2.3. Un accord préalable et occulte des parties pour recourir i arbitrage 2.2. La clause d'indemnisation du préjudi 2 2.3.1 Linstallation de personnalités favorables 4 larbitrage 2.3.2, Le mandat occulte de Me AUGUST ou la marginalisation de Me MARTEL 2.3.3, Une alliance ancienne entre Bernard TAPIE, Pierre ESTOUP ct Maurice LANTOURNE 34 ion concertée de Bernard TAPIE et des actionnaires minoritaires 2.3.5. L'apparence d'impantialité de Jean-Dé nis BREDIN et Pierre MAZEAUD mise a mal 23.6 Une orientation décidée par le Président de la République 23.7 La 3.Le processus d'arbitrage : un complot triangulaire 3.1 Une procédure de désignation atypique 3.2. La prise de parole imposée de Bernard TAPIE 4 l'audience 3.3. Les manquvres clandestines entre Pierre ESTOUP. Maurice LAN’ L'emprise de Pierre ESTOUP sur le tribunal arbitral 4, Les suites de l'arbitrage ; l'optimisation de la fraude AL_La concertation des protagonistes pour défendre arbitrage et la sentence prononeée 42. La renonciation 4 exercer {es recours ouverts contre la_sentence arbitrale - une décision prseipitée 4.3, Une mise en paiement irréguliére et hitive 4.4, Dans la continuité de la fraude, la persistance d'agissements suspects 5. Analyse des qualifications de mises en examen se A lécart du Crédit Ivonnais 6, Les sa Attend gue information a établi les faits suivants 1. Présentation générale du dossi Procédure et qualifications ie Le présent dossier porte sur les conditions dans lesquelles s'est déroulé, entre 2007 et 2008 le traitement du contentieux opposant Bernard TAPIE au Consortium de réalisation (CDR) par la voie de larbitrage. Le CDR, société anonyme, créé en 1995 atin de cantonner un certain nombre dlactifs douteux du Crédit Iyonnais et d’en assurer fa liquidation, avait pour actionnaire unique VEPER, établissement public administratif institué par une loi du 28 novembre 1995 et un décret du 22 décembre 1995 A la suite de la rupture amiable des relations entre Bernard TAPIE, le Crédit lyonnais et fa Société de banque occidentale (SDBO), iliale du Credit lyonnais et banquier historique des societes de Bernard TAPIE, naissait rapidement un contentieux entre les parties . alors que Bernard TAPIE niavait pas respecté ses engagements au regard du Crédit Iyonnais, la banque choisissait la voie judiciaire, ce qui entrainait le placement en liquidation judiciaire des époux TAPIE et des sociétés de Bernard TAPIE le 14 décembre 1994 et, par suite, l'inéligibilité de ce dernier Le contentieux entre les parties connaissait de multiples développements devant la juridiction commerciale parisienne, jusqu'a un arrét de fa cour d'appel de Paris en date du 30 septembre 2005 condamnant le CDR et le Crédit lyonnais a verser a Bernard TAPIE la somme de 135 000 000 € (D 198). Cet arrét était cependant cassé par un arrét de lassemblée pléniére de la Cour de cassation du 9 octobre 2006 qui renvoyait les parties devant Ia cour d'appel de Paris (D 199) Cependant, les parties convenaient de régler leur litige par voie d'arbitrage, Un compromis en.ce sens était établi (D 47), par lequel les liquiduteurs limitaient leurs demandes d'indemnisation —____ au titre des préjudices matériels 4 la somme de 295 000 000 € et les demandes diindemnisation du préjudice moral des époux TAPIE a la somme de 50 000 000 €, Par une sentence rendue le 7 juillet 2008, le tribunal arbitral, composé de Pierre MAZEAUD, Jean-Denis BREDIN et Pierre ESTOUP, faisait droit a I'essentiel des demandes des liquidateurs et des époux TAPIF et condammnait le CDR’ 8 leur verser la somme de 240 000 000 € au titre des préjudices matériels et 45 000.000 € au titre du préjudice moral des époux TAPIE, (D 96) Aprés imputation des intéréts, la somme versée en execution de la décision du tribunal arbitral s'élevait 4 403 000 000 €°. Cette décision mettait fin au litige. aucune des parties n’ayant exercé les recours légalement prévus dans les délais imparts. Trois sentences arbitrales complémentaires étaient prononcées le 27 novembre 2008, (D 285 a D 287) Cependant, le 9 juin 2011, le procureur général de la Cour des comptes informait le procureur de Ja République de Paris, sur le fondement de |'article 40 du code de procédure penale, de faits relatifs 4 la gestion du CDR courant 2007 et 2008 et susceptibles de recevoir les qualifications pénales d'abus de pouvoirs sociaux et de recel de ce délit, ve au préjudice du CDR 1 Plus précisément. le CDR CREANCES. vern aux divits de CLINVEST, et le CDR CONSORTIUM DE REALISATION, venu aux droits de Ja SDBO, En application dv protocole dexécution conclu Ie 16 mars 2009 cntre le CDR, te CDR CREANCES et lee liguidateurs. ta somme se décomposant ainsi : 240 ME (prejudice matériel). 48 ME ¢préjudice moral, LOS ME interés Iegaus) et 13 ME (frais de liquidation) (D 525) (D 1a D 70), Le 22 juin 201}, le parquet de Paris faisait diligenter une enquéte prétiminaire par la brigade financiére de la PIPP des chefs diinfractions visés par la transmission de la Cour des comptes. Le procureur général prés Ia Cour des comptes informait également le procureur de la Republique de Paris qu'il avait saisi la cour de discipline budgetaire et financiére dinfractions a la réglementation budgétaire et comptable. Dans le méme temps, une troisiéme procédure était ouvene, 4 la suite de la saisine par Jean- Mare AYRAULT, président du groupe socialiste & ‘Assemblée nationale, et huit députés, da procureur général prés la Cour de cassation d'une plainte du chef dabus d'autorité visant Christine LAGARDE, minisire de l'économie au moment de Marbitrage’), de faux, dlusage de faux, de complicité de détournement des fonds publics et de toute autre alieinte délictueuse a la probité Publique. Saisie a son tour le 9 juin 2011 par le procureur général prés la Cour de cassation (D 565) la commission des requétes de la Cour de justice de la Republique’ rendait un avis favorable, le 4 aodit 2011, a la saisine de la commission dinstruction de la Cour de justice de la République (D 595), Celle-ci était saisie, le 16 aodt 2011, par réquisitoire introductif pris des chefs de Complicité de détournement de fonds publics et de complicité de faux contre Christine LAGARDE (D 596 et $97), Le 18 septembre 2012, le parquet de Paris ouyrait une information judiciaire par requisitoire introductif contre X des chefs d'usage abusif de pouvoirs sociaux et de recel de ce délit (D 188). Trois magistats instructeurs étaient désignés, compte ten de la grande complexité de aftaire Le 23 janvier 2013, un réquisitoire supplétif était pris des chefs de faux par simulation dacte, de détournement de fonds publics, de recel et de complicité de ces délits (1D 1085) Des réquisitions de mise en examen du chef d'escroquerie en bande organisée étaient prises — le 29 mai 2013, a l'encontre de Pierre ESTOUP (D 1587); = le 12 juin 2013, a l'encontre de Stéphane RICHARD, directeur de inet de Christine LAGARDE, et de Jean-Frangois ROCCHI, président directeur général du CDR, ainsi que dusage abusif des pouvoirs sociaux s'agissant de ce dernier (D 1785) — le 28 juin 2013, 4 lencontre de Bernard TAPIE (D 1927) et de Maurice LANTOURNE, son avocat (D 1959) ; Le 21 octobre 2013, les magistrats instructeurs, supplétivement saisis de faits de faux et dusage de faux, s'agissant de la déclaration d'indépendance de Pierre ESTOUP, mettaient ce dernier en examen du chef de faux. (D 2112 et 2113) Aprés un premier interrogatoire de témoin assisté, Jes magistrats instructeurs mettaient Bernard SCEMAMA en examen du chef descroquerie en bande organisée, (D 2490, D 3033) Claude GUBANT, Pierre MAZEAUD, Jean-Denis BREDIN et Gilles AUGUST étaient Places sous le statut de témoin assisté a lissue de leurs interrogatoires respectits, (D 3355, D 2518, D 2522, D3171) ai ct le 18 juin 2007 3 Ala suite de Jean-Louis BORLOO. qui avait occupé ce poste 4 Pour une présentation de cette institution, ef, no, D 3367 6 Le CDR, le CDR CREANCES constituaient parties civiles (D 1695, D 1696, D 1695 VEPER et lagen judiciaire du Trésor (AIT) se D 1699) Compte temu de la complexité de I'affaire et des multiples contestations soulevées pendant le cours de l'information, les magistrats instructeurs faisaient diligenter de nombreux actes relatifs aux circonstances de la vente d'ADIDAS, afin de comprendre l'évolution des litiges auxquels Uarbitrage litigieux avait pour vocation de mettre un terme et d'appréhender quels éléments avaient été porés ou non a ta connaissance des arbitres saisis. Une large synthése de ces investigations était établie par les enquéteurs (D 2830) Le 28 juin 2013, le CDR et le CDR CREANCES introduisaient un recours en révision des sentences arbitrales, au vu des éléments recueillis dans le cadre de la présente information judiciaire (D 2392), Ce recours était accueilli par la cour dappel de Paris. dans un arrét rendu le 17 février 2015 ordonnant la rétractation des sentences arbitrales rendues les 7 juillet 2008 et 27 novembre 2008 (D 3170) Dans un arrét prononcé te 3 décembre 2015, la cour d'appel de Paris declarait irrecevables les demandes de Bernard TAPIE tendant a la condamnation des sociétés CDR et CDR CREANCES 4 des dommages-intéréts pour des fautes commises a occasion de fa vente des titres de BTF Gmbh ainsi que pour la rupture brutale de crédit et le « recouvrement abusif de créances » et décidait notamment de condamner solidairement les sociéiés FIBT. GBT, Dominique TAPIE, tes mandataires judiciaires a la liquidation de Bernard TAPIE et les sociétés ALAIN COLAS TAHITI (ACT) et Bernard TAPIE GESTION (BTG) @ payer aux sociétés CDR et CDR CREANCES la somme de 404 623 082.54 €. Le 17 décembre 2015, dans un arrét non conforme aus requisitions du ministére public (D 3458), la commission d'instruction de la Cour de justice de fa République ordonnait le renvoi de Christine LAGARDE devant la Cour de justice de la Republique pour y étre jugee du chef de détournement de fonds publics résultant de sa négligence et commis par un tiers, Fats prévus et réprimés par les articles 432-16 et 432-17 du code penal. (D 3489) Pour les besoins de la compréhension de la chronologie des faits et de leurs qualifications penales, trois phases peuvent étre distinguées, bien qu’elles forment en réalité un tout : les négociations prealables a I'entrée en arbitrage, larbitrage lui-méme et enfin ses suites La cohérence densemble du systéme & l'ceuvre dans le processus darbitrage frauduleux tient & ce que, sur ta quasi totalité des sujets relatifs a larbitrage, les décisions prises ont systématiquement ete orientées en faveur des intéras de Bernard TAPIE, Cela est valable autant pour les actes positifs relevés au cours de l'information que pour les situations dans lesquelles les protagonistes de laffaire se sont abstenus agit ou ont choisi de taire ou de dissimuler 4 leurs interlocuteurs naturels ou Jeur hiérarchie des informations significatives quils détenaient sur !’évolution du processus. La prise en compte de ensemble de ces éléments permet de démontrer le concert frauduleux ayant uni les mis en examen La circonstance aggravante de bande organisée, circonstance réelle, permet d'appréhender un tel concert frauduleux lorsqu'il rassemble des individus dont fe niveau d'information sur Vorganisation et activité du systéme délictueux auquel ils concourent est variable selon leur place dans Vorganisation CHRONOLOGIE SOMMAIRE 7 juillet 1990 : Bernard TAPIE annonce publiquement avoir acquis ADIDAS 2 avril 1992: Bernard TAPIE est nommé ministre de la ville 10 décembre 1992 © mémorandum entre Bernard TAPIE et le Credit lyonnais (conversion des eréances bancaires en participations dans une nouvelle entité fusionnant les sociétés) 16 décembre 1992 : lettre d'engagement irrévocable signée par BTF, GBT et la SDBO prévoyant la cession de la totalité de la participation de BTF dans BTE Gmbh au plus tard le 15 Février 1993 26 décembre 1992 : Bernard TAPIE redevient ministre de la ville 12 février 1993 : cession des titres BTF Gmbh a 8 investisseurs réunis par la SDBO dont la société RICE SA de Robert LOUIS-DREYFUS 28 mars 1993 ; Bernard TAPIE est élu député des Bouches-du-Rhdne 13 mars 1994 ; protocole daccord entre le Crédit Iyonnais et Bernard TAPIE metiant un terme @ feurs relations commerciales 12 juin 1994 ; Bernard TAPIE est élu député européen 30 novembre 1994 placement en redressement judiciaire des sociétés de Bernard TAPIE 28 novembre 1995* : Bernard TAPIE est condamné a 2 ans d'emprisonnement dont 16 mois avec sursis, 20000 FF d'amende et inéligibilité pendant 3 ans (comuption active et subornation de temoin de mai a juillet 1993) 17 novembre 1995 : ADIDAS est introduite & la bourse de FRANCFORT Jer juillet 1996 - Bernard TAPIE est condamné a 2 ans d'emprisonnement avec sursis, 300 000 FF dlamende et interdiction de gérer pendant 5 ans (abus de biens sociaux et recel, de 1989 4 1993) 4 juin 1997 : Bernard TAPIE est condamné a 2 ans 6 mois d'emprisonnement avec sursis (abus de biens sociaux, de 1987 a 1993) 4 juin 1997 ; Bernard TAPIE est condamné a [8 mois d’emprisonnement dont 1 ans avec sursis (fraude fiscale de 1990 a 1992) 4 juin 1998 : Bernard TAPIF est condamne & 3 ans d'emprisonnement avec sursis (abus de biens sociaux, abus de confiance, faux, usage et recel de 1987 a 1993) 20 mars 2003 : renvoi de Bernard TAPIE devant le tribunal correctionnel de Paris (banqueroute) 31 mars 2004 : Nicolas SARKOZY est nommé ministre de "économie (jusqu'au 29 novembre 2004). Son directeur de cabinet est Claude GUEANT 30 septembre 2005 . arrét de la cour d'appel de Paris condamnant le CDR 8 décembre 2005 : Bernard TAPLE est condamné a 3 ans d'emprisonnement avee sursis dont 2 ans et 4 mois avec sursis, publication et affichage de la décision (fraude fiscale de 1993 4 1994) 9 octobre 2006 : arrét de l'assembiée pléniére de la Cour de cassation (cassation partielle) 20 décembre 2006 : Jean-Francois ROCCHI est nommé a la téte du COR 10 janvier 2007 : premier rendez-vous entre Gilles AUGUST et Jean-Frangais ROCCHI confondue avec celle de 18 inois d'emprisomiement dont 1 an aves sutsis prononese le 4 juin 1997 Peine qui se 30 janvier 2007 proposition diarbitrage formulée par les mandataires liquidateurs au CDR 6 mai 2007 : élection de Nicolas SARKOZY A la Présidence de la République 16 juin 2007 : désignation de Me Gilles AUGUST par Jean-Frangois ROCCHI] 30 juillet 2007 ; réunion & I'Elysée entre Bernard TAPIE, Jean-Frangois ROCCHI, Stéphane RICHARD, Claude GUEANT, Frangois PEROL et Patrick OUART L1 septembre 2007 » instruction donnée par Stéphane RICHARD a Jean-Frangois ROC recourir a arbitrage 10 octobre 2007 : accord du conseil d'administration de 'EPFR pour recourir & V'arbitrage sur instruction de Christine LAGARDE. 23 octobre 2007 - fausse instruction ministérielle adressée & Bernard SCEMAMA HI de 24 octobre 2007 : courrier de Bernard SCEMAMA a Jean-Frangois ROCCHI iui demandant de mettre en ceuvre l'arbitrage, la ministre ayant décidé que l'accord du Crédit lyonnais pour maintenir la garantie de 12 ME pourrait étre réalisée au moment du prononeé de la sentence 24 octobre 2007 : derniéres tractations entre Jean-Francois ROCCHI, le cabinet AUGUST et Maurice LANTOURNE pour la rédaction de la clause relative l'indemnisation du préjudice moral 24 octobre 2007 : lettres de désignation adressées aux arbitves par le cabinet AUGUST & DEBOUZY 16 novembre 2007 - signature par le CDR et les liquidateurs du groupe TAPLE du compromis darbitvage 18 décembre 2007 ; homologation du campromis darbitrage par le tribunal de commerce prononeé de la sentence arbitrale faisant droit Vessentiel des demandes des liquidateurs et des époux TAPIE ration de 'EPFR 3 novembre 2008 découverte d'un motif de récusation par le conseil d'admini 27 novembre 2008 : prononcé des sentences complémentaires © mai et 2 décembre 2009 ; révision des jugements Touverture de redressement Judiciaire des sociétés du groupe TAPIE et des époux TAPIE 2 avril 2010 : relaxe de Bernard TAPIE du chef de banqueroute, la révision des jugements douverture des procédures collectives ayant privé le délit de sa condition préalable 17 février 2015 et 3 décembre 2015 : retractation des sentences arbitrales et condamnation des liquidateurs et des époux TAPIE au remboursement des sommes allouées parle tribunal arbitral 30 novembre et 2 décembre 2015 ; ouverture dune procédure de sauvegarde au benéfice de GBT, puis par extension de la procédure, de FIBT 1,2. A l'origine de l'affaire : les multiples litiges nés de la revent Avant daborder Jes nombreux développements judiciaires du conflit opposant les parties, il convient de rappeler que celui-ci coincidait avec les graves difficultés rencontrées par le Crédit lyonnais et, des lors, de présenter les structures et les mécanismes mis en place par l'Etat pour faciliter Je redressement de la banque, structures 4 travers lesquelles devait étre géré le contentieux ADIDAS 1.2.1, DEPER, le CDR et le dispositif de défaisance du Crédit lyonnais A la suite des graves difficultés financiéres rencontrées par la banque au début des années 1990", la défaisance du Crédit Iyonnais (c’est-a-dire le camtonnement de ses actif a risque ou compromis) était organisée par = __ un protocole du $ avril 1995 entre "Etat et le Crédit Lyonnais, et ses avenants suci (D7 ets) = _ laloi n° 95-1251 du 28 novembre 1995 relative a l’action de I’Etat dans le redressement du Crédit Lyonnais et du Comptoir des entrepreneurs et par son décret dapplication n° 95-1316 du 22 décembre 1995 portant statuts de | EPFR (D 236, D 237) Le dispositif de défaisance était structuré autour d'un établissement public administratif de (PEPER), organe chargé du financement et de la garantie d'une société de eantonnement (le CDR), société anonyme destinée a liquider les actifs douteux cédes par le Crédit Lyonnais, sociéte quelle detenait en qualité d'actionnaire unique’. Une telle organisation avait pour but de conjuguer une nécessaire autonome dans la gestion de ces actifS, ce qui expliquait fa forme statutaire retenue pour le CDR, avec la préservation des intéréts de I'Etat, facilitée par ta représentation de 'EPFR au sein du conseil d'administration du CDR Le CDR avait pour mission d’assurer la gestion extinctive des actif’ et des passifs potentiels regus du Credit Lyonnais, son activité principale consistant a gérer et céder les créances, participations et actifs transférés par ta banque. Sur le plan juridique, il appartenait a 'EPFR, aux termes de larticle 2 de a loi du 28 novembre 1995, de gérer le soutien financier apporté par "Etat dans le cadre du cantonnement des actif du Crédit Lyonnais transférés au CDR, dune part, de veiller au respect des intéréts financiers de I’Etat dans le cadre du plan de redressement du Crédit Lyonnais, dlautre part Sur le plan financier, !' EPFR avait obtenu un prét du Crédit Lyonnais, lequel lui avait permis daccorder un prét participatif’ au CDR, grace auquel ce dernier avait acquis les actifs douteux du 6 CE not. rapport public de In Cour des comptes (D 304 et s.) ct extraits du rapport de la commission denquéte de PAssemiblge nationale sur le Crédit lyonnais en 1994 (D 6UM4) 7 Le COR et banque. il est apparu nécessaire d’afficher plus cl a conduit a wansférer Vactionnariat du CDR du Crédit Ly ais, Lors de Ii privatisation de la il sa défaisance. ce qui Vorigine. ct jusqu’en novembre 1998, une filiale du Crédit Lyon nt la séperanion entre le Crédit Lyon isa VEPFR, 10 Crédit Lyonnais! Le mécanisme ainsi mis en place prévoyait que, aprés realisation des actifs transférés, le CDR remboursait VEPFR au moyen des produits de cession et des recouvrements de ccréances pergus, outre des dividendes, le cas échéant Parallélement, le Crédit fyonnais finangait "EPFR hauteur de fa valeur des actif’ cédés, au moyen d'un prét consenti au taux du marché monétaire, ledit prét étant remboursé par 'EPFR grace aux profits du CDR qui lui étaient transmis et, pour le solde, grace aux dotations de Etat, En outre des abandons de créances? étaient consentis par "EPFR a hauteur des pertes enregistrées par le CDR correspondant notamment aux moins-values réalisées lors de la vente des actif’, Ce mécanisme permettait de préserver la solvabilité de la banque en sortant de son bilan Vensemble de ses actif a risque, En contrepartie, la banque devenait créanciére de | EPFR, 4 raison du prét consenti a celui-ci, dette par ailleurs garantie par Etat. Dépourvu de service propre, la gestion administrative de Iétablissement étant assurée par les services de la direction générale du Trésor, !EPFR était administré par un conseil de cing membres", Outre le président nommé par décret et désigné « en raison de sr competence économique et financiére », il comprenait deux représentants de I'Etat (en pratique issus des services du Trésor et du Budget), et deux parlementaires désignés par chacune des Assemblées, A Vépoque des faits, deux présidents se succédent a la téte de lEPER. Bertrand SCHNEITER, inspecteur général des finances nommé par décret du 31 mars 2003 et dont fe mandat courait théoriquement jusqu'au 12 octobre 2007, était atteint par la limite d'ige de 65 ans le 22 juillet 2007, Cette situation conduisait Christine LAGARDE, ministre de l'économie et des finances, a prolonger te mandat du président de EPFR par une lettre du 6 aoa 2007, 4 titre imtérimaire. Cette prolongation était cependant de trés courte durée, puisque Bernard SCEMAMA était désigné par décret du 15 septembre 2007 pour suceéder_ Bertrand SCHNEITER, Cependant Bernard SCEMAMA etait lui-méme atteint par fa limite d’age des 65 ans des le 14 décembre 2007, suivant, si bien quiil se trouvait done, trois mois & peine aprés sa nomination, dans la méme situation que son prédécesseur. 1! ne pouvait donc étre maintenu en fonction qu’é titre intérimaire et pour une durée limitée. Ce maintien en fonction allait néanmoins durer jusqu’au 24 février 2009, date du replacement de Bernard SCEMAMA, Aux termes dun contrat d'assistance conclu entre Je CDR et fa Caisse des dépdts et consignations le 8 avril 2005, prenant acte de la cession de lessemtiel des actit’s du CDR, Etat organisait adossement de la gestion de la société aux moyens de la Caisse, & partir du ler janvier 2007 (D 15, D 16, D 249), Teutetbis, la société conservait un certain nombre de ses prérogatives, notamment pour les dossiers de contentieux classés comme « majeurs » et qui demeuraient de la compétence du conseil d’administration du CDR (D 399/2) volume de pertes latent estinne 8 La valeur nette des actif transférés repodsentai, en 1994, pets de 20) Md€. av A pris de 40% (8 Mde), 9 Mécanisme prévu par Tavenant n° 13 au protocole daccord du $ avril 1995, conclu te 27 novemibye 1998 (D L072) 10 Dont deux administrateurs représewtant !EPER ul Cette situation avait eu pour conséquence directe, le CDR étant par ailleurs démuni de ‘moyens propres, de faire reposer exclusivement sur {a personne du président du CDR. assisté de ses avocats et notamment le cabinet AUGUST & DEBOUZY, la procédure d’arbitraye Au cours de la période de prévention, le CDR était organisé en holding dotée de trois filiales: « CDR Créances», « CDR immobitier » et « CDR Entreprises ». « CDR Créances » a notamment été constitué 4 partir de la SDBO, banque historique du groupe TAPIE transférée au CDR. Le holding « CDR» était constitué sous ia forme d’une société 4 conseil d'administration dont le président assumait également la direction générale, Dans ces conditions, contrairement a ses prédécesseurs, Jean-Francois ROCCHI exergait, a compter de sa nomination a la téte du CDR le 20 décembre 2006, la fonction de président des trois filiales" Pour exercer sa mission de surveillance des intéréts de I’Etat, le conseil d’administration de VEPFR disposait d’attributions propres!? ~ il était tenu réguliérement informé de la situation du CDR et de ses filiales et, sous réserve des regles relatives au secret professionnel, pouvait demander au CDR toute information nécessaire & Jaccomplissement de sa mission ~ il pouvait entendre, a sa demande, les dirigeants du CDR, ainsi que le président du Crédit Lyonnais et recueillait l’avis de ce dernier sur le plan de cession et de trésorerie du CDR ~ il était destinataire des rappors de la mission de contrdle'* et peut demander au ministre de Péconomie de faire diligenter tout contrdle nécessaire 4 V'accomplissement de sa mission ~ il se pronongait sur les orientations stratégiques, le plan de cession et de trésorerie, ainsi que sur le budget annuel du CDR. En outre, aux termes d'une convention de gestion du 30 janvier 1998 entre I’ Etat et "EPR, les moyens de contrdle mis a la disposition de! EPFR étaient renforcés et les objectifs du contrile étaient précisés : apporter au conseil d'administration de I’EPFR les informations nécessaires a Vaccomplissement de sa mission de supervision, proposer chaque semesire a son président un programme prévisionne! des contréles pouvant étre effectués sur la gestion du CDR et de ses filiales, ainsi que la possibilité pour le conseil d’administration de EPER de demander aux agents de la mission, a tout moment, deffectuer un contrdle précis sur un aspect déterminé de la gestion du CDR i les suivants : Joan Prangois Rocchi ick PEUGEOT et Didier 11 Les membres nommés par 'asseniblée gencrate du 20 décembre 2006 &t président du conseil dadministration ot directeur général, Francis GAVOIS, Ps FLOQUET. administratcuss, ainsi que TEPFR representé pae son président, Bertra 12 fixées par le décret n° 95-1316 du 22 décembre 199 portant stata de Uétablissentent 13 Conformément a Harticle 13 de la loi du 28 novembre 1995, des agents de "Etat pouvaicnt exercer des contr place ou sur pices du CDR, au besoin avec l'aide d'expens, 2 1,2.2. Une opération d'acquisition amplement soutenue par les banques malgré les diffieultés financiéres de BTF SA et Afin de comprendre les enjeus du titige soumis au tribunal arbitral, il convient de retracer la chronologie de Fopération d'acquisition d: ADIDAS La veille de la finale de la coupe du monde de football" Je 7 juillet 1990, Bernard TAPIE annongait l'acquisition de 80% du capital de la société ADIDAS au prix de 1 600 000 000 FF, ce qui valorisait l'entier capital 2 000 000 000 FF A cette époque. ADIDAS était le premier groupe mondial d'articles de sport mais il subissait une concurrence de plus en plus forte de la part de NIKE et REEBOK". Liintégralité du prix de acquisition était finance par un crédit consenti par un pool bancaire a la téte duquel se trouvait la SDBO, exclusion de tout financement propre de Bernard TAPLE ou de ses sociétés, Le pool bancaite ainsi constitué comprenait, outre la SDBO (pour 31,25% du financement), la BANQUE DU PHENIX (groupe AGF ~ 15,63%) et la BNP (125%). Pour les besoins de cette opération, le 28 juillet 1990, Bernard TAPIE créait la société BERNARD TAPIE FINANCES Gmbh (BTF Gmibh), société de droit allemand, dans laquelle étaient logées les actions d ADIDAS, détenue par BERNARD TAPIE FINANCES SA (BTF), Celle~ ci Gait également propriétaire de Mensemble des participations industrielles et commerciales de Berard TAPIE. BTF, cotée au second marché de la bourse de Patis, était elle-méme majoritairement détenve par la société en nom collectif GROUPE BERNARD TAPIE (GBT) La convention de crédit ainsi conclue le 31 juillet 1990 prévoyait le réglement du prix en deux échéances (D 1279) — avant le 10 aodit 1991, par augmentation de capital de BTF hauteur de 600 000 000 FF au minimum, somme devant étre exclusivement alfectée a Naugmentation du capital de BTF Gmbh ou au crédit du compte courant d'associés =~ en aout 1992, par Ta mise en cuvre par Vactionnaire dew Towlex micsirex Tequises, Y compris Ja vente dactify, la realisation de stiretés, la perception de dividendes et Vangmentation de ses capitau permanents cut-delér dh montant mentions » (i hauteur de 1 000 000 000 FF) Il resort de ce montage que les banques préteuses estimaient que leur garantie reposait dune part, sur l'intervention d'investisseurs, d'autre part, sur la mobilisation d'actifs faisant partie du groupe Bernard TAPIE, En outre, elles béneficiaient de stretes constituées par un nantissement des actions ADIDAS acquises et une garantie a premiere demande sur BTE Gilberte BEAUX était nommée au conseil de surveillance dADIDAS pour y représenter Bemard TAPIE. Bernard TAPIE, dans un extrait d'un ouvrage intitulé « Bernard TAPIE ow ter Politique au culot » et rapporté par une note du cabinet AUGUST, la présentait lui-méme comme «ame grande recrue », «une amie persomelle de longue date », « une femme que fusime danour et que jculmire 9" 1 Adidas Gtant un purtenaire historique de la fédération intemationale de football, notamment pour four les ballons de la competition depuis 1970. 15 Pour une présentation détaillée dela situation économique du groupe. ef D 3197/24 AD 3197/26 1G Kbis en cote D 1104 - Pour un organigramme plus complet des activités de Bemard TAPIE, voir D 3197/18 ov S38 17 Lévolation de faffaire scmblait routefois amener Benard TAPIE st d'autres sentinients. comme cela ressortait de ses conversations (slephoniques avec René JAEGGI, par exemple 13 Celle-ci indiquait trés clairement que Bernard TAPIE n‘assumait aucune fonction au sein de la société “ QUESTION ; Quelle était Yimplicarion de Monsieur TAPHE dans ka gestion quonidienne ADIDAS ? REPONSE : Ancime. » (DB 3193/1) Outre ce premier bloc diactions acquis auprés de la famille DASSLER", BTF Gmbh se portait ensuite acquéreur d'un second bloc de 15% dADIDAS auprés du groupe METRO/LIGAPART, au prix de 385 000 000 FF, correspondant 4 une valorisation de entier capital 2.560 000 000 FF Cette seconde opération d'acquisition, réalisée en janvier 1991, était entierement financée par HYPOBANK, banque allemande faisant également partie du pool bancaire, Le prét était garanti par un nantissement des titres supplémentaires ainsi acquis. A la suite de ce second achat, BTF Gmbh détenait donc 95% d'ADIDAS Une convention conchie entre GBT, BTF et le Crédit lyonnais prévoyait que la dette acquisition serait remontée de BTF Gmbh vers BTF, moyennant un apport de fonds propres d'un montant équivalent 4 BTP Gmbh, financé par une augmentation de capital de BTF résultant de Vexercice par GBT de bons de souscription diactions. Les parties convenaient également de Vouverture du capital de BTF Gmbh, BTF demandant par ailleurs au Crédit Iyonnais de lassister dans ses pourparlers avec de nouveaux investisseurs ainsi que d'acquérir [0% de BTF Gmbh (D 1280) En apptication de cet accord, une augmentation de capital de BTF Gmbh intervenait te 7 aotit 1991, souscrite dans les conditions suivantes. - GBT 20,05%. - BIF 5% ~ EFFICACITE FINANCES CONSEIL”, 3% = CLINVEST (filiale du Crédit lyonnais): 10% — Banque du PHENIX (AGF) 5% banque WORMS (UAP) 2 - BANEXI (BNP) 2.95% Cette opération avait pour effet de ramener & 55% la participation de BTF dans le capital de BTF Gmbh. Il convenait cependant de préciser que le montant nomial de 'apport réalisé par BTE etait supérieur & celui initialement prévu. En effet, il existait un écart, résultant dune moindre valorisation d'ADIDAS, entre la somme finalement apportée par les _investisseurs (1 060 000 000 FF) et celle qui résultait des négociations préparatoires entre le Crédit lyonnais et Berard TAPIE (1215 000 000 FF). Le financement de cet écart était assuré par un prét complémentaire de la SDBO. © File est tonjours en Argentine mais cest une viele mime. Mois elle, elle m'a bien haisé ans, th, fa silope £ » (Ne 34 aot 2013 - D 2606/8) 18 Adolf DASSLER avait fondé ta soci prénom de Fintéresse 19 ERC, société de Gilberte BEAUX 20 1948, dont la dénomination état tiré de la contmeciton die nom ot du 14 L'augmentation de capital ainsi réalisée permettait d'amortir le prét consenti par la SDBO & hauteur de 875 MF (au lieu des 600 MF initialement prévus), a Péchéance d'aoit 1991, (19 3194/1) chee de la revente i PENTLAND malgré des conditions trés avantageuses Cependant, tes vite, les difficultés financieres des sociétés de Bernard TAPIE conduisaient ce dernier 4 devoir négocier son retrait d’ADIDAS. Dés Ie 13 aodt 1991, PENTLAND, actionnaire majoritaire de REEBOK. s‘stait substitué a GBT, aux termes dune convention conclue devant notaire entre BTF, GBT et PENTLAND (D 1283, D 3196). Cette convention prévoyait de nombreux avantages en faveur de PENTLAND, lui conférant une position dactionnaire privilégié. Tl était notamment prevu que PENTLAND. benéficiait dun droit de préemption, par préfirence aux autres actionnaires, des actions que BTF détenait dans BTF Gmbh et qu'il suffisait, pour qu'une telle cession intervienne, que PENTLAND. se substitue & BTF dans le remboursement de la dette due au pool bancaire (clause de substitution) En outre, il était prevu que PENTLAND, en cas de défaillance de BTF dans le remboursemeni dune seule échéance, pouvait s'approprier les titres de BTF Gmbh en ne payant que le solée du crédit impayé et sans contrepartie pour BTE (clause de subrogation), Les avantages ainsi consentis & PENTLAND stexpliquaient notamment par le fait que BT? était dans l'incapacité dhonorer la premiére échéance du prét, ainsi que l'indiquait Alain directeur financier adjoint de BTF l'époque des faits « Si cette échéance nous avait été demundée, nous anrions dit déposer fe bilan. » (D 3249/4) De méme, Elie FELLOUS, directeur financier puis président de BTF 4 compter de entree au gouvernement de Bernard TAPIE, indiquait qu'il était « obimbilé par Je fait davomr la trésorerie ponr faire face & Véchéance proche. » (scellé CDR 66) Ta lecture um extrait de Vouvrage intitle «Une Jomme ihre > de Gilberts BEATX, permettait d'envisager également une explication complémentaire « Sappris & cee épogne de Bernand TAPIE et d'tiie Fellows (mon ancien conirdtew de ke Genérale occidentale qui l'avait rejoint) que le groupe anglais Pentland avait regu, en juillet 1990, ne letmre de Laurent Adanovite, collaborateur de Paribas, charge de acquisition Adidas pour le comple de Bernard TAPIE, lettre compromename puisgr'elle engageait son client, Bernard TAPIE, 4G associer dans un deuxiéme temps Pentland & Vacquisition d'Adidas é concurrence de 30 % Cet engagement, que Bernard TAPIE a toujours nié avoir avcepté, avait été néanmoms formalise par Paribas et permettait @ Pentland d'emamer un proces en France pour réelamer une association ow tne cumpensation. Adamovitz, qui avait snivi et négocié Tacquisition pour TAPIE, devatt parar rapidement de la banque. Cet episode restera toujours pen clair pour moi. Hl fallait néamoins sortir de ce probleme pour ne pas ajonter aux critiques de la presse, et je proposal d'owsrir ies néigoctations avec les dirigeamts de Pentiard pour qu'ils retirent leur plainte, stassocien a Beran TAPIE. en prenam une participation de 20 Ys dans le holding allemand et permenent ainsi te remboursement de la premiere tranche «iu erédit, » (D 1275/5) Selon les avocats du Crédit lyonnais, la banque avait été « Jotalement tenue a Pécart des VTLAND ct BIE » (D 3197/41) Cet élément etait contirmé par les termes négociaations entre PE: 1S diun courrier de Gilberte BEAUX 4 Elie FELLOUS en date du ler juillet 1992, qui indiquait également que la banque WORMS et les AGF n'étaient pas informées des tractations mendes entre BTF et PENTLAND «11 est impéreaif que vous preniez contact dés & présent avec WORMS ef les AGF (fai prévenn GALLOY confidentiellement), pour leur expliquer Fopération et leur dite que nous devons avoir Jeur accord pour céder avec nous dens les dix prochains jours. » (1292/1) Les declarations de Gilberte BEAUX quant au prix fixe pour fa transaction allaient dans te méme sens & QUESTION : Qui a déterminé le prix acquisition par PENTLAND ? REPONSE : « Cela a fait Vobjer d'une négoctanion entre naus et PENTLAND. » (D 3193-9) I en allait de méme des declarations de Jean-Paul TCHANG, directeur général de la banque du PHENIX « Nons avons simplement suivi passivement les négociations ekans lesquelles allaient renner BIE et PENTLAND tout en vérifiant que le prix de la cession permenrait un dénowement favorable du erédit.» (D 2589/3) Pour sa part, la SDBO n'avait eu connaissance des termes de l'accord entre PENTLAND et BTF que le 21 janvier 1992, (D 1284) Or les avantages considérables accordés 4 PENTLAND ne pouvaient qu'iniéresser les créanciers de Bernard TAPIE, dautant plus que I'endettement de BT avait atteint 3 000 000 000 FF ala fin de exercice 1991, soit environ cing fois le montant de ses capitaux propres Cependant, dés le debut de l'année 1992, Bernard TAPIE confiait& la société BELDI& Cie SA un mandat de recherche d'un repreneur total ou partiel de sa participation dans BTF Gmbh. ‘Tres rapidement, le 12 février 1992, ce cabinet rendait compte de ses diligences a soni mandant dans des termes peu rassurants « H nous semble opportun de souligner eertains fais qui nous ont compliqué la conduite de nos démarches. Les affaires PADIDAS ainsi que sa situation financiere se sont apparemment maifiées sans que nous ayons pu réviser notre émde de he société par manque d'informedtiony mises jou: En outre, Fanmonce du départ de M. Rigg de le direction MAdidas nous a1 évidemment suapris aitant que nos interlocuteurs puixque nous Wavions pu les en avertit. De surcroil, nous nlavons fowjours pas de renseignemems précis sur lex différents droits doption et de préempion octroyes 1846. passé ane actionnaires de BIF Gmbh, ce gui est particuligrement génant car nos interlocuteurs se méfient’ manifestement de servir de aire valoir, ADIDAS aupréy de PENTLAND. (..) Les problémes er risques le pls souvent releves étaient : () la sttuenion financsére d’Adidas ; (ii) sr Saible marge Hexploitation ; (iii) sa compétitivite ; (tv) les problemes Cexploitation ans Enats- Unis ; (v) le priv de la participation. Bien entenda, ees faits connus ne peseraient pay aussi loud si Adidas pouvait maimenant démontrer avec conviction qu'un redressement durable est amorcé. La publication dans la presse de commentaires négatifs sur Vévolution des affaires efAdidas nareange pas les choses. Le prix proposé pour le rachat de votre participation (partielle ou entiére) dans BIF Gmbh parait trop élevé aux yeux des iméressés et est sans doute aujourdui Fobstacte 16 principal é le conclusion d'une transaction, En effet. ce priv repose sur une valeur d' Adidas sufaite semble-t-if par rapport aux perspectives innnédiates de la societs slams le contexte des évenenents de ces dernidres semaines. » (128711 et /3) Interrogé sur les termes de ce mandat, Berard TAPIE prétendait ne pas en avoir connaissance et méme ignorer quelle était cette société avec qui il avait contracté, remettant finalement en cause authenticité du document. Cependant, il convenait de relever que celui-ci avait &1é réguliérement produit par le CDR lors des précédentes instances en cours depuis 2004 sans que la partie adverse n'eleve pareille contestation, ce qui rendait 4 tout le moins hautement improbable quil soit faux. Malgré les dénégations de Bernard TAPIE, on pouvait déduire de ce document que ce dernier avait manifesté, avant son entrée au gouvernement, son intention de céder sa participation dans ADIDAS, (D 3291/6 et /7) Par fa suite, les difficultés rencontrées pour ce faire étaient également étayées par les termes 'une interception téléphonique d'une conversation entre Bernard TAPIE et Gilbert BEAUX, qui indiquaient que le droit de préemption accordé & PENTLAND constituait un obstacle considerable pour susciter lintérét de nouveaux acquéreurs «Gilberte BEAUN : (..) En tout les cas NIKE, elle avait anxsi demandé et puis que eux, ily enn 618 décourages par, par PENTLAND. Bernard TAPIE + Exactement Gilberte BEAUX > Parce que favais regu le grand patron de NIKE pour la Branee qui a te demande ede son groupe aux Etats Unis vouleit faire une opération de rachat CADIDAS ef et et et et si vous voulez et il m'a apres envoye, je ne me rappelle plus ce qu'il ma envoys, une leitre ow si it a dit au téléphone, mais en tout cas J'en suis ste, NIKE avai pris fa décision de ne pas vent, et fi si apres par wn des administrateurs de NIKE que fai rencaurré aux tens Uins quits ne Pavaient pas fait & cause de ce que PENTLAND leur avait dit Bernard TAPIE : Moi on m’a pas dit ga, on ma dit quits avaient pas en lantorisation enh, par te comment par le, Voffice américaine enh qui gore les situations de dom, dle position dominate Gilberte BEAUX : Oui, ah ben écoutez ca m'ézomne beancoup, qu'il ait demané alors quit avait remavec-noms-ators-qremoai-it mont -ircest ame clans toms Fes cers ne His crvericn tré-ckfcemmrergés par PENTLAND qui leur avait dit quits n’accepteraient jamais qu'an autre Fachete Bernard TAPIE : Ah ouais enfin enh NIKE il s‘en foutei de PENTLAND de vous é mai hi bi est in prétexte parce que. Gilberte BEAUN : Now non non non non Bernard parce que comme PENTLAND avait 1 droit de FIRST REFUSAL les autres pouvaienn nous donner in prix, PENTLAND, ow ily disaient je ne marche pas et c'était Fauire qui achete ou tls disent jachete aw méme prix ef & ee moment {a c'est Tui qui gagnant Bernard LAPIE : C'étail pas tombe ce droit li? Gilberte BEAUX : Non, non, non, non, non, pas div tour, c'est div reste ga Bernard, te fond du probleme, si vous voulez on n'a pay d le souligner parce que si vous voules c'est un contrat qui avait &é fait de notre coté mais i est clair que pour beaucoup, pour PINAULT comme pour d'autres, si vous voulez, c'est le droit de FIRST REFUSAL de PENTLAND qui les a beaucoup géné dans leur décision. Mais ca on te garde pour nous parce que ce m'est pas lu peine d'en parler. » (D 2872/5 ~ conversation du 13 septembre 2013) Le 11 mai 1992, un premier remboursement intervenait de la part de BTF, & hauteur de 137 000 000 FF, essentiellement opéré au moyen des fonds dégages par la vente des actions de TF! (représentant 1.66% du capital de la chaine télévisee). Aucune autre vente d'actifs du groupe v7 Bernard TAPIE ne venait ensuite abonder les remboursements prévus C'était done vers PENTLAND que Bernard TAPIE se tournait pour pouvoir faire face a ses engagements, Ainsi, un contrat de cession était conclu entre BTF et PENTLAND le 7 juillet 1992, qui prévoyait notamment que celle-ci acquerrait la toralité de la participation quietle ne détenait pas dans BTF Gmbh, soit 79,95% Le prix fixé pour cette acquisition (2 112 000 000 FF). qui valorisait ADIDAS é la somme totale de 2 922 000 000 FE, était réparti comme suit = | 606 000 000 FF pour ce qui concerne la panicipation de BTF. soit une valorisation ADIDAS a hauteur de 3 059 000 000 FF = 506 900 000 FF pour ce qui conceme les autres participations, soit une valorisation d'ADIDAS a hauteur de 2 $65 000 000 FF I résultait de ces elements que BTF bénéticiait ainsi d'une prime de 20% par rapport aux autres actionnaires, fe a hauteur de 875 MP grdce Léchéance d'aoat 1991, d'un momtant de 600 MF, était ré aux fonds versés a Ia suite de "engagement de PENTLAND. La société ADIDAS, au: moment de son rachat, connaissait une situation économique et financiére particuliérement difficile, qui imposait dimportantes mesures de restructuration, 1 ressortait des analyses effectuées au moment du rachat d ADIDAS que des efforts de restructuration avaient déja été entrepris, notamment en délocalisant la production, mais quil était nécessaire de prendre des mesures complémentaires afin d'assurer un retour 4 une meilleure rentabilité Le rapport d'expertise comptable déposé dans le cadre de la procédure suivie du chef de banqueroute (dit « rapport PERONNET », cf. infra 12.6.) rappelait V'évolution des grandes tignes du compte de résultat d'ADIDAS, ce qui permettait notamment de relever les données suivantes (D 1282/14) En KDE 1989 1990 i991 | 1992 1993 Chiffre d'affaires | 3203937 | 3318477 3321 076 711 682 611 915 Résultat 129957 | $1593 15 246 149366 | 9.088 Les résultats de l'année 1989 montraient que les ressources dégagées par Tactivité ADIDAS ne pouvaient nullement permettre de faire face aux échéances de lemprunt contracté pour son acquisition. Puisque cela ne pouvait pas non plus étre le fait des sociétés du groupe TAPIE, qui staient réguligrement deficitaires et structurellement endetiées (pour un total de 3.000 MF & la fin 1991 concernant BTF), il était patent que la banque supportait pratiquement scule le risque de Nopération. Une note d'Henri FILHO, directeur général de CLINVEST, a Jean-Yves HABERER, président du Crédit lyonnais, était rédigée le 15 mai 1992 dans les termes suivants, sur la base de chiftres pratiquement identiques (D 3293/6 et /7) « Les performances de Vexercice 1991 sont déceveunes apres le redressement sensible observe en 1990 18 = Chiffre daffaires : 3 354M DM contre 3342 MDM en 1990 ; = Résnttar avant impot ef éléments exceptionnels : 22 MDM contre 60 MDM : = Résultat net: 15 MDM contre 32 MDM. Ces données ne remestent cependant en question par elles-mémes les valeurs financiéres déterminses au début de 1991 sott 750 950 MDM pour 100 % d'Adidas En owtre, ker notoriété d’Adidas, ses parts de marché malgré la tres forte pression des concurrent laissent tres vraisemblablemen encore fa place & une prime significative en cas de cession induswrielle Cependant, fe contexte dans lequel évolue Adidas n'est pas favorable ~ le marché est moins porteur ; = les parts de marehé d’Adidas se réduisent sous la pression de coneurrents puissants investissant Jfortement dans la promotion commerciale ; ~ les concessions faites par le Groupe TAPIE au Groupe Pentland lors de Venirée de ce dernier affeublissent fa position du Groupe TAPIE et peuvent jouer wn r6le dissuasif vis a vis autres acquéreurs potentiels ; = les dissenvsions entre B, TAPHE et R. Jaeggi mrisent dla stratégie of é: la gestion Adidas ; ~ enfin, ka recapitalisation soubaitable d'Adidas n'est actuellement pas envisugeable par le Groupe TAPHE r que le facteur temps ne joue pas en faveur de Factionmaive assembles en II. (..) » Dans ces conditions, on peu consid majoritaire et des actionnaires finencters « Les conseils internes de Bernard TAPIE tentem de lui faire aadmetire que le temps jowe contre tii car Faceroissement de la dette lige aux frais financiers risque d'etre plus rapide que fa valorisation ADIDAS. » devant les magistrats instructeurs, Bernard TAPIE interprétait cette note de Ja maniére ‘suivante: 4 Une note comme cellent ne dit en rien qu’ADIDAS est dans les difficultés et que cela pose des problémes. La situation de 1992 montre que la situation CADIDAS est en équilibre, 1991 supporte {60% des frais de restructuration. Iya une perte du chiffie daffanres qui stexplique paw le fait qu'on avendu LE COO SPORTIE ARENA, trois filiales au Japon, ef est avee ga qu'on a paay’ les, rts de resirucnuration et pas avec Fargent du Crédit byonnais. » (D 329119) Peu de temps avant cela, le 30 mars 1992, les commissaires aux comptes de BTF adressaient une alerte Elie FELLOUS, nouvellement nommeé a la téte de la sociéte™, rédigée comme suit « Les résuliaty de 1991 seront déficitaires compte temi des difficultés constatées dans les filiales. A Ja date daujourd’hui, les projets de cession ve. TERRAILLON et de TESTUT, nécessaires @ la couverture de Véchéance du 12 aott 1992 lice au rachat d'ADIDAS n'out pas été réalises. Compte enn ele la situation, nous pensons que les faits mentionnés ci-dessus sont de nature é compromettie lea cominuité dle exploitanion de ka société. » (scellé CDR 69) Ge aut gouvernement, qui lui imposait de ne plus excreer de fowctions de gestion dune centreprise privée Le 2 avril 1992, Bernard TAPIE devenait ministre de la ville du gouvernement dirivé par Pierre BEREGOVOY, Premier ministre. Le 22 mai 1992, il déclarait a "AFP «Ne plus exercer de fonctions au sein de Pentreprise n'est pa suffisam, je eros qu'il ne faut méme plus avoir de pairimoine dans Tenireprise. I va fallotr prendre des décisions rapidement. » (S 12/54) Le 23 mai 1992, il démissionnait de ses fonctions en raison de sa mise en cause dans l'affaire dite TOSHIBA (S 12/31), Cependant, le 18 décembre 1992, a Ja suite d'un accord conclu entre Bernard TAPIE et la pantie civile, le magistrat instructeur rendait une ordonnance de non lieu, ce qui permettait alors a lintéressé de réintégrer le gouvernement dirigé par Pierre BEREGOVOY ‘Une nouvelle note d'Henri FILHO du 9 juin 1992 indiquait que les préoccupations des banques demeuraient a Videntique (D 3293/8) «La situation et Fenvironnement adidas om pen dvolné depuis ta note du 15 mai dernier ci Jointe. Le principal élément concernant Adidas proprement dil est la recherche d'un remplagaant & R Jaeggi dont Farrivée pourrait effectivement bire bénéfique dans ke mesure wit les dissensions inrernes pourraiem prendre fin et oit un veritable plan de réformes pourrait etre lance. On peut tontefois se demander si dans le contexte actuel, extérient et iniérieur & Adidas, avec notamment les problémes dactionnaria, dle financement bancaive et fe fons propres, un caandicatt de grande valeur acceptera de franchit le pas. En outre, dans hypothése d'un tel recrutement et die mention de lactionnariat acinel, les comtraintes et incertitides restent lourdes = cu plea industriel : nécessité de lancer une profonde réorganisation se traduisenn pour le moins par une importaite délocalisation supplémentaire des approvisiounemems et un allégement trex significatif des effectife en Allemagne et notanunent au siege social. La rénssite dune telle opération west pay certame comple tenu de ta puissance des racines allemandes du Groupe. ~ aw plan financier, des besoins complémentaires importants pour recapitatiser un mininnum Adidas, aequérir les 5% vestant dans ke famille Dassler afin de pouvoir mener la réorganisation stars entrave, fnancer ie campagne de publicité nécessarre pour relancer ta marque «a niveau dt public, Ces opérations représement un apport environ 300 MF (capital et compte courant acrionnenres) sans tenir compte d'un éventuel désengagement des banques allemandes La solution de non cession d'’Adiday présente done des risques élevés rent pour les actionnaires -majoritaires que pour les partenaires financiers. » BTF avait ensuite annoncé, fe 10 aoiit 1992, le lancement d'une offre publique de retrait sur les titres de BTR, avant la fin de l'année. Cette annonce intervenait en méme temps que le report de Néchéance du remboursement du prét et alors que la cession de LA VIE CLAIRE, conclue en février 20 1992, avait di étre annulée le 19 aot 1992 Le ler octobre 1992, la SDBO adressait deja un projet de protocole de restructuration des encours bancaires du groupe TAPIE et de BTF en considération du « versement attend de Pentland dans les premiers jours de novembre, » Dans ces conditions, il apparaissait, dés cette époque, que non seulement BTF avait fermement décidé de vendre ADIDAS et en avait fixé Jes conditions et notamment le prix mais aussi que lensemble des partenaires financiers de Bernard TAPIE avait accepté d'échanger leurs participations dans ADIDAS contre une participation dans PENTLAND. La situation financiére du groupe Bernard TAPIE était devenue d'autant plus difficile que PENTLAND avait finalement renoncé, fe 9 octobre 1992, & prendre la participation prévue dans ADIDAS. Ce refus s‘expliquait notamment par les résultats de audit mene par PENTLAND. conformément aux termes de la convention conclue le 7 juillet 1992 qui lui octroyait cette fuculté Selon Gilberte BEAUX, ce n’était pas & cause des résultats de cet audit que PENTLAND se serait finalement désengayée d:ADIDAS mais « probablement pluist parce que PENTLAND avait cachet’ des DEM qui comple tein de ta dévatuation de la livre leur epportait in important benéfice de change qu'ils ont voulu encaisser sans avoir & gérer me nonvelle affaire industrielle. » (D 3193/9) Cependant, aucun élément coneret ne venait étayer cette thése, qui paraissait des lors purement spéculative, En tout état de cause, PENTLAND maintenait sa position malgré une diminution du prix consentie par BTF SA dés le 12 octobre 1992, valorisant ADIDAS i 2.711 000 FF. Malgré cette nouvelle offre, PENTLAND faisait savoir a BTF qu'elle ne procederait pas a acquisition. Ce revirement était d'autant plus dommageable que l'engagement de PENTLAND avait fait Vobjet d'un communiqué de presse par BTF et PENTLAND, dés le 7 juillet 1992 Les difficultés financiéres du groupe Bernard TAPIE et d’ADIDAS ne faisaient ainsi que tes-et-accuter-ainsi-Bemard-TAPHE t+ a-revente—Cela-résultait —— des termes dune nouvelle note interne adressée par Michel GALLOT (président de la SDBO) et Henri FILHO & Jean-Yves HABERER (président du Crédit iyonnais) le 17 novembre 1992 (D 1274 D 3293/27 et s.) « Le groupe Bernard FAPHE n'a plus désormais les moyens dassurer normatement le paiement des agios de telle sorte que lendettement érant appelé 4 croitre plus vite que ta valeur d’ADIDAS vier BIE Gmbh, le groupe se divige inréversiblemen vers Mnsolvabalité avec ses consequences. sur nos engagements dont le principal gage est, bien sir, la participation de 3 dans BIF Ginbh qui elle-méme défien 95 % d'Adidas 6 de BI La valeur de ce gage dépend de plusieurs facteurs som tes plus importants som, ontre ta conjoncture et la concurrence, le management et la qualité de Factionnariat. Le premier facteur dépend du second dans ka mesure oi il ext inpossible dlaiirer wn management nécessairemen de hant nivean sans une restructuration profonde de lactionneariat = le Groupe TAPIE n'a plus ta confiance de leswiromement interne et externe, notamment des angnes allemandes ; 21 + le Groupe Pentland adopte une position de blovage en partienlier pour Faugmenuation de capral ef la nomination de nouveane dirigeants. Ht parait done uécessaire pour ka sauvegende air gage, dorganiser ta sortie de BIF SA et de Pentland dont ta valeur s'éiabhi entre 1 400 et 1 500 ME pour le premier et 400 4 500 MP pour fe seconde, Par ailleurs, la pression médianque qui entoure le Groupe Bernard TAPIE pese a le fots sur tea SDBO et sur te Crédit Lyonnais. Toute solution qui créerait une rupture, ne mons ferait plus epparaiire comme le principal soutien du Groupe ei permentreut le remboursement d'une ies large pantie de ses engagemems é la SDBO, nous serait bénéfique. Dans Vimmédiat, ta sortie de Pentland constitue un préalable & me série dopérations qui doivent, en tout état de cause, aboutr, iréy vite ou & terme, une cession industrielle du groupe. Avant atteindre cet object. il faut constitner wn actionnariat de transition. » Henri FILHO présentait la structure de lactionnariat projetée en attendant de trouver le remplagant de PENTLAND © CLINVEST 20% AGF 15% HAMBROS 35% Mme BEAUX 10% BTF ou investisseur : 20% U était & noter que Crédit lyonnais entendait limiter la participation de sa filiale & 20% maximum en raison de la régle du « ni-ni » imposée par le chef de IEtat a l'époque, quit interdisait aux sociétés nationalisées de prendre des participations de plus de 20% dans des entreprises privées U convenait de souligner que la portée des notes d'Henri FILHO etait d'autant plus grande quil s'agissait de notes internes et quielles n’étaient donc pas destinges a appuyer la position de la banque dans son litige ultérieur avec Bernard TAPIE, L.eur objet était seulement de mettre le Crédit lyonnais en mesure d'apprécier la solvabilité de son client et sa faculte a fire face a ses engagements, ainsi que d'élaborer un certain nombre de scenarios possibles pour restructurer Nactionnariat de BTF Gmbh, L'objectif de Nopération.pour le Crédit Iyonnais et ses filiales, était de « remplacer un risque Groupe Bernard TAPIE pur un risque Adidas » (1D 1274/4) En outre, peu de temps aprés le retrait de PENTLAND, le 4 novembre 1992, les commissaires aux comptes adressaient une nouvelle alerte, cette fois-ci 4 Elie FELLOUS et Bernard TAPIE, rédigée comme suit «Labsence de réatisation des ventes dactifs prévues, la rupture des négociations entre PENTLAND et BIF concernant ADIDAS nous semblent de nature & porter auteinte & ler conte de exploitation de votre société dans fa mesure oit vos actif ne generem pas de capacité de Jincuncement propre & rembourser les dettes banceares. » (scellé CDR 66) Alain SOURY confirmait que BTF SA était proche de la faillite @ QUESTION : Suite em relus de PENTLAND quelies étaient les perspectives de BEF Gmibh ? REPONSE : II n'y en avait aucune, iLfailait rechereher un reprenear. » (1 3219/6) Une telle situation était d'autant plus alarmante que Bernard TAPIE que, au-dela de ses conséquences financieres catastrophiques. elle etait susceptible de porter atteinte & son image de reprencur d'entreprises en difficulté, Ainsi, Alain SOURY déclarait « Le mot dordve de TAPHE était de ne jamais déposer fe bilan des entreprises, quitte di remetire de Fargem & perte et faire des angmentations de capital, ccw il était un « redresseur denueprises » et iprasque if avait le robinet de la SDBO toujours ouvert cele ne lui était pas difficile, » (D 3219°3) Un article publié par La Tribune le 2 novembre 1992 et dont le contenu n'était pas démenti par Bernard TAPIE, résumait ainsi les difficultés auxquelles se trouvait confronté l'imeéresse « BIF doit trouver un millicrd de franes. Alors qu'il préparcit son retrait du monde des affaires, Bernard 1APIE se retrouve aujourd’ hui «nvee un groupe plus fragile que jamais, BIE est lourdement ndettée : 3 muilliards de franes an 3112/1991 pour des foruls propres de 610 MF Le tou sur fond de résullat néganif : 295 MF de pertes Yan dernier. Et les prévisions ne sont guére encourageantes Les résultats PADIDAS sero dans le rouge cette amée a prévent Gilberte BEAUX. La Vie CLAIRE sera de nouveau déficitaire, a recon Elie FELLOUS le mois dernier Et rien ne laisse présager un retour ax bénéfices pour TERAILLON qui accuscit Van dernier une perte de 34 MP Quant & TESTUT, lar ponrswite de son activité est conditiomnée @ ime augmentation de capital. Bernard TAPLE wa plus le choix, H doit au plus vite recapitaliser ses filiales pour en rétablir la remabilité. Les dirigeants de BF we sy sont Cailleurs pas trompés, Depnis un mois ths multiplient Jes prome: 600 MEF serom leves dici la fin de Vannée pour ADIDAS, 30 MP pour ta VIE CLAIRE: ef environ 50 MP pour TESTUT(.) Comment Faneien Minisire tromverat-il pres d'un anilliard de franes ? Quelques jours plus tt, un article publié dans Le Monde évoquait les conditions du désengagement de Bernard TAPIE dans ADIDAS (D 1304) « Crest inréversible | Interrogé par Libération au début dis mois de novembre, M4, Bernard TAPI Jaissait aucune place an doute. Son désir de se retrer eles affaires eeait intact, malgré Péchec de la ‘Adidas & Pentland (Ie Monde di 17 octobre). vente La défection du groupe britannique rendait pourtant operation singnliévemem plus compliqie. # Quend on es loupé & grand renfort de publicité une négociation comme celle-fa, il veut mieux se faire oublier et restanrer ses résultats, Kichait ainsi, en privé, in banguier proche du dossier ‘Connment céder dans de bomes conditions une société dont fe britannique a laisse entendre pis que perudre ? Adidas n'est plus & vendre, sauf entre ses actionneires. » Mais & défaut de remettre Adidas sur le marché, ses responsables devaient le recaputaliser et tui apporter enfin Targent frais promis par M. TAPIE é som arrivée en juillet 1990. Let firme ane trois andes, qui perd réguiiérement des paris de marché face & Nike et Reebok, doit é la fois rajennit son marketing ef resiructurer son ouuil de production, Le conseil de surveillance en a prix act, vendiedi 6 novembre, et décidé d'une augmentation de capital devant rapporter [50 miltions de dewschmarks, complétée par wn prot dactionnaires de $0 mrltions ele marks: Décision de principe pnisqne conte augmentation de capital doit etre souscrite par ta société 23 Berard TAPIE Finance Ginbh, actionnire a hauteur de 95 % d'Adidas. La holding allemuande da groupe TAPIE s'est déclarée préte a faire usage de son droit de souscription ei. méme e& se substituer cux héritiers Dassler, propriéaires des 5% restans. Mais BYF Gmbh wa donne aucun éclaircissement sur la fagon dom elle réunra les fords. « Les modalités de operation ne sont pas encore arrétées. explique & Paris M. Elle Fellows, PDG de Bernard TAPIE Finance (RTE). Nous procédons étape par élape. Nous allons regarder ce qui va se passer chez BYP Gmbh, puis nous verrons quelles en seront les implications pour BUF. » Curiense démarche qui veut que Yon commence par la fin sans rien comncitre du début ! Mats démarche qui s‘explique sans doute par la manvaise passe fimnwidre traversée pur le groupe TAPIE (294,9 millions de franes de pertes en 191), par la cascade de holdings qui permettent le comdle d'Adidas, par te souci, enfin, de son propriétaire de se désengager’ Que va faire, paar exemple, le groupe Pentland, toujours actionnaire de BYP Gnibh (4 heuteur de 20,05 %) ? One vom décider les hangues et lex établissements financiers présens a tous les étages de Forganigramme ? « Sai orn comprendre que Mme Beans avait consulté te Crédit yommaiy et les AGP lors de ta rupture des négoctations avee Pentland, dit un responsable dius grand élablissement financier. If parait peu probable que cex dews élablissemerts ne se soient pas alors assures «tune solution ce rechange viable. » De tout temps le plus impliqué, le Crédit Iyomuus y mavaille, sa filiale Chives! préparant le montage financier, Les AGE; traditiounetlement plus réservés, attendest len connaitre Jey modatiiés pour se prononcer. La banque Worms adopte ame condnite similaive, tenis: que ta BNP. petit actionnaire de BLY (3,5 9%), n'ira pas plus loin. Diici quelques semaines, les comours du groupe TAPIE: devraient done étwe reulicalement ouleversés. «Hl y a deur sohuions, expliquail, encore a Libération Ml. TAPIE, Soit je sors de ATF, soit BIF sort de BIF Gmbh (..). De toute fagon, nouns alfony retirer BIF de la Bowrse et trouver wi autre tom pour que cette entreprise puisse avoir nae vie normale, sans ere constamment soumise é une décharge affective démesurée, » Leurée en premiere ligne du Crédit Jyommaiy et la nomination de Mme Beaux cla téte d’Adhdas constinent fes premieres étapes de ce désengagement amroncé. » Une note interne de la SDBO en date du 24 novembre 1992 révelait que, auedela de la cession d'ADIDAS, Bernard TAPIE s'évertuait alors a rechercher le soutien de la banque afin de pouvoir conserver ses actif moyennant une restnucturation de son groupe et des dettes associges, La lecture de cette note révélait que clest Bernard TAPIE lui-méme qui avait été a Vorigine du montage et des termes de l'accord conclu ensuite avec le Crédit lyonnais pour assurer le financement de ses deties ct de son train de vie, ainsi que la restructuration de son groupe pour lui permettre de poursuivre sa carriére (D 1394) « Aprés avoir longtemps refuse de voir les chiffres et les fats, Bernard VAPIE. prend maintenant conscience que la valorisation de Vensemble de ses affaires permet seulement anjourd hui de payer ses dettes, en ne lui laissant que moins de 50 millions de francs et son superbe mobiles: Aussi réagiil avec violence ef menace ~ puisqu'il est ruiné ~ de tout faire seamer en dléposcar les bilenss de BIE. des société industrielles es d'Adidas. Derviore Foutrence, spontange ow caleulée, et la mancenvre dintimidation, existe une réatité cruelle qui pent le pousser an désespoir eran drame. Hi demande avec agressivité qu'une chance lui soit donnde sous forme dun montage, qu pourrait éire celnicci Une fois toutes les dettes de BIF payées, et les sociétés industrielles venclues, resteraiem 400 millions de franes, dit-il, ou plutot 200. Apres fusion de BIF et de sa SNC, fee SDBOF convertirait 350 millions de créances, et rachérerait Fimmeuble et fe butecu a dire d'expert pour éteindre tes credits qui sont sur eux. Ainsi serait constitude une société de 550 «¢ 750 milfions de capital et sears dettes. La SDBO aurait en nantissement les actions appurtenant é Bernard TAPIE de ta nouvelle société, Une telle solution, sur mn plan strictement financier, met fa SDBO en risque sur 350 millions et fait dépendre toute rentabilité d'évenmuelles plus-velues whiérieures. Sur wn plan médiatico-politique, elle s'analyse comme une transformation en partenariat au Tiew d'un remboursement de dlettes, qui bien que techniquement acceptable avec wn bon montage, prend une résonance trés particuliére en raison du comteste et de la persounalité en question. La SDBO ne pent a lévidence prendre une telle responscabilité Bernendd TAPLE: vet demanuder un rendez-vous d'urgence an président du Crédit lyonnais. » Liintéressé etait interrogé en détail sur ce rendez-vous survenu le 26 novembre 1992 et ses suites, qui démontraient qu'll avait élé tenu pleinement informé des conditions de l'accord conclu sous 'égide du Crédit Iyonnais puisque celui-ci avait éte initié par Bernard TAPIE lui-méme et que Ja banque avait accepté des concessions en sa faveur w() Bernard Tapie va demander um remlez-vous d'urgence an Président du Crédit Lyonnais (1394) Ce qui est écrit lr este exact ? REPONSE: : Je ne sais pas & qui cette note est adresse. Hille n'est pas signée et n'a pas denctéte loi sore 2 de-vens gpl sort ee ches VE He SOUR Daj -tosane tet de-ctedis eg meérite, c'est dire aucun, Je constate quv cette note ne ressemble pas anne autres notes imernes de FILHO, wi avec le caractere, mi avec Vobjectif qu'elle remplit, Jajoute que le dlerniére, celle qui me condanme, était d'une nature un peu plus confidentielte que celle-1a, et elle était pourian signe QUESTION : D'accord mais la scene décrite a t-elle ex fiew ef avezevous, comme c'est indie dems da note, demandé wn rendez-vous d'urgence avec M. HABERER ? REPONSE : Rien de cela ne s'est passé. le n'ai pas demandé ni obtena mr rendez-vous. Le seul rendez-vous tres urgent avec M, HABERER (et M. ALBERY président des AGI) ave éteé pour leur faire part de Ta volonté du Président MITTERRAND de me nommer minisire fai demande tenr ‘avis et ils m’ont encourage a accepter. Ce rendez-vous est done deroulé en avril 1992. QUESTION : Pourtans, te lendemain, 25 novembre 1992, M. FELLOUS enveyait dM. FILHO un projet accord lércillé qui fait justement penser cw montage évogné deans le note de fa veille : « Je vous récapitule le schéma général qui répond & nos objectify communs, saver um accord convenable et réaliste pone les deux partes : I- Le priv de cession de la participation BTF GmbH ne peut dire infériene é ME 1.350 scchant que Ja base de accord Pentland de juillet 92 ajustée de ta variation de la parité GBP-DEM est de 2s ME 1.590 environ : ce nivean de MF 1.550 est nécessetire pour répondre awe exigences di schema financier retern. 2 - Pour FOPR des titres BIF dja annoneée par voie de presse, nons pouvony accepter la movdelité nouvelle du rachat par BTF de sex propres actions appartenant é tous les minoritaires. scans exception. Seulement le prix de rachat par action doit eire obligatoirement proche de Tévuluation en cours effectuce par le cahinet SALUSIRO, I est pruglent de retenir tm pris uniteare le 100K pay action, soit ime sortie de cash de 234 M environ, Danie part, il est nécessaire dobtenir Vaccord préalable de la COB pour forme WOPR. 3 - Apres realisation de ces 2 opérations et remboursement de twutes ley dettes (hancaires ef autres) de BIE $4, le biker prévisionnel de cette société aw 31.12.92 se présemera schématiquement comme suit: Actifs 6 céder on MF LA VIE CLAIRE Ho TERRAILON 100 TESTUL 100 SCAIME 35 (Créance DONNAY INDUSTRIE 25 Moins défulcation globale sur voleurs comptables ei-dessus (40) Dispombilités 150 Finds propres réels (pas dlendenement) 386 revenant t+ 100% & GBT 4 GBT SNC détenant 100 9% de BIF SA aprds le retrait de ta bourse, absorbe cette société et dispose ainsi dim cash imnédiat dle 150 MF ef des actife BTF pour une valeur liquidarive de 236MI (evaluation mininnan). Pour permettre le démarrage rapide d'une nouvelle enite opérationnelle, it sera demands ¢t la SDBO ue préfinancer la cession de ces actifs pour 200 MIE ~ Lendetiement bencaire ce GBT, FIBY et ACT prineipatemen, deduction faite de petits actifs & réaliser, peut étre consniéré an 31.12.92 de MF 650 environ dom 510 environ pour la SDBO. En conepartie, on trouve principalement 2 actif © = le barean, — Limmneuble. 6- Le remboursement de cet endettement buncaire » effectne comme suit: 6.1 - Rachat de Vimmeuble par une société immobiliere de vorre groupe pour une valeur ele 220 MIE confortée par une expertise incomestable. Une jouissance xramite de 2 amides sera acvordée Bernard TAPIE, 6.2 - Fente du bateau par Bernard TAPIE lui-méme qui s'engage a let réaliser deans lev plus brefs délais pour un momant de 80 MF environ ; 6.3 = Transformation par la S.DBO du relignat (te nouvelle entité dans les conditions eecrites dans le Tendettement, soit 330 MF en actions «le ka cincessous, 7. eréation de la société INVESTAR dans les conditions snivamtes + 2.1 Création d'une société anonyme au capital de ee 250,000 F par GBT. 7 2- GBI apporte a cette société 350 MF en muméraire sous forme daugmemation de capital eon de campre-courant rémmnéré ou non selon accord & trouver avee le partenaire (voir 73 ei-apres) 7.3 - Lat SDBO, on tote cure enuité de vorre groupe qui se substiterait apporte la eréance de 350 ME sur GBT’ INVESTAR sons forme d'une augmentation de capital réservée par apport en nature ef éventuetlement d'un apport partiel en compte-courant rémunéré ow non selon Faccord & trouver avec GBT. Toutefois, quel que soit le momant du capital social, if ext souhattable que ta répartition soit 51/49 % voire 30130 %. 7.4 ~ IN VESTAR qui est le nouveau vehicule de Vacrivité industrielle et financtére est présidlée peat Bernard TAPIE, Le conseil dadministration est constitué & parite entre kes représemamns des deus partenaires et plus généralement la société est co-dirigée par les deux partenaires selon des madalités a comvenit Bernard TAPIE est rémunéré en sa qualité de président-directenr général et se rémuncration fait partie du budget de fonctionnement agréé par ley deux partenaires 7.5- Un accond doit étre trowvé entre les deny partenaires pour que - Bernard TAPIE puisse éventuellement racheter partiellement on en totalité les actions de son partenaire & compter d'une certaine date et un pris conven d'avance. = la SDBO, ou la société de votre groupe qui se substituerail, puisse se dégager @ compter d'une date et é un pris @ convent: La garantie d'un tel accord est constimee par fe nantissemen des actions et éventuellement du comple courcan appartenant é GBT Au cas oii Vassemblée générale extraordinaire de BIF GmbH était maintenne an 30 novembre, cv texte pourrait servir de base & un protocole daccord général qui sera contresigné par Bernard TAPIE. » Par ailleurs, il apparait qu'un rendes vous a bien eu lien avec M, HABERER le jeudi 26 novembre 1992 puisque le 27 novembre 1992, vous rédiges deux couriers & Michel GALLOT Premier courrier Je vous prie de trowver ei-joint, pour mémoire, les points sur lesquels nous nous sommes mis accord jewli avec le Présidem HABERER au cours de notre rendez-vous Boulevard des Htaliens, FE BTF cede pour 1 350 000 000 Francs su participation deus B° mbit 2/ Avec le produit de cere vente, BIF rembourse les evéidits utitisés pour lacquisition d! ADIDAS soit environ 650 millions, les avances faites complémentaires pour environ 200 millions plus bes aroha seer parnicipanonBanext- pour environ 70- miftrons-Amnsi-tousteseredits-chrects-or inelirects relatifs @ ADIDAS sont remboursés. 3 BIF rachére toutes les actions de BIF en bourse di Vexception de celles détenues par la SPBO ¥ Par wn schéma juridique ot définir, fusion de BT vt de GBY of GBT apporte son immenble et 550 millions de erédit, Le groupe SPBO-CL prend une participation é hauteur de 200 Milhony de Tar société regroupée, accorde un prét parvicipatif de 350 millions BY rembourse personnettement le crédit du financement batean et fa SDBO se rembourse de ensemble des erédits accordés a GBI. Foilé le schéma a partir duquel lopération ADIDAS est sortie, BTF et rembourse les evédits. GBT ne doit plus d'argent et la nouvelle société dispose de cash, d'nn actif immobilier et de plusieurs sociéiés di valoriser : La Vie Claire, Terraition, Scaame (Testal étan sur le point déire vendu), M. Ie Président, Je vous prie de bien vonlotr transmetire & M. FILHO mon accord por qu'il procéde, aw nom de BIF é toutes les démarches, interventions ef procédures nécessaires dans le cadre des operations de cession des actions que BTF détiem dans BTF GmbH. Cect évidemment, rentre dans la globaliré des accords que nous avons passés en présence de M. HABERER et dont le détail vous a éte 27 communiqué par fare précédemment, (Seetlé CDR MORANGIS SEPT) IL en résulte enfin que vous aviez finalement obtenu Vaccord de M. HABERER pour ka mise en aenvre di momage que vous aviez sollicité. Est-ce exact ? REPONSE + Je répete que je nai pas en de rendez-vous & ce moment ta. En relisant ce document, je vois qu'il est question d'un rendez-vous. En consequence iy: a bien dit en avoir wn. Exalors? i vous voules me faire dire que j'é1ais accord avec le pris de 2,085 milliards F dvidemment ! Mais ce n'est pas le sujet. QUESTION : 11 résulte de ces documents d'une part que vous aviez vous mime estimé le prix de one participation dans BTF GmbH 1 550 000 000 Franes, dautre part que M. FILHO état mandate par vous dés ce moment la pour eéder cette participation, et enfin que cette cession sinscrivait dns le cadre daccords globanx prévoyant la création dune newco gui devait vous assurer des revemns. Est-ce exact ? REPONSE + Il y a des évaluations qui sont faites pour les différents actify de BYR, dant BIE GMBH, mais il y a aussi TESTUT, to VIE CLAIRE etc.. Cela ne leur donne pas fe drott de vendre deus fois plus cher un de mes actifs sans me le dire, Fatiends qué la fin de vos notes vous m‘ayez montré nn document, c'est la moindre des choses ele la part une bangire, qua les antorise a fe. fire ow un témoignage direct d'une personne honorable disamt quan m¥avait dit qu'il y avait une vente 4.5 milliards et qrrils gardaiem toute la, difference. Cest le seul probleme a considérer QUESTION + S11 est clair pour vous que le 26 novembre 1992 ADIDAS valait 4,5 milhards pourquot avoir accepté de vendre &. ta moitié.? REPONSE : Ex pourquoi je Veurais accepté ? Je vene bien que vous me prenies pour im voyon, mais pas pour un imbécile. Mot jai cru ce que le Lyonnais me disait. Sinon, i faut me faire soigner: QUESTION : Yous ‘avez pas répondi a fa question de servoir si e'était nn accord global, préveyennt Ja cession des actifs dont BLE Gmbh mais également la création de ta Newco REPONSE : Laecord est global, mais en fonction des évaluations figurent dans le memorandum, It yt une these selon laquelle jfaurais renoncé a toue plus value en signant ces accords pas di tout. Crest ridicule puisque les sommey sont relatives aux évaluations faites par le CI. an moment din protocole, [4 si les évalnations s‘Gtaient avérées fausses, tL auratt été & reconsidérer De méme & Tinverse, si ADIDAS wavait pay été venti an priv prévu, le CL. anrait diminné les paramétres evaluations a me revenit: » (D 3291/15) Compte ten de Ia qualité de l'information fournie par son fidéle collaborateur, Elie FELLOUS, la thése de la dissimulation n'empostait pas la conviction, ce dautant moins que cette phase la plus active des recherches entreprises par le Crédit lyonnais et Bernard TAPIE correspondait a la période au cours de laquelle Bernard TAPIE était redevenu entigrement disponible pour défendre sa cause puisqu'il avait di) mettre un terme tres rapide, et sans garantie de retour, & ses activités ministérielles avant de les reprendre ensuite mais seulement au tout début de année 1993, une fois scellées les bases de accord entre Iui-méme, le Crédit lyonnais, Robert LOUIS-DREYFUS et Christian TOURRES, dans les jours suivants ce rendez-vous du 26 novembre 1992 1.2.4. Une opération de revente devenue la priorité de Bernard TAPIE. Ala suite du retrait de PENTLAND. Bernard TAPIE ne pouvait Pas honorer l'échéance fixée en décembre 1992. Celle-ci avait été reportée a cette date, sur proposition de la SDBO et avec Vaccord du pool bancaire, a la suite de 'engagement initial de PENTLAND, (D 3194/2) Prenant 28 acte de cet état de fait, Bernard TAPIE allait sollicitet l'aide de la SDBO pour sortir d'ADIDAS, en s‘appuyant principalement sur le concours d’Elie FELLOUS et de Gilberte BEAUX. Crest alors que la SDBO accordait un nouveau prét a BF atin de lui permettre de racheter la participation de PENTLAND dans BTF Gmbh, Cette opération était effectuée le 30 novembre 1992 au prix de $02 MF (soit une valorisation d:ADIDAS a 2 780 MF) Parallélement 4 cela et dans un contexte de crise économique mondiale a la suite de ta guerre du Golfe, la situation financiére d'ADIDAS se dégradait également dans le courant de "année 1992, En effet, les indicateurs de lexercice étaient particulirement mauvais (-18% de chifire d'affaires ot un résultat néyatif de S06 MF). Ces chifires confirmaient la justesse de l'analyse de PENTLAND, qui avait estimé que le redressement d ADIDAS nécessitait d importants apports en capitaux propres, évalués entre 250 et 300 millions de deutschmarks (soit un montant compris entre 825 et 990 MF). Les raisons des difficultés rencontrées par ADIDAS étaient ainsi résumées par Jean-Yves HABERER « Tom le monde se dérabait car un, c'était la crixe dans te sete dens, RUBIN [patron de REEBOK] avait dit que ta société était en mauvatis état et enfin trois, tout te monde savait que Bernard TAPIE avait délaissé Ja gestion d'ADIDAS au fait de son poste de Ministre. Ht avait certes délégué. IL avait reeruié Madame Gilberte BEAUX, mais ce était pas une gestionnaire mais ime funanciere, » (D 2602/3) A Turgence financiére qui simposait a Bemard TAPIE pour trouver une solution pour respecter ses obligations contractuelles, se superposait un impératif personne] tenant a son engagement politique concomitant. Gilbert BEAUX déclarait ainsi «Je savais qu'il négociait avec ses hanquiers, que la société était endettee, qui falta ADIDAS ef que M. TAPIE, alors ministre, sty était engage aupres de ses hanguiers et le M. BEREGOYOY » (D 2606/10) ——eresrains que BernartTAPIE-temandait-i-tr- SPBO-de-taider-ardésengazer- BF F-SA-ce BTF Gmbh, dans un courrier en date du 27 novembre 1992 (D 3298/3) w Je vous prie de bien vonloir transmettre @ Monsieur FILHO mon accord pour quil procésle, cn nom de BIF, é toutes les démarches, imerventions et procédures nécessaires dans le cadre des operations de cession des actions que BTF détiem dans BTF Gunbh, » Je 10 décembre 1992 entre Jean-Yves HABERER, Michel {LLOUS représentant BTF, FIBT et GBT” 11 était ainsi prévu Un mémorandum était établi GALLOT, Bernard TAPE et Elie FI (B 1323) = que le prix de cession de la participation de BTF SA dans BTF Gmbh serait affects au remboursement de tous les préts et avances consentis dans le cadre de l'acquisition d'ADIDAS ; = que BTF $A rachéterait toutes les participations des autres actionnaires afin de retiver le titre BTF SA du second marché 71 La date wait pus apposée a cOté des signatures des iméressés mais sous la forine clan tampon apposs en t&e di document 29 — que BTF SA, GBT et FIBT seraient fusionnées en une entité dénommée NEWCO, que les concours bancaires de la SDBO seraient ainsi restructurés : a hauteur de 100 MF, le crédit bénéficiant 4 BTF serait consolidé au niveau de NEWCO par un prét garanti par une hypothéque prise sur V'hdtel de Cavoye ; a hauteur de 250 MF, les concours bénéficiant & GBT seraient transformés en un prét participatif a une filiale de NEWCO ; a hauteur de 100 MF, les concours accordés BTF, GBT et FIBT seraient transformes en participation au capital de la filiale de NEWCO. NEWCO et sa filiale devaient ainsi permettre 4 Bernard TAPIE, dune part, de bénéficier de dividendes lui permettant de maintenir son train de vie, d'autre part, de pouvoir reprendre le contréle de ses affaires a l'avenir. Du cété du Crédit lyonnais, ce mémorandum garantissait qu'il était mis fin aux relations commerciales avec Bernard TAPIE au moment de la cession d'ADIDAS. Bemard TAPIE exposait cing jours plus tard plusieurs exigences complémentaires dans un courrier adressé a Michel GALLOT (D1324) 30 ems = Barnard Gapie 2h mvenee a Fiisallamel eet Pau Eat eposeg ae Président SDB. B hue de fa Rochefoucavla 75009 PARIS PARIS, le 15 Décembre 1992 Fa SS Ly Pidce RUA a a Monsieur le Président et Cher Ami, J'ai bien regu voere dernier mémorandon qui mppelle de ma par les observations tu 1 Pour tire équitable etpourlibérer le Président }W ABERER de son engagement, le: \decontolidation de 100 4 (paragraphe 61) senfait letomplemcin "200 MF de {x wansformation des créances S.D.3.0, en capital de ix fae de NEWCO ct A ce tive, ne peat pas porter Iniérét; sa durée doit tire de 7 ans ‘2 Ye souhalie que lex conditions du prét participasf de 250 MF soient préciaées, b ‘avoir durée de 10 ane et tau de ! 3+ Compteteaudu nouvel arganigramune ct dy fit que je n’zxercersi aucune foretion de il était convenu de le création d'one wociené de wa iejegetien” fer ql bénéficiers cPhonaraires ea provenance dela filiaie de NEWCO. T- ‘merais Voir confirmner cette disposition complementare: Jo souhaite que le mémorandum définltlf que je signersi avec Elie FELLOUS tienne ‘compte de ces ois observations. Jo vous priede croire, Monsieur le Président et Cher Am, A 'axsurance de mes respec: feu sentiments fs Jo ae fT Man Veco hoc ae ow ae ow he compet eee 31 Bernard TAPIE formatisait le mandat donne en ce sens a la SDBO le 16 décembre 1992 (D 1327). Ce contrat, par lequel BTF s‘obligeait irévocablement a vendre a toutes sociétés désignées par la SDBO Ia totalité des parts quelle détenait dans BTF Gmbh, prevoyait que la cession devrait = dire effectuée au prix de 2.085 MF (pour 78% des actions de BTF Gmbh) —_ intervenir au plus tard le 15 février 1993. La valorisation d'ADIDAS 4 2 085 000 000 FF etait Ie résultat d'une négociation menée entre Bernard TAPIE et le Crédit lyonnais. conformément aux déclaration de Gilbete BEAUN « QUESTION ; Le courrier de 1612/1992 de BTF SA indique « Le priv tonal de la verte « sera egal «i dene milliards quotre ving! eing millions de franes. » Comment et par qni fe priv de 2 085 000 000 frames a-t-il été fixe ? REPONSE : Je ne sais pas. H faut te demander & Bernard TAPH. et an LYONNAIS. » (D) 3193/13) « QUESTION : Le prix de cession en 02/1993 valorisant ADIDAS é 2 085 000 000 franes éuit-il le Juste prix ? REPONSE + C'est an prix négocié par BTF SA et le Groupe CREDIT L¥OND n'ai pas en a inervenir: Je ne peux pas en dire plus. » (D 3193/17) IS ef dans lequel je Elie FELLOUS expliquait que le prix avait été fixé par la banque et que BTF avait accepté « Cest la SDBO qui five le prix d 2 milliards. Le prix a été fivé par les banquiers, C'est le pric qui figure égatemem dans ta notice COB. La COB Ia accepté. Je prétends que fa COB a homologué Je prix et quielle a dispose a'élémems pour lupprécier Ce n'est pay nous, groupe TAPHL, qui avons fixe ce prix. Nous avons accepté ce prix en raison des portes de sortie que compreniit ailleurs ce ‘memorandum. »(..) « QUESTION : Ne peuton done pas dire que le pric payé pour ADIDAS en janvier 1993 correspond an prix que vous en demandes en teat que président de BIE ? REPONSE : It n'y a quer dowe li dessus, Moi, j'ai caleulé le prix @ Fevers, J'ai calenls comptablement le prix qu'il fallait nous payer pour qne Fopération soit pour nous légerement énéficiaire et permertre de courrir nos dees et Vensemble dex charges que nous avions exposds & occasion de cette opération. QUESTION : Le prix payé par le CREDIT LYONNAIS en janvier 1993 est-if supérieur aux derniéres offres que vous avies faites PENTLAND ? REPONSE: + Les prix sont tres proches » (D 12853) Par ailleurs, Jean-Yves HABERER soulignait que Bernard TAPIE était pressé de réaliser opération, ce qui expliquait quiun délai trés court avait été lixé « Ce mandat était singnlier car quand on veut vendre wi bien, if faut un prix mais aussi un pen de Hexibilité sur le priv et sur la date, flexibilié que M. TAPIE nous avait refuusée. » (D 2602/3) 1 observait également que la date était fixée a un mois avunt celle des élections Iégislatives auxquelles Bernard TAPIE entendait se présenter, Il convenait également de relever qu'il était a tout Je moins peu séaliste de penser que lopération pourrait effectivement étre menée a bonne fin en 32 Hespace de deux mois, alors que les négociations avec PENTLAND avaient duré prés de quinze mois, sauf a considérer que Bernard TAPIE savait que le Crédit lyonnais organiserait la cession @ADIDAS en acceptant de porter les risques correspondants en finangant entigrement operation esquelles fa décision de mettre fin a la é convenue entre ce demier et le Crédit Gilberte BEAUX relatait les circonstances dans participation de Bernard TAPIE dans ADIDAS avait iyonnais « QUESTION : Avies vous comnaissemeeiconscienee de l'état le cessation de paiement dans lequel BIF SA se trouvait ? REPONSE. + Non, je savais quill négociait avec sey banguiers que ta sockets était endettée, qu'il fallait vendre ADIDAS et que Monsieur TAPIE, alors ministre, »'y était engage aupres de ses amguiers et de Monsienr BEREGOVOY. Féris présente lorsque Mexsteurs Michel AL ERT! et Jean Yes HABERER ont demante a Bernard TAPIE de choisir emre la vie publique et ka vie professionnelle. Je sine cela début 1992. QUESTION : Quelle a été la position exprinée par Bernard TAPIE: an cours de vette reunion avec Messieus ALBERT et HABERER et vous mente” Queltes conditions aeteil éventuellement fire ? REPONSE : I a été d'accord pour sortir dADIDAS, La réunion était wes conviviale, ila dit quit souhaitait rester dans le vie politique et n'a pas pose de condivions. » (D 3193/10) 1.2.5, La cession a RICE SA des actions BTF Gmbh détenues par BIE SA Le Crédit Iyonnais poursuivait ses recherches et CLINVEST coneluait ainsi un contrat de mandat de recherche diinvestisseur avec la société WALDO le 28 janvier 1993, rédigé dans les termes suivants; « Le Mamdant confere an Mandataire, qut accepte, mandat de rechercher mn alt plusieurs acquérems d'une participerion de 10d 13% dans te capital de ke société Adiclas Imernational Holding Gmbh. » (D 3297/15 et s). Dans une attestation rédigée peu de temps avant Taudience au fond devant la cour dappel en 2005, le directeur général de cette société, Laurent sociétés de portage dans le cadre dir rachat par le groupe Crédit lyouais de fa société ADIDAS », précisant que les « sociétés comactées (...) ne pouvetient avoir aucun comact avec le groupe Bernard TAPIE, & la demenxde expresse du Crédit [vonmais, sous couvert de confidentialité absolue. » (D 3212/1 et 2) Les démarches entreprises par les enquéteurs pour recueillir le temoignage de Laurent ADAMOWICZ, domicilié aux Etats-Unis, s'averaient vaines en raison de la mauvaise volonté manifestée par Vintéressé, ainsi que cela ressortait d'un procés-verbal de recherches detaillé (D 3527) Les investigations menées par ailleurs révélaient que Laurent ADAMOWICZ avait été en ‘elation étroite avec Bernard TAPIE au moment de Vacquisition d’ ADIDAS, ainsi que cela ressortait notamment du témoignage de Jean-Paul TCHANG (D 3524/2) 22 Président des AGF 2} Cette reticence persistante & comparaitre stxplique peut-éire par Ie prouoncé 3 son encontre dn jugement di tribunal de grande instance de Paris (Ile chambre) fe condamnant te 25 mai 2011 a ta peine de dews ans « Monsieur FELLOUS connaissait probablement le fait que chacune des soctétés én finaneée par Je CREDIT LYONNAIS et avait un obligation de vendre a terme & Robert LOUIS DREYFUS. Pour cnutant je ne sais pas s'il connaissait les termes de Foption, c'est & dire son pris et sa clare. De méme je ne saiy pas si il savait que le LYONNAIS via les préts & recours thmités powveit percevoir les 2:3 de la plus value finale. If comnaissait le monlage que Von peut quetlifier de portage Economique pour permenre la cession & Robert LOUIS-DEREYFUS mais pees les mockalités dle ce montage. Par ailleurs, il avetit tontes les raisons dignorer que le CREDIT LYONNAIS fineacerait 100% ka reprise UADIDAS par Robert LOUIS DREYFUS lors de la levee de son option, QUESTION : Qu’est ce qui vous fatit dire que Robert LOUIS-DREYFUS avait dés 02/1993 obsen i financement du CREDIT LYONNAIS dans Phypothése wir il leverait son option ? REPONSE « Ha obtern ce crédit an moment oir tLa levé son eption. Je ne seas pars & quel moment Ja banque lui a accordé ce crédit. » (D 3193/19) La connaissance quiavait Elie FELLOUS des conditions de Vopération était encore attestée pat les déclarations trés circonstanciées d/Alain SOURY, directeur financier adjoint de BTF « QUESTION : Pouves vous nous relater le déroulement du closing du 1002/1993 ? REPONSE : Je suis arrivé dans Tapres midi avec Monsieur FELLOUS et nox avocats dans: les locame de la banque du PHENIN. It s‘agissait de finaliser tes actes devant etre signés, Les discussions se déroulaient essentiellement enire avocals vt je m'y at pas participé. Chacune des parties était dans un burecn ef se déplagait aun burean a Faure. Au départ ji fimpression que les discussions éiaient surtout entre FELLOUS, léqnipe Robert LOUIS DREYEUS et te Crédit Lyonnais car je n'ai vu les autres parties que plus tard dans ke soirée, A votre demandde je vous précise que je n'ai assisté u aucune discussion, j'ai passé mon temps a attendre dems le bureau qui etait antribué & Péquipe. Je n’érais te que pour signer. Les discussions avaiem lew dans eantres bureaux. Je ne sais pas si ty avait des discussions entre towres les parties. Ei fin de soirée Monsieur FELLOUS m'a antorisé &t rentrer ehez mot pour manger et ma demande de revenir pour Ja Signature qui acu Tiew quan petit matin. Au momem de la signature chacune des parties « 61é appelée et présentée pour signer chacun son tour ef j'ai 616 surpris lorsque jai constaté que certaines sociétes éxarent domiciliées dans des paradis fiseaux, Cela m'a surpris, je me suis dit quil devait y avoir des choses 6 cacher: Dans les jours qui ont suivis, au cours d'une discussion dans les bureaux de BTF SA (24 rue de FRIEDLAND 4 Paris) j'ai dememdé é Monsieur FELLOUS ce qu'éraient vex sociétés domicilives dans des paradis fiscaux. Celui ci m' a répondu que le Crédit Lyoomats étant titulaire d'un mandat de vente ADIDAS it ne pouvait pas apparatire directement comme acheteur er que ces sociésés étaient des constructions juridiques du Lyonnais ou des filiales du Lyomuns. (..) Dany mon esprit i était Evident et déja acquis, lors de la cession, que Robert LOUIS-DREYFUS avait we option sur ine partie des titres PADIDAS dans Vhypothise oir cet tnvestissement deviendrait profitable. » (D 2601/7) I convient de rappeler quiélie FELLOUS était un homme de confiance de Bernard TAPIE de longue date, puisqu'il avait exereé entre 1987 et 1993 des fonctions de contréleur financier au sein de l'Olympique de Marseille lorsque ce dernier en occupait la présidence™., lin 1998 par la cour. 28 Los intévessés avaient ailleurs été condannés eusemble ke 4 \affaire dite des comptes de YOM (D 2087) 40 Cependant, la these dune dissimulation a Bernard TAPIE des termes de la cession des titres ADIDAS et notamment de sa valeur reposait principalement sur les termes de deux attestations de Robert LOUIS-DREYEUS. La premiere, en date du 18 mai 2001, etait rédigée comme suit « Mon Cher Berna, Crest en toute tansparence que je te confirme apres vérification les précisions que tr soubesitais concernant Uacquisition des titres Adidas La premiére négociation visait 15% du capital er elle s'est déraulée, comme j'ai en occasion de te préciser dans la sonmation interpellotive, entre septembre et octobre 1992. Pour ie reste, soit 80% du capital, les différents parametres ale ler négocietion étaient = Le pric ficé 6 4.400.000,000 franes = les madatites éventuelles dle financement mont about qne courant décembre 1992, » (D 282812) Or les investigations permettaient d'invalider cette attestation et de démontrer que les dates indiquées étaient inexactes puisque c'était seulement en novembre que les premigres discussions avaient été engagées avec Robert LOUIS-DREYFUS. La seconde attestation, adressée le 8 mars 2005 4 Jean-Frangois BURGELIN en qualité de médiateur, indiquait notamment (D 2828/9) « Toute Vopération (15 % dachat et les 85% option) représentant 95 %6 de ta rotalité d'Adides (5% restant alors détenw par des membres de la famille) « été conelue sur la base dime méme valarisation & I milliard rrois cent millions de deutschimarks”, velorisation reteoue par les eédants depuis Te débot de la neigoctation > Cependant, cette affirmation ne comespondait pas non plus & la réalité, puisque le prix de cession des 15% acquis par RICE SA avait bien calculé sur la base diune valorisation d’ADIDAS & 2085 000 000 FF. C'est précisément cette distorsion entre les deux prix qui était discutée par Bernard TAPIE, En outre, i! était permis de s'interroger sur la paternité de cette attestation. En effet, dune part, Samuel SCHERMAN, ancien collaborateur reconnaissait, au vu des documents saisis en perquisition®’ démontrant que le contenu de cette attestation avait ete préparé par Maurice LANTOURNE et lui-méme «Je reconnaiy que dens cette antestation, nous avons fait figurer les arguments feworables & noire these mais Monsieur Robert LOUIS-DREYFUS pouvait refuser de signer s'il n't1ail pas d'accord, bod QUESTION : Maitre LANTOURNE vous a Fil indiqué les réponses &rédiger tout en les autribuant 29 Soit 4 400000 000 FF 30 Extrait d'un fichier initulé « PROJET NOTE RLD doc » figurant dans mi dossier « Lamtoume Data » (Scelle FRIEDFRANK / FERME/QUATRE ~ D 2828/5 cts.) aL HIS-DREYFUS ? Crest le suns de sa note, oui, Mais il s.agit de propositions @ Monsieur Robert LOUIS- DREYFUS. » (D 2761/16 et /17) Or if convient de relever, autre part, que la signature de Robert LOUIS-DREYFUS ne figurait pas en tant que telle sur Pattestation, puisqu'y figurait seulement un paraphe précedé de la mention « p/o ». (D 2828/10) Dans ces conditions, rien ne permettait de considérer que Bernard TAPIE avait été tenu a Vécart des néyociations menges avec Robert LOUIS-DREYFUS et qu'il ignorait que deux valorisations distinctes d'ADIDAS avaient été retenues dans chacun des deux contrats, leur articulation étant par ailleurs pleinement justifiée par les incertitudes tenant 4 l'avenir ‘ADIDAS. II convient de souligner par ailleurs que Bernard TAPIE ne s‘éait nullement ému de le publication dans la presse des détails de l'opération, quelques jours apres sa finalisation, notamment de Vexistence d'une option d'achat, En outre, il était loisible de relever que la these selon laquelle le Crédit lyonnais aurait été certain, dés février 1993. que le véritable prix d'ADIDAS était celui de option et non celui de 1a cession, n’était tout simplement pas logique. En effet, en acceptant de céder (a la valeur de 2 085 000 000 FF) aux autres actionnaires une participation qui offrait a ces demiers un bénéfice important en cas de levée de option (i ta valeur de 4 400 000 000 FE), le Crédit lyonnais aurait ainsi renoncé, sans contrepartic, a engranger un profit supplémentaire certain, Ladite option était effectivement levée le 22 décembre 1994. (D 1355) 1.2.6. La sortie d'ADIDAS : une opération gagnante pour Bernard TAPIE et le Crédit iyonnais L'évolution de la valorisation d'ADIDAS" au cours de cette periode de négociation pouvait tre résuumée comme suit En FF Date Valorisation totale ADIDAS "Acquisition de 80% par BTF Gmbh | 7juillet 1990 | 2.000.000 000. Acquisition de 15% supplémentaires Janvier 1991 2.560 000 000 Cession a Pentland | Tjuillet 1992 2.922 000 000 , Rachat 4 Pentland 30 novembre 2.780 000 000 1992 Mandat de vente 16 décembre 1992 2.085 000 000 ~~ Cession au pool bancaire 12 février 1993 2.085 000 000 le pnx des parts de BTF dans BTF Ginbh ala valeur de 100% «ADIDAS Slagissant du profit tiré de Vopération par le Crédit. Lyonnais, il ressortait du rapport PERONNET que le résultat global positif de lopération pour le groupe Crédit !yonnais, pour ensemble de 'opération ADIDAS depuis la mise en place du crédit d'acquistion par BTF fin juillet 1990 jusqu‘a fin décembre 1994, aprés la cession a Robert LOUIS-DREYFUS, stait élevé & 542,6 ME*. Cette expertise était corroborée par celle de M TOURIN, qui indiquait qu'il n'y avait « aucun doute sur cet ordre de grandeur ». (scellé CDR 31 et MORANGIS 10) Par ailleurs, dans une interview donnée le ler mars 1998 au journal Le Monde, Jean PEYRELEVADE, devenu président directeur général du Crédit lyonnais le 8 novembre 1993, apportait une précision quant au profit retiré par le Crédit lyonnais de lopération de cession a RICE SA « Combien le Crédit Iyenmais atl gan’, en definitive, sur Vaffaire Adidas ? Un pete plas de 1,6 milliard ile franes. Fin 1994, M1. Dreyfus a use dit droit qui lui aval ¢ «ies Forigine de recheter ensemble des parts un prix de Fordre du double du prix demrée 1.4 milliands). En tand qaccctionnaire et préteur, le Lyonnais a réatisé une phas-value de 320 millions de franes. Mais M. Dreyfus nous a cfemandé de financer son achat. Ma preoccupation constamte, & Vépogue, était de sortir d'un risque actionnaire pour aller vers mre activité de préteur plus conforme a notre vocation. Sai done accepré de lui préter, mais cene fois 6 % daneret, moyennant un quart de Véventnelle plusevalue firme. Un an plas tard, for de nroduction en Bourse d'Adidas, M. Dreyfus nous a remboursés : la banque a ators dégage une seconde plus-valne de 1,120 milliard Crest beancoup dargent, mais d ler hentenr des risques extremes que nous avons 16 conduits @ prendre. » (D 1OL\/42 é acconlé Tant 4 Pépoque des faits que lors de la présente instruction, les déclarations de Bernard “TAPIE tendaient occulter les contraintes financiéres majeures qui simposaient 4 lui pour mettre en avant les enjeux tenant & sa carriéze politique, tout en reconnaissant u'avoir pas été lésé par les termes de lopération ran recap ate-vemetre- ter roreaité-pearce—ane-fe-re—pronets freee tee net Mbes acs $$ politiques et parce qu'il y avait des comreparties » La Tribune, le 25 mat 1994 Devant les magistrats instructeurs, il déelarait «ce fats une fowle considerable qui wvaméne é ire aujourdhue devann vous : Jose acceprer etre ministre, geste vanitenx siirement, mais passionnant, » (D 32913) En réalité, il convient de rappeler quil n'était pas juridiquement tenu de céder sa panicipation dans ADIDAS mais seulement de slabstenir dexercer des fonctions de gestion incompatibles avec la prise en charge de responsabilités publiques, Diailleurs, il conservera ses sociétes. Il ¢agissait done d'un choix personnel consistant & considerer son entrée aus gouvernement comme un engagement radicalement incompatible avec la détention dune société telle qu ADIDAS. En effet, il ressortait des investigations que le désengagement d'ADIDAS avait été le résultat de la volonté de Bernard TAPIE, manifestée dés le début de l'année 1992 et réitérée avec urgence aprés le tetrait de PENTLAND. Alors que PENTLAND avait refusé de conclure la vente des actions 32 Soit 82,7 Me a @ADIDAS, méme 4 un prix abaissé et avec des conditions tres avantageuses, Bernard TAPIE obtenait satisfaction, a lissue des néyociations menées avec le pool bancaire sur lequel il s'était appuyé pour acquérir les titres d ADIDAS, quant au prix et au délai qu'il avait fixes, réalisant a cette occasion une plus-value dun montant non négiigeable, ce d'autant qu'il n'avait pas investi personnellement dans l'acquisition initiale li n'ctat pas inutile de préciser que lopération d'acquisition/revente avait rapporté a Bernard TAPIE une plus-value égale 4 431 MF”, selon lestimation non contestée du cabinet AUGUST (D 452/18), Cette somme était d'autamt moins négligeable que Bernard TAPIE n'avait investi aucun fonds propres dans l'opération, Cependant, cette plus-value avait été presqu'entigrement absorbée par les besoins de capitaux des filiales de BTF (LA VIE CLAIRE, TERRAILLON, TESTUT) Par ailleurs, Bernard TAPIE. o'avait nullement estimé réduire son train de vie face au difficultés financiéres de ses sociétés puisqu'll avait prélevé dans leurs comptes environ 170 000 000 FF entre 199] et 1994%, (D 90/8) Entendu sur ces faits, Elie FELLOUS ne niait pas quils avaient contribué a la faillite des sociétés de Bernard TAPIE « En ce qui concerne les prélévements excessifs ue Bernard TAPIE, je ne penx que vous donner acte dis fait quits fe sont. Son train de vie existait avant que je narrive dans ta societé et ervean que je nly exerce des responsabilités. Personne niignorait fe train de vie fastuenx ole Bernard TAPIE Let angne le sevait bien. H faut bien comprendre gue je w'éais pas moi en posttion Haller dépaser le bilan. J'ai abordé la question d'un éventuel dépot ke bitun avee Pierre DESPESSAILLES, aveant que je prenne le mandat soit avant avril 1992 : "estece que la hanque vet assurer la trésorerie te temps nécessaire pour régler le probléme global du groupe”. Fanetis recon’ Pierre DESPESSAILLES gui avait assure que oni. Savais assez d'expérience en tent quancien hanguier er bras voit de Jimny GOLDSMITH pour savoir que sans Fapprd des bangues, fe groupe était mort, » (1285/2) « (.) Lorsque j'ai accepté de présider le groupe, je suvais que son train de vie était princier et ee W était pay & moi d'imtervenir: Cele faisait partie de nos accords tacites. » (D 1285/7) Bernard TAPIE niavait ailleurs pas renoneé & maintenir ce train de vie pour avenit puisquiil avait négocié avec succés en ce sens auprés de la SDBO, comme le relatait encore Elie FELLOUS: «Je voudrais revenir sur te memorandum. Let vente ADIDAS mettait le campreur é zero et 1 était prévu dassurer fa poursuite du train de vie de Bernard TAPIE sur une période transitoire et c'est ainsi que 30 MP ont été versés ci FIBT (...) »(D 1285/4) Peu importe que le désengagement d'ADIDAS ait donné liew a une opération dont les conditions paraissaient a tout le moins contestables, voire suspectes sur le plan du droit comptable nancier puisqu’elles permettaient artificiellement au Crédit lyonnais de ne pas consolider la société dans ses comptes. Ce montage obéissait @ un impératif de discretion pour une banque nationalisée telle que le Crédit lyonnais, qui ne souhaitait ni apparaitre comme soutenant a l'excés Bernard TAPIE, homme d'affaires trés médiatique et ancien ministre d'un gouvernement de gauche, devenu acteur de fa vie politique" ni, accessoirement, comme détenant Ia majorité du capital d'une 33 2 083 000.000 000 (prix) — 1 593 400 900 (emprumts et AScouverts bancaires) ~ 61 O00 {0 (fea de cession = 431 000 100 34 Soit, sur la période, un montant mensuel moyen proche de-4 MF (soit plus de 890 KE mensnels en euros constants), & «quoi s‘ajoutait a jouissance de son hotel paniculicr de Ia rue des Sainis-Péres et de son yacht, le Phocéa 35 Il tat réehu député le 28 mars 1993 a suite de quoi il enongait & son portefeuilc ministre puis lu dépaté a4 grande société industrielle allemande, Les moyens employés et Veffet d'opportunité ainsi recherche par la banque était cependant indifferent dans le cadre de fa présente affaire. dés lors que Bernard TAPIE en avait accepté l'augure et se trouvait pleinement informé des conditions de la transaction, quiil en avait retiré le prix demande, alors qu'il était acculé a 1a vente par Ja situation Financiere catastrophique de son groupe et quil n'avait jamais investi un centime a tive personnel dans Vaffaire, le tout dans un contexte oli le maintien @’ADIDAS était en outre radicalement incompatible avec la poursuite de ses ambitions politiques personnelles. Des lors, H'idée soutenue par Bernard TADIE quil aurait été privé de Ia veritable valeur d'ADIDAS a cause de sa dissimulation par le Crédit Iyonnais, paraissait complétement artificielle et créée pour les besoins de la cause, en surfant sur la vague du scandale des comptes de la banque. Diailleurs, Bernard TAPIE n'avait émis aucune protestation lorsque la presse, peu de temps aprés son désengagement d ADIDAS, avait fait état des conditions du montage et notamment de option consentie & Robert LOUIS-DREYFUS. Mais 4 supposer que le Crédit Lyonnais avait percu qu'ADIDAS était susceptible de connaitre une forte croissance, pour mieux le dissimuler ensuite 4 Bernard TAPIE, force est de constater que ni ce dernier ni PENTLAND nfavait su discerner un tel potentiel, En réalité, c'est Robert LOUIS- DREYFUS qui avait su anticiper une évolution positive d' ADIDAS. Il ait ainsi le erand gaunant de lopération aprés Fintroduction d’ADIDAS en bourse, ce qui était logique puisqu’il avait non seulement négocié des conditions avantageuses de financement dune acquisition en deux temps mais aussi assumé personnellement le management du groupe pour diriger son redressement Cependant, un volumineux contentieu allt rapidement naitre aprés la rupture des relations ORAWeTeta tes entre Bermaret-PAP HE et fee SQ @$$?_$__=_$_$_$_$__ 1.2.7. La naissance et la persistance de multiples litiges a la suite de Ia revente d'ADIDAS Le 13 mars 1994, soit bien aprés la vente d'ADIDAS, les époux TAPIE concluaient avec le Crédit lyonnais, lui-méme se portant fort pour la SDBO, un protocole ayant pour objet de mettre fin 4 I'ensemble de leurs relations bancaires en soldant les comptes - la banque s‘engageait @ effacer le passif des époux TAPIE a son égard en contrepertie de apport, par eux, de tous tes actif quils détenaient (D 1356) Ce protocole, qui accordait a Bernard TAPIE un delai de quatre ans pour vendre les actifs industriels de son groupe, était conclu notamment sous la condition suspensive que !a valeur du mobilier que les époux TAPIE donnaient en gage la banque fit confirmée par une expertise, Cette expertise nfayant pas été produit, il était dénoncé par le Crédit lyonnais le 17 mai 1994 et Ie banque exigeait le remboursement de ensemble des préts accordés au groupe, Cette demande fut le prelude une multitude de procédures judiciaires, civiles et pénales. ‘européen Te 12 juin 1994 4s Liexécution forcée du protocole Une procédure en execution foreée du protocole était engagée par mise en demeure du 17 ‘mai 1994 adressée par les époux TAPIE et leurs sociétés au Crédit lyonnais et a la SDBO. Par jugement du 23 novembre 1994 (D 1357), contirmé par la cour d'appel dans un arvét du 19 février 1999 (D 85), le tribunal de grande instance de Paris constatait la caducité du protocale, faute de réalisation de la condition suspensive laquelle il était subordonne™, relevant que les epoux TAPIE s'taient abstenus de faire expertiser la valeur des meubles garantissant une partie de fa créance de la banque. Ainsi étaient solidairement condamnés la société GBT et les épou TAPIE & payer a la SDBO les sommes représentant le montant exigible de préts conseatis a la société GBT soit 237 et 67 millions de francs (36 et 10 millions d'euros) La liquidation judiciaire du groupe TAPIE et des époux TAPIE Compte tenu de leur impossibilité a faire face leurs engagements, les sociétés du groupe TAPIE Gaiemt placées en redressement judiciaire le 30 novembre 1994, puis en liquidation judiciaire Seule BTF, devenue la Compagnie Européenne de Distribution et de Pesaye (CEDP), a fait objet d'un plan de continuation, dans le cadre duquel la SDBO obtenait Mattribution préférentielle des actions de cette société, sur lesquelles elle disposait d'un nantissement Les époux ‘TAPIE étaient places en liquidation judiciaire le 23 janvier 1995 et la confusion des patrimoines des dit placées en liquidation judiciaire était ordonnée le 31 mai 1995 Ala suite des sentences du tribunal arbitral des 7 juillet et 27 novembre 2008, le tribunal de commerce de Paris, par jugements des 6 mai et 2 décemibre 2009, pronongait 1a révision des jugements diouverture de redressement judiciaire des sociétés du groupe TAPIE et des époux TAPIE. lyonnais, la SDBO et la société actions en responss vest Une procédure en responsabilité civile était engagée en mars 1996 par les liquidateurs des sociétés du groupe TAPIE contre fe Crédit lyonnais, la SDBO et la société Clinvest. Les liquidateurs invoquaient un soutien abusif des banques et faisaient valoir qu'un « accord secret ale rewente au double » aurait été frauduteusement concla dés le mois de décembre 1992 entre le Crédit Lyonnais et Robert LOUIS-DREYFUS pour organiser la captation de la plus-value procurée par l'opération Adidas, outre des fautes commises dans 'exécution du mandat de vente du 16 décembre 1992, Par jugement du 7 novembre 1996, le tribunal de commerce de Paris, aprés avoir estimé que la SDBO avait eu un comportement condamnable en prenant pour elle-méme et les créanciers dut groupe TAPIE des risques excessifs, ordonnait un sursis & statuer dans lattente de procédures pénales en cours, condamnait la SDBO 4 payer aux liquidateurs, a titre de provision, une somme de 600 millions de franes et ordonnait une mesure d'expertise aux fins de determiner le role des 36 La condition devait étre levée au 31 mars 1994 (article 9 du protocale, D 1386/10) 46 banques, notamment, dans la cession de la société Adidas Par arrét du 23 janvier 1998, la cour d'appel confirmait Ie jugement en ce quiil avait déclare les liquidateurs cecevables a agir en responsabilité contre les trois établissements de credit « sous réserve de examen, & Foccasion des questions de fond, de leur droit de demander wae indenmisation fondée sur le comportement des bangues a Fégard de ta SNC GBT en tant que société mere de la soviélé BTF », ordonnait également un sursis a statuer sur leurs diverses demandes jusqu'a I'issue des procédures pénales en cours mais infirmait la mesure d'expertise, juzée inutile en 'état des éléments de preuve figurant déja a la procédure pénale. Parallélement a cette premiére procédure, une action en responsabilité civile était intradui par le mandataire ad'hoc de la société CEDP, désizné a cet effet a la demande des actionnaires mminotitaires, contre le CDR Créances, venant aux draits de la SDBO, la société CDR Participations yenant aux droits de la société Clinvest, et le Crédit Iyonnais. Par jugement du 22 juin 1999, le tribunal de commerce de Paris accueillait l'exception de connenité et renvoyait la cause devant la cour dappel de Paris saisie de l'appel des autres jugements. (D 65!) Par deux arréts des 25 juin 1999 et 28 juin 2002, la cour d'appel maintenait le sursis a statuer jusqu‘au prononcé d'une décision pénale définitive, Par arrét du 12 aovembre 2004, elle ordonnait lune mediation, confiée au procureur général honoraire prés la Cour de cassation, M. BURGELIN, laquelle échounit (cf. infra 2.1.) Liarrét de la co el de Paris du 30 septembre 20 ‘Alla suite de Méchee de la médiation, la cour dappel, par arrét du 30 septembre 2005, décidait que les sociétés du groupe Crédit Iyonnais avaient failli a leurs obligations de mandataires en se portant acquéreurs, par personnes interposées, des participations quielles etaient charaées de vendre et avaient manqué de loyauté envers leur mandant en ne I'informant pas des négociations en cours avec Robert LOUIS-DREYFUS et en ne lui proposant pas les préts @ recours limites octeoyés guy cessionnaires, fautes qui avaient fait perdre-a eronpe TAPHE ane chance de séaliser an gai Appréciant ce préjudice au regard des conditions des préts & recours Timités, la cour d'appel condamnait la SDBO et le Crédit Iyonnais & payer aux liquidateurs une indemnité de 135 millions d'euros égale, selon son calcul, au tiers de la différence existant entre le prix qui aurait pu étre fobtenu en décembre 1994 et celui pergu en février 1993, réservant sa décision quant 4 la reparation éventuelle du préjudice consécutif a le mise en liquidation judiciaire des entités du groupe TAPIE et a Vincidence fiscale de sa décision, et fixant la réparation du préjudice moral a la somme ¢’un euro Cette décision faisait lobjet d'un acrét rectificatif d'erreurs matérielles, prononeé le 28 avril 2006, ayant notamment pour effet de porter 145 millions d'euros I'indemnite initialement fixes a 135 millions d'euros. Liessentiel de Ia motivation de la cour d'appel résidait dans les termes suivants « Llobligation informer son mandataire, le devoir de foyauté et de transparence et le sonci de la déontologie de tone banque en particulier Caffaires exigeaie de faire comnaitre ti Monsieur TAPLE, client bénéficiam d'une aide financiére considerable et constante depuis 1977 une pati gum repreneur avait 618 contacté pour assurer fe management ADIDAS, qui était Svenmellemen acheteur é un terme proche, dewe ans au plus pour an pris de 4 milliards 483 47 aillions de franes comparer anx 2 milliards 85 millions de frames cu mended et Cautre part, que Je Credit Lyonnais était pret a financer Vopération done & continuer de préter pour ADIDAS, aux conditions dey préts é recours limite. (..) le groupe Crédit Lyonnais en se portant contrepartie par personnes interposées et en ninformant pas loyalement son client W'a pas respeeté les obligations de son mandat. » En substance, la cour d'appel reprochait ainsi aux banques un manquement a leur devoir d'information de leur mandant s‘agissant des néyociations menées avec Robert LOUIS-DREYFUS Je fait davoir porté les actions qu'avait regu pour mandat de vendre et de ne pas avoir offert & Bernard TAPIE 1a possibilité de contracter dans les mémes conditions que Roben LOUIS- DREYFUS, Bile en tirait ta conséquence suivante | « Les hquidareurs penvent en revanche, & juste ttre somenir que les 78% ch capital PADIDAS auraien pu etre vendus directement @ M. Robert LOUIS-DREYFUS en décembre 1994 si le groupe Crédit lyomuais avait respecté sey obligations de banguier mandataire en proposant le financement constitue par les préts &recours limité an grompe TAPIE dle sorte que la plus-value aurait &1é répartie dans ce cay dans a proportion rappelee précédenment » 13 an vendeur, 2:3 4 la banque » et fixait le montant des dommages-interéts 135 ME aprés actualisation de la valeur retenue, de pourvois en cassation de la part du CDR et du Crédit Les deux amréts faisaient 'obj lyonnais de Hassemblée plénigre de la Cour de cassation du 9 octobre 2006 (D 91) Le premier président de la Cour de cassation, Guy CANIVET, décidait de saisir l'asseniblée plénigre de la Cour aprés la divulgation pigces contidentielles du dossier, dans des conditions relatées par Jean-Pierre MARTEL (D 2821/3) « Nous étions devant la chambre commerciale oit iy a en un rapport de Mme COLLOMB qui état exirémement severe et qui concluail é la cassation dims des conditions telles qu'elle ne donne pax de marge de manasvre & la Cour de renvoi. Je le sais car il est curive 1m meident & ta Cour de cassation : le rapport, mais ausst ses conclusions et le projet d’arres se sont retromves dans la cave d'un avocat & la Cour de cassation. Comme vous le savez les avocars ont droit @ le communication du rapport, mais pas des conetusions, ni dit ou des projets d'arrés, Devant cet incident, les avocaty 4 la Cour de cassedtion ont saisi le premier président CANIVET, qui a décidé de dessensir: ha chambre commerciale et de soumenre Faffaire & Tassemblée pléniére qui a nommé un nouvean rapporteur » Par arrét rendu en assemblée pléniére le 9 octobre 2006, la Cour de cassation pronongait une cassation partielle de Varrét du 30 septembre 2005 et renvoyait l'affaire devant la cour d'appel de Paris, jugeamt notamment que le Crédit lyonnais ne pouvait étre tenu responsable des éventuelles fautes commises en exécution du mandat auquel elle n’était pas partie et quaucune banque ne pouvait l'étre pour s'étre abstenue de proposer aux sociétés de Bernard TAPIE de contracter un prét recours limité « Mais attend que, si Tarret reléve tout abord que tes hangues ont comunis dey feuutes en se portant cessiomnaires des parts qnr'elles avaient pour mandat de céder et en manquant & leur 48 obligation informer loyalement leur mandant, I se borne ensuite, pour caractériser Vexisience et apprécier Vétendue du prejudice causé par Jes manquements imputés au groupe Crédit (yonmais, & retenir que celui-ei n'a pas respecté ses obligations de banguier mandataire en s‘abstenan dle proposer aut groupe TAPIE le financement consiitus par les préty & reconrs limité consentis & certaines des sociétés cesstonnaires ; que, la cour d'appel ayant ainsi retenu que celte abstention constituait la seule cause du préjudice domt elle accordait reparation, 1 ne peut tut étre utilement reproché Cavoir' relevé existence Cauires manquements qui ne constituent pas le soutien ae ser décision ; que le moyen, inoperan, ne peut eure accueillt; » td Vin les articles U34 et 1165 du code civit Autendn que pour retenir la responsabilité die Crédit Iyonnais, Parrot reticmt que, bien qu'il nant pas 61 signataire du mandat ni daucnne des conventions souscrites avec les sociélés GBIF 'BT et BIE SA en décembre 1992, cet établissemem, qui s’¢iait activement impliqué dans ka conception et Fexécurion de ces accords, notamment en conserant et en orsganisant les financements nécessatives dtu montage imagine avec lex coucquérenrs des participations Adidas, et qui avait méme accepté de rendre compte de son action devant la presse et let commission d'enquéte parlememaine chargée analyser Fopération, était oblige par le manda : Ariencty qu'en se déterminant ainsi, alors que les mandataires liquidatewrs, qin fondaient leur action sur des manquements cue articles 1116, 1134, 1596, 1991 et 1992 du eode civil, avuient choisi d'agir sur le seul terrain contractuel. que les sociétés GBT, FIBT et BUF SA w'avaient traité, pour lopération considérée, quiavec la seule SDBO, personne morale distinete dlont il w'etatt prétendn ai quelle aurait &1é fictive ni que son patrimome se serait confondn avec celui de sa maison mere, la cour dappel, qui a statué par des motifs impropres & faire apparaive que Vimmixtion du Crédit lyonnais dans l'exéention du mandar délivré a sa fitiale await &1é de nature & créer pour les mandams ine apparence trompense propre & leur permetire de croire légitimement que cet étublissement était aussi lenr cucomractant, ce dowt elle aurait alors pre déduive que ee dernier dtait-obligé-pa rnketennvel ib weveit pas ele partie, ate prasddonme de here fete sa décision ; Fu les articles 1134 et 114? du coue civil ; Attend que pour retenir la responsabilité du CDR eréances et du Crédit (yous, Varrét vetiem que le groupe Crédit Iyormais avait manué & sex obligations de hanquier mandateire en Sabstenant de proposer an groupe TAPIE e financement constitu’ par les préts 4 recours fimué qu'il avait octroyés d certains des cessionnaires des participations litigienses : Quien statant ainsi, alors qu'il wenre pas dans la mission dn mandaaire de financer Fopération pour laquelle i stemremet ef que, hors te cus vie est tem par un engagement anteriew: ke banquier est tonjours libre, sans avoir a justifier sa décision qui est discrétiomnasire, de proposer on de consemir un erédit quelle qu'en sott la forme, de s'abstenir ou de refuser dle le faire, ter cour dappel a violé les textes susvises....» Aprés le prononcé de l'arrét de la Cour de cassation, de multiples avis étaient recucillis de part et d'autre afin danalyser te contenu et la portée de la décision, Afin d'appréhender au mieux dans quelle mesure le tribunal arbitral avait pu siaftianchir des régles posées par Vassemblée pléniére de la Cour de cassation, ce malgré le fait que les arbitres devaient non seulement statuer en 49 droit mais aussi en respectant « Fantorité de lr chose jugée des décisions défnutives rendies dans Jes contentienx notamment Varrit de fa Cour de cassation du 9 actobrs 2006 et tes attendus dlefinitifs de Varrét de la Cour d'appel de Paris du 30 septembre 2005, » (D 4719), il est nécessaire de récapituler les conséquences de Parrét du 9 octobre 2006, A cot égard, il convient tout dabord de rappeler que Harticle L. 431-4 alinga 2 de Yoryanisation judiciaire dispose que « lorsque fe renvoi est oredonné peu Vassemblée pléniere, le Juridiction de renvor doit se conformer d la décision de cette assemblée sur les points de dbvit juges par celle-ci, » La régle ainsi posée tend a garantir Veffectivité de la jurisprudence de ia Cour de cassation statuant en assembiée pléniére, répond a un impératif de sécurité juridique. En lespéce, stagissant d'un arrét de cassation partielle, la Cour n’avait pas statué sur Vensemble des moyens dont elle était saisie, C'est pourquai, de maniére générale, lissue du contentieux demeurait incertaine sur le fond. Ce faisant, la Cour de cassation avait laissé ouvertes es questions que Ia rapporteure lui avait pourtant suggéré de trancher, ainsi que cela ressortait de son avis (D 1376/61) «© 6.) aprés avoir consacré des développement a ka violation de Varticle 1598 du code civil ainsi queau défaut d'information du mandant, Varrét condamne finatemen le Groupe Crédit lyormais sur fe fondement de ta troisiéme fame (assoviée a la denxtéme), dont i waveut pas été question aniérieurement ef ayam consisté & ne pas avoir proposé au mandataire le financement qui aurait eté censé lui permettre de surseoir & la vente en atiendant de pouvoir les céder & M. Lonis~ Dreyfus ; cette malfacon de Varrét mia qnelque pen gence dans la construction iu projet prépare < if peut en effet parattre un peu inutile de répondre sur ka question du devoir d'information et de Joyanté da mandetaire alors qu'il n’en est tiré ensnite aucune consequence ; i semble toutefois ndcessaire de maintenir cette réponse parce que si nous nous hornons a casser le motif relauif et ler proposition de financement sans évoquer tes autres feutes, pour passer directement «une critiques afférentes @ la perte de chance et é son évatuction, i semblera que nous camtionnons tout ce yi est dit dans Favret au sujet de la violation de Varticle 1596 di code eivil ce qui serait regreniable, me seinble-t-il les motifs relatifs & Facquisition des participations Chinvest e au portage étant tout fait insuffisarts 4 justifier la sohuion et rien ne permenant Caffirmer, qu’é le supposer caracterisé un portage constitue une violation de Vinterdiction fate au meuxdataire de se porter contrepattic, Sagissant, comme on Tar vu cu rapport, dm mécamisine tres complique et multiforme dont il est a suphs unanimement admis qu'il ne constitne pas ni une simulation mi une opération de préte-nam, kes portews acquérant véritablemen la qualité dachommures et la propriste des titres portés pendant tout le temps du portage ; il serait sans doute préférable que la cour de renvoi Wait pas & Sinierroger sur le sujet. » Néanmoins, il apparaissait que la faute invoquée relativement a la décision de ne pas proposer de prét aux societés du groupe TAPIE était scartée par la Cour de cassation, tandis quelle considérait que les autres fautes retenues par la cour d'appel ne pouvaient étre Ia cause de la perte de chance dont la reparation était sollicitée, puisque celle-ci ne les avaient pas retemtes commme telles. Par ailleurs, il résultait de l'arrét de ta Cour de cassation que le champ daction des parties avait été singuliérement limité, En effet, la Cour de cassation validait Ia position de la cour dappel sur la recevabilité des actions des parties. La cour dappel avait déclaré les mandataires judiciaives associés (la société MIA représentée par Me Jean-Claude PIERREL) et Didier COURTOUX secevables & agir, en leur qualité 50 de mandataires liquidateurs des sociétés GBT, FIBT, BTF SA et Bernard TAPIE gestion (Ia société BTG) ainsi que des époux TAPIE, en réparation du préjudice subi par la société GBT. La Cour de ‘eassation apportait une restriction considerable au champ d'action ainsi delimité, puisqu'elle décidait que les mandataires liquidateurs de GBT ne pouvaient demander réparation que du préjudice résultant des conditions d'exécution du mémorandum du 10 décembre 1992 et du mandat conclu le 16 décembre suivant « Attencht, en second lieu, que Fearrét releve que les mandataires liquidateurs ne se bornatent pas demender Vndenmisation de la perte éprowvee par la société GBT en ser qualité cactionnarte ce la société BIF SA mais qu'innvaquant des manquements & ler convention da 16 décembre 1992 par Jaquelle certe derniére société avait, en exécution di memorandum dit 10 décembre 1992 dont cette convention constituait ta mise en aeuvre, chargé lr SDBO de ta cession de sa participation, ils solliciteient en ube la réparation du préjudice subi par lt société GBT pow avon été privée Fue partie des fonds que le mémorandum avert préva daffecter au remboursement de ses propres detes ; quien Métal de ces constatations dont il résulte que tex mandataires liquidateurs, api se prévataient d'un préjudice propre & la société GBI, distinct de son préjudice Tactionnanre et susceplible d'éire rattaché des inanguements aux conventions souscrites, avatent ainsi, dans cette mesure et abstraction faite di bien-fondé de leurs prétentiony indifferent gr ee staule, wn inieret & gir en responsabilité contre les établissements de crédit, la cour d'appel, qui nencourt aucun des griefs enticulés par les premiere, deuxiéme, troisiéme, Initieme, nenvicme et dousiime brouches, exactement décidé que action, en tant qu'elle tendait & la reparation de ce préjuice personel, était recevable » ‘Au vu de cette motivation, seule était recevable Faction comtractuelle des mandataires widateurs de GBT contre la SDBO, cocontractante et non contre le Crédit lyonnais, action tenclant a la réparation du préjudice cause par la non exécution du mémorandum du 10 décembre 1992 et du mandat de vente du 16 décembre 1992 en ce qu'il y était convenu quune partie du prix de la cession des titres ADIDAS serait affectée au paiement des dettes de GBT. Ce cantonnement de Vaction restant ouverte aux demandeurs limitait considérablement le montant du préjudice indemnisable, En outre, Fappréciation des manquements a laccord concly entre les parties aurait nécessairement —____—amoné-a-debattro-du-respect_par Bernard TAPIE de ses_propres obligations, tenant notamment la __ constitution de la societé NEWCO regroupant l'ensemble de ses sociétés. Or c'était bien Bernard TAPIE, sous la plume d'Elie FELLOUS dans un courrier du 28 janvier 1993. qui avait décidé de « renoncer ala fusion envisagée » (D 1325) Ce dernier en fournissait plus tard explication « Une partie ae mémorandum a été exécutée, mais on a bute sur un point. On warrivait pas a faire ne fusion entre BIF et GBI ll restait 3 ou 4% dans le public et compte tenn de fer situation politique et médiatique de lépoque, était suicicaire Favoir des minoritaires, it fallait cnure chose. » (D 1285/3) Surabondamment, s‘agissant des moyens sur lesquels la Cour de cassation n'avait pas ev A se prononcer, il était permis de relever que la cour dappel avait complaisamment indemnisé 100 % du montant de la perte de chance retenue, alors que la jurisprudence constante de la Cour de cassation nladmet quune indemnisation partielle de ce type de préjudice. En outre, la référence a la valeur acquisition de 1994 paraissait hautement critiquable, puisqu'il aurait fallu que Bernard TAPIE continuat a détenir les titres d'ADIDAS jusqu’au moment de la Jevée d'option, alors qu'il en était précisément incapable, au vu de la situation financiére de son groupe et de la volonté de désengagement de ses partenaires bancaires Liarrét de Ja cour d'appel de Paris du 17 février 2015 ordonnant la rétractation des sentences arbitrales (D 3170) Par arrét du 17 février 2015, la cour d'appel de Paris a accueilli fe recours en révision introduit par le CDR et ordonné la rétractation des sentences arbitrales des 7 juillet et 27 novembre 2008 en raison de la fraude qui les entachait La cour d'appel a d'abord statué sur "exception d’incompétence et la fin de non-recevoir tirées du détaut de pouvoir juridictionnel de la cour pour connaitre du recours en révision des sentences arbitrales litigieuses. La cour a rappelé que les arbitres ont &1é saisis non pas sur le fondement dune stipulation du mandat de vente des parts sociales de la société de droit allemand BTF Gmbh, qui au demeurant n'était pas partie a arbitrage mais en application du compramis signé le 16 novembre 2007, entre d'une part le CDR et CDR Créances et d’autre part les liquidateurs du groupe TAPIE et les époux TAPIE, ce afin de résoudre de maniere « globule ef definitive » plusieurs contentieux opposant les parties devant diverses juridictions étatiques — action en responsabilité contre le Crédit lyonnais et la SDBO dans l'affaire ADIDAS DR Créances pour soutien abusif et rupture — action en responsabilité contre la CDR et ie C abusive de credit = le rejet de la créance de la SDBO au titre du solde d'un prét consenti a Ja SA Alain Colas ‘Tahiti en raison de l'illiceité de la cause du pré La cour @ considéré que ces différends postaient sur le dénouement de multiples liens financiers tissés entre tune banque frangaise et ses clients frangais, de sorte que, arbitrage étant interne, ta voie de la révision était ouverte La cour, saisie du moyen tiré de Virrégularité de la production de piéces issues de la procedure pénale au regard des dispositions de article 11 du code de procédure, a estimé celui-ci inopérant, dans la mesure of les pices issues de T'information judiciaire avaient eté communiquées par le ministére public et soumises a fa libre discussion des parties, étant précisé que le secret de Tinstruction n'est pas opposable au ministére public, celui-ci ayant agi dans le cadre des missions que la loi lui attribue en matiére de recaurs en révision, Statuant sur Vexistence de la fraude, la cour a examiné les faits révélés par l'information pénale avant lintroduction du recours en révision mais lement les éléments materiels nouveaux, mis a jour par les investigations ultérieures dés lors quiils venaient corroborer ceux visés dans la citation initiale. UI s'agit des léments suivants + Lemémoire d'honoraires du 6 juillet 1999 découvert en 2008 (ef. 3.) Les explications données par MM. LANTOURNE et ESTOUP sur une prétendue erreur imputation comptable se sont révélées mensongéres et paraissent destinges a dissimuler la réalite de leurs relations antérieures a V'arbitrage. + La préparation de larbitrage (ef, 2.3.) Le compromis a été signé le 16 novembre 2007. A la date du 30 aodt 2006, agenda de 52 Pierre ESTOUP porte la mention : « /5 / TAPIE », Un collaborateur de Maurice LANTOURNE a rédigé une note en faveur du recours a arbitrage a V'intention de Bernard TAPIE le 31 aodt 2006 Puis le 5 septembre 2006 ce méme collaborateur a établi un courrier destiné a Pierre ESTOUP accompagné de nombreuses pieces de fond et de procedure relatives au contentieux ADIDAS. Le 8 septembre 2006, la fiche de travail de ce collaborateur mentionne : « RPV ESTOUP » Le 12 septembre 2006, il a rédigé une nouvelle note sur le contemtieux ADIDAS adressée a la MM. TAPIE et ESTOUP. * Les relations avec les associations de petits porteurs (ef. 2.3.) La proximité de Pierre ESTOUP avec Francis CHOURAQUI, l'un des avocats de Bernard TAPIE et par ailleurs conseil de association APPAVLA, a été constatée. Les courriers adressés par Maurice LANTOURNE 4 Pierre ESTOUP montrent que ces derniers étaient en contact régulier et que le second a été tenu au courant de evolution du litige opposant la banque aux actionnaires minoritaires de la CEDP (ex BTF), dont les intéréts défendus par l'association APPALVA et son président, Jean BRUNEAU, étaient troitement liés a ceux de Bernard TAPIE, Liactivisme de Pierre ESTOUP dans la promotion des intéréts de Bernard TAPIE est confirme par plusieurs témoignages + La proximité personnelle de l'arbitre ESTOUP avec Bernard TAPIE (cf. 2.3.) Les termes de Ia dédicace du livre de Bernard TAPIE 4 Pierre ESTOUP font référence & un appui concret et effectif de ce dernier + Liattitude de Pierre ESTOUP au cours de arbitrage (ef, 3.3, et 3.4.) Le rile moteur et la partialité manifeste de larbitre Pierre ESTOUP apparaissent clairement Treonvient observer que Ta cour Gappel ne pouvalt pas annuler la convention arbitrage, des lors qu'elle n’était pas saisie d'une telle demande. Elle a en revanche rétracté les sentences arbitrales et, puisque cest une révision, s'est déclarée compétente pour juger du fond du litige, la convention d'arbitrage ne pouvant plus avoir aucun effet Un pourvoi en cassation était formé contre larrét rendu le 17 février 2015, mais celui n’étant pas suspensif, la cour d'appel examinait le fond du litige a audience du 29 septembre 2015 Dans un arrét de rejet rendu le 30 juin 2016, la Cour de cassation retenait notamment « Mats attendu que Voceultation par un arbitre des circonstances susceplibles de provoquer, dens Fesprit des parties, un done raisonnable quan & son impartialité et é& son indépendance, dans te but de favoriser tune des parties, constitue mie frende rendant possible ke rétractaaton de ta sentence arbitrate des lors que cette décision a été surprise par le concert fraudulens existant entre Tarbitre et cee partie ou les conseils de celle-ct. Et attend que, dans Vexercice de son pouvoir souverain Cappréciation, la cour Cappel, qui pouvaut se forter sur le comenu des échanges intervenus eutre les arbitres au cours du delibere, a relevé que, pour dissimuler aux sociétés CDR la réatité de leurs relations cuntérieures. M. Estonp, arbitre, et M. Lantourne, conseil de M. Tapie, avaient use de mannares dolosives, quils avatent 33 caché existence des liens personnels anciens, étroity et répétés entre ML. Estoup et M. Tapie, que cette dissimulation participait de Vaccomplissement du dessein. ourdi par Varbitre, ee concert ewec M. apie et son représemam, de favoriser, aw cours de Farbitrage, les iméréts de cette purtte et, quian cours de ta procédure, M. Estoup, de concert avee Md. Tapie et son conseil, s’était employe, ct seule fin doriemer la solution de Farbitrage dany ma sens favorable any intérets de ta parrie qtr entendait avenntager; & exercer un role prépondérant an sein du iribunal arbitral et @ marginaliser sex conarbitres ; gu'en Veta de ces énonciations, elle a pu décider que la decision du tribunal arbitral avait été surprise par a fraude commise par M. Estoup. de connivence vee ka partie au profit de qui elle avait éé rendue, » (D 3700/9) des s_allouées. p: Liarrét_du_3 décembre 2015 condamnant_au_remboursem unal arbitral (D 3466) La cour d'appel rejetait ensemble des prétentions des défendeurs et ordonnait notamment ta condamnation solidaire de FIBT, GBT, Dominique TAPIE ainsi que la SELAFA MJA et la SELARL EMI, és qualités de mandataires judiciaires a la liquidation judiciaire de Bernard TAPIE et des sociétés ALAIN COLAS TAHITI et BERNARD TAPIE GESTION, a payer aux socigtés CDR et CDR CREANCES la somme de 404 623 082,54 € avec intéréts au taux legal La procédure consécutive ji ouverture des liquidations judiciaires Des poursuites pénales ayant retardé le cours des procédures civiles avaient été engagées contre Bernard TAPIE et les directeurs généraux successifs de le SDBO des chefs de banqueroute par emploi de moyens ruineux pour se procurer des fonds et par augmentation frauduleuse du passif’ du debiteur, ainsi que de complicité de ces délits, Linformation judiciaire ouverte de ces chefs était cléturée le 20 mars 2003 par une ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel de Paris, Ala suite de la semence arbitrale, le tribunal de commerce, a fa diligence des époux TAPIE et du mandataire ad hoc de Ia société GBT, reprenant le cours des instances ouvertes aprés l'arrét du 30 septembre 2005", ordonnait la révision des jugements de redressement et de liquidation judiciaire de la SNC GBT et des époux TAPIE par jugement rendu le 30 novembre 2009, considérant que ces décisions avaient été le résultat de la fraude commise dans le cadre de Vopération ADIDAS. Un jugement dans le méme sens était rendu le 2 décembre 2009 siagissant de FIBT. Ala suite de ces décisions, le tribunal correctionnel de Paris, dans un jugement en date du 2 avril 2010, relaxait Bernard TAPIE du chef de banqueroute, constatant que le délit ne pouvait étre constitué en absence d'ouverture d'une procédure collective. Dans son arrét de renvoi prononcé le 17 décembre 2015, la Cour de justice de a République relevait que le magistrat du parquet chargé du suivi du dossier, M. Jean-Louis LECUE, qui entendait requérir a l'audience pour y soutenir que la révision les procédures collectives avait été ordonnée a fort, avait été empéché de le faire « Sai, en effet, regu Finstruction éorite, par mail, de ne pas participer d audience, ni mot, ni wn de mes collegues. Préalablement, javais rédigeé we note é Vattention de mes supérieurs hievarchiques dans laquelle je faisais le point sur les prétemions de Bernard TAPIE et de ses socidtés et je 37 Assignations du 29 novembre 2008 54 conclnais que, pour mot, les conditions de la révision étaient pas rénnies Jen ai déduit que Von ne soubaitair pas que Con stoppose a la révision des procédures: » (D 3323/4) Dans le méme sens, il indiquait avoir rendu compte de introduction d'une procedure dlarbitrage et émis Topinion qu'une telle orientation était acceptable de son point de yue dans la mesure oli elle pouvait permetire de désintéresser les créanciers. Il n’avait ensuite regu aucune instruction particuliere Liouverture d'une procédure de sauvewarde au bénéfice de GBT et FIBT (D 3467/2 et s.) Par jugements rendus par le tribunal de commerce de PARIS les 30 novembre et 2 décembre 015, une procedure de sauvegarde était ouverte au bénéfice de GBT, puis, par extension de la procedure, ce FIBT, Il rest pas utile de relever par ailleurs que Bernard ‘TAPIE avait échappé toute sanction personnelle, dans le cadre de la liquidation judiciaire, aux termes d'un jugement du tribunal de commerce de Patis en date du 28 juin 2000 « Autendtu, néanmoins, que les dépenses liées é Texploitanion di bateau, ajoutées &un tain dle vie important, constituent des fautes susceptibles de justifier le prononcé d'une interdiction ale xérer ‘Mais attendu que du fait dn schéma juridique (SNC) retenu par Bernard TAPIE, celui-ci est en Tiquidation judiciaire et n'a pu, a Vinstar aun dirigeant dont lr sockété fait Vobjer d'une provédture collective, poursuivre des activités commerciales, Que cette liquidation dure depuis pres de six années ef que les procédures en cours, évoqnées dans Te chapitre cousacré au sursis, ne sont pas cléturées, ka procedure visquant de se poursnivre pendant encore plusienrs années. Attendn qu’en ure, la Cour Cappel a, de son eo été prononcées au penal. Atiendu que, dans ces conditions, wes exceptionnelles, Pinterdiction de gérer requise é juste tire par le minisiére public pour ine durée de cing & sept ans niaura pas liew deire prononese, » (D 2311/20) infirmé les imerdictions de gérer qui avaient Cette décision était d'autant plus clémente qu'elle se fondait sur la tongue et incertaine durée des procédures, alors que Bernard TAPIE était pour une large part a Vorigine des instances en cours et de leur reports successifs, le méme jugement du 28 juin 2000 rejetant par ailleurs le sursis a statuer que Hintéressé avait a nouveau sollicité 2. Le choix de l'arbitrage : une décision écrite A l'avance Les investigations portaient sur les circonstances dans lesquelles la résolution du litige était orientée vers V'arbitrage, Maleré le fait que centains arguments pouvaient paraitre justifier valablement une telle orientation, il ressortait de l'enguéte, notamment des perquisitions menées, de multiples éléments en faveur d'une collusion frauduleuse entre les acteurs de I'affaire. 2.1, L'échec de la médiation en 2004 Compte tenu de accumulation et la durée des procédures contentieuses entre les parties, ill ait logique que celles-ci envisagent, a un moment donné, des voies alternatives pour régler leurs litiges, Une telle issue se heurtait cependant a la définition du périmétre de la solution de ces litives, nécessaire pour limiter les risques. Cest ainsi qu'une médiation était entreprise en 2004, alors que Nicolas SARKOZY occupait Jes fonctions de ministre de l'économie”, secondé par Claude GUEANT en qualité de directeur de cabinet. Jean-Pierre AUBERT président du CDR entre novembre 2001 et le 20 décembre 2006 avait sugyéré dés 2002 le principe d'une médiation au minisire de économie de !'époque. lequel n'y avait pas donné suite. 1! relatait les conditions dans lesquelles cette mesure avait pu éire décidée par fa suite «An cours de Veté 2004, antant que je me sonvierme fin juin ou début juillet, 'ai été convogue aw ninistére des finances par Claude Guéant, directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy ministre des finances & 'époque, Claude Guéant ma dit claireme quit fallait envisager un accord @ Famiable Ii ne a pas précisé que c'ésat be soubatit de son ministre. Im'a expliqueé que les renseignemems venus dle la Chancellerie révélaient que le CDR ne pouvait que perdre devant ka cour Cappel. Jai répondu que je ne partageais pay ce point de vne dautant plus que, au moment de noire enmretien, les avocats dt CDR navaient pas encore déposé leurs conclusions. Claude Guéant n'a bas fait de commemaire et notre entretien s'est arrete la. Aprés les vacances, «au mois de septembre, jai é nouvean été convié @ Bercy oir j'ai été regu par Nicolas Sarkozy Ini-méme en présence de Claude Gueant et de Frangots Pérot directewrmadjonut da cabinet, Nicolas Sarkozy w'a clairement dit qu'il fallait metire en cenvre une mediation. Je lui «i répondu gue cela me paraissait étre une errenr alors que nous nous trouvions é tres peu de temps ewant les plaidoivies devant la cour dappel. Dex lors, & mon sens, recourir & ame médiation revenait & montrer tn signa de faiblesse, On ma fait observer quien 2002 javais été partisan dune mediation. Sai rétorqué que ta situation avait évolué, Le ministre m'a dit qui allait réfféchi Quelques jours plus tard J'ai regu un conp de fil de Francois Pérol qui m'a dit que ka médiation devait é1re mise en euvre » (D 729/4) Consulté, fe conseil d'administration du CDR en acceptait le principe et, le 26 octobre 2004, VEPFR avalisait le recours & une telle procédure, qui était ordonnée par la cour d'appel de Paris te 12 novembre 2004. Le médiateur désigné était Jean-Frangois BURGELIN, ancien procureur général prés la Cour de cassation, Le CDR posait cependant deux conditions a la réussite de Ia mediation V/ que VEER y adhére et 2/ que Bernard TAPIE n’en ressorte « mi envicht, ni failli ». Ce dernier n'acceptait pas ce principe et revendiquait I'attribution dun boni de liquidation s’elevant & 20 ME. si 38 Entre le 31 mars 2004 ot e 29 novembre 2004 56 bien que la médiation finissait par échouer, en avril 2003 Stagissant des raisons de l'échec de la médiation, Patrick PEUGEOT, ancien administrateur du CDR®, indiquait «Je Wai jamais su exactement pourquoi Monsieur TAPIE a refusé le résuttaa de ka mediation de Monsieur BURGELIN bien que Monsieur AUBERT m'ait laisse entendre : « al voutatt du cash er gander Photel particulier.» » (D 18/3) Quoigu'il en soit, ce rest que plusieurs années ensuite que orientation vers un arbitrage etait décidée, Cependant, il convient de relever que, dans Vintervalle, é la suite de Marrét de In cour @appel de Paris du 30 septembre 2005, Thierry BRETON, alors ministre de l'économie et des finances, constituait un « comité des sages », composé de MM. CIEUTAT, ancien président de chambre a la Cour des Comptes. COULON, ancien premier président de la cour d'appel de Paris, et ROUVILLOIS, inspecteur général honoraire cles finances, pour étre éclairé sur la suite & donner aux. contentieux opposant Ie CDR aux liguidateurs du groupe TAPIE Le 22 décembre 2005, ils remettaient au ministre une note concluant que, compte tenu des aléas de la voie judiciaire, une transaction etait « envisageable, du point de vue des intéréts de Etat, 6 ois conditions » = quelle permettre d'éteindre tous les contentieux lies directement ou indirectement cette affaire (y compris les actions engagées par les actionnaires minoritaires de CEDP), =. qu'elle permette de clore la liquidation sans pour autant entrainer de versement en numéraire ‘4M. Bernard TAPIE = et que, en tout état de cause, le montant des sommes abandonnées ou versées & la liquidation pour solde de tous comptes, net de la fiscalité sur la transaction, reste en decd du montant de la condamnation en principal fixée par 'arrét du 30 septembre 2005 (S 81/19) Dés le fendemain, Thierry BRETON indiquait par courrier au président de TEPER que Etat acceptail un pourvoi en cassation contre 'arrét de Ia cour a'appel de Paris, précisant toutetois quill appastenait au CDR d’examiner toute proposition de transaction qui serait faite par la partie adverse, dans Te respect des principes enonees par Tr hate wor 22-eecembre-200S—{S-St716)-tine tele $$ proposition n'était cependant jamais formulée avant le prononce de l'arrét de la Cour de cassation. 2. Le_reco! A _I'arbitrage, une _décision_inopportune_et_juridiquement contestée Tl convient de distinguer deux questions : d'une part, celle de la validité du recours 4 arbitrage, renvoyant a la capacité juridique de compromettre pour le CDR ; d'autre part, celle de Vopportunité de recourir a ce mode alternatif de réglement du litige. 2.2.1. Les incertitudes enamt_au caractére arbitrable du litige Les investigations révélaient que cette question, qui n'était pas réglée par les textes en vigueur, n'avait été soumise a aucune réflexion préalable sérieuse. 39 Tl siggeait a son conseil administration & compter de 20081 37 En effet, la lecture des textes susceptibles de trouver a s'appliquer ne permettait pas de determiner si le CDR avait la capacité de compromettre. Ainsi, Varticle 2060 du code civil dispose qu’ on ne pent comprometire sar (..) les contestations intéresseant les collectivites publiques et les érablissements publics et plus généralement dens toutes ley matiéres qui iméressent Vordre public » (alinéa ler), le texte prévoyant toutefois que « des cote garies déiablissemnts publics & caractere indusiviel et commercial peuvent éire auorisées par décret & compromettre. » (alinéa 2) Hormis Varticle 2060 du code civil, il n'existe aucun texte explicite, législatif ow réglementaire quant a la possibilité et aux modalités du recours 4 l'arbitrage d'une structure placée sous la surveillance d'un établissement public telle que le CDR. Seul l'article L. 311-6 du code de justice administrative réyit les cas pour lesquels, par exception, il peut étre recourn a 'ar dans des matiéres ressortissant en principe de la compétence de la justice administrative, Cependant, ce texte nlaurait été applicable que si 'EPFR avait eté partie a la procédure, ce qui n'etait pus le cas en espéce Par ailleurs, Thomas CLAY, spécialiste de I'arbitrage, a soutenu devant la commission des finances de I’ Assemblée Nationale que le CDR ne pouvait compromettre™. (D 1243/2) De méme, dans un référé adressé le 12 novembre 2010 au Premier ministre, la Cour des comptes rappelait que si le protocole du § avril 1995, conclu entre 1 Etat et le Crédit Lyonnais et validé par la loi, contenait des clauses compromissoires sur des sujets spécifiques, ce dont on pouvait déduire que la procédure d'arbitrage, non expressément autorisée et done dépourvue de base légale, n’était pas autorisée dans les autres cas, (D 99) S'agissant d'une société anonyme, société commerciale immatriculée au RCS, mais aussi filiale & 100% d'un établissement public et bénéficiant ce titre de son financement et de sa garantie, Nexistence de précédents arbitrages ayant impliqué te CDR ne pouvait suffire a établir la legalité du recours a Varbitrage au cas d'espéce. Cela etait d'autant plus vrai que les sept arbiteages antérieurs ainsi invoqués par le CDR pour justifier la légalité de Varbitrage litigiewx ne portaient pas sur des risques non chiffrables. Cette forte incertitude, de nature comprometive sérieusement Ia sécurité juridique de Vengagement du CDR dans une telle procédure, faisait echo aux travaux législatifSs menés a partir du début de l'année 2006 afin de prévoir des dérogations au principe de l'article 2060 du code civil Ainsi, une note du 3 février 2006 de Laurent LE MESLE, directeur de cabinet du Garde des Sceaux, faisait élat de Vintérét de faire évoluer le droit en cette matiére, relevant notamment | « Une intervention législaiive est nécessaire pour iléfinir les cas dans lesquels le revours & Tarbitrage serait doréuavant possible, cette technique ne ponvant ere appliquée sans graves incosvéntents dans tous les domaines de Vaction administrative ni par toutes les persomes morales de droit public. » (D 1203) ATiissue des réflexions menées par un groupe de travail constitué a la demande du Garde des Sceaux (D 1214), la version definitive du projet de loi qui en résultait était communique a la direction des affaires civiles et du Sceau le 13 février 2007 (D 1220). Or, a peine deux jours plus «Berard TAPE dl chet 40 Eprimant i nouveau cette position par vo de pues if aval alow été vise par wie plume dposée a de ditamation, dant oe deniier sai Finalementdisité dans des conditions constiutves Ue Tubs du dit Jag dou avait déclané compuble, le eondomnant a verser & Thomas CLAY 10 10 € 6 ute de eeporation d prejudice mera et 23.791 Cen ‘raparatcn du prsjudice matériel. (D741) 58 tard, un amendement tendant a « permenre au gouvernement de prendre par ordonnance les mesures nécessatires pour rendre possible le reeours a arbitrage en drott public » était présente lors de Hexamen du projet de loi relatif la protection juridique des majeurs, tendant a autoriser le gouvernement & prendre par ordonnance les mesures nécessaires pour rendre possible le recours 4 Varbitrage en droit public, Cet amendement était censuré par le Conseil constitutionnel le ler mars 2007, considérant qu'il s'agissait la d'un cavalier legislati?: (D 613) Les enquéteurs, s'interrogeant sur les raisons d'une telle précipitation a faire voter un texte d'importance au sein d'un dispositif sans rapport avec le sujet, relevaient que Daniel LABETOULLE, ancien président de la section du contentieux du Conseil d'Etat et président du groupe de travail, avait indique, dans un courrier adressé aux membres du groupe de travail, que c'était le Garde des Sceaux qui avait oeuvre en ce sens, (D 1230) Philippe BAS, alors ministre délégué a la Sécurité sociale et qui avait déposé Tamendement litigieux, était interrogé par la Cour de justice de la République. 1! disait ne pas se rappeler dans quelles circonstances il avait été amené a soutenir le vote de ce texte. (D 2487/3) Or ces éléments étaient & rapprocher d'un courrier adressé par Bernard TAPIE 4 Claude GUEANT le 20 janvier 2006, dans lequel il lui faisait parvenir une copie d'un document remis & Laurent LE MESLE le méme jour, indiquant : « Merci de livi donner la suite qne vous pense devort Jui donner. » (S 12/4) Interroge sur cela, Claude GUEANT disait ne pas se souvenir dudit document et supposait que Bernard TAPIE avait « «i? voir M. Le Mesle, directeur de cabinet dn ministre de la justice, sans dante pour tui préserer son dossier. » (D 2699/7) Liensemble de ces éléments laissait done supposer que Bernard TAPIE avait joué un role actif pour favoriser la mise en ceuvre de la réforme de article 2060 du code civil La juridiction administrative, saisie d'un recours pour exeés de pouvoir formé par plusieurs parlementaires au regard de l'article 2060 du code civil, rejetait ce recours dans un jugement rendu le 8 octobre 2009 (D 76). Par la suite, la cour administrative d'appel de Paris déclaraitirrecevable le rigs contre la sentence arbitrale, dans un arrét rendu le 31 décembre 2010 (D 102) et le en cassation formé a lencontre de cet arrét était pareillement rejeté par arrét du Conseil Etat en date du 26 juillet 2011 (D $82), Dans ces conditions, Ja juridiction administrative nayant pas définitivement tranché la question en retenant Verecevabilité des requérants, la question restait ouverte. Elle figurait ailleurs au nombre de celles exposées par le Premier président de la Cour des comptes, dans un rétére adressé au Premier ministre le 12 novembre 2010. (D 99/8) Force était de constater que, malgré la complexité de la question et la censure par le Conseil constitutionnel® de Hamendement déposé en urgence au moment ot la préparation de arbitrage €iait engagée, aucune consultation n'était sollicitée pour évaluer la légalité du reglement par cette voie du litige ADIDAS, tant auprés des services juridiques du ministére que du Conseil d'Btat, Cela Gtait confirmé par laudition de Catherine BERGEAL, directrice juridique des ministéres des finances et du budget. (D 1969/8) Quant 4 Christine LAGARDE, elle indiquait devant la Cour de justice de la République : «J'ai toujours supposé que fa question enent été évalude paw FAPE. » (D 1652/68) FL IL Stat présemé tors de Fesamen du projet de Toi retaif& la protection juridique des majcurs. endant & awtoriser Ie touvemement 4 prendre par ordonnance les mesures nécessaires pour rendre possible le recowrs 4 Farbitrage en doit public. Cet amendement etait censaré par le Conseil constitutionnel te 1 wars 2007, considérant quit tagissait a da ‘avalicr égistatil (D 613) 59) 2.2.2. Une décision a contretemps de I'évolution du litige Aprés l'arrét rendu par la Cour de cassation en 2006, Jean-Pierre AUBERT se montrait particuliérement confiant quant 4 Yissue du litige, sexprimant ainsi lors de son dernier conseit d'administration en qualité de président du CDR « La Cour de renvoi aura a juger en 2007 st ke SPBO, enjourdhui CDR Créances, a commis une fate dans Fexécution du mandat que tut a confié Bernard TAPE Finance pour ta vente de sa ‘participation indireete dans Adidas et si cene fente a causé un prégudice réparable, A ce stade, seule la soviéré GBT est jngée recevable, aux termes de Farrét de ha Cour de cussation, é& demandes fa réparation d'un éventuel préjndice a la condition que ce préjudice soit direct et distiner de sa qualité dactionnaire de BYE dont te mandataire adhow désigné a la requete factionnaires minoritatves a vté déclarée irrecevable per la Cour dappel de Paris. Encore faut-it quill y ait en un préjudice. Or, il ressort dit pré-rapport de Vexpert missions par le CDR que le pri de vente & Robert Louis-Drexfius fin 1994 vatorisais Adidas moins de 12 fois son résuhat dexploitanion 1994, alors que la vente en février 1993 par BUF auc inmestissenis s'était fivite sur la base de pres de 30 fois le résultat d'exploitation 1992, Ce rapport confirme done que non seulement BIF n'a pas été privée d'une part de plus-value mais qu'elle vendu sc participation deans Adidas cur meilleur prix possible, pour ne pas dive &un pris inespere. En outre, selon un pré-rapport établi par un autre expert, également maudaré par le CDR, il est confirme que le Groupe Bernard TAPIE érait en cessation de paiement fin 1994 avec un passif exigible supérieur denviron 165 ME dla toraliné des actifs, hors Photel de Cavoye : ceci signifte que méme wn éventel compliment de pric sur fa vente d'Adidas nuwrait pax pu tui éviter ta Fiquidation et que celle-ci n'a done pas 616 abusive. » (D 73013) Cependant, dés le 30 janvier 2007, les liquidateurs adressaient au nouveau dirigeant du CDR, Jean-Frangois ROCCHI, une proposition tendant a réyler leur litige par la voie de arbitrage. (D 496) Mais la défaveur de Jean-Pierre AUBERT pour un mode alternatif de réglement du litige était partagée par d'autres protagonistes. Ainsi, Patrick PEUGEOT s'était montré immédiatement hostile a orientation choisie par le suecesseur de Jean-Pierre AUBERT a fa téte du CDR. Ul retatait de maniére synthétique pourquoi la proposition darbitrage était injustilige au regard de la chronologie du litige et ne pouvait se justifier que par la volonté de servir les intéréts de Bernard TAPIE (D 118/3 et /4) « On est ators reniré dans une denxiéme phase qui est celle de ta Cour dappel et de la Cour de cassation. Le jugement de la Cour d'apped était tellement surprencant tea dans ta forme que dans le fond que Von ne pouvait pas imaginer en rester Id et c'est alors qu'a été entameée cette démarche invraisemblable de la mission confiée & trois hauts fonctionnaires par le miuustre Thierry BRETON pour savoir si ily avedit liew ou non de faire un recours en cuswation. Ce fut pour le conseil dw CDR une période extrémemem peénible puisque le ministre nons faisait dire en clair qu'il Wavait pus confiance en notre jugement La décision de déposer le recours nous a remis en selle Plusiewrs mots plus tard, nous avons pu alory mesurer linfluence qurexercait le préeéctent ministre sur les services du ministére. En clair, ef cele ne me gene pas de le dire, ley affaires TAPIL sont remontées en direction de ka médiation puis de arbitrage chane fois que Monsieur SARKOZY en 60 a ew le pouvoir soit en sa qualité de ministre des finances soit en sa quatité de président de la République, Nous sommes arrivés ensuite dany fa phese d'nterprétaion dn jugement de la Cour de cassation. Son jugement nous a dautant plus satisfait qu'il avait éié obtenu maigré des manceuvres seunulaleuses conduites en firreur de Monsienr TAPIE et quvhenreusement Monsieur CANIVET le premier président avait réussi a déjouer, en \ ajoutant la procédure toutes chambres réwnies qui te donnait aucune liberté d'interprétation & la Cour dappel de renvot. A r’en pas dower, veka d nox vem garantissait un jugement équirable pour te CDR contrairement & ce qu‘ont prétendi les collaborateurs de la ministre qui évalucient Re risque maximum a prés de 7 mlliardy Feuros ! Hest eleir que ta demande qua engagee ensnite Monsieur ROCCHI pour faire admetre an couseit une procédure arbitrage nous est apparue tout é fait inopportime puisqu'll était clair que nous tions en bien meilleure position en cour dappel « comvatute » que devant wn tribunal arbitrage potentieltement sensible @ dauires influences. C'est pourquot nous nous sommes engages an seit dn conseil dans un affronement quasi permanent qui est probablement & Torigine dav peu informations que nous a donnés Monsieur ROCCHI sur fe déroulemen des négocietions concernant le compromis Warburage, C'est ainsi que nous avons appris les noms de meanbres da collége arbitral par des indiscrétions venant di ministere et que nous avons eu des échos alu débat sur fe dommage moral dont a priori nous (Messieurs Francis GAVOIS, Didier FLOQUET et mor mene) ne voulions pas en entendre parler: Ensuite nous avons appris ka sentence. Entre temps Monsieur ROCCHI avait évoqué les divers imémoires déposés en défense sans nous lex conmumiquer, sans nous informer de leur content. QUESTION. Que voulez-vous ilire é propos du tribunal arhitral quand vous déclares «.. un wibunal Carbiirage potentiellement sensible @ d'autres influences»? REPONSE : Le fait que nous savions bie les arguments que Monsiew TAPIE: sonhaitait développer car il Paveit fait déjee & travers la presse et ses imerviews tléviséy sans que now puissions y répondre et si le procédure était & huis clos alors que nous savions qu'il ne manquereit pas d'interventions soit dit ministére soit des « amici curiae » (eumis de ta cour). » Didier FLOQUET, administrateur du CDR, expliquait qu'il avait estimé que larbitrage permetirait de limiter le risque judiciaire pour le CDR « H me semblait que le CDR était pas @ Vabri dune décision défavorable devant la cour Cappel de renvoi, Ley décisions de justice antérieures avaiem confirmé la recevabilité de la plupart des demandes des liquidatews. En outre le jugement de la premiere cour Cappel avait été iyfirmé par Jer Cour de cassation sur le seul point du non soutien abusif par te Crédit Lyonnais, Devant la cour de renvoi, les avocats des liquidatenrs avaiem pu plaider, en avril 2007, en invoguean d'autres antes des banquiers, Le juge du fond se nowait done face & une série dargumems nouveaus e1 faveur d'une condemnation du CDR ef d'une incdenmisation. Des éléments de prewve existarent pour monurer que le comportement des banquiers avait été feu Aw surplus, ily avail une dizaine de coniesnieux en cours entre le CDR et les différentes composantes du groupe TAPIE pour lesquels te CDR serait resté en risque. Le plus risgud état fea demande des liguidateurs Canmuler la décision danribution au CDR dey actions de BIF prise en 1995, » (D 127/7) ion de TAPE était largement étayée dans plusieurs notes établies a l'intention du ‘en particulier celles du 23 tévrier 2007 (D 23) et du ler aotit 2007 (D 26). La po: ministre de économit fiat de ce service ratachs au ministre de 42 Pour une présentation de la mission de gestion des participations de Fsconomie, ef D688 6 La premiére était rédigée a la suite de la proposition des liquidateurs d'entrer en arbitrage. adressée le 30 janvier 2007 (D 327/6 et s.). Bruno BEZARD. directeur général de APE. y faisait ‘notamment valoir que la position du CDR était considerablement renforeée par Varrét de la Cour de cassation et qu'une procédure d'arbitrage comportait un risque majeur pour le CDR en raison de la tendance des arbitres, dans Ia pratique courante, a statuer en fonctions de considerations tirées de Néquité cu des usages, méme dans ie cas ot la convention d'arbitrage prévoit que la sentence doit tre rendue en droit et non en équité. En outre, Ia note soulignait qu’accepter dengager des discussions sur le principe méme d'un arbitrage pouvait élxe imerpreté comme un aveu de faiblesse et le signe de la crainte que la situation du CDR ne se dégrade, alors qu'il apparaissait que le risque Contentieux pour le CDR était singuliérement limité « «si une condanmation de principe d'm momtant linité est possible, Uhypothése une condanmation & hauteur d'm montant proche de 135 ME est hautement improbable : fe PIG du CDR nous « indiqué partager cette analyse. » Dans ces conditions, la note recommandait que le CDR ne s'engaye sur le terrain de la transaction qu'a la double condition que cette procédure mete un terme definitif a ensemble des titiges en cours et «repose a minima sur le principe du ami riche ni failti » avencé lors de ke médiction Burgelin » Sur ce dernier point, fa note precisait que l'état du passif des socigtés placées en liquidation laissait trés peu de place a I'hypothése d'un enrichissement de Bernard TAPIE, en cas de condamnation du CDR: « Lamalyse du bilan de la liquidation & fin décembre 2003 feusait apparaire une insuffixance dacuf de 120 M€ environ, dont 91 ME de créances CDR, 12 M€ de passifs ters, le sulde correspondent des créances fiscales et sociales non couvertes par des produits de cession Cachifs Le risque maxinnm en cause pour le CDR dans le cadre de la el6rure de ta liquidation TAPIES éeant de se voir contraint dabandoner ses créances et de cousrir te passif ters (en eas de succes de Faction en soutien abusif imentée par les hquideteurs), te seul iméret que pourrait trouver te CDR a engager une négociation avec M. TAPIE sur un principe different du « ni viehe ni fail» serait d'éviter le risque dime comdunnation an titre de Pensemble des procedures: engages par M. TAPIE ou les liguidateurs, supérieure & 120 ME, ce qui parais aujoned hui wes improbable. » La douxiéme note était rédigée alors que les conclusions des parties avait été déposées devant la cour d'appel de renvoi, le 6 juin 2007, Il y était a nouveau fermemerit déconseillé de Sengager dans la voie d'un arbitrage, étant rappeles les inconvenients de principe dun arbitrage, notamment le fait que la décision des arbitres serait insusceptible de recours et qu'elle laisserait tres probablement une place excessive a des cansidérations tirées de équité, Y était ajouté un element supplémentaire qui, mis en perspective avec les éléments issus de la présente affaire, paraissait prémonitoire « Compre tenn de lexpérience des dernieres enmées (pressions exereées par la partie «adverse sur tous ley actenrs du dossier, utilisation systématique par cellect des médias pour diffuser ses theses), if serait extrémement difficile de s'assurer de la totale inddépendance de Varbitre qni seran appelé « trancher le contentienx, ef plus encore de garamir la totale confidentialité qui s‘attache traditionnellement &rune provédure arbitrate, » Jean-Baptiste CARPENTIER, qui faisait partie du cabinet de Thierry BRETON avant de devenir directeur juridique de APE & partir avril 2007, confirmait que le ministére et APE avaient été constamment défavorables & l'arbitrage «(..) les avis étaient je erois nanimes sur les questions de principe, et notamment sur les questions concernant un évenuel arbitrage. Ila pu y avoir certaines discussions apres Carrés de ke 62 cour Cappel de 2005 et avant la décision de Tengagement en Cour de casvation mais était des discussions qui portaiemt plus sur ta méthode que sur te fond Je ne me sonviens plus précisément quelle était ta position du CDR pour antant que je me souvienne il partageait ley orientations rappelées ci-dessus. En ce qui concerne le Ministre Thierry BRETON, /'ai eu plusieurs emretiens eave lus aun sujet de ce dossier, et if wa jamais cherché & promowoir la solution de Varbitrage. n'y avait pas divergence de vne entre TAPE et le cabinet sur ce sujet. » (D 173173) Dans une note datée du 26 janvier, favacat historique du CDR, Jean-Pierre MARTEL faisait notamment stat des réserves suivantes, outre celles concernant Je caractere arbitrable du {itige D 2836) « Lidée de laisser & ce stale & une procédure arbitrate, non publique, le soin de wancher Fensemble de ces ltiges pourrait etre pergue comme une manifestation de difance & Fégard des Jnvidictions de ordre judiciaire qui en sont présentement suisies, ef ne manguerait pas de susciter des imerrogations et des réactions dans une affaire hyper médiatisée. Réeiproguement, la question pent aussi etre posée de la possibilité et de Fopportunite, de soumettre ¢ une justice privée Te soin de trancher un ensemble de litiges qui représentem un eajen financier important pour te Trésor public. (..) « Difficulté de trouver des personales offramt toutes lex garmuties de compérence, dindépendance, de résistance auc mftnences et Caurorité morale pour constituer te wibunal arbitral » Francis GAVOIS, administrateur du CDR, avait adopté pour sa part une position nuaneée « QUESTION + A Vexamen du proces-verbal dit conseil administration di CDR tenu en dete du 18 septembre 2007, & propos de arbitrage, il apparait que vous soubaites « etre informe de ka position des tulles, en pariiculier en matidre de délai de ta procédure », Quelle etait votre interrogation ? REPONSE: : La question que je me posais ainsi que tous ceux qui ont eu a réfléchir & Varbutrage était que, méme si les procédures judiciaires prement dic temps @ se poursuivre, nons avions de foir-devemnt-eites prom obemtr gente cams PON TOCA NT Vavantage qu'il y avai & prendre une procedure plus rapide sons la forme d'un tribunal arbusal, en reconmaissant notamment qu'elle avait Faventage d'amnuler la procédare judichtire de comblement de passif et de rupture abusive de comrat, Les tntelles, c'est noire actionnaire unigue TEPER et he ministere de Véconomie et des finances. QUESTION : A la lecture de ce méme proces-verhal, vous ne semblez pas partisan de la procédhire arbitrage et pourtant vous ne vous étes pas prononcé cour la position du président. Pourquoi? REPONSE : Pare que fai considéré girelle nous permetiait de gagner du femps par rapport des procédures judictaires qui n'en finissaient pas depuis 12 ans. Parce qu'elle permertait d'éliminer ke risque de procédures judiciaires complémemoires @ Vaffaire ADIDAS par exemple comblement de passif, rupture abusive de contrats, soit deux exemples sur 12. Paree que la procédure darbitrage, recone par le droit francais pour ime société conmnerciale, pouvait etre encadrée par des décisions de justice (homologation du compromis, clause exécutoire de la sentence, recours et amulation), EC enfin parce que sur une affaire de cette importance le tribunal arbitral ne porvatt etre constitué que par des persomalités de premier plan ef indépendentes. » (D \24/3 ea) Quoiquiil en soit, la ministre de l'économie mettait ensemble de ces éléments en balance aver les avantages que présentait cette procédure a ses youx : la garantie de mettre un terme a un 63 litige complexe et ancien, présentant un risque pour les finances publiques et, accessoirement coiteux en termes d'honoraires davocats, En outre, cette procédure powvait lui apparaitre banale, fompte tenu de son experience Wavocat spécialise en droit américain, dans lequel arbitrage est largement répandu Cependant, cette décision, prise sous le sceau de la ministre mais sous Fautorité et le contréle de la Présidence de la République (ct. 23.6), apparaissait trés critiquable 4 plusieurs égards, Tout diabord, force était de constater que la situation du litige avait singuliérement évolué a {a suite de Harrét de la Cour de cassation du 9 octobre 2006, Ein effet, compte tenu des terimes de cet amet, la faute caractérisée des banques ne pouvait plus étre retenue comme fondemene dune Eventuelle nouvelle condamnation par la cour d'appel de renvoi. C'est pourquoi le risque judiciaire sil ntat évidemment pas devenu nul pour autant, ait considérablement diminué par rapport 4 la situation antérieure du litige. En effet, conformement a Varticle L. 431-4 alinga 2 du code de organisation judiciaire, « lorsque le renven est oxdowmé par Fassemblév pléniere, la juridienon de renvor doit se conformer & fa decision de cette assemblée sur les poiuus de droit juges par celle-el » Il ext loisible de relever que, au regard du souci de confidentialité qui explique souvent le choi de arbitrage, cette procédure woftrait aux parites aucun avaniage en termes de discrétion Puisque Pexistence et 'évolution du litige était dé longue date sur la place publique. L'APE avait ainsi souligné dans plusieurs notes que la confidentialité risquerait fort de ne pas étre assurce en espéce Du fait que arbitrage permettait de déroger aux regles de droit commun et exclutit la Publicité des débats, il était meme permis de considerer que lintroduction dun mecanisine de Privatisation dun litige etait problématique en soi : compre tenu de la trés large publicité jusqu'alors donnée 4 cette allure, il importait de veiller a prévenir toute suspicion pouvant naitre da manque de transparence associé a une telle procédure dont le choix pouvait aire interprété comme une marque de defiance vis-a-vis de linstitution judiciaire Vargument tenant a la rapidité de la procédure était encore plus contestable, Certes, i Pouvait y avoir un intérét & faire trancher ensemble la globalité des litiges. Copendant, Pissue des procédures contentieuses pendantes dépendait largement de celle du litige principal jugé par la cour ‘appel en 2005 et la Cour de eassation en 2006. Or ce ltige,effectivement ancien puisaue ne en a2: venait de connaitre un tournant particuligrement marquant et une avaneée Uécisive pour issue du litige avec larrét de la Cour de cassation prononcé en 2006. A ce stade, nonobstan de minoritaires avis en sens contraire, la solution du litige évoluait clairement dans un sens favorable aux iméréts du CDR et des finances publiques C'est pourquoi, dans cette perspective. st Vorientation vers un arbitrage aurait aisément pu se comprendre aprés le prononcé de l'arrét du 30 septembre 2005, la précipitation dune telle orientation apres larrét de la Cour de cassation paraissait & tout le moins peu rationnelle, En outre, on pouvait relever que les pourparlers engaes début 2007 au moment oti les Parties déposaient leurs conclusions devant la cour diappel de renvoi, mavaient finalement abouti que prés de deux ans plus tard, avec le prononcé des sentences complémentaires, Au total, seule la possibilité d'éteindre l'ensemble des contentieux en cours semblait Constituer un réel avantaye objectf susceptible de justifier que les parties se detournent de la justice Gratique, Cet avantage aurait pu paraire faible, voire insuffisant. En effet, il n'apparaissait pas que arbitrage pouvait permetire de cantonner le risque encouru par Je CDR et les finances publiques car celui-ci était nécessairement limité par lautorité de la chose juuée attachée aux arréts de 2008 et 64 2006, Ce d'autant moins que le compromis darbitrage incluait une demande d'indemnisation du prejudice moral fixe a un montant totalement disproportionné par rapport aux normes de la jurisprudence en la matiére, ce alors que la décision de la cour dappel du 30 septembre 2005 avait alloué | € a ce titre. Au surplus, lavantage lié @ la renonciation consensuelle a exercer un recours sur Ie fond de la décision du tribunal arbitral, avantae couramment attaché @ ce type de procédure, était également inexistant, puisque le litige était alors renvoyé par la Cour de cassation devant la cour dappel, ce qui excluait de facto la possibilité d'un appel, Lors du conseil d'administration du 18 septembre 2007, Gilles AUGUST et Marie DANIS® avaient indiqué aux administrateurs que arbitrage pouvait prévoir la possibilité d'un appel. (D 29/2) Dans un mail de Marie DANIS & Jean- Francois ROCCHI du 20 septembre 2007, celle-ci lui précisait que le compromis inchurait Ia possibilité d'exercer les voies de recours ouvertes par le NCPC. ( S 9/82) Cependant, le compromis conclu le 16 novembre 2007 prévoyait que les parties renongaient expressément a former un appel su Te fond de ta sentence, (D 47/10) I ressortait des déclarations de Didier FLOQUET que les avocats du CDR, lors de leur présentation de larbitrage au conseil d'administration du CDR du 18 septembre 2007, avaient indiqué que le délai de la procédure devant la cour d'appel pouvait tre « de 5.4 10 ans » (D 12713) ce qui était incontestablement trés exauéré Une telle estimation, impropre a éclairer les administrateurs sur la portée de leur décision, était partivuligrement regrettable au vu de importance de cet aspect dans la décision prise ensuite par le conseil dadministration En outre, il convient de souligner que le compromis ne permettait cependant pas d'écarter toute voie de recours (recours en annulation), de telle sorte que la sécurité juridique et, par suite une issue rapide et définitive, n'étaient pas absolument garantis pour autant de la fraude de 'indemnisati 2.3.1, La captation de l'accord du CDR sur le principe n d'un préjudice Les investigations faisaient apparaitre que la rédaction de la clause et son approbation par le seil d'administration avaient suscité des manzuvres a tout le moins douteuses ayant notamment pour objet d'entretenir une habile confusion entre préjudice personnel et préjudice moral Liarticle 2.2.2. du compromis darbitrage prévoyait que les liquidateurs des époux TAPIE « limitent te montant de l'ensemble de leurs demandes d'indemnisation d'un préjudice marat G 30 (cingueane) millions d'euros. » Il convient de souligner que le mémorandum établi par le cabinet AUGUST le 27 juin 2007 (S 9/63), qui présentait une analyse exhaustive du risque encouru par le CDR“, ne faisait nullement FB Lin des avocats collaborateurs du cabinet ayant travaillé sur le dossier 4 Le miontant total retenu était de $15 ME, chiffte qui paraissait toutefois surestime et tout fe moins approximatif. a vu des explicatious foumies par Gilles AUGUST : « J'ai repanch strictement d une question qu éxait « uel est 65 ‘mention d'un quelconque préjudice maral susceptible ¢'@tre indemnisé Le 2 octobre 2007, Je conseil d'administration se réunissait et examinait Tavant-projet de compromis remis par Jean-Frangois ROCCHI Les demandes y étaient ainsi libellées (D 541) « En leur qualité de liquidateurs des soctétes GBT. ACT: FIBL; BIG, les parties B limite te montant de Tensemble de leurs demandes findemisation @ 295 millions d'euros majorés des imiéréts a tau legal » «En leur quatité dle liquidneurs des epoux TAPIE, tes parties B limitent le montan de lenrs demandes d'mdemnisation é 50 millions deuros, » La lecture et Pexamen des clauses du compromis étaient sommaires puisque tes administrateurs n'étaient pas autorisés a prendre copie du document, qui leur était repris en fin de séance Didier FLOQUET indiquait que le préjudice moral navait pas été évoqué lors du conseil dladministration du 18 septembre 2007 > « Comme je Vai dit précédemment, et au vu de mes notes le préjudice moral n'a été évaqué que lors du conseil d'administration du CDR de 2 octobre 2007, » (D 127/5) Cela était confirmé par Francis GAVOIS, qui indiquait « Lors de la présentation de ce document, il nous a été précisé que Varticle 2.3.2. concernant te préjudice moral des époux TAPIE. Cela nous a été précisé oralemem par ceus gin vaient préparé Je document, Monsieur ROCCHI et Monsieur AUGUST. Diailleurs plusienrs membres du Consett dont mar se sont interrogés sur Limportance de ce momant qui leur paraissait tout & fait anormal A nous a été répondn quil était en réduction de moitié par rapport a la prétention initiale des avocats dey époux TAPIP, » (D 125/2) Cette version du compromis était communiquée a I'APE le 8 octobre 2007, Cependant, le 08 octobre 2007 & 19h29, Maurice LANTOURNE adressait au cabinet AUGUST, plus précisément 4 Marie DANIS une demande de modification des termes du compromis (S 6/107) « Désolé de revenir sur le doc je ne pense pas que cela pose un probleme mais je préfererats que dans ke clause de plafonnement on ajoute pour les liquidedeurs es qualité Mr Mme TAPIE car ke bréjudice matériel a 295. Recoupe tous lex prijudices, Le préjudice personnel des épour TAPIE Plafonne a 50 est en fait le préjudice moral et de cerviere. Mon observation ne me parait done pas genante » Le 9 octabre 2007, elle répondait alors négativement « A la suite de nowe réunian du 4 octobre dernier, nons avons modifié hier dans la matinge ley articles 2.4, 2.8 et 4 du compromis selon les commentaires de Jear-Laul, (.) nous Vavons téléphoné (.) pour Vindiquer que nous avions besom de tes évenels commentaires car notre client deveit,

You might also like