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os Cope cortitide conforme N° dlinstiuetion 2203442718 REQUISITOIRE DEFINITIF DE NON LIEU PARTIEL, DE RENVOL DEVANT LE TRIBUNAL CORRECTIONNEL ET DE MAINTIEN SOUS CONTROLE JUDICIAIRE Pierre ESTOUP - sous C.J. - placement sous C J. : 29/05/13 né Je 30/09/26 a SAUVETERRE DE COMMINGES (31) de Jean E profession : retraité du ministére de la justice, arbitre adresse déclarée chez ayant pour avocats ~ Me Edgard VIN Me Jean-Pierre GAST - Me Renaud BERTIN STOUP et d'Henriete ESTOUP ngois ROCCHI - sous CJ. - placement sous C.J, 12/06/13 9/55 a CASABLANCA (MAROC) de Charles ROCCHI et de Madeleine PEREZ n: fonctionnaire du ministére de l'intérieur - Sea né le 01, ayant pour avocat : Me Jean-Alain MICHEL ~ M, Stéphane RICHARD - sous C J. - placement sous C.J. : 12/06/13 né Je 24/08/61 & CAUDERAN (33) de Albert-Jean RICHARD et de Gisele GERARD. profession : directeur général ORANG demeurant ayant pour avocat : Me Jean Etienne GIAMARCHI ~ Bernard TAPIE - sous C.J. - placement sous C.J. : 28/06/13 né le 26/01/43 a PARIS 75020 de Jean TAPIE et de Raymonde NODOT profession : acteur demeu ra)! =e. anna ayant pour avocats ~ Me Hervé TEMIME. Me Philippe DEHAPIOT ~ Me Michel PEZET ~Me Emmanuel GAILLARD ~ Me Yas BANIFATEMI jaurice LANTOURNE - sous C J. - placement sous C.J 28/06/13 né le 14/04/56 a MONTARGIS (45) de Jean LANTOURNE et de Rosalie BEETS profession: avocat demeursnt +l eens ayant pour avocats ~ Me Paul-Albert IWEINS ~ Me Biaise GUICHON - Me Marie ROUMIANTSEVA - Bernard SCEMAMA né le 14/12/42 a TUNIS (TUNISIE) de Charles SCEMAMA et de Simone MIMOUN profession : ret dene et aS ayant pour avocat : Me Chris Qualifications Usage abusif des pouvoirs sociaux, recel Faits prévus et réprimés par les articles L 242-6 4° du code de commerce, 321-1 du code pénal Réquisitoire supplétif du 23/01/13 ; Faux (par simulation dacte), détournement de fonds publics, complicité de ces délits, recel de ces délits Faits prévus et réprimés par les articles 121-6, 212-7, 432-15, 432-17, 441-1, 441-9, 441-10, 441- N, 321-1, 321-3, 321-4, 321-9, 321-10 du code pénal Escroquerie en bande anganisée 313-3, 313-7, 3 13-8 du code pénal Requisitoire suppletif du 29/08/13, Faits prévus et réprimés par les articles 313-1, 31 Réquisitoire supplétif du 21/10/13 : faux et usage de faux Faits prévus et réprimés par les articles 441-1, 441-9, 441-10, 441-11 du code pénal + Pierre MAZEAUD né le 24/08/29 LYON (69004), profession : retraité Christian CHARRIERE-BOURNAZEL Jean-Denis BREDIN je 17/05/29 a PARIS (75008) de Claude BREDIN et 0 - avocat ne ayant pour avocats Me Emmanuelle KNEUSE - Me Yves BAUDELOT Denise BARRY - Gilles AUGUST né le 05/10/57 a NICE (06) * adresse déclarée chez Me Ophélia CLAUDE Apacs — ayant pour avocat : Me Ophelia CLAL - Claude GUEANT 1/01/45 a VIMY (62) de Robert GUEANT et de Madeleine LECLERCQ profession: avocat aciese décleré chez Me BOUCHEZ. EL. G07 tania mma ——— ppe BOUCHEZ EL GHOZI ayant pour avocat | Me Phi Gi = Témoins ass - AGENT JUDICIAIRE DE L'ETAT reprégenté par Jean MAIA ad clarée chez Me Pierre CHAIGNE, (rallies. yant pour avocat : Me Pierre CHAIGNE ~SAS-CDR-CREANCES représentée par Francois LEMASSQN adresse déclarée chez Me Benoit CHABERT oit CHABERT ayant pour avocat : Me B - SAS CONSORTIUM DE REALISATION feprésen Trangois LEMASSON adresse déclarée chez Me Benoit CHABERT ayant pour avocat ; Me Benoit CHABER’ Parties Civiles - résentation générale du dossier 1.1. Procédure et qualifications 1.2. Alo Vaffaire : les multi litiges m la revente d'ADIDAS 1.2.1 LEPFR, je CDR et le dispositif de défaisance du Credit lyonnais L Une operation d'acquisition_amplement soutenye par les banques_maluré les difficultes financiéres de BTF SA et d'ADIDAS 1.2.3. Léchec de la revente d PENTLAND maluré des conditions trés avantageuses 1.2.4. Une opération de revente devenue a priorité de Bernard TAPIE 1.2.5. La cession a RICE SA deg actions BTF Gmbh détenues par BTE SA 1.2.6. La sortie d ADIDAS «une opération gagnante pour Bernard TAPIE et le Crédit Lyonnais 1.2.7. La naissance et la persistance de multiples litiues a la suite de la revente d ADIDAS 2. Le choix de larbitrage : une décision écrite nen 2004 2.2. L'orientation vers l'arbitrage, une décision inopportune ef juridiquement contestée 2.2.1, Sur le caractére arbitrable du litive une incenitude toujours aciuel 2.2.2 Une décision prise & contretemps de Méevolution du litive 2.2. La clause d'indemmisation du préjudice moral des époux TAPIE : la marque de la fra 2.3.1. La captation de l'accord du CDR sur le principe de indemnisation d'un préjudice moral 2.3.2. Le caractére exorbitant du montant du plafond de l'indemni 3. Un accord préalable et occulte des parties pour recourir A l'arbitrage 2.3.1. installation de personnalités favorables 4 Varbitraze 3.2, Le mandat occulte de Me AUGUST ou la marginalisation de Me MARTEL 2.3.3, Une alliance ancienne enire Bernard TAP 3 3.4 action concentée de Bernard TAPIE et 2.3.5, L'apparence d'impartialité de Jean-Denis BREDIN et Pierre MAZI 23.6. Une orientation décidée parle Président de la Republique T_La mise a'écant dy Crédit lvonnais Navance 3. Le processus d'arbitrage : un complot triangula 3.1. Une procédure de designation atypique 3.2, La prise de parole imposée de Bernard TAPIE 4 l'audience 3.3._Les manoeuvres clandestines entre Pierre ESTOUP, Maurice LANTOURNE ef Bernard TAPIE Liemprise de nal arbitral 4. Les suites del'arbitrage : l'optimisation de Ja fraude 4.1 La concertation des protazonistes pour défendre Varbitiage et la sentence prononeée 42._La tenonciation 4 exercer les recours ouverts contre la sentence arbitrale + une décision précipitée 4.3, Une mise en paiement inréguligre eth 4.4. Dans Ia continuité de la fraude, la persistance d'agissements suspects 5. Analyse des qualifications de mises en examen 6, Les sa Attend que information a établi les faits suivants 1. Présentation générale du dossi ‘LL. Procédure et qualifications Le présent dossier porte sur les conditions dans lesquelles s'est déroulé, entre 2007 et 2008, le traitement du contentieux opposant Bernard TAPIE au Consortium de réalisation (CDR) par la voie de Narbitrage. Le CDR, société anonyme, créé en 1995 atin de cantonner un certain nombre dlactifs douteux du Crédit Iyonnais et d’en assurer fa liquidation, avait pour actionnaire unique VEPER, établissement public administratif institué par une loi du 28 novembre 1995 et un décret du 22 décembre 1995 A la suite de la rupture amiable des relations entre Bernard TAPIE, le Crédit Iyonnais et fa Société de banque occidentale (SDBO), filiale du Credit lyonnais et banquier historique des societes de Bernard TAPIE, naissait rapidement un contentieux entre les parties . alors que Bernard TAPIE n'avait pas respecté ses engagements au regard du Crédit Iyonnais, la banque choisissait la voie judiciaire, ce qui entrainait le placement en liquidation judiciaire des époux TAPIE et des sociétés de Bernard TAPIE le 14 décembre 1994 et, par suite, l'inéligibilité de ce dernier Le contentieux entre les parties connaissait de multiples developpements devant la juridiction commerciale parisienne, jusqu'a un arrét de fa cour d'appel de Paris en date du 30 septembre 2005 condamnant le CDR et le Crédit lyonnais a verser a Bernard TAPIE la some de 135 000 000 € (D 198). Cet arrét était cependant cassé par un arrét de Hassemblée pléniére de la Cour de cassation du 9 octobre 2006 qui renvoyait les parties devant Ia cour d'appel de Paris (D 199) Cependant, les parties convenaient de régler leur litige par voie d'arbitrage, Un compromis au titre des préjudices matériels 4 la somme de 295 000 000 € et les demandes diindemnisation du préjudice moral des époux TAPIE a la somme de $0 000 000 €. Par une sentence rendue le 7 juillet 2008, le tribunal arbitral, composé de Picrre MAZEAUD, Jean-Denis BREDIN et Pierre ESTOUP, faisait droit a l'essentiel des demandes des liquidateurs et des époux TAPIE et condaninait le CDR 8 leur verser la somme de 240 000 000 € au titre des préjudices matériels et 45 000.000 € au titre du préjudice moral des époux TAPIE. (D 96) Aprés imputation des intéréts, la somme versée en execution de la décision du tribunal arbitral s'élevait 4 403 000 000 €'. Cette décision mettait fin au litige, aucune des parties n’ayant exercé les recours Kégalement prévus dans les délais impartis. Trois sentences arbitrales complémentaires étaient prononcées le 27 novembre 2008, (D 285 a D 287) Cependant, le 9 juin 2011, le procureur général de la Cour des comptes informait le procureur de Ja République de Paris, sur le fondement de I'article 40 du code de procédure penale, de faits relatifs 4 la gestion du CDR courant 2007 et 2008 et susceptibles de recevoir les qualifications pénales d'abus de pouvoirs sociaux et de recel de ce délit, ve au préjudice du CDR 1 Plus précisément. le CDR CREANCES. ver aux droits de CLINVEST, et le CDR CONSORTIUM DE REALISATION, venu aux droits de Ja SDBO, En application du protocole dexécution conclu Ie 16 mars 2009 entre le CDR, te CDR CREANCES et lee urs, In somme se décomposant ainsi. 24 ME (prejudice matériel). 45 ME (prejudice moral, 108 ME egaux) et 13 ME (frais de liquidation) (D 525) (D 1a D 70), Le 22 juin 201}, le parquet de Paris faisait diligenter une enquéte prétiminaire par la brigade financiére de la PIPP des chefs dinfractions visés par la transmission de la Cour des comptes. Le procureur général prés Ia Cour des comptes informait également le procureur de la Republique de Paris qu'il avait saisi la cour de discipline budgetaire et financiére dinfractions a la réglementation budgétaire et comptable. Dans le méme temps, une troisiéme procédure était ouverte, 4 la suite de la saisine par Jean- Mare AYRAULT, président du groupe socialiste a Assemblée nationale, et huit deputés, da procureur général prés la Cour de cassation d'une plainte du chef dabus d'autorité visant Christine LAGARDE, minisire de l'économie au moment de Marbitrage’), de faux, dlusage de faux, de complicité de détournement des fonds publics et de toute autre atieinte délictueuse a la probité Publique. Saisie a son tour le 9 juin 2011 par le procureur général prés la Cour de cassation (D 565) la commission des requétes de la Cour de justice de la Republique’ rendait un avis favorable, le 4 aodit 2011, a la saisine de la commission dinstruction de la Cour de justice de la République (D 595), Celle-ci était saisie, le 16 aodt 2011, par réquisitoire introductif pris des chefs de Complicité de détournement de fonds publics et de complicité de faux contre Christine LAGARDE (D 596 et $97), Le 18 septembre 2012, le parquet de Paris ouyrait une information judiciaire par requisitoire introductif contre X des chefs d'usage abusif de pouvoirs sociaux et de recel de ce délit (D 188). Trois magistrats instructeurs étaient désignés. compte tenu de la grande complexité de Vaftaire Le 23 janvier 2013, un réquisitoire supplétif était pris des chefs de faux par simulation dacte, de détournement de fonds publics, de recel et de complicité de ces délits (1D 1085) Des réquisitions de mise en examen du chef d'escroquerie en bande organisée étaient prises — le 29 mai 2013, a l'encontre de Pierre ESTOUP (D 1587), — le 12 juin 2013, a lencontre de Stéphane RICHARD, directeur de inet de Christine LAGARDE, et de Jean-Francois ROCCHI, président directeur général du CDR, ainsi que dusage abusif des pouvoirs sociaux s'agissant de ce dernier (D 1785) ; ~ le 28 juin 2013, 4 lencontre de Bernard TAPIE (D 1927) et de Maurice LANTOURNE, son avocat (D 1959) ; Le 21 octobre 2013, les magistrats instructeurs, supplétivement saisis de faits de faux et dusage de faux, slagissant de la déclaration d'indépendance de Pierre ESTOUP, mettaient ce dernier en examen du chef de faux. (D 2112 et 2113) Aprés un premier interrogatoire de témoin assisté, Jes magistrats instructeurs mettaient Bernard SCEMAMA en examen du chef descroquerie en bande organisée, (D 2490, D 3033) Claude GUBANT, Pierre MAZEAUD, Jean-Denis BREDIN et Gilles AUGUST étaient Places sous le statut de témoin assisté a lissue de leurs interrogatoires respectits, (D 3355, D 2518, D 2522, D3171) ai ct le 18 juin 2007 3 Ala suite de Jean-Louis BORLOO. qui avait occupé ce poste 4 Pour une présentation de cette institution, ef, no, D 3367 6 Le CDR, le CDR CREANCES constituaient parties civiles (D 1695, D 1696, D 1695 VEPER et agent judiciaire du Trésor (AIT) se D 1699) Compte temu de la complexité de 'affaire et des multiples contestations soulevées pendant le cours de l'information, les magistrats instructeurs faisaient diligenter de nombreux actes relatifs aux circonstances de la vente d'ADIDAS, afin de comprendre l'évolution des litiges auxquels Varbitrage litigieux avait pour vocation de mettre un terme et d'appréhender quels éléments avaient été porés ou non a ta connaissance des arbitres saisis. Une large synthése de ces investigations était établie par les enquéteurs (D 2830). Le 28 juin 2013, le CDR et le CDR CREANCES introduisaient un recours en révision des sentences arbitrales, au vu des éléments recueillis dans le cadre de la présente information judiciaire (D 2392), Ce recours était accueilli par la cour dappel de Paris. dans un arrét rendu le 17 février 2015 ordonnant la rétractation des sentences arbitrales rendues les 7 juillet 2008 et 27 novembre 2008 (D 3170) Dans un arrét prononcé te 3 décembre 2015, la cour d'appel de Paris declarait irrecevables les demandes de Bernard TAPIE tendant a la condamnation des sociétés CDR et CDR CREANCES 4 des dommages-intéréts pour des fautes commises a occasion de fa vente des titres de BTF Gmbh ainsi que pour la rupture brutale de crédit et le « recouvrement abusif de créances » et décidait notamment de condamner solidairement les sociéiés FIBT. GBT, Dominique TAPIE, tes mandataires judiciaires a la liquidation de Bernard TAPIE et les sociétés ALAIN COLAS TAHITI (ACT) et Bernard TAPIE GESTION (BTG) @ payer aux sociétés CDR et CDR CREANCES la somme de 404 623 082.54 €. 17 décembre 2015, dans un arrét non conforme aux réquisitions du ministére public (D 3458), la commission d'instruction de la Cour de justice de Ia République ordonnait le renvoi de Christine LAGARDE devant la Cour de justice de la Republique pour y étre jugée du chef de détournement de fonds publics résultant de sa négligence et commis par un tiers, Faits prévus et réprimés par les articles 432-16 et 432-17 du code pénal. (D 3489) Pour les besoins de la compréhension de la chronologie des faits et de leurs qualifications penales, trois phases peuvent étre distinguées, bien qu'elles forment en réalité un tout : les négociations préalables a l'entrée en arbitrage, larbitrage lui-méme et enfin ses suites La cohérence densemble du systéme a l'ceuvre dans le processus darbitrage frauduleux tient & ce que, sur ta quasi totalité des sujets relatifs a Varbitrage, les décisions prises ont systématiquement été orientées en faveur des intéras de Bernard TAPIE, Cela est valable autant pour les actes positifs relevés au cours de l'information que pour les situations dans lesquelles les protagonistes de Vaffaire se sont abstenus agit ou ont choisi de taire ou de dissimuler 4 leurs interlocuteurs naturels ou a Jeur hiérarchie des informations significatives quils détenaient sur !évolution du processus. La prise en compte de ensemble de ces éléments permet de démontrer le concert frauduleux ayant uni les mis en examen La circonstance aggravante de bande organisée, circonstance réelle, permet d'appréhender un tel concert frauduleux lorsqu'il rassemble des individus dont te niveau dinformation sur Vorganisation et [activité du systéme délictueux auquel ils concourent est variable selon leur place dans Vorganisation CHRONOLOGIE SOMMAIRE 7 juillet 1990 : Bernard TAPIE annonce publiquement avoir acquis ADIDAS 2 avril 1992 Bernard TAPIE est nommé ministre de la ville 10 décembre 1992 © mémorandum entre Bernard TAPIE et le Credit lyonnais (conversion des eréances bancaires en participations dans une nouvelle entité fusionnant les sociétés) 16 décembre 1992 : lettre d'engagement irrévocable signée par BTF, GBT et la SDBO prévoyant la cession de la totalité de la participation de BTF dans BTE Gmbh au plus tard le 15 Février 1993 26 décembre 1992 : Bernard TAPIE redevient ministre de la ville 12 février 1993 : cession des titres BTF Gmbh a 8 investisseurs réunis par la SDBO dont Ia societé RICE SA de Robert LOUIS-DREYFUS 28 mars 1993 ; Bernard TAPIE est élu député des Bouches-du-Rhdne 13 mars 1994 ; protocole daccord entre le Crédit Iyonnais et Bernard TAPIE metiant un terme @ feurs relations commerciales 12 juin 1994 ; Bernard TAPIE est élu député européen 30 novembre 1994 placement en redressement judiciaire des sociétés de Bernard TAPIE 28 novembre 1995* : Bernard TAPIE est condamné a 2 ans d'emprisonnement dont 16 mois avec sursis, 20000 FF d'amende et inéligibilité pendant 3 ans (comuption active et subornation de temoin de mai a juillet 1993) 17 novembre 1995 : ADIDAS est introduite & la bourse de FRANCFORT ler juillet 1996 - Bernard TAPIE est condamné a 2 ans d’emprisonnement avec sursis, 300 000 FF dlamende et interdiction de gérer pendant 5 ans (abus de biens sociaux et recel, de 1989 a 1993) 4 juin 1997 : Bernard TAPIE est condamné a 2 ans 6 mois d'emprisonnement avec sursis (abus de biens sociaux, de 1987 a 1993) 4 juin 1997 ; Bernard TAPIE est condamné a [8 mois d’emprisonnement dont 1 ans avec sursis (fraude fiscale de 1990 a 1992) 4 juin 1998 : Bernard TAPIF est condamne a 3 ans d'emprisonnement avec sursis (abus de biens sociaux, abus de confiance, faux, usage et recel de 1987 a 1993) 20 mars 2003 : renvoi de Bernard TAPIE, devant le tribunal correctionnel de Paris (banqueroute) 31 mars 2004 : Nicolas SARKOZY est nommé ministre de économie (jusqu'au 29 novembre 2004). Son directeur de cabinet est Claude GUEANT 30 septembre 2005 . arrét de la cour d'appel de Paris condamnant le CDR 8 décembre 2005 : Bernard TAPLE est condamné a 3 ans d'emprisonnement avee sursis dont 2 ans et 4 mois avec sursis, publication et affichage de la décision (fraude fiscale de 1993 4 1994) 9 octobre 2006 : arrét de l'assembiée pléniére de la Cour de cassation (cassation partielle) 20 décembre 2006 : Jean-Francois ROCCHI est nommé a la téte du CDR 10 janvier 2007 : premier rendez-vous entre Gilles AUGUST et Jean-Frangais ROCCHI confondue avec celle de 18 nois d'emprisomiement dont | an aves sutsis prononese le 4 juin 1997 Peine qui se 30 janvier 2007 proposition diarbitrage formulée par les mandataires liquidateurs au CDR 6 mai 2007 : élection de Nicolas SARKOZY 4 la Présidence de la République 16 juin 2007 : désignation de Me Gilles AUGUST par Jean-Frangois ROCCHI 30 juillet 2007 ; réunion & I'Elysée entre Bernard TAPIE, Jean-Frangois ROCCHI, Stéphane RICHARD, Claude GUEANT, Frangois PEROL et Patrick OUART L1 septembre 2007 » instruction donnée par Stéphane RICHARD a Jean-Frangois ROC recourir a arbitrage 10 octobre 2007 : accord du conseil d'administration de 'EPFR pour recourir & V'arbitrage sur instruction de Christine LAGARDE. 23 octobre 2007 - fausse instruction ministérielle adressée & Bernard SCEMAMA HI de 24 octobre 2007 : courrier de Bernard SCEMAMA a Jean-Frangois ROCCHI iui demandant de mettre en ceuvre l'arbitrage, la ministre ayant décidé que l'accord du Crédit lyonnais pour maintenir la garantie de 12 ME pourrait étre réalisée au moment du prononeé de la sentence 24 octobre 2007 : derniéres tractations entre Jean-Francois ROCCHI, le cabinet AUGUST et Maurice LANTOURNE pour la rédaction de la clause relative 4 l'indemnisation du préjudice moral 24 octobre 2007 : lettres de désignation adressées aux arbitves par le cabinet AUGUST & DEBOUZY 16 novembre 2007 : signature par le CDR et les liquidateurs du groupe TAPLE du compromis darbitvage 18 décembre 2007 ; homologation du campromis d'arbitrage par le tribunal de commerce prononeé de la sentence arbitrale faisant droit Vessentiel des demandes des liquidateurs et des époux TAPIE ration de 'EPFR 3 novembre 2008 découverte d'un motif de récusation par le conseil d'admini 27 novembre 2008 : prononcé des sentences complémentaires 6 mai et 2 décembre 2009 : révision des jugements Fouverture de redressement judiciaire des sociétés du groupe TAPIE et des époux TAPIE 2 avril 2010 : relaxe de Bernard TAPIE du chef de banqueroute, la révision des jugements douverture des procédures collectives ayant privé le délit de sa condition préalable 17 février 2015 et 3 décembre 2015 : retractation des sentences arbitrales et condamnation des liquidateurs et des époux TAPIE au remboursement des sommes allouées parle tribunal arbitral 30 novembre et 2 décembre 2015 ; ouverture dune procédure de sauvegarde au benéfice de GBT, puis par extension de la procédure, de FIBT iges nés de la_revente 1,2. A Vorigine de l'affaire : Jes multiples I Avant daborder les nombreux développements judiciaires du contflit opposant les parties, il convient de rappeler que celui-ci coincidait avec les graves difficultés rencontrées par le Crédit lyonnais et, des lors, de présenter les structures et les mécanismes mis en place par l'Etat pour faciliter Je redressement de la banque, structures 4 travers lesquelles devait étre géré le contentieux ADIDAS 1.2.1, DEPER, le CDR et le dispositif de défaisance du Crédit lyonnais A la suite des graves difficultés financiéres rencontrées par la banque au début des années 1990", la défaisance du Crédit lyonnais (c’est-i-dire le camtonnement de ses actif a risque ou compromis) était organisée par = __ un protocole du S avril 1995 entre "Etat et le Crédit Lyonnais, et ses avenants suci (D Jets) = _ laloi n° 95-1251 du 28 novembre 1995 relative a l’action de I’Etat dans le redressement du Crédit Lyonnais et du Comptoir des entrepreneurs et par son décret d’application n° 95-1316 du 22 décembre 1995 portant statuts de I EPFR (D 236, D 237) Le dispositif de défaisance était structuré autour d'un établissement public administratit de t (EPFR), organe chargé du financement et de la garantie d'une société de eantonnement (le CDR), société anonyme destinge a tiquider les actifS douteux cédes par le Crédit Lyonnais, sociéte quelle detenait en qualité d'actionnaire unique’. Une telle organisation avait pour but de conjuguer une nécessaire autonome dans la gestion de ces actifS, ce qui expliquait fa forme statutaire retenue pour le CDR, avec la préservation des intéréts de I'Etat, facilitée par ta représentation de 'EPFR au sein du conseil d'administration du CDR Le CDR avait pour mission d’assurer la gestion extinctive des actif’ et des passif’ potentiels regus du Credit Lyonnais, son activité principale consistant a gérer et céder les créances, participations et actifs transférés par tn banque. Sur le plan juridique, il appartenait a 'EPFR, aux termes de Uarticle 2 de la loi du 28 novembre 1995, de gérer le soutien financier apporté par "Etat dans le cadre du cantonnement des actif du Crédit Lyonnais transférés au CDR, dune part, de veiller au respect des intéréts financiers de I’Etat dans le cadre du plan de redressement du Crédit Lyonnais, dlautre part Sur le plan financier, |’ EPFR avait obtenu un prét du Crédit Lyonnais, lequel lui avait permis daccorder un prét participatif au CDR, grace auquel ce dernier avait acquis les actifs douteux du 6 CE not. rapport public de Ia Cour des comptes (D 304 ets.) ct extraits du rapport de la commission denquéte de PAssemiblge nationale sur le Crédit lyonnais en 1994 (D 6UM4) 7 Le COR &t banque. il est apparu nécessaire d’afficher plus cl a conduit a wansférer Vactionnariat du CDR du Crédit Ly tis, Lors de Iu privatisation de la el sa défaisance. ce qui Vorigine. ct jusqu’en novembre 1998, une filiale du Crédit Lyon nt La séparation entre le Crédit Lyon isa VEPFR, 10 Crédit Lyonnais Le mécanisme ainsi mis en place prévoyait que, aprés realisation des actifs transférés, le CDR remboursait VEPFR au moyen des produits de cession et des recouvrements de ccréances pergus, outre des dividendes, le cas échéant Parallélement, le Crédit fyonnais finangait "EPFR hauteur de fa valeur des actif’ cédés, au moyen d'un prét consenti au taux du marché monétaire, ledit prét étant remboursé par 'EPFR grace aux profits du CDR qui lui étaient transmis et, pour le solde, grace aux dotations de I’Etat, En outre des abandons de créances” étaient consentis par 'EPFR a hauteur des pertes enregistrées par le CDR correspondant notamment aux moins-values réalisées lors de la vente des actif’, Ce mécanisme permettait de préserver la solvabilité de la banque en sortant de son bilan Vensemble de ses actif a risque. En contrepartie, la banque devenait créanciére de |'EPFR, 4 raison du prét consenti a celui-ci, dette par ailleurs garantie par Etat. Dépourvu de service propre, la gestion administrative de Iétablissement étant assurée par les services de la direction générale du Trésor, 'EPFR était administré par un conseil de cing membres", Outre le président nommé par décret et désigné « en raison de sr competence économique et financiére », il comprenait deux représentants de I'Etat (en pratique issus des services du Trésor et du Budget), et deux parlementaires désignes par chacune des Assemblées. A Vépoque des faits, deux présidents se succédent a la téte de lEPER, Bertrand SCHNEITER, inspecteur général des finances nommé par décret du 31 mars 2003 et dont fe mandat courait théoriquement jusqu'au 12 octobre 2007, était atteint par la limite d'ige de 65 ans le 22 juillet 2007, Cette situation conduisait Christine LAGARDE, ministre de !'économie et des finances, a prolonger te mandat du président de "EPFR par une lettre du 6 aoa 2007, a titre imtérimaire. Cette prolongation était cependant de trés courte durée, puisque Bernard SCEMAMA était désigné par décret du 15 septembre 2007 pour suceéder & Bertrand SCHNEITER, Cependan, Bernard SCEMAMA etait lui-méme atteint par fa limite d’age des 65 ans des le 14 décembre 2007 suivant, si bien qu'il se trouvait done, trois mois & peine aprés sa nomination, dans la méme situation que son prédécesseur. 1! ne pouvait donc étre maintenu en fonction qu’é titre intérimaire et pour une durée limitée. Ce maintien en fonction allait néanmoins durer jusqu’au 24 février 2009, date du remplacement de Bernard SCEMAMA, Aux termes dun contrat d'assistance conclu entre le CDR et fa Caisse des dépdts et consignations le 8 avril 2005, prenant acte de la cession de lessemtiel des actit’s du CDR, Etat organisait adossement de la gestion de la société aux moyens de la Caisse, & partir du ler janvier 2007 (D 15, D 16, D 249), Teutetbis, la société conservait un certain nombre de ses prérogatives, notamment pour les dossiers de contentieux classés comme « majeurs » et qui demeuraient de la compétence du conseil d’administration du CDR (D 399/2) volume de pertes latent estinne 8 La valeur nette des actifstransférés repodsentait, en 1994, pets de 20) Mdé, av Apres de 40% (8 Mde), 9. Mécanisme prévu par Tavenant n° 13 au protocole dccord du $ avril 1995, conclu te 27 novembre 1998 (D L072) 10 Dont deux administrateurs représewtant !EPER ul Cette situation avait eu pour conséquence directe, le CDR étant par ailleurs démuni de ‘moyens propres, de faire reposer exclusivement sur la personne du président du CDR assisté de ses avocats et notamment le cabinet AUGUST & DEBOUZY, la procédure d’arbitraye Au cours de la période de prévention, le CDR était organisé en holding dotée de trois filiales: « CDR Créances», « CDR immobitier » et « CDR Entreprises». « CDR Créances » a notamment été constitué 4 partir de la SDBO, banque historique du groupe TAPIE: transférée au CDR. Le holding « CDR» était constitué sous ia forme d’une société 4 conseil d'administration dont le président assumait également la direction générale, Dans ces conditions, contrairement & ses prédécesseurs, Jean-Francois ROCCHI exergait, a compter de sa nomination a la téte du CDR le 20 décembre 2006, la fonction de président des trois filiales" Pour exercer sa mission de surveillance des intéréts de I'Etat, le conseil d’administration de VEPFR disposait d’attributions propres!? ~ il était tenu réguligrement informé de la situation du CDR et de ses filiales et, sous réserve des regles relatives au secret professionnel, pouvait demander au CDR toute information nécessaire Jaccomplissement de sa mission ~ il pouvait entendre, a sa demande, les dirigeants du CDR, ainsi que le président du Crédit Lyonnais et recueillait l’avis de ce dernier sur le plan de cession et de trésorerie du CDR ~ il était destinataire des rappors de la mission de contréle'* et peut demander au ministre de Péconomie de faire diligenter tout contrdle nécessaire 4 Vaccomplissement de sa mission - ils pronongait sur les orientations stratégiques, le plan de cession et de trésorerie, ainsi que sur le budget annuel du CDR. En outre, aux termes d'une convention de gestion du 30 janvier 1998 entre I’Etat et 'EPFR, les moyens de contrdle mis a la disposition de! EPFR étaient renforcés et les objectifs du contréle étaient précisés : apporter au conseil d'administration de l’EPFR les informations nécessaires a Vaccomplissement de sa mission de supervision, proposer chaque semesire son président un programme prévisionne! des contréles pouvant étre effectués sur la gestion du CDR et de ses filiales, ainsi que la possibilité pour le conseil d’administration de EPER de demander aux agents de la mission, a tout moment, deffectuer un contrdle précis sur un aspect déterminé de la gestion du CDR i les suivants : Joan Prangois Rocchi ick PEUGEOT et Didier 11 Les membres nommés par lasseniblée gencrate du 20 décembre 2006 &t président du conseil dadministration ot directeur général, Francis GAVOIS, Ps FLOQUET. administratcuss, ainsi que !EPFR representé pae son président, Bertra 12 fixées par le décret n° 95-1316 du 22 décembre 199 portant staat de Uétablissentent 13 Conformément a Harticle 13 de la loi du 28 novembre 1995, des agents de "Etat pouvaicnt exercer des contr place ou sur pices du CDR, au besoin avec l'aide d'expens, 2 1,2.2. Une opération d'acquisition amplement soutenue par les banques malgré les diffieultés financiéres de BTF SA et Afin de comprendre les enjeus du titige soumis au tribunal arbitral, il convient de retracer la chronologie de Fopération d'acquisition d: ADIDAS La veille de la finale de la coupe du monde de football" Je 7 juillet 1990, Bernard TAPIE annongait l'acquisition de 80% du capital de la société ADIDAS au prix de 1 600 000 000 FF, ce qui valorisait l'entier capital a 2 000 000 000 FF A cette époque. ADIDAS était le premier groupe mondial d'articles de sport mais il subissait une concurrence de plus en plus forte de la part de NIKE et REEBOK", Liintégralité du prix de acquisition était finance par un crédit consenti par un pool bancaire a la téte duquel se trouvait 1a SDBO, exclusion de tout financement propre de Bernard TAPLE ou de ses sociétés. Le pool bancaire ainsi constitué comprenait, outre le SDBO (pour 31,25% du financement), la BANQUE DU PHENIX (groupe AGF ~ 15,63%) et la BNP (125%). Pour les besoins de cette opération, le 28 juillet 1990, Bernard TAPIE créait la société BERNARD TAPIE FINANCES Gmbh (BTF Gmibh), société de droit allemand, dans laquelle étaient logées les actions d ADIDAS, détenue par BERNARD TAPIE. FINANCES SA (BTF). Celle~ ci Gait également propriétaire de Mensemble des participations industrielles et commerciales de Berard TAPIE. BTF, cotée au second marché de la bourse de Patis, était elle-méme majoritairement détenve par la société en nom collectif GROUPE BERNARD TAPIE (GBT)" La convention de crédit ainsi conclue le 31 juillet 1990 prévoyait le réglement du prix en deux échéances (D 1279) nt le 10 avait 1991, par augmentation de capital de BTF a hauteur de 600 000 000 FF au imum, somme devant éire exclusivement alfectée & "augmentation du capital de BTF Gmbh ou au crédit du compte courant d'associés = en aoiit 1992, par la mise en ceuvre par Tactionnaire de w Towies mesures Tequises, ¥ COMprIS Ja veute dactify, la realisation de stiretés, la perception de dividendes et Fangmentation de ses capitau permanents cut-delér ch montant mentions » (i hauteur de 1 000 000 000 FF) Il resort de ce montage que les banques préteuses estimaient que leur garantie reposait dune part, sur l'intervention d'investisseurs, d'autre part, sur la mobilisation d'actifs faisant partie du groupe Bernard TAPIE, En outre, elles béneficiaient de stretes constituées par un nantissement des actions ADIDAS acquises et une garantie a premiere demande sur BTE Gilberte BEAUX était nommée au conseil de surveillance d ADIDAS pour y représenter Bemard TAPIE. Bernard TAPIE, dans un extrait d'un ouvrage intitulé « Bernard TAPIE ow ter Politique au culot » et rapporté par une note du cabinet AUGUST, la présentait lui-méme comme «ame grande recrue », « une amie personnelle de longue date », « une femme que jsime danour et que jaudmire 9" 14 Adidas Giant un purtenaire historique de la fédération internationale de football, notamment pour fount les ballons de la competition depuis 1970. 15 Pour une présentation détaillée dela situation économique du groupe. ef D 3197/24 AD 3197/26, 16 Kbis en cote D 1104 - Pour un organigramme plus complet des activités de Bemard TAPIE, voir D 3197/18 ou S38 17 Lévolution de faffaire scmblait routefois amener Benard TAPIE a d'autres semtinients. comme cola ressortait de ses conversations (slephoniques avec René JAEGGI, par exemple 13 Celle-ci indiquait trés clairement que Bernard TAPIE n‘assumait aucune fonction au sein de la société « QUESTION ; Quelle était Yimplicarion de Monsieur TAPHE dans ka gestion quonidienne ADIDAS ? REPONSE : Ancime. » (DB 3193/1) Outre ce premier bloc diactions acquis auprés de la famille DASSLER", BTF Gmbh se portait ensuite acquéreur d'un second bloc de 15% dADIDAS auprés du groupe METRO/LIGAPART, au prix de 385 000 000 FF, correspondant 4 une valorisation de lentier capital 2.560 000 000 FF Cette seconde opération d'acquisition, réalisée en janvier 1991, était enti¢rement financée par HYPOBANK, banque allemande faisant également partie du pool bancaire, Le prét était garanti par un nantissement des titres supplémentaires ainsi acquis. A la suite de ce second achat, BTF Gmibh détenait donc 95% d' ADIDAS Une convention conchie entre GBT, BTF et le Crédit lyonnais prévoyait que la dette acquisition serait remontée de BTF Gmbh vers BTF, moyennant un apport de fonds propres d'un montant équivalent 4 BTP Gmbh, financé par une augmentation de capital de BTF résultant de Vexercice par GBT de bons de souscription diactions. Les parties convenaient également de Vouverture du capital de BTF Gmbh, BTF demandant par ailleurs au Crédit Iyonnais de Massister dans ses pourparlers avec de nouveaux investisseurs ainsi que d'acquérir [0% de BTF Gmbh (D 1280) En apptication de cet accord, une augmentation de capital de BTF Gmbh intervenait te 7 aotit 1991, souscrite dans les conditions suivantes. — GBT 20,05% - BIF 5% = EFFICACITE FINANCES CONSEIL”, 5% = CLINVEST (filiale du Crédit lyonnais): 10% — Banque du PHENIX (AGF) 8% = banque WORMS (UAP) 2 = BANEXI (BNP) 2.95% Cette opération avait pour effet de ramener & 55% la participation de BTF dans le capital de BTF Gmbh. Il convenait cependant de préciser que le montant nomial de 'apport réalisé par BTE lait supérieur @ celui initialement prévu. En effet, il existait un écart, résultant dune moindre valorisation d'ADIDAS, entre la somme finalement apportée par les _investisseurs (1 060 000 000 FF) et celle qui résultait des négociations préparatoires entre le Crédit lyonnais et Berard TAPIE (1215 000 000 FF). Le financement de cet écart était assuré par un prét complémentaire de la SDBO. © File est tonjours en Argentine mais cst une vieille dime. Moiy elle, elle m'a bien base ans, th, ta silope £ » (We 34 ‘ol 2013 - D 2606/8) 18 Adolf DASSLER avait fondé ta soci prénom de Fintéresse 19 EC, société de Gilberte BEAUX 20 1948, dont la dénomination état tiré de Fa contmctten die nom ot du 14 L'augmentation de capital ainsi réalisée permettait d'amortir le prét consenti par la SDBO & hauteur de 875 MF (au lieu des 600 MF initialement prévus), a Péchéance d'aoit 1991, (1 3194/1) 3. Ja revente i PENTLAND malgré des conditions trés avantageuses conduisaient Cependant, tes vite, les difficultés financieres des sociétés de Bernard TAPI ce dernier devoir négocier son retrait d’ADIDAS. Dés Ie 13 aodt 1991, PENTLAND, actionnaire majoritaire de REEBOK. ‘était substitué a GBT, aux termes dune convention conclue devant notaire entre BTF, GBT et PENTLAND (D 1283, D 3196). Cette convention prévoyait de nombreux avantayes en faveur de PENTLAND, lui conférant une position dactionnaire privilégié. Tl était notamment prevu que PENTLAND. beneficiait dun droit de préemption, par préfirence aux autres actionnaires, des actions que BTF détenait dans BTF Gmbh et qu'il suffisait, pour qu'une telle cession intervienne, que PENTLAND. se substitue & BTF dans le remboursement de la dette due au pool bancaire (clause de substitution) En outre, il était prevu que PENTLAND, en cas de défaillance de BTF dans le remboursement dune seule échéance, pouvait s'approprier les titres de BTF Gmbh en ne payant que le solée du crédit impayé et sans contrepartie pour BTF (clause de subrogation), Les avantages ainsi consentis & PENTLAND stexpliquaient notamment par le fait que BT? était dans V'incapacité dhionorer la premiére échéance du prét, ainsi que l'indiquait Alain directeur financier adjoint de BTF l'époque des faits cette échéance nous avait été demmdée, nous aurions di déposer fe bila » (D 3219/4) De méme, Elie FELLOUS, directeur financier puis président de BTF 4 compter de entree au gouvernement de Bernard TAPIE, indiquait qu'il était « obimbilé par le fait davowr la trésorerie ponr faire face & Véchéance proche. » (scellé CDR 66) Ta Tecture Wun extrait de Touvrage Taiiule-< Une femme Tie Fae Gilbert BEATIN, permettait d'envisager également une explication complémentaire « Sappris & cette époqne de Bernat TAPIE et d'btie Fellows (mon ancien conirdtew de ke Générale occidentale qui l'avait rejoint) que le groupe anglais Pentland avait regu, en juillet 1990, ne letmre de Laurent Adaunovite, collaborateur de Paribas, charge de acquisition of Adidas pour le comple de Bernard TAPIE, lettre compromentame puisgr'elle engageait son chen, Bernard TAPIE, 4G associer dans un deuxiéme temps Pentland & Vacquisition d'Adidas é concurrence de 30 % Cet engagement, que Bernard TAPIE a toujours nié avoir avcepté, avait été néanmoins formalise par Paribas et permettait @ Pentland d’emamer un proces en France pour réclamer une association ow tne cumpensation. Adamovitz, qui avait snivi et négocié Tacquisition pow TAPIE, devait parar rapidement de ta banque. Cet episode restera toujours pen clair pour moi. UH faltait néanmeins sortir de ce probleme pour ne pas ajonter aux critiques de la presse, et je proposal d'owsrir les négociations avec les dirigeamts de Pentiard pour qu'ils retirent leur plainte, stassovien a Bernard TAPIE. en prenant une participation de 20% dans le holding allemand et rermentent ainsi te remboursement de la premiere tranche du erédit, » (D 1275/5) Selon les avocats du Crédit lyonnais, la banque avait été « Jotalement tenne a Pécart des négociations entre PENTLAND et BIE. » (D 3197/41) Cet élément etait contirmé par les termes 1S dun courrier de Gilberte BEAUX 4 Elie FELLOUS en date du ler juillet 1992, qui indiquait également que la banque WORMS et les AGF n'étaient pas informées des tractations mendes entre BTF et PENTLAND «HI est impéreuif que vous preniez contact dés & présent avec WORMS et les AGF (fai prévenn GALLOY confidenticllement), pour leur expliquer Fopération et leur dite que nous devons avoir Jeur accord pour céder avec nous dans les dix prochains jours. » (1292/1) Les déclarations de Gilberte BEAUX quant au prix fixe pour fa transaction allaient dans te méme sens & QUESTION : Oui a cléterminé le pris Facquisition par PENTLAND ? REPONSE : « Cela a fait Vobjer d'une négoctanion entre naus et PENTLAND. » (D 3193-9) en allait de méme des declarations de Jean-Paul TCHANG, directeur général de la banque du PHENIX « Nons avons simplement suivi passivement les négociations ekons lesquelles allaient renner BIE et PENTLAND tout en vérifiant que te prix de la cession permenrait un dénowement favorable du erédit.» (D 2589/3) Pour sa part, la SDBO n'avait eu connaissance des termes de l'accord entre PENTLAND et BTF que le 21 janvier 1992, (D 1284) Or les avantages considérables accordés 4 PENTLAND ne Pouvaient qu'intéresser les eréanciers de Bernard TAPIE, dautant plus que I'endettement de BTF avait atteint 3 000 000 000 FF a la fin de lexercice 1991, soit environ cing fois le montant de ses capitaux propres Cependant, dés le debut de l'année 1992, Bernard TAPIE confiait& la société BELDI& Cie SA un mandat de recherche d'un repreneur total ou partiel de sa participation dans BTF Gmbh. ‘Tres rapidement, le 12 février 1992, ce cabinet rendait compte de ses diligences a son mandant dans des termes peu rassurants « H nous semble opportun de souligner eertains fits qui nous ont compliqué la conduite de nos démarches. Les affaires PADIDAS ainsi que sa situation financiére se sont apparemment malifiées sans que nous ayons pu réviser notre émde de he société par manque e'informedtions mises & jou: En outre, Fanmonce du départ de M. R. ig de le direction M'Adidas nons a1 évidemment suapris, aitant que nos interlocuteurs puisque nous Wavions pu les en avertit. De sureroil, nous nlavons fowjours pas de renseignements précis sur lex différems droits doption et de préemption octroyes 186 passé ane actionnaires de BIF Gmbh, ce gui est particuligrement génant car nos interlocuteurs se méfient’ manifestement de servir de faire valoir, ADIDAS aupréy de PENTLAND. (..) Les problémes er risques le pls souvent releves étaient : () la sttuenson financrére d’Adidas : (ii) sa Saible marge Hexploitation ; (iii) sa compétitivite : (tv) les problemes Cexploitation ans Enats- Unis ; (v) le priv de la participation. Bien entendu, ees faits connus ne peseraient pay aussi loud si Adidas pouvait maimenant démontrer avec conviction qu'un redressement durable est amorcé. La publication dans la presse de commentaires négatifs sur Vévolution des affaires dAdidas arrange pas les choses. Le prix proposé pour le rachat de votre participation (partielle ou entiére) dans BIF Gmbh parait trop élevé aux yeux des iméressés et est sans doute aujourd'ui Fobstacte 16 principal é le conclusion d'une transaction, En effet. ce priv repose sur une valeur d Adidas surfaite semble-t-if par rapport aux perspectives tnnnédiates de la societs slams le contexte des évenements de ces dernidres semaines. » (12871 et /3) Interrogé sur les termes de ce mandat, Bernard TAPIE prétendait ne pas en avoir connaissance et méme ignorer quelle était cette société avec qui il avait contracté, remettant finalement en cause authenticité du document, Cependant, il convenait de relever que celui-ci avait &1é réguliérement produit par le CDR lors des précédentes instances en cours depuis 2004 sans que la partie adverse n'éleve pareille contestation, ce qui rendait 4 tout le moins hautement improbable quil soit faux. Malgré les dénégations de Bernard TAPIE, on pouvait déduire de ce document que ce dernier avait manifesté, avant son entrée au gouvernement, son intention de céder sa participation dans ADIDAS. (D 3291/6 et /7) Par la suite, les difficultés rencontrées pour ce faire étaient également étayées par les termes 'une interception téléphonique d'une conversation entre Bernard TAPIE et Gilbert BEAUX, qui indiquaient que le droit de préemption accordé & PENTLAND constituait un obstacle considerable pour susciter lintérét de nouveaux acquéreurs «Gilberte BEAUN : (..) En tout les cas NIKE elle avait cunssi demandé et puis que eux, ils ont éte découragés par; par PENTLAND. Bernard TAPIE : Exactement. Gilberte BEAUX > Parce que favais regu le grand patron de NIKE pour la Branee qui a ke demande ede son groupe eux Etats Onis vouleit faire une opération de rachat ADIDAS ef et et et et si vous voulez et 11 m‘a apres envoye, je ne me rappelle plus ce qu'il ma envoys, une leitre ow si it a dit au téléphone, mais en tout cas y'en suis stir, NIKE avait pris la décision de ne pas venir, et fai su apres par un des administrateurs de NIKE que jai rencourré ave Eteas Unis qu'ils ne Pavaien pas fait & cause de ce que PENTLAND leur avait dit Bernard TAPLE : Mol on m'a pas dit ga, on m'a dit qu'ils avaient pay eu Famorivation eub, par ke comment par le, Voffice américaine enh qui gore les situations de dom, dle position domninante Gilberte BEAUX : Oui, ah ben écoutes ca m'ézomne beancoup, qu'il alt demaneé alors qui avait ferravec mons-ators-qire mot itmtont cit est qe dems toms tesco qe Hy erica te par PENTLAND qui lene avait dit quits naccepteraient jamais qu'an autre Fachete Bernard TAPIE ; Ah ouais enfin enh NIKE il s'en foutent de PENTLAND de vous & mot hi hi c'est in préteste parce que. Gilberte BEAUX : Non non non non non Bernard parce que comme PENTLAND avait nn droit de FIRST REFUSAL les autres pouvaien nous donver in pris, PENTLAND, ow ils disaient je ne marche pas et c'éteit Vauire qui achéte on tls disent j‘achete aw méme prix of dee moment ti c'est Ii qui gagnent. Bernard LAPIE : C'étail pas tombe ce droit li? Gilberte BEAUX ; Non, non, non, non, non, pas du tout, c'est du reste ga Bernard, le fond dit probleme, si vous voulez on n'a pas G le souligner parce que si vous voulez c'est un contrat qui avait été fait de notre coté mais if est clair que pour beaucoup, pour PINAULT comme pour d'autres, si vous voulez, c'est le droit de FIRST REFUSAL de PENTLAND qui les a beaucoup géné dans leur décision. Mais ca on te garde pour nous parce que ce n'est pus lu peine d'en parler. » (D 2872/5 ~ conversation du 13 septembre 2013) Le 11 mai 1992, un premier remboursement intervenait de la part de BTF, & hauteur de 137 000 000 FF, essentiellement opéré au moyen des fonds dégagés par la vente des actions de TF! (représentant 1.66% du capital de la chaine télévisée). Aucune autre vente d'actifs du. groupe v7 Bernard TAPIE ne venait ensuite abonder les remboursements prévus C'atait done vers PENTLAND que Bernard TAPIE se tournait pour pouvoir faire face a ses engagements, Ainsi, un contrat de cession était conclu entre BTF et PENTLAND le 7 juillet 1992, qui prévoyait notamment que celle-ci acquerrait ia totalité de la participation quielle ne détenait pas dans BTF Gmbh, soit 79,95%, Le prix fixé pour cette acquisition (2 112 000 000 FF), qui valorisait ADIDAS @ ia somme totale de 2 922 000 000 FF, était réparti comme suit = 1 606 000 000 FF pour ce qui concerne la panicipation de BTF. soit une valorisation @ADIDAS a hauteur de 3 059 000 000 FF = $06 900 000 FF pour ce qui conceme les autres participations, soit une valorisation S'ADIDAS & hauteur de 2 $65 000 000 FF Ul résultait de ces éléments que BTF bénéficiait ainsi d'une prime de 20% par rapport aux autres actionnaires, ‘échéance d'aott 1991, d'un montant de 600 MF, était régiée a hauteur de 875 MP grace aux fonds versés di Ja suite de lengagement de PENTLAND. La société ADIDAS, au moment de son rachat, connaissait une situation éc moMique et financiére particuliérement difficile, qui imposait d'importantes mesures de restructuration. Il ressortait des analyses effectuées au moment du rachat d ADIDAS que des efforts de restructuration avaient déja été entrepris, notamment en délocalisant la production, mais quil était névessaire de prendre des mesures complémentaires afin d'assurer un retour a une meilleure rentabilité Le rapport dexpertise comptable déposé dans le cadre de la procédure suivie du chef de banqueroute (dit « rapport PERONNET », cf. infra 1.2.6.) rappelait "evolution des grandes lignes du compte de résultat d'ADIDAS, ce qui permettait notamment de relever les données suivantes (D 1282/14) Fn KDE by i989 | 1990 i991 | 1992 1993 Chiffce d'affaires | 3 203 937 [3 3318477 3321076 27116522611 IS Résultat -129957 | $1893 1s 246 49366 | 9088 Les résultats de l'année 1989 montraient que les ressources dégagées par activité ADIDAS ne pouvaient nullement permettre de faire face aux échéances de lemprunt contracté pour son acquisition. Puisque cela ne pouvait pas non plus étre le fait des sociétés du groupe TAPIE, qui étaient réguliérement deficitaires et structurellement endettées (pour un total de 3 000 MF a la fin 1991 concernant BTF), il était patent que la banque supportait pratiquement scule le risque de Topération Une note d'Henri FILHO, directeur général de CLINVEST, a Jean-Yves HABERER, président du Crédit lyonnais, était rédigée le 15 mai 1992 dans les termes suivants, sur la base de chifties pratiquement identiques (D 3293/6 et (7) : « Les performances de lexercice 1991 som décevamey apres le redressement sensible observe en 1990: 18 = Chiffre daffaires : 3 354 MDM contre 3342 MDM en 1990 ; = Résuttar avant impot ef éléments exceptionmels : 22 MPM contre 60 MDM : = Résultat net: 15 MDM contre 32 MDM. Ces données ne remestent cependam en question par elles-mémes les valeurs financicres déterminses au début de 1991 sott 750 & 950 MDM pour 100 % d'Adidas En owtre, ker notoriété d’Adidas, ses parts de marché malgré la srés forte pression des concurrent laissent tres vraisemblablemen encore fa place & une prime significative en cas de cession indusirielle Cependant, fe contexte dans lequel évolue Adidas n'est pas favorable : ~ le marché est moins porteur ; = les parts de marehé d’Adidas se réduisent sous la pression de coneurrents puissants investissaant Jfortement dans la promotion commerciale ; ~ les concessions faites par le Groupe TAPIE au Groupe Pentland lors de Venirée de ce dernier affeublissent fa position du Groupe TAPIE et peuvent jouer wn role dissuasif vis a vis daures acquéreurs potentiels ; = les dissensions entre B, TAPHEE et R. Jaeggi muisent dla strategie of é: la gestion Adidas ; ~ enfin, ka recapitalisation soubaitable d'Adidas n'est actuellement pas envisageable par le Groupe TAPHE r que le facteur temps ne joue pas en fever de Factionneive raysemblés en IY. (..) » Dans ces conditions, on peu consid majoritaire et des actionnaires financiers « Les conseils internes de Bernard TAPIE.tentem de lui faire aadmetire que le temps jowe contre thi car Faceroissement de la dette lige aux frais financiers risque d'etre plus rapide que fa valorisation ADIDAS. » devant les magistrats instructeurs, Bernard TAPIE interprétait cette note de Ja maniére stivante> « Une note comme celle-ta ne dit en rien qu’ADIDAS est dans les difficutés et que cela pose des problémes. La situation de 1992 montre que la situation CADIDAS est en équilibre, 1991 supporte (60% des frais de restructuration. Iya une perte du chiffie Caffasres qui s'explique paw le fait qu'on a-vendu LE COO SPORTIE ARENA, trois filiales au Japon, ef eest avec ga qu'on a paay’ les, frais de resirucnuration et pas avec Fargent du Crédit byonnais. » (D 329119) Peu de temps avant cela, le 30 mars 1992, les commissaires aux comptes de BTF adressaient une alerte a Elie FELLOUS, nouvellement nommeé a la téte de la sociéte™, rédigée comme suit « Les résuliaty de 1991 seront déficitaires compte temi des difficultés constatées dan les filiales. A a date daujourd’hui, es projets de cession ie TERRAILLON et de TESTUT, nécessaires @ la couverture de Véchéance du 12 aott 1992 lice au rachat d'ADIDAS n'out pas été réalises, Compte tenn ele la situation, nous pensons que les faits mentionnés ci-dessus sont de nature 6 compromettie Jee cominuité de Fexploiknion de ka société. » (scellé CDR 69) Ge aut gouvernement, qui lui imposait de ne plus excreer de fowctions de gestion dune centreprise privée Le 2 avril 1992, Bernard TAPIE devenait ministre de la ville du gouvernement dirivé par Pierre BEREGOVOY, Premier ministre. Le 22 mai 1992, il déclarait a "AFP «Ne plus exercer de fonctions an sein de Pentreprise n'est pas suffisam, je erois qu'il ne faut méme plus avoir de pairimoine dans Tenireprise. I va fallotr prendre des décisions rapidement. » (S 12/54) Le 23 mai 1992, il démissionnait de ses fonctions en raison de sa mise en cause dans l'affaire dite TOSHIBA (S 12/31). Cependant, le 18 décembre 1992, a Ja suite d'un accord conclu entre Bernard TAPIE et la pantie civile, le magistrat instructeur rendait une ordonnance de non lieu, ce qui permettait alors 4 Vintéressé de réintégrer le gouvernement dirigé par Pierre BEREGOVOY ‘Une nouvelle note d'Henri FILHO du 9 juin 1992 indiquait que les préoccupations des banques demeuraient a Videntique (D 3293/8) «La situation et Fenvironnement dadidas om pen dvolné depuis ta note du 1S mai dernier ci Jointe. Le principal élément concernant Adidas proprement dif est la recherche d'un remplagaant & KR Jacggi dont Farrivée pourrait effectivement bire bénéfique dans ke mesure wit les dissensions innernes pourraiem prendre fin et ois un veritable plan de réformes pourrait eure lance. On peut tontefois se demander si dans le contexte actuel, extérient et intérieur & Adidas, avec notamment les probleémes d'actionnaria, dle financement bancaive et fe fons propres, un candidat de grande valeur acceptera de franchit le pas. En outre, dans hypothése d'un tel recrutement et die maintion de lactionnariat acinel, les comtraintes et incertitides restent lourdes = cu plea industriel : nécessité de lancer une profonde réorganisation se traduisean pour le moins par une importante délocalisation supplémentaire des approvisioumemens et un allégement trex significatif des effectife en sllemagne et notanunent au siege social. La rénssite dine telle opération west pay certame comple tenu de ka puissance des racines allemandes du Groupe. + aw plan financier, des besoins complémentaires importants pour recapitaiser wn minimum Adidas, acquérir les 5% vestant dans la famille Dassler afin de pouvoir mener la réorganisation stars entrave, fnancer ine campagne de publicité nécessaire pour relancer ta marque a niveau di public, Ces opérations représement in opport environ 300 MF (capital et compte courant acrionnenres) sans tenir compte d'un éventuel désengagement des bangues allemand La solution de non cession d'Adiday présente done des risques élevés rent pour les actionnaires -majoritaires que pour les partenaires financiers. » BTF avait ensuite annoncé, le 10 aoiit 1992, le lancement d'une offre publique de retrait sur les titres de BTF, avant la fin de l'année. Cette annonce intervenait en méme temps que le report de Néchéance du remboursement du prét et alors que la cession de LA VIE CLAIRE, conclue en fevrier 20 1992, avait da étre annulée le 19 aot 1992 Le ler octobre 1992, la SDBO adressait deja un projet de protocole de restructuration des encours bancaires du groupe TAPIE et de BTF en considération du « versement amend de Pentland dans les premiers jours de novembre, » Dans ces conditions, il apparaissait, dés cette époque, que non seulement BTF avait fermement décidé de vendre ADIDAS et en avait fixé Jes conditions et notamment le prix mais aussi que lensemble des partenaires financiers de Bernard TAPIE avait accepté d'échanger leurs participations dans ADIDAS contre une participation dans PENTLAND. La situation financiére du groupe Bernard TAPIE était devenue d’autant plus difficile que PENTLAND avait finalement renoncé, fe 9 octobre 1992, & prendre Ia participation prévue dans ADIDAS. Ce refus s‘expliquait notamment par les résultats de audit mene par PENTLAND. conformément aux termes de la convention conclue le 7 juillet 1992 qui lui octroyait cette fuculté Selon Gilberte BEAUX, ce n’était pas & cause des résultats de cet audit que PENTLAND se serait finalement désengayée d:ADIDAS mais « probablement pluist parce que PENTLAND avait cachet’ des DEM qui comple tein de ta dévatuanion de la livre leur epportait un important benéfice de change qu'ils ont voulu encaisser sans avoir & gérer me nonvelle affaire industrielle. » (D 3193/9) Cependant, aucun élément coneret ne venait étayer cette thése, qui paraissait des lors purement spéculative, En tout état de cause, PENTLAND maintenait sa position malgré une diminution du prix consentie par BTF SA dés le 12 octobre 1992, valorisant ADIDAS i 2 711 000 FF. Malgré cette nouvelle offre, PENTLAND faisait savoir a BTF qu'elle ne procederait pas a acquisition. Ce revirement était d'autant plus dommageable que l'engagement de PENTLAND avait fait Vobjet d'un communiqué de presse par BTF et PENTLAND, dés le 7 juillet 1992 Les difficultés financiéres du groupe Bernard TAPIE et d’ADIDAS ne faisaient ainsi que des termes dune nouvelle note interne adressée par Michel GALLOT (président de la SDBO) et Henri FILHO & Jean-Yves HABERER (président du Crédit iyonnais) le 17 novembre 1992 (D 1274 D 3293/27 et s.) « Le groupe Bernard FAPHE n'a plus désormais les moyens Cassurer normatement le paiement des agios de telle sorte que fendettemen erent appelé & crotire plus vite que ta valeur d'ADIDAS viet BIE Gmbh, le groupe se divige irréversiblemen vers Hnsolvabalité avec ses consequences sur nos engagements dont le principal gage est, bien sit, da participation de 5 dans BIF Gmbh qui elle-méme défient 95 %d' Adidas é de BIT La valeur de ce gage dépend de plusieurs facteurs dont les plus importants sont, autre le Conjoncture et la concurrence, le management et la quulité de Nactionmariat. Le premier facteur dépend du second dans ka mesure oi il ext impossible dlaiirer wn management nécessairemen de haut nivean sans une restructuration profonde de lactionneariat = le Groupe TAPIE n'a plus ta confiance de lesviromement interne et externe, notamment des angnes allemandes ; 21 + le Groupe Pentland adopte une position de blovage en partienlier pour Faugmentation de capnal ef la nomination de nouveane dirigeants. HI parait done uécessaire pour la sauvegande dir gage, dorganiser ta sortie de BIF SA et de Pentland dont ta valeur s'éiabhi entre 1 400 et 1 500 MF pour le premier et 400 4 500 MP pour fa seconde. Par ailleurs, la pression médiatque qui entoure le Groupe Bernard TAPIE pese a fa fots sur te SDBO et sur te Crédit Lyonnais. Toute solution qui créerait une rupture, ne mons ferait plus epparaiire comme le principal soutien du Groupe ei permentreut le remboursement d'une ies large pantie de ses engagemems é la SDBO, nous serait bénéfique. Dans Vimmédiat, ta sortie de Pentland constitue un préalable & ie série dopérations qui doivent, en tout état de cause, aboutir, irés vite ou & terme, une cession industrielle du groupe. Avent datteindre cet object. il faui constier wn actionnaria de transition. » Henri FILHO présentait la structure de lactionnariat projetée en attendant de trouver le remplagant de PENTLAND © CLINVEST 20% AGF 15% HAMBROS 35% Mme BEAUX 10% BTF ou investisseur : 20% U était & noter que Crédit lyonnais entendait limiter la participation de sa filiate & 20% maximum en raison de la régle du « ni-ni » imposée par le chef de Etat a l'époque, quit interdisait aux sociétés nationalisées de prendre des participations de plus de 20% dans des entreprises privées U convenait de souligner que la portée des notes d’'Henri FILHO etait d'autant plus grande quil s'agissait de notes internes et quielles n’étaient donc pas destinges a appuyer la position de la banque dans son litige ultérieur avec Bernard TAPIE. L.eur objet était seulement de mettre le Crédit lyonnais en mesure d'apprécier la solvabilité de son client et sa faculté a fire face a ses engagements, ainsi que d'élaborer un certain nombre de scenarios possibles pour restructurer Nactionnariat de BTF Gmbh, L'objectif de Nopération.pour le Crédit Iyonnais et ses filiales, était de « remplacer un risque Groupe Bernard TAPIE pur un risque Adidas » (D 1274/4) En outre, peu de temps aprés le retrait de PENTLAND, le 4 novembre 1992, les commissaires aux comptes adressaient une nouvelle alerte, cette fois-ci 4 Elie FELLOUS et Bernard TAPIE, rédigée comme suit «Labsence de réatisation des ventes dactifs prévues, la rupture des négociations entre PENTLAND et BIF concernant ADIDAS nous semblen de nature & porter auteinte & fer conte de Vexplottation de votre société dans la mesure oit vos actif ne generem pas de capacité de Jineuncement propre & rembourser les dettes banceares. » (scellé CDR 66) Alain SOURY confirmait que BTF SA était proche de la faillite @ QUESTION ; Suite cm relus de PENTLAND quelies étaient les perspectives de BEF Gmibh ? REPONSE : IHn'y en avait aucune, iLfallatt rechereher wn reprenear. » (1 3219/6) ‘Une telle situation était d'autant plus alarmante que Bernard TAPIE que, au-dela de ses conséquences financieres catastrophiques, elle etait susceptible de porter atteinte & son image de reprencur d'entreprises en difficulté. Ainsi, Alain SOURY déclarait « Le mot dordve de TAPHE était de ne jamais déposer le bilan des entreprises, quitte d remetire de Fargent & perte et faire des angmentations de capital, ccw iL était wn « redresseur denueprises 9 et iprasque if avait le robinet de la SDBO toujours ouvert cele ne lui était pas difficile. » (D 3219°3) Un article publié par La Tribune le 2 novembre 1992 et dont le contenu n'était pas démenti par Bernard TAPIE, résumait ainsi les difficultés auxquelles se trouvait confronté l'iméresse « BIE doit twouver un millicrd de franes. Alory qu'il préparcit son retrait du monde des aafaires, Bernard JAPIE se retrouve aujourd’hui «vee un groupe plus fragile que jamais, BTF est lourdement ndettée : 3 muilliards de franes en 3112/1991 pour des foruls propres de 610 MF Le tous sur fond de résultad néganif : 295 MF de pertes Van dernier. Et les prévisions ne sont guere encourageantes Les résultats dADIDAS seromt dans le rouge cette amée a prévent Gilberte BEAUX. La Vie CLAIRE sera de nouveau déficitaire, a recon Elie FELLOUS le mois dernier. Ef rien ne laisse présager un retour ox bénéfices pour TERAILLON qui accusait Van dernier une perte de 34 MP Quant & TESTUT, ler ponrsuite dle son activité ext conditionnée @ tne augmentation de capita. Bernard TAPLE wa plus le choix. H doit au plus vite recapitaliser ses filiales pour en rétablir la remabilité. Les dirigeants de BF we sy sont Cailleurs pas trompés, Depnis un mois tls multiplient Jes prome: 600 MEF serom leves dici la fin de Vannée pour ADIDAS, 30 MP pour ta VIE CLAIRE: ef environ SO ME pour TESTUT(.) Comment Taneien Minisire tromvera-t-il pres dun nilliand de franes ? Quelques jours plus tt, un article publié dans Le Monde évoquait les conditions du désengagement de Bernard TAPIE dans ADIDAS (D 1304) « Crest inréversible | Interrage par Libération au début dis mois de novembre, M4, Bernard TAPI Jaissait aucune place an doute. Son désir de se renrer eles affaires eeait iitact, mabgré Péchec de la ‘Adidtas Pentland (Ie Monde di 17 octobre). vente La défection du groupe britannique rendait pourtant operation singnliéveme plus compliqive. + Quen on et loupé a grand renfort de publicilé une négociation comme celle-fa, il veut mieux se faire oublier et restanrer ses résultats, Kichait ainsi, en privé, in banguier proche du dossier ‘Connment céder dans de bomes conditions une société dont fe britannique a laisse entendre pis que perudre ? Adidas n'est plus & vendre, sauf entre ses actionneaires. » Mais & défaut de remetire Adidas sur le marché, ses responsables devaient ler recaputaliser et tui apporter enfin Targent frais promis par M. TAPIE é son arrivée en juillet 1990. Let firme ane trois andes, qui perd réguiiérement des paris de marché face & Nike et Reebok, doit é la fois rajeunit son marketing ef resiructurer son ouuil de production, Le conseil de surveillance en a prix ache, vendiedi 6 novembre, et décidé d'une dugnrentation de capital devant rapporter (50 multions de dewschmarks, complétée par wn prot dactonnaires de $0 mrllions le marks: Décision de principe pnisqne cee augmentation de capital doit etre souscrite par ta société 23 Berard TAPIE Finance Gibh, actionnuire or hauteur de 95 % d'Adidas. La holding allemuande ada groupe TAPIE stest déclarée préte a faire usage de son droit de souscription ei. méme ¢ substituer cux héritiers Dassler, propriéiaires des 5% restans. Mais BYF Gmbh wa donne aucun éclaircissement sur ta fagon dom elle réunra les fords. « Les modalités de operation ne sont pas encore arrétées. explique & Paris M. Elle Fellows, PDG de Bernard TAPIE Finance (RTF). Nous procédons étape par éape. Nous allons regarder ce qui va se passer chez BYP Gmbh, puis nous verrons quelles en seront les implications pour BUF. » Curiense démarche qui veut que Yon commence par la fin sans rien comntitre du début ! Mets démarche qui s‘explique sans doue par la manvaise passe fimnwidre traversée pur le groupe TAPIE (294.9 millions de franes dle pertes en 1991), par la cascade de holdings qu permettent le comile d'Adidas, par le souci, enfin, de son propriétaire de se désengager’ Que vai faire, par exemple, le groupe Pentland, toujours actionnaire de BYP Gnibh (4 hauteur de 20,05 %) ? Que vom décider les hangues et lex établissemens financiers présens a tous les étages de Forganigramme ? « Sai orn comprendre que Mme Beanx avait consulté te Crédit yonmais et les AGE lors de ta rupture des négoctations avee Pentland, dit un responsable du grand élablissement financier. If parait peu probable que ces deus établissemerts ne se soient pas alors assures «tune solution ce rechange viable. » De tout temps le plus impliqué, le Crédit Iyomuus y mavaille, sa filiale Chinvest préparant le montage financier, Les AGE; traditiounetlement plus réservés, attendest en connaitre Jey modatiiés pour se prononcer. La banque Worms adopte ime condnite similaive, tendis: que ta BNP. petit actionnaire de BLY (3,5 9%), n'ira pas plus loin, Prick quelques semaines, les comours du groupe TAPIE: devraient done éte reulicalement houteversés. «Hl y a deur solutions, expliquail, encore a Libération M1. TAPIE, Soit je sors de ATF, soit BIF sort de BIF Gmbh (J. De toute fagon, nous alfony retirer BIF de la Bourse et trouver wn autre tom pour que cette entreprise puisse avoir nae vie normale, sans ere constamment soumise é une décharge affective démesurée. » Lemrée en premiere ligne dn Crédit Jyommaiy et la nomination de Mme Beaux & la téte d’Adhdas constiment fes premieres étapes de ce désengagement amroncé. » Une note interne de la SDBO en date du 24 novembre 1992 révelait que, auedela de la cession d'ADIDAS, Bernard TAPIE s'évertuait alors a rechercher le soutien de la banque afin de pouvoir conserver ses actif moyennant une restructuration de son groupe et des dettes associges. La lecture de cette note révélait que clest Bernard TAPIE lui-méme qui avait été a origine du montage et des termes de l'accord conclu ensuite avec le Crédit lyonnais pour assurer le financement de ses deties ct de son train de vie, ainsi que la restructuration de son groupe pour lui permettre de poursuivre sa carriére (D 1394) « Aprés avoir longtemps refuse de voir les chiffres er les fats, Bernard VAPIE prend maintenant conscience que la valorisation de Vensemble de ses affaires permet seulement anjourd hui de payer ses dettes, en ne lui laissant que moins de 50 millions de francs et son superbe mobiles Aussi réagi-il avec violence ef menace ~ puisqu'il est ruiné ~ de tout faire seaner en dléposcar les bilenss de BIE. des société industrielles et d'Adidas. Derriore Foutrenice, spontange ow caleulée, et la mancenvre diniimidation, existe une réatité crueile qui pent le pousser an désespoir eran drame. I demande avec agressivité qu'une chance lui soit donde sous forme dun montage, qui pourrait éire celnicci Une fois toutes les dettes de BIF payées, et les sociétés industrielles venelues, resteraiem 400 millions de francs, dit-il, ou plutot 200, Apres fusion de BIF et de sa SNC, fee SDBOF convertirait 350 millions de créances, et rachérerait limmeuble et fe buteau a dire d'expert pour éteindre tes orédits qui sont sur eux. Ainsi serait constitude tne société de 550 «¢ 750 milfions de capital et sans destes. La SDBO aurait en nantissement les actions appurtenant é Bernard TAPIE, de ta nouvelle socidte, Une telle solution, sur mn plan strictement financier, met fa SDBO en risque sur 350 millions et fait dépendre toute rentabilité d'évenmuelles plus-velues whiérieures. Sur un plan meédiatico-politique, elle s‘analyse comme une transformation en partenariat au Tiew d'un remboursement de dlettes, gui bien que techniquement acceptable avec wn bon montage, prend une résonance tres particuliére en raison du contexte et de la persounalité en question. La SDBO ne pent a lévidence prendre une telle responsabilité Bermendd TAPIE: ver demanuder un rendez-vous d'urgence an président du Crédit lyonnais. » Liintéressé etait interrogé en détail sur ce rendez-vous survenu le 26 novembre 1992 et ses suites, qui démontraient quill avait élé tenu pleinement informé des conditions de l'accord conclu sous 'égide du Crédit lyonnais puisque celui-ci avait ét¢ initié par Bernard TAPIE lui-méme et que Ja banque avait accepté des concessions en sa faveur w(.) Bernard Tapie va demander um rendez-vous d'urgence an Président du Crédit Lyonnais ». (1394) Ce qui est éerit Ie est-il exact ? REPONSE: : Je ne sais pas & qui cette note est adressee. File n'est pas signée et n'a pas dien-tét. ot 2 Je-pois-qelle-sort-de-ches-VEH-et JOURDI-jo-Wi- stove tote ere mérite, c'est & dire aucun, Je constate que cette note ne resemble pas an autres notes interes dle FILHO, wi avec le caractere, ni avec Vobjectif qu'elle remplit, Jajoute que le derniére, celle qui me condanme, était d'une nature un peu plus confidentielte que celle-1a, et elle était pouriann since QUESTION ; D'accord mais la scene décrite a t-elle eu fiew ef avezevous, comme c'est indie dams da note, demandé wn rendez-vous d'urgence avec M. HABERER ? REPONSE : Rien de cela ne s'est passé. le n'ai pas demandé ni obtenu mr rendez-vous. Le seul rendez-vous tres urgent avec M, HABERER (et M. ALBERY président des AGI) ave éteé pour leur faire part de Ta voloné du Président MITTERRAND de me nommer ministre : j'ai clemandé leur vis et ils m’ont encourage a accepter. Ce rendez-vous est done deroulé en avril 1992. QUESTION : Pourtans, te lendemain, 25 novembre 1992, M. FELLOUS enveyait dM. FILHO un projet d'accord létcillé qui fait justement penser cw montage évogné deans ke note de fa veille : « Je vous récapitule le schéma général qui répond & nos objectify communs, & savoir un accord convenable et réaliste pone les deux partes : I- Le priv de cession de la participation BTF GmbH ne peut dire inférienve é ME 1.330 sachant que Ja base de accord Pentland de juillet 92 ajustée de ta variation de la parité GBP-DEM est de 25 ME 1.590 environ : ce nivean de MF 1.550 est nécessetire pour répondre awe exigences du schema financier retern 2 - Pour FOPR des titres BTF déja annoneée par voie de presse, nons pouvony accepter ka modelité nonvelle du rachat par BTF de sex propres actions appartenant tous tes minoritaires: scans exception. Seulement le prix de rachat par action doit eire obligatoirement proche de Tévuluation en cours effectuce par le cabinet SALUSIRO, I est pruclent de retenir 1m pris unitaire dle JOE par action, soit ime sortie de cash de 234 M environ, Dante pant, il est nécessaire obtenir Vaccord préalable de la COB pour forme WOPR. 3 - Apres realisation de ces 2 opérations et remboursement de twomtes les dettes (hancaires et autres) de BIF $4, le bilan prévisionnel de cette société aw 31.12.92 se présemera schématiquement comme suit: Actify & céder on MF 6 100 TESTUT 100 SCAIME ‘35 Créance DONNAY INDUSTRIE 25 Moins défaleation globale sur voleurs comptables ci-dessus (140) Dispomibilités 150 Fands propres réels (pas dlemdenement) 386 revenant t+ 100% & GBT 4+ GBT SNC détenant 100 9% de BIF SA aprds le retrait deta bourse, absorbe cette société et dispose ainsi dim cash immédiat dle 150 MF ef des actife BTF pour une valeur liquidarive de 236.Ml (évaluation mininnan). Pour permettre le démarrage rapide d'une nouvelle esité opérationnelle, il sera demands ¢ la SDBO ue préfinancer la cession de ces actifs pour 200 MIE ~ Lendetiement beneaire ce GBT; FIBT et ACT prineipalemen, deduction faite de petits actifs é réaliser, peut étre consnéré an 31.12.92 de MF 650 environ dom 510 environ, pour la SDBO. En contrepartie, on trouve principalement 2 actif © = Me barean, — Limmneuble. 6- Le remboursement de cet endettement buncaire »effectne comme suit: 6.1 - Rachat de Vimmeuble par une société immobiliere de vorre groupe pour une valeur ee 220 MIE confortée par une expertise incomestable. Une jouissance xramite de 2 amides sera acvordée Bernard TAPIE. 6.2 - Fente du bateau par Bernard TAPIE lui-méme qui s'engage a let réaliser deans lev plus brefs délais pour un momant de 80 MF environ ; 6.3 = Transformation par la S.DBO du relignat (te nouvelle entité dans les conditions eecrites dans le Tendettement, soit 330 MF en actions «le ta civcessous, 2. eréation de la société INVESTAR dans les conditions snivamtes + 2.1 Création d'une société anonyme au capital de ele 250,000 F par GBT. 7 2- GBI apporte a cette société 350 MF en muméraire sous forme daugmemation de capital evo de campre-courant rémunéré ou non selon accord & trouver avee le partenaire (voir 73 ei-apres) 7.3 - Lat SDBO, om toute cure enuté de vorre groupe qui se substiterait apporte la eréance de 350 ME sur GBT’ INVESTAR sons forme d'une augmentation de capital réservée par apport en nature ef éventuetlement d'un apport partiel en compte-courant rémunéré ow non selon Vaccord & trouver avec GBT. Toutefois, quel que soit le momant du capital social, if ext souhattable que ta répartition soit 51/49 % voire 30130 % 7.4 ~ IN VESTAR qui est le nouveau vehicule de Vacrivité industrielle et financtire est présidlée pa Bernard TAPIE, Le conseil d'administration est constitué & parite entre kes représemamns des deus partenaires et plus généralement la société est co-dirigée par les deux partenaires: selon les mmadalités d comvenit: Bernard TAPIE est rémunéré en sa qualité de président-directenr général et sa rémuncration fait partie du buelget de fonctionnement agréé par les dewe partenaires 7.5- Un accond doit étre trowvé entre les deny partenaires pour que ~ Bernard TAPIE puisse éventuellement racheter partiellement on en totalité les actions de son partenaire & compter d'une certaine date et én prix convenn davance. = la SDBO, ou ta société de votre groupe qui se substituerait, puisse se dégager @ compter d'une date et é un pris @ convent: La garantie d'un tel accord est constimee par Ie nantissemen des actions et éventuellement du comple courant appartenant é GBT Au cas oii Vassemblée générale extraordinaire de BIF GmbH était maintenne cn 30 novembre, cv texte pourrait servir de base & un protocole daccord général qui sera contresigné par Bernard TAPIE. » Par ailleurs, il apparait qu'un rendes vous a bien eu lien avec M. HABERER le jeudi 26 novembre 1992 puisque le 27 novembre 1992, vous rédiges deux couriers & Michel GALLOT Premier courries Je vous prie de tronver ei-joint, pour mémoire, les points sur lesquels nous nous somes mis accord jel avec le Présidem HABERER au cours de notre rendez-vous Boulevard des Htaliens, FP BTF cede pour 1 550 000 000 Francs su participation deans B° ambit 2/ Avec le produit de cere vente, BIF rembourse les evédits utitisés pour lacquisition d! ADIDAS soit environ 650 millions, les avances faites complémentaires pour environ 200 millions plus bes inelivects relatifs @ ADIDAS sont remboursés. 3 BIF rachere toutes les actions de BIF en bourse di Vexception de celles détenues par ka SPBO ¥ Par wn schéma juridique ot définir, fusion de BTF vt de GBY of GBT apporte son immenble et 550 millions de erédit, Le groupe SPBO-CL prend une participation é hauteur de 200 Milhons de Tar société regroupée, accorde un prét parvicipatif de 350 nullions BY rembourse personnettement le crédit du financement batean et fa SDBO se rembourse de ensemble des erédits accordés a GBI. Foilé le schéma @ partir duquel lopération ADIDAS est sortie, BTF et rembourse les evédits. GBT ne doit plus d'argent et la nouvelle société dispose de cash, d'nn actif immobilier et de plusieurs sociéiés d valoriser : La Vie Claire, Terraition, Sccame (Testal étann sur le point déire vend), M. fe Président, Je vous prie de bien vonlotr transmetire & M. FILHO mon accord pour qu'il procéde, aw nom de BIF toutes les démarches, interventions ef procédures nécessaires dans le cadre des operations de cession des actions que BTF détiem dans BTF GmbH. Cect évidemment, rentre dans la globaliré des accords que nous avons passés en présence de M. HABERER et dont le détail vous ar éte 27 communiqué par fax précédemment, (Seelé CDR MORANGIS SEPT) IL en résulte enfin que vous aviez finalement obtenu Vaccord de M. HABERER pour ka mise en aenvre dit momage que vous aviez sollicité. Est-ce exact ? REPONSE + Je répete que je nai pas en de rendez-vous & ce moment ta, En relivant ce document, je vois qu'il est question d'un rendez-vous. En consequence iy a bien dit y en avoir wn. Exalors? i vous voules me faire dire que j'é1ais accord avec le prix de 2,085 milliards F, dvidemment ! Mais ce n'est pas le sujet. QUESTION : 11 résulte de ces documents d'une part que vous aviez vous mime estiné le prix de ome participation dans BTF GmbH 1 550 000 000 Franes, daure part que M. FILHO état mandate par vous dés ce moment la pour eéder cette participation, et enfin que cette cession Sinscrivait dns le cadre daccords globanx prévoyant la création d'une newco gui devait vous assurer des revemis. Est-ce exact ? REPONSE : I y a des évaluations qui sont faites pour les différents actifs de BYR, dant BTF GMBH, mais il y a aussi TESTUT, tor VIE CLAIRE etc.. Cela ne leur donne pas fe drott de vendre deus fois plus cher wn de mes actifs sans me le dire, Fatiends qué la fin de vos notes vous m‘ayez montré nn document, c'est la moindre des choses cle la part une bangure, qua les antorise a fe fire ow un témoignage direct d'une personne honorable disamt qu’an mavait dit qu'il. y avait une vente 6 4.5 milliards e1 quits yardaient toute la. difference. C'est le seul probléme a considérer QUESTION + Sil est clair pour vous que le 26 novembre 1992 ADIDAS valait 4,5 milhards pourquot avoir accepté de vendre & ta moitié.? REPONSE : Ex pourquoi je Veurais accepté ? Je vee bien que vous me prenies pour wn voyon, mats pas pour un imbécile. Mot jai cru ce que le Lyonnais me disatit. Sinon, i faut me faire soigner: QUESTION : Yous ‘avez pas répondi & fa question de servoir i etait nn accord global, prévoyennt Ja cession des actifs dont BLE Gmbh mais également la création de ta Newco REPONSE : Llaecord est global, mais en fonction des évalnations figurent dans le memorandum. It ya une these selon laquelle jfaurais renoncé a toue plus value en signant ces accords pas dis tout. Crest ridicule putsque les sommex sont relatives aux évaluations faites par le CI. a moment di protocole. [1 si les évatnations s‘étaiem avérées fausses, iL amvant é1é & reconsidérer De méme & Tinverse, si ADIDAS wavait pas &é venti an priv prévu, le CL. anrait diminné les paramétres déveuations me revenit: » (D 3291/13) Compte ten de Ia qualité de l'information fournie par son fidéle collaborateur, Elie FELLOUS, la thése de la dissimulation n'empostait pas la conviction, ce dautant moins que cette phase la plus active des recherches entreprises par le Crédit lyonnais et Bernard TAPIE correspondait a la période au cours de laquelle Bernard TAPIE était redevenu entiérement disponible pour défendre sa cause puisqu'il avait di) mettre un terme trés rapide, et sans garantie de retour, & ses activités ministérielles avant de les reprendre ensuite mais seulement au tout début de année 1993, une fois scellées les bases de accord entre lui-méme, le Crédit lyonnais, Robert LOUIS-DREYFUS et Christian TOURRES, dans les jours suivants ce rendez-vous du 26 novembre 1992 1.2.4. Une opération de revente devenue la priorité de Bernard TAPIE. Ala suite du retrait de PENTLAND, Bernard TAPIE ne pouvait Pas honorer I'échéance fixée en décembre 1992. Celle-ci avait été reportée a cette date, sur proposition de la SDBO et avec Vaccord du pool bancaire, a la suite de 'engagement initial de PENTLAND, (D 3194/2) Prenant 28 acte de cet état de fait, Bernard TAPIE allait solliciter l'aide de la SDBO pour sortir ADIDAS, en s'appuyant principalement sur le concours d'Elie FELLOUS et de Gilberte BEAUX. Crest alors que la SDBO accordait un nouveau prét BF atin de lui permettre de racheter la participation de PENTLAND dans BTF Gmbh, Cette opération était effectuée le 30 novembre 1992 au prix de $02 MF (soit une valorisation d:ADIDAS a 2 780 MF) Parallélement 4 cela et dans un contexte de crise économique mondiale a la suite de ta guerre du Golfe, la situation financiére d' ADIDAS se dégradait également dans le courant de année 1992, En effet, les indicateurs de lexercice étaient particulirement mauvais (-18% de chifire d'affaires et un résultat néyatif de S06 MF). Ces chifires confirmaient la justesse de l'analyse de PENTLAND, qui avait estimé que le redressement ADIDAS nécessitait d importants apports en capitaux propres, évalués entre 250 et 300 millions de deutschmarks (soit un montant compris entre 825 et 990 MF). Les raisons des difficultés rencontrées par ADIDAS étaient ainsi résumées par Jean-Yves HABERER « Tom le monde se dérobait car un, c'était la crise dans te secten dens, RUBIN [patron de REEBOK] avait dit que ta société était en mauvas état et enfin trois, tout te monde savait que Bornard TAPIE avait délaissé Ja gestion d'ADIDAS au fait de son poste de Ministre. If avait certes délégué. IL avait reerié Madame Gilberte BEAUX, mais ce était pas une gestionnaire mais ine funanciere, » (D 2602/3) A Turgence financiére qui simposait a Bemard TAPIE pour trouver une solution pour respecter ses obligations contractuelles, se superposait un impératif personne) tenant a son engagement politique concomitant. Gilbert BEAU déclarait ainsi «Je savais qu'il négociait avec ses hanquiers, que la société était endettee, qui fall ADIDAS et que M. TAPIE, alors ministre, sty était engage aupres de ses hanguiers et le M. BEREGOYOY » (D 2606/10) BTF Gmbh, dans un courrier en date du 27 novembre 1992 (D 3298/3) w Je vous prie de bien vontoir transmettre @ Monsieur FILHO mon accord pour quil procésle, an nom de BTF, é toutes les démarches, imerventions et procédures nécessaires dans le cadre des operations de cession des actions que BTF détiem dans BTF Gunbh, » Je 10 décembre 1992 entre Jean-Yves HABERER, Michel LLLOUS représentant BTF, FIBT et GBT”. 11 était ainsi prévu Un mémorandum était établi GALLOT, Bernard TAPIE et Elie FI (B 1323) = que le prix de cession de la participation de BTF SA dans BTF Gmbh serait affects au remboursement de tous les préts et avances consentis dans le cadre de l'acquisition d'ADIDAS ; = que BTF SA rachéterait toutes les participations des autres actionnaires afin de retirer le titre BTF SA du second marché 21 La date métait pus apposée a cbté des signatures des iméressés mais sous la forine chun tampon apposs en tee di document 29 — que BTF SA, GBT et FIBT seraient fusionnées en une entité dénommée NEWCO, que les concours bancaires de la SDBO seraient ainsi restructurés : a hauteur de 100 MF, le crédit bénéficiant 4 BTF serait consolidé au niveau de NEWCO par wn prét garanti par une hypothéque prise sur V'hdtel de Cavoye ; a hauteur de 250 MF, les concours bénéficiant & GBT seraient transformés en un prét participatif a une filiale de NEWCO ; hauteur de 100 MF, les concours accordés BTF, GBT et FIBT seraient transformes en participation au capital de la filiale de NEWCO. NEWCO et sa filiale devaient ainsi permettre 4 Bernard TAPIE, dune part, de bénéficier de dividendes lui permettant de maintenir son train de vie, d'autre part, de pouvoir reprendre le contréle de ses affaires a l'avenir. Du cété du Crédit lyonnais, ce mémorandum garantissait qu'il était mis fin aux relations commerciales avec Bernard TAPIE au moment de la cession d'ADIDAS. Bemard TAPIE exposait cing jours plus tard plusieurs exigences complémentaires dans un courrier adressé a Michel GALLOT (D1324) 30 -“ Banned Capris 6 were le Flin! eet Pas Eat eoseg as Président SD.BO. B rue de la Rochefoucavla 75009 PARIS PARIS, le 15 Décembre 1992 Monsieur le Président et Cher Ami, J'ai bien regu voere dernier mémorandon qui mppelle de ma par les observations tu 1+ Pour tire équitable etpour libérer le Président ABERER de son engagement, le: ide consolidation de 100 MF (puragraphe 6.1) sen fait te complamcin * "200 MF de Ja tainsformation des créaces S.D-B.0. en capleal Ge Ix {lade de NEWCO et, A ce tive, ne peat pas porter Invérdt; a durée doit &ure de 7 ans. > Ye souhalic que lex conditions du pr participaif Ge 250 MF voient préclsées,) ‘avoir dwél de 10 ane et aur def oes ‘3+ Compretenudu nouvel organi gramme et dy faitgue jen’ =xercers aucune fonction ‘a pertion itaitconvenude ia création Ome role de a i jegeten erga beneficiem dhonoreires ea provenance def illaie de NEWCO. Ta. ‘mers Wolrconfimer cette disposition covplemenuaire Jo souhahte que le mémorandum définlilf que je signersi avec Elie FELLOUS tienne ‘compte de ces bois observations. Je vous priede croire, Monsieur le Président et Cher Ami, 'axsurance de mes respec: fen sentiments fs Jo AG Of. Man Vecoionae., ew he compet vere 31 Bernard TAPIE formatisait le mandat donne en ce sens a la SDBO le 16 décembre 1992 (D 1327). Ce contrat, par lequel BTF s‘obligeait irévocablement a vendre a toutes sociétés désignées par la SDBO Ia totalité des parts quelle détenait dans BTF Gmbh, prevoyait que la cession devrait = dire effectuée au prix de 2.085 MF (pour 78% des actions de BTF Gmbh) —_ intervenir au plus tard le 15 février 1993. La valorisation d'ADIDAS 4 2 085 000 000 FF etait le résultat d'une négociation menée entre Bernard TAPIE et le Crédit Iyonnais. conformément aux déctaration de Gilberte BEAUN « QUESTION ; Le courrier die 1612/1992 de BTF SA indique « Le priv tonal de la verte « sera egal i deny milliards quetre vingt cing millions de franes. » Comment et par qni le prix de 2 085 000 000 frames a-t-il été fixe ? REPONSE : Je ne sais pas. I faut te demander & Bernard TAPH. et an LYONNAIS. » (B) 3193/13) « QUESTION : Le prix de cession en 02/1993 valortsant ADIDAS é 2 085 000 000 franes était-il le Juste prix ? REPONSE : C'est an prix négocié par BTF SA et le Groupe CREDIT L¥OND n'ai pas eu a iwervenir: Je ne peux pas en dire plus. » (D 3193/17) IS ef dans lequel je Elie FELLOUS expliquait que le prix avait été fixé par la banque et que BTF avait accepté « Cest la SDBO qui five le prix d 2 milliards. Le prix a éte fivé par les banguiers, C'est le pric qui figure égatemem dans la notice COB. La COB Ia accepté. Je prétends que fa COB a homologué Je prix et quielle a dispose a'élémems pour lupprécier Ce n'est pax nous, groupe TAPHL, qui avons fixe ce prix. Nous avons accepté ce prix en raison des portes de sortie que compreniit ailleurs ce ‘ménvoramdum. 9...) « QUESTION : Ne peuton done pas dire que le pric payé pour ADIDAS en janvier 1993 correspond an prix que vous en demandes en teat que président de BIE ? REPONSE : It n'y a quer dowe li dessus, Moi, j'ai calculé le prix @ Fenvers, Sai calenls comptablement fe prix qu'il fallait nous payer pour qne Fopéraion soit pour nous legeremem énéficiaire et permertre de courrir nos detes et Vensemble dex charges que nous avions exposds & occasion de cette opération. QUESTION : Le prix payé par le CREDIT LYONNAIS en janvier 1993 est-if supérieur aux derniéres offres que vous avies faites PENTLAND ? REPONSE + Les prix sont tres proches. » (D 1285/3) Par ailleurs, Jean-Yves HABERER soulignait que Bernard TAPUE était pressé de réaliser opération, ce qui expliquait quun délai trés court avait été lixé « Ce mandat était singnlier car quand on veut vendre wi bien, i feat un pris mais aussi un pen de Hexibilité sur le priv et sur la date, flexibilié que M. TAPIE nous avait refusée. » (D 2602/3) 11 observait également que la date était fixée a un mois avunt celle des élections législatives auxquelles Bernard TAPIE entendait se présenter, Il convenait également de relever qu'il était a tout Je moins peu séaliste de penser que lopération pourrait effectivement étre menée a bonne fin en 32 Hespace de deux mois, alors que les négociations avec PENTLAND avaient duré prés de quinze mois, sauf a considérer que Bernard TAPIE savait que le Crédit lyonnais organiserait la cession @ADIDAS en acceptant de porter les risques correspondants en finangant entigrement operation esquelles fa décision de mettre fin a la é convenue entre ce demier et le Crédit Gilberte BEAUX relatait les circonstances dans participation de Bernard TAPIE dans ADIDAS avait yonnais « QUESTION : Avies vous comaissemeeiconscienee de Hétat le cessation de paiement dans lequel BIF SA se trouvait ? REPONSE + Non, je savais qu'il négociait avec sex banguiers que ta societs était endettée, qu'il fallait vendre ADIDAS et que Monsieur TAPIE, alors ministre, »'y était engage aupres de ses amguiers et de Mowsienr BEREGOVOY. Férais présente lorsque Messieurs Michel AL. ERT! et Jean Yes HABERER ont demande a Bernard TAPIE de choisir emre la vie publique et la vie professionnelle. Je site cela début 1992. QUESTION : Quelle ai été la position exprinée par Bernard TAPIE an cours de vette reunion avec Messiews ALBERT et HABERER et vous mente ? Queltes conditions aet-il éventuellement fire ? REPONSE : I a été d'accord pour sortir dADIDAS, La réunion était wes conviviale, ila dit quit souhaitait rester dans le vie politique et n'a pas pose de condivions. » (D 3193/10) 1.2.5. La cession & RICE SA des actions BTF Gmbh détenues par BF SA Le Crédit Iyonnais poursuivait ses recherches et CLINVEST coneluait ainsi un contrat de mandat de recherche d'investisseur avec [a société WALDO le 28 janvier 1993, rédigé dans les termes suivants ; « Le Mandant confere an Mandataire, qui aecepte, mandat de rechercher mn oi plusieurs acquéremrs d'une participation de 10 G13 % dans le capital de ker société Adiclas “Imernational Holding Gmbh. » (D 3297/15 et s,). Dans une attestation rédigée peu de temps avant audience au fond devant Ia cour dappel en 2005, le directeur yénéral de cette société, Laurent ssociéids de portage dans fe caudre du rachal par te groupe Crédit lyonnats de la société ADIDAS », précisant que les «socierés contactées (.) ne pouvaient avoir aucun contact avee le groupe Bernard TAPIE, & la demande expresse du Crédit lvonnais, sous convert de confidentialité absolue. » (D 3212/1 et /2) Les démarches entreprises par les enquéteurs pour recveillir le temoignage de Laurent ADAMOWICZ, domicilié aux Etats-Unis, s'averaient vaines en raison de la mauvaise volonté manifestée par Vintéressé, ainsi que cela ressortait d'un procés-verbal de recherches detaillé™ (D 3527) Les investigations menées par ailleurs révélaient que Laurent ADAMOWICZ avait été en ‘elation étroite avec Bernard TAPIE au moment de Vacquisition d ADIDAS, ainsi que cela ressortait notamment du témoignage de Jean-Paul TCHANG (D 3524/2) 22 Président des AGF 2} Cette reticence persistante & comparaitre stexplique peut-éire par Ie prouoncé 3 son encontre d’nn jugement du frrande instance de Paris (Iie chamnbre) fe condinant Ye 25 wnat 2011 Ia peine de dews ans ct mandat d'arrét pour avoir commis fe délit d'abus de biens sociany (D 3652) «Jai conn Monsieur ADAMOWICZ en 07.1990, a moment of iLest intervenn pour le compte de Bernard TAPIE dems Vacquisition de ADIDAS. C'est lui qui camené Monsieur TAPIE aux suurs DASSLER et particips aux négoctations aya permis Cobtenir leur accord pour vendre Vaffaire & LAPIE, Monsieur ADAMOWICZ est ausst mierveim probablement, mats fe nen suis pas sin, dans Narrivée de dewe hangues japonuises dans fe poo! de financement de Vachat d Adidas par Monsieur TAPIE en 081990. En 07/1990 Monsieur TAPIE nous a présenté Monsieur ABAMOWICZ comme Tapportenr de Faffaire ADIDAS et ce dernier a été son beauprier conseil tors de Tacqmsition A'ADIDAS. » De méme, Loic DERAISON, directeur général de CLINVEST au moment des faits indiquait que Vaffaire ADIDAS avait été apportée 4 Bernard TAPIE par Laurent ADAMOWICZ (D 3215/3) Gilbert BEAUX, dans son cuvrage intitulé « Une femme libre », le décrivait également comme « collaborateur de Paribas, chargé de Tacquisition d'Aalidas pour le compte de Besnard TAPHE », (1278/8) Bernard TAPIE lui-méme, dans son ouvrage intitulé « Librement » paru en 1998, présentait Laurent ADAMOWICZ en p. 152 comme un « jenne ef brillant bangnier » Vayant aidé & acquerie ADIDAS Ces propos, qui permetiaient de douter de ta sineérité des termes de son attestation et notamment du fait que Bernard TAPIE aurait été tenu a 'écart de ses démarches, étaient confirmes par les termes d'un ouvrage intitulé « ROBERT LOUIS DREYFUS, les aventures dun Don Juan des affaires » « Dans la plus grannfe discrétion, Bernard TAPIE, épaulé par Laurent Adamowies, 32 ans, nouvelle coqueluche de la banque daffaires Paribas part a Fassiat ele Vempire. A la suprise générale. il kcroche ka mise début juillet 1990. » (D 2966/6) Le caractére non spontané de Lattestation rédigée par lintéressé était également établi par audition de Samuel SCHERMAN, ancien collaborateur de Maurice LANTOURNE « QUESTION : Comaissez vous Monsieur Laurent ADAMOWICZ ? REPONSE : Non, personnellement je ne le connais pas. Je sais que c'était un banquier daffaires qui me semble til s'est occupé wm petit pen de la vente ADIDAS en 1991 au uiveau de Bernard «QUESTION + Nous représentons am — document, extrait du yeellé FRIEDFRANK-FERME: dlaté dy 20:05/2005 et imimlé « NOTE DE SAMUEL A MAURICE », Ftes vous bien te rédacteur de cette note ? REPONS QUE. On. HON: Dans ee document, vous derives : « H fern que vous regardiez Vastestativn de Monsieur ADAMOWICZ afin de lu confirmer votre accord pour quil adresse les originane par woie de fedex afin que cela nous parviemne hindi ou mardi » Monsieur ADAMOWICZ a teil rédigé cette attestation en concertation avee Maitre LANTOURNE ? REPONSE : Certainement. » (D 2762/1) 24 Reproduite en $ 49/84 34 En outee, il éxait Joisible de relever que Vobjectif fixé dans le compte rendu adresse par Laurent ADAMOWICZ 4 Henri FILHO le Jer février 1993, consistant 2 faire sortir completement Bemard TAPIE d'ADIDAS, était identique a celui que poursuivait Bernard TAPIE. (D 3298) Enfin, le caractere fallaciews de l'attestation préparée par Maurice LANTOURNE et Samuel SCHERMAN ressortait du fait que la mention dun mandat desting a rechercher des solutions de portage ne comrespondait pas aux termes du mandat aecepte par l'interessé. De son caté, Gilberte BEAUX prenait contact avec le fonds d'investissement HAMBROS, qui avait été en contact avec le groupe TAPIE dans le cadre du rachat par PENTLAND, et avec la société ARGOS SODITIC™. Un fax du cabinet d'avocats FRERE CHOLMELEY en date du 26 janvier 1993 démontrait également que BTF, représentée par Elie FELLOUS, était impliquée dans les opérations de rachat puisque ce cabinet indiquait (D 1336) « Nous acceptons en conirepartie de faciurer un forfuit de 250.000 franes d'honoraires pour nos prestations dans ta rédaction au protocole de la vente des parts soctales de BIF Gmbh @ Clumest AGE, Worms et leurs affiliées Invembourgeotses, devant intervenir fe 29 janvier 1993 & Essen. » Parallélement & cela, des négociations étaient rapidement entamées avec Robert-Louis DREYFUS et Christian TOURRES, associés de RICE SA, afin de parvenir a la cession envisagee. Robert LOUIS-DREYFUS présentait l'avantage de pouvoir cumuler les fonctions d'investisseur et de dirigeant, Christian TOURRES relatait dans quelles circonstances 'opération avait été organisce « Au bout de quatre ans, je commengais d en avoir assez ef est venue fa proposition inatendue de Ja banque du PHENIX. par M. TCHANG, président de la bangne, qui était un des partenaires ayant proié de Farge a Bernard TAPIE pour prendre ta direction LADIDAS, Ils mont fait cette offre d'me prise de participation. Tres rapidemeny, fai contacté Robert LOUIS-DREYFUS, gui avrivait Gila fin de son contrat chez SAATCHI et qui mr'a indiqué que cela ne Vnuéressct pas. It soubaitait prondve sa retraite & ce moment-la. Hf s'est passé un inois, am mois et dent, enire les coups de fil de TCHANG ef mes appels é Robert LOUIS-DREYEUS, avant qu'on eécicle de faire mn déjeuner- enure MM. 1CHANG, FILHO, LOUIS-DREYFUS ef mot-méme pour eu dliscnet. C’était en octobre ou novembre 1992. Eta partir de la, cela a démarré. (..) Lors de ce déjeuner, nous leur avons indiqué que nous navions pas besoin de ce avail et argent ef que ce qui nous intéressaait était d'etre & la fuly managers ef actionnaires. Nous avons dit que nous n'étions mome pas inféressés par wn salaire, pnisqw'ils W'avaient pas beaucoup dargent et que ce qui powvait nous iméresser était imilquement une participation dans ADIDAS. (..) Par fa sute, notre principal imerlocuteur a été M. FILHO. IL est revenu pour nous dive quil en avait parlé avee son président M. HABERER, gui lui cvait incdiqué qu'il étent pres & nous donner ‘gratuitement 4% du capital en échange de le prise de management de la société. (..) Nous tai ‘avons répondy que cela ne nous salisfaiscat pas ef que nous voulions avoir an moins 15% des actions financees par le Crédit lyounais. Nous ne voulions pas avoir d'argent ¢ sortir: Alors M. FILHO adit : « Ok, vous achetez 159%, on vous préte largent et vous raurez pas & le rembonrser si ‘ensuite commie conseil de COATBRIDGE 25 Sovigié dirigée par Wladinnir MOLLOF auditions D 2605), inter HOLDINGS Lid (ef p. 30) 35 ADIDAS fait faillite. Pour cela, vous alle créer une petite société, & qui nous allons préver de Farge. (.) Je me me souviens pas du pric avancé a ce moment-le. Le Lyonnais ninait pas completement fou. I aveut dit que si cele marchait te taux d'intéret applique an pres, qui nous état Sait, serait majors, A ce momenthi, nous avons dit que nous étions accord. C’était en novembre ‘ou en décembre 1992 (..) Rien n’était signé. Nous avons réfléchi et nony avons décidé d'atler un oran plus loin. Robert LOUIS-DREYFUS a regu M. FILHO en Suisse Zivich en disant que nans avions réfléchi et que cele n'ciait pas suffisonn, que nous voutions une option dachat sur la tolalité des actions détenues pas M, Bernard TAPIE et Si le Lyommais nons aidan, sur le totalité des actions CADIDAS. (D 2587/2) Les constatations faites sur agenda de Jean-Paul TCHANG et les déclarations de ce dernier corroboraient celles de Christian TOURRES, indiquant que les pourparlers avaient été noues entre Robert-Louis DREYFUS et Christian TOURRES le 26 novembre 1992, lors d'un diner au cours duquel idee d'une cession avait seulement été evoquée, avant de étre 4 nouveau, plus en detail des le 28 novembre 1992 Le 17 décembre 1992, lors dun diner a Londres. Jean-Paul TCHANG présentait ces potentiels investisseurs a Henri FILHO (D 3524/4). Dans une note du 7 janvier 1993 4 Jean-Yves HABERER, Henri FILHO précisait les termes de cette négociation (D 3297/12) « Robert LOUIS-DREYEUS ne discute pas le priv proposé (voisin de colui négovié avec Pentland) malgré les mauvais résultats d'Adidas en 1992, Il demande en revanche ~ que le Groupe Crédit Lyonnais s'engage @ lui racheter son investissement au prix dacquisition sans intéret au bout de 4 cuss, Pendant ces 4 any, it stengage d assurer la direction d'Adiclas ~ que Fensemble des actionnaires s'engage & eéder an fonds la totalite de leurs titves Gmbh au prox conventionnel de 1 300 MPM pour 100% an conrs diy 2éme trimestre 1994. » Il résultait également de cette note que le Crédit lyonnais avait manifestement lintention de céder la totalité des 58% d'ADIDAS détenus par BTF (D 3297/10) Le reclassement des actions dle la GrnbH détenmes par BIF SA (78 %) Ces 78 % pourraient etre ventilés comme suit - Newco & constituer contrélée par le fonds Robert Louis-Dreyfus : 38 % pour 285 MS. - Clinvest : 9,99% (participation passent de 10 4 19,99 28) pour 19 MS. IGF (Banque du Phénix) : 10 % (participation passant de 5 et 15 %) pour 40 MS. » Ce méme 7 janvier 1993, Gilberle BEAUX, « présidente imérimaire » selon sa propre expression, rédigeait une note sur la situation d’ADIDAS en indiquant les mesures deja prises et leur impact probable et en détaillant Jes mesures nouvelles indispensables a la pérennité de Fentreprise, insistant notamment sur la fait quril lui manguait « wn vrai patron ». (D 1309) Alla suite d'une rencontre organisée le 7 janvier 1993 entre Robert LOUIS-DREYFUS, Jean- Paul TCHANG et Gilberte BEAUX, un premier projet d'accord était établi, prévoyant notamment la cession 4 une société a créer, dite NEWCO, de 58% des actions de BTF Gmbh, & un prix correspondant a celui fixé par Bernard TAPIE dans le mandat confié a la SDBO, Il était également prévu que Robert LOUIS-DREYFUS prendrait la direction du groupe ADIDAS. Cependant, co 36 que ses exigences corrélatives demier ne donnait finalement pas suite cette offre, maluré le f étaient acceptées par le Crédit lyonnais, Hl s'agissait en particulier de lui ménager la possibilité de faire racheter ses titres par la banque, & leur prix d'acquisition et pendant une durée de quatre ans. Réciproquement, il était prévu une option diachat pouvant s'exercer au deuxigme trimestre 1994 et nt ADIDAS 4 1 300 MDM (soit environ 4 400 MF) Loic DERAISON relatait ainsi les conditions dans lesquelles 'opération s'était dessinge « Apres le refus de PENTLAND, je suis de nouvean convoqué chez HABERER avec | FILHO pour faire le constat de cet échee et pour rover é tout prix une solution car fe Groupe TAPIE, est an bord de explosion. HABERER nons interroxe et FILHO indique alors qu'il n'y a qu'une senle solution il propose que se soit CLINVEST qui aeqniert ADIDAS. Refs formel de ma part exposant qu'il serait aberrant pour fe LYONNAIS ef CLINVEST. premicrement de consolider dans ses comptes une entreprise allemande et deuxiemement de rendre tesponscable CLINVEST et le LYONNAIS de tous les emplois de Ventreprise. HABERER mapprouve et PILHO West pax contest FILHO revient me voir cans mon burean fe lendemain on fe sur lendemain en me disant qu'il a rencomtré Monsieur Claude JOUVEN. ancien Présidem du Crédit Commercial de France devenu Président de CITIBANK qui selon Monsiew FILHO, hui propose de metre a sa disposition wn srructire déconsolidante, Avant que CIHSTAR nenire en scéne, des pourparlers, contacts, ont lew vee TCHANG, Robert LOUIS-DREYEUS et Gilberte BEAU et un schéma prend naissanee sur Jes fondemems d'un principe qui est le suivant pour Robert LOUIS-DREYFUS. < un, ce projet mrintéresse. Deux je vex limiter mon risque et tots, si les conditions de redressement sont possibles, je deminderai an Lyonnais de me eoncéder we option sur les vanes qu'il passede, Lorsque Vacquisition va se faire, le financement est intégralemem pris en charge par le Lyounats sons forme de pret, Monsieur DREYFUS limite sax participation & 10-15 %. » (D 3215/8) A ta fin du mois de janvier 1993, un accord était trouvé sur le principe de acquisition par Robert LOUIS-DREYFUS de 15% des titres DIDAS, au moment oti le groupe TAPIE renongait 4 fusionner BTF et GBT dans l'entité NEWCO” et oi le titre BTF etait retire de la cote. —15-t10-fevrier-1993;tne série de-cimq-préts-participatifs- fou préts-t-reeouirs-Himités}-<étalt conclue entre le Crédit lyonnais et chacun des investisseurs, atin de financer le prix de leurs acquisitions respectives. (D 1342 a D 1346) Patrice PAILLERET, responsable juridique du pale fusion/acquisition du Crédit lyonnais. relatait longuement les difficultés pour la SDBO de faire face au désengagement de PENTLAND. 11 résumait les choses ainsi, au sujet des négociations menées avec Robert LOUIS-DREYFUS ° « // faut bien comprendre que, en dehors de Robert LOUIS-DREYFUS, nous avons trouve ancun reprenenr potentiel ou dirigeant sériews, » (D 2604/4) Il expliquait que la mise en place de crédits & recours limité avait é&é décidé par Henri FILHO, Jean-Paul TCHANG, le service juridique du Crédit lyonnais et Iui-méme afin de « Punéresser d Fauffaire » et lui permettre « dinvestir sans porter les risques. » (D 2604/4). Ii expliquait que, ainsi, « fe Crédit [vomais preneit wn risque financier important ef en contrepartie, eu cas de cession des tires, if bénéficiait dane rémmurération du prét tres satisfaisanre. C'est fe prineipe du prés a recowrs limite. ». (D 2604/3) Dans une note du 9 décembre 1992 4 Jean-Yves HABERER, Henri FILHO avait présente le ‘montage permettant au Crédit Iyonniais de sortir Bernard TAPIE du capital d'ADIDAS en supportant le risque correspondant mais sans devoir consolider celui-ci dans ses comptes 26 Aus tenmes d'un courrior adressé par lie FELLOUS a Ja SDBO le 28 janvier 1993 (D 1321 37 « Ce fonds, éerit Monsieur FILHO, constrit par CHI CORP, offre un maximum de discrétion. I n'y aura pas de hen capttalistique avec le CREDIT LYONNAIS - (et AGE) puisque son financement serait assuré par 'émission obligations convertibles de CID STAR @ taux symbolique souscrites par le CREDIT LYONNAIS et les AGE, le produit étennt ators affecté, apres au moins deux échelons, ‘at une enité portant les titres BIF Gnibh » Ce courrier était annoté par Jean-Yves HABERER dans les termes suivants ; « c'est conforme au schéme tmaginé. L'entreprise est elle-méme la garantie de ce montage » (D 3201) Le 12 février 1993, un acte de cession des titres détenus par BTF était conclu au profit de RICE SA, COATBRIDGE HOLDINGS Ltd et OMEGA VENTURES Ltd. (D 1560) Cette derniére société était une émanation de CITI BANK, qui certifiait quielle était dénuée de tout lien capitalistique avec le Crédit lyonnais «Nous attestons par fa présente, en taut que de besoin, que la soviété Omega Ventre, support de ceme acquisition & hautenr de 19,9% du capttal de AIH, a été eréée par notre groupe. Deduction faite du paiement au Crédit Lyonnais de kee rémunération complémemtaire prévue a Tartiele 3.1. de la Convention de Pret & Recours limite, conclue entre le Crédtit Lyonnais et la société Citistar Ltd le 10 fevrier 1993, les bénéficiaires de la plus-value réalisée a Voceasion de ke cession des parts CALA é te fin de 1994, apparticnnent a notre groupe a Texelusion de toute personne morale ou physique dppartenant au groupe Crédit Lyonnais, » (D 134V2 La société EUROKNIGHTS" attestait dans le méme sens s'ayissant de la société COATBRIDGE « Nous accusons ici réception de votre courrier du 15 ct. Comme suite a votre demenake, nous vous Confirmons par la présente Fintervention de notre groupe, par le bials de sa filtale Coatbriige Holdings Limited, dans Tacquisition d'une part sociale de DM 150,000 correspondant & 19.23% dn capital PAdidas iernational Holding Gmbh Adidas»). [est par ailleurs exaret que la plus-value réalisée @ Voccasion ae ka cession, en décembre 1994, de nome particiption Adidas, apres déduction des montants dus au Crédit Lyomais an ternies de ler Convention de Prét & Recours Limité du 10 fovrier 1993, est revenue d Kuroknights ef a ses aetionnaires directs ef indirects, & Fexelusion de toute personne morale ou physique appartenant an groupe da Crédit Lyouneis. » ( 1340/2) Ce méme 12 février 1993, Vensemble des actionnaires de BTF Gmbh, y compris CLINVEST, consentait & RICE SA une option dachat & échéance du 31 décembre 1994 portant sur 85% des titres. (D 1347) Dans ces conditions, le Crédit lyonnais acceptait, au moyen du mécanisme du prét a recours limité, de supporter le risque ADIDAS et d'en financer la restructuration en obtenant l'avantage de «remplacer un risque Groupe Bernard TAPIE par un risque Adidas gia, malgré les incertitudes actuelles, parait de bien meillewre qualité », ainsi que le relevait la note interne du 17 novembre 1992, En effet, la banque faisait confiance & Robert LOUIS-DREYFUS pour assurer le redressement de la société et avait intérét, pour favoriser celui-ci, & proposer des conditions dentrée attractives aux associés et dirigeants démarchés, Robert LOUIS-DREYFUS, compte tent du risque réel d'échec de la politique de redressement et des délais tres courts imposés pour réaliser la 27 Qui déienait 60% de COATBRIDGE HOLDINGD Ld (scellé CDR MORANGIS 14) 38 transaction, n'avait pas souhaité immédiatement engager ses fonds propres dans operation, tout en se ménageant la possibilité de le faire ultérieurement, en acquérant les parts des autres actionnaires. A Vinverse, Bernard TAPIE ne bénéficiait pas de la capacité manageriale ni financiére datteindre cet objectif, faute de contiance de la part des investisseurs et a cause des deux alertes des commissaires aux comptes sur la situation de BTF. En outre, sa position politique tui interdisait de conserver ADIDAS, En effet, opinion publique considérait 1rés néyativement ses relations avec le Crédit lyonnais et un soutien quielle jugeait excessit de la part de la banque nationalisée. C'est pourquoi, ainsi quil lécrivait lui-méme dans son ouvrage «Librement », il lui était devenu impossible d'entreprendre les actions qu'il estimait nécessaires pour ADIDAS « Question defficacité politique enfin, Jak un probleme urgent avee Adidas : Femreprise gui est en concurrence tres sévere avec ses rivaux américams ne peul reconquerir des parts de marché qu'wt prix de cing é six mille licenciemems correspondant soit é des sureffectify nets soit a des emplois (qu'il est impéran de délocaliser, Comment tmaginer & Uheure de la mobilisation générale contre le chamage, qui ministre de la France soit amené a prendre persomettement des décisions aussi Jourdes ef pourtant indispensables ? » Par ailleurs, aucun élément ne permettait de considérer que Gilbert BEAUX, en tant qu'associée d'ADIDAS via sa société EFC. et Elie FELLOUS, en tant que représentant de BTF. vendeur, avaient été tenus a ['écart des négociations relatives au contrat doption. En effet, le protocole par lequel les associés d'ADIDAS concluaient ce second contrat constatait la démission d'Elie FELLOUS, autorisait la mise a disposition de la societé des sommes séquestrées auprés de la SDBO aux termes d'une convention signée le méme jour par l'intéressé, ainsi que 'option dachat consentie a RICE SA. (D 1349) En outre, Gilberte BEAUX déclarait au journal I'Expansion en septembre 2004 « Je conreis évidemmem fa clause des Vachet dex parts de TAPIE. Mais je ne me rappelle pas si je Ini en ai parlé. 11 est plus probable que j'en ai parlé son adjoin Elie Fetlous, » (1) 2968/2) Le journaliste ayant recueilli ces déclarations apportait des précisions sur les termes finalement retenus dans la rédaction de l'article, en produisant des échanges écrits avec l'intéressée «Dans deux mails du 10°08:2004, de 14h25 et de 16hS1, Mine BEAUX ma fait part de ses remarques. Je lui avais propose au départ « Je connais évidemment ta clause déy Fachat des parts de TAPIE, déclare telle &: EXPANSION, Mais je ne me rappelle pas si je tui en ai parle. Crest plus que probable, mais ce n'est pas certain », Lille a souhaite que je remplace « c'est plus probable , mais ce n'est pas certain » par « c'est possible, plist probablement & sow adjoint E. Kellous ». Je Ini ai proposé en retour « Je conneis évidemment ta clause dis achat des paris de TAPI, Mais je ne me rappelle pas si je lui en ai parlé. IL est plus probable que j'en ai parte & son adjont Elie Felons » (D 2968/3 et /6) Lors de son audition par les enquéteurs, Gilberte BEAUX indiquait clairement que Bernard ‘TAPIE savait que la cession des parts de BTF Gmbh impliquait le portage des actions ADIDAS par un pool bancaire « question + Considérez vous avoir participé & un portage aw préjudice de MM, TAPII: et FELLOUS ? réponse : II savant que. je participais avec d'autres a une opération de portage économique. » (D3193/28) 39 Elle précisait également qu'Elie FELLLOUS nlignorait pas que l'operation serait financée par le Crédit lyonnais » « Monsieur FELLOUS connaissait probablement le fait que chacune des soctétés én finanese par Je CREDIT LYONNAIS et avait un obligation de vendre @ terme & Robert LOUIS DREYFUS. Pour cnutant je ne sais pas s'il connaissait les termes de Foption, c'est @ dire son pris et sa clare. De meme je ne saiy pas si i savait que fe LYONNAIS via les préts & recours hmités powveit percevoir les 2:3 de la plus value finale. If comnaissait le monlage que Von peut quatlifier de portage économique pour permetre la cession & Robert LOUIS-DEREYFUS mais pees les mockalités ule ce montage. Par aifleurs, i avait tontes les raisons d'ignorer que fe CREDIT LYONNAIS financerait & 100% ke reprise UADIDAS par Robert LOUIS DREYFUS lors de la levee de son option, QUESTION : Qu’est ce qui vous fait dire que Robert LOUIS-DREYFUS avait des 02/1993 obsen in financement du CREDIT LYONNAIS dans Phypothése wir il leverait son option ? REPONSE + Ia obtern cv crédit an moment oir tha levé son eption. Je ne seus pars & quel moment Ja banque lui a accordé ce crédit. » (D 3193/19) La connaissance quiavait Elie FELLOUS des conditions de Vopération était encore attestée pat les déclarations trés circonstanciées d/Alain SOURY, directeur financier adjoint de BTF «© QUESTION : Pouves vous nous relater le déroulemen du closing du 1002 1993 ? REPONSE : Je suis arrivé dans Tapres midi avec Monsieur FELLOUS et nox avocats dans: les locame de la banque du PHENIN. Tt s‘agissait de finaliser tes actes deve etre signés, Les discussions se déroulaient essentiellement enire avocals vt je m'y at pas participé. Chacune des parties était dans un burea ef se déplagait aun burean a Faure. Au départ jai fimpression que les discussions éiaient surtout entre FELLOUS, léqnipe Robert LOUIS DREYEUS et te Crédit Lyonnais car je n'ai vu les autres parties que plus tard dans te soirée, A votre demanade je vous précise que je n'ai assisté u aucune discussion, j'ai passé mon temps a attendre dems le bureau qui etait antribué & Péquipe. Je n’étais te que pour signer. Les discussions avaiemt lew dans eantres bureaux. Je ne sais pas si ity avait des discussions ennre towres les parties. Ei fin de soirée Monsieur FELLOUS m'a antorisé &t rentrer ehez mot pour manger et wv'a demande de revenir pour Ja Signature qui av eu Tien quan petit matin. Au momem de la signature chacune des parties « été appelée et présentée pour signer chacun son tour ef j'ai 616 surpris lorsque j'ai constaté que certaines sociétes éxatent domiciliées dans des paradis fiseaux, Cela m'a surpris, je me suis dit qu'il devait y avoir des choses 6 cacher: Dans les jours qui ont suivis, au cours d'une discussion dans les bureaux de BIF SA (24 rue de FRIEDLAND 4 Paris) j'ai dememdé é Monsieur FELLOUS ce qu'éraient vex sociétés domicilives dans des paradis fiscaux. Celi cl m' a répondu que le Crédit Lyoomats étant titulaire d'un mandat de vente ADIDAS it ne pouvait pas apparatire directement comme acheteur er que ces sociésés étaient des constructions juridiques du Lyonnais ow des filiales du Lyomuns. (..) Dany mon esprit if était Evident et déjé acquis, lors de la cession, que Robert LOUIS-DREYFUS avait we option sur ine partie des titres ADIDAS dans Vhypothise oir cet tnvestissement deviendrait profitable. » (D 2601/7) I convient de rappeler quiélie FELLOUS était un homme de confiance de Bernard TAPIE de longue date, puisqu'il avait exereé entre 1987 et 1993 des fonctions de contréleur financier au sein de l'Olympique de Marseille lorsque ce dernier en occupait la présidence™. lin 1998 par la cour 28 Los intévessés avaient dailleurs été condannés eusemble le 4 \affaire dite des comptes de YOM (D 2087) 40 ‘Cependant, la these dune dissimulation a Bernard TAPIE des termes de la cession des titres ADIDAS et notamment de sa valeur reposait principalement sur les termes de deux attestations de Robert LOUIS-DREYEUS. La premiere, en date du 18 mai 2001, etait rédigée comme suit « Mon Cher Berna, Crest en toute twansparence que je te confirme apres verification les précisions que tr soubesiteis concernant Vacquisition des titres Adidas. La premiere négociation visait 15% du capital er elle s'est déraulée, comme j'ai en Voccasion de te préciser dans la sommation interpellotive, entre septembre et octobre 1992. Pour ie reste, soit 80% du capital, fev différents paramétres cle ler négociation étaient = Le prix ficé 6 4400.00.00 franes = les modatites éventuelles dle financement rront abouti que conrant décembre 1992, » (D 2828/2) Or les investigations permettaient d'invalider cette attestation et de démontrer que les dates indiquées étaient inexactes puisque c'était seulement en novembre que les premigres discussions avaient été engagées avec Robert LOUIS-DREYFUS. La seconde attestation, adressée le 8 mars 2005 4 Jean-Frangois BURGELIN en qualité de médiateur, indiquait notamment (D 2828/9) « Toute Vopération (15 % dachat et les 83% option) représentant 95 %6 de ta totalité d’Adides (5% restant alors détenw par des membres de la famille) « été conelue sur la base dime méme valarisation & I milliard rrois cent millions de deutschmarks”, velorisation retenue par les eédants depuis Te débbrt de Tar negocTation ; F Cependant, cette affirmation ne comespondait pas non plus & la réalité, puisque le prix de cession des 15% acquis par RICE SA avait bien calculé sur la base diune valorisation d’ADIDAS & 2085 000 000 FF. C'est précisément cette distorsion entre les deux prix qui était discutée par Bernard TAPIE, En outre, i! était permis de s'interroger sur la paternité de cette attestation. En effet, dune part, Samuel SCHERMAN, ancien collaborateur reconnaissait, au vu des documents saisis en perquisition®’ démontrant que le contenu de cette attestation avait eté préparé par Maurice LANTOURNE et lui-méme «Je reconnaiy que dans cette antestation, nous avons fait figurer les arguments feworables & notre these mais Monsieur Robert LOUIS-DREYFUS pouvait refuser de signer s'il n't1ait pas d'accord, od QUESTION ; Maitre LANTOURNE vous a Lil indiqué Jes réponses ct rédiger tout en les aitribuant 29 Soit 4 400000 000 FF 30 Extiait dun fichier intitulé « PROJET NOTE RLD doc » figurant dans mi dossier « Lantoume Dat » (Scelle FRIEDFRANK / FERME/QUATRE ~ D 2828/5 cts.) 41 JIS-DREYFUS ? C'est le suns de sa note, oui, Mais it sagit de propositions @ Monsieur Robert LOUIS: DREYFUS. » (D 2761/16 et /17) Or if convient de relever, dautre part, que la signature de Robert LOUIS-DREYFUS ne figurait pas en tant que telle sur Pattestation, puisqu'y figurait seulement un paraphe précedé de la mention « p/o ». (D 2828/10) Dans ces conditions, rien ne permettait de considérer que Bernard TAPIE avait été tenu a Vécart des néyociations menges avec Robert LOUIS-DREYFUS et qu'il ignorait que deux valorisations distinctes d’ADIDAS avaient été retenues dans chacun des deux contrats, leur articulation étant par ailleurs pleinement justifi¢e par les incertitudes tenant a lavenir d ADIDAS. I] convient de souligner par ailleurs que Bernard TAPIE ne sétait nullement ému de la publication dans la presse des détails de lopération, quelques jours aprés sa finalisation, notamment de existence d'une option d'achat. En outee, il était loisible de relever que la these selon laquelle te Crédit lyonnais aurait été certain, dés février 1993. que le véritable prix d'ADIDAS était celui de option et non celui de 1a cession, n’était tout simplement pas logique. En effet, en acceptant de céder (a la valeur de 2 085 000 000 FF) aux autres actionnaires une participation qui offrait a ces demniers un bénéfice important en cas de levée de option (i ta valeur de 4 400 000 000 FE), le Crédit lyonnais aurait ainsi renoncé, sans contrepartie, a engranger wn profit supplémentaire certain, Ladite option était effectivement levée le 22 décembre 1994. (D 1355) 1.2.6. La sortie d'ADIDAS : une opération gagnante pour Bernard TAPIE et le Crédit lyonnais L'évolution de la valorisation d'ADIDAS" au cours de cette periode de négociation pouvait tre résumée comme suit En FF Date ‘Valorisation totale d'ADIDAS ‘Acquisition de 80% par BTF Gmbh Tjuiller 1990 | 2.000 000 000 r Acquisition de 15% supplémentaires Janvier 1991 ~~ 2560000000 Cession a Pentland | 7juitlet 1992 2.922 000 000 i Rachat 4 Pentland 30 novembre 2780000000 1992 | Mandat de vente lo décembre 1992, 2.085.000 000 | __Cession au pool baneaire “12 Fevrier 1993 | 2.085 000 000 je pnx des parts de BTF dans BTF Ginbh ala valeur de 100% «ADIDAS Slagissant du profit tiré de opération par le Crédit lyonnais, il ressortait du rapport PERONNET que le tésultat global positif de Vopération pour le groupe Crédit Ivonnais pour ensemble de opération ADIDAS depuis la mise en place du crédit d'acquistion par BTF fin juillet 1990 jusquia fin décembre 1994, aprés la cession a Robert LOUIS-DREYFUS, s'etait élevé & 542,6 ME®, Cette expertise était corroborée par celle de M TOURIN, qui indiquait quill n'y avait « cancun doute sur cet ordre de grandeur ». (scellé CDR 31 et MORANGIS 10) Par ailleurs, dans une interview donnée le ler mars 1998 au journal Le Monde, Jean PEYRELEVADE, devenu président directeur général du Crédit lyonnais le 8 novembre 1993, apportait une précision quant au profit retiré par le Crédit lyonnais de l'opération de cession 4 RICE SA « Combien le Crédit Iyermais atl gage, en definitive, sur Vaffaire Adidas ? Unpeu plas de 1,6 milliard ile francs. Fin 1994, M. Dreyfus a use die drow qui lui avait éte accord «ies Forigine de rucheter ensemble des parts 6 un prix de Vordre di double du prix dientrée (4.4 millicards). En tant quactionnaire et prétenr, le Lyonnais a réatise ne phas-value de 320 millions de francs. Mais M. Dreyfius nous a demandé de financer son achat. Ma préoeenpation constante, Tépoque, était de sortir dm risque dactionnaire pour aller vers we activité de préteur plus conforme a notre voeation. Jai done accepré de lui preter, mais cette fol & 6 % duveret moyennant un quart de Véventelte plusevalue future. Un an plus tard, lors «le Vnuroduction en Bourse d'Aetidas, M. Dreyfus nous ar remboursés : le bangne a alors dégage une seconde plus-value de 1,120 mitliard C'est beancoup dargent, mais d la hauteur cles risques extremes que nous avons 16 conduits @ prendre. » (D 1OL/42) Tant 4 lepoque des faits que lors de fa présente instruction, les déctarations de Bernard TAPIE tendaient & occulter les contraintes financiéres majeures qui simposaient a lui pour mettre en avant les enjeux tenant a sa carriére politique, tout en reconnaissant n'avoir pas été lesé par les termes de 'opération © Sar arecepre-devenetreter-rorcaité cine ene J politigues et parce qu'il y avait des comreparties » La Tribune, le 25 mat 1994 Devant les magistrats instructeurs, il déclarait «ce fais une fowle considerable qui wvaméne é ire aujourd'hnet devann vous : Jase acceprer etre minisre, geste vanitenx stirement, mais passionnant, » (D 3291/3) En réalité, il convient de rappeler quill n'était pas juridiquement tenu de céder sa participation dans ADIDAS mais seulement de slabstenir d'exercer des fonctions de gestion incompatibles avec la prise en charge de responsabilités publiques. Diailleurs, il conservera ses sociétes. II s'agissait done d'un choix personnel consistant a considérer son entrée aui gouvernement comme un engagement radicalement incompatible avec la détention d'une société telle qu ADIDAS En effet, il ressortait des investigations que le désengagement d’ADIDAS avait été le résultat de la volonté de Bernard TAPIE, manifestée des le début de l'année 1992 et réitérée avec urgence apres le tetrait de PENTLAND. Alors que PENTLAND avait refusé de conclure la vente des actions 32 Soit 82,7 Me 43 @ADIDAS, méme 4 un prix abaissé et avec des conditions tres avantageuses, Bernard TAPIE obtenait satisfaction, a lissue des néyociations menées avec le pool banecaire sur lequel il sétait appuyé pour acquérir les titres d ADIDAS, quant au prix et au délai qu'il avait fixes, réalisant a cette occasion une plus-value dun montant non négiigeable, ce d'autant qu'il n'avait pas investi personnellement dans l'acquisition initiale Ii n'ctait pas inutile de préciser que opération d'acquisition/revente avait rapporté a Bernard TAPIE une plus-value égale 4 431 MF”, selon lestimation non contestée du cabinet AUGUST (D 452/18), Cette somme était d'autamt moins négligeable que Bernard TAPIE n'avait investi aucun fonds propres dans lopération. Cependant, cette plus-value avait été presqu'enti¢rement absorbée par les besoins de capitaux des filiales de BTF (LA VIE CLAIRE, TERRAILLON, TESTUT) Par ailleurs, Bernard TAPIE o'avait nullement estimé réduire son train de vie face au difficultés financiéres de ses sociétés puisqu'll avait prélevé dans leurs comptes environ 170 000 000 FF entre 199] et 1994%, (D 90/8) Entendu sur ces faits, Elie FELLOUS ne niait pas quis avaient coniribué a la faillite des sociétés de Bernard TAPIE « En ce qui concerne les prélévements excessifs ue Bernard TAPIE, je ne penx que vous donner acte diy fait guils fe sont. Son train de vie existait avant que je narrive dans fa societé et arvean que je nly exerce des responsabilités. Personne niignorait fe train de vie fastuewx le Bernard TAPIE, Let hangne le sevait bien. H faut bien comprendre gue je n'éais pas moi en posttion Haller dépaser le bilan. ai abordé la question d'un éventuel depot ke bilun avee Pierre DESPESSAILLES, avean que je prenne le mandar soit avant avril 1992 : "estce que la hanque vet assurer la trésorerie te temps nécessaire pour régler le probléme global du groupe". netis renconmré Pierre DESPESSAILLES gui avait assure que oni. Savais assez dexpérience en tent quvaneien hanguier et bras droit de Jimny GOLDSMITH pour savoir que sans Fappri des bangues, fe groupe était mart, »(D)285/2) « (.) Lorsque j'ai accepté de présider le groupe, je suvais que son train de vie était princier et ee W était pas a moi d'imervenir: Cele faisait partie de nos accords tacites. » (D 1285!7) Bernard TAPIE navait ailleurs pas renoneé A maintenir ce train de vie pour avenit puisquiil avait négocié avec succés en ce sens auprés de la SDBO, comme le relatait encore Elie FELLOUS: «Je voudrais revenir sur te memorandum, Let vente ADIDAS mettait le campreur é zero et 1 était prévu dassurer fa poursuite du train de vie de Bernard TAPIE sur une période transitoire et c'est ainsi que 30 MP ont été versés ci FIBT (...) »(D 1285/4) Peu importe que le désengagement d'ADIDAS ait donné liew a une opération dont les conditions paraissaient & tout le moins contestables, voire suspectes sur le plan du droit comptable nancier puisqu’elles permettaient artificiellement au Crédit lyonnais de ne pas consolider la société dans ses comptes. Ce montage obéissait @ un impératif de discretion pour une banque nationalisée telle que le Crédit Iyonnais, qui ne souhaitait ni apparaitre comme soutenant a l'excés Bernard TAPIE, homme d'affaires trés médiatique et ancien ministre d'un gouvernement de gauche, devenu acteur de fa vie politique" ni, accessoirement, comme détenant Ia majorité du capital d'une 33.2 083 000.000 000 (prix) ~ 1 593 40 060 (emprunts et dScouverts bancaires) ~61 O10 O40 (fea de cession = 431 000 100 34 Soit, sur la période. un montant mensuel moyen proche de-4 MF (soit plus de 890 KE mensnels en euros constants), & «quoi s‘ajoutait a jouissance de son hotel paniculicr de Ia rue des Sainis-Péres et de son yacht, le Phocéa 35 Il tat reelu député Le 28 mars 1993 a suite de quoi il enongait & son portefeuilc ministre puis a dpaté a4 grande société industrielle allemande, Les moyens employés et Veffet d'opportunité ainsi recherche par la banque était cependant indifferent dans le cadre de fa présente affaire, dés lors que Bernard TAPIE en avait accepté l'augure et se trouvait pleinement informé des conditions de la transaction, quit en avait retiré le prix demande, alors qu'il était acculé a a vente par Ia situation Financiere catastrophique de son groupe et quil navait jamais investi un centime a titre personel dans Vaffaire, le tout dans un contexte oii le maintien d’ADIDAS était en outre radicalement incompatible avec la poursuite de ses ambitions politiques personnelles. Des lors, lidée soutenue par Bernard TAPIE quil aurait été privé de la véritable valeur d'ADIDAS a cause de sa dissimulation par te Crédit Lyonnais, paraissait complétement artificielle et créée pour les besoins de la cause, en surfant sur la vague du scandale des comptes de la banque. Diailleurs, Bernard TAPIE n'avait émis aucune protestation lorsque la presse, peu de temps aprés son désengagement d ADIDAS, avait fait état des conditions du montage et notamment de option consentie & Robert LOUIS-DREYFUS. Mais supposer que le Crédit Lyonnais avait percu qu ADIDAS était susceptible de connaitre une forte croissance, pour mieux le dissimuler ensuite 4 Bernard TAPIE, force est de constater que ni ce dernier ni PENTLAND n'avait su discerner un tel potentiel. En réalité, c'est Robert LOUIS- DREYFUS qui avait su anticiper une évolution positive d'ADIDAS. Il etait ainsi le grand gaunant de lopération aprés Fintroduction d’ADIDAS en bourse, ce qui était logique puisqu’il avait non seulement négocié des conditions avantageuses de financement dune acquisition en deux temps mais aussi assumé personnellement le management du groupe pour diriger son redressement Cependant, un volumineux contentieu allt rapidement naitre aprés la rupture des relations commerciales 1.2.7. La naissance et la persistance de multiples litiges 4 la suite dela revente d'ADIDAS Le 13 mars 1994, soit bien aprés la vente d'ADIDAS, les époux TAPIE concluaient avec le Crédit lyonnais, lui-méme se portant fort pour la SDBO, un protocole ayant pour objet de mettre fin 4 Itensemble de leurs relations bancaires en soldant les comptes - la banque s‘engageait @ effacer le passif des époux TAPIE a son égard en contrepertie de apport, par eux, de tous tes actif quils détenaient. (D 1356) Ce protocole, qui accordait a Bernard TAPIE un delai de quatre ans pour vendre les actifs industriels de son groupe, était conclu notamment sous a condition suspensive que la valeur du tmobilier que les épouss TAPIE donnaient en gage & la banque fat confirmée par une expertise, Cette expertise n'ayant pas été produit, il était dénoncé par le Crédit Iyonnais le 17 mai 1994 et la banque exigeait le remboursement de ensemble des préts accordés au groupe, Cette demande fut le prelude dune multitude de procédures judiciaires, civiles et pénales ‘européen Te 12 juin 1994 4s Liexécution forcée du protocole Une procédure en execution foreée du protocole était engagée par mise en demeure du 17 ‘mai 1994 adressée par les époux TAPIE et leurs sociétés au Crédit lyonnais et a la SDBO. Par jugement du 23 novembre 1994 (D 1357), confirmé par la cour d'appel dans un arvét du 19 février 1999 (D 85), le tribunal de grande instance de Paris constatait la caducité du protocale, faute de réalisation de la condition suspensive laquelle il était subordonne™, relevant que les epoux TAPIE staient abstenus de faire expertiser la valeur des meubles garantissant une partie de fa créance de la banque. Ainsi étaient solidairement condamnés la société GBT et les époux TAPIE & payer a la SDBO les sommes représentant le montant exigible de préts consentis a la société GBT soit 237 et 67 millions de francs (36 et 10 millions d'euros) La liquidation judiciaire du groupe TAPIE et des époux TAPIE Compte tenu de leur impossibilité a faire face leurs engagements, les sociétés du groupe TAPIE Gaiemt placées en redressement judiciaire le 30 novembre 1994, puis en liquidation judiciaire Seule BTF, devenue la Compagnie Européenne de Distribution et de Pesage (CEDP), a fait objet d'un plan de continuation, dans le cadre duquel la SDBO obtenait Mattribution préférentielle des actions de cette société, sur lesquelles elle disposait d'un nantissement Les époux TAPIE étaient places en liquidation judiciaire le 23 janvier 1995 et la confusion des patrimoines des dit placées en liquidation judiciaire était ordonnée le 31 mai 1995 Ala suite des sentences du tribunal arbitral des 7 juillet et 27 novembre 2008, le tribunal de commerce de Paris, par jugements des 6 mai et 2 décemibre 2009, pronongait la révision des jugements diouverture de redressement judiciaire des sociétés du groupe TAPIE et des époux TAPIE. Une procédure en responsabilité civile érait engagée en mars 1996 par les liquidateurs des sociétés du groupe TAPIE contre fe Crédit lyonnais, la SDBO et la société Clinvest. Les liquidateurs invoquaient un soutien abusif des banques et faisaient valoir qu'un « accord secrer dle rewente au double » aurait été frauduteusement concla des le mois de décembre 1992 entre le Crédit Lyonnais et Robert LOUIS-DREYFUS pour organiser la captation de la plus-value procurée par l'opération Adidas, outre des fautes commises dans I'exécution du mandat de vente du 16 décembre 1992 Par jugement du 7 novembre 1996, le tribunal de commerce de Paris, aprés avoir estimé que la SDBO avait eu un comportement condamnable en prenant pour elle-méme et les créanciers dut groupe TAPIE des risques excessifs, ordonnait un sursis statuer dans lattente de procédures pénales en cours, condamnait la SDBO 4 payer aux liquidateurs, a titre de provision, une somme de 600 millions de francs et ordonnait une mesure d'expertise aux fins de determiner le rile des 36 La condition devait étre levée au 31 mars 1994 (article 9 du protocale, D 1386/10) 46 banques, notamment, dans la cession de la société Adidas Par arrét du 23 janvier 1998, la cour d'appel confirmait le jugement en ce quiil avait déclare les liquidateurs cecevables a agir en responsabilité contre les trois dtablissements de credit « sous réserve de examen, & Foccasion des questions de fond de leur droit de demander ae indenmisation fondée sur le comportement des bangues & Fégard de ta SNC GBT en tant que société mere de la soviéé BTF », ordonnait également un sursis a statuer sur leurs diverses demandes jusqu'a I'issue des procédures pénales en cours mais infirmait la mesure d'expertise, juzée inutile en 'état des éléments de preuve figurant déja a la procédure pénale Parallélement a cette premiére procédure, une action en responsabilité civile était intradui par le mandataire ad'hoc de la société CEDP. désizné a cet effet a la demande des actionnaires mminoritaires, contre le CDR Créances, venant aux draits de la SDBO, la société CDR Participations yenant aux droits de la société Clinvest, et le Crédit Iyonnais. Par jugement du 22 juin 1999, le tribunal de commerce de Paris accueillait l'exception de connenité et renvoyait la cause devant la cour d'appel de Paris saisie de l'appel des autres jugements. (D 65!) Par deux arréts des 25 juin 1999 et 28 juin 2002, la cour d'appel maintenait le sursis a statuet jusqu‘au prononcé d'une décision pénale définitive, Par arrét du 12 aovembre 2004, elle ordonnait ‘une mediation, confiée au procureur général honoraire prés la Cour de cassation, M. BURGELIN, laquelle échouait (cf. infra 2.1.) Liarrét de la co el de Paris du 30 septembre 20 ‘A la suite de l'échec de la médiation, la cour d'appel, par arrét du 30 septembre 2005, décidait que les sociétés du zroupe Credit lyonnais avaient failli a leurs obligations de mandataires: en se portant acquéreurs, par personnes interposées, des participations quielles étaient chareées de Vendre et avaient manqué de loyauté envers leur mandant en ne Informant pas des negociations en lui proposant pas les préts a recours limites octeayes Appréciant ce préjudice au regard des conditions des préts a recours limités, Ia cour d'appel condamnait la SDBO et le Crédit Iyonnais 4 payer aux liquidateurs une indemnité de 13S millions deuros égale, selon son calcul, au tiers de la différence existant entre le prix qui aurait pu éire fobtenu en décembre 1994 et celui pergu en février 1993, réservant sa décision quant d la reparation éventuelle du préjudice consécutif & Ie mise en liquidation judiciaire des entités du groupe TAPIE et a Vincidence fiscale de sa décision, et fixant la réparation du préjudice moral a la somme d'un euro, Cette décision faisait objet d'un arrét rectificatif derveurs matérielles, prononcé le 28 avril 2006, ayant notamment pour effet de porter 145 millions d'euros I'indemnite initialement fixes a 135 millions d'euros. Liessentiel de Ia motivation de la cour d'appel résidait dans les termes suivants, « Llobligation dinformer son mandataire, le devoir ele loyunté ot de transparence ef te souci de la GBomologie de toue banque en particulier Coffaires exigeatent de faire comattre «1 Monsieur TAPIE, client bénéficiant d'une aide financiére considérable et constante depuis 1977 Pune part gui reprenenr avait été contacté pour assurer te management PADIDAS, quit était Sventnellement acheleur & un terme proche, dee ans aw plus pour un pris de 4 milliards 483 47 millions de franes comparer cane 2 milliards 85 millions dle frames stu mandat et dautre part, que Je Crédit Lyonnais était prét a financer Vopération done & continuer de préter pour ADIDAS, ane conditions des préts é recours limite. ¢...) le groupe Crédit Lyonnais en se porta comreparite par personnes interposées et en winformant pas loyalement son client n'a pas respeeté les obligations de son mandat. » En substance, la cour d'appel reprochait ainsi aux banques un manquement a leur devoir d'information de leur mandant s‘agissant des néyociations menées avec Robert LOUIS-DREYEUS, Je fait davoir porté les actions qu'avait regu pour mandat de vendre et de ne pas avoir offert Bernard TAPIE Ia possibilité de contracter dans les mémes conditions que Roben LOUIS- DREYFUS. Elle en tirat la conséquence suivante: « Les lignidareurs penvent en revaanche, é juste tine, soutenir que les 78% du capital PADIDAS auraient pu étre vendus: directement & M. Robert LOUIS-DREYFUS en décembre 1994 si le groupe Credit yomuis avait respecte sey obligations de benguier mandataire ev proposant le financement constitue par les préts & recours limité aw gronpe JAPIE de sorte que la plus-value aura été répurtie dans ce cas ckans la proportion rappelee précédemment + 13 an vendeur, 2°3 a la banque » et fixait le montant des dommages-interéts @ 135 ME aprés actualisation de la valeur retenue. Les deux arréts faisaient objet de pourvois en cassation de la part du CDR et du Crédit Iyonnais &t de assemblée plénigre de la Cour de cassation du 9 octobre 2006 (1D 9)) Le premier président de la Cour de cassation, Guy CANIVET, décidait de saisir V'assemblee plénigre de la Cour aprés la divulgation piéces confidemtelles du dossier, dans des conditions relatées par Jean-Pierre MARTEL (D 2821/3) « Nous étions devant la chambre commerciale oit ily a en un rapport de Mme COLLOMB qui était extrémement sévere et qui concluail & la cassation tks des conditions elles qu'elle ne done pas de marge de manauvre & la Cour de renvoi. Je le sais car i est corrive un incident & ka Cour de cassation : le rapport, mais aussi ses conclusions et le projet d’arrét se sont retronves dens la cave d'un avocat & la Cour de cassation. Comme vous le savez les avocars ont droit @ ke communication «du rapport, mais pas des conclusions, mi di ou des projets diwrrét, Devaat cet incident, les avocats 4 la Cour de cassation ont saisi le premier president CANIVET, quia decide de desseusiv ka chambre commerciate et de soumenre Faffaire & Tassemblée plémére qui a nome un nouveeu rapporteur. » Par arrét rendu en assemblée pléniére le 9 octobre 2006, la Cour de cassation pronongait une cassation partielle de larrét du 30 septembre 2005 et renvoyait l'alfaire devant la cour d'appel de Paris, jugeant notamment que le Crédit lyonnais ne pouvait ire tenu responsable des éventuelles fautes commises en exécution du mandat auquel elle n’était pas partie et quaucune banque ne pouvait l'étre pour s'étre abstenue de proposer aux sociétés de Bernard TAPIE de contracter un prét A recours limité « Mais attend que, si Varrét releve tout dabard que les bangues on conunis dey fautes en se ortant cessionnaires des parts qu'elles avaient pour mandat de eéder et en manquant & leur 48 obligation informer loyalement leur mandant, I se borne ensuite, pour caractériser Vexisienee et capprécier Vétendue du prejudice causé par Jes manquements imputés au groupe Crédit (yonnais, & retenir que celui-ei n'a pas respecié ses obligations de banguier mandatare en s‘abstenam ile proposer aut groupe TAPIE le financement consiitus par les prety & reconrs limité consentis & certaines des sociétés cessionnaires ; que, la cour d'appel ayant ainsi retenu que celte abstention constituait ka seule cause du préjudice domt elle accordait reparation, 11 ne peut fut étre utilement reproché avoir relevé existence Tauires manquements qui ne constituent pas le soutien ade ser décision ; que lé moyen, inoperan, ne peut eure accueilli: » td Vin les articles U34 et 1165 du code civit Autendn que pour retenir la responsabilité du Crédit Iyonnais, Farret retiemt que, bien qu'il nant pas 646 signataire du mandat ni daucune des conventions sousctites avec les soviélés GBU EF IBT et BIE SA en décembre 1992, cet établissemem, qui s'¢iait activement impliqué dans ka conception et Fexécurion de ces accords, notamment en conserant et en orsganisant les financements nécessatives dtu montage imagine avec lex coucquérenrs des participations Adidas, et qui avait méme acceplé de rendre compte de son action devant la presse et let commission d'enquéte parlememaire chargée analyser Fopération, é1ait oblige par le manda : Artendu qu'en se déterminant ainsi, alors que les mandataires liquidatewrs, qn fomdaient lene action sur des manquements case aticles 1116, 1134, 1596, 1991 et 1992 du code civil, aveent choisi dagir sur le seul terrain contractuel. que les soviéteés GBT, FIBT et BIF SA nlaveient traite pour Vopération considérée, quavee ta seule SDBO, persomre morale distncte dont it erate prétenin ai qitelie aurait été fictive ni que sou patrimoine se serait confondy ave celui de set maison mere, la cour dappel, qui a statué par des motifs impropres & faire apparaive que Fianmixtion du Crédit Iyornais dans Fexéention du mandat délivré a sa filale avait été de nature & eréer pour les mandants mre apparence trompense propre & leur permettre de croire légitimement que cel établissement était anssi leur cuconmactant, ce dont elle cnrait alors pr déduire que ee sah : Lt derni i te ? pairties ter pe sa eécision ; Fu les articles 1134 ef 114? du coue civil ; Attend que pour retenir la responsabilité du CDR eréances et du Crédit (yous, Varrét vetien que le groupe Crédit Ivomais avait manué & sex obligations de hanquier mandateire en sabstenant de proposer an groupe TAPIE le financement constitu’ par les préts recours time qu'il avait octroyés d certains des cessionnaires des participations litigienses : Quien stamant ainsi, alors qu'il wentre pas dans la mission dn mendataire de financer Fopération pour laquelle i stemremet ef que, hors te cus oie est tem par ur engagement anteriew: ke banquier est tonjours libre, sans avair a justifier sa décision qui est discrétiomnasire, de proposer on de consemir un erédit quelle qu'en sott la forme, de s'abstenir ou de refuser dle le faire, ter cour dappel a violé les textes susvises... » Aprés le prononcé de l'arrét de la Cour de cassation, de multiples avis étaient recucillis de part et d'autre afin danalyser te contenu et la portée de la décision, Afin d'appréhender au mieux dans quelle mesure le tribunal arbitral avait pu siaftranchir des régles posées par Vassemblée pléniére de la Cour de cassation, ce malgré le fait que les arbitres devaient non seulement statuer en 49 droit mais aussi en respectant « Mantorité de lr chose jugée des décisions défnutives rendues dans Jes contemienx notamment Varrit de fa Cour de cassation di 9 actobrs 2006 et tes attendus dlefininfs de Varrét de la Cour d'appel de Paris alu 30 septembre 2005, » (D 4719), il est nécessaire de récapituler les conséquences de Parrét du 9 octobre 2006. A cet égard, il convient tout dabord de rappeler que Harticle L. 431-4 alinga 2 de Yoryanisation judiciaire dispose que « lorsque fe renvoi est oredonné peu Vassemblée pléniere, la Juridiction de renvor doit se conformer d la décision de cette assemblée sur les points de dboit juges par celle-ci, » La régle ainsi posée tend a garantir Veffectivité de la jurisprudence de ia Cour de cassation statuant en assembiée pléniére, répond a un impératif de sécurité juridique. En lespéce, stagissant d'un arrét de cassation partielle, la Cour n’avait pas statué sur Vensemble des moyens dont elle était saisie, C'est pourquoi, de maniére générale, lissue du contentieux demeurait incertaine sur le fond. Ce faisant, la Cour de cassation avait laissé ouvertes es questions que Ia rapporteure lui avait pourtant suggéré de trancher. ainsi que cela ressortait de son avis (D 1376/61) «© 6.) aprés avoir consacré des développements 4 ka violation de Varticle 1598 du code civil ainsi qua défaut d'information du mandant, Varrét condamne finatemen le Groupe Crédit lyormais sur fe fondement de ta troisiéme faute (assoviée a la denxtéme), dont i naveut pas été question aniérienrement ef ayam consisté & ne pas avoir proposé aw mandaraire te financement qui aurait eté censé lui permettre de surseoir & la vente en atiendant de pouvoir les céder & M. Lonis~ Dreyfus ; cette malfacon de Varrét ma quelque pen gence dans la construction iu projet préparé < if peut en effet paratitre un peu inutile de répondre sur ka question du devoir dinformation et de Joyanté dia mandetaire alors qu'il n’en est tiré ensnite aucune consequence ; i semble toutefois ndécessaire de maintenir cette réponse parce que si nous nous hornons a casser te motif reluif et ler proposition de financement sans évoquer tes autres feutes, pour passer directement «une critiques afférentes @ la perte de chance et é son évaluation, il semblera que nous camtionrons tout ce yi est dit dans Favret au sujet de la violation de Varticte 1596 di code eivil ce qui serait regretiable, me seunble-t-il les motifs relatifs & Facquisition des participations Clinvest ef au portage étant tout & fait insuffisants 4 justifier la solution et rien ne permenant Caffirmer, qué le supposer caracterisé un portage constitue une violation de Vinterdiction faare au menxdataive de se porter contrepartic, Sagissant, comme on lar vu au rapport, d'un mécamisine tres compliqué et nnutiiforme dont al est a surphs unanimement admis qu'il ne constitne pas ni une simulation mi une opération de préte-nam, les portews acquérant véritablemen la qualité dachommres et la propriste des titres portés pendant tout le temps du portage ; il serait sans doute préférable que la cour de renvot Wait pas & Sinierroger sur le sujet. » Néanmoins, il apparaissait que la faute invoquée relativement a la décision de ne pas proposer de prét aux societés du groupe TAPIE était écartée par la Cour de cassation, tandis quelle considérait que les autres fautes retenues par la cour d'appel ne pouvaient étre Ia cause de la perte de chance dont la réparation était sollicitée, puisque celle-ci ne les avaient pas retemtes comme telles. Par ailleurs, il résultait de l'arrét de ta Cour de cassation que le champ daction des parties avait été singuliérement limité, En effet, la Cour de cassation validait Ia position de la cour dappel sur la recevabilité des actions des parties. La cour dappel avait déclaré les mandataires judiciaires associés (la société MIA représentée par Me Jean-Claude PIERREL) et Didier COURTOUX recevables 4 agir, en leur qualité S50 de mandataires liquidateurs des sociétés GBT, FIBT, BTF SA et Bernard TAPIE gestion (Ia société BTG) ainsi que des époux TAPIE, en réparation du préjudice subi par la société GBT La Cour de ‘eassation apportait une restriction considerable au champ d'action ainsi delimité, puisqu'elle décidait que les mandataires liquidateurs de GBT ne pouvaient demander réparation que du préjudice résultant des conditions d'exécution du mémorandum du 10 décembre 1992 et du mandat conclu le 16 décembre suivant 4 Attendht, en second lieu, que Farrét relove que les mandataires liquidateurs ne ve bornatent pas & demander Vndenmisation de la perte éprowvée pay la société GBT en ser qualité dlactionnarte de la société BIF SA mais quinvoquant des manquements i ker convention du 16 décembre 1992 par Jaquelle certe derniére société avait, en exéeution di memorandum dit 10 décembre 1992 dont cette convention constituait fa mise en auuvre, chargé lr SDBO de ta cession de sa participation, ils solliciteient en owe la réparation du préjudice subi par le société GBT pow avon été privée oFune partie des fonds que le mémorandum avert prévu daffecter au remboursement de ses propres detes ; quien Métal de ces constatations dont il résulte que tes mandataires liquidateurs, api se prévataient d'un préjudice propre & la société GBI, distinct de son préjudice Tactionnanre et suscepiible d'éire rattaché des inanguements aux conventions souscrites, avanent ainsi, dans cette mesure et abstraction faite di bien-fondé de leurs prétentiony indifferent or ee staule, wn intéret & gir en responsabilité contre les établissements de crédit, ka cour d'appel, qui tencourt aucun des griefs enticules par les premiere, deuxiéme, troisiéme, Initieme, nenvicme et dousiime brouches, exactement décidé que action, en tant qu'elle tendait ¢ la reparation de ce préjulice persomel, était recevable » Au vu de cette motivation, seule était recevable taction contractuelle des mandataires luidateurs de GBT contre la SDBO, covontractante et non contre le Crédit Iyonnais, action tendant 4 la réparation du préjudice causé par la non exécution du mémorandum du 10 decembre 1992 et du mandat de vente du 16 décembre 1992 en ce qui y était convenu quiune partie du prix de la cession des titres ADIDAS serait affectée au paiement des dettes de GBT. Ce cantonnement de Vaction restant ouverte aux demandeurs limitait considérablement le montant du préjudice indemnisable. En outre, Fappréciation des manquements a laccord concly entre les parties aurait nécessairement ______amoné-&-débatire-du-respect_par Bernard TAPIE de ses propres obligations, tenant notamment la __ constitution de la societé NEWCO regroupant l'ensemble de ses sociétés. Or c'était bien Bernard TAPIE, sous la plume d'Elie FELLOUS dans un courrier du 28 janvier 1993, qui avait décide de « renoncer a la fusion envisagée » (D 1328) Ce dernier en fournissait plus tard explication « Une partie de mémorendum a 616 exécutée, maiy on a bute sur un point. On warrivait pas 4 faire ne fusion entre BIF et GBI ll restait 3 ou 4% dans le public et compte tenn de ler situation politique et médiatique de lépoque, était suicicaire Lavoir des minoritaires, it fallait cnare chase. » (D 1285/3) Surabondamment, s'agissant des moyens sur lesquels la Cour de cassation n'avait pas ev A se prononcer, il était permis de relever que la cour dappel avait complaisamment indemnisé 100 % du montant de la perte de chance retenue, alors que la jurisprudence constante de la Cour de cassation nladmet quiune indemnisation partielle de ce type de préjudice. En outre, la référence a la valeur acquisition de 1994 paraissait hautement critiquable, puisqu'tl aurait fallu que Bernard TAPIE continuat a détenir les titres d'ADIDAS jusqu'au moment de la Jevée d'option, alors qu'il en était précisément incapable, au vu de la situation financiére de son groupe et de la volonté de désengagement de ses partenaires bancaires ordonnant la du 17 févri L’arrét de la cour d'appel de Par arbitrales (D 3170) Par arrét du 17 février 2015, la cour d'appel de Paris a accueilli fe recours en révision introduit par le CDR et ordonné la rétractation des sentences arbitrales des 7 juillet et 27 novembre 2008 en raison de la fraude qui les entachait La cour d'appel a d'abord statué sur "exception d’incompétence et la fin de non-recevoir tirées du détaut de pouvoir juridictionnel de la cour pour connaitre du recours en révision des sentences arbitrales litigieuses. La cour a rappelé que les arbitres ont &1é saisis non pas sur le fondement dune stipulation du mandat de vente des parts sociales de la société de droit allemand BTF Gmbh, qui au demeurant n'était pas partie a 'arbitrage mais en application du compramis signe le 16 novembre 2007, entre d'une part le CDR et CDR Créances et d’autre part les liquidateurs du groupe TAPIE et les époux TAPIE, ce afin de résoudre de maniere « globule ef definitive » plusieurs contentieux opposant les parties devant diverses juridictions étatiques — action en responsabilité contre le Crédit lyonnais et la SDBO dans l'affaire ADIDAS DR Créances pour soutien abusif et rupture — action en responsabilité contre la CDR et le C abusive de credit = le rejet de la créance de la SDBO au titre du solde d'un prét consenti a Ja SA Alain Colas ‘Tahiti en raison de l'illiceité de la cause du pré La cour @ considéré que ces différends portaient sur le dénouement de multiples liens financiers tissés entre tine banque frangaise et ses clients frangais, de sorte que, arbitrage étant interne, ta voie de la révision était ouverte La cour, saisie du moyen tiré de Virrégularité de la production de piéces issues de la procedure pénale au regard des dispositions de article 11 du code de procédure, a estimé celui-ci inopérant, dans la mesure of les pices issues de T'information judiciaire avaient eté communiquées par le ministére public et soumises a fa libre discussion des parties, étant précisé que le secret de Tinstruction n'est pas opposable au ministére public, celui-ci ayant agi dans le cadre des missions que la loi lui attribue en matiére de recaurs en révision, Statuant sur Vexistence de la fraude, la cour a examiné les faits révélés par l'information pénale avant lintroduction du recours en révision mais lement les éléments materiels nouveaux: mis a jour par les investigations ultérieures dés lors quiils venaient corroborer ceux visés dans la citation initiale. UI s'agit des éléments suivants + Le mémoire d'honoraires du 6 juillet 1999 découvert en 2008 (ef. 3.) Les explications données par MM. LANTOURNE et ESTOUP sur une prétendue erreur imputation comptable se sont révélées mensongéres et paraissent destinges a dissimuler la réalite de leurs relations antérieures a V'arbitrage. + La préparation de larbitrage (ef. 2.3.) Le compromis a été signé le 16 novembre 2007. A la date du 30 aodt 2006, agenda de 52 Pierre ESTOUP porte la mention : « 15 41 TAPIE». Un collaborateur de Maurice LANTOURNE a rédigé une note en faveur du recours a Varbitrage a Vintention de Bernard TAPIE le 31 aode 2006 Puis le 5 septembre 2006 ce méme collaborateur a établi un courrier destiné a Pierre ESTOUP accompagné de nombreuses pisces de fond et de procédure relatives au contentieux ADIDAS. Le 8 septembre 2006, la fiche de travail de ce collaborateur mentionne : « RDF ESTOUP ». Le 12 septembre 2006, il a rédigé une nouvelle note sur le contemtieux ADIDAS adressée a la MM. TAPIE et ESTOUP. + Les relations avec les associations de petits porteurs (ef. 2.3.) La proximité de Pierre ESTOUP avec Francis CHOURAQUI, lun des avocats de Bernard TAPLE et par ailleurs conseil de association APPAVLA, a été constatée. Les courriers adressés par Maurice LANTOURNE @ Pierre ESTOUP montrent que ces derniers étaient en contact régulier et que le second a été tenu au courant de l'évolution du litige opposant la banque aux actionnaires minoritaires de la CEDP (ex BTF) dont les intéréts défendus par l'association APPALVA et son président, Jean BRUNEAU, étaient étroitement liés a ceux de Bernard TAPIE Liactivisme de Pierre ESTOUP dans la promotion des intéréts de Bernard TAPIE est confirmé par plusieurs témoignages, + La proximite personnelle de larbitre ESTOUP avec Bernard TAPIE (ef. 2.3.) Les termes de Ia dédicace du livre de Bernard TAPIE 4 Pierre ESTOUP font référence a an appui concret et effectif de ce dernier: + Liattitude de Pierre ESTOUP au cours de arbitrage (ef. 3.3. et 3.4.) Le role moteur et la partialité manifeste de larbitre Pierre ESTOUP apparaissent clairement Treonvient observer que Ia cour appel ne pouvalt pas annuler Ta convention darbitrage, des lors qu'elle n’était pas saisie d'une telle demande. Elle a en revanche rétracté les sentences arbitrales et, puisque c'est une révision, s'est déclarée compétente pour juger du fond du litige, la convention d'arbitrage ne pouvant plus avoir aucun effet Un pourvoi en cassation était formé contre l'arrét rendu le 17 février 2015, mais celui-ci n’etant pas suspensif, la cour d'appel examinait le fond du litige a Faudience du 29 septembre 2015 Dans un arrét de rejet rendu le 30 juin 2016, la Cour de cassation retenait notamment « Mais attendu que Voceultation par un arbitre des circonstances susceptibles de provoyper, dans Fesprit des parties, un done raisxonnable quan & son impartialité et & son indépendance, dans te but de favoriser Pune des parties, constitne ime fraude rendan possible ke rétractavion de te semence arbitrate dés lors que cente décision a été surprise par le concert fraudulens existant entre Varbitre et cete partie ou les conseils de celle. Et attemdu que, dans Vexercice de son powvoir sonverain dappréciation, la cour dappel, qui pouvait se fonder sur le contenu ces échanges intervenis entre les arbitres an cours du delibere, a relevé que, pour dissimuler aux sociétés CDR la réatité de leurs relations cutérieures. M. Estoup, arbure, et M. Lantourne, conseil de M. Tapie, avaient usé de manneusres dolosives, qutils anvatent 33 eaché Vexistence des liens personnels anciens, étroits et répétés entre ML. Estoup et M. Tape, que cette dissimulation participait de Vaccomplissement du dessein, ourdi par Varbitre, ee concert wee M. Tupie et son représeman, de favoriser, aw cours de Farbitrage, les iméréts de cette partie et, quian cours de la procédure, M. Estoup, de concert avee Md. Tapie et son conseil, s’était employe, &t seule fin doriemer la solution de Farbitrage dans ma sens favorable anx iniérets de ta parrie qtr entendait avenntager; & exercer un role prépondérant an sein du iribunal arbitral et @ marginaliser ses conurbitres ; qu'en Veta de ces énonciations, elle a pu décider que la ilécision du wibuuad arbitral avait été surprise par fa freude commise par M. Estoup. de connivence vee ka partie au profit de qui elle avait éé rendue. » (D 3700/9) des rr@t_du 3 décembre 2018 condamnant_au_remboursem s_allouées ps unal arbitral (D 3466) La cour d'appel rejetait ensemble des prétentions des défendeurs et ordonnait notamment ta condamnation solidaire de FIBT, GBT, Dominique TAPIE ainsi que la SELAFA MJA et la SELARL EMI, és qualités de mandataites judiciaires a la liquidation judiciaire de Bernard TAPIE et des sociéiés ALAIN COLAS TAHITI et BERNARD TAPIE GESTION, a payer aux sociétés CDR et CDR CREANCES la somme de 404 623 082,54 € avec intéréts au taux léeal La procédure consécutive i l'ouverture des liquidations judiciaires Des poursuites pénales ayant retardé le cours des procédures civiles avaient été engagées contre Bernard TAPIE et les directeurs généraux successifs de la SDBO des chefs de banqueroute par emploi de moyens ruineux pour se procurer des fonds et par augmentation frauduleuse du passif’ du debiteur, ainsi que de complicité de ces délits, L’information judiciaire ouverte de ces chef était cléturée le 20 mars 2003 par une ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel de Paris, Ala suite de la semence arbitrale, le tribunal de commerce, a fa diligence des époux TAPIE et du mandataire ad hoc de Ia société GBT, reprenant le cours des instances ouvertes aprés l'arrét du 30 septembre 2005", ordonnait la révision des jugements de redressement et de liquidation judiciaire de la SNC GBT et des époux TAPIE par jugement rendu le 30 novembre 2009, considérant que ces décisions avaient été le résultat de la fraude commise dans le cadre de Vopération ADIDAS. Un jugement dans te méme sens était rendu le 2 décembre 2009 siagissant de FIBT. Ala suite de ces décisions, le tribunal correctionnel de Paris, dans un jugement en date du 2 avril 2010, relaxait Bernard TAPIE du chef de banqueroute, constatant que le délit ne pouvait étre constitué en absence d'ouverture d'une procédure collective. Dans son arrét de renvoi prononeé le 17 décembre 2015, la Cour de justice de la République relevait que le magistrat du parquet chargé du suivi du dossier, M. Jean-Louis LECUE, qui entendait requérir & l'audience pour y soutenir que la révision les procédures collectives avait été ordonnée a tort, avait été empéché de le faire « Sai, en effet, regu Finstruction éorite, par mail, de ne pas partieiper d Tauedience, ni mot, ni wn de mes collegues. Préalablement, j avais rédigeé une note é Vattention de mes supérieurs hievarchiques dans laquelle je faisais le point sur les prétemions de Bernard TAPIB et de ses socidtés et je 37 Assignations du 29 novembre 2008 54 conclnais que, pour mot, les conditions de la révision étaient pas rémnies Jen ai déduit que Von ne soubaitait pas que Con stoppose a la révision des procédures: » (D 3323/4) Dans le méme sens, il indiquait avoir rendu compte de introduction d'une procedure darbitrage et émis Topinion qu'une telle orientation était acceptable de son point de yue dans la mesure oli elle pouvait permetire de désintéresser les créanciers. Il n’avait ensuite regu aucune instruction particuliere Liouverture d'une procédure de sauvewarde au bénéfice de GBT et FIBT (D 3467/2 et s.) Par jugements rendus par le tribunal de commerce de PARIS les 30 novembre et 2 décembre 015, une procedure de sauvegarde était ouverte au bénéfice de GBT, puis, par extension de la procedure, ce FIBT, Il rest pas utile de relever par ailleurs que Bernard TAPIE avait échappé toute sanction personnelle, dans le cadre de la liquidation judiciaire, aux termes d'un jugement du tribunal de commerce de Patis en date du 28 juin 2000 « Autendta, néanmoins, que les dépenses lides é Texploitanion du batean, ajoutées &un train de vie important, constituent des fautes susceptibles de justifier le prononcé d'une interdiction dle xérer ‘Mais attendu que du fait dn schéma juridique (SNC) retenu par Bernard TAPIE, celui-ci est en Tiquidation judiciaire et n'a pu, a Vinstar d'un dirigeant dont kr sockété fait Vobjer d'une provédture collective, poursuivre des activités commerciales, Que cette liquidation dure depuis pres de six années ef que les procédures en cours, évoqnées dans Te chapitte consaeré au sursis, ne sont pas cloturées, ta procédure risquant de se poursuivre pendant encore plusieurs années. Attendn qu’en oure, la Cour Cappel a, de son eo été prononcées au penal. Atiendu que, dans ces conditions, wes exceptionnelles, Pinterdiction de gérer requise é juste tire par le minisiére public pour ine durée de cing & sept ans niaura pas liew deire prononese, » (D 2311/20) infirmé les imerdictions de gérer qui avaient Cette décision était d'autant plus clémente qu'elle se fondait sur la longue et incertaine durée des procédures, alors que Bernard TAPIE était pour une large part a Vorigine des instances en cours et de leur reports successifs, le méme jugement du 28 juin 2000 rejetant par ailleurs le sursis a statuer que intéressé avait a nouveau sollicité 2. Le choix de Il'arbitrage : une décision écrite a l'avance Les investigations portaient sur les circonstances dans lesquelles la resolution du litige était orientée vers V'arbitrage. Maleré le fait que cenains arguments pouvaient paraitre justifier valablement une telle orientation, il ressortait de lenquéte, notamment des perquisitions menées, de multiples éléments en faveur d'une collusion frauduleuse entre les acteurs de I'affaire 2.1. L'échec de la médiation en 2004 Compte tenu de accumulation et la durée des procédures contentieuses entre les patties, ill ait logique que celles-ci envisagent, a un moment dong, des voies alternatives pour régler leurs litiges, Une telle issue se heurtait cependant a la définition du périmétre de la solution de ces litives, nécessaire pour limiter les risques. Cest ainsi qu'une médiation était entreprise en 2004, alors que Nicolas SARKOZY occupait Jes fonctions de ministre de l'économie”, secondé par Claude GUEANT en qualité de directeur de cabinet. Jean-Pierre AUBERT président du CDR entre novembre 2001 et le 20 décembre 2006 avait suggéré dés 2002 le principe d'une médiation au minisire de économie de !'époque, lequel n'y avait pas donné suite. I! relatait les conditions dans lesquelles cette mesure avait pu éire décidée par fa suite «An cours de V'eté 2004, antant que je me sonvierme fin juin ou début juillet, 'ai été convogue aw ninistére des finances par Claude Guéant, directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy ministre des finances & Pépogue, Claanele Guéant ma dit clairemen quit fallait envisager un accord @ Famiable Ine ‘a pas précisé que c'est be soubatit de son ministre. Im'a expliqueé que les renseignemems venus dle la Chancellerie révélaient que le CDR ne pouvait que perdre devant ka cour Cappel. Jai vépondu que je ne partageais pay ce point de vne dautant plus que, au moment de noire enmretien, les avocats dit CDR navaient pas encore déposé leurs conclusions. Claude Guéant n'a bas fait de commemaire et notre entretien s'est crete la. Aprés les vacances, au mois de septembre, jai é nouvean été convié @ Bercy oir j'ai été regu par Nicolas Sarkozy Ini-néme en présence de Claude Gueant et de Frangots Pévol directewrmadjonnt da cabinet, Nicolas Sarkozy w'a clairement dit qu'il fallait metire en envre une mediation. Je lui «i répondu gue cely me paraissait étre une errenr alors que nous nous trouvions é tres peu de temps want les plaidoivies devant la cour dappel. Des lors, & mou sens, recourir. & ame médiation revenait & monirer tn signal «de faiblesse, On ma fait observer quien 2002 javais été partisan dune mediation. Sai rétorqué que ta situation avait évolué, Le ministre m'a dit qu'il allait réfféchi Quelques jours plus tard J'ai regu un coup de fil de Francois Pérol qui m'a dit que ka médiation devait é1re mise en euvre » (D 729/4) Consulté, fe conseil diadministration du CDR en acceptait le principe et, le 26 octobre 2004, VEPFR avalisait le recours & une telle procédure, qui était ordonnée par la cour d'appel de Paris te 12 novembre 2004. Le médiateur désigné était Jean-Frangois BURGELIN, ancien procureur général prés la Cour de cassation, Le CDR posait cependant deux conditions a la réussite de la mediation V/ que VEPFR y adhére et 2/ que Bernard TAPIE n’en ressorte « ni envicht, ni failli ». Ce dernier n'acceptait pas ce principe et revendiquait I'attribution dun boni de liquidation s’elevant & 20 ME. si 38 Entre le 31 mars 2004 ot e 29 novembre 2004 56 bien que la médiation finissait par échouer, en avril 2003 Siagissant des raisons de l'échec de la médiation, Patrick PEUGEOT, ancien administrateur du CDR®, indiquait «Je Wai jamais su exactement pourquoi Monsieur TAPIE. a refusé le résuttar de ka mediation de Monsieur BURGELIN bien que Monsieur AUBERT m'ait laisse entendre ; « al voutatt du cash er gander Photel particulier.» » (D 1183) Quoigu'il en soit, ce n'est que plusieurs années ensuite que orientation vers un arbitrage etait décidée, Cependant, il convient de relever que, dans Vintervalle, & la suite de Marrét de In cour @appel de Paris du 30 septembre 2005, Thierry BRETON, alors ministre de V'économie et des finances, constituait un « comité des sages », composé de MM. CIEUTAT, ancien président de chambre a la Cour des Comptes. COULON, ancien premier président de la cour d'appel de Paris, et ROUVILLOIS, inspecteur général honoraire cles finances, pour étre éclairé sur la suite & donner aux. contentieux opposant Ie CDR aux liguidateurs du groupe TAPIE. Le 22 décembre 2005, ils Femettaient au ministre une note conclant que, compte tenu des aléas de la voie judiciaire, une transaction etait « envisageable, du point de vue des intéréts de I'Etat, 6 trois conditions » = quelle permettre d'éteindre tous les contentieux ligs directement ou indirectement cette affaire (y compris les actions engagées par les actionnaires minoritaires de CEDP), = qu'elle permette de clore la liquidation sans pour autant entrainer de versement en numéraire ‘4M. Bernard TAPIE = et que, en tout état de cause, le montant des sommes abandonnées ou versées 4 la liquidation pour solde de tous comptes, net de la fiscalité sur la transaction, reste en decd du montant de la condamnation en principal fixée par 'arrét du 30 septembre 2005 (S 81/19) és le lendemain, Thierry BRETON indiquait par courrier au président de PEPFR que !Etat acceptait un pourvoi en cassation contre Marrét de la cour d'appel de Paris, préeisant toutetois quiil appartenait au CDR d'examiner toute proposition de transaction qui serait faite par la partie adverse, dans Te respect des principes Gnonees par 1a note ctr 22-eécembre 200S—{S-St7t6)-tine tet proposition était cependant jamais formulée avant le prononcé de Varrat de Ia Cour de cassation. 2.2. Le reco contestée A_larbitrage, une _décision_inopportune_et_juridiquement Tl convient de distinguer deux questions ; d'une part, celle de la validité du recours 4 arbitrage, renvoyant a la capacité juridique de compromettre pour le CDR ; d'autre part, celle de Vopportunité de recourir a ce mode alternatif de réglement du litige. 2.2.1. Les incertitudes enamt au caractére arbitrable du litige Les investigations révélaient que cette question, qui n'était pas réglée par les textes en vigueur, n'avait été soumise a aucune réflexion préalable sérieuse. 39 Il siggeait a son conseil administration d compter de 20081 37 En effet, la lecture des textes susceptibles de trouver a s'appliquer ne permettait pas de determiner si le CDR avait la capacité de compromettre. Ainsi, Varticle 2060 du code civil dispose quia on ne pent comprometire snr (..) les contestations intéressannt les collectivites publiques et les établissements publics et plus généralement dans toutes ley matiéres qui iméressent ordre public » (alinéa ler), le texte prévoyant toutefois que « des contégories déiablissementy publics di caractére industriel et commercial peuvent éire auorisées par décret & compromettre, » (alinéa 2) Hormis tarticle 2060 du code civil, il n'existe aucun texte explicite, législatif ow réglementaire quant a la possibilité et aux modalités du recours 4 l'arbitrage d'une structure placée sous la surveillance d'un établissement public telle que le CDR. Seul l'article L. 311-6 du code de justice administrative réyit les cas pour lesquels, par exception, il peut étre recourn a l'art dans des matiéres ressortissant en principe de la compétence de la justice administrative. Cependant, ce texte nlaurait été applicabte que si 'EPFR avait eté partie a la procédure, ce qui n'etait pus le cas en espéce Par ailleurs, Thomas CLAY, spécialiste de I'arbitrage, a soutenu devant la commission des finances de I’ Assemblée Nationale que le CDR ne pouvait compromettre™. (D 1243/2) De méme, dans un référé adressé le 12 novembre 2010 au Premier ministre, la Cour des comptes rappelait que si le protocole du § avril 1995, conclu entre Etat et le Crédit Lyonnais et validé par la loi, contenait des clauses compromissoires sur des sujets spécifiques, ce dont on pouvait déduire que la procédure d'arbitrage, non expressément autorisée et done dépourvue de base légale, n’était pas autorisée dans les autres cas. (D 99) S'agissant d'une société anonyme, société commerciale immatriculée au RCS, mais aussi filiale & 100% d'un établissement public et bénéficiant ce titre de son financement et de sa garantie, existence de précédents arbitrages ayant impliqué te CDR ne pouveit suffire a établir la légalité du recours Varbitrage au cas d'espéce. Cela etait d'autamt plus vrai que les sept arbitrages antérieurs ainsi invoqués par le CDR pour justifier Ia légalite de larbitrage litigieux ne portaient pas sur des risques non chiffrables. Cette forte incertitude, de nature a comprometive sérieusement la sécurité juridique de Vengagement du CDR dans une telle procédure, faisait echo aux travaux législatifSs menés a partir du début de l'année 2006 afin de prévoir des dérogations au principe de l'article 2060 du code civil Ainsi, une note du 3 février 2006 de Laurent LE MESLE, directeur de cabinet du Garde des Sceaux, faisait élat de Vintérét de faire évoluer le droit en cette matiére, relevant notamment « « Une intervention législaive est nécessaire pour iléfinir les cas dans lesquels le revours & Tarbitrage serait doréuavant possible, cette technique ne ponvant ere appliquée sans graves incomvéntents dans tous les domaines de Vaction administrative ni par toutes les persomes morales de droit public. » (D 1203) Aiissue des réflexions menées par un groupe de travail constitué a la demande du Garde des Sceaux (D 1214), la version definitive du projet de loi qui en résultait était communique a la direction des affaires civiles et du Sceau le 13 février 2007 (D 1220). Or, a peine deux jours plus «Berard TAPE du chet 40 Exprimant i nouveau cette position par voe de pues if ava lows été vse par te plume dg posée tn de difamation, dant oe deniier sai Tinalementdisité dans des conditions constiutves Ue Tubs du dit Jagie dou avait déclané compable, le eondomnant a verser & Thomas CLAY 10-00 € 6 ute de rSporation de prejudice mera et 23.791 Cen ‘raparatcn du prsjudice matériel. (D741) 58 tard, un amendement tendant & « permettre au gouvernement de prendre par ordonance les mesures nécessaires pour rendre possible le recours @ Varbitrage en droit public » était présente Joss de 'examen du projet de loi relatif 4 la protection juridique des majeurs, tendant a autoriser le gouvernement & prendre par ordonnance les mesures nécessaites pour rendre possible le recours & Varbitraye en droit public. Cet amendement était censuré pat le Conseil constitutionnel le ler mars 2007, considérant qu'il s‘agissait la d'un cavalier legislatif. (D 613) Les enquéteurs, s‘interrogeant sur les raisons d'une telle précipitation a faire voter un texte d'importance au sein d'un dispositif sans rapport avec le sujet, relevaient que Daniel LABETOULLE, ancien président de la section du contentieux du Conseil d'Etat et président du groupe de travail, avait indiqué, dans un courrier adressé aux membres du groupe de wavail, que c'était le Garde des Sceaux qui avait oeuvre en ce sens, (D 1230) Philippe BAS, alors ministre délégué la Securite sociale et qui avait dépose Vamendement litigieux, était interrogé par la Cour de justice de la République. II disait ne pas se rappeler dans quelles circonstances il avait été amené a soutenir le vote de ce texte. (D 2487/3) Or ces éléments étaient a rapprocher d'un courrier adressé par Bernard TAPIE & Claude GUEANT le 20 janvier 2006, dans lequel il lui faisait parvenir une copie d'un document remis & Laurent LE MESLE Je méme jour, indiquant : « Merci de lui donner la suite que vous pensez devoir Jui donner. » ($ 12/4) Interrogé sur cela, Claude GUE ANT disait ne pas se souvenir dudit document et supposait que Bernard TAPIE avait « di voir M. Le Mesle, directeur cle cccbinet du ministre de fa justice, sans dante pour tii préserer son dossier. » (1D 2699/7) Lensemble de ces éléments leissait done supposer que Berard TAPIE avait joué un réle actif pour favoriser la mise en aeuvre de la réforme de l'article 2060 du code civil La juridiction administrative, saisie d'un recours pour excés de pouvoir forme par plusieurs parlementaires au regard de l'article 2060 du code civil, rejetait ce recours dans un jugement rendu le 8 octobre 2009 (D 76). Par la suite, la cour administrative d'appel de Paris déclarait irrecevable Ie recours dirigé contre la sentence arbitrale, dans un arrét rendu le 31 décembre 2010 (D 102) et le pourvoi en cassation forme a lenconire de cet arrét était pareillement rejeté par arrét du Conseil d'Btat en date du 26 juillet 2011 (D $82), Dans ces conditions, a juridiction administrative nayant pas définitivement tranché la question en retenant Vierecevabilité des requérants, la question restait ouverte. Elle figurait d'ailleurs au nombre de celles exposées par le Premier président de la Cour des comptes, dans un rétére adressé au Premier ministre le 12 novembre 2010. (D 99/8) Force était de constater que, malyeé la complexité de la question et la censure par le Conseil constitutionnel!! de lamendement déposé en urgence aur moment ot la préparation de Marbitrage &iait engagée, aucune consultation n'était sollicitée pour évaluer la légalité du réglement par cette voie du litige ADIDAS, tant auprés des services juridiques du ministére que du Conseil d'Etat. Cela Gtait confirmé par audition de Catherine BERGEAL, directrice juridique des ministeres des finances et du budget. (D 1969/8) Quant a Christine LAGARDE, elle indiquait devant Ja Cour de justice de la République © «Jar tonjours supposé que la question «wait 616 évalube paw FAPE: » (D 1652/68) “41 eiait présenté tors de Fexamen da projet de loi relat & la protection juridique des majcurs.tendant autorises Ie touvemement 4 prendre par ordonnance les mesures nécessaires pour rendre possible le recours d Varbitrage en droit public. Cet amendement etait censaré par le Conseil constitutionnel te 1 wars 2007, considérant quit stagissait a d' cavalier légistaif (D 613) 59) 2.2.2. Une décision A contretemps de I'évolution du litige Aprés l'arrét rendu par la Cour de cassation en 2006, Jean-Pierre AUBERT se montrait particuliérement confiant quant 4 Yissue du litige, sexprimant ainsi lors de son dernier conseit d'administration en qualité de président du CDR « La Cour de renvoi aura a juger en 2007 st ke SPBO, enjourdhui CDR Créances, a commis une fate cans Fexécution di mandat que tut a confié Bernard TAPHE inane pour a vente de sa ‘participation indireete dans Adidas et si cene fante a causé un prégudice réparable, A ce stade, seule la soviéré GBT est jngée recevable, aux termes de Farrét de ha Conr de cussation, é& demander fa réparation d'un éventuel préjndice a la condition que ce préjudice soit direct et distines de sa qualité: dactionnaire de BYE, dont le mandataire adhoe désigné a la requete factionnarres minoritatves a vté déclarée irrecevable per la Cour dappel de Paris. Encore faut-it quill y ait en un préjudtice. Or, il ressort dit pré-rapport de Pexpert missionné par le CDR que le pri de vente & Robert Louis-Drexfus fin 1994 vatorisai Adidas moms de 12 fois son résuhan dexploitation 1994, alors que la vente en février 1993 par BUF anc inmestissenis s'était favite sur la base de pres de 30 fois le résultat d'exploitation 1992. Ce rapport confirme done que non seulement BIF n'a pas été privée d'une part de plus-value mais qu'elle vendu sa participation dans Adidas cur meilleur prix possible, pour ne pas dive éun prix inespere. En outre, selon un pré-rapport établi par un autre expert, également mandaré par le CDR, il est confirmé que le Groupe Bernard TAPIE était en cessation de paiement fin 1994 avec un passif exigible supérieur denviron 165 ME d la toraliné des actifs, hors Photel de Cavoye : ceci signifte que méme wn éventuel compliment de pric sur fa vente d'Adidas naurait pas pu tui éviter ta Fiquidation et que celle-ci n'a done pas 616 abusive. » (D 73013) Cependant, dés le 30 janvier 2007, les liquidateurs adressaient au nouveau dirigeant du CDR, Jean-Frangois ROCCHI, une proposition tendant a réyler leur litige par la voie de Varbitrage. (D496) Mais la défaveur de Jean-Pierre AUBERT pour un mode alternatif de réglement du litige était partagée par d'autres protagonistes. Ainsi, Patrick PEUGEOT s'était montré immédiatement hostile a orientation choisie par le suecesseur de Jean-Pierre AUBERT a fa téte du CDR. Ul relatait de maniére synthétique pourquoi la proposition darbitrage était injustilige au regard de la chronologie du litige et ne pouvait se justifier que par la volonté de servir les intéréts de Bernard TAPIE (D 118/3 et /4) « On est alors reniré dans une denxiéme phase qui est celle de ta Cour dappel et de a Cour de cassation. Le jugement de la Cour d'appel était tellement surprencant tea dans ta forme que dans le fond que Ton ne pouvait pas imaginer en rester Id et c'est alors quia été entameée cette démarche invraisemblable de la mission confiée & trois hauts fonctionnaires par le miuustre Thierry BRETON pour savoir si iy avait liew ow non de faire un recours en cuswation. Ce fut pour le conseil dw CDR une période extrémemem pénible puisque le ministre nons fatsait dire en clair qu'il Wavait puss confianice en notre jugement La décision de déposer le recours nous a remis en selle Plusiewrs mots plus tard, nous avons pu alory mesurer Vinfluence quexercait le précéctent ministre sur les services du ministere. En clair, ef velar ne me gene pas de le dire, ley affaires TAPIL sont remontées en direction de ka médiation puis de arbitrage chaune fois que Monsieur SARKOZY en 60

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