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Pour présenter la finance islamique nous allons d’abord rappeler son historique, sa répartition
dans le monde et le volume de ces actifs. Ensuite, développer les principes qui la fondent
avant de terminer par ses instruments et outils.
Le développement de la finance islamique est marqué par plusieurs étapes partant du VII éme
siècle en nos jours. Les grandes dates de la finance islamique se présentent ainsi :
- Origine au VII siècle,
- 1963 : naissance des principes financiers islamiques en Egypte. La Mit Ghamr Saving
Bank crée par Dr Ahmad Elnagar. Elle propose des comptes épargnes basés sur le partage
des bénéfices et non des produits.
- 1970 :L’Organisation de la Conférence Islamique est créée et lance l’idée de la banque
islamique.
La finance islamique est un système économique basé sur les principes du coran et de la
sunna. Elle est un compartiment de la finance éthique. Elle repose sur une série d’axiomes : la
monnaie n’est pas une marchandise, mais une mesure de la valeur, toute dette constitue une
responsabilité, dont le commerce est prohibé, la finance est au service de l’économie réelle et
de la création de richesse, elle place l’humain au centre de ses préoccupations, elle évite
l’endettement excessif des emprunteurs.
De là découlent cinq à six principes: l’interdiction de l’intérêt (ou riba en arabe), puisqu’en
Islam il est interdit de faire commerce de l’argent et de se rémunérer par le seul fait de
l’écoulement du temps, l’interdiction des secteurs illicites (ou haram), comme les jeux
d’argent, l’alcool, la viande de porc, l’interdiction de la spéculation (gharar) et de l’incertitude
dans les contrats (maysir), obligation de partage des pertes et profits entre Co-investisseurs,
obligation d’adossement de toute transaction financière à un actif tangible (comme un bien
immobilier par exemple) et la prise en charge des problèmes sociaux.
Il est admis par les jurisconsultes musulmans que le riba prohibé en islam ne se limite pas à
l'usure mais qu'il inclut les intérêts payés sur les prêts de toutes sortes quels qu'en soient
l'ordre de grandeur et l'usage auquel ils sont destinés: prêts à la production ou prêts à la
consommation.
La Charia proscrit, en effet, toute prime contractuelle sur le montant d'un prêt de biens
fongibles (dont la monnaie). Elle interdit également le retrait par le prêteur d'un quelconque
avantage de son prêt, sauf si cet avantage est librement accordé par l'emprunteur après
remboursement du prêt et sans en constituer une condition tacite ou explicite.
La recherche des raisons de la prohibition de l'intérêt a donné lieu à certaines interprétations,
dont on peut citer:
- L'intérêt est interdit parce qu'il constitue une rémunération contractuelle fixe et
connue d'avance.
- L'intérêt représente la rémunération du temps qui ne devrait pas faire l'objet
d'échange.
- L'intérêt est injuste parce qu'il correspond à une rémunération garantie du prêteur,
alors que les risques sont totalement assumés par l'emprunteur.
Par ailleurs, l’interdiction de l’intérêt se fonde sur des textes coraniques et prophétiques d’une
part, mais aussi d’autres textes des livres sacrés des autres religions révélées à savoir le
Christianisme et le Judaïsme.
Sur le plan coranique, il s’agit des versets suivants :
Dans la tradition du prophète, on observe plusieurs textes dont on peut citer certains :
Le Prophète (SAAWS) nous enseigne, en fait, que l’usure est trente-six fois plus grave que
l’adultère ! Il a dit, en effet, à ce sujet : « Manger un dirham provenant de l’usure sciemment
est plus grave que commettre trente-six fois l’adultère ». rapporté par Ahmed (225/5)
Dans un autre hadith, le Messager d’ALLAH nous a mis en garde : « Evitez les sept
abominations ! Les compagnons demandèrent quelles sont-elles ô Messager d’ALLAH ? Il
répondit : ” Le polythéisme, la magie, l’usure, dilapider l’argent de l’orphelin, la fuite
pendant le combat et la calomnie des femmes mariées sans preuve ”». rapporté par al-Bukhârî
(2015) et Muslim (89)
L’interdiction est tellement forte que le péché englobe le créancier (celui qui consomme
l’argent de l’usure) mais aussi le débiteur (celui qui doit de l’argent) et même celui qui
participe à la rédaction du contrat ou est simple témoin, à un même degré de péché !
« D’après Jabr, le Prophète (SAAWS) a maudi celui qui consomme l’usure, celui qui lui
donne cette consommation et celui qui écrit [le contrat] ainsi que le témoin de la transaction.
Et Il a dit qu’ils sont à égalité [dans le péché] ». Rapporté par Muslim.
Même en occident l’utilisation de l’intérêt a toujours été critiquée par des intellectuels de haut
niveau universellement reconnu comme : Aristote qui qualifie la pratique du prêt à intérêt de
détestable, L'économiste et philosophe Adam Smith qui lui considère l’emprunteur comme
l’assureur du capital, Les penseurs et théoriciens socialistes ont également développé la
critique en argumentant que l'usurier (celui qui prête) reçoit des revenus sans fournir aucun
travail, ce qui apparaissait à leurs yeux comme une injustice particulière.
D’autres économiques comme Keynes dont les théories ont beaucoup influencées l’occident a
montré la corrélation négative entre le taux d’intérêt et l’investissement qui est le moteur de la
croissance économique. D’ailleurs des pays comme la France et le Japon ont eu à recourir à
des politiques d’abaissement du taux d’intérêt pour relancer leur économie à des périodes de
récession. Dans les années 1980, le japon a eu à appliquer des taux d’intérêt nuls ce qui lui a
permet des taux de croissance exponentiels. (Mactar Diouf, islam et développement 2008)
II. Le principe des trois (P) partage des pertes et des profits
Les différentes parties à une transaction financière doivent partager à la fois les pertes et les
profits dans le cadre du projet financé. Le financier et l’emprunteur s’entendent sur une clé de
répartition des gains comme des pertes.
L’incertitude quand aux termes d’un contrat financier est bannie, mais pas le risque en tant
que tel. En islam l’incertitude signifie, tout échange à caractère aléatoire ou possédant un
élément vague, imprécis, ambigu, incertain, caché ou dépendant d’autre événement. Par
exemple, le prophète a interdit l’achat d’un animal non né (dans la matrice de sa mère), la
vente du lait dans la mamelle sans mesure, l’achat de ce qu’a péché un pécheur avant sa
pêche.
La spéculation est aussi interdite. Il s’agit du fait de parier sur la réalisation d’un événement
en se basant sur des appréciations subjectives du futur. Par exemple les jeux de hasard, Les
contrats dérivés qui sont donc difficilement envisageables.
Aucune transaction financière ne doit être dirigée vers des secteurs non conformes à la Charia.
Par exemple : les boissons alcoolisées, le tabac, les jeux d’argent, l’industrie porcine, la
pornographie, etc. Pour l’ensemble de ces secteurs, les activités intermédiaires sont également
illicites (commercialisation, distribution, empaquetage.)
Toute transaction commerciale doit être obligatoirement sous-tendue par un actif tangible
identifiable.
Une opération financière doit reposer sur des biens réels ou des activités identifiables et les
transactions bancaires doivent correspondre à des échanges tangibles. La banque joue un rôle
actif en participant directement à l’opération.
La finance islamique intègre des instruments qui permettent de redistribuer les richesses entre
riches et pauvres sous la forme de donations obligatoire ou volontaire (zakat et waqf) prenant
ainsi en charges toutes les couches de la population. Le but étant de rétablir un équilibre social
et de rendre à l’être humain sa dignité.
1-Mourabaha : ou Achat/Vente
C’est un crédit-bail avec promesse d’achat : il y a ici mise à disposition (sur la base d’un loyer
convenu d’accord –parties) d’un actif que le client se promet d’acquérir à la fin du contrat.
L’actif reste donc propriété du pourvoyeur de fonds jusqu’au remboursement de la dernière
échéance, le client en a la pleine jouissance.
Elle est un des modes de financement islamique. Le mot moucharaka vient du mot arabe
shirkah qui signifie participation ou association. La moucharaka en tant que mode de
financement est basée sur la juste répartition des risques entre les associés. Elle constitue l'une
un financement de participation peut être conçue de la façon suivante: un, deux ou plusieurs
entrepreneurs approchent la mutuelle pour lui demander de financer un projet sur la base de la
moucharaka. La banque avec le concours des autres partenaires procure le financement total
qu'exige le projet. Tous les associés, y compris la banque, ont droit de regard sur la gestion du
projet. Chaque associé y compris la banque se réserve le droit de surveiller la bonne marche
de l'opération et de se retirer si les perspectives ne lui paraissent pas satisfaisantes. Le partage
des profits est fixé à l'avance en fonction des apports initiaux. C'est-à-dire que les bénéfices
éventuels sont partagés selon les rapports fixés par le contrat. Aussi, les pertes éventuelles
sont réparties exactement au prorata des apports.
C’est un prêt sans intérêt dont le but est d’apporter aide et assistance(le principe financier
islamique se référant au Coran considère comme péché capital une rémunération sur le
commerce de l’argent)
Le Kard Hasan peut être utilisé comme découvert ou prêt de soutien pour une opération
financée par le passé (et en difficulté de trésorerie) ou autres.
En somme, Il s’agit de prêt de bienfaisance bien encouragé par le coran :
<< Quiconque fait à dieu un prêt sincère, dieu le lui multiplie, et il aura une généreuse
récompense>>. aussi, il peut se présenter sous la forme d’un programme spécial de prêt
gratuit destiné à des couches très défavorisées ayant de très petites activités productives et
financé sur fonds de dotation.
Le sukuk est le pluriel du terme arabe sakk qui signifie littéralement titre ou certificat. Dans le
domaine de la finance islamique, il constitue un instrument d’investissement qui est enregistré
au nom de son porteur et qui atteste après la fin de la période de souscription que celui-ci
possède une part : dans la propriété d’un bien défini, dans son usufruit ou plus largement dans
un projet d’investissement. Pendant toute la durée de vie du sukuk, les avantages et les risques
découlant de la propriété des actifs reviennent aux investisseurs, ce qui leur donne droit à une
part des revenus qu’il génère.
Le sukuk n’est pas un titre de créance (représentatif d’un emprunt), c’est un titre sui témoigne
d’une propriété effective et réelle des actifs sous jacents à l’opération d’investissement.
Il peut se présenter sous plusieurs formes en s’associant à un des modèles cités plus haut :
sukuk mourabaha, sukuk moucharaka ou moudaraba, sukuk ijara qui est le plus utilisé dans le
monde.
7- le takafoul : (assurance islamique)
Takaful dérive de la racine kafl qui signifie responsabilité ou garantie. Transaction symbolisée
par une coopération mutuelle financière entre deux parties pour protéger l’une d’elles contre
les risques probables, matériels ou futurs.
Le principe est le suivant :
- Ce qui est incertain et risqué pour un individu peut cesser d’être incertain pour un
nombre assez large de personne ( concept de mutualisation)
- Les polices d’assurances sont scindées en deux :
Une partie en donation, applicable du contrat tabarrouh (contrat de donnation)
Une partie en moudaraba (les bénéfices sont capitalisés et reversés aux
souscripteurs)
- La compagnie d’assurance est chargée de déterminer les contributions des différents
participants selon le risquequ’ils introduisent dans le groupe et de la distribution des
indemnités en cas de sinistre.
- De plus elle est chargée de réinvestir les polices d’assurances dans des produits
financiers conformes à la charia.
La Zakat, ou aumône obligatoire, est le troisième pilier de l’Islam. C’est un culte financier qui
purifie l’âme et hausse ses mérites, comme il purifie les biens et accroît la richesse (« prélève
de leurs biens un sadaqa par laquelle tu les purifie et les bénis…………. » Sourate 9 verset
103) Ce n’est pas une obole offerte aux pauvres par le riche, mais un droit dû aux pauvres
dans les biens du riche. Elle doit obligatoirement être prélevée sur l’épargne, à un taux de
2.5% par an pour un montant minimum équivalent au prix en cours de 85 grammes d’or. En
dehors de la monnaie, elle porte sur l’or et l’argent, les métaux et trésors, le bétail, les
marchandises, les plantes et les fruits. Les taux appliqués à ces différents objets sont bien
fixés et connus. Le coran contient plus de 80 versets concernant la zakat et l’obligation de
s’en acquitter.
La zakat se présente sous deux formes :
Zakat al maal (aumône obligatoire annuel à verser)
Zakat al fitr (aumône encouragé à verser à la fin de la période de jeune.
En pratique la zakat a les objectifs suivants :
Aider les pauvres et les plus démunis. La zakat favorise ainsi une véritable entre aide
sociale en étant une œuvre d’utilité publique ;
Limiter l’accumulation et la concentration de biens chez les riches afin qu’ils ne soient
pas aux mains d’une minorité de la société.
Le Waqf qui signifie étymologiquement « l’emprisonnement d’un bien légué dans le but de
l’exploiter à des fins autres que son propre usage », est l’immobilisation d’un bien pour le
faire fructifier et en donner le bénéfice aux pauvres. En d’autres termes, le Waqf est une
sadaqa ou aumône continue dont les récompenses, l’utilité et les effets qui en découlent
augmentent durant la vie du donateur et continuent après sa mort ; ses bénéfices étant
distribués périodiquement aux pauvres sous une forme donnée. Il peut avoir la forme d’une
œuvre d’utilité publique, pieuse et charitable.
La waqf trouve ses origines dans la tradition prophète
témoigne la réponse qu'il fit à l'un de ses compagnons, Omar ibn al-Khattâb, qui l'interrogeait
pour savoir comment il devait utiliser une terre qu'il avait acquise, et s'il fallait la donner en
aumône : le Prophète lui conseilla d'immobiliser le bien et de donner en aumône le produit
qu'il en retirerait.
À l'origine, le waqf ne s'appliquait qu'aux biens immeubles. Mais avec son évolution, il se fait
sous la forme monétaire ou en nature quelconque. Le donateur se voit délivrer un certificat
qui matérialise son acte.
B. ANALYSE COMPARATIVE DU SYTEME ISLAMIQUE ET CAPITALISTE
FACE A LA CRISE.
Depuis le déclenchement de la crise en 2007 aux états unis, plusieurs décisions et stratégies
ont été adoptées partout dans le monde pour y remédier :
- nationalisation de banques
- élaboration de plans de sauvetages aux états unis (plan Paulson 700 milliards de
dollars)
- baisse du taux directeur par la banque centrale européenne
- garanties des dépôts et des transactions interbancaires en Europe dans le cadre de l’UE
- de multiples rencontres entres les géants de ce monde
Malgré tous ces efforts de solidarité entre les grandes puissances, la situation s’est aggravée
de plus en plus. Ainsi, pour montrer comment l’utilisation de la finance islamique peut
constituer une alternative à cette crise économique nous partirons des différentes causes de la
crise provenant des dérives du capitalisme, pour ensuite apporter les principes ou les
instruments de la finance islamique qui les prennent en charge.
La principale cause identifiée comme étant à l’origine de la crise a été les surprimes :
Des crédits immobiliers américains «à risque», consentis à des ménages à la solvabilité fragile
et à des taux d'intérêt très élevés.
A partir de là on peut identifier plusieurs variables d’origines capitaliste qui ont fait des
surprimes un danger mondiale :
D’abord des crédits très risqués donc comportant une grande incertitude, et dont l’objet
consiste à maximiser le profit attendu. En outre le risque est unilatéral car supporté seulement
par l’emprunteur qui quelque soit l’issu de l’opération devra rembourser sinon perdre la
maison (objet du crédit) qui est sous hypothèque ;
Des crédits consentis à des populations moyens ou pauvres qui, non seulement disposent de
moyens très limités mais, mériteraient au contraire d’être soutenu. À la place les capitalistes
essayent de s’enrichir d’avantage sur elles.
Ensuite l’utilisation de taux d’intérêt déjà très élevés mais surtout pour la plupart du temps
variable. Donc susceptible d’augmenter durant le contrat de crédit.
Enfin, la titrisation des actifs et leurs ventes dans le marché financier internationale. Déjà, la
titrisation confère à l’opération un statut fictif qui peut être échangé sans la présence d’actif
réel. Avec l’utilisation du taux d’intérêt, il est possible qu’il y ait plusieurs ventes sur un
même titre. Ce phénomène a pour conséquence l’émission de monnaie supplémentaire sans
contre partie d’actif réel, ainsi donc on augmente l’inflation source de déséquilibre
économique.
Ce contexte encourage le commerce de la dette et favorise des placements passifs dans les
banques et dans le marché financier au détriment de l’investissement qui est le moteur de la
croissance. De ce fait l’économie réelle cède la place à une économie virtuelle et donc fragile.
L’écoulement de cette montagne d’incertitude, de spéculation, de taux d’intérêt et d’économie
virtuelle a aboutit à cette crise planétaire.
Dans le cadre de la finance islamique, on interdit l’incertitude et la spéculation. L’utilisation
de ce principe éviterait de consentir des crédits à des personnes non solvables, non surs, non
certain du point de vue de leurs revenus. Dans un autre angle, puisque la finance islamique
place l’être humain au centre de ses préoccupations, au lieu de chercher à maximiser ses
profits sur les pauvres, elle encouragerait de soutenir et d’assister ces populations à revenu
faibles par un système de redistribution des richesses sous forme de zakat ou waqf, sous la
forme de crédit hard hassan ou bien de partager le risque encouru dans ces opérations grâce
aux principe de partages des pertes et des profits.
Par ailleurs si un emprunteur rencontre des difficultés justifiées dans le payement d’une dette,
la finance islamique prévoit qu’on lui fasse une remise sur l’échéance (S2.V280).
L’application de cette clause pouvait permettre aux emprunteurs de garder les maisons le
temps que la situation revient à la normale, ils recommenceraient leurs remboursements, ainsi
les banques reprennent leurs fonds et les emprunteurs conserveraient leurs maisons.
Un autre principe de la finance islamique se traduit par l’interdiction de l’utilisation de
l’intérêt. L’intérêt a constitué un catalyseur dans l’internationalisation de crise. Dune part son
niveau élevé et sa variabilité ont asphyxié les populations emprunteurs. D’autre part c’est
l’instrument de base dans les échanges de titres par le système d’escompte.
Toutes les spéculations sur les titres dans les marchés financiers qui constituent la base de
l’économie virtuelle sans contre partie réelle sont favorisées par la pratique de l’intérêt. La
finance islamique interdit et condamne fermement l’utilisation de l’intérêt. Cette interdiction
de l’intérêt est le fondement même de la finance islamique alors que le taux d’intérêt est
l’instrument central dans les transactions financière qui ont causées la crise, la preuve :
- les crédits sont rémunérés sur la base de l’intérêt,
- les titres sont échangés sur la base de l’intérêt
- les spéculations sont faites en fonction des prévisions sur l’évolution des taux d’intérêt
Donc, l’application de son interdiction éviterait l’enchérissement et la variabilité des crédits
au point que les emprunteurs ne puissent rembourser, il permettrait d’éviter de faire supporter
aux débiteurs unilatéralement les risques, mais surtout les spéculations sur les titres qui ont
internationalisées la crise car les titres s’échanger sur des marchés internationaux.
Aussi, l’utilisation exagérée des titres fragilise l’économie, favorise l’inflation et la
déconnection à l’économie réelle. Par rapport à cet aspect, le principe d’imposition d’un actif
ou activité tangible et identifiable permettrait la suppression des titres spéculatifs qui ont
beaucoup favorisé l’élargissement de la crise. A la place elle encouragerait l’investissement
sur l’économie réelle qui selon la finance islamique est le seul moyen d’enrichissement.
En somme, L’application des principes et instruments de la finance islamique permettra donc
de sortir de la crise et de relancer la croissance économique par à la mise en place d’un
système sans taux intérêt, des investissements dans l’économie réelle et à la redistribution
équilibrée des richesses.
La fiance islamique prohibe de manière absolue le placement ou le prêt avec un intérêt,
prohibition qui a pour conséquence la non augmentation du capital par lui-même. Le capital
n’a d’autre possibilité d’augmenter que par son investissement dans le secteur de la
production des richesses.
Si le capital est thésaurisé, donc non investi, il est l’objet d’une ponction annuelle de 2,50%
de sa valeur, appelée Zakat et destinée aux démunis. Cette ponction n’a pas la fonction
d’impôt pour assurer les services publics, comme certains le pensent : c’est une contribution
de solidarité sociale destinée à être distribuée à des personnes physiques dont le revenu
mensuel est inexistant ou ne leur suffit pas à boucler leurs dépenses mensuelles. Cette
ponction a également pour effet l’extinction à terme des capitaux dormants. Considérons
maintenant les conséquences de l’augmentation du capital par lui-même, de son maintien à sa
valeur initiale et de sa diminution grâce à la ponction charité de 2,50%.
L’augmentation du capital par lui-même est le système que le monde entier applique
actuellement, même par les pays musulmans. Tout détenteur d’une rente peut la faire fructifier
sans risque dans un placement épargne. S’il ne touche aux intérêts de fin d’année, sa rente va
augmenter indéfiniment sans contrepartie équivalente dans l’économie réelle (tous les
placements de capitaux ne sont pas investis). Résultat : l’équilibre masse monétaire/biens et
services est constamment rompu et de nouveaux équilibres interviennent par l’augmentation
des prix des biens et services. L’inflation ininterrompue qui frappe les monnaies de tous les
pays depuis plus d’un siècle n’a pas d’autre explication.
A contrario, si les taux d’intérêt sont prohibés et le capital maintenu de ce fait à sa valeur
initiale, la variation de la masse monétaire ne concernera que la variation des biens et services
produits. Le non augmentation des capitaux rentiers aura un effet incontestable sur la stabilité
des prix et le pouvoir d’achat des monnaies nationales. En tout état de cause, la non
augmentation des capitaux rentiers vaut suppression radicale d’un facteur inflationniste
important.
En ce qui concerne la diminution des capitaux dormants par la ponction charité annuelle de
2,50%, elle aura trois conséquences :
L’économie de marché a fait ses preuves au cours de ces deux derniers siècles dans la
production des biens et services et dans les progrès technologiques. C’est incontestable.
Cependant, le marché financier qui malheureusement, l’accompagne lui a causé beaucoup de
tort dans le passé et jusqu’à présent. C’est un parasite de l’économie réelle qui s’est mu en
cancer lors de ces dernières décennies avec la multiplication des produits financiers dérivés et
la facilitation des emprunts, facilitation faisant l’impasse des garanties et compensée par des
taux élevés. Le marché financier est un facteur de désordre qui étouffe l’économie réelle de
manière cyclique.
En plus de cela, l’éthique et la morale doivent prévaloir sur la recherche effrénée de profit qui
cause souvent les déséquilibres socio économiques. Les investissements doivent se baser sur
un partage équitable des risques enfin de permettre à tout un chacun de s’enrichir
proportionnellement aux efforts fournis.
Ainsi le système se présentera sous ce postulat de base :
aucun placement d’un capital et aucun prêt n’ouvre droit à un intérêt quels que soit le montant
ou la durée ;
Tout capital dormant quelle que sa nature (fonds monétaires, biens immobiliers non occupés,
métaux précieux) est frappé d’un impôt qu’on peut appeler impôt sur la fortune..
Sont exonérés de l’impôt sur la fortune :
a) les capitaux investis sous forme d’actions,
b) les autres valeurs mobilières,
c) les prêts qui sont bien sûr sans intérêt,
d) les biens immobiliers utilisés dans la production de biens et services ou dans la
consommation (logement).
CONLUSION